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Chic, chic, chic...
20/06/2011 18:15
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Sondage IFOP : le protectionnisme plébiscité par les français !
20/06/2011 18:10
Coup de tonnerre dans le ciel politique: un sondage révèle que les français sont majoritairement favorables au protectionnisme.... qu'ils soient de droite ou de gauche....
C'est un sondage à l'initiative duquel on trouve un simple particulier, Philippe Mürer, agacé de l'omerta sur la question du protectionnisme. Il voulait savoir si les français étaient favorables ou pas à celui-ci... eh bien il n'a pas été déçu de la réponse.
Entouré d'une vingtaine d'économistes ou intellectuels parmi lesquels on peut trouver Emmanuel Todd, Jacques Sapir, Jean-Luc Gréau, bien connus des lecteurs de ce blog, il a présenté jeudi dernier les résultats du sondage que l'IFOP a réalisé du 17 au 19 mai 2011 auprès d'un échantillon représentatif de 1012 personnes (méthode des quotas). Entre autres, 84% des sondés estiment que l’ouverture importante des frontières de la France et de l’Europe aux marchandises des pays comme la Chine ou l’Inde a eu des effets négatifs sur l'emploi, 70% sont défavorables à la faible taxation de produits importés de ces mêmes pays, et 65% souhaitent une augmentation de ces taxes. Enfin, 64% des personnes interrogées considèrent que l'ouverture économique des frontières et le montant des droits de douane devra être un sujet important dans le cadre de la campagne pour l'élection présidentielle de 2012.
Le PDF de l'étude est lisible là : http://www.marianne2.fr/attachment/62287/ et la présentation power-point de l'FOP , très claire, est visible là : http://www.protectionnisme.eu/Presentation-du-sondage-Les-francais-et-le-protectionnisme-economique-par-l-IFOP_a133.html
L’état d’esprit face à la situation économique et sociale de la France
Globalement, quel est votre état d’esprit face à la situation économique et sociale actuelle de la France ?
Le jugement à l’égard des conséquences de l’ouverture des frontières sur l’économie française
Diriez-vous qu’en matière économique, l’ouverture importante des frontières de la France et de l’Europe aux marchandises des pays comme la Chine ou l’Inde et l’ouverture de ces pays aux produits français a eu globalement des conséquences très positives, assez positives, assez négatives, très négatives ou aucune conséquence sur... ?
L’impact perçu de l’ouverture des frontières
Diriez-vous qu’en matière économique, l’ouverture importante des frontières de la France et de l’Europe aux marchandises des pays comme la Chine ou l’Inde et l’ouverture de ces pays aux produits français est globalement une très bonne, plutôt bonne, plutôt mauvaise ou très mauvaise chose ou bien ni une bonne, ni une mauvaise chose pour... ?
L’anticipation de l’impact de l’ouverture des frontières sur l’emploi en France
Pensez-vous que sur les dix prochaines années, l’ouverture des frontières de la France et de l’Europe aux marchandises provenant de pays tels que la Chine ou l’Inde et l’ouverture de ces pays aux produits français aura globalement des effets ... ?
Le jugement à l’égard du faible niveau des taxes sur les produits importés des pays émergents
Aujourd’hui, les produits importés des pays tels que la Chine ou l’Inde sont peu taxés en France. Etes-vous favorable ou opposé à ce choix ?
Le souhait à l’égard d’une évolution de ces taxes
Et faudrait-il selon vous... ?
Les conséquences perçues d’une augmentation des taxes sur les produits importés des pays émergents
Selon vous, une augmentation des droits de douane perçus aux frontières de la France ou de l’Europe sur les produits importés de pays tels que la Chine ou l’Inde aurait-elle des conséquences positives, des conséquences négatives ou aucune conséquence sur... ?
L’échelle à laquelle la hausse des droits de douane doit s’appliquer
Si les pouvoirs publics décident d’augmenter les droits de douane, faut-il le faire... ?
L’adhésion à l’égard d’un renforcement des droits de douane en France en cas de refus européen
Si nos partenaires européens ne veulent pas relever les droits de douanes aux frontières de l’Europe, faut-il alors les relever aux frontières de la France ?
La perception de l’importance du protectionnisme dans la campagne pour 2012
Dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle de 2012, l’ouverture économique des frontières et le montant des droits de douane devra-t-il être selon vous un sujet... ?
Les acteurs devant porter le débat sur les droits de douane
Et parmi les acteurs suivants, lesquels vous semblent devoir porter en priorité le débat sur le montant des droits de douane ? En premier ? En second ?
Le jugement à l’égard de la signature d’une pétition pour l’ouverture d’un débat sur le libre échange
Personnellement, seriez-vous prêt à signer une pétition pour qu’un débat sur le relèvement des droits de douanes entre l’Europe et le reste du monde soit organisé au Parlement européen, sachant qu’un million de signatures est nécessaire ?
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Soutenons les républicains nationaux
20/06/2011 18:01
La meute médiatique a une nouvelle mode depuis quelques mois : la chasse aux « néoréacs » ! Lancée par L.Joffrin, le spécialiste es chassé croisé entre Libération et le Nouvel Obs, dans un dossier fait avec Ariane Chemin, la petite main des basses œuvres du Monde de l’époque Plenel-Colombani, elle vise à dénoncer ces journalistes qui ont comme tort de ne pas se plier à la doxa politiquement correct du milieu et osent dire ce que beaucoup de Français pensent de la situation en France. Ils seraient ainsi une petite dizaine (1) à ne pas respecter les consignes des maitres censeurs. Et bien entendu, tous les petits torquemadas de l’antiracisme et du politiquement correct ont emboité le pas au grand moralisateur en chef, à tel point que même Grazzia (grand journal politique !) a fait un papier sur ces nouveaux réacs qu’il faudrait faire taire.
Passons sur le fait que nos chers journalistes ont l’indignation sélective : personne ne s’émeut qu’Anne Lauvergon dise qu’elle discriminera les « mâles blancs » dans les futures embauches d’Areva, personne non plus pour s’indigner quand Thuram fait une photo avec les noirs seulement de France 98, personne pour monter au créneau quand le Brésil refuse d’extrader Battisti vers l’Italie (sauf E.Zemmour)…Passons également sur le fait que les mêmes qui dénoncent l’omniprésence des néoréacs, trustent tous les postes de directeur de rédaction, de grands éditorialistes, de commentateurs politiques en vue depuis 40 ans et ont réussi à dicter leur idéologie à toute la sphère culturo-médiatique (et donc de prendre le pouvoir selon le bon apprentissage de T.Gramsci) qui les a ainsi placé sur un piédestal moral.
Mais qu’est-ce que reproche toute la bien-pensance à ces néoréacs ? « De décontaminer la pensée du FN », d’avoir « basculé dans le discours réactionnaire le plus convenu, le plus éculé et le plus systématique », d’être des « agents de notabilisation » de Marine Le Pen. Pire, ils sont surtout accusés de décrire la réalité et les faits tels qu’ils sont et ainsi de faire le jeu du FN. Comme lorsque J.P.Brighelli dénonce la gabegie pédagogiste et sa fabrique des crétins, comme lorsque E.Zemmour s’en prend à l’idéologie soixante-huitarde qui a ouvert à la destruction de l’autorité, comme lorsque E.Levy refuse l’immigrationisme qui empêche l’assimilation et fait le jeu du grand patronat, comme lorsque R.Menard dénonce le totalitarisme des élites médiatiques bien-pensantes qui adore la diversité à condition qu’elle pense comme elles, comme lorsque P.Cohen met en cause l’Europe qui broie les peuples en leur imposant la rigueur…Dans tous ces cas, la bien-pensance leur reproche de ne pas taire la réalité car la réalité fera le jeu du FN. Coupables de délit de réalité. Cette volonté de taire les problèmes, de maquiller la réalité quand elle ne rentre pas dans les bonnes cases n’arrive à qu’à une chose : « à faire cadeau du réel au Front national » selon l’expression d’Alain Finkielkraut.
Car tous ceux qui se lancent dans cette chasse aux sorcières oublient que ce sont eux qui en refusant de voir la réalité, de prendre en compte les attentes des Français et en diabolisant tous ceux qui refusaient d’entrer dans leur vision du monde ont permis au FN d’exister. Leur stratégie de diabolisation du réel a si bien marché que le FN est passé d’un groupuscule avant 1981 en seul parti contestataire permettant de faire un bras d’honneur au système. Ce que les ouvriers, les employés et désormais les classes moyennes ont bien compris et font régulièrement aux élections tant et si bien que le père a atteint le second tour de la présidentielle et la fille est à plus de 20% dans les sondages pour 2012.
Ces néoréacs refusent de taire la réalité, refusent les carcans idéologiques qui enserrent la France depuis trop longtemps. Ils refusent que les idées de Nation, de République, d’autorité, de frontières, de protectionnisme, de souverainisme, d’Etat soient diabolisées. Ils refusent de plier devant les injonctions des bien-pensants qui voudraient que l’insécurité ne soit qu’un sentiment, que l’immigration ne soit qu’une chance pour la France, que l’Europe ne soit qu’une zone de croissance et de bonheur perpétuel, que la mondialisation ne soit qu’heureuse, que la seule perspective économique soit les plans d’ajustement structurels de DSK, que les frontières ne soient que des instruments de ségrégation menant à la guerre, que l’Ecole doit être une garderie où l’élève est l’équivalent du maitre et découvre ses propres savoirs, que la famille c’est mal, que l’autorité ne sert qu’à oppresser, que la police ne soit que fasciste, que les Français soient tous des racistes, que la République soit discriminante, que la France soit finie…
Ces néoréacs sont des républicains-nationaux et osent désormais l’afficher. Cela pose un problème fondamental aux bien-pensants : ils seront obligé de débattre de nouveau (et de perdre la plupart du temps comme N.Domenach sur Itélé depuis de 4 ans) au lieu d’anathémiser comme ils savaient si bien le faire. Ils auront de plus en plus de mal à se draper dans leur manteau de vertu en réenfilant leur panoplie de militant antifasciste dès qu’un sujet qui fâche sera abordé. Cette chasse aux sorcières est en fait un dernier soubresaut du système médiatique en vue de garder sa domination idéologique sur la société (il faut d’ailleurs voir comme cela la non-reconduction d’E.Zemmour sur France2 dans la perspective de 2012).
Ces néoréacs ouvrent une voix et rencontrent un large écho dans une partie de l’opinion. Il est grand temps de les soutenir et de dire qu’il est absurde et suicidaire d’abandonner toutes les valeurs citées ci-dessus au Front National. 2012 devra marquer le renouveau des républicains-nationaux qui oseront affronter tous les démocrates mondialistes et leurs idiots utiles !
Nicolas Calbrix, DLJ Val d’Oise
(1) On peut citer dans une liste non-exhaustive E.Zemmour, E. Brunet, A.Finkelkraut, P.Cohen, E.Levy, R.Menard, I.Rioufol…
http://debout-les-jeunes.fr/blog/06/2011/2157/soutenons-les-republicains-nationaux/
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La fin du SMIC pour une renaissance de l’euro?
20/06/2011 17:55
Un rapport de la Commission européenne juge que le Smic – 1367 € bruts soit 1073 euros net – plombe la compétitivité de la France. Cela ne me surprend guère. En effet, la commission européenne ainsi que nos pseudo – représentants nationaux ne jurent que par le libéralisme économique le plus débridé. N’oublions pas en effet que les locataires de l’Élysée, de Matignon, de Bercy et de Bruxelles prennent des décisions de politique économique sur seuls conseils des disciples des Smith, Walras, Friedman et autres Pascal Salin…
Ces libéraux, pour qui le travailleur est une marchandise et le salaire un prix comme un autre, ne pensent qu’à un seul objectif : dérèglementer tous les pans de l’économie et cela passe dans un pays comme la FRANCE par la libéralisation du marché du travail et faire sauter toute réglementation contraignante, telle le SMIC.
Or il convient de noter, que les dividendes énormes versés aux actionnaires qui ne produisent rien ne semblent pas être un frein à la compétitivité de la FRANCE pour nos commissaires européens. Or si une partie de ces dividendes étaient réinvestis dans la production, cela serait plus bénéfique que d’abaisser le SMIC à trois chiffres. Par ailleurs, rappelons tout de même que nos chers commissaires européens ne semblent pas remettre en cause leur salaire de 24.000 euros mensuel (plus que le Président de la République), salaire financé par la FRANCE en partie, FRANCE qui selon eux manque de compétitivité.
Le SMIC doit simplement s’analyser comme un salaire minimum permettant à un travailleur français de pouvoir vivre décemment. Le SMIC est une barrière face au libéralisme déloyal. Sans le SMIC, certains préconiseraient de payer les salariés au mieux comme les smicards espagnols (687 euros par mois) ou au pire roumains ou chinois…Le SMIC doit également servir de référence pour une augmentation des différents paliers de rémunération en fonction de l’augmentation des prix.
À l’heure actuelle mes amis, un commissaire européen percevant 24000 euros mensuels est certain qu’un smicard dispose d’une vie aisée dans un T5 en plein cœur de Paris, d’une berline hors de prix et d’un frigo débordant.
Il est impératif de redonner le pouvoir aux Français, pour permettre à ceux qui vivent les difficultés au quotidien d’être les seuls conseillers officiels d’un gouvernement populaire, patriote, républicain et social.
Mesdames et messieurs les commissaires européens, prenez le temps de méditer cette question : quel est le plus gros frein à la compétitivité française : le SMIC ou l’euro? Prenez cinq minutes, la réponse est facile à trouver lorsque l’on s’en donne les moyens.
Rémi BERGER, Coordinateur régional DLJ Nord – Pas-de-Calais
Vice Président DLJ – Projet et débats
http://debout-les-jeunes.fr/blog/06/2011/2161/la-fin-du-smic-pour-une-renaissance-de-leuro/
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Explication de texte
20/06/2011 17:52
J’ai suffisamment pris mes distances, jadis et naguère, et quoi qu’il m’en coûtât, avec l’Inspection générale de Lettres, qui genuit Katherine Weinland, qui genuit Jean Jordy, pour m’arroger le droit d’en dire du bien lorsqu’elle en revient des choses sensées.
Car c’est bien à un retour du (bon) sens que l’on assiste enfin. Après une grosse décennie d’expérimentations pédagogiques létales — quasi-abandon de la dissertation, fétichisme de la technicité pure, dilution de la notion de « littéraire » dans le grand gloubi-boulga des écrits incontrôlés, sans oublier l’inévitable révérence devant l’opinion toujours si lumineuse des apprenants en train de construire leur propre savoir), il semble que l’on reprenne un discours cohérent sur la pratique de l’explication de textes.
Et déjà, première merveille, il n’est plus question que de textes littéraires. Finie, l’époque où l’on faisait du français via les articles de pseudo-sociologie de Libé ou les modes d’emploi d’appareils ménagers, comme le suggérait jadis Meirieu. Fini, l’ostracisme sur le par-cœur.
Mais surtout, dans la mise au point opérée par Patrick Laudet, Inspecteur général de Lettres (1) dans cette spécialité (Cinéma-Théâtre) que géra si bien et si longtemps Pascal Charvet, autre résistant aux modes délétères, un renversement se fait jour qui remet au cœur de l’explication de textes le sens intrinsèque. Les délires formalistes et comptables (les champs lexicaux relevés jusqu’à l’écœurement par des élèves démotivés, la rhétorique étudiée comme une fin en soi, la grammaire déconnectée des effets de sens — et jamais assez maîtrisée pour qu’on puisse l’utiliser de façon intelligente au service de la signification) sont fermement déconseillés dès lors qu'ils seraient un en-soi. Sans être tout à fait répudiés, parce qu’il n’y a pas de raison, en effet, de ne pas étudier la structure d’un texte, mais pas de raison non plus d’arrêter là le dépliage — c’est le sens étymologique d’explication — d’un texte qu’un auteur a écrit avec quelques idées derrière la tête. Pour le détail des bonnes nouvelles, voir son analyse, très fouillée.
Patrick Laudet est un récidiviste. Il y a deux ans, il avait produit, à l’issue d’un séminaire inter-académique sur les nouveaux programmes du collège, une étude sur la place de la littérature (2) qui, dans le rapport final, contrastait sérieusement avec les pauvretés produites par Katherine Weinland sur la grammaire : dans l’ensemble, de quoi encourager Véronique Marchais et son équipe à publier ces excellents livres pour l’apprentissage du français au collège que constitue la collection Terre des Lettres chez Nathan. Que j’aie encouragé Véronique à s’y mettre me vaudra peut-être quelques indulgences au tribunal suprême de l’Education ; que ce soit en ce moment la collection-phare du collège prouve en tout cas que els enseignants de français ne sont pas si tétanisés que cela par trente ans de réformes dont l’objectif unique semblait être de dégoûter les élèves de la lecture. C’est si dangereux, un peuple qui sait lire !
Mais c’est encore plus dangereux, un peuple qui ne sait pas lire. « Si vous trouvez que l’enseignement coûte trop cher, essayez l’ignorance » — et vous vous retrouverez avec des émeutes qui, cette fois, ne se confineront pas à la banlieue. Il est bien possible d’ailleurs que le système, après avoir favorisé l’émergence d’une population scolaire illettrée, analphabète et si possible analphaconne, ait réalisé qu’il bâtissait sa propre perte, et fasse au moins partiellement machine arrière. Quoi qu’il en soit, tout changement qui va dans le bon sens est bon à prendre.
Qu’est-ce qu’expliquer un texte ? Patrick Laudet le dit fort bien : l’analyse de cette « hésitation prolongée entre le son et le sens » par laquelle Valéry définissait la poésie — et qu’il propose d’élargir à toute la littérature. Cela n’exclut pas de recourir aux outils du formalisme — et pourquoi nous en priverions-nous ? Et de citer Paul Ricœur, partisan comme lui d’une « interpénétration entre compréhension et explication ». On appelait cela autrefois « la forme et le fond », termes ambigus, mais l’explication était justement la tentative de résolution — jamais complètement atteinte, et c’est bien ce qui en fait l’intérêt — de cette ambiguïté. « Tension, inconfortable mais féconde », dit Patrick Laudet fort justement.
Il est significatif que Patrick Laudet ait été enseignant en CPGE : à croire qu’il y a une ligne de fracture entre les responsables grenelliens issus d’une vraie filière d’enseignement, et celles et ceux qui débarquent d’une filière politique, ou strictement universitaire, pour lesquels l’idéologie a pris le pas sur le bon sens, et dont la foi aveugle dans les « sciences de l’éducation » a oblitéré le jugement.
Il était temps qu’une instance habilitée rappelle qu’un texte a en général du sens, et qu’un écrivain n’écrit pas pour rien — ne serait-ce que pour le plaisir. Mais ce sens (en fait, une pluralité de sens comme il y a une pluralité de mondes) n’est en rien un « message » (nous sommes quelques-uns à dégainer le stylo rouge chaque fois que nous lisons qu’un auteur est employé des PTT) : mais des générations de pédagogues pour lesquels « J’accuse » est devenu l’alpha et l’oméga de la « communication », ce fourre-tout qui excuse toutes les fainéantises, ont cru bon, après avoir expliqué à leurs élèves ce qu’était une anaphore, de décider une fois pour toutes que le pamphlet de Zola était la pierre de touche du « littéraire ». Non : le sens d’un texte va un peu plus loin que l’indignation ou la colère — y compris le sens de « J’accuse ».
D’où le grand retour de l’histoire littéraire (ah bon ? Un texte est raccroché à un contexte ? Z’êtes sûr ?), de la biographie et, quoi qu’il en coûte à certains, du psychologique à doses homéopathiques. Et de la confrontation des sources et des lectures (Non ? Un texte est fait de textes, en amont comme en aval de lui ? Vous m’en direz tant…). Bref, nous allons pouvoir recommencer à travailler au grand jour ce que la plupart d’entre nous (enfin, je veux le croire) ne faisaient plus qu’en cachette. Et lorsque votre IPR, qui n’est pas forcément intelligent, lui, vous mettra des bâtons pédagogiques dans les roues, opposez-lui les productions de ses patrons — en espérant que les gauleiters de province se rangent au bon sens des IG.
Jean-Paul Brighelli
En bonus, écoutez la lecture faite par Daniel Mesguisch (3) de textes littéraires sur l’explication — ou qui peuvent lui être rattachés (Barthes et le Plaisir du texte ; Lumières du corps, de Valère Novarina ; La Promesse de l’aube, de Romain Gary ; un passage de Proust tiré du Côté de chez Swann ; un morceau de l’Enfant, de Vallès ; le récit des lectures de Don Quichotte ; et enfin le texte splendide de Borgès, l’Ecriture de Dieu). Une incitation à tous les enseignants à appréhender les textes par la voix d’abord, et à faire passer cela aux élèves : il y a un plaisir musculaire de la diction qui découle directement de la qualité des textes, et engendre un plaisir poétique, comme disait jadis André Spire, poète lui-même et critique avisé.
(1 http://media.eduscol.education.fr/file/Francais/09/5/Lyce...
(2) http://eduscol.education.fr/cid49139/les-nouveaux-program... et
http://media.eduscol.education.fr/file/actes/72/5/actes_f...
(3) http://eduscol.education.fr/pid25134/seminaire-metamorpho...
http://bonnetdane.midiblogs.com/
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