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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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La France doit-elle rester en Afghanistan ?

17/01/2011 10:51

La France doit-elle rester en Afghanistan ?


afghanistan Cela fait plus de neuf ans que la France s’est engagée dans la guerre en Afghanistan. Marianne revient dans ce dossier sur les enjeux de notre intervention, plus longue opération militaire extérieure française, sur laquelle, paradoxalement, les responsables politiques restent souvent assez silencieux.

Compassion pour nos otages, indifférence pour nos militaires, par Laurent Neumann – Marianne


Hervé Guinaud, caporal-chef, a été tué en Afghanistan. Mais personne n’en parle. Un signe de plus d’un débat interdit en France sur l’engagement de la France en Afghanistan qui se poursuit depuis 2001.
Triste bilan en Afghanistan : 27 morts par jour en 2010, par Jean-Dominique Merchet – Marianne
Pour un mort allié, deux morts ennemis. Ce ratio, explique Jean-Dominique Merchet, n’est favorable qu’en apparence aux forces d’intervention occidentales.
Afghanistan: pour Laurent (PCF), l’émotion des attentats du 11 septembre a été utilisée, propos recueillis par Gérald Andrieu – Marianne
Marianne de cette semaine s’intéresse à un débat interdit : celui sur la présence des troupes françaises en Afghanistan. Il s’agit pourtant de la plus longue opération militaire extérieure à laquelle ait pris part notre pays. Mais personne n’en parle. A commencer par les responsables politiques. Marianne les a donc sollicités, à l’image de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.
Afghanistan: pour Adam (PS), pas assez d’éléments pour décider quand partir, propos recueillis par Gérald Andrieu – Marianne
Marianne de cette semaine s’intéresse à un débat interdit : celui sur la présence des troupes françaises en Afghanistan. Il s’agit pourtant de la plus longue opération militaire extérieure à laquelle ait pris part notre pays. Mais personne n’en parle. A commencer par les responsables politiques. Marianne les a donc sollicités, à l’image de Patricia Adam, députée PS du Finistère et vice-présidente de la commission de la Défense et des forces armées.
Dupont-Aignan: en Afghanistan, nous sommes à la remorque des USA, propos recueillis par Vanessa Schneider – Marianne
Marianne de cette semaine s’intéresse à un débat interdit : celui sur la présence des troupes françaises en Afghanistan. Il s’agit pourtant de la plus longue opération militaire extérieure à laquelle ait pris part notre pays. Mais personne n’en parle. A commencer par les responsables politiques. Marianne les a donc sollicités, à l’image de Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, député membre de la commission de la Défense.
Afghanistan: Marine Le Pen veut quitter l’orbite américaine, propos recueillis par Laureline Dupont – Marianne
Marianne de cette semaine s’intéresse à un débat interdit : celui sur la présence des troupes françaises en Afghanistan. Il s’agit pourtant de la plus longue opération militaire extérieure à laquelle ait pris part notre pays. Mais personne n’en parle. A commencer par les responsables politiques. Marianne les a donc sollicités, à l’image de Marine Le Pen, vice-présidente du FN et candidate à la succession de son père.
Afghanistan: pour Dhuicq (UMP), nous devons y rester, propos recueillis par Vanessa Schneider – Marianne
Marianne de cette semaine s’intéresse à un débat interdit : celui sur la présence des troupes françaises en Afghanistan. Il s’agit pourtant de la plus longue opération militaire extérieure à laquelle ait pris part notre pays. Mais personne n’en parle. A commencer par les responsables politiques. Marianne les a donc sollicités, à l’image de Nicolas Dhuicq, député UMP, animateur de l’atelier Défense de Génération France.
Afghanistan: Tessier (UMP) veut aller jusqu’au bout, propos recueillis par Vanessa Schneider – Marianne
Marianne de cette semaine s’intéresse à un débat interdit : celui sur la présence des troupes françaises en Afghanistan. Il s’agit pourtant de la plus longue opération militaire extérieure à laquelle ait pris part notre pays. Mais personne n’en parle. A commencer par les responsables politiques. Marianne les a donc sollicités, à l’image de Guy Teissier, président UMP de la commission de la Défense à l’Assemblée Nationale.
Afghanistan: Mamère prône un départ immédiat de ce bourbier, propos recueillis par Gérald Andrieu – Marianne
Marianne de cette semaine s’intéresse à un débat interdit : celui sur la présence des troupes françaises en Afghanistan. Il s’agit pourtant de la plus longue opération militaire extérieure à laquelle ait pris part notre pays. Mais personne n’en parle. A commencer par les responsables politiques. Marianne les a donc sollicités, à l’image de Noël Mamère, député Europe Ecologie – Les Verts de Gironde.
Afghanistan: pour Mélenchon, c’est une impasse mentale, propos recueillis par Gérald Andrieu – Marianne
Marianne de cette semaine s’intéresse à un débat interdit : celui sur la présence des troupes françaises en Afghanistan. Il s’agit pourtant de la plus longue opération militaire extérieure à laquelle ait pris part notre pays. Mais personne n’en parle. A commencer par les responsables politiques. Marianne les a donc sollicités, à l’image de Jean-Luc Mélenchon, député européen et co-président du Parti de gauche
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http://www.gaullisme.fr/?p=11564






La bascule de l’euro

17/01/2011 10:41

La bascule de l’euro


Introduction

Voici trente ans, les politiciens français et allemands s’illuminaient, dans le secret et l’enthousiasme, de l’idée d’une monnaie européenne —occidentale à l’époque. Voici vingt ans, ils poursuivaient leur rêve, ignorant, sans même une nuance de mépris, ceux qui dénonçaient l’opportunité de leur quête pour cause d’ignorance. Voici dix ans, la cause entendue, les trompettes du succès secouaient les tympans. Les sceptiques étaient devenus des êtres dérangés, malfaisants, aveugles aux qualités indicibles des pères de l’Euro, désormais suivis d’une famille chaque jour plus élargie, dévouée et admirative. Finies les vieilles nations, fauteuses de guerres innombrables. Que l’Europe soit fédérale et fasse le bonheur de ses citoyens-consommateurs et des entreprises, les siennes et d’autres, d’importations désormais libérée par la mondialisation.

Dix ans après, aujourd’hui, les « on vous l’avait annoncé »paraissent absents, submergés par de nouveaux arrivants de toutes origines et nationalités qui annoncent la condamnation d’un Euro, monnaie politique engloutie à brefs délais par des réalités économiques prévisibles vol ontairement négligées. Aux économistes d outre-Atlantique et britanniques, des voix italiennes, hollandaises et allemandes se sont jointes.

L’Euro basculera sûrement mais quand, comment et surtout vers quelle nouvelle situation monétaire et financière ?

 1. Une condamnation inévitable

L’Euro a-t-il quelque chance d’être absous par un tribunal économique, le fameux marché en l’occurrence, de ses trois délits majeurs, et de trouver solution à trois de ses problèmes ? Le plus souvent évoqué l’endettement inconsidéré des Etats. Il conduirait, comme la Grèce et l’Irlande viennent de le montrer en 2010, soit à un défaut de remboursement des dettes souveraines, soit à une hausse des taux d’intérêt, soit à une restructuration, terme aussi hypocrite que celui d’«  assouplissement » accouplé à l’émission du dollar par la Federal Reserve, qui signifie perte importante et faillite des créanciers.
Pour incomplet qu’il soit, le dossier laisse au moins voir que l’endettement de tous les États est allé croissant depuis 2008, justifié par une crise financière, venue des États-Unis, à laquelle les gouvernements européens n’ont pas répondu autrement qu’en maintenant, voire accroissant leurs déficits. L’endettement des principaux États européens a atteint des niveaux tels que leur remboursement intégral est d’autant plus inenvisageable qu’il continue à s’accroître plus ou moins vite partout, pour les pays du Sud comme du Nord et pour la France qui ne « prévoit » son acmé qu’en 2015 (!) où il atteindrait près de 90 % du PIB, ce qui reste d’ailleurs moins élevé que les niveaux japonais et américain, qui ne paraissent pas en être préoccupés autant que nous.
Le paradoxe, autre hypocrisie de vocabulaire, est donc la publicité politico-médiatique dont « bénéficient » ces « dettes souveraines » et les évidentes solutions dont elles sont justiciables. Les plus évoquées et mises en oeuvre récemment à l’occasion de la crise grecque et irlandaise ne sont d’ailleurs pas les plus efficaces dans le moyen terme. Elles sont de surcroît d’une opacité évidemment voulue, à commencer par l’implication d’un fonds de soutien des États — est-ce une caution ? si oui, est-elle in solidum entre les États ? les fonds ont-ils été versés et par qui et quand ? etc. — que celle-ci le soit au cas par cas ou plus général, choix ayant fait l’objet de négociations récentes entre l’Allemagne et la France.
L’éventualité de l’émission d’obligations « européennes » émises par la Banque Centrale Européenne a récemment reçu le véto de l ’Allemagne pour une raison aussi évidente que celle de la disposition 145 du Traité de Lisbonne interdisant à la dite Banque de prêter directement aux Trésors nationaux. Pas de quantitative easing à l’américaine, encore moins s’il pouvait être distribué à la « tête » de ces Trésors. Les Allemands qui financent déjà les défaillances «  souveraines » actuelles ne sauraient inciter des États «  laxistes » à donner plus encore de champ à leur altruisme historique. Le I 8 octobre 2010, à Deauville, Berlin fit preuve d’une politique plus dure plus question de tolérer sans aucune réticence ni sanction — jusqu’à leur défaillance — des pays qui soient «  européens » par opportunité financière beaucoup plus que par adhésion à une union politique qui ne les concernerait point, à l’italienne.
La vraie solution, qui se passe de toute discussion, notes préalables et autres négociations, séparées ou collectives, est beaucoup plus simple, définitive et évidente ainsi qu’il l’est toujours en cas d’endettement souverain massif ou non. Et cette éventualité souffre, d’ailleurs, plusieurs variantes ou modalités, certaines complémentaires. Soit que ces endettements soient transformés en dettes perpétuelles servant aux créanciers actuels et futurs un taux d’intérêt sûrement faible, peut-être négatif comme naguère en Suisse. Soit que leur valeur faciale et de marché soit diminuée en valeur réelle à la suite d’un retour — lui aussi quasi inévitable — de l’inflation. Soit que leur évaluation actuelle en euros se retrouve à l’être dans le futur, en monnaies nationales retrouvées.
De toutes les façons, les dettes souveraines ne sont jamais que des créances que certains individus ont sur d’autres. L’État, c’est nous. Ainsi les épargnants français, directement ou non, par fonds interposés, ici ou «  », reçoivent les intérêts d’une dette qu’ils ont eux-mêmes, pour une partie officielle et officieuse, nourrie au moment de son émission. Même si les intérêts réels (inflation déduite du taux nominal) sont faibles, ils ne sauraient en pâtir. L’inflation, en revanche, diminuerait leurs actifs à dû concurrence de son niveau. Mais la part de la rente n’est-elle pas « un peu » trop haute en Europe et dans l’Occident ? Surtout si la mondialisation nous convie à en comparer l’importance avec celle des pays émergents ?
L’un des deux problèmes réels n’est pas dans les fameuses dettes souveraines, mais dans ceux qui en font commerce, les banques et autres institutions financières qui constituent le Système bancaire européen.
L’endettement des États européens est le legs direct, à l’américaine, de la crise de 2008, et de ses prolégomènes, l’endettement hypothécaire (ou subprime) des ménages américains incités par les gouvernements républicains à s’endetter sans considération de leurs moyens financiers. Ainsi les ménages immigrés, latinos notamment, seraient fixés sur leur territoire familial. Vieille manoeuvre des politiques de tous les pays que de transformer leurs électeurs en propriétaires, leurs actifs immobiliers garantissant la passivité. L’Espagne a suivi ou précédé les États-Unis dans cette stratégie dont on voit — pour longtemps — tous les effets.
Mais voilà pas de débiteurs sans prêteurs qui devraient toujours se poser des questions, mais que vaudraient les tentations si on n’y cédait point. Les banques européennes, sans presque d’exception, n’ont pas voulu se passer de ce plaisir. Combien ont-elles prêté ?
Totale obscurité ou presque à ce sujet. Obscurité organisée certes mais sans grande difficulté étant donné les arcanes de la comptabilité bancaire et le renoncement presque unanime des populations à y comprendre quoi que ce soit. Pourtant tel est bien le problème majeur que cherchent à dissimuler tous les discours officiels sur l’Euro, les préoccupations officieuses n’en deviennent que plus sérieuses chaque jour.
Les banques européennes ont commencé par ne pas rester à l’écart des fameux subprimes dont le total s’évalue autour des 6 000 milliards ou 6 trillions de dollars (le trillion étant la nouvelle unité monétaire de la sphère financière). Elles conserveraient aujourd’hui dans leur bilan près du tiers, soit 2 trillions de dollars ou quelque 1,5 trillions d’Euros, de paquets informels dont une bonne partie est constituée de créances toxiques, autrement dit à évaluation quasi nulle.
Mais ces banques ont connu un engagement beaucoup plus direct dans l’accumulation des dettes souveraines dont le total « tourne » autour de 70 % du produit européen (la sphère réelle), soit 1 600 milliards, 1,6 trillions d’Euros non sans des inégalités énormes entre les pays du Sud (italie 120 % de son PIB, Espagne près de 100 %, Grèce : inévaluable de l’extérieur…) et les pays du Nord (Allemagne et Pays Bas notamment), la France, comme toujours, occupant une place intermédiaire (80 % environ). Ainsi le système bancaire européen est-il créancier d’environ 2 à 3 trillions d’Euros de crédits hypothécaires américains — les saisies de maisons ne cessent point et le prix des mètres carrés aux Etats-Unis est tombé en certaines régions à moins de 1 000 dollars — et de dettes souveraines dont le remboursement est tout aussi problématique — soit improbable. Ainsi les banques françaises seraient censées détenir près de 300 milliards d’Euros de dettes « souveraines »des pays du Sud, dits du Club Med, et les banques allemandes près de 450, communauté de situation et de destin (?) qui explique bien plus l’alliance actuelle de ces deux pays que leur histoire commune — même récente.
Ainsi les actifs détenus aujourd’hui par les banques européennes (dans ou hors Euro — les banques anglaises) sont-ils énormes, ce que montre l’évolution de leurs bilans, mais pour une grande partie de valeur vraiment « problématique… » À les évaluer à leur valeur « réelle », la plupart de ces banques seraient obligées de faire état de pertes colossales qu’elles ne pourraient pas compenser par ces fameux « fonds propres » que les épargnants des différents pays leur refuseraient s’ils étaient en mesure de les fournir. Pour éviter de prononcer la faillite, deux solutions : ou prendre les fonds propres aux seuls qui puissent les apporter, les États, soit à la Banque Centrale Européenne, ou pratiquer un exercice intellectuellement très riche — et formateur — la comptabilité créatrice.
La première est interdite par le Traité de Lisbonne. La BCE ne doit pas prêter aux différents Trésors nationaux — les États — mais plus encore par l’Allemagne qui paie déjà assez pour ne pas le faire davantage. Aussi son rôle est-il aujourd’hui limité à se substituer aux banques en achetant elle-même des obligations qu’elle sait être toxiques mais qu’elle pourra engranger dans son propre bilan. Un dégorgement du système « privé » vers un régalien collectif. Manoeuvre qui soulage très peu et très temporairement et laisse les banques privées avec leur faux bilan.
La comptabilité créatrice demeure « la » solution, d’autant que ses créations sont nombreuses et d’un maquillage raffiné qui échappe aux yeux les plus perçants. Ainsi le système financier européen a-t-il soigneusement veillé à ce que l’évaluation de ses actifs échappe à toute enquête, et même aux marchés pour demeurer fidèle à leur prix d’achat. Ainsi point de décote à craindre. Cette bataille de l’évaluation est désormais gagnée non sans, parfois, quelque réticence des autorités monétaires concernées plus que consultées (Bâle, Francfort…).
Elle ne suffirait pas si elle n’avait pas été précédée et suivie par la bataille du bilan déjà bien engagé voici quelques décennies par l’évacuation de bon nombre d’actifs dans un Hors Bilan, le bien nommé, dont l’importance n’avait pas cessé de croître — dans l’absolu et le relatif — par rapport au Bilan Officiel, à mesure que les opérations de couverture en tous genres se multipliaient. Avec l’apparition des subprimes et du dollar souverain, ces transactions s’accéléraient encore, permettant d’acheter et de vendre « les dérivées » de ces actifs. Ainsi dans le Hors Bilan figure désormais un compte dit de Trésorerie, « petit » Bilan de toutes les opérations à court terme — non dénouées — de vente et d’achat de tout actif. Et ce petit Hors Bilan à court terme est devenu d’autant plus grand que toutes les mesures destinées à accroître la solvabilité du système bancaire, comme par exemple l’exigence de fonds propres, n’en tiennent pas compte.
En réalité, le système bancaire européen ne fait pas exception à une stratégie beaucoup plus générale de la « Sphère financière mondiale », forte de son pouvoir — de nuisance autant que de convenance et d’accaparement. Depuis le déclenchement de la crise mondiale dont elle fut à l’origine, « droite dans ses bottes » elle a maintenu opérations, marchés de gré à gré secrets, bonus, ententes en tous genres, prenant soin d’éviter tout accident de parcours, insolvabilité passagère ou faillite.
Elle a même poussé l’opacité — en fait de transparence financière ? — jusqu’à échapper à toute investigation de « qui possède quelle banque ». Aussi évoque-t-on aujourd’hui des banques allemandes, françaises… sans connaître la structure de leur capital, autrement dit qui les possède et les dirige. La Deutsche Bank est-elle toujours à capitaux allemands majoritaires ? Quelles sont les participations dans le capital des banques françaises ? Et les banques américaines le sont-elles toujours vraiment ? Les banques anglaises n’ont-elles pas toujours conservé une bonne largeur d’avance sur leurs «  consoeurs » new-yorkaises ? Et le système bancaire européen n’est-il pas encore plus non-européen que perclus de dettes ? Et l’Euro une monnaie indissociable d’un tel système ?
Ce problème financier est d’autant plus redoutable que la solution proposée par tous les partisans du maintien de l’Euro aurait des conséquences sociales imprévisibles et sûrement différentes selon les Nations. Pour avoir dû renoncer — au moins en parole — au fédéralisme politique des ultra européens, tous les médecins des troubles actuels reviennent à l’économique et prônent qui, les ultras, la convergence des politiques économiques et fiscales, sinon sociales, qui, les plus lucides et pragmatiques, une simple cohérence des dites politiques. Qu’elles convergent ou se rassemblent, l’objectif à poursuivre serait une politique à l’allemande, où les salaires réels d’abord, puis la consommation seraient « tenus » pour laisser toutes ses chances aux exportations dans et hors de la zone manifestant une projection réussie dans la mondialisation. Une politique néolibérale ne mettant rien en cause, pas plus la dite mondialisation et le système monétaire et financier, que la poursuite d’un retrait des institutions publiques, État, secteur administré… Bref, une politique que les Américains ont dû abandonner et que les Chinois n’adopteront sans doute jamais.
S’interroger sur la nature de ceux à qui profiterait cette cohérence-convergence demeure tout à fait inutile tant le projet apparaît simplement utopique. La réduction des effectifs des fonctionnaires — thème lancinant des journalistes qui le sont en fait et en mieux rémunérés — plus encore celle des dépenses publiques réduirait certes la place de l’économie publique à l’avantage du secteur privé, diminuerait sûrement le déficit « si » ses effets sur l’emploi n’avaient plus sûrement pour effet direct quasi instantané d’accélérer le chômage — à un degré qui rend d’ailleurs incertain la diminution du déficit.
Le chômage atteint 10 % pour l’Europe toute entière, avec des pointes à 20 % pour l’Espagne et plus pour l’Irlande et d’autres pays où les statistiques ne sont guère fiables — volontairement d’ailleurs. Ce taux est beaucoup plus élevé pour les jeunes de 20 à 30 ans — 40 — pour l’Espagne par exemple — et provoque une émigration croissante des jeunes Européens les mieux formés. Une politique dite d’austérité, sauf à demeurer purement verbale, aurait des conséquences immédiates sur le chômage qui se traduirait par des désordres sociaux d’une envergure inconnue depuis 1968, ce dont l’Irlande, l’Angleterre, la Grèce, l’Espagne viennent de montrer l’intensité. Or pour réduite qu’elle soit dans les faits, la démocratie, un des trois objectifs de l’Union européenne continue à présider au choix des gouvernants politiques. Quel que soit leur pouvoir effectif — beaucoup plus limité qu’on ne se plaît à le penser — ce type de politique les renverrait inévitablement à leurs chers conciliabules et autres palinodies de partis politiques. Et chaque élection verrait apparaître, défaites des anciens visages et victoires de nouveaux s’interrogeant sur les moyens de le rester longtemps — davantage que leurs prédécesseurs, ne fût-ce qu’en renonçant à bon nombre de mesures d’austérité.

Documents de http://medias-france-libre.fr

Pour l’heure, ce sont torrents d’effets d’annonce non suivis d’actes concrets, pour tout un ensemble de raisons qui vont des lenteurs administratives jusqu’à la retenu des responsables politiques dans l’application de leurs propos souvent aussi emphatiques qu’amphigouriques. Si ces propos étaient suivis de faits, une très rapide récession condamnerait la majorité des économies des pays européens àleur niveau d’avant la crise de 2008, niveau que l’Allemagne, en dépit de ses performances récentes, n’a toujours pas retrouvé. Elle n’aurait, d’ailleurs, aucune chance d’y parvenir avant longtemps étant donné que la moitié de ses exportations, moteur unique de sa croissance, se fait à l’intérieur de l’espace européen. Et il n’est même pas sûr que la réduction de la faible croissance actuelle — stagnation déguisée —n’intervienne pas après que les troubles sociaux ne soient intervenus. La montée du déficit public n’eut, en effet, ces trois dernières années qu’un seul objectif : empêcher une baisse du pouvoir d’achat de l’Européen moyen consécutive à la mondialisation, soit à la concurrence des pays émergents à salaires souvent inférieurs au dixième des leurs.
La situation de l’Europe n’a pas que des causes purement internes. Les créateurs de l’Euro n’avaient prévu ni la mondialisation, ni la crise financière de 2008. Les plans d’austérité ne feraient qu’intensifier les dommages causés par l’ouverture des frontières mondiales aux ouvriers — lorsqu’il en reste — et aux employés européens à tous ceux qui ne participent pas directement à l’alimentation d’une population mondiale en croissance continue.
Et, grosse cerise sur le gâteau européen, l’économie des États-Unis pourrait fort bien n’être pas au rendez-vous, en l’occurrence soutenir de l’extérieur des économies frappées d’austérité. Le chômage y demeure très élevé en dépit de l’usage massif de la planche à billets — l’expression de « facilité quantitative » ou « quantitative easing » manifestant l’hypocrisie sans limite d’un libéralisme utilisant l’émission de monnaie comme le keynésianisme le plus vulgaire. Bien que la Banque Centrale ait injecté plus de 2 trillions de dollars (toujours la même unité) dans le circuit économique, bien que le gouvernement ait nationalisé quelques grandes entreprises dont General Motors, Fannie Mae et autres, bien que les prix de l’immobilier aient chuté à des niveaux qui eussent dû provoquer la reprise des achats de maisons, point d’éclaircie véritable —sinon dans les gazettes financières spécialisées. Que la stagnation de l’économie américaine s’ajoute à toutes les difficultés de nombreux pays européens et la situation de 1’Euro n’en serait qu’aggravée. Point de convergence, pas même de cohérence entre des politiques de plus en plus disparates pour faire face à des désordres sociaux de plus en plus violents, alimentant une évidente montée d’un terrorisme anarchisant purement domestique.
Certes, le pire n’est jamais certain, comme le meilleur. Mais les réalités qui s’accumulent et dont le poids s’intensifie accroissent la probabilité d’une bascule de l’Euro, à délai relativement bref, et ce en dépit de tous les propos rassurants d’un personnel politique évidemment dépassé par les événements, à moins que l’entrée orchestrée de l’Estonie ne modifie complètement la situation, un grand village salvateur auquel on ne pensait pas assez. L’éventualité d’une bascule est plus que probable.
Mais laquelle ?

 2. Une bascule incertaine

Les mouvements de bascule sont très divers tête en avant, en arrière ou sur l’un des côtés, plus ou moins vite, voulus ou subis. Celui de l’Euro ne saurait échapper à aucune de ces éventualités — dont les probabilités paraissent auj ourdi hui très inégales.

Une bascule volontaire et collective, la tête en avant

À observer l’incompatibilité de l’évolution des économies européennes pendant cette première décennie de la mondialisation, et leur très faible marge de manoeuvre pour en corriger la disparité, une bascule s’impose avec toutes les raisons objectives souhaitables retourner d’un commun accord à la situation antérieure à la création de l’Euro, soit revenir à un système monétaire européen (SME) qui avait fonctionné durant la dernière décennie du siècle passé et dont les avantages furent nettement supérieurs à ses inconvénients. Certes, les parités de change de chaque monnaie nationale par rapport à une monnaie de référence commune (l’Ecu) pouvaient être modifiées mais par commun accord et sous la pression des nécessités propres à chaque nation. Certes, les individus — les fameux particuliers ou ménages —devaient « changer » lors de leurs déplacements internationaux. Mais ils finissaient par y parvenir, « aidés » par des bureaux de change propices àl’emploi.
Aujourd’hui, les effets disparates de la mondialisation n’ont fait qu’accentuer la nécessité pour certains pays de dévaluer par rapport à d’autres, ce qu’ils sont désonnais incapables de faire. L’Euro les prive de toute politique économique propre, création de monnaie, dévaluation pour ne pas évoquer cette quadruple horreur depuis la mondialisation qu’est devenue l’évocation du protectionnisme. Il n’en est pas moins évident que la Grèce ne pourrait retrouver un semblant d’indépendance économique nationale sans une dévaluation de près de 50 % de sa monnaie — retrouvée. Les pays baltes ne s’y trompent point : ils attendront de voir avant d’adopter le carcan de l’Euro. N’est pas l’Estonie qui est prudent.
Le retour au SME aurait une vertu spécifique : maintenir l’Euro en tant que monnaie commune, ce qui constitue sans aucun doute le seul compromis possible entre la volonté d’affirmer l’existence d’une unité européenne et l’extrême difficulté des vingt-sept nations qui peuplent ce continent. Le maintien d’une référence commune imposerait aux politiques économiques nationales une solidarité qui ne se décrète pas.
Si cette bascule apparaît la plus opportune et très facile à réaliser, il s’en faut qu’elle paraisse probable. Au contraire. À l’évidence, elle ne suscite aucun enthousiasme des gouvernements nationaux. Point de réunion préparatoire, même secrète, en vue, d’autant que le fameux directoire (un G 2) entre l’Allemagne et la France, outre qu’il n’est pas toujours des plus « cohérents », ne suscite pas l’enthousiasme de bon nombre d’autres membres de l’Union.
Doux euphémisme d’ailleurs que d’évoquer l’impréparation à un tel retour. Les gouvernements qui parlent (de plus en plus nombreux sont les silencieux) n’évoquent même pas ce retour à un passé pourtant récent qu’ils cautionnaient alors. L’Euro pour l’Europe, tel est le discours qui persiste à être récité et dont la raison essentielle est l’angoisse des personnels politiques des membres de l’Euro à envisager ce retour au passé. Non par refus du passéisme ou enthousiasme futuriste, mais par refus d’avouer leur erreur et, surtout, la terrible peur des troubles en tous genres qui pourraient suivre le renoncement à l’Euro, argent du quotidien et de l’épargne, qui possède une importance telle pour tout individu que ses vicissitudes majeures peuvent engendrer une panique fort difficile à contrôler.
La mise en cause de l’Euro, même pour faire retour au SME, n’est pas seulement exclue par les gouvernements et les partis politiques, elle ne procède pas seulement de leur naïveté — hypothèse très bienveillante —ni même de leur total manque d’imagination, ni même de leur ignorance presque générale des mécanismes économiques, mais de leur peur à affronter des situations dont ils envisagent le pire.
L’éventualité d’une bascule réfléchie et collective demeure à peu près totalement exclue. La désunion face à cette peur, mère de la lâcheté, est beaucoup plus probable.

Des bascules individuelles, volontaires ou subies

Les péripéties très récentes de la Zone Euro (Irlande et Grèce) ont manifesté les conséquences de cette extrême disparité des politiques économiques nationales et montré les solutions qui ont été apportées, la prise en charge selon des modalités, d’ailleurs diverses et mal connues, des engagements financiers que ces nations n’auraient pu honorer.
Les situations voisines, de l’Espagne, du Portugal, des pays méditerranéens dans leur ensemble, sont beaucoup plus préoccupantes, non seulement à cause de l’importance des engagements en cause — plus d’un trillion d’Euros dans leur totalité — mais surtout compte tenu de la quasi-certitude où les nations salvatrices sont des comportements des nations « dans le besoin ». Même si le citadin de Hambourg séjourne peu souvent dans un village calabrais, il doit se douter que plus « il » paiera, plus « on » se sentira enclin à lui en donner l’occasion. Ainsi peut-il désirer ne pas demeurer en cette position de « looser » installé et exclure les débiteurs patentés et têtus de ses fréquentations.
Aussi est-il évident que la tentation d’exclure certains pays est-elle aussi forte que l’intention de ces derniers de ne pas l’être. La bascule des nécessiteux ne peut que leur être imposée. lis ne choisiront pas de se livrer à cet exercice, seul ou non.
L’éventualité de leur exclusion est-elle envisageable et possible ?
Interrogation qui suscite autant de faux propos et affirmations lénifiantes des promoteurs et gestionnaires de l’Euro. Une note de la Banque Centrale Européenne, dont on sait pourquoi elle n’est pas plus souvent citée, fait un point très net à ce sujet [1]. Les conclusions en sont très claires :
  • 1) D’un point de vue uniquement juridique, le retrait négocié de l’Union Européenne est, pour une nation, légal avant ou après la ratification du Traité de Lisbonne.
  • 2) Le retrait non négocié est sujet àcontroverse.
  • 3) Le retrait unilatéral par un État de l’Euro n’est pas inconcevable mais un retrait de l’Union Européenne sans se prolonger par celui de l’Euro et impossible.
  • 4) L’expulsion de l’Euro ou de l’Union Européenne est pratiquement possible, bien qu’elle soit suffisamment difficile pour que sa probabilité soit faible.
  • 5) Le retrait d’un pays (ou de plusieurs) motivé par son désir d’autonomie et suivi d’une déclaration d’indépendance donnerait lieu à de nombreuses discussions, d’autant qu’elle créerait des précédents à tout autre volonté de cette nature et qu’elle affecterait la cohésion des membres les recevant.
Ces précisions données par la Banque Centrale Européenne ne sont guère utiles pour juger des conditions propres à la sortie des pays qui bénéficient de l’Euro. En revanche, elles suggèrent que l’expulsion des pays par trop et trop longtemps bénéficiaires ou que le retrait volontaire du ou des pays «  structurellement » payeurs, constituent des éventualités tout à fait possibles.
L’expulsion d’une ou de plusieurs nations — simultanément ou non — pose un problème juridique majeur. De nombreux arguments, outre le fait que l’éventualité d’une expulsion fût écartée par la Conférence intergouvernementale de 2001/2003, permettent de s’opposer à toute procédure d’expulsion qui devrait évidemment faire l’objet d’une décision unanime de tous les autres membres. Or la liste exhaustive des sanctions prévues à l’encontre d’un membre refusant de se plier aux règles de l’Union ne mentionne pas l’expulsion [2]. Au demeurant, ces sanctions ne cherchent pas à punir mais à encourager le membre dissident à s’amender et à rejoindre ses congénères. Enfin, ce droit d’expulser ne saurait s’inscrire, ni légitimement ni conceptuellement, dans un Traité existant. Est-ce à exclure toute possibilité d’expulser un membre récalcitrant à tout redressement ? Évidemment non mais la possibilité d’une expulsion d’un ou de plusieurs membres serait que « les membres décidés à maintenir l’Union monétaire tombent iaccord pour établir entre eux un nouveau traité créant une institution indépendante hors l’Union existante — en fait une nouvelle Union ratifiée uniquement par tous les membres non exclus » [3]. Bascule subie et bascule volontaire seraient indissociables.

Point d’expulsion sans nouvelle Union.

Sous les arguties et les exégèses sans fin des textes des Traités passés, actuels et futurs, une réalité s’impose : pas d’expulsion ad personam qui manifesterait un ostracisme teinté de mépris et pas de retrait individuel qui susciterait des réactions hostiles de tous les autres membres ainsi que des demandes de dommages et intérêts. Expulsion et retrait ne sauraient être que collectifs et simultanés, négociés puis convenus. Ainsi est-il très peu vraisemblable que l’expulsion de l’Espagne, de la Grèce ou de l’Irlande fasse un jour la moindre unanimité, ni que l’Allemagne, lassée de financer les endettements extérieurs et domestiques des pays latins, procède à un retrait dans le superbe succès mondial de la mécanique.
Pour l’Allemagne, son retrait ne saurait être qu’associé à ceux des pays qu’elle emmènerait avec elle, reconstituant une Zone Mark élargie aux Pays-Bas, à son Paradis Fiscal — non latin ! — le Luxembourg, à une fraction de la Belgique libérée du poids wallon. à l’Autriche — vieille histoire — et aux nations où l’on parle volontiers allemand, la Tchéquie et la Transylvanie (après sécession !). Qu’en serait-il du « reste » ? Pour les pays latins, la cause est entendue : seules les modalités de leur mise à l’écart demeurent ouvertes. Provisoire, décennale, comme le propose un universitaire des Pays-Bas, avec possibilité de réintégration si bonne conduite, définitive, ce qui paraît beaucoup plus lucide, avec création d’une zone oû les fauteurs de troubles seraient tous ensemble (bonne chance…) et d’un second « Euro », un Euro Med, qui s’échangerait à cours fluctuant contre l’Euro Mark du Nord, ou, plus réaliste, le retour, pour les pays peu tentés par la discipline, à leur monnaie nationale avec ou sans l’instauration d’un système monétaire à eux, un SMG, d’une petite Europe du Sud avec un Ecu.
Reste le cas français dont on voit bien le sort annoncé. Certes, penseront les Allemands avec ou sans chancelière, les Français ne sont pas fiables dans ce domaine, comme en d’autres, mais mieux vaut les conserver avec nous. Nos voisins « crurent prendre le Mark » — un des propos les plus inconséquents d’un de nos polytechniciens recyclé avec bonheur dans la musique — nous les y attacherons faisant preuve de notre très grande charité. Pourquoi d’ailleurs limiterions-nous nos projets d’expansion vers l’Est — ce qui nous valut antan quelques déboires. Et puis l’expansion vers l’Ouest, monétaire ou militaire, aura toujours été plus facile.
Les présidents français, quels qu’ils soient, sauf à être irresponsables, seront enthousiastes à l’idée d’une collaboration financière sinon pacifique pour réaliser leur rêve de rentiers à fort taux d’épargne, assistant au défilé de touristes sur les Champs-Élysées. D’autant que leurs entreprises les plus dynamiques, avec leurs jeunes dirigeants, seront devenues mondiales et vivront ailleurs.
Cette profonde modification de l’Union Monétaire Européenne est à peu près inéluctable. Seule son échéance demeure ouverte, encore qu’elle ne saurait excéder la décennie.
La volonté de retrait de l’Allemagne ne peut que s’accroître à partir d’aujourd’hui, dans la mesure où les avantages qu’elle tire de l’Euro sont condamnés à l’attrition. Pour l’heure, la moitié de ses exportations s’adresse aux pays de la Zone Euro actuelle.
Tout retrait prématuré suivi d’une réévaluation du nouvel Euro Mark par rapport aux monnaies des « laissés pour compte » nuirait à son industrie. Mais la place occupée par l’Asie et la Russie ne cesse de croître, d’autant que le patronat allemand, Siemens en tête, projette de construire un réseau de communications ferrées de plusieurs milliers de kilomètres et de l’équiper de belles machines « non-Alsthom ». Entre-temps il sera nécessaire d’envisager toutes les conséquences sur l’entreprise d’un passage à un Euro Mark.
Un second avantage ne relève pas que de l’alibi. La présence de la France institue cette Union Monétaire restreinte dans un espace qui aille de Dunkerque à l’Oural. Enfin, et dans la connivence avec ce G 2 qui surveille toujours l’évolution d’une Europe dont on peut avoir besoin àl’occasion, autrement que pour sa participation aux échanges mondiaux, ne fût-ce que pour empêcher qu’elle ne soit inféodée à l‘un des deux. Les États-Unis suivront donc de près l’expansion allemande en conservant précieusement leurs bases militaires et en pesant, lorsqu’il le faudra, sur le cours de ce nouvel Euro. Et les Chinois, fort de leur trésorerie sans dette — alors que celle de leur partenaire atteint près de 10 trillions de dollars — pourront acheter quelques îles grecques, secourir financièrement les gouvernements portugais ou espagnol (les Anglais se chargeant de l’Irlande…), demain leurs monnaies.
La nouvelle Europe économique et monétaire — politique quand ? —serait celle d’un État allemand. L’Allemagne un siècle et demi après Bismarck, un État sans Nation, pendant de la France devenue une Nation sans Etat.

Notes

[1] Banque Centrale Européenne, « Retrait et expulsion du système monétaire (Euro) et de Vlinion Européenne », Phoebus Athenassion, n0 10, décembre 2005.

[2] Cf. note indiquée. p. 32 et ss.

[3] Cf. note, p. 38.

http://www.nationetrepublique.fr/195-la-bascule-de-l-euro-par-alain-cotta.html

 






Jean-Pierre Grand: "On ne peut pas continuer comme ça. Sinon on aura une catastrophe nationale"

17/01/2011 10:28

Jean-Pierre Grand:


Lors de la présentation de ses voeux dans l'Hérault jeudi dernier, Jean-Pierre Grand a pris date pour l’élection présidentielle de 2012.
"Depuis que je suis élu maire et député, je n’ai jamais vu une telle souffrance. Les Français sont aujourd’hui perclus de problèmes comme le vieillard de rhumatismes. La souffrance est complète, diffuse. Je ne dis pas que c’est toujours juste, que ce n’est pas parfois exacerbé. Mais je l’observe. Sur dix personnes qui viennent me voir, c’est sept fois sur dix pour un logement ou un emploi, parfois les deux (…) On nous annonce toujours des suppressions de postes dans la fonction publique, l’Education nationale. A la fin du compte, ça veut dire qu’on crée des difficultés et qu’on supprime des emplois ! (…)
Aujourd’hui, il faut absolument remettre de l’ordre dans le fonctionnement de l’Etat. Ça passe par 2012, par un vrai programme, un vrai projet de société, humain et social, et aussi dans le fonctionnement de la République.
Je participerai au débat de 2012, de la façon la plus républicaine et la plus moderne. On ne peut pas continuer comme ça. On ne peut pas avoir une gestion de la République qui est au gré des événements, des gros titres des journaux, des émotions, du marché international et de la politique politicienne. Ce n’est plus possible. Sinon, on aura une catastrophe nationale. Il faut arrêter de gérer la France à coup de slogans, d’images médiatiques."
"Le Front national a progressé de façon vertigineuse dans l’électorat de la majorité"
Pour l’ambassadeur de Dominique de Villepin en Languedoc-Roussillon, "des gestes sont insupportables. Tous ceux qui se placent comme les plus grands défenseurs du président de la République pour 2012 l’ont en fait pris en rente viager. Parce qu’ils pensent qu’il sera battu en 2012 et qu’en agissant ainsi, ils seront les mieux placés pour être ensuite en pôle position pour le grand prix de 2017. Nous, on n’est pas d’accord."
Selon Jean-Pierre Grand, "la campagne présidentielle est ouverte, à gauche avec l’annonce du calendrier des primaires et à droite avec le discours du président de la République en Guadeloupe devant les ultramarins. Dans les deux camps, on fait de la politique politicienne, on essaie de faire passer des images. Les Français ne veulent pas du meilleur candidat possible, mais du meilleur président avec le meilleur programme."
Le maire de Castelnau attribue en partie à la politique de la majorité la montée de l’extrême-droite et tire la sonnette d’alarme. "Il va falloir faire bouger les choses si on ne veut pas de mauvaises surprises. Aujourd’hui, le Front national a progressé de façon vertigineuse dans l’électorat de la majorité. Je ne me sens pas responsable, mais la majorité est responsable. Quand vous perdez des parts de marché au profit des extrêmes, ça veut dire qu’il y a un problème, et que vous avez véhiculé ce problème, en tenant des discours, en ouvrant des débats, comme celui sur l'identité nationale. C’est inacceptable. Les difficultés économiques sont déjà là, et nous savons qu’elles nourrissent le jeu des extrêmes, c’est historique en Europe. Ce n’est pas la peine de venir rajouter des débats pervers et boomerangs."
Source: La Lettre M
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/01/17/1763-jean-pierre-grand-on-ne-peut-pas-continuer-comme-ca-sinon-on-aura-une-catastrophe-nationale





Boursiers

17/01/2011 10:19

Boursiers


Stéphane Beaud (1) n’est pas content. L’AEF analyse (2) sa conférence du 8 janvier dernier, où il fustige la politique des « 30% de boursiers en prépas et en grandes écoles » lancée par Valérie Pécresse, et que j’ai tenté d’analyser dans mon dernier livre (3). « Démocratisation ségrégative », fulmine-t-il. « Je crains que cette politique de 30 % de boursiers qui, sur le papier, a tout pour elle en étant un acte d'ouverture, soit puissamment contradictoire avec le reste de la politique scolaire qui ne permet pas la réussite scolaire des milieux populaires », explique le sociologue. 
Et de rappeler que ce sont des gouvernements de droite qui ont eu l’idée de cette initiative. «  Ce sont les émeutes de 2005 qui ont joué un rôle majeur dans la prise de conscience de la fracture sociale et la nécessité de faire un geste pour les jeunes défavorisés. Jacques Chirac a lancé l'objectif de 30 % de boursiers en prépa d'ici à 2010 et Nicolas Sarkozy a renchéri. L'ouverture sociale est devenue une cause légitime. »
Eh oui… La politique menée par Valérie Pécresse n’est pas forcément un pur « effet d’annonce », comme le prétend Stéphane Beaud : Gérard Aschieri, il y a quelques mois, me confiait que c’est peut-être une goutte d’eau dans l’aridité scolaire, mais pour les élèves que cela concerne, c’est inespéré. Insuffler le « pourquoi pas moi ? » à des jeunes qui n’avaient pas même l’idée d’une classe prépa, instiller en eux l’ambition d’oser une grande école, instaurer des « cordées de la réussite », tout cela est essentiel pour des gosses que leur culture, leur milieu social, et leur formation dans ces déserts de la désespérance que sont les ZEP appelaient à des études courtes, en milieu pré-professionnel — un BTS au mieux, un BEP au pire. Et le déficit d’image des LP où on les confine si souvent n’arrange rien.
Alors, certes, le critère retenu (être boursier) est un pis-aller. Mais comment s’appuyer sur un critère de « catégorie sociale » comme le voudrait le sociologue ? On ne porte guère sa classe sociale sur son front — d’autant qu’il est le premier à dire (4) que la désindustrialisation rapide de la France amène un glissement vers le bas des élites ouvrières. Le PCF le sait bien, qui a vu ses anciens électeurs glisser vers le FN, au fur et à mesure que le prolétariat devenait lumpen. Fils de prolo un jour, enfant de SDF le lendemain.
Les bourses (5) sont échelonnées de 0 (revenus familiaux annuels inférieurs à 32 930 €)  à 6 (revenus familiaux annuels inférieurs à 7300 € par an, soit une somme bien inférieure au seuil de pauvreté — 11400 € par an depuis 2008, environ 13% de la population). Les bourses 0, du coup, fort fréquentes chez les élèves retenus en prépas, concernent surtout des élèves des classes moyennes — en particulier pas mal d’enfants vivant avec un parent divorcé —, qui n’ont pas été forcément malmenés par le système éducatif, ni privés d’accès à la culture bourgeoise de référence. Pour rappel, les bourses 0 dispensent de frais d’inscription — et c’est tout.
Mais justement, n’est-il pas licite d’offrir à ces enfants-là de meilleures conditions d’études ? Les classes moyennes — le cœur de l’électorat de la gauche comme de la droite — n’ont-elles pas été très malmenées depuis une quarantaine d’années ? Grandes gagnantes des Trente Glorieuses, elles ont vu leur pouvoir d’achat s’éroder. Et leurs enfants n’ont plus aujourd’hui de garantie d’avoir le même train de vie que les parents (6). Alors, libre à Stéphane Beaud de dénoncer une « démocratisation par le haut » : la réalité est que tous ceux, classes populaires ou classes moyennes prolétarisées, qui encaissent de plein fouet  les mutations économiques des crises du libéralisme, ont droit à une éducation de qualité, et à un bout d’espoir. Si, comme le confirme le sociologue (et mes propres observations, puisque j’enseigne dans ces classes), « 83 % des élèves qui préparent le concours B/L sont des enfants de cadres supérieurs ou assimilés et qu'il n'y a que 2 à 3 % d'enfants d'ouvriers », ce n’est pas en insérant à toute force des gosses débarquant en mauvais état d’un système scolaire à la dérive que l’on changera la donne.
Ce qu’il faut faire — et qu’il y ait deux ministères de l’Enseignement, rue de Grenelle et rue Descartes, n’y aide guère —, c’est fournir au niveau du Primaire et du Secondaire le même type d’effort que ce qui a été entrepris dans le Supérieur. Ce qu’il faut très rapidement mettre au point, ce sont des programmes scolaires cohérents, de la Maternelle au Bac. Ce qu’il faut évaluer au plus vite, c’est le poids de l’échec du collège unique, qui fournit à la demande, et au rythme de 150 000 élèves par an, des classes non laborieuses qui n’en seront pas moins dangereuses. Ce que l’on devrait évaluer, c’est moins la mise en place de la réforme du lycée, mais l’absurdité d’une réforme qui donne moins à ceux qui déjà n’ont déjà pas grand chose.
Et ce que l’on pourrait faire, dans l’immédiat, c’est fonder une vraie politique de bourses au mérite, que Claude Allègre avait tenté de mettre en place. Mais que la Gauche alors aux affaires a bien peu soutenue, pour des raisons idéologiques claires : ça ne faisait guère les choux gras des pédagogistes, qui restent persuadés qu’un affaiblissement de la transmission des connaissances est un cataplasme suffisant pour réparer les jambes de bois. Que la Droite, depuis 2002,ait pensé qu’un tel type de bourses risquait de la brouiller avec des syndicats dont elle n’a pas grand chose à attendre, tant leur direction est coupée de leur base, en dit long sur la prégnance des idéologies les plus létales au sein d’un ministère — rue de Grenelle — qui gouverne à vue.
Jean-Paul Brighelli





DSK, le meilleur ennemi

17/01/2011 10:10

DSK, le meilleur ennemi


Nous saurons dans six mois s’il quitte prématurément son mandat du FMI pour se lancer dans la course aux primaires socialistes. Il y a fort à parier qu’il soit le candidat tant il a fait le vide comme Ségolène Royal en 2006. Et si c’était la meilleure des nouvelles pour les alternatifs ?

Le candidat des sondages

Rarement les sondages ont été aussi tranchés en faveur d’un candidat. Si Ségolène Royal dominait le paysage socialiste en 2006, jamais elle n’avait été donnée aussi largement gagnante face à Nicolas Sarkozy au second tour. Aujourd’hui, DSK domine largement ses rivaux, dans le cadre de primaires, au premier tour et plus encore au second tour. Il se retrouve dans la situation d’Edouard Balladur en 1994 et il est donc probable qu’il cède à la tentation et se présente.
Il a même deux avantages par rapport à ce dernier : il se retrouverait face à un président sortant très impopulaire et il représenterait l’opposition. Bref, comme semblent l’indiquer ses interventions ou celles de ses proches, il est probable qu’il aille, d’autant plus que ses rivaux peinent aujourd’hui à distancer Marine Le Pen, comme le montre le dernier sondage de Marianne. Résultat, le PS devrait soutenir le candidat qui lui offre les meilleures chances de gagner.
Bien sûr, les sondages sont aléatoires, mais aucun de ses rivaux ne s’est imposé. Ségolène Royal s’est plutôt affaiblie et Martine Aubry ne profite pas de sa position. Les deux pourraient bien le soutenir quand il se déclarera. Arnaud Montebourg et Manuel Valls restent dans la seconde division. Et si les médias continuent à chanter les louanges de François Hollande, ce dernier s’est davantage imposé dans les rédactions (y compris du Figaro) qu’auprès des Français…

Le candidat du système

Et si finalement, c’était une bonne nouvelle ? Après tout, subsiste encore chez certains l’espoir que le PS pourrait proposer une véritable alternative à la globalisation néolibérale, du fait de l’épisode 1981-83. Pourtant, les « socialistes » ont au moins autant contribué que la droite au grand mouvement de déréglementation comme le soulignent Frédéric Lordon ou Jean-Pierre Chevènement. Du coup, la candidature de DSK pourrait doucher définitivement ces espoirs.
En effet, DSK a le mérite de présenter un programme qui ne cache pas son adhésion à la globalisation néolibérale. Il propose d’aller plus loin sur la voie de l’intégration européenne, en mettant sous tutelle les Etats d’une manière qui serait inenvisageable aux Etats-Unis. Et il ne faut pas compter sur lui pour remettre en cause le libre-échange, la libre-circulation des mouvements de capitaux, la déréglementation financière ou l’indépendance des banques centrales.
Bref, DSK est sans doute le meilleur représentant de tout ce que les gaullistes et les républicains de gauche veulent combattre. Le débat politique pourrait grandement gagner en clarté s’il était le candidat du PS en 2012 et il devrait favoriser l’émergence d’alternatives. Il est le meilleur candidat pour maximiser le score le Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan, le meilleur ennemi que nous pourrions avoir. A défaut, François Hollande serait le meilleur substitut.
Paradoxalement, la candidature de DSK serait la meilleure chose qui pourrait arriver pour nos idées. En clarifiant le débat, elle en favoriserait grandement l’émergence. Et il n’est pas difficile d’imaginer que la campagne serait pour lui une autre paire de manches que les sondages…
Laurent Pinsolle





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