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Michèle Alliot-Marie se souviendra de Gaza…
21/01/2011 17:16
Si elle pensait qu’elle pourrait respirer un peu loin de Paris et de la polémique tunisienne qui l’asphyxie, Michèle Alliot-Marie doit être très déçue. On apprend que la ministre des Affaires étrangères a été vivement prise à partie par une foule de Palestiniens en colère, vendredi, lors d’une visite dans la bande de Gaza.
Plusieurs dizaines de Palestiniens ont bloqué le véhicule dans lequel elle circulait et tapé du poing sur le capot en criant « Hors de Gaza! » La colère de Palestiniens, accompagnée de jet de projectiles divers mais non létaux n’a pas été provoquée par la malheureuse bourde policière d’Alliot-Marie. D’ailleurs, en Cisjordanie, il est interdit de manifester sa solidarité avec le peuple tunisien et à Gaza, on peut difficilement parler d’enthousiasme vis-à-vis de la Révolution tunisienne, jugée probablement trop laïque.
Non, la faute de MAM aux yeux du Hamas serait d’avoir qualifié la détention du soldat Guilad Shalit de « crime de guerre », alors que semble-t-il, elle n’aurait rien jamais dit de tel. Et son appel concomitant au gouvernement israélien à mettre un terme au blocus de Gaza ne lui a pas servi de circonstance atténuante. La Ministre rejoint ainsi un petit club en expansion : en février 2000 Lionel Jospin, Premier ministre à l’époque, a été caillassé pendant une visite à l’université palestinienne de Bir Zeit après avoir qualifié le Hezbollah de mouvement terroriste.
Si seule la vérité rend libre, comme disait un habitant du coin, il y a déjà 2000 ans (voir Jean 8.32), alors oui, tous les Palestiniens sont prisonniers de fait…
http://www.causeur.fr/michele-alliot-marie-se-souviendra-de-gaza%e2%80%a6,8452
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L’Europe : les nouveaux Etats-Unis de la Chine
21/01/2011 17:12
Cela a été un des rebondissements de la crise des dettes souveraines du début d’année. La Chine jette son poids financier considérable dans le soutien de l’euro en rachetant les dettes souveraines des pays en difficulté. Une décision aux multiples implications.
L’euro sert l’intérêt de la Chine
Ce qui est très intéressant dans le choix de la Chine de prendre le risque d’acheter des dettes souveraines qui présentent un risque de restructuration non négligeable, c’est que cela montre que l’Empire du Milieu y a un intérêt. Et si la Chine a un intérêt dans le maintien de la monnaie unique (que les Etats-Unis défendent également), on peut quand même s’interroger légitimement sur les intérêts que défend cet euro auquel tiennent tant les non européens.
En effet, en soutenant l’euro (comme elle le fait avec le dollar), la Chine maintient la surévaluation de la monnaie européenne et ses exportations. Selon les statistiques de l’INSEE, en 2009, la Chine a exporté 214 milliards d’euros vers l’UE et a importé seulement 81 milliards, soit plus de 2,5 euros d’exportation pour 1 euro d’importation. Bien sûr, les écarts de salaire jouent un grand rôle, mais des études montrent aussi que le wuan est sous-évalué de plus de 50% par rapport à l’euro.
Un mécanisme délétère
En clair, avec des parités plus raisonnables, le déficit commercial avec la Chine (qui représente plus de 100% du déficit de l’Union Européenne), serait nettement inférieur. La Chine est en train de faire avec l’Europe ce qu’elle fait avec les Etats-Unis : elle finance les déficits pour s’assurer que les consommateurs locaux continuent à acheter les produits chinois, doublement favorisés par les conditions salariales et sociales locales et le taux de change très sous-évalué du wuan.
Certains disent que la Chine préfère prendre le risque d’un défaut partiel pour financer le développement de son économie. Et il faut dire qu’avec 2 600 milliards de dollars de réserves, la Chine est devenu le prêteur de dernier recours du monde entier. Malheureusement, si la Chine cumule les excédents, c’est aussi parce qu’elle ne veut pas avoir besoin un jour du FMI, comme certains pays asiatiques dans les années 90. Cette crise a profondément nourri les déséquilibres commerciaux actuels.
Cet épisode montre deux choses : l’absurdité d’un monde où un pays en voie de développement finance la consommation des pays dits développés. Ensuite, en mettant tout son poids dans la balance, Pékin pourrait bien prolonger la vie de l’euro de quelques mois, voir quelques années.
Laurent Pinsolle
http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/
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Pour Chevènement, il faut fermer la parenthèse libérale !
21/01/2011 16:13
Pour Chevènement, il faut fermer la "parenthèse libérale"", entretien de Jean-Pierre Chevènement à L'Humanité
Dimanche, jeudi 20 janvier 2011.
Avec "La France est-elle finie?", Jean-Pierre Chevènement analyse les circonstances et les raisons politiques et idéologiques qui ont conduit le PS à se rallier au libéralisme dans les années 1980, au nom de la construction de l'Europe. L'ancien ministre socialiste explique sur quoi, selon lui, il faudra s'appuyer pour fermer cette "parenthèse" ouverte avec le soutien de Mitterrand.
Humanité Dimanche : Pourquoi avez-vous décidé de sortir ce livre maintenant ? Jean-Pierre Chevènement : C’est que la crise de 2008/2009 éclaire d’une lumière crue les erreurs commises dans les années 80 et 90. Il faut les connaître pour trouver les moyens du redressement. Prenons la monnaie unique : les règles de la monnaie unique sont fixées en 1989 par le groupe Delors composé des gouverneurs de banques centrales et notamment de celui de la banque centrale allemande. Et c’est lui qui tient la plume et impose l’indépendance de la BCE, la lutte contre l’inflation identifiée comme la seule mission de la BCE. Règles copiées sur celle de la Bundesbank et acceptées par la France au Conseil européen de Madrid (juin 1989). La libération des capitaux à l’égard de tous les pays du marché commun mais aussi à l’égard des pays tiers, y compris les paradis fiscaux, apparaît dans l’acte unique négocié en 1985. Cette clause est imposée en fait par Margaret Thatcher. Ce texte est ratifié en 1987 par les socialistes mais aussi par la droite, alors majoritaire. La libération des capitaux intervient, le 1er janvier 1990, sans harmonisation préalable de la fiscalité sur l’épargne, sous l’impulsion du Chancelier Kohl et sans objection de la France. Elle introduit une inégalité fondamentale entre le capital et le travail et va ouvrir la voie aux délocalisations industrielles.
HD : C’est donc au milieu des années 80 que les socialistes Français commencent à dériver vers le social-libéralisme ? JPC : Lorsque je démissionne en mars 1983, le choix vient d’être fait par François Mitterrand de ce que Lionel Jospin - alors Premier secrétaire du PS - appelle la « parenthèse libérale ». Une parenthèse qui reste ouverte… avec les conséquences que l’on connait. En effet, après la période 1981-1983, le PS met en œuvre sur le continent avec Helmut Kohl, les politiques de dérégulation que Thatcher, Reagan avaient initiées dans le monde anglo-saxon. François Mitterrand substitue la perspective de l’union politique de l’Europe au projet national de transformation de la société française qui était celui de 1981. C’est ce que j’appelle son « pari pascalien » sur l’Europe en référence à ce que Pascal écrit à propos de Dieu : « si vous pariez sur Dieu vous gagnez tout et vous ne perdez rien. Gagez donc qu'il est, sans hésiter ». Mitterrand, lui, fait le pari sur un au-delà des nations appelé « Europe ». Comparé à la misère des nations telle que l’ont révélée les deux guerres mondiales, l’Europe est un au-delà merveilleux qui nous protègera et nous garantira la prospérité et la paix. On sait ce qu’il en est advenu : l’Europe a été le masque du ralliement au libéralisme.
HD : Comment faire, pour que la gauche « remette les yeux en face des trous », pour reprendre une de vos expressions ? JPC : Après leurs séjours prolongés dans le bain acide du néo-libéralisme, il faut dépasser la droite et la gauche telles qu’elles sont devenues, l’une ayant tourné le dos à la nation, l’autre aux couches populaires par une stratégie de rassemblement républicaine sur un projet de gauche profondément renouvelé. Il faut une gauche rassembleuse sur un projet de redressement de la France dans l’Europe et de l’Europe elle-même. Une Europe fondée sur les nations qui sont les cadres essentiels de formation de la volonté démocratique. C’est en s’appuyant sur la volonté démocratique des peuples qu’on redonnera l’élan à l’Europe et à ses nations. Avoir « les yeux en face des trous » c’est comprendre que la crise est devant nous et s’armer pour y faire face, c’est savoir qu’en dernier ressort on ne pourra s’appuyer que sur la souveraineté nationale pour redresser l’Europe. La France doit peser pour amener le gouvernement allemand à revoir ses priorités budgétaires et monétaires dans l’intérêt de l’Europe et de l’Allemagne elle-même, qui n’a pas intérêt à une récession européenne généralisée. C’est aborder la crise de l’euro de préférence en en changeant les règles du jeu pour préserver l’euro et sinon en préparant un plan B en changeant de jeu- monnaie commune-SME bis- pour enrayer la désindustrialisation qui fragilise notre modèle social. C’est également assumer les valeurs qu’avait su assumer la Troisième République et soi dit en passant le Parti communiste à la Libération dans des domaines comme l’école, la science, les valeurs de la connaissance, l’effort, le souci de la sécurité, et enfin le civisme qui ne va pas lui-même sans le patriotisme… Nous ne devons pas laisser ces valeurs à la droite. Bref, nous devons rompre aussi avec l’héritage libéral-libertaire.
HD : Quel regard portez vous sur ce qui se passe à la gauche du PS ? JPC : Ce qui se passe à la gauche du PS m’intéresse. Jean-Luc Mélenchon n’a pas toujours eu les même choix que les miens. Il était pour le traité de Maastricht, mais à tous pécheurs miséricorde ! Je lui trouve un certain mérite. Il a eut la volonté de rompre avec le PS. Mais est-ce qu’il suffit de créer un pôle de radicalité ou un pôle de gauche à coté du PS ? Est-ce qu’il ne faut pas avoir une ambition plus large ? C’est là que se trouve la pertinence de l’idée républicaine, pour rassembler plus largement, pour imprimer un autre cours à la politique Française. Le Front de gauche, à mon sens, porte certaines ambigüités sur la nation, la souveraineté nationale et le bon usage que l’on peut en faire pour rassembler, redresser la construction européenne et peser sur le cours de la politique allemande actuelle pour pouvoir l’amener l’Europe et l’Allemagne, encore une fois dans son intérêt même, à revenir sur un certains nombre de choix budgétaires et monétaires qui risquent de plonger l’Europe dans une profonde régression.
HD : Serez-vous candidat à l’élection présidentielle de 2012 ? JPC : Je constate une chose, dans le système politique actuel, la seule véritable occasion de peser c’est la présidentielle. En 2012, il faut un candidat républicain avancé et capable de rassembler largement. Je n’en écarte pas l’hypothèse, y compris pour moi-même.
Propos recueillis par Stéphane Sahuc
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Coût du travail Allemagne/France: le MEDEF baratine
21/01/2011 16:00
Après la fiscalité, c'est le coût du travail en Allemagne, que le MEDEF et l'UMP portent aux nues. Problème : Les affirmations sont approximatives et le dernier rapport produit sur le sujet est d'une totale partialité !
C'est au nom de l'amour immodéré des performances économiques de notre voisin que notre "réforme" fiscale devrait voir le jour en Février prochain. Et c'est au nom de cet "amour" et d'un rapport "providentiel", expliquant que : " La France est moins compétitive que l’Allemagne car le coût du travail y est plus élevé " qu'on propose de supprimer l'horaire légal de travail et de baisser les charges patronales ! Laurence Parisot, encouragée par l'UMP, a été la première à dégainer : " (...) ne pas voir que la durée du travail a un effet sur notre compétitivité, c'est refuser de voir la réalité en face (...) " sans oublier bien entendu, de demander un : " (...) débat sur la baisse des charges dans les entreprises" - 20Minutes
Ces propos ont été bien reçus par Eric Besson qui s'est fait un devoir de communiquer les informations contenues dans un rapport, rédigé par l'institut économique COE-Rexecode qui a : " (...) analysé le décrochage de l'industrie française face à l'industrie allemande (...) " Notez au passage que, comme nous le dit 20Minutes, que ce : " groupe de recherche" est " proche du Medef " Ce qui simple à vérifier, lorsqu'on regarde la liste des ses adhérents au nombre desquels, on compte : le MEDEF ! Que dit ce rapport : " (...) La France est moins compétitive que l’Allemagne car le coût du travail y est plus élevé (...) " Conclusion : " (...) il faut réduire d'urgence les charges que paient les entreprises, et compenser cette baisse des impôts par une réduction des dépenses publiques. Il propose aussi d'ouvrir de nouvelles négociations entre les salariés et les patrons sur les salaires et la durée du travail ( ...) " Le rêve de tous ceux qui ont un jour dirigé le CNPF et le MEDEF ! Néanmoins, ce rapport, produit par un "satellite" du MEDEF, est empreint d'une totale partialité. Des preuves ? Eric Verhaeghe, qui vient de défrayer la chronique en claquant la porte de l'APEC et en rendant la totalité de ses mandats au titre du MEDEF, et selon qui : le MEDEF est accroché à des analyses passéistes, comme il nous l'a affirmé dans un échange de question réponses avec Slovar : " (...) à l'issue de la crise de 2008 le MEDEF n'a pas mené la rénovation intellectuelle nécessaire pour apporter les bonnes réponses à la crise économique. Ses analyses sont dépassées. Aujourd'hui, il nous faut une vision neuve de la dette, du travail et de son coût, de la répartition de l'effort fiscal (...) " donne son point de vue dans un billet publié sur son blog Il écrit, au sujet de l'obsession de l'organisation patronale sur le coût du travail. " (...) La litanie est bien construite: les Allemands ont pratiqué une rigueur salariale qui leur a permis de baisser le coût du travail et de retrouver leur compétitivité. Grâce à cette politique, leurs salariés coûteraient moins cher que les salariés français, ce qui leur permettrait de vendre mieux, etc ( ...) la commission des comptes de la sécurité sociale de juin 2010 fait un point très intéressant sur cette question. Extrait : 1 – la mesure du coût du travail est très difficile et contestable, car elle passe par des données agrégées qui mélangent des données très différentes (...) s’agit-il du coût horaire moyen ? du coût salarial global ? des rémunérations brutes annuelles et des cotisations patronales ? (...)
2 – (...) le financement de la sécurité sociale en Allemagne repose de plus en plus sur l’impôt. La part des cotisations sociales a donc diminué dans les recettes de la sécurité sociale. L’invention de la TVA sociale en 2007 a joué un grand rôle dans ce rééquilibrage (...) En revanche soyons bien clairs sur la signification de cette tendance: les citoyens se substituent aux employeurs pour financer la protection sociale.(...) même s’il y a une convergence progressive du coût du travail entre les deux pays, le travail allemand coûte 24,6€ de l’heure en moyenne, et le travail français seulement 23,6€ " - Intégralité de l'article sur le blog d'Eric Verhaeghe Même analyse, de la part du directeur de recherche au CNRS, l’économiste Philippe Askénazy. Celui-ci explique à 20minutes.fr pourquoi la question est, selon lui, mal posée. " (...) dans les faits, un salarié allemand coûte aujourd’hui plus cher qu’un salarié français (...) Quand un Allemand a marqué «40 heures» sur sa fiche de paie, il travaille effectivement 40 heures environ. Un cadre français au forfait, officiellement à 35 heures, va dans les faits travailler 45 heures (...) Les salaires ont été gelés et la TVA sociale créée (...) Si l’on se base sur les comptes nationaux, qui agrègent un maximum de critères, notamment la productivité, le coût du travail est plus élevé en Allemagne qu’en France. Et la raison est simple: les salariés allemands sont mieux payés (...) Une économie avec un coût du travail élevé mais des entreprises innovantes sera toujours plus compétitive que l’inverse. (...) Pour combler ce différentiel, la France a donc deux solutions. Elle peut soit continuer à se développer dans des secteurs peu productifs et baisser son coût du travail, soit rendre ses entreprises plus innovantes et donc plus productives. C’est un choix politique " Malheureusement, une fois de plus, il semble que le choix politique s'oriente vers une seule variable d'ajustement : Les salariés. Ceux-ci n'auront qu'à "travailler plus" pour gagner ... la même chose, au nom de la compétitivité avec leurs homologues allemands. Afin d'augmenter sensiblement la part versée ... aux actionnaires !
Crédit photo
Rédigé par J-C Slovar
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Sarkozy se désintéresse-t-il de la culture et de la connaissance ?
20/01/2011 15:12
Le contraste était saisissant, mercredi 19 janvier en fin de matinée, entre les voeux que le candidat livra au « monde de la connaissance et de la culture » et ceux qu'il avait réservé, la veille, au monde agricole. La cause sarkozyenne est-elle à ce point perdue ? Aux agriculteurs, Sarkozy fut attentionné, son discours était préparé. Pour les enseignants, les artistes et les journalistes, il fallait tous les mélanger et les parquer dans une grande salle prestigieuse pour éviter de s'adresser à chacun.
Tous parqués !
Mercredi, Sarkozy expédia sa prestation en à peine 30 minutes, alors qu'il avait pris soin d'inviter très largement des enseignants, des chefs d'établissements, des chefs d'établissement, des journalistes, des patrons d'institutions culturelles ou d'entreprises de spectacles voire même des organisateurs de festival. Un immense fourre-tout qui permettait d'évacuer les problèmes. L'immense salle du Grand Palais, juste de l'autre côté des Champs Elysées, en face du « Château » avait été réservée. L'assistance se tenait debout, incommodée par l'attente de plus d'une heure, surprise par le froid, parquée par d'immenses cordons. Aucun siège n'avait été prévu. Sarkozy avait commencé par une visite de la galerie Sud du Grand Palais, puis une rencontre à huis-clos « avec des personnalités du monde scientifique, des responsables de musées et d'autres institutions emblématiques de la transmission de la culture et du savoir.» En bas de l'estrade, on trouvait l'habituelle brochette de ministres concernés (Luc Chatel, Frédéric Mitterrand, Valérie Pécresse, Jeannette Bougrab), mais aussi son épouse Carla, le conseiller « spécial » Henri Guaino, son pro de la com' Franck Louvrier, la « cinéaste » Josée Dayan (hier pro-Ségolène Royal, aujourd'hui applaudissant les voeux d'un monarque usé), des recasés comme Xavier Darcos (ex-ministre de l'Education et chargé de mission pour l'action culturelle extérieure de la France en juin dernier), ou Jean-Paul Cluzel (président du Grand Palais, éjecté de Radio France en 2009). Sarkozy avait le traits toujours tirés, le visage exagérément souriant. A peine installé, il préféra abandonner son discours, alors que lors de tous ses voeux précédents, il s'était appliqué à lire son texte.
Voulait-il paraître plus chaleureux ?
Que des problèmes...
Le contexte n'était pas favorable, mais les sujets ne manquaient pas. Les principaux syndicats de l’éducation nationale (FSU, Unsa, Sgen-CFDT, Snuipp, SI.EN-UNSA, SNESUP) boycottaient l’invitation : « Sans précédent, la pulvérisation de l’Enseignement Supérieur creuse les inégalités entre collègues, équipes, établissements et territoires. Elle risque de laisser de côté de larges pans de la connaissance, en particulier les Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sociales, et fragiliser des pans entiers de formations dans toutes les composantes (UFR, IUT, IUFM…) » ont-ils écrit lundi. La loi Hadopi est entrée en vigueur en septembre dernier, et la loi Loppsi II débute son examen au Sénat, mardi 18 janvier. Les sénateurs ont d'ores et déjà validé l'usurpation d'identité (punie de deux ans de prison et de 20.000€ d'amendes), et le filtrage administratif des sites Web (i.e. par le ministère de l'intérieur, sans décision de justice). Le relèvement de la TVA sur les offres « triple play » a mécontenté les fournisseurs d'accès à internet. Le conseil de la création artistique, placée sous sa directe autorité, fondé voici deux ans, a disparu. Sarkozy parle, mais Henri Guaino n'écoute pas.
Sarko l'esquive
Sarkozy fit d'abord l'éloge de la transmission de la connaissance et de l'émotion, rappela « la crise la plus grave depuis un siècle ». On en oublierait presque les deux guerres mondiales et leurs trente millions de morts... « La réponse de la France à la crise sera de continuer à investir dans la culture, la recherche et l’éducation. Nous allons multiplier les initiatives », a-t-il promis. Il s'enthousiasma pour le nouveau musée Beaubourg de Metz, puis et celui, à venir, d’un Louvre à Lens en 2012. Il félicita Frédéric Mitterrand pour le dispositif cinélycée, commettant un joli lapsus de négligence (« cinecinema »). Il en souhaita l'extension aux spectacles vivants.
Il enchaîna ensuite rapidement sur l'enjeu éducatif, la qualité plutôt que le nombre. Une façon de répondre aux critiques contre la réduction des effectifs enseignants depuis 2007. Il rappela prudemment que leurs effectifs avaient cru de 45.000 quand le nombre d'élèves baissait de 500.000 dans les 10 dernières années. Il se félicita d'avoir augmenté d'un milliard d'euros depuis 2007 la rémunération des personnels de l'Education. Le candidat parla de la « mastérisation » des enseignants. Pour lui, cette réformette a permis de relever le niveau de recrutement de tous les enseignants au niveau master 2 (bac+5). Mais la formation pratique a disparu. « Il y a notamment toute la question de la formation pratique, je pense qu'il ne faut pas avoir peur d'améliorer en permanence notre système. » Sans blague... L'homme qui fait la déclaration suivante est celui qui surcharge les classes : « Mon souci, c'est de mettre devant nos enfants des professeurs mieux formés, connaissant mieux leur matière et mieux formés à l'enseignement d'une classe d'âge tellement diverse et parfois si difficile, avec la question centrale du niveau de rémunération.»
Internet, connait pas Sur la « régulation » d'internet, Sarkozy esquiva carrément la polémique. Pas un mot, notamment, sur la loi Loppsi II, en cours d'examen depuis la veille au Sénat, ni sur Hadopi. Tout juste se permit-il de louer « l'Internet civilisé, et non l'Internet régulé », un propos confus et sans grand intérêt. « Il y a eu beaucoup de malentendus ». Lesquels ? En bas de l'estrade, sur sa droite, Carla bruni-Sarkozy pointe déjà du nez, se cache sous ses cheveux, et regarde longuement ses pieds. Le candidat ne promet pas de nouveau débat, ni de bilan. Il assène quelques généralités connues. « Internet met à disposition de chacun la connaissance de tous. C’est un progrès qui ne doit pas se faire au détriment des droits d’auteur. » Ou encore : « Le jour où l’on ne rémunère plus la création, on tue la création.» Il lance l'idée d'un G20 des droits d'auteur sur internet : « Je souhaite qu'avant le G20 à Cannes (3 et 4 novembre), il y ait un sommet des pays du G20 sur la question des droits d'auteurs, pour que nous essayions d'avancer ensemble, pas les uns contre les autres mais les uns avec les autres.» Mais la proposition a peu d'intérêt : la lutte contre le piratage des oeuvres sur le Net concerne moins les pays membres du G20 que les sites « offshore ». Il assure que le budget de la Culture et de la Communication ne sera pas gelé. Le monde de la connaissance (i.e. l'éducation) sera ravi de l'apprendre.
Sarko l'esquive (2)
Au « monde de la connaissance de la culture », Sarkozy n'a pas évoqué le classement sans suite par le parquet de Paris, c'est-à-dire le ministère de la Justice, de la plainte du quotidien le Monde contre l'espionnage de l'un de ses journalistes, Gérard Davet, dans le cadre de l'affaire Woerth/Bettencourt. Cet espionnage était doublement illégal, violant la nouvelle loi sur la protection des sources et la procédure d'autorisation de ses écoutes. Le Monde explique qu'il a saisi, le 10 janvier, le doyen des juges d'instruction pour que la plainte soit confiée à un magistrat indépendant.
Au « monde de la connaissance de la culture », Sarkozy n'a pas non plus évoqué le curieux projet de son ministre-vassal Eric Besson, de fusionner les autorités de régulation de l'audiovisuel et des télécoms, ARCEP et CSA. Le fameux Conseil de la création numérique évoqué voici quelques semaines quand Sarkozy déjeuna avec 8 personnalités du Web ne fut même pas évoqué. Sarkozy s'en souvient-il ? Le Monarque paraissait ce mercredi incroyablement dilettante.
Sarkozy et les erreurs
Regardant Luc Chatel puis Valérie Pécresse, il se félicite de l'autonomie des universités et suggère celle des lycées. On croit rêver. La proposition passera inaperçue dans les commentaires médiatiques ultérieurs. Approchant de la fin d'une courte intervention qui n'avait que trop duré, il refait l'éloge de la réforme et de l'audace : « donner de la France l’image d’un pays qui s’ouvre, y compris avec la polémique, pas celle d’un pays replié. L’important, c’est d’avoir de l’initiative. Et si on s’est trompé, et bien on change et ont fait autre chose! » Avez-vous déjà entendu Nicolas Sarkozy reconnaître une seule de ses erreurs, nombreuses ?
Avant de conclure son intervention, Nicolas Sarkozy s'attarda sur deux polémiques récentes. On attendait quelques remarques sur la durée du travail, la précarisation de la société, les difficultés de l'enseignement, les classes surchargées. Sarkozy préféra évoquer .... la création contestée du musée de l'Histoire, et la vente annoncée de l'Hôtel de la Marine. Quels sujets ! « Faut-il qu'on aime l'histoire dans notre pays pour avoir assisté à ce foisonnement de tribunes passionnées et souvent passionnantes. Faut-il une Maison de l'Histoire, y a-t-il un risque d'histoire officielle, y a-t-il un risque de récupération de l'histoire pour les uns ou pour les autres ? »
Il pu aussi abondamment plaisanter sur la présence « indispensable » de l’Etat-Major de la Marine place de la Concorde , un « bord de plage bien connu », d'où on ne voit que quelques péniches et bateaux de tourisme, pour s’étonner ensuite du « nombre de coups de téléphones et de lettres enflammées » qu’il a reçu depuis l'annonce. Pour clore la polémique, Nicolas Sarkozy a déclaré vouloir mettre en place une « commission composée de gens indépendants pour voir quelle est la meilleure utilisation de l’Hôtel de la Marine ». Ces deux allusions clôturaient parfaitement ses voeux bâclés : deux histoires anecdotiques pour occuper le terrain
Quelques heures plus tôt, Nicolas Sarkozy s'était contraint à un commentaire sur la situation tunisienne, après le faramineux fiasco de la diplomatie française : « Notre souhait le plus cher est que cette évolution se fasse sans drame supplémentaire et que les Tunisiens, après avoir mis fin avec courage et dignité à un régime qu'ils rejetaient, trouvent le chemin d'une transition pacifique et exemplaire afin qu'une démocratie solide et durable s'instaure en Tunisie. »
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