Rassemblement des Gaullistes Républicains et Sociaux

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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Télévision, zapping et barbarie

17/07/2011 13:18

Télévision, zapping et barbarie


Quels sont donc ces enfants que nous avons engendrés, et qui sont tellement insensibles qu’ils peuvent s’entretuer, ou tellement en souffrance qu’ils peuvent se suicider ? Certains diront une fois encore qu’il ne s’agit que de faits divers, et que la société médiatique nous fait apparaître ce qui, autrefois, nous échappait. Certains diront que la violence juvénile, et même enfantine, a toujours existé, mais qu’elle nous frappait moins du temps où personne n’avait l’idée d’imaginer que les enfants étaient forcément innocents. Peut-être.
Mais qui dira qu’il n’est pas inquiet de voir cette jeunesse, qui, plus que tout autre génération, bénéficie d’un accès au savoir inégalé et de conditions de vie plutôt confortables – même dans ces quartiers défavorisés où l’on vit bien mieux que dans les bidonvilles des années 1960 – sombrer parfois dans le nihilisme et la violence, très souvent dans l'angoisse et la souffrance ? Tout en se gardant de trop généraliser, on peut s’interroger sur ces phénomènes, suicides d’enfants, pratiques addictives, coups, blessures et parfois tortures infligées sans la conscience d’avoir commis un acte grave.
Un livre publié au mois de février dernier, TV Lobotomie, apporte une part de réponse à ces interrogations. Dans ce livre vif et d’une clarté confondante, Michel Desmurget, chercheur en neurosciences à l’INSERM, bat en brèche cette idée reçue selon laquelle aucune étude ne prouverait fermement les effets délétères de la télévision, notamment sur la porosité des enfants à toutes ces formes de violences qui défilent sur le merveilleux écran. Car le chercheur a recensé les très nombreuses études – surtout anglo-saxonnes, puisque nous répugnons à voir les choses en face – prouvant que la plus populaire des inventions du siècle passé influence le destin des enfants que l’on colle devant avec bonne conscience, les prédisposant aux carences linguistiques, à l’échec scolaire, à l’obésité, aux grossesses précoces…
Bien sûr, il n’est pas question de prétendre que tous les maux de nos sociétés occidentales proviennent de ce seul outil. L’enfant souffrant au point de mettre fin à ses jours pour une mauvaise note, le garçon suffisamment déstructuré pour frapper à mort un jeune de son âge, sont avant tout le produit d’une déficience grave de l’entourage et de la société dans son ensemble. Mais le moins que l’on puisse dire, à lire les travaux décryptés par Michel Desmurget, c’est que la télévision aide largement à ce résultat. Tous ces scientifiques qui, apprenant que tel village, au Canada ou en Asie du Sud Est, allait être raccordé, se donnaient les moyens d’observer les changements impliqués par la belle modernité, tous ceux qui, patiemment, ont mesuré la corrélation entre le temps passé devant la télévision et la baisse du nombre de mots de vocabulaires employés par les enfants, ou du nombre de mots échangés dans la famille – et tout particulièrement dans les milieux favorisés – tous ces scientifiques ont apporté la preuve formelle que la télévision joue un rôle essentiel dans le délitement du lien familial et social, comme dans la capacité des enfants à maîtriser leurs pulsions. Le supposé « effet cathartique » du spectacle de la violence est un doux rêve que nous servent ceux qui ont intérêt à maintenir à disposition des vendeurs de camelote le temps de cerveau des jeunes générations.
Plus intéressant encore, les études montrent que les enfants ne sont pas demandeurs de la télévision. Ce sont les parents qui les mettent devant le plus tôt possible, qu’ils aient cru les allégations mensongères sur le caractère pédagogique de telle émission ou qu’ils cherchent simplement à les tenir hypnotisés pendant qu’ils vaquent à leurs occupations. Et qui a déjà vu un petit d’un ou deux ans absorbé dans la contemplation de cet écran magique auquel il ne comprend pourtant rien (un enfant, jusqu’à neuf ou dix ans, peut rester deux heures devant un programme sans être le moins du monde capable d’expliquer ce qu’il a vu) sait que la dépendance s’installe très tôt. Or, un enfant de 2 ans qui regarde la télévision une heure par jour double ses chances de présenter des troubles attentionnels. Une statistique parmi tant d’autres…
Pire, l’illusion de contrôle que peuvent avoir les parents s’évanouit devant cette vérité : les enfants regardent majoritairement des programmes qui ne leur sont pas destinés, et qui mettent devant leurs yeux des scènes dont ils sont incapables d’analyser le sens, mais qui les imprègnent profondément. Car, chers parents, les enfants zappent. Et ils le feront d’autant plus qu’ils seront livrés à la télévision sans un adulte pour les accompagner et mettre des mots sur ce qu’ils voient.
Cette culture du zapping fait d’ailleurs l’objet d’un second ouvrage, lui aussi passionnant, et intitulé Zapping Connection. Eric de Ficquelmont, après avoir occupé le poste de directeur général adjoint de Veolia, préside aujourd’hui, à titre bénévole, le comité d’organisation du concours des Meilleurs ouvriers de France. Rien qui puisse prédisposer à porter sa réflexion vers le rôle du court-termisme dans l’organisation des sociétés occidentales contemporaines. Mais c’est sans doute cette absence de spécialisation qui lui permet de déployer une pensée globale et d’offrir au lecteur une vision originale, parce que portant sur tous les domaines de notre vie, de l’alimentation à l’éducation, en passant par les rapports amicaux ou amoureux.
La thèse d’Eric de Ficquelmont a l’apparence du paradoxe : l’être humain porte en lui cette appétence pour le zapping, l’immédiateté, mais l’a enfouie sous des siècles de sédentarité. Et le caractère totalement inédit de notre époque consiste simplement dans le fait que la technologie rend possible comme jamais dans l’histoire de l’humanité l’abandon accéléré de l’existant pour le nouveau, l’oubli de ce qui a été et l’effacement de toute continuité. Le phénomène du zapping, matérialisé par cette télécommande qui nous a sédentarisés dans notre canapé, tout en permettant le nomadisme absolu de l’attention et la dissolution de la concentration, a gagné l’ensemble de nos comportements. Il nous interdit toute véritable construction, tout avenir. A l’appui de sa démonstration, Eric de Ficquelmont multiplie les références, les exemples, et nous offre, à travers les études scientifiques et les chiffres concernant aussi bien notre porosité aux messages publicitaires que le temps que nous passons à table ou le développement de la « twitterature », une masse d’information sur nos us et coutumes de zappeurs inconditionnels.
Cependant, l’auteur n’est pas un pessimiste. Il veut croire que cette propension au changement, cette adaptation au fluctuant, est une chance à saisir. A condition de s’arrimer à des fondations solides. La culture du zapping n’est un danger que pour ces générations à qui nul n’a fourni les anticorps pour résister à pareille invasion. Elle n’est un danger que lorsque l’Education, par la famille et par l’école, n’a pas ancré dans les jeunes cerveaux ces fondamentaux qui leur donneront accès à la pérennité, au temps long, à la profondeur historique. Apprentissage de la lecture, du vocabulaire et de la grammaire : voilà les seuls armes contre ce qui peut se changer en fléau.
Parents inquiets, jetez votre télévision par la fenêtre, vous dit Michel Desmurget, ou du moins, tenez vos enfants éloignés de cette arme de destruction massive. Mais plus que tout, prévient Eric de Ficquelmont, il nous faut nous rendre maîtres de ce flux auquel nous n’échapperons pas, et qui, maîtrisé, permet toutes les audaces. Cela passe par la langue, les livres et le temps.

Michel Desmurget : TV Lobotomie, Max Milo
Eric de Ficquelmont : Zapping Connection, Timée Editions

Natacha Polony

Post-Scriptum: Amis internautes, je m'éloigne de Paris et de mon ordinateur pour la période estivale, mais vous retrouve avec plaisir au mois de septembre pour d'autres réflexions, d'autres débats, d'autres échanges. Bon été à tous.





De la (bi)nationalité

17/07/2011 13:12

De la (bi)nationalité


Voilà plusieurs semaines que cette note sur la question de la nationalité me démange. J'ai en effet hésité à me lancer, comme à chaque fois qu'il s'agit d'une opinion personnelle - que j'exprime en tant que citoyen - et non d'une analyse - avec une expertise journalistique et scientifique (n'étant pas diplômé d'une école de journalisme et me destinant originellement à la recherche universitaire). La polémique autour d'Eva Joly et de la suppression du défilé militaire du 14 juillet me fait finalement sauter le pas à la lecture d'échanges sur Twitter (entre @auroreberge, @Clio_Rouge et @nobr_).

1) Je répugne tout ce qui remet en cause l'égalité entre les citoyens Français (expression "Français de souche", extension des cas de déchéances de la nationalité pour crimes ou délits, etc.). Une personne ayant acquis la nationalité française par la procédure de naturalisation est en effet un Français comme tout compatriote l'ayant acquise par le "droit du sang" ou par le "droit du sol". Il serait donc antirépublicain de faire de cette origine un argument électoral au cas où ladite personne serait, par exemple, candidate à l'élection présidentielle.

2) J'estime toutefois que pour diriger un État il faut exclusivement posséder la nationalité de cet État. C'est vrai en France comme à l'étranger: cela me choque qu'une personne possédant une double nationalité (en l'occurrence Eva Joly) soit candidate à la présidence de la République si elle conserve son autre nationalité, de même que Salomé Zourabichvili aurait dû automatiquement être déchue de sa nationalité française lorsqu'elle avait été nommée ministre des Affaires étrangères d'un État étranger (la Géorgie).

3) Je ne suis pas un adversaire de la binationalité en soi lorsqu'une personne possède les deux nationalités de ses parents. Ce serait n'importe quoi (enfin, tant que cette personne n'est pas candidate à la présidence de la République ou à la députation, ou nommée à une fonction ministérielle). En revanche, lorsque la nationalité française est le fruit d'un acte volontaire (par la naturalisation ou par le mariage), cette personne devrait automatiquement perdre sa nationalité d'origine. C'est toute la différence, fondamentale dans ma philosophie personnelle, entre l'essence et l'existence.

Laurent De Boissieu

http://www.ipolitique.fr/






Combattre Marine Le Pen, oui, mais comment ?

17/07/2011 13:10

Combattre Marine Le Pen, oui, mais comment ?


Ni bonne conscience, ni inconscience

Disons-le clairement : attaquer Marine Le Pen ne nécessite aucun courage. La critiquer ne fait pas de moi un antifasciste méritant à l’égal de Matteotti.

Mais Marine Le Pen pose tout de même problème : sa plasticité idéologique, le fait qu’elle ait préempté la contestation de l’ordre établi et que les sujets dont elle se saisit deviennent immédiatement illégitimes (libre-échange, euro etc…) soulèvent une question inquiétante sur le tour que prend « notre démocratie » – mot dont la fortune croissante coïncide avec le délitement de la chose qu’il désigne.

Examinons les choses telles qu’elles sont : le Front National réalise des scores autour de 20% (19,2% en moyenne dans les cantons où il était présent en mars dernier). Ce n’est pas rien mais c’est loin d’être tout. Marine Le Pen a au moins compris une chose : pour faire gagner l’extrême droite, elle doit se fondre dans la nouvelle géographie sociale de la France grâce à un récit national culturellement majoritaire. Par ce biais, elle adopte – consciemment ou non -les méthodes de certains conservateurs américains qui ont repris les vieilles recettes contestataires de l’extrême gauche.

L’extrême droite change : quelle découverte !

À l’image de ce qu’a toujours été l’extrême droite dans notre pays, le Front National s’appuie sur une idéologie composite. Aussi, pour consolider son virage stratégique, Marine Le Pen a demandé aux militants frontistes les plus « extrémistes » de se taire et/ou d’évoluer sans remettre en cause leur radicalité doctrinale. Toutefois, facile et prête à l’emploi, la thèse de la mutation « cosmétique » du FN écarte la possibilité d’une mutation réelle de la radicalité. En réalité, le monde change, l’extrême droite aussi : quelle découverte !

Marine Le Pen est astucieuse. Elle cherche à se légitimer. À cette fin, elle n’a pas recyclé les tactiques éculées d’un Bruno Mégret ou d’un Jean-Claude Martinez : point de « Conseil scientifique du Front National » ni de « Documents pour la France » vaguement bidonnés pour faire croire au développement d’une expertise propre au FN. Elle préfère adopter la technique du coucou en faisant couver ses œufs électoraux par les autres partis. Et ça marche !

Pour une bonne et simple raison : les partis « de gouvernement » n’absorbent que lentement les idées nouvelles alors que la candidate frontiste accompagne rapidement l’évolution de notre société. Ainsi s’approprie-t-elle les thèses économiques hétérodoxes de Jacques Sapir et Jean-Luc Gréau, tout en clamant sa proximité de vues avec Jean-Pierre Chevènement, Jean-Luc Mélenchon ou Arnaud Montebourg.

À ce sujet, certains médias contribuent à son entreprise de légitimation en observant un peu hâtivement que Marine Le Pen parle « elle aussi » de démondialisation. En fait, alors qu’Arnaud Montebourg s’est saisi du concept inventé par Walden Bello depuis de longs mois, Marine Le Pen ne l’a évoqué que fort tardivement, après la publication du livre éponyme de Jacques Sapir1. À croire que certains ont intérêt à disqualifier l’idée de démondialisation en la « lepénisant ». Mais refermons la parenthèse.

Comme tout parti politique, le Front National veut faire des voix. Historiquement, son premier électorat était une droite radicalisée née sur les décombres du vichysme et de l’Algérie Française. Vinrent ensuite des électeurs issus des classes populaires, de droite d’abord, de gauche ensuite. Aujourd’hui, Marine Le Pen s’adresse aux classes moyennes déclassées – fonctionnaires ou diplômés précarisés. Son nouveau cœur de cible est constitué de ces millions d’actifs qui, passé l’âge de vingt-cinq ans, se retrouvent confrontés à l’extrême violence du système économique. Pour continuer sa progression dans cette frange de la société, Madame Le Pen a besoin de carburant idéologique. Cherchant à conquérir des secteurs sociologiques traditionnellement réfractaires au FN, elle s’empare de tous les impensés de la gauche – le libre-échange, la domination de la finance, la laïcité – pour en faire son miel. La contestation du système étant passée à droite, la reconversion droitière de ces thématiques s’annonce riche en potentialités électorales.

L’extrême droite de gouvernement : le modèle Bossi

Reste à savoir si Marine Le Pen peut réaliser cette mutation stratégique en se « recentrant ». Ceux qui croient ou feignent de croire à sa volonté de normalisation rappellent le précédent de l’italien Gianfranco Fini, qui a transformé le mouvement néo-fasciste MSI en Alleanza Nazionale pour en faire un parti de droite libérale classique – rebaptisé Futuro e Liberta – et aspire désormais à gouverner avec le « centre-gauche » boboïsant de Francesco Rutelli.

Seulement, Marine Le Pen ne veut pas faire du FN un parti comme un autre. Elle n’y a pas intérêt. Pour garder le parallèle avec l’Italie, la présidente du Front prend plutôt modèle sur l’« extrême droite de gouvernement » qu’incarne Umberto Bossi. Le leader de la Ligue du Nord accumule les paradoxes : à la fois contestataire et gestionnaire de 400 communes de l’Italie septentrionale, co-inspirateur des lois Bossi-Fini sur l’immigration, meilleur soutien du gouvernement Berlusconi qui lui a confié le ministère de l’Intérieur, il n’a rien renié de son extrémisme. Au contraire, Bossi parvient à prendre en otage le Cavaliere par sa surenchère anti-immigrationniste qui lui a même permis de faire de la très méridionale Lampedusa la vitrine de son action municipale et nationale. Tout compte fait, se muer en « extrême droite de gouvernement » implique un pari assez peu risqué. Grâce à l’hégémonie idéologique de la droite, la Ligue du nord peut spéculer sur l’inertie de la « gauche » tout en restant aux avant-postes du pouvoir. Résultat des courses : « Dans le nord de l’Italie, plus aucun ouvrier ne vote à gauche ! », ainsi qu’Umberto Bossi le déclarait crânement en mars 2010.

Ses meilleurs alliés : la bonne conscience de gauche et l’inconscience de droite

Face aux nouvelles extrêmes droites incarnées par Bossi et Marine Le Pen, la « gauche Minc » fait une erreur d’analyse manifeste en se déportant vers le centre libéral sans fournir de réponse crédible aux questions économiques et sociales posées par la mondialisation. Mais le bruyant collectif de la Droite populaire n’est pas mieux armé pour contrer la percée du FN. Faute de critique de la mondialisation, ces députés UMP n’ont aucune chance d’enrayer la progression de la dame de Montretout. Ils répondent davantage au Le Pen de 1986 qu’à la Le Pen de 2011. Moralité : Marine et Umberto trouvent de solides renforts avec la bonne conscience de gauche et l’inconscience de droite !

Conséquence de ce choix stratégique, Madame Le Pen fuit un débat qui pourrait lui être fatal – politiquement. Elle surfe sur des impensés, ce qui la dispense de démontrer la justesse de son projet. En revanche, elle ne craint pas de passer devant le tribunal d’Inquisition antifasciste de Caroline Fourest et Laurent Joffrin. Par leurs imprécisions et une finesse d’analyse très relative, ces derniers lui rendent le service qu’elle attend : incarner l’unique opposition à l’« UMPS » !

Dans un univers fonctionnant à la posture ou à la petite phrase, Marine Le Pen n’affronte que les feux de Bengale d’un antiracisme incantatoire doublé d’un antifascisme d’opérette. Si elle refuse d’exposer ses lacunes aux regards des penseurs qu’elle cite (Todd, Sapir, Montebourg, Chevènement), c’est bien pour dissimuler l’insigne vacuité de la politicienne post-loftienne qu’elle est.

En conséquence, elle nous en dit plus sur la politique française, la gauche et la République que sur l’extrême droite.

Gaël Brustier

  1. Qui ne l’a du reste pas épargnée dans plusieurs textes parus sur Marianne2

http://www.causeur.fr/combattre-marine-le-pen-oui-mais-comment,10593






La fausse bonne idée, c’était l’euro !

17/07/2011 13:03

La fausse bonne idée, c’était l’euro !


Il y a quelques temps, Coralie Delaume taquinait Nathalie Kosciusko-Morizet à la suite de son réquisitoire contre la sortie de l’euro et le retour aux monnaies nationales. Au vu des lacunes de notre ministre, par ailleurs brillante polytechnicienne, il semblerait que l’économie ne soit pas une matière obligatoire pour entrer à l’X…

Sur les plateaux de télévision, la ministre de l’Environnement s’était en effet bien imprudemment avancée en sous-entendant que le retour au franc multiplierait les prix par 6,5 et conduirait donc à une perte dramatique de pouvoir d’achat pour les Français. Dans l’émission de Laurent Ruquier, suivant l’exemple de Coralie, Eric Zemmour avait littéralement ridiculisé la bien faible argumentation économique de NKM en retournant contre elle l’exemple du prix de la baguette dont le passage d’un franc à un euro illustre l’inflation consécutive à l’abandon du franc. Sur causeur, le débat entre défenseurs acharnés de l’euro et tenants d’une autre politique a suscité une passe d’armes alimentée par la réponse de Georges Kaplan à Coralie.

Un nouveau franc pas si mini que ça…

Confirmant en cela les analyses de NKM, Georges Kaplan s’en prend aux partisans d’une sortie de la monnaie unique au profit d’une monnaie commune européenne qui combinerait un retour aux monnaies nationales à l’intérieur et une devise commune vis-à-vis du reste du monde. Pour disqualifier cette solution à la crise monétaire européenne, Kaplan affirme avec catastrophisme que le nouveau franc nous ferait perdre 25% de la valeur actuelle de l’euro.
On peut pourtant lui objecter qu’en cas de sortie de l’euro, le franc ne serait pas dévalué.

Miracle ? Tour de passe-passe médiatique ? Non, il s’agit simplement du scénario retenu par les études prospectives de la banque ING. Cette institution financière souligne que la France se trouve au centre de gravité de la monnaie unique, entre la fourmi allemande et les cigales du Sud. Et si l’euro éclatait, le mark serait réévalué tandis que les peseta, lire, escudo et drachme nouveaux s’en trouveraient dévalués. Au milieu de l’ancienne zone euro, notre nouveau franc devrait conserver sa parité avec l’ancienne monnaie unique européenne, devenue entre temps une monnaie commune extérieure composée des différentes monnaies nationales. En fin de compte, le franc ne serait dévalué que par rapport au mark et au florin…

Georges au pays des merveilles libéral

Kaplan poursuit son argumentation en nous expliquant que les déficits commerciaux, partiellement causés par la surévaluation de l’euro, sont sans aucune importance. Bizarre : lorsqu’en mai, la France achète 41,6 milliards d’euros de marchandises et en vend seulement 34,2 milliards, il faudrait en conclure que le déficit commercial de 7,4 milliards qui en résulte ne pose pas problème . Bien sûr, nous pouvons toujours nous endetter à l’extérieur ou vendre nos bijoux de famille pour combler ce trou. Autrement dit, continuer à nous appauvrir.

Après cet argument fantaisiste, Georges Kaplan rejette la proposition de révision de la loi du 3 janvier 1973 qui interdit à la Banque de France d’avancer de l’argent au Trésor Public, et donc de financer l’Etat en faisant tourner la planche à billets. Contre toute velléité de changement du statu quo, Kaplan agite le chiffon rouge de l’hyperinflation et de la spoliation des épargnants dont les économies perdraient l’essentiel de leur valeur.

Or, depuis une quinzaine d’années, c’est le système actuel qui a permis l’inflation ahurissante du prix de nombreux actifs, créant des krachs en série. En outre, une monétisation responsable- qui consiste à augmenter les liquidités mis à la disposition des banques, notamment en émettant une nouvelle monnaie en contrepartie de créances – pourra nous éviter une déflation mortifère en cas de baisse de la masse monétaire.

Pour conclure ce petit billet, je ne résiste pas à l’envie de mentionner la théorie des Zones Monétaires Optimales, régulièrement avancée par des économistes libéraux tels que Jean-Jacques Rosa, Alain Cotta ou Gérard Lafay. Selon celle-ci, il est absurde de vouloir maintenir une monnaie unique pour des pays aussi économiquement hétérogènes que ceux de la zone euro. Je serais bien curieux de savoir comment faire fonctionner l’euro compte tenu des travers de cette construction baroque et artificielle.

Au final, Kaplan a raison de dénoncer une fausse bonne idée. A la nuance près que celle-ci n’est pas le retour aux monnaies nationales mais la création de l’euro. Ceux qui nous promettaient monts et merveilles, traduisez : croissance et emploi, avec l’euro nous prédisent aujourd’hui l’apocalypse si d’aventure nous quittions la monnaie unique. Qui peut encore les croire ?

Laurent Pinsolle

http://www.causeur.fr/la-fausse-bonne-idee-c%e2%80%99etait-l%e2%80%99euro,10624






Les Etats n'ont ni dieu ni maître, à part les agences de notation

17/07/2011 12:56

Les Etats n'ont ni dieu ni maître, à part les agences de notation


Après avoir rétrogradé au dernier degré la « note » de la dette grecque, voici que les agences de notation ont dégradé aussi celle du Portugal, au prétexte de risque de contagion du cas grec. Elles annoncent une possibilité de baisser aussi la note de l'Italie. Et menacent même cette semaine les Etats-Unis.

Note ? De quoi s'agit-il ? D'une estimation de la capacité de remboursement des emprunteurs par trois société :

Fondées au début du XXe siècle par des financiers (Henry Varnum Poor, John Moddy et John Knowles Fitch) souhaitant aider leurs concitoyens à à acheter les titres de dettes émis par les entreprises, en attribuant une note à chaque titre, ces « agences » ont prospéré et sont aujourd'hui de grandes entreprises très rentables.

Leurs notes, de la meilleure à la pire, vont du fameux AAA (triple A) à CCC pour la pire en passant par Aaa, Aa1, Baa1, B1, B3, etc. Pour l'emprunteur, qui émets les obligations, plus la note diminue, plus il doit offrir un taux élevé. Ces agences font évidemment payer aux sociétés leur « service » de notation. (Voir le graphique réalisé par les-crises.fr)

Les notes de Moody's. Source: les-crises.fr

Les effets de la notation des « Etats »

Mais aujourd'hui, elles notent aussi les titres de dette des Etats Les pays les plus « sûrs » ont le triple A et empruntent donc au taux de plus bas.

Pour des emprunts à dix ans, ils sont légèrement inférieur à 3% pour l'Allemagne, vers 3,1% pour les Etats-Unis et oscillent autour de 3,4% pour la France.

Par contre, la Grèce devrait emprunter, si elle s'y risquait, à plus de 17%, sans certitude de trouver preneur ; c'est pourquoi deux prêts européens d'Etats lui ont été consentis, qui sont censés lui permettre de ne plus réemprunter avant 2014.

L'Irlande, également bénéficiaire d'une aide, devait offrir comme le Portugal plus de 13,5% (chiffre du 12 juillet). Moins maltraitées, l'Espagne, notée Aa2, doit payer, à la même date, 6% et l'Italie, maintenant, 5,7%. (Cliquez sur le graphique préparé par les-crise.fr pour l'élargir).

Les taux européens. Source: les-crises.fr

Devant les dégradations des notes grecque et portugaise, la Commission européenne et de nombreux hommes politiques ont remis en cause la pertinence et la légitimité de la notation, s'agissant des Etats.
Remarquons, en premier lieu, que ces notes ne sont pas vraiment utiles aux prêteurs. Disposant d'excellentes analyses de conjoncture par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, l'OCDE, les grandes banques qui prêtent aux Etats ont toutes les compétences requises pour apprécier le risque qu'elles prennent en prêtant à tel ou tel Etat. Ces notations sont donc plutôt des outils marketing pour les agences. Mais des outils tout à fait discutables !

En notant les Etats , les agences les soumettent

Dégrader la note d'un Etat, c'est, aujourd'hui, lui dicter en partie sa politique, le pousser, sinon le contraindre, à une politique de rigueur, comme en pratiquent aujourd'hui la Grèce, le Portugal, l'Irlande, l'Espagne, et par prudence, plus ou moins tous les autres. Ainsi un pouvoir privé est donc substitué au pouvoir du peuple souverain, qui en démocratie, devrait décider librement de sa politique.

Un pouvoir « extérieur », qui, dans le cas des Etats, ne risque aucune sanction. S'il cote mal une entreprise privée, et la gène donc dans une levée de fonds, celle-ci, qui l'aura payée, peut lui demander des comptes en justice. Si, au contraire, il renseigne mal les prêteurs en surcotant la société, ce sont les autorités des marchés nationaux, voire, dans une « action de groupe », ceux qui ont acheté les titres, qui peuvent la poursuivre. Mais les Etats, prétendument « souverains » sont totalement impuissants face à la notation de ces agences privées.

En ce moment même, c'est la crainte de la réaction des agences qui paralyse les Etats de la zone euro. Les agences ont, en effet, annoncé que tout « rééchelonnement » de la dette grecque détenue par les banques privées, équivaudrait à leurs yeux « souverains », à une faillite de l'Etat grec.

Des « notations » auto-réalisatrices , des complicités éventuelles

Comme l'a souligné le ministre des Finances grec, ces agences ont même une capacité de provoquer les évènements qui les ont amenées à baisser la note d'un Etat. C'est le mécanisme de la prévision auto-réalisatrice. Je décote le titre d'un Etat ! Cette décote créée la panique sur les titres de cet Etats ! Ils baissent, « démontrant », à posteriori, la justesse de ma décote !

On ne peut d'ailleurs pas complètement exclure une complicité occasionnelle entre ces agences et des opérateurs financiers qui, ayant vendu à terme des titres de dette d'un Etat, sont évidemment gagnants si une agence baisse la note de cet Etat faisant du même coup baisser le valeur de son titre.

Il y a donc aujourd'hui une véritable incompatibilité entre la notation discrétionnaire des Etats par les agences, la souveraineté des peuples et la stabilité financière, ce qui conduit, au moins, à deux suggestions.

1Le FMI devrait être l'agence de notation des Etats

Comme l'a préconisé le week-end dernier, le Cercle des économistes réunis à Aix-en-Provence, le FMI devrait, dans l'idéal, être seul à estimer la capacité de remboursement des Etats. D'abord parce que ses moyens d'étude sont largement supérieurs à ceux des agences privées. Ensuite parce qu'il ne peut être soupçonné de quelque « manœuvre ».

Inutile d'ailleurs de « noter » les Etats. Munies de ses informations détaillées, les prêteurs sont tout à fait aptes à estimer leurs risques. On ne peut évidemment pas empêcher les agences de notation de poursuivre leur travail discrétionnaire et déstabilisant. Mais on peut imaginer leur interdire la notation d'un Etat qui aurait reçu des fonds de soutien d'autres Etats, comme la Grèce et le Portugal, sous peine de poursuites devant tous les tribunaux des prêteurs.

2Renationaliser la dette publique

Par ailleurs, tous les Etats devraient tendre à « renationaliser » partiellement, plus ou moins vite, leurs dettes, c'est-à-dire, au fur et à mesure qu'ils doivent rembourser les titres aux porteurs étrangers, se refinancer en vendant les nouveaux titres de cette dette à leurs citoyens ou aux banques qui reçoivent majoritairement des dépôts de leurs citoyens.

Face à la dette française négociable, celle qui prend la forme de titres vendus sur les marchés, de 1 294 milliards d'euros, les actifs financiers des ménages français étaient, fin 2009 de 3 831 milliards d'euros. La marge existe pour une renationalisation assez large de cette dette. Le Japon ne souffre pas du tout de sa dette publique à 200% de son PIB, parce que le plus gros de cette dette est détenue par des japonais.

Ces mesures ne doivent évidemment pas exonérer les Etats du devoir de réduire progressivement la part de leur dette publique dans le PIB. Mais à leur rythme, en faisant peu à peu admettre aux opinions publiques qu'un Etat ne peut vivre éternellement au dessus de ses moyens. Rappelons au passage que la France n'a pas présenté un budget en équilibre depuis 35 ans.

 Jean Matouk

 

Photo : « Nous ne sommes pas des déchets. Nous sommes des personnes. » Des Portugais manifestent contre la dégradation de la note, à Lisbonne le 9 juillet 2011 (Hugo Correia/Reuters).

http://www.rue89.com/matouk/2011/07/15/les-etats-nont-ni-dieu-ni-maitre-a-part-les-agences-de-notation-214033






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