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Bilan des élections cantonales pour les écologistes (hors EELV)
07/04/2011 07:41
Les résultats détaillés (tris et calculs personnels):
nuance |
candidats |
voix |
% (1) |
% (2) |
Cap21 (3) |
26 |
16.660 |
0,18 |
10,47 |
GE (4) |
10 |
2.171 |
0,02 |
3,20 |
AEI |
16 |
3.339 |
0,04 |
3,74 |
MEI (5) |
2 |
1.610 |
0,02 |
16,77 |
LT-NEHNA |
14 |
3.460 |
0,04 |
3,20 |
MHAN |
4 |
489 |
0,01 |
1,46 |
RE |
1 |
62 |
0,00 |
1,08 |
PPLD |
10 |
468 |
0,01 |
1,10 |
BE (6) |
1 |
1.085 |
0,01 |
16,31 |
AE |
2 |
220 |
0,00 |
5,18 |
LV |
3 |
415 |
0,00 |
3,24 |
divers |
23 |
10.593 |
0,12 |
9,97 |
Total |
112 |
40.572 |
0,44 |
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(1) moyenne nationale
(2) moyenne sur les cantons présents
(3) Y compris les candidats Cap21 soutenus par EELV
(4) Y compris les candidats GE soutenus par le MoDem
(5) Dont un candidat MEI soutenu par EELV
(6) Soutenu et avec remplaçante PS
GE - Génération Écologie
AEI - Alliance Écologiste
MEI - Mouvement Écologiste Indépendant
LT-NEHNA - Le Trèfle - Les Nouveaux Écologistes Homme, Nature, Animaux
MHAN - Mouvement Homme, Animaux, Nature
RE - Renouveau Écologique
PPLD - Parti Pour La Décroissance
BE - Bretagne Écologie
AE - Ajaccio Énergie
LV - Ligue Verte (Val-de-Marne)
Les élus:
nuance |
département |
canton |
élu |
sortant |
Cap21 (1) |
Haut-Rhin |
Huningue |
Max Delmond |
non |
divers (2) |
Alpes-Maritimes |
Grasse-Sud |
Jean-Raymond Vinciguerra |
oui |
(1) Cap21 soutenu par EELV, le PS et le MoDem
(2) Divers écologiste avec soutien EELV et PS
Laurent De Boissieu
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« Ni les hurlements du FN, ni le déni de la gauche »
07/04/2011 07:31
Les ni-ni façon Copé
Interview de Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP
Causeur : Le débat sur la laïcité a été très critiqué à gauche mais aussi à droite. Pensez-vous que maintenant, le climat va s’apaiser ?
Jean-François Copé : L’excellente tenue du débat va calmer ceux qui critiquaient notre démarche. Mais les réactions qu’il a suscitées sont révélatrices des postures des uns et des autres. La gauche et le Front National vont devoir prendre leurs responsabilités : nous, nous nous attaquons aux problèmes. L’extrême droite, elle, prétend que tout est dans la loi et qu’il est inutile de faire de nouvelles propositions. La gauche, de son côté, ne va pas pouvoir continuer à nier que la laïcité est un sujet politique qui intéresse au plus haut point nos concitoyens et refuser en permanence la discussion. Le PS va devoir trancher entre les laïcs façon Glavany et ceux qui cèdent aux pressions communautaristes comme Martine Aubry. Il faut tout de même rappeler que, dans sa ville, elle avait accepté d’instaurer des créneaux séparés dans les piscines pour tenir compte des religieux qui refusent la mixité.
Causeur : Que le sujet intéresse les Français, soit. Fallait-il organiser à la va-vite une telle réunion sur des questions sensibles qui heurtent nombre de citoyens ?
JFC : Ce débat est le fruit d’un gros travail. Il nous permet surtout d’apporter des réponses concrètes aux problèmes concrets posés aujourd’hui par l’application d’une loi fondatrice, mais qui date de 1905. En juin, nous déposerons une proposition de résolution à l’Assemblée nationale. C’est le meilleur antidote aux hurlements du FN et au déni de la gauche.
Causeur : Vous allez donc toucher à la loi de 1905 ?
JFC : Non, il n’y a pas lieu de modifier la loi, ni de la remettre en cause. Nous allons simplement procéder à des ajustements pour qu’elle prenne en compte les comportements nouveaux qui posent des problèmes nouveaux dans les services publics, les écoles, les crèches, les entreprises ou les hôpitaux. Cette résolution parlementaire formera, à partir de nos 26 propositions, le point de départ d’un Code de la laïcité qui permettra de définir, clairement et pour tous, les bonnes pratiques.
Causeur : Pensez-vous qu’en aidant le financement des mosquées, on mettra fin aux prières de rue ?
JFC : Ce n’est pas lié mais il nous paraît important de trouver de nouveaux moyens de sécuriser et de faciliter le financement des lieux de culte. L’idée est simple, les représentants du CFCM (Conseil français du culte musulman) nous ont expliqué qu’ils n’avaient pas de difficultés pour recueillir le denier du culte auprès des fidèles, mais qu’ils ont besoin d’aide pour acheter les terrains et assurer les montages financiers de la construction de lieux de culte. À travers la souscription de baux emphytéotiques et l’ouverture de garanties d’emprunts par les collectivités locales, les projets devraient être plus simples à monter. De plus, en créant des associations, nous allons pouvoir assurer une meilleure traçabilité des fonds qui seront récoltés auprès des fidèles. Quant à la prière de rue en tant que telle, c’est un problème d’ordre public qui doit être résolu par le ministère de l’Intérieur. Cela dit, vous savez très bien que ce problème concerne trois rues et qu’on peut alimenter tous les fantasmes en en faisant un enjeu global.
Causeur : Ce n’est pas simplement un problème d’ordre public. L’islam de France que vous proposez, une partie des musulmans n’en veut pas comme à Epinay sur Seine ou à Drancy. Que fait-on dans ce cas-là ?
JFC : La laïcité, ça marche dans les deux sens. Ce n’est pas aux religieux d’organiser la vie de la Cité, mais ce n’est pas non plus aux politiques d’organiser les religions. Dans cette logique, l’organisation de l’islam de France dépend d’abord des musulmans eux-mêmes. C’est à eux de faire le travail pour s’assurer que l’exercice de leur culte respecte les règles de la République, par exemple l’égalité entre les hommes et les femmes ou la liberté de conscience, notamment le droit de ne pas pratiquer, de ne pas avoir de religion ou de changer de religion. Dans leur immense majorité, les Français de confession musulmane ont fait cet exercice : ils savent bien qu’on ne pratique pas de la même façon sa religion en Asie, au Maghreb, en Afrique noire ou en Europe. Des courants fondamentalistes s’opposent à ce mouvement en mélangeant ce qui relève de la religion, de la société et du pouvoir politique. Ma responsabilité n’est pas de les contester sur le terrain religieux ou théologique, il est de faire respecter la loi de la République avec justice et sérénité, et de la clarifier quand cela est nécessaire. Nous l’avons fait concernant le port du voile intégral. Et nous allons le faire à la suite de ce débat qui nous a permis de formuler 26 propositions concrètes.
Causeur : Vous pensez donc qu’il y a plus de motifs de se réjouir que de s’inquiéter ?
JFC : À l’encontre des visions catastrophistes, je suis assez serein sur l’évolution des choses. Il est normal que ce travail prenne un peu de temps pour l’islam de France comme il a pris du temps pour d’autres religions dans l’histoire de notre pays. La seule condition pour que cela marche, c’est que le politique ne tremble pas face aux extrémistes et qu’il reste ferme sur le respect des valeurs de la République, même quand il y a des tensions ou des provocations. Voilà pourquoi je regrette tant les ambiguïtés ou les lâchetés de certains responsables politiques.
Causeur : Toutes ces mesures vont-elles apaiser les dignitaires religieux qui se sont élevés il y a peu de temps dans une tribune commune contre ce débat ?
JFC : Les communautés ne craignent pas la discussion, elles craignent la stigmatisation. Et notamment celle des fidèles musulmans, puisque tout le poids pèse sur eux. Il faut éviter les caricatures, c’est dans cet esprit que j’ai écrit, à la demande d’un hebdomadaire, ma « lettre à un ami musulman », pour expliquer notre démarche et éviter qu’elle soit déformée. Un certain nombre de personnalités politiques sont tombées dans ce piège de la stigmatisation et ont tout fait pour nous interdire de discuter. Mais à droite, les choses se calment. Car nous sommes tous d’accord pour lutter contre tous ceux qui, de part et d’autre, veulent à tout prix instrumentaliser la religion et la laïcité à des à des fins politiques. C’est tout le contraire du sens de notre action. Nous venons de le montrer.
Muriel Gremillet et Cyril Bennasar
photo : UMP
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Débat sur l'Islam: Sarkozy a-t-il perdu sa clientèle musulmane?
07/04/2011 07:25
Nicolas Sarkozy voulait séduire ce qu'il pensait être la « communauté musulmane ». Le débat de l’UMP sur la place de l’Islam a au contraire entraîné une rupture. Sa démarche clientéliste et communautariste n'a pas fonctionné malgré de nouvelles tentatives.
A sa clientèle conservatrice, Nicolas Sarkozy a vendu son « immigration choisie » et son Kärcher. Résultat, l’insécurité augmente et les fondements de sa politique migratoire tombent un à un. A sa clientèle dite «musulmane», il a vendu le « préfet musulman », le CFCM et l’Islam de France. Cette démarche communautariste classant les Français selon leur religion ou leurs origines, est typique du sarkozysme. Pour ce faire, il cherche à séduire des prétendus représentants d'une communauté pour les intitutionnaliser. Tant pis, si la dite communauté n’a pas le poids qu'on lui prête. et si parler d'une « communauté musulmane » assigne une identité à des gens qui se sentent avant tout français.
Ces relations avec l'Islam officiel étaient justement un des enjeux du débat sur l’Islam (ou sur la laïcité) organisé par l’UMP et annoncé par Nicolas Sarkozy. Reste à savoir si les officiels concernés allaient venir à la table des débats. Ce qui les mettait face à un dilemme : accepter un strapontin autour de la table quitte à acter une récupération politique ou rester digne en refusant d’être la caution d’un débat susceptible d’entraîner toutes les surenchères possibles.
D’où les tergiversations de la Grande Mosquée de Paris comme l’a montré le blog Hexagone de Libération.fr. Le 10 mars, le recteur Dalil Boubakeur a, dans un premier temps, refusé de se rendre à un débat « qui n'a pas lieu d'être ». Deux jours plus tard, après une rencontre avec Jean-François Copé, la Grande Mosquée a dit vouloir « apporter une contribution constructive à ce débat sur la laïcité, principe fondamental de la République cher à tous les citoyens français, et particulièrement ceux de confession musulmane ». Dernier épisode le 23 mars avec un communiqué annonçant que la Grande Mosquée « décline l’invitation qui lui a été réitérée de participer à ce débat de nature politique qui alimente un fort sentiment de stigmatisation ».
Dilemme Kouchnérien
Même ambiguïté du côté du CFCM. Le Conseil a pendant longtemps refusé de condamner directement la tenue du débat. Tout juste, le 4 mars, le CFCM se contentait de faire part de son « inquiétude » au sujet des dérives du débat : « Les conditions d'un débat serein autour d'un principe aussi fondamental que la laïcité ne soient pas réunies » Le 10 mars, Abdallah Zekri, chargé de mission au CFCM et par ailleurs président de la Fédération de la Grande Mosquée de Paris dans le Sud-Ouest, a déchiré sa carte de membre de l’UMP devant les caméras, un joli coup médiatique.
Le 16 mars, malgré une rencontre avec Claude Guéant, le Conseil a finalement annoncé son boycott du débat et dit avoir fait part au ministre « de la vive inquiétude des musulmans de France et de sa crainte, dans ce contexte sensible, de voir ce débat ouvrir grandes les portes des dérives et des malentendus, à l’instar de celui sur l’identité nationale ». Le CFCM a toutefois souligné les « propos rassurants » du ministre de l'Intérieur. Dénoncer les dérapages d’un côté, s’assurer de bonnes relations avec le pouvoir de l’autre, la position du CFCM est décidément difficile à tenir.
Le 15 mars, également reçu par Claude Guéant, Dalil Boubakeur avait été tout aussi bienveillant avec le ministre. « Nous sommes à 200% avec le ministre : il a vidé le débat de ses questions épineuses ou qui pouvaient prêter à polémique », a annoncé le recteur saluant « une position de sagesse, une position très forte qui répond aux questions posées épisodiquement à la communauté musulmane ». Durant la rencontre, Claude Guéant avait affirmé, revenant sur les déclarations de Nicolas Sarkozy, qu’il est
«constitutionnellement impossible» d’interdire les prêches en arabe.
Séduction
Peu après ces rencontres avec ces officiels de l'Islam, le ministre de l’Intérieur créait la polémique en déclarant, sur Europe1, que « Les Français, à force d'immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux, ou bien ils ont le sentiment de voir des pratiques qui s'imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale ». Plus récemment, la polémique est repartie quand le ministre a lancé, au sujet de l’Islam : « Cet accroissement du nombre de fidèles et d’un certain nombre de comportements posent problème ».
Sos Racisme et le Mrap ont naturellement porté plainte contre le ministre pour ses derniers propos. Mais le CFCM et la Grande Mosquée de Paris ont gardé le silence. Comme lorsque Brice Hortefeux avait de ses fameux « Auvergnats », la Grande Mosquée et le Conseil avaient refusé de se joindre aux poursuites lancées par Sos Racisme et autres. Certes, des instances religieuses n’ont pas vocation à prendre la place d’associations anti-racistes. Mais ces instances savent bien qu’une plainte les mettrait en porte-à-faux vis-à-vis du pouvoir. A l’inverse, garder le silence leur permet de conserver leur strapontin à la grande table quitte à servir d’alibi contre les accusations de dérapages xénophobes ou racistes.
Car derrière ces affichages avec des officiels musulmans et plus encore derrière la volonté de construire un Islam de France, Nicolas Sarkozy cherche à séduire une clientèle électorale. Mais le débat sur laïcité a peu pour effet pervers de le couper d’une certaine élite communautaire, d’hommes de réseaux prêt à jouer les lobbyistes. En janvier, le chef de l'Etat avait d’ailleurs nommé comme conseiller « à l’intégration » Abderramane Dahmane, chargé en réalité de gérer les relations avec les communautés (ou clientèles) étrangères. Dahmane sera limogé deux mois plus tard après avoir comparé « l’UMP de Copé » à une « peste pour les musulmans » suite au lancement du débat sur l'Islam et évoquera même la « poignée de néo-nazis » au sein du parti présidentiel et à l'origine du débat.
Récupération
Joint par Marianne2, Abderramane Dahmane confirme sa rupture avec le chef de l’Etat. « J’ai l’intention de faire une campagne ville par ville contre lui » affirme-t-il. L’ex-conseiller est particulièrement offensif contre Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP : « Si Nicolas Sarkozy garde son alliance avec Copé, aucun musulman, aucun africain ne votera pour lui ». Pourtant, lorsqu’il est arrivé au service de Nicolas Sarkozy en 2003, Abderramane Dahmane était tout à fait disposé à jouer les chargés de clientèle pour le ministre de l’Intérieur puis le chef de l’Etat : « J’ai crée des comités de soutiens. A chaque meeting, il y avait un certain nombre de musulmans ».
Mais le débat sur la laïcité mais également le discours de Grenoble l’ont finalement fait basculer : « Je fais une différence entre le Nicolas I à partir de 2003 et le Nicolas II à partir de 2010 », explique-t-il. Pour contrer le débat sur l’Islam de l’UMP, Dahmane était d’ailleurs présent à un rassemblement mardi à Paris, portant une étoile verte en signe de protestation. « Ces gens-là vont se manifester avec leur bulletin de vote », commente, Abdallah Zekri, le dirigeant du CFCM qui avait déchiré sa carte de l’UMP, contacté par Marianne2. Il estime également que « le débat sur la laïcité a éveillé beaucoup de consciences » parmi les musulmans.
Pour autant, à droite, l’idée d’une captation d’un vote « musulman » n’a donc pas disparu, quitte à créer de toute pièces une élite musulmane prêter à jouer les passerelles. Peu après le renvoi de Dahmane, l’UMP a lancé « l’Union des Français musulmans », créant en même temps une polémique sur l’utilisation du terme «franco-musulmans». Une démarche clientéliste qui montre qu’à l’UMP, l’électeur n’est plus vu comme un Français à part entière mais avant tout comme un musulman, un maghrébin ou un beur et surtout comme un nigaud.
Tefy Andriamanana - Marianne
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On aura tout vu, même Rocard protectionniste!
06/04/2011 17:27
Dans une interview au parisien, l'ancien Premier ministre approuve le passage du programme du PS sur les écluses, un autre mot pour désigner le protectionnisme auquel il s'est toujours opposé.
Qui prétend que le raidissement rime avec le vieillissement ? C’est avec une grande fraicheur d’esprit que Michel Rocard nous annonce cette semaine sa conversion au … protectionnisme. C’était en réaction au projet socialiste, à l’occasion d’une interview parue dans le Parisien : « Le libre-échange intégral est fini, il a fait trop de dégâts. La Chine et l’Inde sont capables de produire tout ce que nous fabriquons. Et, comme leurs coûts sont moindres, c’est tous nos emplois industriels qui sont menacés. Personne ne peut le tolérer. »
On aurait aimé que l’inventeur du parler vrai nous explique ce changement de pied qui date seulement de quelques semaines. Pourquoi tous ceux qui défendent l’option d’un protectionnisme européen depuis des années (Jean-Luc Gréau, Hakim El Karaoui, Emmanuel Todd, etc) se font traiter depuis dix ans de tous les noms d’oiseaux, ringards, passéistes, nationalistes, voire lepénistes ? Pourquoi ce protectionnisme, qualifié de repli sur soi, devient brusquement une option raisonnable ? Le libre-échange des années 2010 est-il devenu plus féroce que celui des années 1990 ou 2000 ? Le différentiel entre le coût du travail chinois ou indiens et celui en vigueur sur le continent européen –t-il été accentué en défaveur des Européens ?
Non ce qui est passe est plus prosaïque : un nombre croissant de libre-échangistes se rendent compte de l'erreur des économistes qui, tels Daniel Cohen, nous annonçaient voici dix ans que le transfert de l'industrie dans les pays émergents était une bonne chose dès lors que les pays développés gardaient la main sur l'économie de l'intelligence et des services. Aujourd'hui, chacun reconnaît que l'économie post-industrielle est une illusion et qu'il n'y a pas de croissance durable robuste sans industrie tonique.
En réalité, si l’option protectionniste est abordée dans le projet du PS, la synthèse entre les différents courants - Seuls Hamon et Montebourg défendent le protectionnisme européen - y a ajouté une bonne dose d’imprécision, voire d’incohérence. Retournons au texte : « En cas d’échec durable des négociations sur les normes dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), nous augmenterons les droits de douane au niveau européen sur les produits ne respectant pas les normes internationales en matière sociale sanitaire ou environnementale, le temps nécessaire pour que celles-ci soient respectées. Oui à l’Europe ouverte, non à l’Europe offerte ! Dans la mondialisation, la France et l’Europe doivent défendre des valeurs, elles doivent aussi défendre leurs intérêts. »
Le projet en reste donc au niveau des intentions qui ne gênent pas grand monde : comme l’Allemagne et les pays qui suivent ses orientations sont farouchement opposés à toute écluse européenne, il faudra bien dire aux électeurs français les mesures à prendre pour préserver la compétitivité de nos entreprises. Le choix se rétrécit drastiquement : comme un protectionnisme national serait peu efficace aujourd’hui, sauf de façon très sectorielle (la France n’a pas la taille requise) il faudrait alors envisager une sortie, si possible groupée de l’euro, ou bien la création de deux euros, comme il a été expliqué dans Marianne. Rocard, Aubry et tous les autres, encore un effort pour devenir cohérents!
Philippe Cohen - Marianne
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Un Coran brûlé en Floride, 15 civils tués en Afghanistan
06/04/2011 17:23
Deux semaines après l'autodafé d'un exemplaire du Coran par un pasteur intégriste américain, les violences contre les civils étrangers et les manifestations contre la présence militaire américaine se multiplient en Afghanistan. Déjà, une quinzaine de personnes auraient été tuées et l'anti-américanisme ne cesse de monter. De quoi compliquer la tâche des Américains, bien loin d'avoir gagné le coeur des afghans.
Un exemplaire du Coran brûlé par un pasteur bien allumé et c’est tout un pays qui s’embrase. C’est le dimanche 20 mars que le pasteur intégriste Terry Jones, qui avait annoncé il y a 6 mois qu’il mettrait le feu à 200 exemplaires du Coran a mis sa menace à exécution. Il aura suffi d'un seul livre brûlé en public dans le bâtiment religieux de Gainsville où il prêche pour que le feu prenne en Afghanistan.
Accusant le livre sacré de l’Islam d’être responsable des attentats du 11 septembre, le pasteur a jugé devant un tribunal inquisitorial le Coran « coupable » de « cinq crimes contre l’humanité parmi lesquels la promotion d’actes terroristes, la mort le viol, la torture de personnes dont le seul crime est de ne pas être de confession islamique ».
Pour parvenir à son but, le pasteur avait au préalable fait tremper le livre sacré dans du kérosène pendant une heure, avant d'y mettre le feu dans un plateau de métal, devant quelques dizaines de spectateurs venus se faire prendre en photo. Une mise en scène parfaite pour enflammer la sphère médiatique américaine qui s'est aussitôt amourachée de l'insignifiant olibrius, intronisé « pasteur pyromane ».
Un geste condamné et jugé irresponsable par l'ONU qui l'a rapidement fait savoir dans un communiqué : «Les récentes paroles et actes du pasteur Terry Jones de Gainsville sont offensants et dangereux dans la mesure où ils expriment la haine religieuse, ainsi qu'un manque de respect volontaire envers les Musulmans ».
Un geste qui accroît l'anti-américanisme
L'étincelle a aussi mis le feu aux poudres dans les plus hautes instances militaires américaines. Pour le général Petraeus, commandant des forces internationales dans le pays, l’initiative du pasteur complique, en effet, la mission américaine en Afghanistan et crée de nouveaux dangers pour les soldats. C'est que le geste provocateur du pas très lumineux pasteur a généré des troubles faisant au moins une quinzaine de morts en Afghanistan. « Il résulte (de cet acte) un défi sécuritaire supplémentaire qui s'ajoute à ceux déjà considérables auxquels (les forces) font face dans ce pays » a ajouté le général Petraeus sur le site du Wall Street Journal.
Cinq personnes ont trouvé la mort samedi à Kandahar, dans le sud de l'Afghanistan, au deuxième jour de manifestations violentes. La veille, à Mazar-e-Sharif dans le nord du pays, sept employés étrangers de l'antenne locale des Nations unies avaient été tués par la foule. Et des centaines de blessés. Encore ce mardi, plusieurs centaines de manifestants s'étaient rassemblés à l'Université de Kaboul, aux cris de « Mort à l'Amérique, mort aux soutiens de l'Amérique en Afghanistan », «Nous voulons que celui qui a brûlé le Coran soit jugé », et portaient des banderoles affichant des slogans anti-Américains. Selon le correspondant du Figaro, toutes les protestations ont été « largement encouragées par les mollahs au cours de leur sermon hebdomadaire ».
Interrogé par l’AFP, Terry Jones s’est dit « dévasté » par la mort de ces 12 personnes mais ne se sentait en rien responsable de ces violences.
Une sortie de crise de plus en plus complexe à gérer
Sur le terrain, les Américains se seraient bien passés de cet embrasement. Loin d’être très populaires auprès de la population afghane, l’autodafé du Coran n’a fait qu’envenimer la situation. L’anti-américanisme atteint des niveaux records, au point de compliquer le transfert de responsabilités des forces occidentales vers les populations autochtones qui doit commencer en 2014.
Pourtant les premières déclarations du président d’Hamid Karzaï vont plutôt dans le sens inverse tant l’envie de voir les soldats quitter le sol afghan gagne les populations : « Le peuple d'Afghanistan n'a plus envie de voir d'autres (que lui) défendre le pays à sa place » a déclaré le président afghan après la publication par le journal allemand Der Spiegel de photos de soldats américains accusés d’avoir tuer des civils afghans « pour s’amuser ». A l'évidence, « en tuant pour s'amuser », nos joyeux boy's font preuve de bien plus de prudence que l'illuminé pasteur...
Journaliste indienne basée à Kaboul, Aunohita Mojumdar analyse la montée de cet anti-américanisme en Afghanistan : « les experts étrangers estiment que l'armée afghane et les autres structures gouvernementales qui ont mission d'assurer la sécurité du pays ne sont actuellement pas prêtes à prendre le relais dans la lutte contre les insurgés islamistes. Le risque majeur, si cette dynamique se poursuit, est que l'anti-américanisme finisse par obscurcir le jugement du gouvernement de Kaboul, au point qu'il en vienne à renforcer la position stratégique des talibans ».
La sortie de crise en sera d’autant plus difficile à gérer pour les Américains, qui malgré les milliards dépensés, auront plus marqué les esprits par leurs méfaits de guerre que par leur capacité à apaiser les tensions, installer des institutions politiques, renforcer les autorités locales ou mettre en place un système judiciaire. A côté de ça, les quelques poussées de fièvre délirantes d'un pasteur en mal de notoriété n'auront été qu'un feu de paille...
Régis Soubrouillard - Marianne
http://www.marianne2.fr/Un-Coran-brule-en-Floride-15-civils-tues-en-Afghanistan_a204739.html
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