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Exclusif: chez Renault, les cadres virés réclament des millions
08/04/2011 07:51
Cette semaine, Marianne publie une enquête sur l'indemnisation des cadres de Renault accusés à tort d'espionnage par l'entreprise. Des cadres licenciés abusivement qui réclament maintenant plusieurs millions d'euros à leur ancien employeur !
La fausse affaire d’espionnage qui secoue Renault depuis le début de l’année s’est déplacée sur un nouveau terrain : celui de l’argent. Comment indemniser les salariés indûment « virés » à la juste valeur de l’indéniable préjudice moral subi ? Dans son édition à paraître demain samedi, Marianne révèle en exclusivité le montant des dommages et intérêts que Michel Balthazard, Bertrand Rochette et Matthieu Tenenbaum, les trois salariés de Renault accusés à tort d’espionnage et injustement licenciés, réclament à leur entreprise en réparation du préjudice moral qu’ils ont subi : entre 2,4 et 3,5 millions d’euros chacun. Du jamais vu dans ce type d’affaire.
Selon nos informations, Michel Balthazard, 57 ans dont 32 ans chez Renault, aurait déjà touché 480 000 euros d’indemnité légale. Il se verrait, en outre, attribuer une indemnité pour licenciement abusif de 750 000 euros et réclamerait, par ailleurs, 3,2 millions d’euros pour le préjudice moral subi. Montant total : plus de 4,4 millions d’euros, soit environ 18 années de salaire !
De son côté, Bertrand Rochette, 22 ans de maison et environ 12.000 euros de salaire mensuel, aurait touché près de 200 000 euros d’indemnité légale. Il se verrait octroyer une somme d’environ 500 000 euros au titre du licenciement abusif et réclamerait quelque 3,5 millions d’euros en réparation du préjudice moral. Total : 4,2 millions, soit plus de 29 années de salaire !
Matthieu Tenenbaum, 33 ans dont 12 chez Renault où il gagnait 5000 euros par mois comme directeur adjoint au programme des voitures électriques, aurait perçu 50 000 euros d’indemnité légale. Il devrait toucher 120 000 euros pour licenciement abusif et prétendrait à plus de 2,4 millions d’euros pour le préjudice subi. Total : 2,6 millions d’euros, soit 43 années de salaire ! Renault lui a cependant proposé de le réintégrer à un poste et un salaire plus importants après une formation aux États-Unis. Le cas de Philippe Clogenson, licencié fin 2009 dans des conditions tout aussi injustes, est différent. Selon une source interne au constructeur, ce cadre négocierait lui aussi sa réintégration dans une filiale de Renault à Boulogne-Billancourt pour un salaire supérieur au précédent. Ce retour serait assorti d’une compensation financière estimée à ce jour à 300 000 euros environ. Au-delà des négociations qui, aujourd’hui encore, se poursuivent, Renault se heurte à un véritable dilemme. Si l’entreprise accepte de payer des sommes aussi exorbitantes du droit commun, notamment pour s’assurer la paix sociale et médiatique, elle prend le risque, en retour, de faire l’objet d’une plainte pour abus de bien social. A titre d’exemple, Philippe Delmas, l'ancien haut dirigeant d'Airbus, dont la plainte avait lancé toute l'enquête Clearstream, accusé à tort de blanchiment et injustement licencié, a perçu 350 000 euros. De même, licenciés en 2002 et 2003 pour faute lourde et faute grave, d’anciens salariés d’Altran, accusés publiquement à tort comme les salariés de Renault, n’ont obtenu que 200 000 euros, alors qu’ils en réclamaient chacun 3 millions. Un seul justiciable a explosé tous les compteurs du « préjudice moral » en France : Bernard Tapie. Au terme d’un arbitrage privé – et non d’un procès – il a obtenu la somme himalayenne de 45 millions d’euros ! Ce qui a d’ailleurs déclenché un scandale d’Etat… D’où, en cas de « surindemnisation » de ses trois ex-salariés, le risque, pour Renault, d’ajouter au scandale de la fausse affaire d’espionnage un délit pénal. A l’inverse, si Renault refuse de céder à leurs exigences financières, l’entreprise prend le risque d’un procès prud’homal retentissant et d’une nouvelle campagne médiatique, terrible pour l’image de la marque et, surtout, pour son PDG. Autant dire que la position de Carlos Ghosn est pour le moins inconfortable. Réponse, peut-être, lundi 11 avril, à l’issue d’un conseil d’administration de Renault qui s’annonce pour le moins compliqué (l’intégralité de cette enquête est à lire dans Marianne, demain, samedi ou dès cet après-midi en achetant la version électronique de notre hebdomadaire).
Laurent Neumann et Anne Rosencher - Marianne
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Beyrouth craint les conséquences d'une révolution syrienne
08/04/2011 07:47
Martine Gozlan, envoyée spéciale à Beyrouth, nous raconte comment les Libanais vivent de l'intérieur les tentatives d'insurrection chez le voisin syrien. Pour eux, le détestable régime de Bachar el-Assad possède au moins une vertu : celle d'assurer la paix à Beyrouth.
Quand les Syriens tentent de se révolter, les Libanais se demandent s’ils vont trinquer. Otage des puissances étrangères comme de ses terribles divisions intérieures, brûlé par la mémoire de la guerre civile et des guerres d’Israël, le pays du Cèdre prend les révolutions arabes avec des pincettes.
Le début d’insurrection qui flambe de l’autre côté de la frontière, dans cette Syrie qui n’a jamais vraiment accepté que le minuscule Liban se détache de ses flancs, on en parle bien sûr différemment si on est assis chez Paul, le restaurant branché de Gemmayzé, en quartier chrétien, ou dans un café-chicha de Dahye, l’immense banlieue chiite de Beyrouth, fief du Hezbollah. Le Hezbollah, allié de Damas, règne de facto sur le Liban depuis janvier dernier : il a fait tomber le gouvernement de Saad Hariri et installé le pro-syrien Najib Mikati au poste de Premier ministre. La raison et l’enjeu de la crise : le tribunal spécial de l’ONU sur le Liban tout prêt de rendre ses conclusions sur l’assassinat de Rafic Hariri en 2005. Avec des personnalités du Hezbollah dans la ligne de mire de l’accusation.
Les Libanais ont donc depuis trois mois un Premier ministre qui compte parmi les meilleurs amis de Bachar el Assad. Mais ils n’ont pas de gouvernement, tout le monde se déchirant à belles dents sur une scène politique aussi déchiquetée que la topographie de Beyrouth. Et, franchement, les Libanais s’en fichent. Ils en ont vu d’autres, l’essentiel étant que les kalachnikovs et les bombes ne se remettent pas dans la partie.
Côté chrétien, paradoxalement, on ne se réjouit pas forcément du vent révolutionnaire qui souffle sur les banlieues de Damas, sur Lattaquié ou Deraa. Tout en détestant la Syrie, beaucoup redoutent l’arrivée d’un régime islamiste hostile aux minorités, une guerre civile entre les Alaouites de Bachar et les insurgés sunnites. Comme en Irak, elle pourrait prendre les chrétiens en otage. D’autres applaudissent sans redouter ce scénario. « La liberté des Syriens, ce sera la liberté des Libanais ! », martèle un avocat qui défend la cause des droits de l’homme. Depuis longtemps dans le collimateur des services de renseignements, il dénonce la main-mise des partisans de Bachar et des hommes du Hezbollah sur le Liban : « Ça ne pourra pas être pire si la dynastie Assad tombe, elle nous a fait tout subir… »
Le ton change quand on prend la route de la banlieue sud, à une dizaine de minutes du centre-ville. Ici, on est ailleurs, on a franchi la ligne de démarcation invisible que les Libanais ne parviennent pas à effacer. Les portraits géants de Khomeiny, ceux du Guide de la révolution iranienne Ali Khamenei nous avertissent de notre arrivée en terre iranienne. Celle d’Ahmadinejad, bien sûr, pas celle des millions de jeunes Iraniens qui défient depuis 2009 la barbarie du régime de Téhéran. Et puisque nous sommes à Téhéran, nous sommes bien sûr à Damas, qui chérit Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah libanais. « Cheikh Hassan » comme le nomme avec amour et respect le jeune Ali, 24 ans, qui conduit son taxi dans le dédale de Dahye, vers l’immeuble qui abrite le bureau de presse du Hezbollah. Pour Ali et sa famille, Nasrallah est le héros de la résistance contre Israël et tous ceux qui le soutiennent sont les amis de Dieu, à plus forte raison Bachar el Assad. C’est grâce à Bachar, qui laisse passer vers le Liban les armes iraniennes, que le Hezbollah est fort et le restera, « contre Israël et contre les traitres qui soutiennent les sionistes au Liban ». A Dahye, on ne parle pas de révolution arabe. On a encore toutes les guerres dans la tête. Les pans d’immeubles fracassés racontent celle de 2006. Mais le paysage urbain n’est pourtant pas celui de la désolation. Boom immobilier. On reconstruit fiévreusement. La hâte, la volonté d’effacer les cendres, de faire de la vie sur les gravats ? C’est typiquement libanais, ça ressemble à la reconstruction qui a redonné un visage aux quartiers chrétiens, au centre-ville. L’argent, lui, est surtout chiite. C’est le Hezbollah qui a reconstruit Dahye grâce au mécénat iranien. Grâce aussi aux capitaux du Qatar et du Koweit. L’Etat libanais a mis un peu du sien et on ne lui en est pas du tout reconnaissant.
Pour tout le monde ici, le grand artisan du renouveau immobilier et du reste, le maitre de la gloire, des armes et de l’assistance sociale, c’est « Cheikh Hassan », le pire ennemi d’Israël et le meilleur allié de Bachar. Nasrallah, dont le visage poupin sourit sous les oriflammes jaune et vert du parti de Dieu, au dessus des magasins qui s’appellent « Mesdames », « Jolie Fleur », ou « La Diva », souvenir têtu du passé français de Beyrouth. Les foulards aux motifs cachemire flottent sur les épaules des adolescentes, en manteau cintré ou en jeans, les plus âgées en abaya noire à l’iranienne. Maquillages orientaux, scintillements des lèvres, regards immensément charbonneux. Les instituts de beauté s’étalent sous les affiches des beaux gosses souriant en kalachnikov : dommage, ils sont morts. Ce sont les jeunes « chahids » de la guerre contre Israël. Pas assez d’hommes pour trop de femmes, c’est à Dahye comme ailleurs le drame secret des Libanaises. Les stores beige-marron ou vert fâné, d’une saleté désolante, semblent dissimuler des vies aussi éclatées et mutilées que les façades. Au bureau de presse du Hezbollah, Madame Rana, la responsable de l’accueil, est souriante, photocopie passeport et demandes d’interview. Le Parti de Dieu n’était pas rétif aux entretiens jusqu’à cette imprévisible colère de la rue syrienne. Aïe, que dire, que faire ? Le mouvement est celui des déshérités, il prône la justice sociale, le Hezbollah s’est forgé dans le creuset de la philosophie révolutionnaire chiite, dans le discours messianique des lendemains qui chantent, des pouvoirs corrupteurs, de l’héroïsme populaire, du sacrifice de soi. Ces révolutions arabes le prennent de court, le paralysent. D’accord pour Tunis, puis le Caire où Moubarak n’avait pas hésité à traiter avec l’ennemi sioniste. Ok pour la Libye où Kadhafi, naguère, a fait disparaître l’imam Moussa Sadr, fondateur du mouvement chiite libanais Amal. Mais la révolution en Syrie ? Allons, donc, un complot américano-sioniste ! « Je ne crois pas que nous aurons le droit de parler de cette crise… », nous dira le lendemain au téléphone d’une voix timide la douce Rana. Le porte-parole du parti, Ibrahim Moussawi, a déjà appuyé, depuis le début des troubles, la position de Damas. On ne touche pas à Bachar el Assad…
« Il faut comprendre les raisons du Hezbollah, aucun Occidental n’essaie de se mettre à sa place ni à la place de la Syrie », plaide Talal Atrissi, sociologue qui enseigne à l’université libanaise et qui se définit lui-même comme « compagnon de route » du parti d’Hassan Nasrallah. Dans un café de Hamra, le quartier qui fut autrefois si cher au cœur des Libanais, avant le chaos de la guerre civile, frappé de plein fouet par les combats – il se trouvait dans le camp « islamo-progressiste- et redevenu aujourd’hui gaiement à la mode, Atrissi se glisse dans les arcanes de la pensée syrienne et « Hezbollienne ». Verbatim.
« Premièrement, le début de révolution en Syrie risque de mener à un scénario libyen. Bachar a beaucoup de partisans et le manque d’homogénéité confessionnelle risque de faire basculer le pays dans la guerre civile. Du reste, les appels à manifester ces derniers jours n’ont pas été vraiment suivis d’effet. Les Syriens ont peur du chaos. Si leur président n’a pas réformé comme il le promettait en 2000, en succédant à son père, c’est que la Syrie a affronté à ses frontières en 2003 l’invasion américaine de l’Irak, puis la crise libanaise en 2005 avec le retrait de ses troupes du Liban à la suite de l’assassinat de Rafic Hariri. Puis l’installation du tribunal spécial avec les menaces de mise en cause du pouvoir syrien dans l’assassinat. Enfin, la guerre d’Israël contre le Hezbollah et le Liban en 2006. Tout cela ne donne pas très envie à un régime de s’ouvrir à des oppositions. Bachar a fermé le jeu et s’est rigidifié parce qu’il ne pouvait pas faire autrement. Je le déplore parce que je connais bien les intellectuels de l’opposition syrienne, jamais ils n’auraient dû être emprisonnés, c’est absurde. Mais j’essaie d’expliquer. Les régimes de Ben Ali et de Moubarak étaient menacés de l’intérieur, par leur peuple. Celui de Bachar a toujours été mis en péril par l’extérieur, isolé par les grandes puissances. Et c’est précisément ce qui lui garde ses assises en profondeur dans la population. La révolution, la vraie, n’est pas pour demain en Syrie ».
Le Hezbollah devrait donc être rassuré, selon Talal Atrissi. Et tant mieux, insiste-t-il. Pour lui, le Hezbollah, donc le régime de Bachar, c’est… la stabilité libanaise et la meilleure protection contre la guerre civile ! Bien plus habile propagandiste que les porte-parole du « Hezb », il en convient en souriant, l’universitaire estime que la prise de Beyrouth par les hommes de Nasrallah, les 7 et 8 mai 2008, n’était qu’une « réponse désespérée au projet de milice sunnite de Saad Hariri ». Sommes-nous loin des événements d’aujourd’hui, des peurs libanaises en 2011 ? Non. Le Liban ne cesse de répéter les scénarios de ses divisions. Autant tenter de comprendre pourquoi elles se perpétuent. Le « camp du 14 mars », comme on appelle le vaste mouvement qui regroupe les sunnites et une partie des chrétiens, cherchait donc à recruter 10 000 hommes pour encercler et étouffer le Hezbollah. Les télégrammes dévoilés par Wikileaks font état de rencontres explicites dans ce sens entre le camp Hariri et l’ambassadeur américain à Beyrouth. Ce qui a mis le feu aux poudres, ce fut la coupure de la ligne téléphonique du Hezbollah. A l’époque, les responsables du mouvement chiite n’utilisaient pas de portable, de peur d’être ciblés et assassinés par Israël. Couper leur ligne fixe, c’était donc couper les communications entre les chefs et leur base. Le Hezbollah riposta les 7 et 8 mai 2008 en envahissant Beyrouth. Combats furieux avec les militants du « Courant du Futur », le camp de Saad Hariri. Des dizaines de morts dans la capitale libanaise, dans la montagne druze, à Saida.
Le pays saignait à nouveau, l’Occident ne réagissait pas vraiment. Solitude répétitive et tragique… Talal Atrissi m’explique les raisons du camp chiite pro-syrien, un peu plus tôt Issa Goraieb, le grand éditorialiste du quotidien l’Orient-Le jour, chrétien maronite, m’expliquait celles du camp opposé, pro-occidental : « Nous avons toujours été affreusement seuls… notre sort a toujours dépendu du bon plaisir des grandes puissances, des diktats de la Syrie… » Pendant la guerre civile, la rédaction de l’Orient-le Jour était à Hamra, en pleine zone musulmane. Issa Goraieb vivait à l’hôtel pour tenter d’échapper aux assassinats alors que sa famille vivait à Achrafieh, en zone chrétienne, de l’autre côté du no man’s land. C’est un survivant. Comme tous les Libanais. Comme eux, il attend le jour lointain où son pays lumineux cessera d’être pris en otage.
Martine Gozlan - Marianne
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De passage en Picardie, Chevènement face à l’avenir de la France
08/04/2011 07:42
Entretien de Jean-Pierre Chevènement à l'Union, 7 avril 2011.
L'Union: Vous sillonnez le pays (1) pour présenter votre dernier ouvrage « La France est-elle finie ? ». Est-ce aussi la tournée d’un futur candidat à l’élection présidentielle ?
Jean-Pierre Chevènement: Non. Pour l’instant, je suis encore dans la phase de promotion de mon livre. Mais, il est évident que ce dernier offre une grille de lecture de la crise de longue durée qui frappe la France et dont il faudra bien sortir. Je n’en suis qu’aux préliminaires. Je n’ai jamais été obsédé par le fait de devenir président de la République et je n’ai pas gouverné ma carrière pour le devenir. Je n’ai été candidat en 2002 qu’en désespoir de cause. Je ne prendrai ma décision qu’à l’aulne des intérêts de la France.
Pourriez-vous soutenir un candidat du PS ou issue d’une autre formation ?
Il est temps pour la gauche de reprendre ses esprits, de redéfinir un programme et de changer de logiciel. Je vais attendre de savoir ce que proposent les candidats potentiels. Ceux du PS semblent persévérer dans la voie de l’intégration européenne et du fédéralisme budgétaire. C’est une impasse. Si l’un d’entre eux infléchit sa ligne (changement de politique économique et monétaire, nouvelle politique européenne et retour à des valeurs républicaines solides) et offre la possibilité de sortir de la crise, je le soutiendrai. Pour l’instant, je ne le vois pas. Ils veulent tous « réduire la dette » sans s’aviser de la nécessité de redresser l’Europe pour en faire une zone de croissance. Dans ces conditions, il faudra envisager une candidature représentant l’espace allant de Mélenchon à Villepin. Ce qui est décisif aujourd’hui, c’est de faire le choix d’une politique alternative pour offrir au pays une autre perspective. C’est dans ce cadre que peut apparaître l’originalité de mon offre.
Les résultats des cantonales vous confortent-ils dans votre analyse ?
Il y a eu une forte abstention révélatrice d’un grand scepticisme des Français devant les solutions offertes par les partis politiques et une poussée du Front national qu’il faut cependant relativiser. Elle se produit à l’occasion de cantonales où, traditionnellement, le FN est peu présent. Il faut raison garder. Reste que les Français sentent intuitivement que l’Europe, telle qu’elle a été construite sur un logiciel néo-libéral, a conduit à l’abandon de notre politique monétaire, à la disparition de toute protection aux frontières et à la concurrence faussée de pays à bas coûts sans législation sociale ou environnementale.
Vous avez démissionné trois fois du gouvernement (2). Vous dites avoir semé des cailloux comme le petit Poucet. Si vous aviez été écouté à chaque fois, la gauche serait-elle encore au pouvoir ?
Cela lui aurait permis de montrer une autre direction, de tracer un chemin qui lui aurait permis de revenir au pouvoir. Cela aurait été le choix de l’industrie, des emplois, d’une liaison plus étroite entre l’enseignement supérieur, la recherche et l’économie, des choix porteurs conformes à nos engagements de 1981, bref un « mix » d’économie de marché et d’économie dirigée. Mais je ne jette la pierre à personne. Le rapport de forces ne nous a pas été favorable. Thatcher et Reagan ont imposé leur politique sur le continent à travers l’Acte unique qui instaurait partout la dérégulation, essence même du néo-libéralisme.
La résilience (3) de l’Europe est au cœur de votre réflexion. Le couple franco-allemand est-il toujours d’actualité ?
La France et l’Allemagne doivent évidemment continuer à travailler ensemble. Mais dans une perspective nouvelle et en modifiant les règles de l’Euro. Cette monnaie est aujourd’hui surévaluée et le seul objectif de la banque centrale européenne indépendante est de lutter contre l’inflation. La zone euro va connaître des secousses. Je regrette que peu d’hommes d’État proposent le rachat des titres de dettes par la banque centrale. Ma vision européenne part d’un constat : l’Europe qui a dominé le monde, ne le dominera évidemment plus. Mais l’Europe doit redevenir une nouvelle zone de croissance à l’échelle mondiale. Face à la « Chinamérique », il faut desserrer les tenailles du G2 et se redonner des perspectives de croissance. Il faut notamment assouplir les règles de l’euro. Si nous ne parvenons pas à l’obtenir des Allemands, il faudra imaginer un plan B…
Et encourager les Allemands dans le nucléaire ?
Conserver le nucléaire civil, ce serait leur intérêt. L’annonce de la fermeture de sept centrales a obéi à des considérations essentiellement électoralistes. La bonne voie, c’est le « retrofit », c’est-à-dire la rénovation complète des vieilles centrales. Mais, on ne peut pas faire l’impasse sur l’énergie nucléaire. Les autres sources d’énergie sont plus chères et elles ne sont pas plus sûres. Toutes les autres industries ont fait des morts. La chimie a tué à Toulouse et à Bhompal… et les victimes se comptent par milliers dans les mines de charbon. Le risque est inhérent à l’activité humaine et il ne faut pas céder aux peurs millénaristes. Le principe de précaution n’a rien de scientifique. Il ne dit rien de plus que le proverbe de nos grands-mères : « Deux précautions valent mieux qu’une ». J’y adhère.
Côté économie vous insistez beaucoup sur la réindustrialisation sans parler de l’environnement social comme les retraites.
Le problème des retraites a été très mal posé. On n’a parlé que de l’âge de la retraite alors que la véritable variable c’est le nombre de cotisants qui a baissé de 600 000 entre 2008 et 2010. C’est pour qu’il augmente qu’il faut retrouver la croissance. Et cela passe par la réindustrialisation. Celle-ci permettra aussi de redonner un avenir à notre jeunesse. Dans les années 70, il s’écoulait six mois entre la sortie des études et la première embauche. Le délai actuel est de vingt à trente mois… Je pense à la Picardie. Il y a trente ans, l’industrie y était florissante. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Désindustrialisation et fermetures de sites ne l’ont pas épargnée. L’avenir de notre jeunesse a été laissé en déshérence. Chaque génération vit plus mal que la précédente. Il y a un déclassement générationnel qui finira par aboutir à un déclassement systémique de toute la société. Nous devons reconquérir notre avenir. Il faut reconstituer notre tissu économique et industriel en s’appuyant sur les technologies modernes.
Enfin vous plaidez pour que la gauche se réapproprie les valeurs de l’école républicaine, des valeurs de transmission que vous considérez être celles du vivre ensemble.
L’autorité du maître, la valeur de la connaissance et de l’effort, l’amour du travail bien fait, le civisme, la bonne éducation, tout cela ce ne sont pas des valeurs de droite. A l’époque de Jules Ferry et de Paul Bert, c’étaient des valeurs républicaines. Je crois que cette dérive est liée à l’idéologie libérale-libertaire qui a explosé après mai 68. Elle a contaminé non seulement la gauche mais aussi une partie de la droite. Heureusement, de nombreux élus socialistes et de gauche sont d’accord avec moi lorsque j’évoque la nécessaire réappropriation de ces valeurs républicaines ou lorsque j’affirme qu’une sécurité égale pour tous est un droit républicain qui intéresse d’abord les plus défavorisés.
(1) Jean-Pierre Chevènement était avant-hier à Sup de co Amiens. Son emploi du temps ne prévoit pas actuellement de date en Champagne-Ardenne. (2) En 1983, pour protester contre un tournant libéral du PS, en 1991 en opposition avec la guerre du Golfe et en 2000 au nom de la défense de la République et de ses principes. (3) En économie, revenir à une trajectoire de croissance après avoir encaissé un choc.
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Comme Dominique de Villepin, Jean-Louis Borloo claque la porte de l'UMP pour proposer une alternative
08/04/2011 07:31
Invité jeudi soir de l'émission "A vous de juger" sur France 2, Jean-Louis Borloo a annoncé qu'il allait quitter l'UMP pour créer une nouvelle alliance qui rassemblera les radicaux, les centristes du Nouveau centre et de l'Alliance centriste, la Gauche moderne, des gaullistes sociaux et des écologistes.
Selon l'ancien ministre, cette alliance "a évidemment vocation à avoir un candidat" à la présidentielle pour proposer "une alternative au PS et une alternative à l'UMP".
"La France est une grande cause, donc si mes amis le souhaitent, je suis prêt à l'incarner". Par ces quelques mots, Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, a un peu plus entrouvert la porte vers une possible candidature à l'élection présidentielle en 2012.
"Je suis prêt mais cela se fait collectivement. (...) Je garderai en dernier ressort ma propre décision", a-t-il ajouté, jeudi soir sur France 2, tout en précisant par la suite : "je ne vous ai pas dit que j'étais candidat".
Jean-Louis Borloo a-t-il subi des pressions, notamment de Nicolas Sarkozy, pour ne pas prendre son indépendance ? "Je n'ai subi aucune pression", a-t-il répondu, avant de démentir toute stratégie visant à négocier un poste dans un futur gouvernement ou à "aider" Nicolas Sarkozy à drainer les voix centristes vers l'UMP en vue du second tour de 2012.
Il quitte l'UMP pour créer son parti
Jean-Louis Borloo va créer un nouveau parti pour "organiser l'aile sociale, l'aile humaniste de la majorité", une entité qui rassemblera les centristes du Nouveau centre, les gaullistes sociaux et les écologistes. Le Parti radical était à l'origine un des fondateurs de l'UMP.
"On va organiser cette formation politique avant l'été, évidemment, c'est à l'extérieur de l'UMP et par voie de conséquence, nous allons, je quitte l'UMP", a-t-il ajouté. "Cela sera soumis au congrès du parti radical les 14 et 15 mai. Mais vous pouvez considérer qu'il y a une nouvelle formation, une alliance républicaine", a-t-il annoncé, entouré par plusieurs anciens ministres, dont Thierry Breton, Fadela Amara et Hervé Morin.
"On a évidemment vocation à avoir un candidat" à la présidentielle, a-t-il expliqué, avant de préciser : "cela me paraît tout à fait normal, c'est la vocation (de cette nouvelle alliance, NDLR). Il faut bien qu'elle soit dans ce débat-là. Elle sera une alternative au PS et une alternative à l'UMP".
"L'UMP va avoir du mal à résister à l'alternance"
"L'alternative au PS, l'UMP va avoir du mal à l'être", a poursuivi Jean-Louis Borloo, avant d'ajouter : "je suis assez convaincu que l'UMP va avoir du mal à résister à l'alternance".
Et l'ancien maire de Valenciennes, dans le Nord, de dresser une critique en règle du gouvernement : le rythme de gouvernance ? "Il faut arrêter de faire des réformes à tout bout de champ". Le débat sur l'islam ? "Soyons très prudent avec ces sujets". L'insécurité et l'immigration ? "Ce n'est pas l'essentiel des problèmes français".
2012 en ligne de mire
Interrogé sur ses éventuels concurrents en 2012, M. Borloo a tendu la main à Dominique de Villepin qui a quitté lui aussi l'UMP: "Evidemment, il est le bienvenu Dominique!".
"Nicolas Hulot est quelqu'un que j'estime", a-t-il ajouté. Quant au président du MoDem, François Bayrou, il a jugé que "son problème, c'(était) d'avoir laissé se disperser sa famille politique". Mais, a-t-il ajouté, "on a besoin évidemment de lui et puis, on cheminera ensemble, on verra bien"
Questionné sur les candidats socialistes qu'il pourrait affronter en 2012, il a répondu: "Si c'est Martine Aubry, ce sera un derby du Nord, si c'est François Hollande, ce sera Intervilles entre Valenciennes et Tulle!".
Sources: Europe 1 et Agence France Presse
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/04/08/1860-comme-dominique-de-villepin-jean-louis-borloo-claque-la-porte-de-l-ump-pour-proposer-une-alternative
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Face à la crise, le diplôme et l'apprentissage sont des atouts
07/04/2011 17:03
En 2007, 739 000 jeunes ont mis un terme à leurs études… avec ou sans diplôme. Les chercheurs du Centre d’Etudes et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ) ont passé à la loupe les premiers pas dans la vie active de 25 000 d’entre eux. Conclusion : face à un marché du travail bouleversé par la crise économique, avoir un diplôme reste bien utile !
Comme tous les quatre ans, le Centre d’Etudes et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ) publie sa grande enquête « Générations ». Une analyse précise et détaillée de l’insertion professionnelle des jeunes. Cette année, il s’agit des premiers pas dans la vie active de ceux qui ont mis un terme à leurs études en 2007. Soit quelques mois avant que le marché de l’emploi soit bouleversé par la crise financière…
A la lecture de cette enquête, on comprend très vite qu’avoir un diplôme, n’importe lequel, est un atout important. Que l’on soit détenteur d’un CAP ou un Doctorat, on a beaucoup plus de chance de trouver un travail que si l’on n’a aucune qualification. Certes, l’insertion professionnelle des diplômés accuse les conséquences de la crise : trois ans après l’obtention du titre, 18% d’entre eux pointent toujours à Pôle Emploi, soit 4% de plus qu’en 2004. Mais c’est chez les non diplômés, soit un jeune sur six, que les revers de croissance ont fait le plus de dégâts. Trois ans après leur sortie du système éducatif, 32% d’entre eux n’ont toujours pas trouvé de boulot : par rapport à 2004, la hausse est de 7 points !
Et ce sont les sur-diplômés qui tirent le mieux leur épingle du jeu. Une lapalissade ? Pas forcément. Ces derniers mois, le discours sur l’inefficacité des cursus universitaires s’est fait entendre avec tellement de force, qu’on avait presque fini par croire qu’il valait mieux se lancer sur le marché du travail sans aucun titre qu’avec un master de Lettres classique. Et bien c’est faux. Trois ans après l’obtention d’un master 1 ou 2, le taux de chômage ne dépasse pas les 15%. C’est, certes, deux points de moins qu’il y a 4 ans, mais c’est quand même nettement mieux que les autres ! En revanche, l’étude du CEREQ ne dit pas si leurs emplois correspondent effectivement à leurs cursus…ou s’ils ont piqué un job qui aurait du revenir à quelqu’un de moins qualifié ! Ce qui a son importance : on ne se lance pas dans un Mastère de psychologie pour tenir une caisse à Monop!
Autres vainqueurs de la course à l’emploi : les apprentis. En 2007, ils étaient 125 000 à chercher un boulot, soit 17 % de leur génération. Ils se sont mieux insérés que leurs homologues issus de formations dispensés par la voie scolaire. Ainsi, les détenteurs de BEP en apprentissage ont un taux d’emploi flirtant avec les 65% quand celui de ceux qui l’ont obtenu à l’école ne dépasse pas les 55%. Considéré par les employeurs comme une expérience professionnelle, qualité faisant généralement défaut aux jeunes, l’apprentissage apparaît comme une plus-value. Et pas seulement en matière de vitesse d’accès au premier job. Il influence également les conditions d’entrée dans la vie professionnelle. Ainsi, ils sont plus souvent directement engagés en CDI. Trois ans après la validation de leur BEP en apprentissage, 70% d’entre eux ont un contrat à durée indéterminée. Un taux qui tombe à 61 % pour ceux qui ont obtenu un BEP par la voie purement scolaire.
Plutôt que de se ruer sur les palmarès des formations, dont les méthodes de recueil de données sont souvent sujettes à caution, les familles devraient plutôt se pencher sur l’enquête du CEREQ, riche en enseignements sur les filières les plus performantes.
Anna Topaloff - Marianne
L’enquête « Génération 2007-2010 » est disponible dans son intégralité sur : www.cereq.fr
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