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Vers des émeutes de la faim en Hongrie ?
07/04/2011 16:58
Pour Corentin Léotard (1), l’augmentation de la pauvreté liée à la crise économique et au plan d’austérité mis en place par le gouvernement conservateur de Viktor Orbán a fait dangereusement croître les tensions interethniques en Hongrie, attisées par le parti d’extrême-droite Jobbik et ses milices d’ « autodéfense ».
Nous n’avons rien à manger, nos enfants ont faim », se plaignent régulièrement des mères de famille auprès de Zoltán Notár, le représentant de la minorité rom du département de Borsod-Abaúj-Zemplén. Dans son petit village d’Igrici, situé à quelques kilomètres au Sud de la ville de Miskolc, il est l’initiateur d’un projet agricole local cité en exemple à l’étranger et qui emploie plusieurs dizaines de personnes : une exploitation sur 7 hectares de concombres, de tomates et de paprika. Dans cette région du Nord-est, la plus pauvre de Hongrie, « le risque d’émeutes est très grand. Cela pourrait arriver d’un jour à l’autre car les gens crèvent de faim », redoute-t-il. Figure locale très populaire, il menace de faire manifester 10.000 Roms de la région devant le parlement à Budapest, pour protester contre le manque de soutien financier de l’Etat à une extension de son projet aux dizaines de villages alentours, pressés d’imiter le « miracle » d’Igrici qui permet aux Roms de vivre dignement.
Dans l’ensemble du pays, les plus pauvres – Roms pour beaucoup d’entre eux - vivent dans une totale insécurité alimentaire. Selon des statistiques très difficiles à établir, entre cent et deux cent mille personnes doivent faire face à la faim au quotidien. Cette année, la banque alimentaire hongroise - qui distribue des aliments de première nécessité comme de la farine, du sucre, des pâtes - prévoit de porter assistance à 650.000 personnes, soit 30% de plus que l’année dernière. L’une de ses employées, Veronika Szecsödi, constate « une nette aggravation de la situation depuis le début de la crise économique. Ce sont surtout les familles nombreuses des zones rurales reculées qui reçoivent l’aide alimentaire, mais de plus en plus de foyers "normaux" où le couple travaille y ont recours ». Le plan de rigueur économique qui doit entrer en vigueur au début de l’été avec pour but affiché de rembourser la dette de l’Etat - l’une des plus importantes de l’UE - prévoit une réduction importante de l’aide sociale. Notamment une baisse des allocations chômage et de l’aide aux collectivités locales, alors que celles-ci ne peuvent plus venir en aide à leur population et sont surendettées à un point tel qu’elles sont contraintes de choisir entre chauffer leur école et payer leurs instituteurs. L’Etat a d’ores et et déjà réduit de moitié les fonds alloués au programme de travail public qui permettait aux municipalités d’employer ses habitants pour de menus travaux d’entretiens, seule possibilité d’emploi, mais qui avait donné lieu à beaucoup de malversations et de corruption locales. Les partis d’opposition de gauche dénoncent une politique « anti-pauvres » et pour l’activiste rom indépendant Béla Radics « Cette politique risque de créer une catastrophe sociale ». Dans certaines régions, la quasi-totalité de la population est sans-emploi et condamnée à survivre avec une maigre allocation de 28.500 forint (100 euros) et même avec le salaire minimum avoisinant 70.000 Forint (moins de 300 euros) il est de plus en plus difficile de vivre dignement car les prix de l’énergie et de l’alimentation ont connu une sévère inflation.
Le spectre d’affrontements interethniques
La situation sécuritaire est particulièrement critique car le fossé n’a cessé de se creuser ces dernières années entre Roms et non-Roms, sur fond de difficultés économiques et de hausse de la délinquance. Le parti d’extrême-droite Jobbik [« Le mouvement pour une meilleure Hongrie »] a réalisé une énorme percée aux élections législatives en 2010 avec 17% des voix, en faisant campagne contre la « criminalité tsigane ». Les milices qu’il chapeaute, des associations citoyennes d’« autodéfense », s’établissent dans les zones rurales pour y restaurer l’« ordre », comme elles l’ont fait ces derniers jours dans les villages de Gyöngyöspata puis Hejöszalonta. Elles peuvent compter sur le soutien d’une partie importante des populations locales qui ont tourné le dos au parti socialiste pour embrasser la cause de l’extrême-droite lors des dernières élections, elles qui souffrent aussi des restrictions et se sentent abandonnées par l’Etat. Le député de Jobbik, Marton Gyöngyösi, ne nie pas qu’il s’agisse pour son parti de coups médiatiques destinés à récupérer son électorat, asséché par la politique nationaliste du parti conservateur Fidesz. Il l’affirme, « avec le Fidesz – qu’il accuse de laxisme sur la question des Roms -, ce sont nos idées qui sont au pouvoir, mais pas nos solutions" et prévient que ces actions sont amenées à se reproduire car elles s’inscrivent dans "une stratégie destinée à contourner la faible représentation de l’extrême-droite dans les médias publics ». Le scénario d’une émeute locale générée par la faim et la misère - comme cela s’est produit en Slovaquie en 2004 -, réprimée par les milices de Jobbik est de plus en plus redouté. Ce pourrait être l’étincelle qui embrase toute une région et « la question est de savoir si l’Etat aurait la volonté de réagir en cas de violence, mais encore plus s’il en aurait la capacité », s’interroge Zita Herman, conseillère économique du parti parlementaire libéral-écologiste Lehét Más a Politika (Une autre politique est possible). Zoltán Notár sait que l’ombre de ces milices plane sur la population rom, prêtes à exploiter le moindre fait divers à l’encontre des communautés isolées dans les espaces ruraux. Le risque de dérapage est grand. Si un Tsigane venait à tuer un de leurs membres, un « gárdistá » ? « Un jour cela arrivera et ce sera la guerre civile. J’espère ne pas être là. » Dans les villages reculés la coexistence est particulièrement difficile entre Roms et non-Roms. Les jeunes les ont désertés pour faire des études ou chercher du travail et il ne reste plus que des personnes âgées qui supportent mal cette cohabitation. Le weekend dernier, dans la petite commune de Hejöszalonta, située à quelques 170 km à l’Est de la capitale, Jobbik a organisé un meeting et une retraite au flambeau en réaction à l’assassinat d’une femme quelques jours plus tôt. « Je la connaissais car elle venait m’acheter du lait tous les trois jours. Ils l’ont tué pour prendre sa maison. Ce n’est pas le seul cas ici, mais la police ne fait rien. Tout le monde dans la ville est terrorisé et harcelé par les Tsiganes qui essaient de faire fuir les gens pour racheter leurs maisons pour une bouchée de pain. Moi, je mourrai s’il le faut, mais je ne partirai pas », s’indigne une habitante, en marge de la manifestation. János Farkas, le représentant municipal des Roms de Gyöngyöspata - que la milice « Pour un plus bel avenir » (« Szebb jövöért ») a occupé pendant plusieurs jours au mois de mars -, concède qu’« en général ce sont quelques familles qui posent problème », mais dénonce le fait que « l’extrême-droite désigne les Roms comme des criminels de manière collective ». Zoltán Notár, le représentant des Roms du Nord-est en est convaincu : « Ce gouvernement qui affame et saigne les gens a pour but de pousser les Roms à quitter le pays. Même la Constitution [qui doit être approuvée dans les jours prochains] omet de nous mentionner. Nous n’existons plus dans ce pays ». Il attend de l’Union européenne qu’elle menace la Hongrie de lui couper ses subventions pour la contraindre à agir. Depuis son bureau de Budapest avec vue sur le parlement, Rita Izsák, chef de cabinet du ministre chargé de la cohésion sociale et elle-même issue de la minorité rom, est tout à fait consciente que « la situation peut exploser à tout moment ». Elle explique que « l’intégration des Roms est très impopulaire en Europe et est risquée politiquement car c’est une question sensible et les résultats des programmes mis en place par son gouvernement - de lutte contre la pauvreté infantile et pour le logement notamment - ne peuvent apparaître que sur le long terme ». Selon elle, les divisions au sein de la minorité rom sont aussi un frein à leur intégration, mais elle veut rester optimiste alors que la Hongrie présidente de l’Union européenne a inscrit l’intégration des Roms parmi ses priorités : « nous sommes à un moment historique car tous les acteurs sont mobilisés ».
Corentin Léotard
(1) Corentin Léotard est co-rédacteur en chef du web-journal basé à Budapest, www.hu-lala.org
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Le crime économique de la BCE
07/04/2011 16:50
Aujourd’hui, comme anticipé par les marchés, la Banque Centrale Européenne a augmenté son taux d’intérêt directeur de 0.25%, alors que la Fed maintient toujours le sien au plus bas. S’il existait une notion de « crime économique », nul doute qu’il pourrait s’appliquer à la politique menée par Jean-Claude Trichet.
Après avoir massacré l’économie Française par des taux d’intérêt extrêmement élevés au début des années 1990, envoyant des centaines de milliers de Français au chômage, Jean-Claude Trichet persiste dans une politique monétariste délétère qui asphyxie une économie européenne qui n’en a pas besoin.
D’un côté, aux Etats-Unis, la reprise se dessine, avec une croissance de près de 3% en 2010 et plus de 3% prévus en 2011, et le chômage qui baisse progressivement. Pourtant, la Fed maintient ses taux au plus bas pour éviter une rechute et solidifier le redémarrage de l’économie étasunienne. De l’autre, en Europe, après une récession encore plus forte, une reprise très timide et très incertaine, alors que le chômage tarde à baisser, la BCE monte déjà les taux.
Le prétexte est l’augmentation de l’inflation dans la zone euro, qui a dépassé le cap des 2%. La BCE répète l’erreur de juillet 2008. Alors que la Fed avait déjà baissé ses taux de trois points, elle avait augmenté son taux directeur d’un quart de point pour lutter contre une inflation déjà provoquée par la hausse du prix des matières premières.
Pourtant, non seulement cette inflation est temporaire, mais en plus une hausse des taux européens n’y changera rien, comme à l’été 2008. Les phénomènes en jeu ne dépendent pas des choix de la BCE. En effet, il n’y aucun risque de dérapage inflationniste du fait de la persistance d’un chômage de masse en Europe qui empêche toute course entre les salaires et le prix des produits.
En revanche, cette hausse des taux fait progresser le cours de l’euro, ce qui va encore pénaliser nos entreprises exportatrices, comme l’illustre notre déficit commercial pour le mois de février. Cette surévaluation de la monnaie unique est une calamité pour nos industriels, comme le soulignait Louis Gallois, patron d’Airbus en 2008. Résultat, cette hausse du taux directeur va ajouter à la hausse de l’inflation, qui réduit le pouvoir d’achat des ménages, un ralentissement de l’économie, qui n’en avait pas besoin.
Tous les jours, nous constatons davantage à quel point la monnaie unique est une monstruosité économique. Comme de plus en plus d’économistes le notent, les plans de sauvetage de l’euro enfoncent les pays prétendument sauvés dans une impasse où l’austérité pourrait « tuer le malade » comme même le Monde le rapporte. Et à cela, Jean-Claude Trichet rajoute une politique monétaire absurde.
La seule solution aujourd’hui, pour la Grèce, l’Irlande et le Portugal, comme la France est une transformation de l’euro en monnaie commune et un retour à des monnaies nationales dont les parités seraient ajustées aux réalités économiques nationales trop disparates de la zone euro. Ainsi, nous sortirions de l’impasse économique dans laquelle l’euro nous a mis et de la grande régression sociale qu’il provoque.
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Zadig et Voltaire République
07/04/2011 14:09
Voltaire République ne pouvait pas ne pas remercier le secrétaire d'État Frédéric Lefebvre pour la promotion qu'il lui fait dans cette période à la télévision et sur l'Internet. Bien involontairement, nous sommes les bénéficiaires collatéraux des lectures prétendument passées du sous ministre, comme nous le fûmes à l'époque des péripéties de la Halde de Louis Schweitzer, de Ronsard.
Aussi, grâce à ce ramdam, nous avons délibéré et affecté un personnage de l'œuvre de Voltaire, Zadig et à l'unanimité avons attribué celui d'Orcan à notre ineffable Frédéric Lefebvre.
Rappelons que le personnage (celui de la pièce), un jeune noble très imbu de ses privilèges, est le premier instrument du malheur de Zadig. La fiancée de celui-ci étant le plus beau parti de Babylone, il estime qu'il lui revient de droit et tente de la faire enlever. Plus tard, avec la même désinvolture, il séduit également la femme du pêcheur.
Tout personnage etc.…
Nous nous permettons également de sélectionner une bibliothèque idéale, ainsi qu'une vidéothèque, sans omettre une petite disco.
Mémoires de Guerlain. Charles de Gaulle
Les Dim commandements. Moïse.
L'amant de lady Chatterley Davidson. David Herbert Lawrence.
Le silence de la mère Denis. Vercors.
Vittel se barre. Sissi impératrice. Ernst Marischka.
La gloire de mon père Dodu. Marcel Pagnol.
Gillette Blas. Lesage.
101 coups de Canon. Henry Troyat.
Guerre et Paic. Léon Tolstoï.
Oncle Vania pocket. Tchekov.
Les lettres de Jean Moulin. Alphonse Daudet.
La genèse d'une vertèbre. Goethe.
Les visiteurs de France soir. Marcel Carné.
Ainsi parlait Zarathustra. Richard Lévi-Strauss.
Puisque Zadig et/ou Voltaire semble servir de cale à la table de nuit du ministre, nous lui conseillons, comme le fit Candide d'aller cultiver son jardin ; ainsi culture et agriculture seraient les deux mamelles de Frédéric Lefebvre.
Voltaire République
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Prolophobie à tous les étages
07/04/2011 14:00
A la télé, au gouvernement et dans l’opposition, prolo rime avec salaud.
La prolophobie, décrite par Brustier et Huelin dans « Voyage au bout de la droite », semble bien devenue un sport très prisé dans certains milieux. Chez Taddéi hier soir, par exemple, on a vu Thierry Lévy d’une agressivité absolument saisissante s’indigner contre la demande de sécurité formulée par de nombreux français, quand bien même son interlocutrice lui faisait remarquer qu’elle émanait des classes les plus pauvres de notre pays. Jean-Michel Ribes venait à la rescousse de l’avocat en signalant qu’il ne sentait pas cette demande, habitant lui-même dans un quartier populaire. Pas étonnant qu’il ait davantage de mal à la sentir qu’un habitant de Noisy-le-Sec, le quartier auquel il faisait allusion, Belleville-Ménilmontant, propose aujourd’hui les loyers parmi les plus onéreux de Paris. Quant au prix du mètre carré à l’achat, il se situe autour des huit-mille euros, c’est dire si le prolo a été expulsé -puis dispersé façon puzzle-depuis longtemps du voisinage du créateur de Palace et que son témoignage pouvait faire sourire.
Cette prolophobie ne concerne évidemment pas que les questions de sécurité, d’immigration ou de laïcité. Patrick Buisson, qui lui aussi a repris le concept de prolophobie, semble bien frappé d’hémiplégie lorsqu’il liste les solutions qu’il préconise afin de faire revenir au Président les classes populaires qui l’ont lâché lors des derniers scrutins, en s’abstenant massivement ou en votant pour les candidats estampillés Marine Le Pen. L’ordonnance ne répond qu’à ces thématiques. Elle n’évoque pas la désindustrialisation, les délocalisations, la croissance atone, la cherté du transport, des produits alimentaires ou du logement, autant de thèmes qui préoccupent autant voire davantage les milieux populaires en question. Ne prenant pas particulièrement les conseillers du Président pour des imbéciles, j’ai tendance à croire que Monsieur Buisson n’ignore rien de cela et qu’il est contraint de faire l’impasse puisqu’il est entendu que Nicolas Sarkozy n’est pas décidé à passer à une phase de démondialisation préconisée par les uns et/ou de sortie du carcan euro-monétaire réclamée par les autres. Du coup, c’est bien les classes populaires et moyennes qui pourraient alors avoir tendance à penser que c’est bien Patrick Buisson qui les croit peuplées d’imbéciles. C’est bien beau de dénoncer la prolophobie mais encore ne faut-il pas y tomber soit même.
Et s’il n’y avait que Lévy, Ribes et Buisson ! Voilà donc que notre ministre de l’écologie, dans le cadre du Grenelle vert, souhaite, en partenariat avec les collectivités locales, interdire dans huit villes la circulation aux véhicules à moteur mis en circulation il y a plus de douze ans . Parmi ces communes, Clermont-Ferrand mais aussi et surtout Paris et Saint-Denis. Imaginez un salarié endetté et habitant loin de Paris (ou de la Plaine Saint-Denis) où il travaille. Les transports en commun sont longs et ne lui donnent pas la garantie d’arriver à l’heure au bureau. Alors il prend sa vieille bagnole qu’il n’a pas pu renouveler parce que son endettement dépasserait le tiers de son revenu. Grâce à Borloo, NKM et Hulot, il fait comment ? Il se démerde. Salaud de pollueur ! Salaud de pauvre !
On pouvait attendre des pontes de la rue de Solférino un soutien. Ainsi Claude Bartolone était invité à Europe1 et la question lui fut posée. N’est-il pas aussi président du Conseil Général de Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France là où les vieilles bagnoles concernées par la mesure gouvernementale constituent la plus grande partie du parc ? Que croyez-vous qu’il répondit, ainsi interpellé ? Qu’il crie au scandale ! Nenni ! Certes, il signifié le fait que le 9-3 manquait cruellement de transports en commun et que cela pouvait être ressenti comme injuste mais, relancé par Nicolas Poincaré, il ne s’est pas dit scandalisé par la mesure, qualifiée au passage de « signal » et de « symbole ». Prolos de Seine-Saint-Denis, vous voilà défendus énergiquement ! Mon petit doigt me dit que beaucoup d’entre eux auraient sans doute préféré qu’il s’indignât contre NKM que contre Guéant et Copé.
Une présidentielle à 50 % de participation, ça vous dit ?
David Desgouilles
http://blog.causeur.fr/antidote/prolophobie-a-tous-les-etages,002042
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UMP : la tentation du « service du travail obligatoire » pour les chômeurs ?
07/04/2011 13:49
Social, vous avez dit social ? Un député UMP vient de déposer une proposition de loi qui obligerait les chômeurs indemnisés et les titulaires de minima sociaux à travailler gratuitement 20 heures par semaines !
Décidément, on n'est jamais déçu avec les élus de l'UMP ! En effet, ayant compris l'inquiétude des français en termes d'emploi et de chômage, et des chiffres du chômage de longue durée, le député UMP Pierre Lang vient de proposer comme réponse de : « (...) demander aux chômeurs indemnisés depuis plus de six mois et aux bénéficiaires du revenu de solidarité active d’effectuer des travaux d’intérêt général (...) »
Outre que cette proposition a petit goût de STO local, il est étonnant de constater que le député Pierre Lang ne sache pas ce qu'est un chômeur de longue durée !
En effet, sa proposition indique une durée de 6 mois de chômage, alors que l'INSEE définit qu'un : « chômeur de longue durée est un actif au chômage depuis plus d'un an »
La proposition de notre « croisé " contre « l'inactivité mère de tous le vices » est disponible sur le site de l'Assemblée Nationale.
Nous vous en donnons ci-dessous de larges extraits (...) « Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 30 mars 2011.
PROPOSITION DE LOI : visant à demander aux chômeurs indemnisés depuis plus de six mois et aux bénéficiaires du revenu de solidarité active d’effectuer des travaux d’intérêt général (...)
Alors que la reprise économique demeure fragile dans notre pays, le chômage de longue durée est un problème extrêmement préoccupant. L’absence de travail conduit en effet à une désocialisation progressive, et à une perte d’employabilité du chômeur de longue durée.
L’idée de permettre à des personnes privées d’emploi de participer à des travaux d’intérêt général a déjà été proposée en Angleterre, par le gouvernement de centre-droit de David Cameron. Cette piste peut aussi s’avérer intéressante en France, où le chômage de longue durée est un phénomène persistant.
Il s’agit de favoriser le retour à l’emploi en demandant aux chômeurs indemnisés depuis plus de six mois, et aux bénéficiaires du revenu de solidarité active, de réaliser 20 heures de travail par semaine au service des collectivités locales (mairies, intercommunalités…), mais aussi des hôpitaux, maisons de retraite, ou de grands établissements publics tels que l’Office national des forêts.
Ces personnes au chômage depuis plus de six mois ou bénéficiaires du revenu de solidarité active pourraient ainsi apporter une contribution au service de la société, en contrepartie des allocations ou des aides perçues, afin d’aider à des tâches d’intérêt général : débroussaillage, entretien des forêts, chemins ou espaces publics…
Le but de cette mesure est d’éviter toute exclusion prolongée du monde du travail, qui conduit à la perte des repères, des habitudes et du contact professionnel avec autrui. Aider les personnes privées d’emploi à retrouver le chemin du monde du travail, tout en rendant service à la collectivité, tel est l’enjeu de la présente proposition de loi (...) »
En fin de compte, Pierre Lang propose que les emplois verts dont vous parlait Slovar : « débroussaillage, entretien des forêts, chemins ou espaces publics ... » soient occupés gracieusement par des chômeurs et des titulaires des minima sociaux ! De plus quel bonheur pour l'état et les collectivités locales de ... se faire offrir des salariés aux frais de l'UNEDIC !
Car, ce n'est pas l'état qui verse les indemnités de chômage qui sont issues des cotisations des salariés et des employeurs ! Alors de quel droit le législateur pourrait il imposer ce Service du Travail Obligatoire, new look, aux chômeurs ?
Ce député est isolé, diront certains !
Tout d'abord, il faudra voir combien de députés de la majorité voteront cette proposition
Pas certain, si on se replonge dans la lecture des déclarations de Benoist Apparu en novembre 2010 ( Voir article de Pauline Baron dans Marianne2 ) Néanmoins, l'affirme le blog Les dessous du Social : (...) Cette mesure n'a toutefois pas l'ombre d'une chance de passer (...) Xavier Bertrand y étant totalement opposé !
Notre ministre a en effet des solutions « novatrices » sous le pied pour faire diminuer le chômage indique L'Express: « (...) les emplois qui manquent, Xavier Bertrand va les créer, en utilisant massivement les contrats aidés. Une recette que la droite boude, car contraire au dogme libéral, mais qu'elle pratique parce qu'elle est bien commode pour faire baisser les mauvais chiffres (...) Et l'Express d'ajouter : « (...) beaucoup s'interrogent sur l'efficacité à moyen terme du recours massif aux contrats aidés. En particulier lorsqu'ils sont utilisés par le secteur public ou parapublic (...) » ce que ne manqueront certainement pas de faire le gouvernement et les élus de sa majorité afin de proposer des chiffres « présentables » avant les élections de 2012 !
Ce qui signifierait qu'utiliser les « vieilles recettes archaïques socialistes » des emplois jeunes, dénoncées par l'UMP pourraient bien être utile, pour éviter aux parlementaires de l'UMP de découvrir le chômage de longue durée ... après avoir perdu les élections !
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