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Dominique de Villepin à la presse suisse allemande: "Le monde a beson de la France"
07/04/2011 12:47
Interview de Dominique de Villepin à la presse allemande...
Première partie: le rôle de la France en Lybie.
Monsieur de Villepin, la France a donné l’impulsion à la communeauté internationale en Lybie. Était-ce juste ?
L’initiative était valable. Elle est juste aussi longtemps qu’elle se meut dans le cadre de la résolution de l’ONU. Le but avoué de « 1973 » est bien de protéger les civils. Cela doit rester absolu.
Mais maintenant, il apparaît que l’intervention sort largement du but fixé.
Précisément, c’est le problème. Plusieurs puissances tiennent pour déplacé d’envoyer d’une manière ou d’une autre des troupes au sol en Lybie. Ou alors elles jouent avec l’idée d’équiper les rebelles. Donc nous ne devons pas intervenir directement dans le conflit politique lybien.
Mais alors Kadhafi est vainqueur à la fin.
Dans tous les cas nous devons chercher par tous les moyens possibles politiques et diplomatiques à relayer l’action des militaires. Les premières démarches de l’ONU devaient servir à cela : les actions sur les affaires et les finances, le gel des biens du col. Kadhafi et des siens, et la procédure instruite de la cour internationale à La Haie. Ce sont tous des éléments d’une stratégie avec laquelle on peut placer le régime lybien sous pression diplomatique.
Kadhafi peut bien contourner cette pression, ce qu’il a prouvé durant des décennies.
Voyez-vous, ce que nous entreprenons aujourd’hui en Lybie doit aussi être possible plus tard dans d’autres pays. C’est pourquoi il est important que les règles soient respectées , que l’Occident ne mine pas lui-même sa propre légitimité. Alors il perd de même l’appui de ces institutions sur lesquelles il devrait compter : l’Union Africaine et la Ligue Arabe.
L'occident ne doit-il pas provoquer un changement des règles par son intervention – même en secret?
Non, les Etats sont souverains. Le peuple libyen doit pouvoir décider lui-même de son destin. Cela doit rester sa révolution. Nous devons uniquement aider les libyens, en les protégeant des abus de la supériorité militaire de Ghadhafi.
Etait-ce correct d'envoyer l'OTAN?
Non, c'était le mauvais signal. J'étais depuis le début contre. L'OTAN a mauvaise réputation dans le monde arabe et en Afrique. Le danger est grand, que l'action placée sous son égide soit ressentie négativement et génère le rejet. A présent nous devons nous assurer que la conduite politique des opérations reste au possible multilatérale.
Comment agit l'Union Européenne dans ce dossier?
Nous avons ici une nouvelle fois vu les limites de l'Europe politique – ainsi que les limites des ambitions communes de porter plainte pour la défense. A la fin, il ne reste que l'axe franco-britannique qui de surcroît, a été construit de façon strictement bilatéral. C'est regrettable, mais pas surprenant: cela démontre que la France a peu atteint, avec son engagement pour plus de convergence.
Nicolas Sarkozy n'a t-il pas brusqué beaucoup de gens au travers son annonce, notamment les Allemands?
Bien sûr, la forme était maladroite, un peu dilletante. Tel qu'il a reconnu l'opposition libyenne sur les marches de l'Elysée, sans en avoir informé les partenaires, n'est pas très usuel. Je me demande aussi, si le conseil de transition libyen, tel qu'il est composé actuellement, représente effectivement le peuple libyen. Cependant, en plein milieu d'une crise, au coeur d'une manoeuvre, il est difficile de respecter tous les esprits et de ne taper sur la tête de personne.
Est-ce que le solo de Sarkozy était un acte de force?
Peut-être, mais tout à fait dans notre tradition. Le monde a eu depuis 1996 assez de temps, pour s'adpater à la France – à sa voix singulière et à son rôle spécial dans le concert du monde. Tant que la France se tenait éloignée de l'OTAN (entre 1996 et 2009, ndlr), nous avions toujours la possibilité, parfois d'intervenir, parfois d'en rester éloigné, parfois de construire une alliance. Mais maintenant, nous arrivons tout de suite dans un gros tourbillon, tel qu'il en est en Libye, qui à la fin, nous englouti. Je regrette, qu'avec notre adhésion à l'OTAN, nous ayons perdu notre originalité.
A suivre...
Source: Tages Anzeiger
Remerciements à Marine et Françoise pour la traduction...
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/04/07/1859-dominique-de-villepin-a-la-presse-suisse-allemande-le-monde-a-besoin-de-la-france
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Forts, faibles et flous : le projet du PS en trois points
07/04/2011 08:15
Martine Aubry aurait aimé qu’il s’appelle « L’avenir aime la France ». Finalement, cet intitulé n’a pas été retenu. Le projet socialiste pour 2012 s’appellera « Le changement ». Un titre sobre, mais efficace ? C’est là toute la question. Petit tour d’horizon non-exhaustif de ce projet en trois points : les points forts, les faibles et les flous.
LES POINTS FORTS :
300 000 emplois d’avenir. C’est, avec les 10 000 recrutements dans la sécurité (voir ci-dessous) la seule promesse chiffrée du programme. Elle rappelle évidemment les « emplois jeunes » de Lionel Jospin en 1997. Pour une bonne raison : les socialistes font l’analyse que le premier facteur de la crise des classes moyennes se situe dans les difficultés d’insertion des jeunes dans la vie professionnelle, comme il y a quatorze ans; 660 000 moins de 25 ans sont inscrits à Pôle emploi. En embaucher un sur cinq dès 2012 pour cinq ans modifierait le comportement des entreprises, qui seraient alors poussées à présenter enfin aux jeunes diplômés des emplois en CDI à plein temps.
Par ailleurs 300 000 emplois, financés par la suppression de l’aide fiscale aux heures supplémentaires, apporteraient un surplus de 0,5% à la croissance. « Ce n’est pas la croissance qui crée l’emploi, mais l’emploi qui génère la croissance », explique le patron du Conseil d’analyse économique du PS, Pierre-Alain Muet. Certes, mais le risque des emplois d’avenir, c’est de provoquer le déclassement des jeunes diplômés dans des jobs plus proches de la voie de garage que du tremplin.
La fiscalité plus progressive. Depuis le temps que les socialistes en parlent, ils vont peut-être arriver à établir l’impôt citoyen. A savoir la fusion de l’impôts sur le revenu des personnes physiques avec la Contribution sociale généralisée. L’idée avait déjà été adoptée en 2005 lors du congrès du Mans, puis mise en veilleuse par la candidate Ségolène Royal. Elle ressort cinq ans plus tard, renforcé par les thèses du livre Pour une révolution fiscale de Thomas Piketty et Emmanuel Saez. La véritable révolution de « l’impôt citoyen », sera de le rendre progressif comme l’IRPP, mais assis sur quasiment tous les revenus, comme la CSG. Adieu donc les prélèvements libératoires favorables aux revenus de l’épargne. Cet impôt devrait donc être doublement redistributif : des épargnants vers les travailleurs d’une part, et des riches vers les pauvres d’autre part. A quel niveau ? Pour le moment c’est encore un mystère puisqu’on ne connaît pas les taux de ce futur impôt. Sans doute les candidats à la primaire socialiste nous indiqueront-ils leurs intentions ?
L’Europe protectionniste. C’est sans doute une des évolutions les plus fortes du Parti socialiste, qui affirme pour la première fois dans un programme la nécessité de « protéger les intérêts de l’Europe, de ses savoir-faire et de des salariés dans la mondialisation », et propose « d’augmenter les droits de douanes sur les produits provenant de pays ne respectant pas les normes sociales et environnementales ». Si l’on ajoute l’idée, plus commune, de l’emprunt européen pour l’investissement dans les infrastructures, les socialistes affichent enfin une attitude exigeante envers l’Europe. Reste une interrogation : et si les partenaires de la France refusent de suivre ce chemin, que ferait un gouvernement de gauche ? Hélas, seul Arnaud Montebourg répond qu’il faudrait être capable de passer outre.
L'immigration plus transparente. Changement notable et appréciable de philosophie de la part du PS en matière d’immigration qui a décidé de ne plus se contenter de prendre le sujet par le seul prisme humanitaire, mais d’aborder aussi cette question d’un point de vue économique. Les socialistes, dont la politique d'immigration était, on l'a oublié, plus restrictive entre 1997 et 2002, que celle des gouvernements Fillon, expliquent ainsi que « l’objectif d’une politique d’immigration maîtrisée et concertée avec nos partenaires européens mais aussi avec les pays d’origine, et les moyens d’y parvenir, seront débattus par le Parlement et feront l’objet d’une loi de programmation et d’orientation destinée à bâtir un consensus républicain. » En clair, tous les trois ans, après discussions avec les partenaires sociaux, les territoires et des universitaires, une loi de programmation et d’orientation pourrait décider du nombre de personnes que la France pourrait accueillir et dans quels secteurs économiques. Selon Sandrine Mazetier, secrétaire nationale à l’immigration au PS, la logique est simple : « Des flux migratoires réguliers permettent d’assécher le travail irrégulier ». Et, effet domino oblige, d’amoindrir la concurrence entre travailleurs réguliers et irréguliers. Cette loi de programmation et d’orientation aura un autre mérite : le débat sur cette question sensible qu’est l’immigration sera enfin public et ne restera pas confiné dans les locaux de la Place Beauvau. Bémol : 45% des migrants (ceux qui bénéficient du droit d’asile et du regroupement familial) pourraient être écarté de ce débat public.
La sécurité n'est plus niée. Autre changement remarquable : le rapport du PS à la sécurité. Les socialistes ont décidé de faire de ce sujet-là — qui l’eut cru — une de leurs priorités. Du pur affichage ? En tout cas, le Parti socialiste a visiblement envie d’envoyer un message aux Français puisque les seuls créations de postes annoncés dans le projet le sont dans les rangs des forces de l’ordre : « Au cours de la mandature, nous créerons 10 000 postes de gendarmes et policiers dont un millier dès 2012. » L’été dernier encore, Jean-Jacques Urvoas, le secrétaire national à l’immigration n’en espérait pas tant. Dans les colonnes de Marianne, il regrettait que Nicolas Sarkozy ait, lui, « supprimé 10 000 postes de gendarmes, de policiers en quatre ans ». Mais face à la « paupérisation financière » de l’Etat, il imaginait devoir s’appuyer sur les effectifs restants et se voyez déjà obliger de les « redistribuer » plus efficacement sur le territoire, en les concentrant notamment sur « les 20% de départements qui concentrent 60 % de la délinquance ». Les choses avancent donc au PS. Reste à voir si la mise en pratique sera à la hauteur du discours…
Vers un bouclier rural ? En demandant aux « jeunes médecins libéraux d’exercer en début de carrière dans les zones qui manquent de praticiens », notamment dans les territoires ruraux et les banlieues, Martine Aubry sait que « ça va un peu rouspéter ». « Mais on ne fait pas de politique sans bousculer certains meubles », ajoute-t-elle à très juste titre. Car voilà une riche idée. En tout cas le genre d’idées innovantes et volontaristes que l’on aurait aimé voir plus nombreuses dans le projet socialiste pour 2012. Certes, cette idée n’est pas neuve. Laurent Fabius la portait lors des primaires du parti en 2006. On comprend donc aisément comment elle a fini par revoir le jour puisque c’est un fabiusien, Guillaume Bachelay, qui a rédigé ce programme.
Dans le même ordre d'idée, le PS dispose, dans ses tiroirs, d'un fabuleux outil, le « bouclier rural », susceptible de garantir aux habitants des campagnes l’accès aux services publics de santé notamment. Présent en annexe du document de travail que Marianne2 a publié lundi, il n’apparaît malheureusement pas dans la version grand public…
LES POINTS FAIBLES :
Le budget pour commencer. Comment faire avec seulement 25 milliards d’euros ? Si la vérite d’un programme se trouve dans les chiffres, ceux du « cadrage budgétaire » établis sous l’égide de Pierre-Alain Muet et Michel Sapin sont révélateurs de la terrible contrainte dans laquelle se retrouveront les socialiste s‘ils parviennent au pouvoir en 2012. Les spécialistes du PS estiment qu’à la fin de 2011, la croissance sera inférieure à 2%, le déficit à « environ 7% du PIB » et la dette publique accumulée s’approchera des 90% du même PIB.
La première priorité des socialistes serait donc le désendettement de la France. « C’est incontournable, pour une raison simple : actuellement toutes les marges de manœuvres sont absorbées par le remboursement de la dette (actuellement 50 milliards d’euros par an, ndlr). Diminuer la dette, c’est redonner des marges à la politique économique », explique Michel Sapin. Le projet socialiste compte donc affecter la moitié des recettes nouvelles au désendettement. La croissance espérée (+2,5% par an en moyenne à partir de 2013) apporterait environ 100 milliards d’euros sur cinq ans, et 50 autres milliards proviendraient de la réduction des niches fiscales et sociales édifiées par la droite.
Comme il faut financer la réforme des retraites (50 milliards) que les socialistes ont promis en 2010, il ne resterait que 25 milliards d’euros, soit 5 milliards par an, pour financer les « mesures nouvelles », comme les 300 000 emplois d’avenir ou la prise en charge de la dépendance, l’allocation d’études, etc… C’est très peu. Rappelons que la loi TEPA inaugurale du règne de Nicolas Sarkozy en 2007 coûte 11 milliards d’euros par an à elle seule ! Il faudra donc procéder à des « redéploiements » de dépenses jugées « non prioritaires ». Michel Sapin ne cite qu’un exemple, mais de taille : la construction de 150 000 logements sociaux devrait ainsi être financée par le redéploiement d’une partie des crédits d’impôts accordés aux acquéreurs de logement. Tout à leur réforme de l’impôt sur les revenus, dont l’achèvement pourrait prendre plusieurs années, les socialistes font une impasse de taille en renonçant à revoir les taxes sur le patrimoine, comme l’ISF et les droits de succession.
Sur le salaire des patrons, la copie est à revoir. Les socialistes ont décidé de plafonner les salaires des chefs d'entreprises qui ne devront pas être supérieurs à 20 fois la plus petite rémunération de l'entreprise. Formidable. Hélas, seuls seront astreints les patrons des sociétés publiques. Une dizaine d'entre eux, certes prestigieux, verraient baisser sérieusement leurs rémunérations. Pas de changement, hélas, dans le secteur privé, hors la présence de salariés dans les comités de rémunération de sociétés cotées. Il faudrait que les socialistes comprennent que dans la lutte contre les dérives du capitalisme, le temps des mesures cosmétiques est définitivement passé.
La laïcité. Elle ne figure pas parmi les 30 propositions sensées incarnées les « priorités 2012 » du premier parti d’opposition. Et rien de rien non plus dans l’avant-propos qui accompagne ces 30 propositions, si ce n’est deux phrases sur la laïcité « pilier de notre République », la loi de 1905 devant « être protégée » et « les règles du vivre et de la neutralité dans l’espace public (…) respectées ». Le tout accompagné d’une citation de Jaurès — ça ne coûte rien — et emballé, c’est pesé ! Dans le document de travail daté du 30 mars que Marianne2 s’était procuré, il y en avait un peu plus. Mais le contenu n’en était pas moins affligeant : le PS envisageait alors l’adoption d’une « charte nationale de la laïcité, adossée à la Constitution ». Une charte qui n’aurait finalement pas apporté grand-chose, toute une batterie de textes sur le sujet existant déjà sur le sujet. Il suffit simplement de les faire appliquer. Peut-être que l’idée de l’UMP de doter le pays d’un « code de laïcité » ressemblant à leur charte a-t-elle refroidi les ardeurs socialistes ? Mais au moins, on se rassurera de ne pas voir les socialistes accoler dans leur projet un curieux adjectif au mot laïcité comme l’avait fait Nicolas Sarkozy (« laïcité positive ») ou comme l’a proposé plus récemment Eva Joly (« laïcité raisonnée »)…
Education nationale : rien de neuf. Evidemment, il était difficile d’attendre du PS qu’il prône la fin du collège unique, mais tout de même… En matière d’éducation, le projet 2012 manque cruellement d’ambition et de créativité. Car la plupart des mesures qu’il appelle de ses vœux, à l’image de la « refonte des rythmes scolaires » ou « l’utilisation de pédagogies différenciées », sont soit déjà en chantier, soit même déjà à l’œuvre. Reste la mesure qui sera retenu par les Français : le développement de la « scolarisation à 2 ans ». Si les mères de famille y trouveront un intérêt (pouvoir retrouver le chemin de l’emploi même en cas d’absence de place en crèche), quel sera le gain pour l’enfant ? Une année supplémentaire de sociabilisation ? C’est un peu court. Comme les propositions du PS en matière d’éducation...
LES POINTS FLOUS :
A propos de l’énergie nucléaire civile, les socialistes ont décidé de ne rien décider. Le programme se contente d’annoncer une sortie « de la dépendance du nucléaire et pétrole ». Dans le document de travail que s’est procuré Marianne2, on trouve deux objectifs : 23% d’énergie renouvelable en 2020. Rien de mieux que ce que la droite prévoit déjà de son côté. Et un autre : « 75% d’énergies renouvelable dans notre production d’électricité à l’horizon 2050 ». Ce qui signifierait le remplacement du nucléaire par l’éolien, le solaire ou autres. Les écologistes de EELV ne perdent pas espoir de faire évoluer le PS : « Il y aura d’autres discussions, chez eux, et avec nous pour parvenir à un contrat de législature », assure le député Yves Cochet. Le plus simple pour eux serait une candidature de Martine Aubry, seule à avoir pris position clairement pour une sortie du nucléaire en une quarantaine d’année.
C’est finalement l’ensemble du texte qui baigne dans un certain flou. Et pour cause, il a été conçu comme une simple « boîte à outils » dans laquelle le candidat du PS, quel qui soit, pourra puiser, mettant sur la table du banquet républicain qu’est l’élection présidentielle certaines mesures qui lui sont chères et remisant au cellier socialiste les plus gênantes. Sur la question du Smic, il est par exemple simplement indiqué que « durant la législature, [les socialistes procèderont] à un rattrapage du Smic que la droite a déconnecté de la hausse des prix », sans que ne soit jamais mentionné le moindre montant. On se souvient qu’à l’issue de la campagne de 2007, Ségolène Royal avait, elle, regretté que lui soit imposé par le parti un Smic à 1 500 euros. Certains verront donc dans ce flou généralisé une force (les socialistes, apaisés par cette synthèse consensuelle, ne s’étriperont pas, du moins pas de suite) ou une faiblesse (leurs adversaires, eux, ne manqueront pas de le faire remarquer au risque que ce flou socialiste ne vienne s’installer dans l’inconscient des Français-électeurs).
Gérald Andrieu et Hervé Nathan - Marianne
(dessin : Louison)
http://www.marianne2.fr/Forts-faibles-et-flous-le-projet-du-PS-en-trois-points_a204747.html
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Faut - il limiter le salaire des patrons ?
07/04/2011 08:02
Dans sa chronique pour Radio Nova, Guillaume Duval juge que la proposition du Parti socialiste de limiter les hauts salaires dans les entreprises aidées par l'Etat va dans le bon sens mais reste bien timide.
Le Parti socialiste présente son projet pour 2012. Il prévoit notamment de plafonner les salaires des dirigeants d'entreprises où l'Etat est présent en imposant un écart maximal de 1 à 20 entre les salaires. Qu'en pensez-vous ?
Que c'est une proposition bien timide. Dans la grande majorité des pays développés il existe des salaires minimum. C'est le cas en France et dans 21 des 27 pays de l'Union européenne mais aussi aux Etats-Unis, en Chine… On s'est rendu compte en effet que le marché du travail, laissé à lui-même, aboutissait à des salaires qui ne permettaient pas de vivre.
Mais pour l'instant il n'existe pas de mécanisme similaire pour les hauts salaires.
Non. Mais pendant la crise tant Barack Obama que le gouvernement allemand avaient déjà plafonné les salaires des dirigeants des entreprises aidées par l'Etat, ce qui n'avait pas été le cas en France. Sur le fond la même logique vaut pourtant pour le haut de la hiérarchie que pour les bas salaires: laissés à eux-mêmes, les mécanismes de marché ne permettent visiblement pas de déboucher sur des salaires correspondant à des niveaux acceptables socialement et justifiables économiquement. Au titre de 2009, année où leurs rémunérations ont été exceptionnellement basses, un patron du CAC 40 a touché en moyenne 3,06 millions d'euros soit 173 Smic et 7 d'entre eux ont touché plus de 240 Smic annuels. Qui peut croire sérieusement qu'une seule personne puisse créer plus de richesses que 240 autres, quelles que soient son intelligence et sa capacité de travail ? On assiste purement et simplement à de la prédation : les dirigeants profitent de leur position de force dans le système institutionnel des grandes entreprises pour s'attribuer des revenus excessivement élevés.
Cela fait longtemps qu'on dénonce cet état de fait et le MEDEF a mis en place un code de conduite pour y mettre bon ordre…
Plusieurs mêmes depuis 15 ans, mais force est de constater qu'ils restent sans effet : les rémunérations des patrons ne reviennent pas à des niveaux socialement acceptables. Avant la crise, de tels écarts étaient déjà difficilement tolérables mais ils deviennent insupportables au moment où on demande aux salariés ordinaires de se serrer la ceinture pour rembourser les milliards injectés pour sauver les banques. Ce n'est pas simplement d'ailleurs une question de justice sociale, c'est aussi une affaire d'efficacité économique : comment mobiliser les salariés au sein d'une entreprise quand ils ont - légitimement - le sentiment que leur patron est toujours en train de partir avec la caisse ?
La proposition des socialistes irait donc dans le bon sens…
Oui, mais elle reste extraordinairement timide : pourquoi se limiter aux entreprises où l'Etat est présent dans le capital ? L'intervention de l'Etat sur un tel sujet serait légitime dans toutes les entreprises, comme pour le salaire minimum.
Mais vous allez faire fuir les entreprises…
Pour cette raison on serait obligé en effet de fixer au départ un plafond très élevé. Mais si un pays comme la France prenait une telle initiative, la pression serait, dans le contexte actuel, très forte pour que d'autres adoptent très rapidement des mesures similaires. Par ailleurs on discute actuellement d'un pacte pour l'euro. Celui-ci prévoit notamment une surveillance des salaires pour éviter les dérapages au sein de la zone euro, pourquoi ne pas y inclure aussi un plafonnement commun des salaires des patrons ? Il n'y a aucune raison en effet que les salariés du bas de l'échelle soient les seuls à se serrer la ceinture…
Guillaume Duval
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Le rideau de fumée du «panier des essentiels» de Frédéric Lefebvre !
07/04/2011 07:53
Pouvoir d'achat le retour ! C'est le message que veut faire passer Frédéric Lefebvre en lançant avec les grandes surfaces un « panier des essentiels ». Problème : Il s'agit d'un panier virtuel, sans réelle contrainte pour les distributeurs.
S'étant débarrassé en quelques heures du débat sur la laïcité, le gouvernement veut maintenant embrayer sur un des promesses légendaires du Président : Le Pouvoir d'achat ! Et il faut dire qu'il y a urgence puisque des prix de l'énergie en passant par le prix des matières premières, les français commencent à trouver le temps long et difficile !
Si du côté de l'énergie, il faudra se contenter de mesurettes. L'association Familles rurales faisant remarquer, à juste titre, que pour le gaz : « (...) il ne s'agit que d'un report (...) Et qu'en ce qui concerne le barème kilométrique, cela ne concerne : (...) que les ménages soumis à l'impôt sur le revenu (...) et par conséquent : (...) ne vaut pas pour les ménages modestes (...) Elle rappelle que le prix des carburants : (...) se compose à 50% de taxes (...) » qui bien entendu semblent intouchables ! -Libération Le point le plus important en termes de pouvoir d'achat reste les augmentations des prix alimentaires annoncées fin mars, par la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). En effet : « (...) les prix des farines devrait progresser en moyenne de 15 à 20%, celui des pâtes alimentaires de 5 à 10%, le café de 10 à 20% et le beurre de 4 à 8% (...) Le prix de l'huile devrait augmenter de 5 à 8%, celui du fromage de 2 à 4%, le pain de 5 à 7% et les biscuits entre 3 et 10% (...) » - Le Parisien Dans la mesure où le gouvernement ne souhaite ni ne peut augmenter les salaires, c'est là que Frédéric Lefebvre, notre ministre, grand adorateur de Zadig et Voltaire dégaine son « panier des essentiels»
Panier des essentiels, Kesako ?
Selon Challenge : « (...) Depuis trois mois, le secrétariat d'Etat à la consommation négocie avec toutes les grandes enseignes de distribution sur une opération de sélection de produits à la fois de qualité, bons pour la santé et très accessibles financièrement. Tous les distributeurs ont joué le jeu. Le 6 avril chacun sera en mesure de dévoiler une liste d'une vingtaine de produits comprenant au moins de la viande, du poisson, des fruits et légumes, des produits transformés, des produits laitiers et une boisson. Un logo commun à tous ces articles permettra de bien les identifier (...) »
Ce qui se traduirait dans les faits, nous dit 20Minutes , de la façon suivante : « (...) l’enseigne Carrefour a déjà fixé les produits de son panier, qui seront repérables par un logo. Il devrait contenir deux viandes d’origine française, un poisson, des pommes de terre, carottes, courgettes et orange ou encore une baguette, un pot de fromage blanc, et un litre de jus d’orange. Le tout pour 19 euros (...) »
Les Echos se veulent plus précis : « (...) ce panier sera à géométrie variable selon les enseignes. Seules contraintes pour les Auchan, Carrefour (...) proposer une sélection comprenant au minimum 10 produits alimentaires - des produits frais et éventuellement des produits transformés (...) Une sélection qui devra, théoriquement, être renouvelée chaque semaine et qui mettra en avant les produits de saison et l'équilibre nutritionnel. Le tout à des prix attractifs (...) » Mais, ajoutent Les Echos : (...) sans obligations précises, ni plafond (...) »
Ce qui fait dire à un distributeur qui s'est confié aux mêmes Echos : « (...) C'est ni plus ni moins qu'un prospectus ou une liste (...) Un panier virtuel puisque les enseignes ne sont pas tenues de rassembler physiquement les articles (...) » Une chasse aux oeufs en chocolats, comme le pratiquent les enfants à Pâques, en quelque sorte !
Du côté des associations de consommateurs qui, et c'est le plus étonnant n'ont pas été invités ou associés au contenu du panier. On décrypte l'initiative de la façon suivante : « (...) Nous craignons que ce panier, qui ne comporte qu’une dizaine de produits, ne soit au contraire une manière de détourner l’attention des consommateurs des autres produits dont les prix, eux, augmentent de manière injustifiée », déplore-t-on à l’UFC-Que choisir (...) Les arguments de Famille rurale ne sont pas moins intéressants : (...) comme cette charte n’est pas contraignante pour les distributeurs, on jugera sur pièce. » -Le Parisien Maintenant, reste à savoir de quelle qualité seront les produits, quelle en sera la provenance et s'ils connaîtront des pénuries imprévues ? En tous cas, la limitation de leur nombre en fera des produits d'appels, pour les distributeurs qui, pourront vendre sans le moindre problème, tous les autres ... à prix majoré !
En clair, un nouveau coup de communication de la part de Frédéric Lefebvre, excellent lobbyiste de métier, mais qui ne peut dissimuler l'échec du Président, de son gouvernement et de sa majorité en termes de pouvoir d'achat !
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Pendant les bombes et les révolutions, l'Euro poursuit son implosion avec le Portugal
07/04/2011 07:45
Voilà, l'annonce a été faite, d'abord dans un entretien au site Internet du quotidien "Jornal de Negocios", par le Ministre des finances Fernando Teixeira, puis confirmée dans la soirée par le Premier Ministre par interim, après la Grèce et l'Irlande, le Portugal va devoir faire appel à l'aide européenne.
Il convient de relever à ce stade deux choses :
D'abord que cette annonce a été démentiejusqu'au milieu de l'après-midi, sans abuser personne. Il y a là une vraie réflexion à mener sur l'utilité et la pertinence d'une parole publique aussi décalée des réalités (il faut préciser que les démentis qui se succèdent depuis des mois sur le Portugal et ailleurs en Europe n'ont aucun effet sur les marchés).
Ensuite, cette annonce est donc une confirmation évidente que la succession des crises définies depuis maintenant plus d'un an par certains, et niées jusqu'à l'évidence par les pseudo économistes spécialistes est en train de se réaliser.
Tout le monde le sait, personne ne veut le reconnaître, personne ne fait rien contre et donc rien ne change.
La Grèce, puis l'irlande, puis le Portugal.
Le prochain sur la liste ? Il est déjà désigné, c'est l'Espagne. Un gros morceau autrement plus dangereux pour l'équilibre global de l'Europe.
Et ensuite ? Il y avait l'Italie mais la France et le Royaume-Uni, avec leurs engagements militaires dispendieux, me paraissent maintenant s'approcher dangereuseemnt d'une zone de turbulence que nos dirigeants refusent de faire disparaître, alors qu'ils en ont le pouvoir et la capacité.
Combien de pays, de chômeurs, de fermetures d'usines, de délocalisation, de pauvreté, d'émeutes faudra-t-il pour qu'ils comprennent ?
A voir le programme annoncé par le Parti socialiste, qui évite soigneusement les questions essentielles et les solutions nécessaires pour des demi-mesures et des actions à la marge, on est loin du compte !
A lire le dernier ouvrage de Minc sur l'Europe, "petit coin de paradis" (pour lui peut-être) il est évident qu'il faudra bien plus et bien pire pour que les choses changent dans l'esprit de nos élites autistes et auto-convaincues de leur impuissance.
Par Verdun
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