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Les médias aux ordres du grand capital?
05/04/2011 08:05
Mon titre est un poncif classique de l'analyse marxiste et de ses multiples dérivés que l'on retrouve partout sur le net, entre des discours sur des complots ourdis par tel ou tel groupe d'intérêt, ou quelque analyse limitant l'action des médias à un but de manipulation des esprits. Cette image d'épinal qui colle aux médias va jusqu'à alimenter l'imaginaire de certains sur les prétendus complots juifs. Des groupuscules s'en sont même fait une spécialité en transformant le terme juif en sioniste, ils surfent sur l'antisémitisme nouvelle version qui grimpe chez nos minorités musulmanes pour recycler le viel antisémitisme français qui n'avait plus la côte. Mais si il est évident pour n'importe qui, que le fait que les médias appartiennent à de grands groupes financier agit nécessairement sur le comportement de ces derniers. Est-ce que pour autant le comportement des médias peut-être expliqué par cette unique raison? La réponse est clairement non, et l'on pourrait même ajouter qu'en réalité le fait que les médias soient aux ordres du capital n'explique en fait pas grand-chose de leur comportement en général.
Si je parle de ça, c'est qu'en regardant la page Facebook de l'UPR je suis tombé sur une drôle de vidéo de l'émission de Frédéric Taddeï où la question des médias était abordée. Ce qui est étrange c'est qu'en partant de la téléréalité et de sa nocivité les invités, en l'occurrence le sympathique, mais souvent excessif Francis Lalanne, en arrivent à une espèce de vision d'un complot visant à abrutir la jeunesse. Le début de ses propos étaient pourtant intéressants et pas du tout dénué d'intérêt, que l'on apprécie ou pas le personnage d'ailleurs. Ces propos qui visent à trouver une raison de manipulation dans l'étrange effondrement moral auquel fait face la télévision française sont un discours récurent à gauche comme à droite d'ailleurs. L'on retrouvera ici bizarrement les réactionnaires en accord avec les penseurs d'extrêmesgauche. C'est assez symptomatique d'un mouvement qui vise à vouloir chercher un mal raisonné dans l'origine des problèmes de nos sociétés, c'est-à-dire ici, à chercher une motivation au grand délabrement que connaissent les médias français. La plupart des théories du complot fonctionnent comme cela, elles font une construction à postériori en amalgamant des choix fait avec leurs résultats. En cherchant une motivation dans les conséquences négatives, on construit un raisonnement explicatif qui est quelque part rassurant parce que relativement simple. Il y a quelqu'un qui bénéficie de ces choix, c'est donc qu'il est coupable, tel est le raisonnement d'un complotiste moyen. N'importe qui peut tomber dans ce piège, moi y compris d'ailleurs. Mais la réalité n'est pas ainsi faite que les mauvaises politiques ou actions sont forcement intentionnées, ou proviennent d'un calcul volontaire. La dégradation de la télévision française n'est pas plus le résultat d'un complot rationnel que la crise économique n'est le fait d'un complot visant à assurer un nouvel ordre mondial comme le prétendent certains hurluberlus d'extrême droite. Dans les deux cas il s'agit plutôt d'un mouvement provenant de choix souvent irrationnels à court terme, mais n'ayant aucune stratégie de long terme. Et ces ces choix sont le plus souvent guidsé par des croyances approximatives sur le fonctionnement du réel. C'est la célèbre phrase de Jésus "Père, pardonne-leur car Ils ne savent pas ce qu'ils font". Je sais que c'est dur à croire dans notre société en apparence rationelle, mais objectivement la plupart des catastrophes politiques, économiques, ou autres, sont le résultat de ce type de comportement, plus que de complots.
Pour ce qui est du sujet des médias et de la téléréalité en particulier, il y a une explication beaucoup plus rationnelle et simple que la recherche d'un complot ou d'une volonté d'abrutissement des masses. En réalité le seul moteur de la télévision c'est l'audimat, et surtout l'image qu'ont les dirigeants des chaines de télévision de ce qui fait monter cet audimat. J'insiste sur ce point. Car il y a en réalité une grande différence entre ce qui fait objectivement monter l'audimat et le processus de choix des dirigeants des grandes chaines de télévision. La preuve c'est que les échecs commerciaux sont monnaie courante dans le domaine, y compris sur TF1 grande reine de la télévision française. Si l'on veut une comparaison simple, les grandes chaines de télévision ont une image de leurs téléspectateurs qui est équivalente à l'image que se fait Nicolas Sarkozy de ses propres électeurs. Ils sont tous cons et ils regarderont n'importe quoi pour peu qu'on y mette du sexe et de la violence. Et je caricature à peine si vous voulez mon humble avis.
Ce faisant, il n'y a pas dans la tête des directeurs de chaine le but d'abrutir la population, en réalité ils pensent que celle-ci est déjà complètement stupide. Ils donnent simplement à la population ce qu'ils pensent être attractif pour le spectateur moyen. En vérité la télévision ne nous donne pas une image de la population française, elle n'est pas non plus là pour abrutir la population à travers un complot diabolique visant la maitrise des consciences. Non, en réalité la télévision nous donne l'image qu'ont les élites de la population française en général. Parce que les directeurs de chaine font partie de l'intelligentsia française, qu'ils côtoient tous les jours des politiques, des grands patrons, et des journalistes, ils sont donc représentatifs de leur milieu sociologique et des idées qui traversent ce microcosme. Si l'on regarde la dégradation qualitative de la télévision sous cette perspective, on peut donc dire sans peine que la qualité de la télévision est proportionnelle à l'image que se font les élites de la population. Dans notre société de moins en moins démocratique, où les élites s'enferment dans une tour de cristal, il n'est pas surprenant de voir une telle bassesse télévisuelle. A l'époque de l'ORTF lorsque la France était en relative symbiose avec ses élites, la télévision n'avait pas la même tête ni les mêmes objectifs. La qualité de la télévision d'alors traduisait le sentiment démocratique d'égalité qui parcourait la société et qui était présent dans la tête des élites.
Il fallait alors faire monter le peuple au niveau des élites, la bonne image dont bénéficier la population chez les dirigeants se traduisait par une élévation qualitative de la télévision et des programmes publics, y compris à l'éducation nationale. Aujourd'hui la prolophobie, comme Patrick Buisson a très justement nommé le phénomène de rejet de la population française par ses élites, fait que l'on diminue la qualité des programmes à la télévision, comme on diminue les exigences vis à vis de l'école publique. A quoi bon faire un effort puisque ce sont tous des abrutis racistes qui ne méritent rien d'autre que Loftstory ou une école au rabais. Telle est en réalité l'origine de la dégradation de la télévision française, elle ne fait finalement que nous donner une image de notre démocratie et le moins que l'on puisse dire est que c'est une catastrophe. Il n'y a donc pas de complot derrière la médiocrité télévisuelle, mais plutôt le résultat d'un divorce entre un peuple et ses dirigeants.
Yann
http://lebondosage.over-blog.fr/article-les-medias-aux-ordres-du-grand-capital-70985320.html
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« En avant, calme et droit »
05/04/2011 07:56
Bien sûr, nous serions heureux de voir Nicolas Dupont-Aignan sur les grandes chaines de télévision le soir à 20 heures !
Bien sûr, nous serions heureux de sortir de cet état de semi-confidentialité dans lequel nous nous débattons comme des diables depuis des années !
Bien sûr, nous serions tous heureux de voir nos candidats avec un résultat à deux chiffres au soir d’une élection !
Mais si notre combat est celui qui doit redonner à la France sa liberté, son honneur et sa dignité, il nous interdit de prendre des chemins qui nous écartent définitivement de nos valeurs gaullistes.
Car enfin, s’il est un parti qui n’a jamais eu la moindre affinité avec le gaullisme, c’est bien le Front National ! Depuis sa création par des anciens collaborateurs voire d’anciens de la milice quand ce n’est pas de la Division SS Charlemagne ou des rescapés de l’OAS, en passant par les déclarations provocatrices de Jean-Marie Le Pen dont les relents antisémites et racistes n’ont jamais été absents, sans oublier ses propos sur les malades du sida entre autres, le Front National transpire l’extrême droite.
Voué aux gémonies au-delà de l’entendement ces dernières années, voilà que soudain l’apparition de Marine Le Pen douée d’un charisme indéniable, fine mouche sachant jouer de son sourire, de son charme et de son à-propos semble suffisante à certains pour balayer l’idéologie d’exclusion, de rejet, d’intolérance et de division intrinsèque à ce mouvement.
Très honnêtement pensez-vous que lorsque le Général de Gaulle imaginait la France, « telle la madone aux fresques des murs », c’était avec le visage de Marine Le Pen ?
Oh, certes, elle veut que la France sorte de l’Euro et de l’OTAN, que la France retrouve son indépendance, qu’on rétablisse les frontières … Voilà un programme qui ressemble étrangement au nôtre !
Mais sommes-nous sûrs que les intitulés programmatiques recouvrent les mêmes réalités ?
Après tout, en 1940, beaucoup de résistants auraient pu se reconnaître dans la devise « Travail, Famille, Patrie » sauf qu’ils ne considéraient pas que le travail c’était le STO et que la Patrie devait être à la botte des Allemands !
Quelle France nous préparerait Marine Le Pen si, par aventure improbable, elles et ses amis prenaient le pouvoir ? Peut-on envisager un seul instant une nation rassemblée prête à se mobiliser pour relever les défis qui sont les nôtres ? Croyez-vous que pour Marine Le Pen « c’est beau, c’est grand, c’est généreux la France » ? La pensez-vous capable de porter le message universaliste de la France à travers le monde ? La croyez-vous tout simplement capable de gouverner ?
D’ailleurs, si elle est réellement en rupture avec son père, peut-on m’expliquer pourquoi on retrouve un ancien OAS et fils de collaborateur comme nouveau premier vice-président du FN ?
Pour une place sur une tribune, vous sentiriez vous fidèles à vos idées à côtoyer ces gens là ?
Debout La République s’est bâti sur les idées gaullistes et en référence à l’action du Général de Gaulle. « Confondre l’intérêt permanent de la France avec un grand idéal humain, voilà qui serait beau et en même temps profitable » ! Le fondement du gaullisme était déjà dans l’esprit du Général quand il écrivait « vers l’Armée de métier » : La France comme primat et la condition de l’homme pour finalité ! Ce n’est pas à tort que certains ont défini le gaullisme comme un nouvel humanisme.
Dès lors, ce que nous représentons, ce que nous défendons n’est ni assimilable ni soluble dans un terreau d’extrême droite. Notre différence n’est pas une différence d’appréciation de la situation et des mesures à prendre, c’est une différence de nature. Nous ne venons pas de la même planète.
Nous sommes un Mouvement national, républicain et social. Les Français qui se réfugient dans un vote FN aujourd’hui, représentent la base populaire du Gaullisme qui veut à la fois la grandeur de la France, le respect de ses valeurs et la justice et c’est naturellement vers nous que ces Français doivent se tourner s’ils veulent que leurs idées deviennent réalité.
Nicolas Dupont-Aignan doit porter l’entièreté de ce message à la présidentielle, sans se laisser enfermer dans l’unique discours de la sortie de l’euro, certes nécessaire mais insuffisant.
Et puis, il faut s’adresser à la raison mais il faut aussi parler au cœur des Français. L’attachement à notre Patrie, c’est d’abord une histoire d’amour.
« Les raisonnables ont duré. Les passionnés ont vécu.» disait Chamfort.
Que notre raison nous garde fermes et droits dans nos convictions, et que notre passion nous porte dans les combats qui nous attendent.
Dominique LAPORTE Secrétaire Départemental Debout La République Alpes Maritimes
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Goldstone II : accablant, mais surtout pour le Hamas
05/04/2011 07:53
Le plomb durci n’est plus ce qu’il était
On se souvient du tapage médiatique qui, en France, avait suivi la publication, en septembre 2009 du rapport de la commission présidée par le juge sud-africain Richard Goldstone, mandatée par la Commission des Droits de l’homme de l’ONU pour enquêter sur l’opération « Plomb durci» à Gaza. « Accablant», tel était l’adjectif systématiquement brandi par les journalistes et commentateurs ravis de tenir les preuves irréfutables de l’ignominie d’Israël, de son armée et de ses dirigeants.
N’y était-il pas écrit noir sur blanc, en conclusion, qu’Israël et la Hamas s’étaient rendus coupables « d’actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être, dans certaines circonstances, à des crimes contre l’humanité » ? L’opprobre, bien entendu, était jeté tout entier sur Israël, au nom de l’énorme disproportion entre le nombre des victimes, 13 Israéliens tués par des tirs de roquettes, environ 1400 morts côté palestinien.
« Lisez le rapport Goldstone ! ». C’était l’argument ultime pour réduire au silence ceux qui, même sans approuver inconditionnellement cette opération de représailles, émettaient quelques doutes sur les affirmations du Hamas et de ses soutiens extérieurs. L’armée israélienne avait, expliquaient-ils, ciblé volontairement les populations civiles : crimes de guerre, donc, et même contre l’humanité, passibles de la justice pénale internationale.
« Rapport Goldstone ! », rétorque Stéphane Hessel au dernier Salon du livre de Paris à deux jeunes étudiants juifs qui lui demandent de s’indigner de l’assassinat, dans une implantation juive de Cisjordanie d’une famille entière, dont un bébé de trois mois…
Désormais, il ne sera plus aussi commode à ces belles âmes compassionnelles et vociférantes de prononcer ce mot magique, ce shibboleth censé séparer le bon grain palestinophile de l’ivraie sioniste. C’est Richard Goldstone lui-même qui a formulé, dans une tribune du Washington Post publiée le 1er Avril, mais qui n’a rien d’un canular, la phrase qui devrait désormais interdire d’utiliser son nom et son œuvre pour clouer Israël au pilori de l’Histoire : « Si j’avais su ce que je sais maintenant, le rapport Goldstone aurait été différent. »
On a enquêté en Israël, pas à Gaza
Cela demande quelques explications, que l’on ne trouvera naturellement pas dans nos grands médias nationaux, ni sur les sites web qui avaient, en 2009, donné un large écho à ce rapport (ils se reconnaîtront) et se contentent aujourd’hui de répercuter sèchement les dépêches faisant état du revirement de Richard Goldstone. Ce qui a conduit ce dernier à réviser son jugement, c’est la lecture du rapport du « comité d’experts indépendants des Nations-Unies » présidé par Mary McGowan Davis, une ancienne magistrate de New York. Cette commission, formée sur la recommandation du rapport Goldstone, était chargée d’évaluer les réponses apportées par les parties mises en cause sur les cas évoqués dans ce rapport. Le comité d’expert a estimé « qu’Israël avait consacré d’importants moyens à enquêter sur plus de 400 allégations de crimes de guerre attribués à son armée, alors que les autorités de facto de Gaza (i.e. le Hamas) n’ont procédé à aucune enquête sur les tirs de roquettes et de mortier sur les populations civiles israéliennes ».
Ce rapport sur le rapport n’est pas destiné, pour l’instant, à être rendu public, mais Richard Goldstone a pu en avoir connaissance. Il a pu prendre la mesure, à la lecture des réfutations documentées et étayées de chacune de ces allégations par la police militaire israélienne, de la campagne d’intoxication dont la commission a été victime lors de ses investigations à Gaza. On lui a menti en long, en large et en travers. Les commissaires ont été abreuvés jusqu’à plus soif de récits d’atrocités commises de sang froid par les soldats de l’Etat juif. Tous faux, ou pour le moins largement romancés.
« Balivernes ! », rétorqueront les vociférants cités plus haut. « Quelle confiance accorder à une armée qui enquête sur ses soldats à l’abri de tout regard extérieur ? ». Tout d’abord, signalons qu’aucune armée d’une grande démocratie n’a accepté, à ce jour, que des relèveest de la responsabilité des nations qui font parler la poudre, sauf s’il est établi qu’elles ont contrevenu aux lois de la guerre auxquelles elles ont souscrit.
Les victimes de guerre ne prouvent pas les crimes de guerre
De plus, s’ils avaient été un peu curieux, ces sceptiques auraient pu constater que tous les responsables d’unités de Tsahal mis en cause dans le rapport Goldstone ont été soumis à des interrogatoires serrés de la police militaire israélienne. Gardés à vue pendant des heures, ces officiers ont été cuisinés sans ménagements sur le contenu des rapports fournis à leur hiérarchie à propos des opérations dont ils avaient eu la responsabilité. Ceux dont ont a pu prouver qu’ils avaient, par négligence ou incompétence, causé la mort de civils, font l’objet de procédures disciplinaires dont Richard Goldstone se dit persuadé qu’elles aboutiront à des sanctions adaptées. Mais dans aucun des prétendus crimes de guerre évoqués dans son rapport, il n’a pu être établi qu’il existait une volonté manifeste de tuer des non-combattants.
Goldstone ne fait pas de morale, il dit le droit, ce qui est son métier. Ce qui est constitutif du crime de guerre n’est pas le nombre des victimes civiles mais le fait d’en faire des cibles d’une action militaire. Le cas est sans appel en ce qui concerne le Hamas : les tirs à l’aveugle sur les localités israéliennes proches de Gaza relèvent de cette jurisprudence. Les récits doloristes recueillis par la commission Goldstone lors de son enquête à Gaza omettent systématiquement de signaler que les populations civiles ont été sciemment utilisées comme boucliers humains par les lanceurs de roquettes. La responsabilité des pertes civiles est donc, pour le moins, partagée entre l’armée israélienne et les milices du Hamas.
La ligne de défense des inconditionnels de la diabolisation d’Israël est désormais accrochée à deux bastions. Le premier consiste à affirmer que Goldstone a craqué sous la pression d’Israël et des institutions juives, qui l’ont harcelé jusqu’à le déclarer persona non grata à la bar-mitzvah de son petit-fils à Johannesburg. On leur objectera que s’il avait souhaité éviter de nouveaux ennuis, bien plus pénibles, il aurait évité de se distancier d’un rapport dont il avait été le principal responsable : personne n’exigeait cela de lui.
L’autre argument consiste à balayer du revers de la main les doutes de Goldstone en martelant que les Israéliens ont tué 1400 combattants et civils palestiniens à Gaza en décembre 2008 et janvier 2009 et que cela seul suffit à les condamner au regard de l’Histoire.
À cela on ne peut que répondre qu’il est pour le moins inconséquent d’évoquer sans cesse les infractions au droit international commises par Israël et de le condamner encore lorsqu’il est établi que ce droit de la guerre – jus in bello – a été respecté par l’Etat juif.
Richard Goldstone est un homme honnête, ce qui ne lui rend pas la vie facile.
(1) Ce qui est, bien entendu, stupide et contre-productif
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Pour qui brûle le Coran ?
05/04/2011 07:48
Fou intégral, fourreur intégriste
Terry Jones est un insignifiant pasteur américain à la tête d’une congrégation dérisoire de quelques dizaines de croyants en Floride. Si ce nom vous dit quelque chose, c’est parce que pour devenir signifiant, il a déclaré à la rentrée dernière son intention de brûler un exemplaire du Coran devant son église pour marquer le neuvième anniversaire du 11-Septembre. Suite à une vague d’indignation et des pressions de personnalités religieuses, il n’est finalement pas passé à l’acte et a même donné sa parole de ne pas recommencer. Mais le problème est que sa provocation a tellement bien marché – pendant quelques jours, cette histoire a retenu l’attention de tous les médias de la planète – que le retour à l’insignifiance lui était insupportable.
Ainsi, six mois plus tard, malgré ses promesses, Terry Jones décide de récidiver. Fou mais pas idiot, il sait qu’il faut augmenter la dose. Non seulement on ne peut pas servir un plat réchauffé, mais avec des révolutions en série dans le monde arabe, une guerre en Libye et un grave accident nucléaire au Japon, la planète journalistique est très sollicitée et il faut taper fort pour attirer l’attention. Au mois de janvier, il entame donc le procès public du Coran et le 20 mars, le décrétant coupable d’incitation à la haine, Terry Jones met le feu au livre sacré des musulmans, autodafé diffusé par Internet avec sous-titres en arabe. Pendant une grosse semaine, l’acte bizarre de ce pasteur a eu le succès qu’il méritait : les médias l’ont plus ou moins ignoré. Malheureusement, une dizaine de jours plus tard, la mayonnaise finit par prendre en Afghanistan et au Pakistan. Manifestations violentes, lynchages, émeutes… Le bilan provisoire s’élève aujourd’hui à 19 morts.
Aux Etats-Unis, comme au mois de septembre dernier, le débat tourne autour de la question de la liberté d’expression et de ses limites tandis que certains – notamment le sénateur Lindsey Graham – pensent que le simple fait que le pays soit en guerre justifie, comme pendant la Deuxième guerre mondiale, la restriction de ce droit constitutionnel fondamental. Dans ce débat – légitime au demeurant –, on oublie un fait majeur : pour créer le scandale, il faut être au moins deux, celui qui provoque et celui qui est provoqué. Or, dans ce cas comme dans le cas des violences qui ont suivi la publication des caricatures du prophète Mahomet en 2005, la réaction pavlovienne de certains musulmans était largement prévisible.
Pour dire les choses clairement, le seuil de tolérance à la provocation de certains musulmans est tout simplement trop bas. Qu’un geste d’un homme de si peu d’importance puisse avoir de telles conséquences en dit plus long sur eux que sur le pasteur provocateur. Après tout, même si c’est son effigie qu’on brûle aujourd’hui à Jalalabad, ce n’est pas Barack Obama qui a mis le feu au Coran. Ce n’est pas non plus le général Petraeus, le très embarrassé chef des forces coalisées en Afghanistan, qui a applaudi cette connerie monumentale de Terry le taré.
Est-ce si difficile à comprendre qu’il s’agit d’une vulgaire et grossière opération de com’ ? Et même si, comme on le prétend, des agents provocateurs taliban infiltrés dans la foule sont derrière les dérapages sanglants des manifestations, la question reste la même : pourquoi donner une telle importance à une provocation si dérisoire ? L’une des valeurs de l’Occident – et pas la moindre – est justement d’accepter la folie des autres. Terry Jones est un agité du bocal qui ne représente personne. Si des millions de musulmans se sentent concernés par ses agissements insensés, c’est leur problème et surtout leur responsabilité. Le sang de 19 personnes a été versé par des musulmans, voilà le seul fait important à retenir.
Gil Mihaely
photo : John Raoux AP
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Et si les Français étaient fatigués du marché ?
05/04/2011 07:41
Journaliste politique expérimenté, Eric Dupin a choisi de prendre son sac et de rencontrer, deux ans durant, des centaines d'habitants aux quatre coins du pays. Il en ressort un livre superbe, qui nous apprend cent fois plus sur l'état d'esprit de la France que les centaines de sondages dont nous sommes abreuvés du 1° janvier au 31 décembre.
Jean-Michel Aphatie. Alain Duhamel. Olivier Duhamel. Jean-Pierre Elkabbach. Thierry Guerrier. William Leymergie. Dominique Seux. Eric Zemmour. Et quelques autres. Chaque matin, ils sont quelques uns à traduire l'humeur de la France, sur nos écrans et nos postes de radio. Ils sont censés être les médiateurs, le pouls du pays. Et ils ne se privent pas de le rappeler, en donnant du « Les Français pensent que », « pour les Français, il est clair que », « Les Français broient du noir », « Ils ont le blues », « personne ne France ne croit plus que », etc, etc.
Mais tous ces médiateurs sont-ils certains d'avoir du pays une vision actualisée ? Ils ne discernent souvent dans les sondages que ce qui vient conforter leurs propres croyances. Quant au peuple en chair et en os, il ne le perçoivent, dans la plupart des cas, qu'à travers des discussions de taxi ou de bistrot. On ne croise pas le populo en se rendant du Flore au studio de RTL ou d'Europe 1 plus un week-end à Deauville ou La Baule.
Quoique moins consacré par les médias, Eric Dupin n'était pas, au fond mieux équipé que tous ces hommes de médias pour sentir la France. Il connaissait le monde politique par les plis et les replis des restaurants parisiens. L'univers du sondage n'avait aucun secret pour lui, mais les labyrinthes de chiffres éloignent souvent de certaines trivialités.
Pourtant, un beau matin, hasard de l'existence ou fruit d'une sagesse patiemment accumulée ou brusquement éprouvée, ce journaliste s'est convaincu lui-même que ce pays n'était plus lisible ou qu'en tout cas il lui échappait; que les commentaires sur ce même pays sonnaient faux, et lui étaient de plus en plus étrangers; que ses propres grilles de lecture, qui brillaient par leur originalité (pince sans rire, Eric Dupin, freelance de la politique, n'hésitait pas à se vendre comme un « Alain Duhamel du pauvre »), ne fonctionnaient plus.
Bref, comme il l'explique lui-même dans l'introduction de son ouvrage, Eric Dupin est parti à la rencontre des habitants de France. Nez au vent, sans arrière-pensée, ce qui, pour qui connait son cartésianisme obtus, n'a pas dû lui être facile... « Je n'avais rien à prouver », écrit-il d'une plume nonchalante. « C'est sans doute ce qui m'a permis d'atteindre mon objectif. »
DIx-sept voyages dans la France profonde ou pas
Tout est dit. Mais tout reste à lire. Car la France que nous fait découvrir Dupin au hasard de dix-sept pérégrinations et de centaines de rencontres, n'a pas grand chose à voir avec le pays dont nous parlent les médias tous les jours.
On chercherait vainement un échantillon représentatif dans ces 380 pages aussi édifiantes qu'agréables à lire. Il n'est guère pourtant de milieu social ou de profession que n'ait croisé l'auteur. Qui, quoique aimant visiblement l'immaculée blancheur des nappes de restaurant de nos régions, ne craint pas, pour varier les plaisirs et les rencontres, de dîner dans un routier après avoir déjeuné chez un abonné du Gault et Millau. Devenu observateur par fonction (que faire d'autre quand on se promène ?), Eric Dupin en retire une leçon lumineuse : « Plus le standing d'un restaurant est élevé, et plus sa clientèle est âgée. » On ne dira jamais assez à quel point l'état - et l'humeur - de notre pays transparaît là où se nourrit son peuple.
La politique vu par ceux qui la subissent
La force du récit ? Son humanité, et au-delà, la façon dont l'auteur parvient à nous faire toucher du doigt ce qu'est la politique de la France dans chaque secteur - l'agriculture, la métallurgie, la pêche, le service public, la grande distribution - à travers ce qu'en vivent vraiment ses habitants. Ici se juge l'Union européenne, la priorité à la sécurité proclamée par Sarkozy, la désindustrialisation du pays, la déréliction de son école ou au contraire, le dynamisme de ses élus qui ne baissent pas les bras, la niaque de ses éducateurs qui veulent sauver ce qui peut l'être encore.
L'auteur en a tiré une conclusion évocatrice : les Français seraient, ose-t-il, fatigués de modernité. Bien vu. Quiconque a traîné ses guêtres un vendredi après-midi à l'hypermarché de Pontault-Combault, en est vite persuadé. A la lecture des récits et des histoires de vie recueillies, j'en aurais plutôt déduit, pour ma part, qu'ils étaient plutôt épuisés par le marché, du moins tel qu'il s'impose aujourd'hui, partout et tout le temps. Il est vrai que le marché et la modernité constituent depuis longtemps un couple illégitime.
Du patron de PME désespéré d'avoir à lutter contre une concurrence polonaise stimulée par les subventions de l'union au postier anxieux d'être moins compétitif que son camarade allemand au moment de l'ouverture du marché européen dans la poste grand public, tous nos concitoyens se persuadent, jour après jour, que la soi-disant liberté du marché restreint chaque jour un peu plus leur liberté personnelle, celle d'aimer le travail bien fait ou le service rendu.
Les décroissants au pinacle ?
La preuve ? Les seuls Français qu'Eric Dupin a trouvés vraiment rayonnants de bonheur sont ceux qui, justement, ont pu, vertu de l'âge ou du territoire, organiser leur activité en marge du marché tout puissant, quitte à se contenter de 1000 euros pour vivre. L'auteur parcourt ainsi moulte villages revivifiés par des urbains venus y poser leur sac une fois leurs illusions perdues.
Eric Dupin est au journalisme ce que Jean-Paul Delevoye est à la politique : un révélateur qui, du coup, doit être marginalisé pour que le système continue à ignorer les vérités qu'ils dénichent. Le refrain de Guy Béart redevient terriblement à la page : « Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté ». L'ex-Médiateur pourra méditer au Conseil économique et social, maison de retraite de la vie politique. Le second devra pointer, au pire, à Pôle emploi : bien souvent, dans la France de 2011, on ne réinvente pas le journalisme dans les journaux mais au contraire en les quittant.
Saint-Dizier, dans la Haute-Marne
Retrouvez en cliquant sur ce lien le site autour du livre d'Eric Dupin, Voyages en France, qui rassemble plusieurs centaines de prises de vue du journaliste lors de ses voyages. On y découvre quelques gueules mais surtout la variété des paysages français, sujet de fierté nationale, mais aussi du dernier roman de Houellebecq.
Philippe Cohen - Marianne
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