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E. Todd : « Face au FN, il faut rompre avec deux concepts-zombies : le libre échange et l'euro »
01/04/2011 08:22
Vous avez écouté l'interview d'Emmanuel Todd du 30 Mars sur Inter ( voir billet précédent...). Eh bien Emmanuel Todd était sorti du bois avant, dans une interview superbe de Philippe Cohen sur le site Marianne 2: http://www.marianne2.fr/E-Todd-Face-au-FN-il-faut-rompre-...
A lire en entier ! Juste un extrait là pour donner le parfum: "Les classes dirigeantes au sens le plus large, incluant les responsables de l’UMP et les dirigeants sociaistes, ont été les défenseurs acharnés de deux options dont tout le monde sait aujourd’hui qu’elles sont obsolètes : le libre-échange et l’euro. J’utiliserais volontiers, pour décrire l’état de ces concepts, une expression du sociologue allemand Ulrich Beck, celle de « concept zombie » : un concept mort mais que l’on croit vivant. C’est très important. Les gens comprennent que le libre-échange détruit leur vie. Ils ont très bien compris depuis les crises budgétaires européennes que le système monétaire actuel est victime d’un acharnement thérapeutique."
Pascale Fourier
http://j-ai-du-louper-un-episode.hautetfort.com/
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Bilan des élections cantonales pour le MoDem
01/04/2011 08:18
Le MoDem n'a pas beaucoup fait parler de lui aux élections cantonales. Quelques jours après le second tour, ses dirigeants affichent pourtant leur satisfaction. "Nous voyons nettement progresser le nombre de nos nouveaux conseillers généraux: ils sont désormais 32 élus MoDem et sympathisants MoDem contre 12 sortants", énumère Yann Wehrling, son porte-parole. "Ces résultats favorables valident notre choix de respecter les réalités locales et de soutenir des candidats à la fois ancrés et prometteurs", insiste-t-on au siège du parti centriste.
Une satisfaction qui tranche avec les résultats délivrés par le ministère de l'Intérieur. En nombre de sièges, la Place Beauvau ne comptabilise en effet que 16 conseillers généraux MoDem (2 au premier tour et 14 au second). Selon les statistiques officielles, les 237 candidats du parti auraient en outre récolté 111.806 voix, soit 1,22% en moyenne nationale au premier tour (1). Mais les proches de François Bayrou s'élèvent contre "le mode de calcul trompeur utilisé par le ministère de l'intérieur, qui consiste à rapporter nos voix à l'ensemble des 2026 cantons renouvelables". En rapportant les voix du MoDem aux seuls 237 cantons où il était présent, il aurait obtenu en moyenne 8,73% au premier tour. Il n'empêche, le nombre de candidats présentés par une force politique dit tout de même quelque chose sur son implantation locale et sur sa force de frappe. Même si Yann Wehrling avance que "c'était pour le MoDem un choix stratégique de ne pas présenter des candidats partout mais uniquement dans les départements où il était bien implanté".
D'après les pointages de La Croix, la réalité en nombre d'élus est entre les deux: une vingtaine de conseillers généraux authentiquement encartés au MoDem contre une dizaine d'ex-UDF aujourd'hui plus ou moins proches du MoDem. Parmi lesquels Jean-Jacques Weber, ancien président du conseil général du Haut-Rhin (1988-1998) et ami de François Bayrou. Ou encore Alain Lauriou, revendiqué à la fois par le MoDem et par le Nouveau Centre d'Hervé Morin!
Dans le Rhône, dont le président du conseil général est Michel Mercier, ministre de la justice "en congé du MoDem", le parti de François Bayrou revendique deux réélus: Jean-Luc Da Passano, qui appartient à la majorité départementale (groupe centristes et démocrates pour le Rhône), et Thomas Rudigoz, qui siège, lui, dans l'opposition départementale (groupe radical, écologiste et démocrate). Le premier est étiqueté divers droite par le ministère de l'intérieur, le second divers gauche. Pas facile pour les électeurs de s'y retrouver...
De fait, le MoDem s'interroge depuis les élections municipales de 2008 sur son attitude à adopter aux élections locales. Difficile en effet d'incarner un centre d'opposition à la majorité nationale de droite tout en étant presque partout allié localement avec la droite, sauf dans quelques municipalités (Montpellier, Grenoble, Dijon...) et à La Réunion. "Les élections cantonales sont une somme de particularités locales, répond Yann Wehrling. N'en tirons pas des enseignements nationaux tronqués." Une posture qui arrange bien le parti centriste, mais qui correspond également à ses convictions décentralisatrices.
Laurent de Boissieu La Croix, 30 mars 2011
http://www.ipolitique.fr/
(1) Le ministère de l'Intérieur compte en réalité 238 candidats, mais j'ai retitré les voix d'un candidat Gauche Moderne avec suppléante MoDem.
Répartition selon le ministère de l'Intérieur des élus revendiqués par le MoDem:
MODM |
16 |
32 |
DVD |
9 |
M-NC |
2 |
M |
2 |
AUT |
2 |
DVG |
1 |
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Le MRC mobilisé samedi 2 avril 2011 pour le retour de l'égalité dans les politiques de santé
01/04/2011 08:13
Face à un gouvernement qui, sous couvert de "responsabilisation" des patients et de "modernisation" du système hospitalier, revient progressivement sur les principes d'égalité et de qualité dans les soins médicaux, le MRC défilera lors des manifestations du samedi 2 avril 2011 pour réclamer une autre réforme du système de santé.
A Paris, le point de ralliement est fixé devant les grandes marches de l'opéra Bastille, place de la Bastille (métro Bastille), à 14h15.
Communiqué
Les inégalités sociales et territoriales d’accès aux soins sont autant de blessures pour notre pacte républicain. Il en va de même de la multiplication des mesures tendant à augmenter la part individuelle du financement des dépenses de santé au détriment de leur financement solidaire. Un quart de nos concitoyens déclarent avoir récemment renoncé à des soins pour raisons financières. La loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires, adoptée en 2009, introduit, alternativement, soit une concurrence préjudiciable, soit une inquiétante fusion entre les structures hospitalières publiques et privées.
Démographie médicale et paramédicale, répartition géographique des professionnels de santé, poids de l'industrie pharmaceutique, dépassements d’honoraires, rémunération à l’acte des professionnels de santé libéraux sont autant d'autres questions qui pèsent sur l'égalité d'accès à des soins de qualité et sur la pérennité de notre système de santé. Les compagnies d’assurances observent avec convoitise les évolutions de notre système de santé que la politique de restrictions amorcée par le gouvernement au nom d'engagements européens irresponsables, va ébranler davantage. Politique industrielle dynamique et pacte de croissance sont indispensables à la préservation des systèmes de protection sociale, en France comme partout en Europe.
Dans ce contexte, les Agences Régionales de Santé, structures regroupant les services de l’Etat et de l’Assurance maladie, risquent de n’être que les outils d’application d’une loi largement imprégnée d’idéologie libérale.
Il n’est pas trop tard pour donner au médecin traitant les moyens d'être, enfin, le pivot du système de soins et pour que l’Hôpital public continue d’assurer la synthèse républicaine entre excellence médicale et égalité d’accès aux soins.
Le Mouvement Républicain et Citoyen s’associe à la journée de mobilisation pour « notre santé en danger » prévue le 2 avril.
Le tract distribué est disponible ici.
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Exclusif: Edouard Leclerc attaque en justice l'auteur de scoops sur son passé durant l'Occupation
01/04/2011 08:07
Après des mois d'enquête acharnée, un journaliste rennais, Bertrand Gobin, a trouvé des documents montrant la très grande proximité entre un responsable de la Kommandantur locale et Édouard Leclerc (il avait 17 ans à l'époque), à qui on a donné la Légion d'honneur. Le fondateur des supermarchés le traîne devant les tribunaux alors qu'il épargne tous les médias qui ont évoqué la même affaire.
Décembre 2009 : Nicolas Sarkozy décore de la légion d’honneur Édouard Leclerc, le fondateur de la chaine de supermarchés. Pour certains habitants de Landerneau, la ville d’origine de Leclerc, et notamment la famille d’un jeune FTP exécuté, la décoration est honteuse : l’épicier est en effet soupçonné d’avoir livré des noms de résistants à la Kommandantur de la ville pendant l’Occupation. Se conformant à la décision de son prédécesseur, le préfet, Pascal Mailhos (un chiraquien bon teint), obligatoirement consulté selon la législation, aurait même donné un avis défavorable compte tenu de la polémique que pouvait déclencher l’attribution de la breloque. Mais le Président, assez proche du fils Leclerc, Michel-Édouard, a choisi de passer outre.
Emprisonné à la Libération pour « intelligence avec l’ennemi », Édouard Leclerc avait bénéficié d’un non-lieu. Il a depuis gagné tous les procès contre ceux qui ont tenté de remettre l’histoire sur le tapis. C’est aujourd’hui un petit éditeur et journaliste indépendant qui va devoir affronter les foudres judiciaires du géant de la distribution pour avoir « diffamé » son nom : il est convoqué le 7 avril devant le juge d’instruction pour sa mise en examen et sera défendu par Richard Malka.
La convocation devant la justice de Bertrand Gobin
Depuis plus d’un an, Bertrand Gobin fouille et enquête pour tenter de faire le jour sur cette affaire qui n’a jamais été jugée sur le fond. A force de persévérance, ce Rennais de 46 ans a réuni des documents compromettants qu’il a mis en ligne au fur et à mesure de ses recherches sur son site www.bertrandgobin.com, parmi lesquels un courrier de la Cour de Justice du Finistère stipulant qu'Édouard Leclerc avait été déclaré « irresponsable de ses actes » en 1944. « Un peu fort de café », selon le journaliste : pour échapper à la justice de la Libération, le futur épicier de Landerneau a bénéficié, selon Bertrand Gobin, d’un certificat médical de complaisance sollicité par sa mère qui voulait lui éviter une condamnation à mort presque certaine. Gobin n'accuse pas à la légère : il s'appuie sur un témoignage audio du frère d'Édouard Leclerc lui-même !
La famille Pengam, qui a montré le document sur le certificat de complaisance exonérant Edouard Leclerc pour irresponsabilité (Capture d'écran)
Plus grave encore, Bertrand Gobin révèle l’existence du procès verbal de l’interrogatoire d’Herbert Schaad, adjoint du chef de la Kommandatur de Landerneau, avec qui Édouard Leclerc affirmait dans son autobiographie avoir eu des conversations tout à fait « banales ». Schaad y décrit minutieusement les dénonciations de résistants effectuées par le jeune Leclerc, âgé de 17 ans au moment des faits. Voici deux extraits recopiés par le journaliste :
- « Un soir, le jeune Édouard Leclerc, qui m’avait auparavant fourni des renseignements, est venu me trouver à la Kommandantur pour me signaler une liste de personnes de Landerneau qui s’absentaient fréquemment la nuit et qui devaient faire partie de la Résistance. »
- « Ce n’est pas Mme Liserin mais Édouard Leclerc qui nous a signalé que Lucien Liard était communiste et faisait partie de l’association « Les Faucons Rouges ». A cette occasion, Édouard Leclerc nous signala également que M Hourdet, Directeur Général de l’Office Central avait touché du blé en supplément et nous a laissé entendre que cela lui permettait de ravitailler le maquis. »
Bertrand Gobin a fait une demande officielle auprès des archives militaires qui détiennent le document afin de le produire contre son accusateur. Édouard Leclerc, qui n'a pas porté plainte contre France 2 pour l'émission Envoyé Spécial, ni contre l'Express qui ont publié des enquêtes accablantes sur son passé (il n'a pas voulu répondre aux questions des journalistes avant publication) a peut-être eu tort de vouloir soulever à nouveau des vagues sur cette affaire. Le procès permettra aussi peut-être de mettre en lumière les motivations qui ont poussé le Président de la République à passer outre les réserves du préfet de Rennes.
Entretien avec Bertrand Gobin
A quelle occasion avez-vous commencé à vous intéresser au passé d'Édouard Leclerc ? Outre mes activités de journaliste, je m’occupe d’une petite maison d’édition. En 2008, j’ai publié le livre d’un confrère (1) sur le système Leclerc. L’ouvrage était centré sur le fonctionnement économique de l’enseigne, mais évoquait déjà le passé du fondateur.
Par ailleurs, en tant que journaliste, on peut dire que j’ai deux spécialités : la grande distribution, et les entreprises familiales. Je tiens par exemple un blog où je publie régulièrement des informations sur l’entreprise Mulliez. La grande distribution et ses secrets familiaux constitue un formidable terrain de jeu éditorial ! Quand Édouard Leclerc a eu la légion d’honneur en 2009, beaucoup de gens s’en sont indignés en Bretagne. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à creuser. Quelles ont été vos principales découvertes ? Je suis entré en contact avec d’anciens résistants et leurs familles, et je me suis vite aperçu que l’histoire était très différente de celle que Leclerc présentait dans son autobiographie (2). J’ai d’abord découvert qu'Édouard Leclerc a échappé à la justice de la Libération sur la base d’un certificat médical qui le déclarait « irresponsable » de ses actes. Ensuite j’ai trouvé des pièces qui établissent le caractère complaisant du certificat, notamment le témoignage du frère d'Édouard Leclerc qui raconte très longuement comment leur mère a tout fait pour éviter à son fils d’être fusillé. J'ai également appris que le Préfet, Pascal Mailhos (qui n’a plus évoqué le sujet depuis), avait rendu un avis négatif sur l’attribution de la légion d’honneur à Édouard Leclerc. Et enfin, j’ai pris connaissance du procès verbal de l’officier de la Kommandantur de Landerneau qui explique comment Leclerc lui a fourni des noms de résistants. Avez-vous informé Édouard Leclerc de vos recherches ? Bien sûr, je lui ai téléphoné, par correction, et parce que je n’ignore pas que ce sont des faits très lourds. A ma grande surprise, il s’est contenté de me dire que tout cela est très loin, et il a reconnu qu’il n’avait pas vraiment cherché à connaître les tenants et aboutissants des conditions de sa libération après la guerre. Plus tard, j’ai été insulté par son fils, Michel-Édouard, à l’occasion d’un dîner où je lui posais une question sur un autre sujet. Et maintenant l’attaque en diffamation… Comment se fait-il, selon vous, que vous soyez le seul à être attaqué, quand d’autres médias ont également raconté cette histoire ? Je ne sais pas. Même si je suis confiant sur le fond, car je sais que je n’ai pas diffamé, ça reste une vraie galère, en termes de temps comme en termes de coûts.
Philippe Cohen et Elodie Emery - Marianne
Capture d'écran : Bertrand Gobin interrogé lors de l'émission Envoyé spécial de janvier 2011
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Asnières, Gennevilliers: quand la gauche découvre la sécurité et les couvre-feux
01/04/2011 07:55
Les maires d’Asnières et de Gennevilliers ont imposé un couvre-feu pendant deux semaines suite à la mort d’un jeune et des rixes entre bandes rivales. Preuve qu'au delà de la rue de Solférino, l’angélisme libertaire est bel et bien passé de mode.
Imaginez deux villes de banlieue parisienne où les maires UMP imposent un couvre-feu aux mineurs des quartiers sensibles pendant deux semaines. Imaginez ces mêmes quartiers encadrés par les gros bras de la police et des parents devant payer des amendes quand leurs enfants ont violé le couvre-feu. Dans une telle situation, le PS et la gauche en général auraient poussé des cris d’orfraie, les maires auraient été comparé à on ne sait quel dictateur, les éléments les plus à droite de l'UMP auraient applaudi leurs collègues. Sauf que les villes en question, Asnières et Gennevilliers, sont dirigées par des maires... de gauche. En l'occurrence, un maire socialiste, Sébastien Pietrasanta, pour Asnières et un maire communiste, Jacques Bourgoin, pour Gennevilliers. Preuve que l'angélisme n'est pas forcément dans leur camp : « Ce qui m’agace, c’est le procès en incompétence sur la sécurité envers les élus de gauche », s’indigne Sébastien Pietrasanta, joint par Marianne2.
Tout est parti de l’agression mortelle de Samy, 15 ans, originaire d’Asnières, dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 mars. Ce crime aurait été commis dans le cadre d’une rivalité entre la cité des Courtilles à Asnières et la cité du Luth à Gennevilliers. Mais les motifs de cette haine semblent inconnues. « Personne ne sait, ça a toujours existé », rapporte Stéphane Pietrasanta. Dès le lendemain, un jeune de 22 ans est passé à tabac et frappé à l’arme blanche, le mardi soir, un jeune de 17 ans est poignardé. A la limite entre Asnières et Gennevilliers, des groupes des deux villes s’affronteront violemment cherchant à régler leur compte. Résultat, le mercredi 16, les maires d’Asnières et Gennevilliers, en concertation avec le préfet des Hauts-de-Seine Patrick Strzoda, imposent un couvre-feu pour tous les mineurs non accompagnés de 20h à 6h dans les quartiers limitrophes de leurs deux communes. Il a été prolongé le 23 mars pour une semaine et s’est terminé mercredi matin.
Bilan : 9 interpellations de mineurs n’ayant pas respecté le couvre-feu, selon la préfecture des Hauts-de-Seine. Tous ont été ramené à leurs parents qui ont écopé d’une amende de 38 euros. Sans compter les interpellations dans le cadre des affrontements, rien de moins qu’une quarantaine quelques jours après la mort de Samy. Mais le maire d’Asnières dément tout phénomène de bandes organisées : « Ce sont des individus pris dans un effet de groupe qui entraîne des rivalités ». Pour maintenir l’ordre, 150 policiers, dont deux compagnies de CRS, en tenue ont été déployés, plus 49 policiers en civil. Ce dispositif policier pourrait être maintenu jusqu’à la fin du mois. Mais Sébastien Pietrasanta affirme d’ailleurs que si, en 10 ans, la population de sa ville a augmenté de 10 000 habitants, les effectifs de police ont baissé de 30%. De même, une antenne de la police a été supprimée en 2006 près de la station de métro « Asnières-Les Courtilles », un des principaux points de tension.
Reponsabilité des parents ?
Pour autant, d’autres mesures non policières ont été promises par le gouvernement. Jeannette Bourgrab, secrétaire d’Etat à la Jeunesse, a annoncé un dispositif de soutien aux « décrocheurs scolaires », ces jeunes sortis du système scolaire à 16 ans, sans aucun diplôme. Certains rétorqueront que certains délinquants n’ont pas encore la fin de l’obligation scolaire, d’autres voient déjà l’insuffisance d'une mesure basée sur l'assistance. Notamment Sébastien Pietrasanta : « Je le dis en tant que socialo, on ne peut pas tout attendre de l’Etat, des associations ou des collectivités locales, il faut aussi responsabiliser les parents (…) les parents sont le premier cercle ».
C’est l’éternel dilemme. La délinquance des mineurs est-elle une faille de la société (de l’Ecole, de l’ascenseur social...) ou une faille des parents ? A l’heure où le PS n’est pas encore sorti de la culture de l’excuse et où la droite a permis le retrait des allocations familiales en cas d’absentéisme, la question est hautement politique. « Il y a des parents démissionaires qui pensent que leur enfant est le roi mais il y en a aussi qui me disent ‘on y arrive plus’ », commente Sébastien Pietrasanta. Pour autant, le maire PS d'Asnières est critique sur le retrait des allocations familiales : « Il ne faut pas pénaliser les familles, les frères et les sœurs qui ne sont pas concernés ».
La Loppsi allait dans le même sens de responsabilisation des parents, elle prévoyait une amende pouvant aller jusqu’à 450 euros pour les parents d’enfants violant un couvre-feu imposé par le préfet aux moins de 13 ans. Mais le Conseil Constitutionnel a censuré la mesure estimant qu’elle instaure une « présomption irréfragable de culpabilité », c’est-à-dire qu’elle présume, sans autre forme de procès, que les parents ont délibérément laissé leur enfant violer le couvre-feu. La mesure qui a donc été appliquée à Asnières et Gennevilliers pourrait donc être faillible juridiquement. Mais le maire d’Asnières défend quand même le principe de l’amende : « S’il n’y a pas de moyens coercitifs, c’est une mesure tape-à-l’œil ».
Réponses de gauche
Pourtant, en décembre 2009, lorsque le maire UMP de Nice Christian Estrosi avait instauré un couvre-feu le soir pour les moins de 13 ans, la gauche était au premier rang pour critiquer la mesure. Pour Benoît Hamon, porte-parole du PS, ce n’était que « des mesures dont on sait très bien que l'effet est marginal mais qui ont une vocation symbolique dans un climat entretenu par le gouvernement qui considère aujourd'hui que, pour essayer d'agréger l'électorat de la droite la plus dure autour de lui, il faut durcir le ton ». Un mois plutôt, lorsque Brice Hortefeux, encore ministre de l’Intérieur, avait proposé l’instauration d'un couvre-feu pour les mineurs délinquants de moins de 13 ans, le PS s’était également opposé à l'idée parlant d’ « annonces démagogiques, inapplicables, et stigmatisantes pour la jeunesse ».
Car au PS, l’opposition entre une ligne « sécuritaire » et une ligne « libertaire » est aussi et surtout une opposition entre élus pragmatiques et cadres adoptants des postures politiques. La vidéosurveillance est l’exemple type. Si des maires de gauche sont partisans, mais avec des limitations, du dispositif, la position nationale du PS a fluctué entre opposition frontale et réponse de Normand. Sur le couvre-feu, le maire RPR d’Orléans Serge Grouard avait créé la polémique en 2001 en interdisant la circulation des moins de 13 ans dans certains quartiers de la ville. Si le PS s’était alors opposé à cette mesure, certains socialistes avaient approuvé la mesure notamment Marie-Noëlle Lienemann, à l’époque secrétaire d’Etat au Logement : « J'adhère à l'idée de ramener chez eux des gamins qui ont moins de 13 ans, voire moins de 15 ans, car cette démarche place les parents devant leurs responsabilités ». Ségolène Royal, à l’époque ministre déléguée à l’Enfance, s’était également montée conciliante : « Si cette interdiction nocturne s'accompagne d'une politique de responsabilisation des parents, pourquoi pas ? ». L'idée de responsabilisation des parents n'est pas nouvelle.
« Il y a parfois un décalage entre les grands discours et les actions locales », admet Sébastien Pietrasanta mais il ajoute que « le PS a évolué sur la sécurité grâce aux élus locaux, des élus qui agissent de manière pragmatique ». Sur ce plan, s'il est bien entendu normal de critiquer les réponses apportées par Guéant et Sarkozy sur la sécurité, il serait absurde de nier la question. L'insécurité est une réalité, sans doute instrumentalisée par certains, mais qui touche les classes populaires en premier lieu et qui mérite en cela une réponse de gauche. Et elles existent déjà au plan local.
Tefy Andriamanana - Marianne
Photo : AFP
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