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Sans-papiers inexpulsables : Guéant gère les ratés de Guéant
04/04/2011 12:24
Certains pays sont plutôt récalcitrants à accueillir leurs sans-papiers expulsés. Claude Guéant a décidé de leur forcer la main. Mais ce problème existe et s’est même aggravé depuis des années, sans que ni lui, ni Nicolas Sarkozy ne puissent y changer quelque chose.
A l’Elysée, on ne doit pas être fièr de ce chiffre : en 2009, 75% des décisions d’expulsions n’ont pas été exécutées. Une des premières raisons est que dans 34% de ces non-expulsions, le pays d’origine n’a pas délivré dans les temps un laissez-passer consulaire (LPC) permettant à l’étranger sans passeport de rentrer au pays, du fait d’un retard, d’une carence de l’administration, voire d’un refus pur et simple de l'Etat d'origine. Comme son nom l’indique, ce document doit être délivré par un consulat du pays d’origine. Mais si la procédure retard ou échoue, le sans-papier a le temps de sortir du centre de rétention, libéré par le juge des libertés et de la détention (qui est saisi au bout de 2 puis de 17 jours de rétention) ou tout simplement du fait de la fin de la durée légale de rétention (32 jours actuellement).
Et en 2009, seules 31% des demandes de laissez-passer consulaires ont été satisfaites par les pays d’origine dans les temps requis, pour le premier semestre 2010, ce taux est de 33,2%. Un chiffre inacceptable pour Claude Guéant. En attendant le vote de la future loi sur l’immigration, il souhaite accélérer la cadence pour remplir son objectif de 28 000 expulsions pour 2011. Pour ce faire, le ministre a d’ores et déjà annoncé, la semaine dernière, des « mesures de pression » sur les pays « qui ont un taux de délivrance inférieur à la moyenne » de 2009. Le ministère de l’Intérieur, joint par Marianne2, n’a pas pu nous détailler les mesures prévues.
Claude Guéant a pourtant intérêt à faire des annonces vu le passif du gouvernement. En 2010, son prédécesseur Brice Hortefeux avait rempli à la dernière minute son objectif de 28 000 expulsions. Selon le ministère de l’Intérieur, ce sont 28 026 expulsions ont été effectivement exécutées cette année-là. On espère pour le ministre que les 27 en trop ne reviendront pas prochainement sur le sol français. En revanche, le nombre total de décisions d’expulsions qu’elles aient été exécutées ou non ne nous a pas été communiqué. Et dans la loi sur l'immigration, d'autres mesures sont prévues pour remplir les quotas comme l'extension de de la durée légale de rétention à 45 jours et le report de la première intervention du JLD à cinq jours (retoquée par les sénateurs pour l'instant) .
Sarkozy en parlait... en 2006
Cela dit, le problème d'absence de laissez-passer consulaires n'est pas nouveau et il s’est même aggravé ces dernières années. Ce taux de délivrance des LPC était de 42,1% en 2006 puis est tombé à 36,1% en 2007 et à 32,3% en 2008. En juillet 2006, quand le ministre de l’Intérieur était un certain Nicolas Sarkozy et son directeur de cabinet, un certain Claude Guéant, le problème était d'ailleurs déjà posé.
A cette époque, le futur chef de l'Etat lançait : « A ma demande, le ministre des Affaires étrangères a engagé la procédure permettant de sanctionner les pays non coopératifs en matière de délivrance de laissez-passer, en limitant le nombre de visas de court séjour que la France délivre à leurs ressortissants ». Mais rendons grâce à la droite, ce taux de délivrance était encore plus faible sous Jospin (32,8% en 2000, 28,2% en 2001, 26,9% en 2002).
Pour forcer la main des pays d’origine, outre le chantage aux visas, il existe une autre piste : l’argent. Selon un article de Libération de 2006, à l’époque de l’envolée du ministre Sarkozy, des chèques pour « frais de dossier » seraient adressés au pays d’origine du sans-papier : 30 euros pour un Albanais, 98 euros pour un ressortissant de la République démocratique du Congo. Autre solution : mettre le paquet sur les retours volontaires, histoire de montrer qu'il ne s'agit pas d'expulsions de force et ainsi essayer de ménager la susceptibilité des pays d'origine. D'ailleurs, les principaux pays d'origine des bénéficiaires (Chine, Irak, Russie, Algérie, Afghanistan) de l'aide au retour volontaire font partie des pays les moins coopératifs en matière de délivrance des LPC.
Et la liste des « mauvais élèves » est longue. En 2006, Nicolas Sarkozy citait la Serbie, la Guinée, le Soudan, le Cameroun, le Pakistan, la Géorgie, la Biélorussie et l'Egypte comme pays récalcitrants. Dans un rapport sur le budget 2011 de l’immigration, le député UMP Philippe Cochet détaille une autre liste plus fournie : Afghanistan, Angola, Arménie, Bangladesh, Cap-Vert, Chine, Congo, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Egypte, Gabon, Haïti, Inde, Irak, Mali, Mauritanie, Pakistan, Russie, Sénégal, Tunisie et Vietnam. Pour l’Irak et l’Afghanistan, le refus est quasiment devenu une règle, notamment au vu de la situation politique sur place. En décembre 2009, Paris avait essayé de passer outre en tenant d’attribuer des « laissez-passer européens » à des Afghans, une pratique condamnée par la Cour d’appel de Douai.
Inertie diplomatique
A l’inverse, certains pays font figure de « bons élèves », bien qu’inégaux. La Turquie avait satisfait 78% des demandes de laissez-passer en 2006, 56% en 2008. Pour l’Algérie, on a un taux de 62,7% en 2006 et de 48,4% en 2008. Et outre la performance de l’administration, les relations diplomatiques et accords entre les Etats comptent aussi dans la délivrance de ces LPC. Pour exemple, les négociations sur le sujet avec le Mali (qui accordait 19,2% des LPC demandés en 2008) n'ont toujours pas abouti. Il est vrai que les revenus de la diaspora malienne transférés au pays sont une ressource non négligeable. De même, pour la Chine ou la Russie, il est évident que Paris n’a pas forcément envie (ou les moyens) de jouer les gros bras face à Pékin ou Moscou sur un sujet aussi sensible.
Cette inégalité de traitement peut entraîner des problèmes kafkaïens pour les autorités. En effet, des sans-papiers bien informés cherchent à se faire passer pour un ressortissant d'un pays peu coopératif, afin d'échapper à l'expulsion. « Dans les couloirs des centres de rétention, il se dit par exemple qu’il vaut mieux se prétendre soudanais ou camerounais pour les uns, irakien ou égyptien pour les autres car les consulats de ces pays ont la réputation de ne pas délivrer de laissez-passer », écrivait déjà en 2004 le chercheur Alexis Spire dans la revue Plein Droit du Gisti.
Au final, la baisse des effectifs de police, l’incompétence juridique et l’inertie diplomatique du gouvernement rendent difficile l’atteinte des objectifs annoncés en matière de migrations. Une certaine naïveté émane alors de Claude Guéant quand il se plaint des expulsions pour janvier 2011 par rapport à janvier 2010 : « 1822 éloignements ont été réalisés, soit une baisse de 8,5% par rapport à l'année dernière ». Il oublie qu'en tant que directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, puis secrétaire général de l’Elysée et enfin ministre de l’Intérieur, il a été au cœur de la politique migratoire et est donc comptable des ratés de ce dossier y compris la non-délivrance de ces fameux laissez-passer. Proposer de régler demain les problèmes que l’on a pas réglé hier, voilà une belle ambition pour 2012.
Tefy Andriamanana - Marianne
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Syrie: le statu quo ou le chaos ?
04/04/2011 12:17
Pourquoi Assad ne partira pas comme Ben Ali
Si Anna Karénine travaillait à l’IFRI, elle aurait sans doute remarqué que les révolutions heureuses sont toutes les mêmes, mais que chaque révolution malheureuse l’est à sa façon. Après des dénouements relativement peu sanglants en Tunisie et en Egypte, on observe à Bahreïn, au Yémen, en Libye et maintenant en Syrie, différents degrés de violence. Or, si Bahreïn, le Yémen et – quoi qu’on en dise – la Libye sont des pays relativement marginaux dans le monde arabe, la Syrie en est l’un des piliers.
Au-delà du poids stratégique de ce pays – allié de l’Iran, puissance tutélaire du Liban et épicentre de tous les fronts du refus de la région –, la Syrie incarne une résistance crispée à l’extérieur, un puritanisme nationaliste où le rejet des « corps étrangers » est élevé au rang d’idéologie officielle. Ce singularisme s’appuie d’abord sur un capital symbolique précieux : Damas est considérée comme le berceau du nationalisme arabe et s’est octroyé le rôle de gardienne de ce patrimoine. Mais un autre facteur nourrit le réflexe de citadelle assiégée : depuis un demi-siècle, la Syrie est contrôlée par l’une de ses minorités, les Alaouites. Aujourd’hui les membres de cette communauté chiite et leurs dirigeants ressemblent à un homme chevauchant un tigre : on ne sait plus qui commande, de la monture ou du cavalier. La peur – plus que justifiée – d’être les victimes a poussé les Alaouites à devenir les bourreaux de leurs concitoyens. Aussi ont-ils de bonnes raisons d’être saisis d’effroi à l’idée des châtiments que leur réserveraient demain ceux qu’ils ont écrasés hier, s’ils venaient à perdre le pouvoir.
Leur nervosité est apparue au grand jour la semaine dernière à Lattaquié, ville portuaire et bastion historique de leur communauté, touchée par les troubles après quinze jours de manifestations à Daraa, dans le sud du pays. La réaction, immédiate, est lourde de signification – et pas dans un sens très encourageant. Des hommes armés non identifiés ont ouvert le feu, non seulement sur les manifestants mais aussi sur des passants, comme si leur objectif était de semer la terreur et de vider les rues le plus vite possible. Quand l’armée est arrivée, l’ordre régnait déjà à Lattaquié. On peut gager que cette riposte brutale est une façon de signifier aux candidats à la révolte que les Alaouites ne laisseront pas la contestation se développer « chez eux ». L’étrange discours du président Assad, vide de tout contenu concret, doit être analysé à la lumière de ces événements. La conclusion qui s’impose est que les durs du régime – qui sont aussi les Alaouites les plus radicaux – ont eu le dessus. Et il y a de bonnes raisons de penser qu’ils sont prêts à tout – y compris un bain de sang si nécessaire – pour garder la main. Ils savent bien que Bachar el Assad, sa femme et ses enfants pourront toujours trouver refuge quelque part. En revanche, si le régime tombe, la majorité des Alaouites seront contraints de rester. Et pour eux, le pire est presque certain.
Traquées comme traitres et persécutés comme apostats durant des siècles, les tribus alaouites se sont réfugiées dans les montagnes surplombant Lattaquié et le littoral, entre le nord de l’actuel Liban et le sud de la Turquie. La chute de l’Empire ottoman, l’instauration du mandat français, son effondrement vingt ans plus tard et les affrontements avec le nouvel État d’Israël leur ont offert une fenêtre stratégique : alors que les anciennes élites, plutôt versées dans le commerce, boudaient les administrations – et en particulier l’armée – les Alaouites les ont intelligemment noyautées, ce qui leur a ouvert la voie du pouvoir. C’est ainsi que l’un d’eux, un homme d’exception nommé Hafez el-Assad, est parvenu au sommet.
Né en 1930, premier bachelier de sa famille, Assad fait une carrière militaire d’une extraordinaire rapidité. Lieutenant en 1955, il est général en 1964. Deux ans plus tard, à l’âge de 36 ans, il devient ministre de la Défense. Il ne lui faudra que quatre ans pour accéder à la fonction suprême où il s’installe en 1970. Prenant très vite le contrôle de l’appareil administratif et militaire, il dirigera son pays d’une main de fer et avec une intelligence politique hors-pair jusqu’à sa mort, en 2000, date à laquelle lui succède son fils Bachar Dans un deuxième temps, il s’empare aussi des ressources économiques et financières de la Syrie. Travaux publics, matériaux de construction, agro-alimentaire, hydrocarbures et, plus tard, les télécommunications, sont accaparés par sa famille et ses alliés. Avec un résultat prévisible : fuite des capitaux et chute dramatique de la production intérieure. Assad organise ensuite le pillage systématique du Liban.
Cette fuite en avant n’a pas empêché le régime de mener la modernisation du pays alaouite – le nord-est de la Syrie : développement des ports, constructions d’autoroutes, création d’une université à Lattaquié, implantations administratives, militaires, industrielles et commerciales jusque dans les villages les plus reculés. Pour couronner le tout, de somptueuses résidences ont été érigées dans la région par les pontes du régime. Autant dire que jusqu’à ces dernières semaines, les Alaouites profitaient sans vergogne des fruits de leur domination. Ils savent ce qu’ils ont à perdre.
L’avenir de la Syrie dépend donc du rapport de forces entre les communautés. Les liens personnels et claniques pèseront lourd dans la balance et le passé sanglant des puissants d’aujourd’hui compromet sérieusement les chances d’une solution négociée. C’est l’heure de vérité pour la Syrie : à l’issue de cette crise, on saura si elle existe en tant que nation ou si, à l’image de ce qui s’est passé en Iraq, autre pays du Baas, le pacte syrien explose dans un règlement de comptes général. Pour le régime, l’état d’urgence joue le rôle des cercles de fer empêchant que le tonneau syrien se désintègre dans un bain de sang inter-communautaire. Pour le moment, Bachar el-Assad semble aussi le croire. À moins qu’il n’ait pas vraiment le choix.
Gilles Mihaely
http://www.causeur.fr/syrie-le-statu-quo-ou-le-chaos,9396
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Le débat ? Parlons-en !
04/04/2011 12:14
Si vous n’aimez pas la vérité, n’en dégoûtez pas les autres
Je confiais il y a peu à propos du débat sur la laïcité avec ou sans islam mon agacement à entendre encore du bla-bla quand il faudrait du bâton. C’est mon coté idéaliste. Je reste attaché à cette utopie qui veut que l’État n’aurait besoin de personne pour défendre la République laïque et, qu’en démocratie représentative, les élus pourraient et devraient faire ce qu’on leur a demandé, tout seuls comme des grands. Alors forcément, la réalité m’énerve. Avec son débat, la droite nous fait de la démocratie participative comme si elle avait perdu en 2007 et là où un Préfet assisté d’une compagnie de CRS et couvert par un chef courageux suffirait à faire respecter la loi, car en fait, il ne s’agit que de cela, on parle, on parle… Sur ces questions, on attendait Sarkozy au pont d’Arcole, on a Edwy Plenel à la télé. Théoriquement, l’un n’empêche pas l’autre, pratiquement, si. Et pas dans le sens qu’on attend. Quand Plenel fonce et s’enfonce en sarkophobie, dénonçant l’islamophobie des manœuvres droitières, le Président hésite à se mettre à dos les faiseurs d’opinion. On n’attend pas que le pouvoir fasse taire tous les curés, laïcs ou pas, qui font de la morale aux électeurs, on aimerait juste que ces protestations ne dissuadent pas les élus du peuple de tenir leurs promesses. Et d’agir.
Le plus drôle dans l’histoire, c’est que, cette fois-ci, les tenants habituels du participatif ne veulent pas participer cette fois ci. Examinons leurs arguments.
Les Français nourrissent d’autres inquiétudes !
Bien sûr, on a tous beaucoup de soucis. Et alors ? On ne peut plus penser à deux choses en même temps ? La plupart des hommes mariés depuis longtemps savent bien qu’on peut gérer deux problèmes à la fois. Et leurs femmes aussi.
C’est une manœuvre électorale, une construction bâtie sur des fantasmes !
S’il s’agit d’un faux débat qui prétend répondre à des questions que personne ne se pose, on peut gager qu’il aura peu d’écho, aucun intérêt et pas la moindre conséquence. Si en revanche, comme dans l’affaire de l’identité nationale, les Français s’expriment, témoignent et se mêlent de leur affaires en prenant part à la discussion, si un « pilpoul » national permet à tous ceux qui le souhaitent de se prononcer sur les changements qui apparaissent, qu’on y accepte des arrangements ou qu’on y déplore des renoncements, la démocratie y aura gagné. Des manœuvres électorales qui rencontrent les aspirations, les colères ou les angoisses des électeurs, ce n’est pas malsain, c’est un rendez-vous réussi entre les élites dirigeantes et le peuple.
« On veut bien parler de tout mais pas avec n’importe qui. ». « On va monter les Français les uns contre les autres ».
Nous y voilà. Les réfractaires au débat ne se contentent pas de se taire, ils nous mettent en garde sur les dangers qu’il y aurait à entendre des opinions décrétées extérieures à « l’arc républicain ». Non seulement toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire mais tous les Français ne sont pas bons à entendre. Ceux qui confient leurs troubles quand les règles de la laïcité sont enfreintes à l’école, à l’hôpital, dans les entreprises ou dans la rue risquent d’en désigner les fauteurs. À moins de s’en tenir aux concepts et à la langue de bois, les Musulmans qui pressent la République de transiger avec leur foi se sentiront visés. C’est un moindre mal. Il serait plus grave, comme on laisse faire rue Myrha par crainte des échauffourées, d’ignorer la question et de laisser penser que tous les Musulmans rejettent en masse les bonnes manières laïques. Une parole libre ne monterait pas les Français les uns contre les autres mais dissiperait les malentendus et rappellerait ou poserait les règles du vivre ensemble. A l’inverse, un tabou prudemment entretenu sur ces questions et un débat interdit quand certains Français attendent des réponses et des arbitrages pousseraient sûrement les citoyens de cultures différentes à vivre loin les des autres, voire les uns sans les autres. La France mérite mieux et l’islam de France aussi.
Le débat sur le débat a à peine commencé que les religieux s’en mêlent dans un élan œcuménique historique pour nous avertir qu’il est urgent de ne rien faire. Les « six religions de France » – pourquoi six ? Je suppose qu’on compte à partir d’une certaine quantité d’ouailles sinon on ne s’en sort pas, imaginez un collectif avec les témoins de Jéhovah, les mormons, les satanistes, les scientologues et tous les allumés de spiritualités en France. Les six donc, soient un évêque, un pasteur protestant, un rabbin, un musulman du CFCM, un métropolite orthodoxe et un révérend bouddhiste, nous mettent en garde. Ils ne veulent pas de débat. Enfin si, mais pas maintenant. En période préélectorale, on risque de stigmatiser (voir plus haut). Donc, ce n’est donc pas le moment. En période post-électorale aussi mais les électeurs ne pourront plus s’exprimer avec leur bulletin de vote. Les clercs doivent estimer que la laïcité est une question trop sérieuse pour être confiée aux citoyens.
Manifestement, cette méfiance et ce mépris mériteraient un débat mais que pouvons-nous en espérer ?
Il n’y aurait plus de prières de rue si l’exécutif faisait respecter la loi mais pour résoudre ce problème posé non pas par Jean-François Copé mais par un certain nombre de pratiquants, on commence à entendre qu’il faut envisager un financement public des mosquées. Ça commence mal. J’attendais qu’on serre la vis et voilà qu’on lâche du lest. S’ils touchent à la loi de 1905, on va y perdre en laïcité. Pour répondre à une situation nouvelle, et pour éviter l’islam des caves ou des rues, les financements étrangers et les mosquées incontrôlables, l’Etat va être sommé de prendre à sa charge des besoins immobiliers des croyants. La règle d’or qui interdit toute relation d’argent entre les élus et les communautés et évite toute tentation clientéliste sera battue en brèche. Si ce débat débouche sur une régression de notre laïcité et aboutit, au bout du compte, à des accommodements raisonnables à la française, je préfère encore qu’on ne parle de rien et qu’on ne touche à rien.
Alors, débat ou pas débat ? Je me demande si la question n’est pas dépassée. Qu’on joue le jeu ou qu’on proclame qu’on ne parlera pas même sous la menace des baïonnettes, le résultat est qu’on en parle. Et si tout le monde se moque du débat officiel, les débats off se multiplient dans les médias et les bistrots. Les opinions s’échangent à défaut de changer, c’est déjà ça. Quand une question occupe la scène médiatique, les acteurs qui défilent devant les micros et les caméras doivent choisir leur camp. Soumis à la question, ceux qui convoitent nos suffrages sortent du bois, s’expliquent ou pas, proposent leurs constats et leurs solutions ou se défilent parce qu’ils trouvent la question mal posée : à l’arrivée, nous pouvons faire notre marché dans l’offre politique. C’est bien la finalité du débat démocratique et nous y participerons dans l’isoloir où chacun pourra faire le tri entre ceux qui pensent qu’il n’y a pas de problème, ceux qui s’opposent à toute stigmatisation, ceux qui nomment les choses et ceux qui semblent décidés à agir, en républicains. Il ne nous reste plus qu’à discriminer pour choisir, en toutes connaissance de ces choses publiques, un Président ou une Présidente qui, je l’espère, saura clore le débat.
Cyril Benasar
http://www.causeur.fr/le-debat-parlons-en,9401
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Sarkozy au Japon, pour le meilleur et pour le pire
04/04/2011 12:08
Nicolas Sarkozy a réussi un nouveau coup médiatique en étant le premier chef d’Etat à visiter le Japon après le séisme et le grave incident nucléaire. Si un tel geste est une bonne idée, ses sorties sur le nucléaire n’en sont vraiment pas.
Une visite bienvenue
La très grave crise nucléaire que traverse le Japon nous permet de voir le meilleur et le pire du président de la République. Bien sûr, on ne peut pas négliger la part de communication qu’il y a à être le premier chef d’Etat à venir visiter le Japon après le séisme, le tsunami et les problèmes de la centrale de Fukushima. Néanmoins, cette visite ne peut pas être uniquement réduite à la communication et servir de prétexte à une critique systématique du chef de l’Etat.
En effet, c’est aussi un geste de solidarité vis-à-vis du Japon. Il est probable que le peuple Japonais apprécie autant la dimension symbolique d’être le premier à le faire, que la dimension plus factuelle qui consiste à montrer que Tokyo est sûre puisqu’il n’hésite pas à y passer. Dans un pays qui vit avec la crainte du nucléaire, ce geste spectaculaire, qu’aucun autre dirigeant n’a fait avant lui, reste un très beau geste, quelles que soient les motivations qui sont derrière.
Le gadget des normes internationales
En revanche, le reste des annonces du président relève beaucoup plus de la communication que du souci de résoudre quoique ce soit. Certes, les audits des centrales ne seront pas inutiles et il est bienheureux que les centrales qui ne sont pas vraiment sûres soient fermées. Mais, on imagine tout de même qu’il devait déjà y avoir des procédures de contrôle… Que l’on cherche à réviser les normes en fonction de ce qui s’est passé au Japon, OK. Ici, Nicolas Sarkozy fait encore de l’affichage.
Idem sur les normes nucléaires internationales. Voici encore une grave déclaration de notre président qui ne débouchera sur rien, comme ses annonces sur les parasites fiscaux ou la réforme du capitalisme. De telles normes n’ont aucun intérêt car il est évident qu’elles seraient influencées par les industriels locaux et qu’il sera impossible de produire un alignement par le haut. En outre, on ne voit pas comment elles pourraient être mises en place et surtout contrôlées.
Un partage des meilleures pratiques serait doute beaucoup plus utile. Le président aurait également pu essayer de monter un groupe de travail entre industriels Japonais et Français pour construire la technologie la plus sûre du monde en s’appuyant sur l’excellence de notre filière et les connaissances très spécifiques des industriels Japonais qui doivent faire avec une nature beaucoup plus dangereuse que la nôtre. Mais, non, il préfère une déclaration ronflante qui ne produira rien.
L’activisme communicant de Nicolas Sarkozy peut parfois produire de bonnes choses, comme sa visite au Japon. Mais le plus souvent, il créé un décalage immense entre des déclarations grandiloquentes et des réalisations extrêmement limitées.
Laurent Pinsolle
http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/
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Nicolas Dupont-Aignan : « Dans tous les cas, je serai candidat en 2012 ! »
04/04/2011 07:55
Nicolas Dupont-Aignan : « Marine Le Pen est une bonne candidate de premier tour et une très mauvaise candidate de second tour »
Nicolas Dupont-Aignan, comment réagissez-vous au projet de « large union des patriotes » de Paul-Marie Coûteaux, du Front national à Debout la République en passant par le Mouvement pour la France et le Rassemblement pour l’indépendance de la France ?
Paul-Marie Coûteaux méconnaît le calendrier électoral. Il n’a pas compris que l’élection présidentielle a lieu avant les élections législatives. Sa proposition est donc nulle et non avenue sauf à ce qu’il soutienne Marine Le Pen au premier tour. L’élection présidentielle doit être le choix d’un projet et d’une personne et après, en fonction du projet et de la personne, en toute transparence, la question de « l’union » peut être posée. Pas pour l’instant. Et puis, il faudrait savoir de quoi on parle : du projet apparent de Marine Le Pen ou du Front national avec Bruno Gollnisch ? Personne ne le sait. Il y a beaucoup de contradictions entre des changements réels de discours et la réalité du projet du mouvement, que ce soit en matière d’immigration ou en matière d’économie… Dans tous les cas, je serai candidat en 2012 !
Paul-Marie Coûteaux espère dans nos colonnes que vous aurez « le courage de prendre en compte la réalité ». Que lui répondez-vous ?
Que son projet ne correspond à aucune réalité. Des millions d’abstentionnistes n’en peuvent plus du système UMPS et ne veulent pas pour autant voter Marine Le Pen à cause de ses ambiguïtés et de ses contradictions. Je leur propose d’oeuvrer pour le rassemblement des Français et le redressement de la France.
« Ma capacité de rassemblement est plus importante que celle de Marine Le Pen »

Redresser la France, c’est aussi le programme de Marine Le Pen…
Je ne souhaite pas le faire dans la division et dans l’anathème. Marine Le Pen est une bonne candidate de premier tour et une très mauvaise candidate de second tour. Face à elle, la gauche est certaine de l’emporter. Est-ce que vous souhaitez ce retour de la gauche au pouvoir ? Je souhaite planter mon arbre droit et ne participerait pas au jeu des supputations. De plus, le conseil national de Debout la République a unanimement approuvé ma candidature à l’élection présidentielle. Les Français décideront. Mais je pense que ma capacité de rassemblement est plus importante que celle de Marine Le Pen. Face à DSK, Marine Le Pen perdra. Mais Nicolas Dupont-Aignan face à DSK ?
Les sondages vous donnent beaucoup moins que Marine Le Pen au premier tour…
C’est normal, je ne suis pas l’instrument d’un système. Marine Le Pen est utilisée, sans qu’elle s’en rende compte, par le PS et par l’UMP pour exterminer toutes les offres politiques. Mais je ne tiens pas à critiquer Marine Le Pen car elle vulgarise des thèmes de campagne qui sont les miens. Elle n’est pas mon adversaire. Je pense par contre que les 55% de Français qui ont dit « non » au traité établissant une constitution pour l’Europe comme les 40% de Français qui se prononcent pour un retour au franc doivent avoir le choix…
Les sondages vous concernant ne sont pas très encourageants pour le moment…
Les sondages sont une photographie de l’opinion publique à un moment précis. Si j’étais invité dans les mêmes émissions que Marine Le Pen, je serais beaucoup plus haut. Laissons du temps au temps !
Prévoyez-vous des surprises lors de l’élection présidentielle de 2012 ?
C’est certain, ne serait-ce que moi. Les Français n’en peuvent plus du système actuel et Marine Le Pen, malgré son talent et toute son énergie, ne peut pas rassembler tout le monde. Une vague colossale va déferler contre l’UMP, aujourd’hui en situation catastrophique, et le PS, en état de délabrement total.
Eric Martin
http://www.ndf.fr/la-une/03-04-2011/nicolas-dupont-aignan-marine-le-pen-est-une-bonne-candidate-de-premier-tour-et-une-tres-mauvaise-candidate-de-second-tour
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