Rassemblement des Gaullistes Républicains et Sociaux

VIP-Blog de rgrs

Rassemblement des Gaullistes Républicains et Sociaux
VIP Board
Blog express
Messages audio
Video Blog
Flux RSS

1263 articles publiés
dans cette catégorie
2 commentaires postés
1 visiteur aujourd'hui
Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

Garçon (54 ans)
Origine : Hénin Beaumont
Contact
Favori
Faire connaître ce blog
Newsletter de ce blog

 Juillet  2025 
Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
30010203040506
07080910111213
14151617181920
21222324252627
282930010203


| Accueil | Créer un blog | Accès membres | Tous les blogs | Meetic 3 jours gratuit | Meetic Affinity 3 jours gratuit | Rainbow's Lips | Badoo |

[ Gaullisme local ] [ Revues des blogs ] [ Evènements ] [ TV, Radios, Journaux ] [ Lecture gaullienne ] [ Gaulliste libre ]

Comment Nicolas Sarkozy jette 90 milliards par la fenêtre

25/07/2011 08:12

Comment Nicolas Sarkozy jette 90 milliards par la fenêtre


Il y a peu,  les dirigeants européens ont concocté un plan de près de 160 milliards d’euros pour sauver les créanciers de la Grèce. Un plan illusoire qui ne règle en rien les problèmes d’Athènes et qui va coûter dramatiquement cher aux ménages européens.

L’austérité pour payer les créanciers

Comme le rappelle très clairement Nicolas Dupont-Aignan dans une tribune publiée dans le Monde (version longue sur le site de Debout la République), ces plans ne résolvent rien. Certes, les banques privées sont impliquées (ce qui est positif, car il aurait été immoral que seuls les contribuables paient), mais ils ne règlent en aucun les problèmes de la Grèce. Dans trois ans, le PIB grec aura encore baissé, la dette monté et le pays sera donc encore moins en position de payer.

En fait, les pays européens vont fournir l’argent pour assurer les échéances des trois prochaines années, mais rien n’est fait pour que la Grèce retrouve la croissance. Rendez-vous donc dans trois ans pour un bilan qui sera forcément mauvais. En revanche, les créanciers privés auront pu réduire leurs engagements (certes, pas autant qu’ils l’espéraient) et la dette grecque sera alors détenue à plus de 50% par des institutions publiques, qui devront alors assumer le probable défaut.

En outre, comme le montre Moral El Hattab dans une tribune publiée sur Agoravox, les dirigeants européens ont aussi sauvé de nombreuses institutions financières du dénouement de CDS sur la dette grecque. En fait, même si les banques devront contribuer à hauteur de 50 milliards au plan (220 pour les Etats au cumul des deux plans), ce sont bien pour elles que s’impose cette austérité sauvage dans tous les pays européens. Les contribuables paient encore pour sauver les banques.

Irresponsabilité financière

On a beaucoup glosé sur les 15 milliards qu’engage la France dans ce nouveau plan grec. Le problème est qu’il faut y ajouter notre contribution au premier plan grec (17 milliards) ainsi que celle aux plans irlandais et portugais. En clair, notre pays a engagé près de 60 milliards, qui servent uniquement à rembourser les créanciers de ces trois pays. 60 milliards, 3% du PIB, la moitié du déficit public prévu cette année, une augmentation d’environ 4% de notre dette publique !

Pire, il ne faut pas oublier que la France va emprunter ces 60 milliards et que nous allons devoir payer des intérêts aux marchés financiers puisque nous ne pouvons pas monétiser. Notre pays devra donc payer environ 2 milliards d’euros d’intérêt pendant quinze ans (puisque les prêts accordés par le fonds européen courent sur cette durée). En clair, on peut estimer que sur cette période, la France va donc payer 30 milliards d’euros d’intérêts. Au total, la facture atteint 90 milliards !

Bien sûr, si la Grèce remboursait cette somme et payait les intérêts, alors, ce serait relativement neutre pour nous (sauf que c’est nous qui avançons la somme). Mais le problème est qu’il est totalement illusoire de croire que nous retrouverons cette somme car la Grèce sera encore moins en position de rembourser dans trois ans qu’elle ne l’est aujourd’hui. Il est donc fort probable que l’argent que nous prêtons aujourd’hui ne sera pas récupérée, au alors, seulement de manière partielle.

Bref, il est totalement irresponsable d’engager de telles sommes. Mais le pire est que beaucoup de fédéralistes sont prêts à signer des chèques beaucoup plus importants. Jacques Attali évoque un fonds européen de 2000 milliards d’euros, soit 400 milliards pour la France. Ils ont vraiment perdu la tête !

Laurent Pinsolle

http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/






L’Europe plutôt que l’euro !

22/07/2011 19:21

L’Europe plutôt que l’euro !


DLR vous propose la version longue de la tribune publiée dans l’édition du Monde du samedi 23 juillet.

Sauver l’Europe plutôt que l’euro !

Bien que la crise de l’euro s’aggrave, force reste au dogme qui paralyse les esprits depuis 20 ans. Hélas, car l’adoration de la monnaie unique charrie deux mensonges qu’il faudrait pourtant surmonter pour qu’enfin émerge une solution crédible à la crise.

Le premier mensonge est de faire croire que l’euro n’a aucune responsabilité dans la crise de la dette des pays du Sud et de la France.

La crise de la dette proviendrait d’un excès de dépenses lié à la légèreté des dirigeants et des peuples. Il suffirait donc d’imposer l’austérité pour en sortir. C’est loin d’être aussi simple ! Si les gouvernants grecs ont manqué de sérieux, n’oublions pas que les Espagnols et les Irlandais étaient cités en exemple par la Commission de Bruxelles pour leur budget en équilibre.

En vérité, c’est l’application d’un taux d’intérêt unique à des économies au taux d’inflation différent qui a suscité des bulles gigantesques d’endettement en Espagne ou en Grèce. Les bons docteurs de l’euro ne l’avouent pas, mais jamais de tels niveaux d’endettement auraient pu voir je jour du temps des anciennes monnaies nationales. Tout simplement parce que les prêteurs internationaux n’auraient pas accordé un niveau pareil de crédit - de surcroît au tarif bon-marché pratiqué à la solide Allemagne - à des pays aussi fragiles. A cet égard, l’euro a été aux dettes souveraines européennes ce que la vente libre d’armes à feu est au nombre considérable d’homicides aux Etats-Unis : un pousse-au-crime !

La crise de la dette provient aussi des déficits extérieurs des pays du Sud et de la France qui n’ont pas supporté la force de l’euro cher. Les exportations diminuent, les importations augmentent, les déficits extérieurs explosent, les entreprises délocalisent et l’investissement productif diminue. Il suffit de regarder les chiffres. La France a ainsi un déficit commercial en 1 mois de 7 milliards d’euros (mai 2011) égal à celui d’une année en 2004 !

C’est encore pire ailleurs. Au même moment, l’excédent commercial allemand augmente toujours plus. A ceux qui s’étonnent, c’est exactement ce qui arrive quand on impose une monnaie unique à des économies différentes. Les plus compétitives concentrent encore plus les richesses, les moins compétitives s’appauvrissent.

Auparavant cet écart de compétitivité était régulièrement effacé par les ajustements monétaires : le mark était réévalué, la lire était dévaluée, les importations étaient freinées, les exportations dopées, les balances commerciales se rééquilibraient, le pays retrouvait ses emplois. Pire des systèmes me rétorquera-t-on ! Oui, de même que la démocratie, qui est le pire des systèmes à l’exclusion de tous les autres…

En interdisant cet ajustement salutaire, l’euro accroît les déséquilibres. Le chômage et la dette servent de variable d’ajustement au déficit de croissance.

Le second mensonge répandu dans les médias survient alors. Il suffirait de mener une politique unique pour mettre fin à ces déséquilibres. Imposons un gouvernement économique européen et tout s’arrangera !

Malheureusement aucun gouvernement aussi puissant soit-il ne pourra corriger les déficits de compétitivité des uns et freiner l’avance des autres. Comment un Ministre des Finances européen ferait-il en sorte que la Grèce baisse ses prix de 40%, pourrait-il uniformiser des pays aux structures sociales, politiques, culturelles aussi différentes que la Grèce et l’Autriche et égaliser les démographies française et allemande ?

La seule solution serait alors de prendre acte de la concentration des emplois dans l’Europe du Nord et d’effectuer des transferts financiers gigantesques vers le Sud. En un mot, doubler les impôts des Allemands pour financer des allocations dans le reste de l’Europe.

Quel gouvernement du Sud pourrait-il accepter de voir ses concitoyens devenir des assistés, soumis à la loi du payeur ? Quel gouvernement du Nord pourrait-il accepter de voir ses habitants taxés sans garantie d’aucune efficacité ? L’exemple de l’Allemagne de l’Est montre bien 20 ans après que l’exercice est difficile même pour un pays à la langue et à l’histoire commune, artificiellement divisé en deux par les vicissitudes de la géopolitique.

Et puis, comment procéder à ce « bond fédéral » ? Par référendum ? Après les « non » français et néerlandais de 2005, bafoués en catimini quelques années plus tard par des votes parlementaires, il est impossible aux gouvernants européen de se frotter de nouveau à la démocratie directe, pourtant seule capable de conférer à l’opération la légitimité populaire nécessaire. Les voilà rattrapés par l’addition de leur mauvais tour de passe-passe, qu’ils s’imaginaient avoir pu perpétré à bon compte !

On le voit donc bien, l’idée d’un gouvernement européen est un mythe qui ne vise qu’à perpétuer une logique d’endettement sans s’attaquer aux causes de la dette : l’économie réelle des pays.

Cette fuite en avant dans le mensonge n’a qu’un but : sauver l’euro, une construction dogmatique contraire aux lois de l’économie les plus élémentaires. Mais en voulant sauver l’euro, les dirigeants aveugles sont en train de détruire l’Europe. Car, l’Europe n’a de sens que si elle permet à chaque peuple de prospérer davantage avec les autres que seul isolément. L’Europe n’a de sens que si elle s’appuie sur des nations épanouies qui coopèrent entre elles. Or là, c’est tout l’inverse, des peuples sont appauvris et humiliés.

Les européens sincères et lucides devraient donc avoir le courage de préférer l’Europe à l’euro.

La question n’est donc plus de savoir si la zone euro explosera, mais quand et comment.

Le plus tôt serait le mieux. Car il n’y a aucun intérêt à surendetter ceux qui s’en sortent aujourd’hui pour remplir une baignoire dont la bonde est ouverte. Comment ?

Il est possible de garder le seul avantage de l’euro (une monnaie de réserve à terme) tout en enlevant ses inconvénients en transformant la monnaie unique en monnaie commune.

En réalité le plan B existe : il faut permettre aux pays dont l’économie n’est pas adaptée à l’euro conçu et géré pour l’Allemagne, de quitter la monnaie unique de manière ordonnée. La France aussi serait concernée par ce départ, à la suite duquel une monnaie commune européenne et non plus unique serait fondée à partir de l’euro et des autres monnaies nationales restaurées. Ce nouveau système permettrait de changer une fois l’an les parités entre les différentes monnaies européennes, afin d’assurer à chaque pays une compétitivité monétaire raisonnable à l’intérieur de l’UE et ce, tout en continuant à avoir face aux autres grandes devises mondiales une devise européenne unifiée.

Afin de ne pas augmenter leur dette libellée en euro les pays devant sortir de la monnaie unique, l’annonce officielle de sa disparition prochaine devrait permettre de faire sensiblement baisser l’euro face au dollar, et rendre ainsi soutenable les dettes souveraines des candidats au retour de la monnaie nationale.

Une fois disparu le verrou de l’euro, chaque pays pourrait retrouver les moyens de rétablir sa compétitivité, restructurer sa dette souveraine si elle est trop importante, relancer ses exportations vers les pays de l’euro-mark, etc.

Bien entendu, les Etats apporteraient alors leur garantie à leurs épargnants pour empêcher qu’ils fassent les frais des pertes essuyées par leur banque. Ce serait d’ailleurs l’occasion de reprendre en main le système financier en séparant banque de détail et banque d’investissement. Enfin, une grande politique de relance industrielle à l’échelle européenne, couplée avec des mesures protectionnistes contre les produits déloyaux des pays émergents, pourrait permettre à l’Europe de prendre un nouveau départ, à tout le moins d’espérer à nouveau en des lendemains plus cléments.

Cette sortie par le haut de la crise des dettes souveraines constituerait un désaveu profond pour l’Europe intégrée bâtie depuis 20 ans et les dirigeants qui ont construit leur carrière sur elle. Mais ne serait-ce pas peu cher payé, en comparaison de ce qui nous attend si nous laissons ces mêmes dirigeants nous conduire à la catastrophe pour sauver leur chimère ?

Nicolas Dupont-Aignan – Député de l’Essonne – Président de Debout la République

http://www.debout-la-republique.fr/L-Europe-plutot-que-l-euro.html






L’accord de Bruxelles ? Une rustine de plus...

22/07/2011 19:17

L’accord de Bruxelles ? Une rustine de plus...


COMMUNIQUE DE PRESSE

Euro : les pyromanes jouent les pompiers

Les pyromanes qui depuis 10 ans conduisent l’Europe dans le mur de la dette et de la pauvreté de masse ont joué toute la journée aux pompiers pour tenter d’abuser encore les opinions publiques.

Mais cet accord « grosse rustine » qui va endetter un peu plus les Français, sans aider les Grecs, ne règle en rien la cause de l’effondrement des économies du sud et de la France : l’euro trop cher.

Dans quelques mois la même crise se reproduira pour le Portugal, l’Espagne, l’Italie ou même la France, pour la simple raison que l’économie de ces pays est asphyxiée par une monnaie unique taillée pour la compétitivité allemande.

L’euro est aujourd’hui comme un vêtement à taille unique que chacun devrait se débrouiller d’enfiler, quels que soient son poids et sa taille ! Il faut au contraire une monnaie commune à tailles multiples, qui constitue une seule devise européenne face au dollar ou au yuan, tout en permettant des ajustements monétaires entre les nouvelles monnaies nationales qui doivent désormais la composer (euro-franc, euro-mark, euro-drachme,…) et dont les parités entre elles seraient revues une fois l’an en fonction des fondamentaux économiques de chaque pays.

Il y urgence à ce que les peuples se réveillent pour mettre fin aux folies de dirigeants incompétents. L’Europe mérite mieux que cet euro qui appauvrit et divise les nations. Une autre politique est possible.

Nicolas DUPONT-AIGNAN - Député de l’Essonne - Président de Debout la République

http://www.debout-la-republique.fr/L-accord-de-Bruxelles-Une-rustine.html






Plan grec : la victoire de l’Allemagne et la défaite des fédéralistes

22/07/2011 19:13

Plan grec : la victoire de l’Allemagne et la défaite des fédéralistes


Ca y est, l’Europe a fini par se mettre d’accord sur un nouveau plan de financement pour les créanciers de la Grèce, qui devrait sauver l’euro pour quelques temps. La ligne allemande, qui consistait à faire contribuer les banques l’a complètement emporté sur la ligne fédéraliste.

L’Allemagne, victorieuse par KO

L’Allemagne semblait isolée dans son refus des euro obligations, d’augmentation des moyens du fonds européen, sa volonté de faire contribuer le secteur privé au nouveau plan. Mais l’inflexible Angela Merkel a obtenu satisfaction sur tous les points qui étaient importants pour elle. Elle a même réussi à repousser l’idée d’une taxe sur les banques, émise par la France, et qui a réussi à faire l’unanimité contre elle. La BCE et Nicolas Sarkozy avalent leur chapeau.

Bien sûr, l’accord sera présenté comme un compromis. Pourtant, ce n’en est pas un. Le gouvernement allemand a réussi à limiter sa contribution supplémentaire et impose de facto une restructuration de la dette grecque malgré l’avis des agences, qui va concerner les créanciers privés comme le fonds européen. Fort heureusement, la ligne allemande l’a emporté sur toute la ligne. Et les rachats de dettes par le fonds européen nécessitent un accord unanime des pays.

La fausse solution fédéraliste

Avant-hier, le Monde présentait un « débat » sur la crise européenne : un banquier appelle à « réaliser l’intégration économique et politique européenne », un enseignant à Sciences Po fait du « fédéralisme économique une question de survie pour l’Europe », un financier se pose la question de « que reste-t-il quand l’Allemagne fait défaut », un banquier y voit « une chance unique pour l’Europe », et deux dirigeants d’Attac en appellent à une « Europe solidaire et libérée du joug des marchés ».

Si la tribune signée par les dirigeants d’Attac pose beaucoup de bonnes questions, elle manque de réponses. Le papier de François Vigne est assez équilibré, présentant l’option du défaut et de la sortie de la zone euro et signalant que « l’intégration (…) ne suffirait pas à corriger les écarts de compétitivité entre les Etats ». Mais les autres papiers rappellent les hiérarques communistes qui attribuaient leur échec au fait de n’être pas assez loin dans le communisme…

Raoul Salomon propose plus d’intégration sans expliquer clairement les avantages ou les inconvénients. Thomas Guénolé préconise un grand saut fédéraliste (15% du PIB de budget européen) totalement illusoire et dont on se demande bien en quoi il règlerait le problème de croissance de l’Europe. Son alternative méditerranéenne, en revanche, est intéressante. Enfin, Edouard Tréteau critique les dirigeants politiques européens, qui ne seraient pas à la hauteur.

Vers la fin de la monnaie unique

Il est tout de même regrettable de ne pas avoir ouvert les colonnes à un Jacques Sapir qui a tellement écrit sur la question et qui aurait apporté une contradiction bienvenue. Car, tout d’abord, ce qui est gênant, c’est que plus de fédéralisme ne résoudrait pas grand chose. Par delà le côté illusoire d’une telle proposition (qui revient à demander à l’Allemagne un chèque en blanc de plusieurs centaines de milliards d’euros), les problèmes sont plus profonds, comme le souligne NDA.

Des euro obligations pourraient calmer temporairement la crise financière, mais elles ne résoudraient pas le problème de compétitivité des PIIGS. Pour rembourser leur dette, ces pays ont surtout besoin de retrouver de la croissance, ce que ne donnerait pas une intégration économique et politique. C’est bien une dévaluation (couplée à une restructuration) qui le permettrait, et donc une sortie de l’euro, qui devra encore attendre quelques mois ou quelques années.

Car il faut être clair, comme le souligne avec verve Hervé Nathan, ce nouveau plan ne fait que traiter le problème grec (certes, pour assez longtemps a priori). Les dirigeants européens ont de nouveau acheté du temps sans rien résoudre sur le long terme. Si la crise reprend sur le front espagnol et italien, il faudra un nouveau sommet car rien n’est prévu pour dans l’accord d’hier…

Merci à l’Allemagne d’avoir refusé toute dérive fédéraliste et imposé une participation au secteur privé. C’est sans doute la moins mauvaise solution en attendant celle qui finira par s’imposer, le retour à des monnaies nationales distinctes adaptées à des réalités économiques différentes.

Laurent Pinsolle

 http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/






On se Fitch de nous !

22/07/2011 16:11

On se Fitch de nous !


Faut-il dégrader la note des socialistes ?

Il paraît que par la grâce de nos gouvernants, l’euro, l’Europe ainsi que leur farandole de bienfaits induits (croissance, prospérité, paix, beau temps) vont être sauvés. J’en suis fort aise. Tout à leur soulagement, peu de gens auront tiqué, comme moi, sur une dépêche publiée la veille par Reuters, qui valait pourtant son poids d’olives grecques. Son premier paragraphe nous expliquait que la note « triple A » de la France était probablement sauvée, parce que « les principaux prétendants à l’Elysée » se sont accordés « sur la nécessité d’assainir les comptes publics dans un contexte de très forte tension sur les marchés financiers. »

Reprenons, le « triple A » est le classement donné par les agences de notation financière aux emprunts et obligations émis sur les marchés par les Etats pour assurer leurs fins de mois. Ne serait-ce qu’une légère dégradation de cette note et c’est le plongeon des finances publiques vers le chaos, voire le KO, comme on a pu le voir pour la Grèce et comme on l’envisage pour le Portugal, l’Italie ou l’Irlande. Autant dire que le « triple A » aujourd’hui vaut mieux qu’un bon sondage dans le Figaro, ou même une baisse vertigineuse du chômage. La note est par ailleurs donnée par trois agences, à capitaux privés qui font ce qu’elles veulent et facilitent le travail des spéculateurs sur les dettes nationales, mais comme visiblement la quasi-totalité des politiques s’en foutent…

Il semble donc que la France ait sauvé sa peau in extremis, grâce à un accord des principaux prétendants à l’Elysée pour « assainir les comptes publics », ce qui en bon français veut dire se serrer grave la ceinture. Reuters nous apprend ainsi qu’après « une période d’incertitude », les deux favoris à la primaire du PS se sont finalement engagés à « ramener le déficit à 3% du PIB en 2013. » Autant dire qu’il va falloir soit trouver la recette miracle de la croissance à la chinoise, soit imposer au pays une cure Dukan d’austérité, qu’à côté, celle de 1983 semblera de la rigolade. On rappellera au passage que le déficit public de la France atteignait les 7,1% du PIB fin 2010. Bien plus élevé que celui des autres « triple A » de la zone euro (l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, le Luxembourg et les Pays-Bas), gare à la punition !

Car la France est le cancre de l’Union. « Quand on regarde la France dans l’univers plus large des triple A, elle se démarque clairement comme un des pays ayant les chiffres les moins solides en matière de finances publiques », déclare à Reuters la première analyste de Fitch sur la France, Maria Malas-Mroueh. Autant dire que la grande prêtresse de la notation n’a pas vraiment l’air d’accorder un gros crédit aux promesses électorales des socialistes redevenus subitement sérieux et responsables. Mais somme toute, c’est son boulot.

Il convient plutôt de s’interroger sur le boulot des candidats socialistes à la présidentielle. Croire en la promesse de Nicolas Sarkozy fait bien rire. Après tout, si la dette et les déficits publics se sont alourdis, on le sait, c’est à cause de la crise de 2008 (qui a touché le monde entier, y compris des pays qui n’ont pas plombé leur dette.) Mais si les chiffres sont aussi mauvais, c’est sans doute parce que la politique fiscale (économique n’en parlons pas) a été menée en dépit du bon sens, et au moins en dépit des circonstances qui auraient sans doute exigé qu’on l’adaptât. À l’Assemblée, la droite chouine chaque année quand il faut reconduire depuis l’allègement de la TVA sur la restauration qui, depuis son instauration en 2007, coûte bon an mal an 4,5 milliards d’euros au budget. Au delà, il suffit d’observer l’effondrement en dix ans des recettes générées par l’impôt sur le revenu, passées de 80 milliards à 37 milliards l’an passé à cause de la multiplication des niches fiscales en tout genre. Autant de broutilles qui ajoutées les unes aux autres, plombent les comptes publics. Or, s’agissant de ces choix et de bien d’autres, les politiques ont clairement la main.

Revenons à Aubry et Hollande qui, donc, pour faire sérieux et présidentiables, un peu comme au bon vieux temps du oui obligatoire au référendum sur le TCE, s’engagent, s’ils sont élus à faire ce que la droite elle-même n’a pas su – ou voulu – faire. Des candidats qui se refusent à discuter le dogme des 3% quand tout le monde sait qu’il est irréalisable, sauf au prix de sacrifices pires que le mal. Difficile en effet d’imaginer que la chasse aux niches fiscales sera suffisante, ou même que le non-remplacement d’un fonctionnaire partant à la retraite sur deux permettra de tenir une « trajectoire de finances publiques » (comme on dit en argot X-Mines) raisonnable conduisant aux 3% magiques. Les candidats socialistes montrent, là encore, qu’ils aiment adorer des dieux qui ne sont pas les leurs – ou ne devraient pas l’être.

D’un côté, ils refusent de voter la règle d’or sarkozo-merkelienne qui bloque toute possibilité d’évolution et d’initiative sur le pilotage du budget national. De l’autre, ils donnent des gages à Fitch pour assurer notre hypothétique « triple A ». Mais qui peut jurer que madame Maria Malas-Mroueh, la première analyste de Fitch sur la France, ne leur demandera pas plus d’ici 15 jours ?

Admettons que la dette est l’ennemie de la politique, du peuple aussi. Mais si ça se trouve, il serait peut-être temps de faire preuve aussi d’inventivité, d’initiative, d’un discours un peu nouveau. On aurait pu d’ailleurs croire que la primaire allait servir à ça.

Moyennant quoi, nous venons d’apprendre que si la gauche gagne la présidentielle, elle ne fera rien d’autre que ce qui s’est fait jusque-là. Ou elle fera pire en matière économique, quitte à pénaliser ceux qui, n’en déplaise à Terra Nova, semblaient constituer son socle électoral naturel, les classes populaires. Frappées par la crise, le chômage, l’inflation et la rigueur donc. Je propose donc d’annuler la primaire, et pendant qu’on y est, la présidentielle aussi. Et de nommer directement Madame Malas-Mroueh à la tête de l’Etat français. On économisera des frais d’organisation des élections, ce sera toujours ça de gagné pour les 3 % et le « triple A ».

Muriel Gremillet

http://www.causeur.fr/on-se-fitch-de-nous,10683






Début | Page précédente | 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 | Page suivante | Fin
[ Annuaire | VIP-Site | Charte | Admin | Contact RGRS ]

© VIP Blog - Signaler un abus