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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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François Hollande, « socialiste » antisocial et irresponsable

18/07/2011 22:22

François Hollande, « socialiste » antisocial et irresponsable


L’ancien premier secrétaire du PS a trouvé son créneau : il sera le « socialiste responsable », qui s’aligne sur les objectifs les plus ambitieux de réduction du déficit, également favorable à une plus grande intégration européenne. Un condensé de pensée unique.

Le choix des marchés contre le peuple

A quel point de dégénérescence mentale peut arriver un responsable « socialiste » pour prendre de telles positions ? François Hollande ne cherche pourtant pas à être le candidat d’un parti libéral professant sa foi absolue dans le marché, mais bien d’un parti dit « socialiste ». Mais le député-maire de Corrèze veut tellement faire la course au centre qu’il finit par dépasser DSK sur sa droite. Ainsi il calque soigneusement ses positions sur la pensée dominante.

C’est ainsi qu’il contredit le programme socialiste pour lequel il faut décaler d’un an le retour à un déficit de 3% du PIB et s’aligne sur les objectifs du gouvernement (qui ne seront pas faciles à atteindre). Il prévoit une grande réforme fiscale, dont certains principes (inspirés par les propositions de Thomas Piketty et Camille Landais) sont intéressants. Mais il est assez incompréhensible qu’un dirigeant « socialiste » priorise ainsi la réduction des déficits sur la lutte contre le chômage.

En fait, tout cela n’est pas surprenant. Yann parlait de « grande purge libérale » au sujet du PS et dénonçait la prise de position de François Hollande sur la monétisation, qui refuse de faire ce que même les Etats-Unis et la Grande-Bretagne font ! Et le choix par Martine Aubry de Daniel Cohen comme conseiller sur l’économie démontre que l’actuelle première secrétaire ne sera pas plus ouverte que l’ancien aux idées alternatives, comme le rapporte Bertrand Rothé.

L’irresponsabilité européenne

En complément à ce discours d’une orthodoxie relativement stricte sur les questions budgétaires, François Hollande a également pris position pour « sauver la zone euro », dénonçant les atermoiements des dirigeants européens, et proposant d’aller plus loin dans l’intégration de l’Union Européenne, en fusionnant le poste de président du Conseil et de président de la Commission, et en mettant en place des euro obligations et un « fédéralisme budgétaire et fiscal ».

Pourtant, les euro obligations sont un mécanisme profondément irresponsable puisqu’il s’agit de permettre aux pays les moins bien évalués de bénéficier des mêmes conditions de crédit que les pays les mieux évalués : en clair, on pénalise les plus sérieux et on favorise les moins regardant vis-à-vis de l’argent public. C’est exactement ce que les marchés ont fait à la création de l’euro, aboutissant aux excès qui ont contribué à nous amener à la crise des dettes souveraines.

Car le système que François Hollande nous propose est extrêmement dangereux dans la mesure où il pénalise les comportements vertueux et favorise les comportements irresponsables. Du coup, il y aurait fort à parier qu’il faudrait alors mettre sous une tutelle stricte les budgets nationaux pour éviter tout dérapage : c’est sans doute ce qu’il appelle « fédéralisme budgétaire et fiscale ». Heureusement que l’Allemagne freine de toutes ses forces sur ces questions…

L’Europe et la conversion au « laisser-faire » ont fait du PS un parti antisocial et antidémocratique, que François Hollande représente bien. En ce sens, sa victoire aurait le mérite de clarifier la situation et de bien montrer aux Français qu’il n’y a rien à espérer de ce pari « socialiste ».

Laurent Pinsolle

http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/






Joly-Fillon : rafales de bêtises sur le 14 juillet

18/07/2011 22:03

Joly-Fillon : rafales de bêtises sur le 14 juillet


La sortie d'Eva Joly sur le défilé du 14 juillet a enclenché la machine à polémiques... Les déclarations de François Fillon ont fait le reste. Antidote revient sur cette valse de carabistouilles à trois temps !

Nous assistons, il faut bien le dire, à un déluge de bêtise depuis le 14 juillet et les déclarations d’Eva Joly. La bêtise, c’est souvent distrayant mais il faut reconnaître que, même avec l’esprit rieur, le fait que figurent, parmi les protagonistes de la polémique, le Premier ministre et une candidate à l’élection présidentielle prête moins à la gaudriole.

1er temps : Eva Joly annonce son souhait de voir disparaître le défilé militaire du 14 juillet auquel elle ne voit plus beaucoup de sens (1). Proposition très classique, finalement, au pays des écolos français dont le pacifisme, le rejet des symboles nationaux, le sans-frontièrisme exacerbé ne sont tout de même pas inconnus des observateurs politiques (2). Sur ce, elle propose -et c’est là qu’on a le droit de s’esclaffer- une espèce de parade ridicule dont
Nathalie Krikorian-Duronsoy a fait un sort présentant l’affaire comme « quelque chose à mi-chemin entre la gaypride et le Salon de l’Auto ».

2ème temps : Les chevau-légers (pas toujours légers, d’ailleurs) de l’UMP s’en donnent à coeur joie et, au lieu d’ignorer ou d’ironiser simplement sur les futures dissensions entre Ecologistes et Socialistes, pilonnent Eva Joly sur le thème : « Qu’elle retourne dans les Fjords, elle ne connaît rien à la France ». Finalement, c’est même le Premier ministre qui reprend cet argumentaire à son compte fustigeant la méconnaissance des traditions françaises de la candidate écolo et faisant donc explicitement référence à la double-nationalité d’Eva Joly.
On avait connu François Fillon plus prudent sur ce terrain-là notamment lorsqu’il se précipitait pour faire savoir combien il se démarquait de ce qu’il considèrait comme des excès de la part de certains députés de sa majorité, par exemple ceux du collectif « Droite Populaire » très en pointe sur le dossier de la binationalité.
En réalité, même si l’accent (3) d’Eva Joly donnait effectivement un effet bœuf à ces déclarations, il n’y a pas plus française que cette sortie antimilitariste qui rappelle à bien des égards les polémiques franco-françaises sur les paroles de la Marseillaise. José Bové, qui représente à l’international -ou plutôt à l’altermondial- le Français moustachu attaché à son roquefort, a défendu hier sur Europe1 les mêmes positions que sa candidate, quelques dizaines d’années après le combat du Larzac qui l’avait amené pour la première fois sur le devant de la scène médiatique. Au passage, on rappelle aux écolos-pacifistes que le défilé militaire du 14 juillet constitue le symbole de la soumission de l’Armée au pouvoir civil représenté par le Président de la République. Lorsque ce sont des écoliers ou des étudiants qui défilent devant un parterre d’officiers médaillés, cela donne un signe beaucoup moins encourageant pour les libertés publiques mais aussi pour la paix. C’est cela que François Fillon aurait dû rappeler à Madame Joly, en évitant d’utiliser des références sordides et imbéciles sur les origines d’Eva Joly.

3ème temps : Eva Joly répond à François Fillon. Je dois à la vérité d’écrire que j’ai fort apprécié la formule : « Je ne descends pas de mon Drakkar », fort bien ajustée, et contenant un humour de bon aloi. Mais dans un second temps, elle croit bon de se défendre de tout antimilitarisme en avouant qu’elle a des amis militaires. On se pince. Décrocherai-je un point Godwin si je rappelle ceux qui se défendaient naguère - certains le font même encore ! - d’antisémitisme en déballant leur ami juif ? Et Jean-Marie Le Pen qui, interrogé par Patrick Sébastien, déclarait que le sketch « Casser du noir » avait bien fait rire ses domestiques de la même couleur ? Ou même le personnage Adolphe-Bénito Glandu, créé par Thierry le Luron : « Chui pas raciste, mon chien est noir » ? Dans le genre « je m’enfonce », Eva Joly ne fait pas dans le détail.

Pour tout dire, on n’attend pas - mais alors pas du tout - de réponse du Premier ministre ou d’un représentant de l’UMP. On pourrait grimper encore dans les sommets de la connerie.

David  Desgouille


(1) Pourtant, c’est toujours le même : dans celui de la descente.

(2) Encore faut-il nuancer le propos sur le pacifisme puisque, ces dernières années, Daniel Cohn-Bendit, notamment a apporté une touche un peu BHL ou kouchnérienne -au choix- à la mouvance écolo. On l’a encore vu récemment à propos de la Libye, sujet sur lequel il a été rejoint par… Eva Joly, comme l’a fort bien rappelé
Tefy Andriamanana sur Marianne2.

(3) On relira à ce sujet l’excellent
article de Luc Rosenzweig.

 





Mieux que l'affaire DSK, les bleues au service de la cause des femmes

18/07/2011 21:59

Mieux que l'affaire DSK, les bleues au service de la cause des femmes


Selon Philippe Bilger, l'état d'esprit de l'équipe de France de foot, qui tranche avec le cinéma et les caprices des professionnels masculins, milite en faveur des femmes dont le rapport au sport est singulier.

J' aime ces femmes

L'affaire DSK a suscité un débat intense et contrasté sur la condition des femmes. Le féminisme militant s'en est donné à cœur joie et, en face, toutes sortes de réactions se sont manifestées qui allaient de la virilité la plus bête à la compréhension la plus fine.

Je ne suis pas sûr toutefois que l'effervescence politique et médiatique de ces dernières semaines ait fait avancer d'un pouce la cause des femmes dans ce que celle-ci mérite d'adhésion évidente et d'équité légitime.

J'ai scrupule à le dire mais la coupe du monde du football féminin a sans doute plus fait, pour ce combat nécessaire, que les mille colloques, réflexions, polémiques, banalités et ratiocinations qui nous inondent chaque jour sur ce thème et sont parfois de nature à nous détourner par saturation de ce dont on voudrait nous faire prendre conscience sans répit.

L'équipe de France féminine a été formidable. Au-delà de la découverte que le football féminin, comme le tennis d'ailleurs, offre un spectacle à la fois impressionnant et agréable comme si moins de force et de vigueur apparentes entraînaient plus de qualité et d'élégance dans le jeu, on a perçu à quel point le comportement de ces sportives de haut niveau nous changeait d'une manière radicale de celui des joueurs masculins (JDD).

Très peu de brutalités inutiles et donc de coups francs. Aucune contestation de l'arbitrage pourtant discutable, notamment lors du match de la France contre la Suède. Très peu de palabres sur le terrain. Une énergie de tous les instants. Aucune comédie, aucune de ces scènes grotesques où de grands gaillards même pas touchés se roulent par terre en feignant une douleur extrême. Une concentration sur l'essentiel. Aucune attitude arrogante ou de prestance ridicule. La mise en pièces radicale, à chaque seconde, du cliché qui vise à ranger ces femmes dans la catégorie des hommes comme si, physiquement gracieuses ou non, elles avaient perdu, en jouant au football, toute féminité. Reproche bêtement « machiste », à les voir évoluer, qu'il s'agisse des Françaises ou par exemple des Américaines.

Il y a un rapport au sport collectif qui est donc spécifiquement féminin. Les joueuses accomplissent les mêmes gestes que les hommes, s'adonnent au même jeu mais elles le font autrement. Il me semble qu'il est possible de généraliser et que par exemple, dans le domaine politique, certaines femmes ont su répudier les défauts virils pour s'attacher à une conception du pouvoir et de l'action singulière et, je l'espère, porteuse d'avenir.

J'aime ces onze femmes françaises et leur entraîneur qui, homme, a su si parfaitement appréhender ce que leur sexe apportait de nouveau et de salutaire dans un jeu vieux comme le monde.

Le féminisme, grâce au ballon rond, a fait un pas de géant.


Philippe Bilger

Retrouvez Philippe Bilger sur son blog.





La fin de l'euro n'est pas la fin de l'Europe

18/07/2011 21:55

La fin de l'euro n'est pas la fin de l'Europe


Pour l'économiste américain Mark Weisbrot, alors que l'existence même de l'euro est remise en question, il existe une différence fondamentale entre la monnaie unique et l'Union européenne : la première est le fruit d'une politique très à droite, la seconde émane d'un projet profondément solidaire

L'euro atteint des tréfonds face au franc suisse. Quant aux taux d’intérêt sur les emprunts italiens et espagnols, ils ont crevé le plafond. Ce dernier épisode en date dans la crise de la zone euro s’explique par la peur de voir l’Italie touchée à son tour. Avec une économie de 2 000 milliards de dollars [1400 milliards d'euros] et 2 450 milliards de dollars de dette [1700 milliards d'euros], l’Italie est trop puissante pour qu’on la laisse mordre la poussière. D’où l’inquiétude des autorités européennes.
Aujourd’hui, rien ne justifie que l’on redoute une hausse des taux d’intérêts de l’Italie au point de mettre en danger sa solvabilité. Cela n’empêche pas les marchés financiers de réagir de façon irrationnelle et d’attiser ces craintes : à force de prophétiser le pire, on finira par le provoquer. Sachant que les autorités européennes ne parviennent même pas à s’entendre sur les moyens de gérer la dette grecque — une économie six fois moins importante que l’Italie —, il n’y a guère de raison d’avoir confiance dans leur capacité à répondre à une crise plus grave.

L'UE peut prospérer sans l'euro

Les économies plus fragiles de la zone euro, la Grèce, le Portugal, l’Irlande et l’Espagne, sont déjà confrontées à des années de châtiment économique, en particulier un niveau de chômage extrêmement élevé (16 %, 12 %, 14 % et 21 % respectivement). Puisque tous ces malheurs que nous nous infligeons n’ont d’autre objectif que de sauver l’euro, on est en droit de se demander si la monnaie unique mérite d’être sauvée.

Tout comme on est en droit de se poser cette question du point de vue de la majorité des Européens qui travaillent pour assurer leur subsistance — autrement dit, d’un point de vue de gauche.

On entend souvent que l’union monétaire, qui englobe aujourd’hui 17 pays, doit être maintenue au nom du projet européen. Et de citer des idéaux dignes d’intérêt comme la solidarité européenne, le besoin de mettre en place des critères communs dans le domaine des droits de l’homme et de la cohésion sociale, de rejeter le nationalisme d’extrême droite et, bien sûr, l’intégration économique et politique indissociable d’une telle évolution.

Mais ce serait confondre l’union monétaire, ou la zone euro, avec l’Union Européenne elle-même. Ainsi, le Danemark, la Suède et le Royaume-Uni sont membres de l’UE, mais ils ne font pas partie de l’union monétaire. Il n’y a aucune raison pour que le projet européen ne puisse se poursuivre, et l’UE prospérer, sans l’euro.

Un projet ouvertement de droite

Et tout porte à espérer que cela pourrait se produire. Le problème, c’est que l’union monétaire, contrairement à l’UE elle-même, est un projet ouvertement de droite. Cela n’était peut-être pas évident à son lancement, mais ça l’est aujourd’hui, douloureusement de surcroît, alors que les économies moins robustes de la zone euro se voient infliger une punition jusqu’à alors réservée aux pays à faibles et moyens revenus tombés entre les griffes du Fonds monétaire international et de ses gouverneurs issus du G7.

Au lieu de tenter de sortir de la récession à l’aide de stimuli fiscaux et/ou monétaires, comme l’ont fait la plupart des gouvernements de la planète en 2009, ces Etats sont contraints de faire le contraire, et le coût social en est terrible.

Les humiliations se succèdent : les privatisations en Grèce ou la "réforme du marché du travail" en Espagne ; les effets régressifs des mesures prises sur la répartition des revenus et des richesses ; et la diminution et l’affaiblissement de l’Etat-providence, tandis que les banques sont renflouées aux frais du contribuable — autant de mesures qui trahissent sans ambiguïté le programme de droite des autorités européennes, et qui prouvent qu’elles tentent de tirer parti de la crise pour imposer une orientation à droite de la politique.

La nature de droite de l’union monétaire a été institutionnalisée dès son lancement. Les règles limitant la dette publique à 60 % du PIB et les déficits budgétaires annuels à 3 % du PIB, bien que violées dans la pratique, sont inutilement contraignantes en période de récession et de fort taux de chômage.

Autre indicateur sinistre, le mandat de la Banque Centrale Européenne, qui est censé ne se charger que de l’inflation et absolument pas de l’emploi. La Réserve fédérale américaine, par exemple, est une institution conservatrice, mais au moins, la loi exige d’elle qu’elle se préoccupe de l’emploi autant que de l’inflation.

Et la Fed, en dépit de l’incompétence dont elle a fait preuve puisqu’elle n’a pas su identifier une bulle immobilière de 8 000 milliards de dollars [5600 milliards d'euros], laquelle a fait plonger l’économie américaine, s’est avérée plus souple face à la récession et à une reprise faible, créant plus de 2 000 milliards de dollars [1400 milliards d'euros] dans le cadre d’une politique monétaire expansionniste. En comparaison, les extrémistes aux commandes de la Banque Centrale Européenne ont relevé les taux d’intérêt depuis avril, en dépit d’un chômage digne d’une dépression dans les économies les moins solides de la zone euro.

A en croire certains économistes et observateurs politiques, ce dont a besoin la zone euro, pour fonctionner, c’est d’une union fiscale, avec davantage de coordination au niveau des politiques budgétaires. Mais la politique fiscale de droite est contre-productive, on le voit bien, et le resterait même si elle était mieux coordonnée. D’autres économistes, dont l’auteur de ces lignes, soutiennent que les grandes différences entre Etats-membres en termes de productivité constituent un obstacle majeur à une union monétaire. Mais même si l’on parvenait à surmonter ces problèmes, tant que la zone euro serait un projet de droite, elle ne mériterait pas que l’on se donne du mal pour elle.

Quiconque s'oppose à cette politique est "réactionnaire"

Avant son avènement, l’intégration économique européenne était d’une autre nature. L’Union Européenne s’efforçait somme toute de tirer les économies les moins puissantes vers le haut tout en protégeant les pays vulnérables. Mais les autorités européennes se sont avérées impitoyables au sein de leur union monétaire.

L’idée qu’il faille sauver l’euro au nom de la solidarité européenne joue également sur la vision simpliste que l’on a de la résistance des contribuables, dans des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas et la Finlande, face à la nécessité de "renflouer" la Grèce. S’il est indéniable que cette résistance repose en partie sur des préjugés nationalistes — souvent attisés par les médias —, elle ne se résume pas à cela. Beaucoup d’Européens n’apprécient pas de payer l’addition pour renflouer des banques européennes qui ont consenti des prêts toxiques.

Et les autorités de l’UE ne sont pas en train "d’aider" la Grèce, pas plus que les Etats-Unis et l’Otan "n’aident" l’Afghanistan, pour évoquer un débat comparable, où quiconque s’oppose à une politique destructrice est traité de "réactionnaire" et "d’isolationniste".

Manifestement, une grande partie de la gauche européenne n’est pas consciente de la nature conservatrice des institutions, des autorités, et surtout des politiques macro-économiques, auxquelles elle fait face dans la zone euro.

Cela s’inscrit dans un problème plus général, lié au fait que dans le monde entier, le public ne comprend pas la politique macro-économique. Ce qui a permis à des banques centrales de droite de mettre en œuvre des politiques destructrices, parfois même sous des gouvernements de gauche. Cette incompréhension, à laquelle s’ajoute l’absence d’intervention démocratique, peut contribuer à expliquer le paradoxe qui fait que l’Europe aujourd’hui applique une politique macro-économique plus à droite que les Etats-Unis, bien que disposant de syndicats beaucoup plus puissants et d’autres bases institutionnelles favorables à une politique économique plus orientée à gauche.

Mark Weisbrot - économiste

The Guardian Londres

http://www.presseurop.eu/fr/content/article/773711-l-euro-la-fin-dun-reve-neoliberal

http://www.marianne2.fr/La-fin-de-l-euro-n-est-pas-la-fin-de-l-Europe_a208461.html








Fillon sauve l'Union de la gauche

18/07/2011 21:43

Fillon sauve l'Union de la gauche


On n'est pas là pour voir le défilé, a chanté Eva Joly, provoquant une attaque dérisoire du Premier ministre. Dont le principal effet est d'avoir ressoudé une gauche que les propos de la candidate écologique avaient gêné au plus haut point...

ls étaient bien embêtés, les Aubry, Hollande, et même Mélenchon après la sortie d'Eva Joly sur le 14 juillet. Sans parler de Ségolène Royal, qui avait proposé de mobiliser l'armée à des fins d'éducation ou de rééducation... Zapper le défilé au lendemain de la mort de 7 soldats français, comparer l'armée française à celle de la Corée du Nord, voilà qui était quelque peu gênant pour ceux qui se préparent à exhumer l'union de la gauche. La proposition était non seulement incongrue dans le contexte des conflits en Afghanistan et en Lybie (qu'Eva Joly a soutenus ). On en était là, à naviguer entre les silences gênés et les réserves d'usage, lorsque François Fillon a saisi la ball(trapp ?) au bond avec sa saillie sur « cette dame (qui, ndlr) n’a pas une culture très ancienne de la tradition française, de l’Histoire française et des valeurs françaises ».

Très logiquement, l'ensemble des chefs de la gauche a embrayé et les réserves ou les moues gênées se sont transformées vite fait en une solidarité sans failles. Et Boby Lapointe (On n'est pas là pour se faire engueuler, on est là pour voir le défilé) s'efface devant le poète enterré à Sète. Là haut sur son petit nuage, Georges Brassens, qui ne pouvait deviner l'existence de Dieu, doit avoir chaud au coeur : le 14 juillet 2011 a été l'occasion d'un hommage inattendu à
l'une de ses chansons les plus connues...

Les propos du Premier ministre ont immédiatement été mis en rapport avec la binationalité d'Eva Joly. Pire, le Premier ministre a donné l'impression - même si ce n'est pas forcément ce qu'il a voulu dire - qu'il consacrait l'existence, en quelque sorte, de deux catégories de Français, les plus anciens capables de transmettre son histoire et les plus récents qui la comprendraient mal. Or, on trouve évidemment des Français dits « de souche » insensibles à l'histoire de France autant que des étrangers pénétrés de notre sensibilité nationale.

En tout cas, cette passe d'armes nous a replongés illico dans le fameux débat foireux sur l'identité nationale dont chacun a été pourtant bien content de se débarrasser, à droite comme à gauche. Gardons-nous bien d'y revenir sur le fond : l'identité nationale est un vrai sujet, car la France de 2011 n'est pas celle de 1960, et cette évolution comporte de nombreuses conséquences dont il faudrait discuter. Mais pas dans les termes où elle a été
posé par Nicolas Sarkozy voici dix-huit mois, pas davantage que dans le climat recréé par la polémique actuelle.

Si nous évitons donc un débat de fond, que restera-t-il de la polémique enclenchée par l'intervention du premier ministre à part de donner le sentiment que nous vivons une campagne présidentielle dans laquelle les « torrents de merde » succèdent aux boules puantes, ainsi que le titre Marianne cette semaine ? Une magnifique courte-échelle à l'Union de la gauche et à la campagne d'Eva Joly. D'abord parce que François Fillon dispense le PS et le Front de gauche de s'expliquer sur ce qui les distingue d'Eva Joly et des courants pacifistes qui constituent le fond de sauce d'Europe Ecologie-Les Verts. Ensuite parce que la saillie de Fillon installe la candidate écologique à la une des médias pour en faire à la fois la victime et la principale bénéficiaire de l'opération. Je suis sûr que, de son Fort de Brégançon, le Président doit fulminer contre un Premier ministre auquel il ne peut cependant rien dire : n'est-ce pas lui qui, à Grenoble voici un an commencé à gratter les allumettes de la grande discorde ?

Philippe Cohen - Marianne

http://www.marianne2.fr/Fillon-sauve-l-Union-de-la-gauche_a208627.html






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