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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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La fausse bonne idée, c’était l’euro !

17/07/2011 13:03

La fausse bonne idée, c’était l’euro !


Il y a quelques temps, Coralie Delaume taquinait Nathalie Kosciusko-Morizet à la suite de son réquisitoire contre la sortie de l’euro et le retour aux monnaies nationales. Au vu des lacunes de notre ministre, par ailleurs brillante polytechnicienne, il semblerait que l’économie ne soit pas une matière obligatoire pour entrer à l’X…

Sur les plateaux de télévision, la ministre de l’Environnement s’était en effet bien imprudemment avancée en sous-entendant que le retour au franc multiplierait les prix par 6,5 et conduirait donc à une perte dramatique de pouvoir d’achat pour les Français. Dans l’émission de Laurent Ruquier, suivant l’exemple de Coralie, Eric Zemmour avait littéralement ridiculisé la bien faible argumentation économique de NKM en retournant contre elle l’exemple du prix de la baguette dont le passage d’un franc à un euro illustre l’inflation consécutive à l’abandon du franc. Sur causeur, le débat entre défenseurs acharnés de l’euro et tenants d’une autre politique a suscité une passe d’armes alimentée par la réponse de Georges Kaplan à Coralie.

Un nouveau franc pas si mini que ça…

Confirmant en cela les analyses de NKM, Georges Kaplan s’en prend aux partisans d’une sortie de la monnaie unique au profit d’une monnaie commune européenne qui combinerait un retour aux monnaies nationales à l’intérieur et une devise commune vis-à-vis du reste du monde. Pour disqualifier cette solution à la crise monétaire européenne, Kaplan affirme avec catastrophisme que le nouveau franc nous ferait perdre 25% de la valeur actuelle de l’euro.
On peut pourtant lui objecter qu’en cas de sortie de l’euro, le franc ne serait pas dévalué.

Miracle ? Tour de passe-passe médiatique ? Non, il s’agit simplement du scénario retenu par les études prospectives de la banque ING. Cette institution financière souligne que la France se trouve au centre de gravité de la monnaie unique, entre la fourmi allemande et les cigales du Sud. Et si l’euro éclatait, le mark serait réévalué tandis que les peseta, lire, escudo et drachme nouveaux s’en trouveraient dévalués. Au milieu de l’ancienne zone euro, notre nouveau franc devrait conserver sa parité avec l’ancienne monnaie unique européenne, devenue entre temps une monnaie commune extérieure composée des différentes monnaies nationales. En fin de compte, le franc ne serait dévalué que par rapport au mark et au florin…

Georges au pays des merveilles libéral

Kaplan poursuit son argumentation en nous expliquant que les déficits commerciaux, partiellement causés par la surévaluation de l’euro, sont sans aucune importance. Bizarre : lorsqu’en mai, la France achète 41,6 milliards d’euros de marchandises et en vend seulement 34,2 milliards, il faudrait en conclure que le déficit commercial de 7,4 milliards qui en résulte ne pose pas problème . Bien sûr, nous pouvons toujours nous endetter à l’extérieur ou vendre nos bijoux de famille pour combler ce trou. Autrement dit, continuer à nous appauvrir.

Après cet argument fantaisiste, Georges Kaplan rejette la proposition de révision de la loi du 3 janvier 1973 qui interdit à la Banque de France d’avancer de l’argent au Trésor Public, et donc de financer l’Etat en faisant tourner la planche à billets. Contre toute velléité de changement du statu quo, Kaplan agite le chiffon rouge de l’hyperinflation et de la spoliation des épargnants dont les économies perdraient l’essentiel de leur valeur.

Or, depuis une quinzaine d’années, c’est le système actuel qui a permis l’inflation ahurissante du prix de nombreux actifs, créant des krachs en série. En outre, une monétisation responsable- qui consiste à augmenter les liquidités mis à la disposition des banques, notamment en émettant une nouvelle monnaie en contrepartie de créances – pourra nous éviter une déflation mortifère en cas de baisse de la masse monétaire.

Pour conclure ce petit billet, je ne résiste pas à l’envie de mentionner la théorie des Zones Monétaires Optimales, régulièrement avancée par des économistes libéraux tels que Jean-Jacques Rosa, Alain Cotta ou Gérard Lafay. Selon celle-ci, il est absurde de vouloir maintenir une monnaie unique pour des pays aussi économiquement hétérogènes que ceux de la zone euro. Je serais bien curieux de savoir comment faire fonctionner l’euro compte tenu des travers de cette construction baroque et artificielle.

Au final, Kaplan a raison de dénoncer une fausse bonne idée. A la nuance près que celle-ci n’est pas le retour aux monnaies nationales mais la création de l’euro. Ceux qui nous promettaient monts et merveilles, traduisez : croissance et emploi, avec l’euro nous prédisent aujourd’hui l’apocalypse si d’aventure nous quittions la monnaie unique. Qui peut encore les croire ?

Laurent Pinsolle

http://www.causeur.fr/la-fausse-bonne-idee-c%e2%80%99etait-l%e2%80%99euro,10624






Les Etats n'ont ni dieu ni maître, à part les agences de notation

17/07/2011 12:56

Les Etats n'ont ni dieu ni maître, à part les agences de notation


Après avoir rétrogradé au dernier degré la « note » de la dette grecque, voici que les agences de notation ont dégradé aussi celle du Portugal, au prétexte de risque de contagion du cas grec. Elles annoncent une possibilité de baisser aussi la note de l'Italie. Et menacent même cette semaine les Etats-Unis.

Note ? De quoi s'agit-il ? D'une estimation de la capacité de remboursement des emprunteurs par trois société :

Fondées au début du XXe siècle par des financiers (Henry Varnum Poor, John Moddy et John Knowles Fitch) souhaitant aider leurs concitoyens à à acheter les titres de dettes émis par les entreprises, en attribuant une note à chaque titre, ces « agences » ont prospéré et sont aujourd'hui de grandes entreprises très rentables.

Leurs notes, de la meilleure à la pire, vont du fameux AAA (triple A) à CCC pour la pire en passant par Aaa, Aa1, Baa1, B1, B3, etc. Pour l'emprunteur, qui émets les obligations, plus la note diminue, plus il doit offrir un taux élevé. Ces agences font évidemment payer aux sociétés leur « service » de notation. (Voir le graphique réalisé par les-crises.fr)

Les notes de Moody's. Source: les-crises.fr

Les effets de la notation des « Etats »

Mais aujourd'hui, elles notent aussi les titres de dette des Etats Les pays les plus « sûrs » ont le triple A et empruntent donc au taux de plus bas.

Pour des emprunts à dix ans, ils sont légèrement inférieur à 3% pour l'Allemagne, vers 3,1% pour les Etats-Unis et oscillent autour de 3,4% pour la France.

Par contre, la Grèce devrait emprunter, si elle s'y risquait, à plus de 17%, sans certitude de trouver preneur ; c'est pourquoi deux prêts européens d'Etats lui ont été consentis, qui sont censés lui permettre de ne plus réemprunter avant 2014.

L'Irlande, également bénéficiaire d'une aide, devait offrir comme le Portugal plus de 13,5% (chiffre du 12 juillet). Moins maltraitées, l'Espagne, notée Aa2, doit payer, à la même date, 6% et l'Italie, maintenant, 5,7%. (Cliquez sur le graphique préparé par les-crise.fr pour l'élargir).

Les taux européens. Source: les-crises.fr

Devant les dégradations des notes grecque et portugaise, la Commission européenne et de nombreux hommes politiques ont remis en cause la pertinence et la légitimité de la notation, s'agissant des Etats.
Remarquons, en premier lieu, que ces notes ne sont pas vraiment utiles aux prêteurs. Disposant d'excellentes analyses de conjoncture par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, l'OCDE, les grandes banques qui prêtent aux Etats ont toutes les compétences requises pour apprécier le risque qu'elles prennent en prêtant à tel ou tel Etat. Ces notations sont donc plutôt des outils marketing pour les agences. Mais des outils tout à fait discutables !

En notant les Etats , les agences les soumettent

Dégrader la note d'un Etat, c'est, aujourd'hui, lui dicter en partie sa politique, le pousser, sinon le contraindre, à une politique de rigueur, comme en pratiquent aujourd'hui la Grèce, le Portugal, l'Irlande, l'Espagne, et par prudence, plus ou moins tous les autres. Ainsi un pouvoir privé est donc substitué au pouvoir du peuple souverain, qui en démocratie, devrait décider librement de sa politique.

Un pouvoir « extérieur », qui, dans le cas des Etats, ne risque aucune sanction. S'il cote mal une entreprise privée, et la gène donc dans une levée de fonds, celle-ci, qui l'aura payée, peut lui demander des comptes en justice. Si, au contraire, il renseigne mal les prêteurs en surcotant la société, ce sont les autorités des marchés nationaux, voire, dans une « action de groupe », ceux qui ont acheté les titres, qui peuvent la poursuivre. Mais les Etats, prétendument « souverains » sont totalement impuissants face à la notation de ces agences privées.

En ce moment même, c'est la crainte de la réaction des agences qui paralyse les Etats de la zone euro. Les agences ont, en effet, annoncé que tout « rééchelonnement » de la dette grecque détenue par les banques privées, équivaudrait à leurs yeux « souverains », à une faillite de l'Etat grec.

Des « notations » auto-réalisatrices , des complicités éventuelles

Comme l'a souligné le ministre des Finances grec, ces agences ont même une capacité de provoquer les évènements qui les ont amenées à baisser la note d'un Etat. C'est le mécanisme de la prévision auto-réalisatrice. Je décote le titre d'un Etat ! Cette décote créée la panique sur les titres de cet Etats ! Ils baissent, « démontrant », à posteriori, la justesse de ma décote !

On ne peut d'ailleurs pas complètement exclure une complicité occasionnelle entre ces agences et des opérateurs financiers qui, ayant vendu à terme des titres de dette d'un Etat, sont évidemment gagnants si une agence baisse la note de cet Etat faisant du même coup baisser le valeur de son titre.

Il y a donc aujourd'hui une véritable incompatibilité entre la notation discrétionnaire des Etats par les agences, la souveraineté des peuples et la stabilité financière, ce qui conduit, au moins, à deux suggestions.

1Le FMI devrait être l'agence de notation des Etats

Comme l'a préconisé le week-end dernier, le Cercle des économistes réunis à Aix-en-Provence, le FMI devrait, dans l'idéal, être seul à estimer la capacité de remboursement des Etats. D'abord parce que ses moyens d'étude sont largement supérieurs à ceux des agences privées. Ensuite parce qu'il ne peut être soupçonné de quelque « manœuvre ».

Inutile d'ailleurs de « noter » les Etats. Munies de ses informations détaillées, les prêteurs sont tout à fait aptes à estimer leurs risques. On ne peut évidemment pas empêcher les agences de notation de poursuivre leur travail discrétionnaire et déstabilisant. Mais on peut imaginer leur interdire la notation d'un Etat qui aurait reçu des fonds de soutien d'autres Etats, comme la Grèce et le Portugal, sous peine de poursuites devant tous les tribunaux des prêteurs.

2Renationaliser la dette publique

Par ailleurs, tous les Etats devraient tendre à « renationaliser » partiellement, plus ou moins vite, leurs dettes, c'est-à-dire, au fur et à mesure qu'ils doivent rembourser les titres aux porteurs étrangers, se refinancer en vendant les nouveaux titres de cette dette à leurs citoyens ou aux banques qui reçoivent majoritairement des dépôts de leurs citoyens.

Face à la dette française négociable, celle qui prend la forme de titres vendus sur les marchés, de 1 294 milliards d'euros, les actifs financiers des ménages français étaient, fin 2009 de 3 831 milliards d'euros. La marge existe pour une renationalisation assez large de cette dette. Le Japon ne souffre pas du tout de sa dette publique à 200% de son PIB, parce que le plus gros de cette dette est détenue par des japonais.

Ces mesures ne doivent évidemment pas exonérer les Etats du devoir de réduire progressivement la part de leur dette publique dans le PIB. Mais à leur rythme, en faisant peu à peu admettre aux opinions publiques qu'un Etat ne peut vivre éternellement au dessus de ses moyens. Rappelons au passage que la France n'a pas présenté un budget en équilibre depuis 35 ans.

 Jean Matouk

 

Photo : « Nous ne sommes pas des déchets. Nous sommes des personnes. » Des Portugais manifestent contre la dégradation de la note, à Lisbonne le 9 juillet 2011 (Hugo Correia/Reuters).

http://www.rue89.com/matouk/2011/07/15/les-etats-nont-ni-dieu-ni-maitre-a-part-les-agences-de-notation-214033






Eva Joly, conformiste et pathétique

17/07/2011 12:43

Eva Joly, conformiste et pathétique


Doit-on se montrer solidaire d'Eva Joly sous prétexte que Marine Le Pen l'attaque ? Philippe Bilger souligne le côté démagogique et dérisoire de la première sortie de la candidate écologiste en campagne qui demande la suppression du défilé de l'armée au moment même où celle-ci enregistre des pertes douloureuses en Afghanistan. Ce qui n'est pas la même chose, évidemment, que de remettre en question la binationalité.

La mort, le deuil et les absurdités.
J'en veux beaucoup à Nicolas Hulot, qui a fait gagner Eva Joly à force de maladresses politiques tellement ostensibles qu'elles apparaissaient délibérément suicidaires. Puisque la meilleure, Cécile Duflot - encore remarquable il y a quelques jours sur France Inter -, désirait passer son tour, on aurait préféré cet homme plutôt que cette femme, ce Français plutôt que cette Franco-Norvégienne, le maniement de notre langue plutôt par celui-là que par celle-ci, la culture et l'histoire de l'un plutôt que celles de l'autre.

Parce que Marine Le Pen s'est étonnée à plusieurs reprises de la légitimité de cette candidate - si François Bayrou avait cédé à ses exigences, elle serait aujourd'hui au MoDem ! -, je sais qu'il est interdit d'enfourcher la même monture (jdd.fr). Il n'empêche que la dernière « sortie » d'Eva Joly remet dans le débat cette question lancinante. Ne faudrait-il pas soumettre les candidats à l'élection présidentielle aux mêmes apprentissages et épreuves que ceux qu'on impose aux étrangers désirant séjourner durablement dans notre pays ?
Eva Joly a annoncé qu'elle supprimerait le défilé militaire du 14 juillet pour le remplacer par un défilé citoyen si la démocratie française tombait sur la tête et l'élisait (lefigaro.fr). Il n'y a pas de quoi s'indigner.

C'est plutôt pathétique, comme l'a souligné à juste titre Henri Guaino. Cette intention, qui se veut provocatrice, est surtout ridicule et démagogique. Elle flatte la pente facile du pays et croit jouer sur du velours alors qu'elle s'exprime sur du sang versé et un courage au quotidien dont nous ferions bien de nous inspirer dans nos missions civiles. Je ne doute pas une seconde que certains applaudiront Eva Joly, persuadés qu'on est profondément française parce qu'on a su placer en détention provisoire des puissants ou prétendus tels et qu'on a le culot, en pleine tragédie internationale, de lancer, pour voir en quelque sorte, un brûlot bête et méchant.

Je parie aussi que l'avenir nous confrontera de sa part à d'autres inepties du même type. Il est évident qu'elle ne cessera de nous menacer d'un puritanisme éthique qui est aussi éloigné de la morale publique que j'appelle de mes voeux, que la République d'une authentique liberté d'expression. Je crois également ne pas me tromper en prévoyant des médias aussi enivrés par l'autorité et le simplisme de cette personnalité atypique qu'ils l'ont été dans les portraits qu'ils lui ont consacré à foison sans que jamais ils aient osé introduire de la réserve et de la critique dans le relation d'un parcours professionnel qui les aurait justifiées.
Parce que je ne rêve pas, comme elle, d'une présidence « des accents et du sang mêlé » - quel conformisme rentable !- pas plus qu'ambiguë dans ses choix, ses fonctions ici ou là et ses inclinations, qu'on ne vienne pas m'opposer que je serais un suppôt du racisme. Je ne fantasme sur aucune pureté française ni ne m'enivre d'un quelconque « pétainisme ». Je n'ai pas le moindre goût pour les expulsions gratuites. Je ne veux pas vider la France de ceux qui l'aiment et la respectent. Les étrangers, de quelque nationalité qu'ils soient, nous honorent grâce à leur présence quand ils honorent la France et ses valeurs. Je me contente seulement d'aspirer à un président de la République qui serait français sans équivoque ni confusion et dont la première mesure ne serait pas de porter atteinte à une date, à un symbole, à l'histoire de notre pays.
Ce serait la moindre des choses, non ?

Philippe Bilger - Blogueur associé

Retrouvez les articles de Philippe Bilger sur son blog

http://www.marianne2.fr/Eva-Joly-conformiste-et-pathetique_a208460.html






Eva Joly veut des chars en Libye pas sur les Champs-Elysées

15/07/2011 19:30

Eva Joly veut des chars en Libye pas sur les Champs-Elysées


La candidate écolo a proposé de supprimer le défilé militaire du 14 juillet, fustigeant la « France guerrière ». Pourtant, elle a soutenu l’intervention militaire en Libye, ouvrant même la porte à une intervention au sol.

A peine élue candidate, Eva Joly fait déjà des bourdes. Au lendemain de la mort de cinq soldats en Afghanistan, la candidate d’Europe Ecologie n’a rien trouvé de mieux que de proposer la suppression du défilé militaire du 14 juillet.« J'ai rêvé que nous puissions remplacer ce défilé par un défilé citoyen où nous verrions les enfants des écoles, où nous verrions les étudiants, où nous verrions aussi les seniors défiler dans le bonheur d'être ensemble, de fêter les valeurs qui nous réunissent », a-t-elle déclaré. Pour elle, « le temps est venu de supprimer les défilés militaires du 14 Juillet parce que ça correspond à une autre période » dénonçant la « France guerrière ».

Des propos qui lui ont valu une volée de bois vert allant de Laurent Fabius à Marine Le Pen (ce qui ne doit pas lui déplaire) en passant par Manuel Valls qui a twitté : « Tout cela n'est pas très sérieux ». Martine Aubry s’est également opposée à la proposition d’Eva Joly : « Je pense que le 14 juillet, c’est d’abord un hommage donné à la République donc à notre armée, qui se bat aujourd’hui sur beaucoup de terrain ». Même Jean-Luc Mélenchon défend le principe du défilé militaire car il « rappelle à toute puissance étrangère ce qu'il lui en coûterait de s'en prendre à la France et à sa République ». Le candidat du Front de gauche est néanmoins partisan d'un défilé citoyen « à la suite » de la parade militaire.
A l’UMP, Marc Laffineur, secrétaire d’Etat aux Anciens combattants a aussi taclé l’écologiste : « Je crois vraiment que c'est indigne de faire des propositions comme cela et de ne pas reconnaître le travail considérable que fait l'armée pour la France ». A l’inverse, chez Europe Ecologie, on reste bien silencieux, hormis José Bové qui soutient sa candidate.

« Je suis 100% pour cette intervention »

On dira qu’Eva Joly ne fait que s’adapter au bon vieux pacifisme des écolos. Sauf, que début juin, elle tenait un tout autre discours. Invité en chat sur Rue89, elle s’est déclarée en faveur l’intervention militaire en Libye : « Je suis 100% pour cette intervention. Je veux que nous restions dans le cadre de l'Onu ». Pour elle, il y avait urgence à bombarder Tripoli : « L'intervention en Libye est faite pour soutenir ceux qui essaient de se débarrasser d'un dictateur sanguinaire, pilleur, Khadafi, qui a donné des preuves au monde entier de sa folie et du peu de respect qu'il témoigne à sa population ».
Et celle qui fustige désormais la « France guerrière » est pourtant une redoutable stratège militaire ouvrant la porte à une intervention terrestre. « Il est difficile de mener une guerre sans troupes au sol. On a mis des hélicoptères pour essayer d'augmenter la performance de ces interventions. Nous savions depuis le début que ça serait difficile, dans la mesure où le mandat est limité à l'espace aérien. Si cela se modifie, ça doit être sur décision de l'Onu », avait-elle dit sur Rue89.

Droit d'ingérence contre anti-militarisme

En clair, pour Eva Joly, des soldats qui font un haka sur les Champs-Elysées, c’est le symbole de la « France guerrière » et « ça correspond à une autre période » (et pourquoi pas « aux heures les plus sombres de notre histoire » ?) mais envoyer des chars et des avions de chasse en Libye, c’est une action humanitaire et de défense de la démocratie.

On peut aussi y voir une démonstration des dilemmes des écolos partagés entre anti-militarisme et attachement au droit d’ingérence. Les députés écolos se sont d’ailleurs divisés lors du vote sur le prolongement de l’intervention en Libye. Noël Mamère et François de Rugy (pro-Eva Joly) ont voté pour, Yves Cochet (pro-Hulot) et Annie Poursinoff ont voté contre. Les bisbilles des écolos ne sont décidément pas biodégradables.

Tefy Andriamanana - Marianne

http://www.marianne2.fr/Eva-Joly-veut-des-chars-en-Libye-pas-sur-les-Champs-Elysees_a208455.html






Fête nationale : la gravité au centre

15/07/2011 19:24

Fête nationale : la gravité au centre


Cinq militaires français sont morts mercredi 13 juillet dans un attentat suicide en Afghanistan. Quatre autres ont été blessés. Il s’agit là des pertes simultanées les plus importantes depuis l’embuscade de la vallée d’Uzbin en août 2008. Le lendemain 14 juillet, un sixième militaire périssait, portant à 18 le nombre de morts déplorés depuis le début de l'année 2011. D’ores et déjà, celle-ci se révèle la plus meurtrière pour les troupes françaises déployées dans les provinces de Kapisa et de Surobi.

En visite « surprise » sur les contreforts de l’Hindou Kouch, Nicolas Sarkozy affirmait pourtant le 12 juillet « il faut savoir finir une guerre ». Cela est plus vrai que jamais, après la mort symbolique d’Oussama Ben Laden. Pourtant, nos soldats devront tenir jusqu’en 2014, le chef de l'Etat français ayant décidé de calquer le retrait de nos troupes sur celui des Etats-Unis. Las, on aurait pu espérer un désengagement plus rapide, après l'heureuse libération de nos deux otages. Et l'on se demande ce qui nous retient encore dans cette étrange contrée, alors que tout notre effort de guerre devrait désormais porter sur le Nord de l'Afrique, où se déroule un conflit plus proche, dont notre représentation nationale vient de voter la poursuite.

La tactique militaire fait une large place au concept clausewitzien de « centre de gravité ». Pour un combattant, le « centre de gravité ennemi » est ce qu’il faut endommager chez l’adversaire pour nuire à sa capacité mais aussi à sa volonté de combattre. Dans les guerres contemporaines, dites « asymétriques », il semble bien que le centre de gravité soit l’opinion publique, du côté des armées « régulières », comme du côté des « insurgés ». Le général McChrystal, ancien patron de l’ISAF[1], ne disait pas autre chose lorsqu’il affirmait vouloir « gagner les cœurs et les esprits » des civils afghans. Il s’agissait pour lui de dresser l’opinion afghane contre les taliban en lui insufflant de l’amitié pour les troupes otaniennes. Certains font mine d'y croire encore, à l'instar du général Jean Fleury, interviewé ici même par Isabelle Marchandier et Gil Mihaely. Pourtant, le bilan est pour le moins mitigé. Et l'on peut se demander si l'interminable présence occidentale en Afghanistan n'est pas au contraire une machine à fabriquer des taliban, tant il est vrai que les armées "d'occupation" - ou vécues comme telles - tendent à faire éclore les vocations "résistantes".

Quant aux taliban, il sont passés maitres dans l'identification de leur "centre de gravité ennemi". Pour eux ce sont les opinions publiques occidentales, dont ils n’ont pas tardé à saisir un goût pour la guerre plus que modéré, et une acceptation de la mort au combat infiniment plus faible que la leur. Ils entendent donc user ces opinions, d'autant plus qu'ils en ont le temps : eux n'ont pas de calendrier de retrait à respecter.

Nicolas Sarkozy avait « ordonné » une victoire en Libye avant le 14 juillet. Il voulait conforter son « centre de gravité ami », en offrant à l’opinion un symbole. Au lieu de ça, il a dû faire face à cinq morts au lendemain même de sa visite en Afghanistan, puis à un sixième le jour de la fête nationale. De cela, les "coeurs et les esprits" des français été imprégnés, cependant qu'ils admiraient le défilé sur la plus belle avenue du monde.

Ainsi, immédiatement après les festivités, un conseil de défense fut réuni, afin de réfléchir aux "nouvelles conditions de sécurité des militaires français". S'il devait s'agir de claquemurer les troupes françaises dans leurs emprises, ce serait une belle victoire pour les taliban. En frappant au coeur le "centre de gravité ennemi", en démoralisant une opinion dont le soutien à cette guerre chancelle déjà depuis longtemps, en ébranlant par ricochet la détermination du chef de armées, ils auraient remporté là une authentique victoire militaire. Et ils chercheront inévitablement à en remporter d'autres.

Le président de la République a raison, "il faut savoir finir une guerre". Mais il faut savoir la finir a temps. Celle-ci va fêter ses dix ans. C'est déjà long : finissons-en.
 
 Coralie Delaume

 


 

 

[1] Ou FIAS (force internationale d’assistance à la sécurité).


Lire et relire:


Mourir pour l'Afghanistan ?
CLIK
Ben Laden : avec ou sans, il faut quitter l'Afghanistan CLAK
Afghanistan : deux présidents, une stratégie ? CLOK

 

http://l-arene-nue.blogspot.com/






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