|
| Accueil |
Créer un blog |
Accès membres |
Tous les blogs |
Meetic 3 jours gratuit |
Meetic Affinity 3 jours gratuit |
Rainbow's Lips |
Badoo |
[ Gaullisme local ] [ Revues des blogs ] [ Evènements ] [ TV, Radios, Journaux ] [ Lecture gaullienne ] [ Gaulliste libre ]
|
|
|
|
Dupont-Aignan: comment exister quand on fait 1% ?
31/01/2011 09:51
Crédité d'1% d'intentions de vote dans le dernier sondage CSA pour Marianne, Nicolas Dupont-Aignan peine à faire entendre sa voix dans un paysage médiatico-politique essentiellement concentré sur les partis traditionnels. Loin d'avoir dit son dernier mot, le député-maire de Yerres développe ses propres méthodes pour exister.
Cette formation politique n’a pas bénéficié de l’aide budgétaire publique au titre de l’année 2009 », indique le rapport de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Privé de la subvention de l’Etat, faute d’avoir présenté un nombre suffisant de candidats lors des élections législatives de 2007, Debout la République lutte contre l’Euro sans euros.
De quoi sont constituées les maigres finances du parti ? « Essentiellement de l’argent des adhésions et des dons, affirme Nicolas Dupont-Aignan. Les adhésions sont le nerf de la guerre. » Selon les comptes 2009 de DLR, publiés au Journal officiel, les cotisations des quelque 11 000 adhérents représenteraient 76 000 euros, les dons près de 250 000 euros.
Autres contributions : les dons d'aimables parlementaires, soucieux de permettre au mouvement d'exister. Nicolas Dupont-Aignan a beau entretenir un flou artistique sur les patronymes des généreux donateurs, il n'est pourtant pas difficile d'en identifier au moins deux d'entre eux. L’année passée, « deux députés et un sénateur » ont versé 127 894 euros au parti souverainiste. L'Assemblée nationale compte sur ses rangs deux députés non-inscrits se revendiquant du mouvement gaulliste : NDA lui-même et François Xavier Villain, vice-président de DLR. A bon entendeur...
Si Debout la République a un coût pour ses fondateurs et membres les plus importants qui alimentent de leur propre poche les comptes de la formation, il occasionne également des frais pour ses candidats. Avec un budget serré de 900 000 euros, le parti ne peut se laisser aller à des dépenses superflues. Les élections cantonales ? Accessoires. Trop faible, l'enjeu ne mérite pas que DLR pioche dans ses maigres caisses pour financer la campagne. Du coup, les candidats eux-mêmes se chargent de payer leur campagne. « Cela revient environ à 1500 euros par candidat, nous on ne donne rien mais on les aide à faire campagne en allant les soutenir sur le terrain », raconte le député-maire de Yerres.
Car toute élection a un coût. Affiches, locations de salle, déplacements en province… Faire entendre sa voix et peser dans le débat s'élève vite à plusieurs centaines de milliers d'euros au minimum. Dans ces conditions, autant choisir de participer à un rendez-vous crucial de la vie politique française. Les scrutins locaux n'intéressent que faiblement les électeurs et les médias. En revanche, la présidentielle constitue le passage obligé pour tout parti désireux d'exister et de bénéficier d'un coup de projecteur. Dupont-Aignan le sait et économise pour se payer cette petite folie : être candidat en 2012.
Car une candidature à la présidentielle présenterait l'avantage de donner au leader souverainiste du temps d'antenne, un temps précieux dont il manque malgré son insistance auprès de journalistes récalcitrants. En traitant Dupont-Aignan de « n'importe qui » , Elkabbach a sans doute résumé la pensée d'une partie de cette « classe médiatique élitiste qui ne peut concevoir qu'on pense autrement », comme le résume NDA. Aphatie refuserait également de recevoir sur RTL ce candidat sûrement trop petit pour le grand intervieweur qu'il semble convaincu d'incarner.
Mais ce qu'il appelait quelques jours avant son « coup médiatique » fait flop et n'inspire que de minuscules encadrés aux journalistes présents.
Seul le «Petit journal» de Yann Barthès consacre depuis les élections européennes de longs sujets au patron de DLR. Dupont-Aignan seul dans le RER hurle dans un mégaphone devant le regard médusé de trois passagers, Dupont-Aignan en réunion ne peut finir sa phrase sans se faire interrompre, etc. « Je trouve ça très amusant, jure l'intéressé. Mais je suis le seul dont on se moque au "Petit journal" et qu'on ne convie jamais au Grand. Je leur ai écrit une lettre en leur disant que la moindre des choses seraient de m'inviter car les gens ne me connaissent que par la caricature… »
En attendant que les portes des plateaux télé et radio s'ouvrent à lui, NDA a trouvé une solution 2.0. « Heureusement, il y a Internet ! », qu'il abreuve de ses réflexions et coups de gueule. Sur Twitter, sur Facebook, le futur candidat poste régulièrement des messages et interagit avec ses détracteurs, ses électeurs potentiels, ses soutiens. Réactif, il possède aussi un blog qu'il alimente deux à trois fois par semaine en fonction de l'actualité. Bref, le député-maire de Yerre n'est peut-être pas le candidat des médias, mais il s'active pour devenir un candidat du web, même si la concurrence s'annonce rude. Le classement Wikio des blogs politiques les plus lus en janvier 2011 donne le site de NDA 55e loin derrière celui de Mélenchon (24e) et ceux de Jean-Christophe Cambadélis (46e) et des députés européens Karima Delli et Pascal Canfin (52e).
Soucieux de ne pas se cantonner à cette existence numérique, Nicolas Dupont-Aignan sillonne la France pour aller à la rencontre de l'électorat et palier ainsi son déficit de notoriété.
En 2009 déjà, le parti loue huit voitures mauves chargées de porter le message « Osons une Europe différente » aux plus près des gens.
Pour 2012, NDA voit les choses en grand. Cette fois plus de voiture mais un camion. Lancé sur les routes depuis décembre, le véhicule publicitaire, sur lequel sont placardées d'immenses affiches pour la sortie de l'euro, arpente les rues des villes dans lesquelles le politique vient prêcher en faveur d'un protectionnisme républicain. Selon le député-maire, « ça marche fort, ça attire beaucoup de monde, les gens viennent nous poser des questions ».
Mais plus que les électeurs, ce sont les maires qu'il faut avant tout convaincre. En 2007, Debout la République ne parvient pas à récolter les 500 signatures nécessaires à la présentation d'une candidature à la présidentielle. Alors, pour éviter de reproduire ce scénario, tout le parti a déjà commencé à se mobiliser. Dupont-Aignan se déplace en personne dans les mairies qui acceptent de le recevoir, pendant que les secrétaires locaux de DLR tentent de persuader les édiles de leur département. Mais pourquoi un parti républicain a tant de mal à décrocher les précieux parrainages ? Selon NDA, la publication des parrainages au Journal officiel dissuaderait certains maires d'accorder leur signature. Mais ce raisonnement est valable pour un mouvement comme le Front national, pas pour Debout la République.
Et le FN justement, représente depuis peu un problème pour le patron de DLR. Avec le tournant républicain que tente d'amorcer Marine Le Pen, le Front commence à marcher sur les plates bandes du parti souverainiste. Sortie de l'euro, défense des valeurs nationales et patriotiques, Marine Le Pen et Dupont-Aignan ont quelques luttes communes, comme le reconnaît ce dernier. En plus de sa bataille pour une plus grande médiatisation, Debout la République doit maintenant faire face à la concurrence du parti frontiste sur le plan des idées. Conscient de ne pouvoir limiter son programme à un réquisitoire contre la monnaie unique et désireux de se démarquer, NDA a donc décidé d'organiser début février une convention sur l'école républicaine, thème oublié par le FN et les partis traditionnels. Reste à savoir si les médias sont prêts à relayer les débats, même intéressants, qui animent une formation encore trop petite pour faire les gros titres.
Laureline Dupont - Marianne
| |
|
|
|
|
|
|
|
Tribune de Dominique de Villepin dans Libération: "Moderniser et refondre la République"
27/01/2011 17:33
Pourquoi la politique déçoit-elle toujours ? Pourquoi l’Etat est-il impuissant ? Pourquoi un tel sentiment de dislocation de la nation et de la République ? Nous traversons une crise de régime comme la France en connaît une ou deux fois par siècle. C’est ma conviction de gaulliste et de républicain. C’est mon expérience de serviteur de l’Etat et de Premier ministre.
Nous nous accommodons de pouvoirs si enchevêtrés qu’une chatte n’y retrouverait pas ses petits. Pourquoi ? Parce que nous n’avons jamais eu l’audace d’aller jusqu’au bout de la République. Nous avons choisi les petits compromis. Nous avons décentralisé mais en retenant les compétences avec un élastique. Nous avons fait le choix de l’Europe, mais sous le manteau.
Ne nous y trompons pas, il y a bien deux voies, celle des aménagements à la marge, avec un peu plus de démocratie participative, délibérative ou représentative ici ou là, au risque de toujours plus de complexité, et de l’autre côté la voie de la refondation, fidèle à l’esprit de notre République. C’est pourquoi nous proposons avec République solidaire un large rassemblement autour d’une grande refondation en douze points.
Allons jusqu’au bout de la séparation des pouvoirs.
1) Coupons le cordon entre l’exécutif et le judiciaire en soumettant le parquet à un procureur de la nation indépendant, nommé par le Conseil supérieur de la magistrature et investi par le Congrès.
2) Coupons le lien entre les intérêts économiques et les médias, en interdisant le contrôle d’un média par une entreprise liée à la commande ou à la régulation publique.
3) Renforçons le Parlement. Il sera plus représentatif par le recours à une dose de proportionnelle, plus efficace par l’interdiction stricte du cumul des mandats et plus audible par une réduction de plus d’un tiers du nombre de sièges aux deux assemblées.
Allons jusqu’au bout de la décentralisation.
4) Créons, à la place de la mosaïque illisible, huit à dix grandes régions aux compétences élargies : environnement, aménagement du territoire, enseignement supérieur, recherche.
5) Réunissons les présidents de régions en un Conseil territorial régulier, présidé par le président de la République.
6) Garantissons l’autonomie et la solidarité entre les territoires en matière de fiscalité, selon la règle : celui qui décide paye.
Allons jusqu’au bout de la modernisation de l’Etat.
7) Resserrons l’Etat autour de ses fonctions régaliennes et républicaines d’autorité et de cohésion sociale en constituant moins de dix grands ministères contrôlant vraiment leurs administrations.
8) Unifions la fonction publique d’Etat pour plus d’efficacité et de cohérence des administrations.
9) Adoptons une programmation stratégique de l’emploi public au lieu de règles comptables absurdes comme le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux.
Allons jusqu’au bout du suffrage universel.
10) Relançons le recours aux référendums, tant à l’échelon national qu’à l’échelon local.
11) Redonnons de la légitimité aux divers échelons exécutifs. Le suffrage universel direct doit être la règle, pour les présidents de région comme pour le président du Conseil européen.
12) Donnons le pouvoir à des conseils de quartiers élus au suffrage universel de piloter des projets territoriaux pour le développement des quartiers sensibles.
Voilà la condition de la renaissance de l’esprit républicain et de la citoyenneté en France, l’union entre la République de la confiance et de l’audace de Jaurès et l’esprit de Bayeux du général de Gaulle, plaçant l’autorité et la stabilité de l’Etat au cœur de la République. Nous pourrons alors fortifier la «république intérieure» en chaque citoyen grâce à un service citoyen, obligatoire pour les jeunes mais ouvert à tous, à tout âge. Nous pourrons faire vivre nos principes de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité, en luttant contre les discriminations, notamment grâce à des parcours intégrés vers les concours de la fonction publique au sein des lycées de ZEP et des universités.
Dominique de Villepin, Ancien Premier ministre
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/01/27/1775-tribune-de-dominique-de-villepin-dans-liberation
| |
|
|
|
|
|
|
|
Chômage: 2010, l'année noire
27/01/2011 17:27
4,65 millions de chômeurs. Le bilan de l'année 2010, contrairement aux prédictions sarkoziennes, est dramatique. Tous les indicateurs sont au rouge. Pour les nouveaux entrants sur le marché du travail, les jeunes, c'est toute leur carrière qui en sera affectée.
our que Le Figaro titre « 2010, annus horribilis pour l’emploi », il faut que la situation soit grave au point de ne donner aucune branche positive à laquelle se raccrocher. Ce qui est effectivement le cas. Au sens du baromètre Marianne du chômage, qui somme les catégories A, B, C, D, E, le nombre de demandeurs d’emploi a fini l’année sur un record: 4,65 millions de personnes. Pour retrouver les niveaux atteints durant 2010, il faut remonter plus de 10 ans auparavant, en juin 1999. A cette date, le nombre de demandeurs d’emplois s’établissait à 4,37 millions. Des chiffres qui invalident la prédiction de Nicolas Sarkozy, qui fin décembre 2009, augurait que « le chômage baisserait dans les mois à venir ».
Résultat inverse : ce sont 272 000 personnes supplémentaires qui se sont inscrites sur les listes du Pôle emploi, + 6,2 % en rythme annuel, +0,7% sur un mois. Outre la légère éclaircie d’octobre, la progression fut continue à raison de 22 666 inscriptions supplémentaires en moyenne par mois. On comprend dès lors que l’emploi soit redevenu la « priorité des priorités du gouvernement ».
Comme le sociologue Louis Chauvel le décrivait récemment dans une tribune dans Le Monde, hors les périodes de forte baisse du chômage, comme celle des trois glorieuses sous le gouvernement de Michel Rocard, celle de la fin des années 90, ou la petite baisse des années 2006-2008, la massification du chômage est pour les nouveaux entrants sur le marché du travail une calamité dont ils souffriront tout le long de leur vie active. Et plus c’est dur, plus cet effet mémoire, mauvaise rémunération, entrée dans un boulot moins qualifié, sera pénalisante.
Non seulement le chômage augmente mais il se dégrade qualitativement. Le nombre de chômeurs inscrits depuis plus d’un an a explosé, donnant à voir une précarisation accrue de ces actifs. Fin décembre 2010, ils étaient 1,5 millions à pointer au Pôle emploi depuis plus d’un an, 250 000 personnes supplémentaires, une hausse de près de 20%. Et la dynamique à l’œuvre n’annonce rien de bon. La progression pour les personnes inscrites entre 2 ans et 3 ans culmine à presque 40%, avec 336 900. Ce sont donc près de la moitié des 735 100 personnes inscrites entre un an et deux ans qui n’ont pas retrouvé de travail durant l’année qui s’est écoulée.
Emmanuel Lévy - Marianne
| |
|
|
|
|
|
|
|
Livret A: 30 milliards pour les banques, qui en redemandent
26/01/2011 16:04
Depuis 2009, sous le patronage du banquier François Pérol, alors conseiller de l'Elysée, les banques peuvent distribuer les livrets A. Elles conservent 30 milliards d'euros censés financer les PME. Confrontées à de nouvelles obligations réglementaires, celles-ci lorgnent sur les milliards encore centralisés à la Caisse des dépôts et qui financent le logement social. Le décret fixant les nouvelles règles fait l'objet d'une guerre feutrée
Fifty-fifty » ! François Pérol, le sémillant patron de la Fédération bancaire française n’a pas oublié son passage au sein du premier cercle des conseillers de Nicolas Sarkozy. Redevenu banquier par la grâce présidentielle, il veut appliquer aux 265 milliards d’euros, déposés sur les Livrets A et Livret de développement durable (LDD), la règle simple et en apparence équilibrée que, celui qu’il se targue d'imiter si bien, avait formulée pour le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux.
A le suivre, ces fonds devraient pour moitié aller à la disposition des banques et pour son autre moitié financer le logement social via la Caisse des dépôts et consignations (CDC), « cette machine à transformer l’épargne des Français – dont François Bloch-Lainé disait qu’elle permettait de transformer « des liquidités en barrages » et qui permet surtout aujourd’hui de les transformer en « briques » », comme la désigne Augustin de Romanet, son directeur Général. Des briques en dur, que François Pérol a permis de transformer en cash.
C’est le dernier épisode d’une guerre à peine feutrée opposant les banquiers qui lorgnent sur ces milliards et la CDC, soutenu par Thierry Repentin; président de l’Union des sociétés d’HLM. Dans les pas de François Pérol, même si il le conteste, « je ne suis pas venu devant vous pour défendre les banques », ce fut au tour de Christian Noyer, le gouverneur de la banque de France, de venir plaider la cause des banquiers devant la commission des finances de l’Assemblée.
Car le temps s’accélère. Le gouvernement doit impérativement trancher dans les prochains jours. Et fixer le fameux décret organisant le partage de la manne. Dans son premier canevas, rejeté par la Commission de surveillance de la CDC, mercredi dernier, le décret prévoit de fixer à 65% la part des fonds restants à disposition de la CDC. « Inacceptable », pour Michel Bouvard. Le député UMP de Savoie, par ailleurs président de la commission de surveillance rappelle que Christine Lagarde, le ministre de l’économie, « s’était engagée sur un plancher de 70 % en 2008 ». Et du sol au plafond, il n’y a qu’un pas. Car ce qui fut un minimum est en passe de devenir un maximum, sur lequel les députés comme la CDC s’apprêtent à transiger.
Mieux, ils seraient prêts à ce que ce taux soit atteint graduellement en 2016.
Du cash, et du pas cher
Il faut dire que l’effort pour les banques est à la mesure de l’intense lobby qu’elles font peser sur Bercy. Car leur gourmandise naturelle pour ces fonds de bonne qualité et pas chers -le livret A, c’est du quasi cash bon marché - s’est soudainement accru.
La crise financière dont elles furent à l’origine n’a pas totalement laissé de marbre l’instance internationale chargée de la régulation du secteur. Ridiculisée, dépassée par la sophistication financière qu’elle a laissé s’épanouir, cette autorité basée en Suisse est en passe de faire payer aux banques son discrédit. Les normes de solvabilité, dîtes Bâle III, telles qu’envisagées obligent les banques à placer d’avantage de fonds propres en face de leurs engagements. Selon les travaux du comité de Bâle, pour faire face aux prêts qu’ils accordent d’une main, les établissements financiers devront avoir dans l’autre main 100% des fonds qu’ils pourraient perdre dans une crise identique à celle de 2007.
Un taux de couverture de 100% : à ce jeux là, il devient plus compliquer de faire l’apprenti sorcier. Et les banques françaises qui se sont targuées de leur bonne santé sont gros-jean comme devant. Dans son édition du mardi 25 janvier, le journal Les Echos cite un banquier : « pour certaines banques (ce taux est) autour de 20% ». Ce sont donc des dizaines de milliards d’euros que les banques hexagonales vont devoir trouver et rapidement. Et de deux chose l’une : soit les actionnaires mettent la main à la poche, en augmentant les fonds propres, soit les banques trouvent des ressources nouvelles…
Quand on sait que la première solution fait baisser le rendement des actions, on comprend vite l’appétit des banquiers pour les noisettes du livret. « La centralisation de la collecte du livret A et du LDD ne doit pas devenir une variable d’ajustement au regard des nouvelles règles de Bâle », dénonce Michel Bouvard.
« On a bien compris que les banques avaient un problème avec Bale III, explique Jean-Pierre Balligant, député PS de l’Aisne et également membre de la commission de surveillance de la CDC. C’est d’ailleurs clairement leur dernier argument en date pour demander une part accrue de la ressource des livrets. Mais je rappelle que ces fonds sont de l’argent public. La non fiscalisation de leurs intérêts est la contrepartie d’une politique publique. C’est par nature le cas pour le financement du logement social. C’est bien moins clair pour le financement des PME, au nom duquel les banques ont déjà arraché un morceau de la ressource. Aller plus loin, ce serait un hold-up. »
Imbroglio statistiques
Car les banques n’en sont pas à leur coup d’essai. En plus de la libéralisation de la distribution du Livret A (réclamée par Bruxelles), jusque là réservée à l’Ecureuil, au Crédit Mutuel et à la Poste, elles se sont déjà assurées en 2008 une part du gâteau (non réclamée par Bruxelles). Sous couvert de financer les PME, une partie des fonds des Livrets A ouverts à leurs guichets peut demeurer à leur bilan aux cotés des fonds issus des LDD dont elles avaient historiquement la charge.
A la date du 4 août, cette somme atteignait les 64 milliards d'euros. Sans compter la petite gâterie de 9,5 milliards ponctionnés sur la CDC fin 2008, au titre du plan de relance, et elle aussi destinée à financer les PME. Une sorte de 4 août à l’envers, ce jour d’été 2008 où elles obtinrent le privilège de conserver un peu de cet argent public.
Pour rendre le tableau favorable aux banques, le rapport de l'Observatoire de l'épargne réglementée fait débuter ses observations à la fin du dernier trimestre 2008. Il fait ainsi l'impasse sur le transfert d'octobre 2008 de 9,5 milliards d'euros. L'observatoire peut ainsi conclure qu'entre le dernier trimestre 2008 et le dernier trimestre 2009, le taux de centralisation s'est certes réduit passant de 69,1 % à 66,4 %, mais les fonds encore dans les caisses de la CDC progressent eux de 163,5 milliards à 169 milliards d'euros. En faisant débuter ses observations un trimestre auparavant, le résultat aurait été tout autre: il y avait 174 milliards d'euros, pour un taux de centralisation de 73 %.
Résultat : entre août 2008, et fin 2010, pas moins de 30 milliards d’euros supplémentaires innervent désormais leurs comptes. Les établissements bancaires auront ainsi capté la totalité de l’augmentation de cette épargne sur les deux dernières années. Une petite bouffée d’argent frais qu’ils rémunèrent une bouchée de pain, et qu’ils ne prêtent ensuite aux PME qu’au compte goûte et à des taux très substantiels. Entre fin 2008 et fin 2009, leurs encours de prêts aux PME n’a progressé que de 6 milliards.
Au total, les adhérents de la FBF contrôlent donc près 93,5 milliards sur les 265 milliards déposés sur les LDD et les livrets A, ainsi que le montre une note de Bercy.
François Pérol, grand gagnant
J’y suis, j’y reste : ces 93,5 milliards d’euros rapportés aux 265 milliards d’euros d’encours total donnent bien un taux de 65% de conservation pour la CDC. D’où la proposition du gouvernement qui permettrait aux banques de ne pas reverser d’argent à la CDC. Pour celles qui verraient émerger un taux de 70 % d’ici 2016, elle assurerait un passage sans douleur, les nouvelles collectes venant faire le joint.
En revanche, que ce taux soit abaissé à 50% et ce sont 40 autres gros milliards qui iraient directement dans les poches des banques.
En attendant, et dans tous les cas, le principal gagnant de ce système est… l’Ecureuil. Contrairement à la Poste qui absente du marché du crédit aux PME, a du rendre la totalité des fonds, l'autre acteur historique du livret A, les Caisses d'Epargne, a fait une belle affaire. L’établissement dont François Pérol prend la tête en février 2009, a pu constater à son bilan 13 milliards d’euros supplémentaires de fonds propres issus des Livret A.
De quoi mettre du beurre dans les épinards du groupe Banques Populaires-Caisses d'Epargnes (BPCE) qui en avait bien besoin. Au bord du précipice, le groupe dont la fusion fut pilotée par François Pérol, alors banquier d'affaires chez Rothschild puis conseiller du Président, avait un besoin impératif de fonds propres pour colmater les pertes, notamment constatées sur les subprimes, de sa filiale Natixis.
Emmanuel Lévy - Marianne
| |
|
|
|
|
|
|
|
L'Abécédaire des échecs diplomatiques de Nicolas Sarkozy
24/01/2011 11:33
Ce lundi, le candidat Sarkozy reçoit le corps diplomatique pour les voeux, puis enchaîne avec une « vraie » conférence de presse sur les enjeux des prochains G20 et G8. Une belle occasion de revenir sur les échecs diplomatiques du Monarque français avec cet abécédaire non exhaustif.
Afghanistan En avril 2007, Sarkozy expliquait que « la présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne me semble pas décisive.» A peine élu, il change d'avis, et envoie des renforts. La France réintègre le commandement intégré de l'OTAN. En août 2009, un scrutin présidentiel est organisé comme prévu: un coût faramineux, des attentats, une participation médiocre, et pour finir, deux candidats qui se réclament victorieux dès le premier tour. Sarkozy est le seul à applaudir. La France devient la cible de prise d'otages.
Copenhague En 2009, après l'échec UMPiste aux élections européennes, Nicolas Sarkozy s'était décidé à utiliser la cause écologiste pour redorer son blason. En fin d'année, le sommet de Copenhague devait être le point d'orgue de ce renouveau. Comme toujours, Sarkozy promit l'impossible. Comme souvent, il se révéla incapable de convaincre Obama et Hu Jintao, malgré ses grandes déclarations. Il a joué à l'écolo pour rien.
Crise On l'oublie, mais Sarkozy a été complètement dépassé par la crise boursière puis financière de l'automne 2008. Fin août 2008, quelques jours avant la disparition de la banque d'affaires Lehman Brothers, il n'avait rien vu, rien prévu. Pourtant, depuis des semaines, les nouvelles du front américain étaient inquiétantes. Les premières faillites bancaires ont débuté voici des mois. La crise des subprimes envoie déjà des milliers d'Américains au tapis. Tétanisé, Sarkozy met 15 jours avant de réagir officiellement au krach boursier qui suit la disparition de la banque d'affaires. Sans idée ni leadership, il finit par suivre ses collègues Brown (qui a imposé le soutien au crédit intra-bancaire) et Merkel (qui a lancé un plan de relance plus tôt que les autres). Plus tard, il expliquera qu'il a sauvé le monde.
Droits de l'homme Quand Barack Obama reçoit le président Hu Jintao, il impose à son hôte un exercice de questions/réponses avec la presse, il laisse les manifestants pro-Tibet, et il ne s'abstient pas de féliciter le prix N obel de la Paix Liu Xaobo. Quand Nicolas Sarkozy reçoit Hu Jintao, il fait placer des figurants chinois dans les rues de Paris et de Nice, et se couche. En août 2008, Sarkozy fut l'un des rares dirigeants occidentaux à se rendre à l'inauguration des J.O. de Pékin. En décembre 2007, Sarkozy accueille le colonel Kadhafi en grandes pompes à Paris. Sans être naïf sur les contingences diplomatiques, on espérait plus de retenue. Plus généralement, le soutien ostensible aux pires dictatures du moment (Libye, Tunisie, Syrie), le silence prudent face aux exactions israëliennes à Gaza début 2009 ont brouillé l'image de la France. La diplomatie française est désormais raillée pour sa partialité, tantôt donneuse de leçon, tantôt complice silencieuse de ses dictatures-partenaires commerciaux.
Europe En juillet 2007, Sarkozy « débloque » l'Europe en négociant un traité simplifié dit de Lisbonne. Ratifié en janvier, il est retoqué par un référendum irlandais en juillet, puis charcuté en décembre suivant. Entre juillet et décembre 2008, la présidence française de l’union européenne n’a pas servi la cause européenne. Le Monarque a joué les Etats contre l’Europe ; troublé le couple franco-allemand par son rapprochement avec le Royaume Uni pour l'Union de la Méditerranée, avant de tenter de le conforter. En décembre 2009, elle se dote d'un président pour deux ans. Sarkozy suit Merkel et fait élire un inconnu sans charisme qui ne dérangera personne. Financièrement fragilisée, la France n'a plus qu'à suivre l'Allemagne.
Etats-Unis La situation est paradoxales. Avant 2007, Sarkozy aimait à se présenter comme atlantiste et pro-américain. Son soutien à une administration Bush totalement décrédibilisée et haïe de par le monde était complètement anachronique. Obama élu, Sarkozy fait le jaloux. « On a hâte qu'il se mette au travail et qu'on change le monde avec lui » est son seul commentaire officiel lors de l'intronisation du nouveau président américain. Depuis, Obama le snobe aisément tel qu'il en a l'occasion.
Françafrique C'est en Afrique que l'échec diplomatique de Sarkozy fut le plus flagrant. Dix semaines après son élection, il prononce un incroyable discours aux accents racistes, à Dakar, sur l'homme africain insuffisamment entré dans l'histoire. Plus tard, il vire Jean-Marie Bockel de la Coopération sur instruction d'Omar Bongo. Le successeur Joyandet accumule les bourdes, félicitant les putchistes guinéens (contre l'avis américain), puis la succession truquée d'Omar par Ali Bongo au Gabon. En juillet 2010, Sarkozy promet un nouveau partenariat, plus élargi. La présence militaire française s'est réduite, mais l'influence économique également. Les Chinois ont pris le relais. La Françafrique agonise. En décembre 2010, Wikileaks nous apprend qu'un responsable de la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC) confiait à un diplomate de l'ambassade américaine au Cameroun que le pouvoir Bongo a financé Sarkozy. En France, le ministère de la justice fait tout ce qu'il peut pour bloquer les instructions contre les détournements de fonds de quelques présidents africains alliés.
Géorgie Il « présidait » l'Union européenne depuis le 1er juillet précédent. Quand la Russie envahit la Géorgie voisine, dont le président atlantiste ne cessait de jouer au provocateur, Sarkozy intervient. Il tente de faire croire qu'il avait sauvé le petit Etat. Un peu avant son discours aux ambassadeurs, la Russie annonçait qu'elle reconnaissait l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, deux anciennes provinces géorgiennes. Sarkozy, désavoué par son ami Medvedev, condamne, mais n'y peut pas grand chose. En août 2010, la Russie déploie des missiles en Abkhazie, et la Sarkofrance se tait.
Gouvernance C'est la grand dada de Sarkozy depuis la crise de 2009. A chaque fois qu'il le peut, il réclame l'arrivée de l'Inde, du Brésil et d'un pays d'Afrique au sein du Conseil de Sécurité. Sur ce coup, il a raison. L'équilibre géostratégique du monde est bouleversé. Mais pour convaincre, Sarkozy s'y prend mal. Il s'attache le soutien de quelques pays dits émergents alors qu'il faut convaincre les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Il promeut également le soutien au développement des pays pauvres. Mais ses belles paroles ne sont jamais suivies d'effet. La Sarkofrance reste mesquine quand il s'agit d'aider le tiers-monde. La France ne consacre que 0,44% de son PIB à l'aide publique au développement. Et le gouvernement Fillon s'amuse à y inclure davantage de prêts rémunérés, tout en réduisant ses dons, notamment en matière sociale afin de gonfler le chiffre.
Iran L'Iran, c'est le Grand Satan de Nicolas Sarkozy, l'incarnation du mal absolu. Depuis son élection, il joue au taurillon, menaçant l'Iran de représailles militaires s'il s'équipe d'armement nucléaire. Quand une Française, Clothilde Reiss, prisonnière à Téhéran après un procès inique, paye l'affront français, Sarkozy continue de hurler sa détermination. En coulisses, la France négocie la rançon. Et quand la Russie équipe l'Iran, Sarkozy se félicite de la mise en service de la centrale de Boucher, alimentée par du combustible russe.
Italie Il s'est remarié avec un Italienne qui n'aime pas Berlusconi, son grand ami. En février 2009, Sarkozy signe avec son copain transalpin un accord nucléaire. De part et d'autre des Alpes, les deux chefs d'Etat font l'objet de multiples comparaisons. Les frasques berlusconniennes avec des mineures et des prostituées ont conduit Sarkozy à s'éloigner de cet ami encombrant.
Kouchner En mai 2007, Sarkozy débauche Kouchner des rangs de la gauche. C'est une prise de guerre à usage politique interne. Pour la diplomatie française, c'est une catastrophe. Kouchner agace les diplomates. Son incompétence énerve. L'homme est rapidement marginalisé par le Sherpa du président. Pire, Sarkozy n'a pas vu venir le scandale. Kouchner était consultant pour quelques potentats africains auxquels il réclame le paiement de quelques factures après sa nomination au ministère des Affaires Etrangères. Il place ses proches, y compris sa compagne à la tête de l'Audiovisuel Extérieur de la France. « «Je les ai suffisamment gavés ces deux là!» commentera Sarkozy plus tard en pensant au couple Kouchner/Ockrent.
Otages Quand deux journalistes de France 3 sont kidnappés par des Talibans, Sarkozy s'énerve contre ... eux. Il ne fallait pas enquêter là-bas. Des mois plus tard, Michel Germaneau, un autre otage, est attrapé en Mauritanie, puis meurt en détention en juillet 2010. En octobre, 7 collaborateurs d'Areva sont faits prisonniers. Sarkozy est prudent. En janvier, deux jeunes Français sont kidnappés dans un restaurant de Niamey. Sarkozy ordonne l'intervention immédiate des Forces spéciales. Les deux Français meurent dans des conditions troubles. L'enquête démarre. On comprend juste que Sarkozy devenu candidat à sa propre réélection a changé d'approche. Comme par hasard.
Paradis fiscaux Passées les premières secousses boursières, Sarkozy endossa un costume de régulateur, qu'il exhibe à chaque rencontre internationale. Grâce à la France, le G20 est créé. Grâce à Sarkozy, on croit pendant quelques mois que les paradis fiscaux ont disparu. En avril 2009, au G20 à Londres, puis au sommet de l'OTAN à Strasbourg, Sarkozy caricature le débat, exagère ses colères et nous faire croire que le G20 a mis un terme à l'évasion fiscale et trouvé une réponse commune à la crise économique : c'est simplement faux. Il n'y a aucun plan coordonné, aucune mesure de rétorsion concertée contre la fraude fiscale, et la liste des paradis fiscaux est ridiculement étroite. On déchante assez vite. Les paradis fiscaux ont simplement changé d'appellation.
Proche-Orient On aurait pu croire que Sarkozy mettrait son crédit personnel auprès des autorités israéliennes au service de la paix. Que nenni ! Sarkozy fut inexistant. En janvier 2009, Israël attaque et bombarde Gaza. Sarkozy file au Proche Orient, pour stigmatiser le Hamas au moment même où les chars israéliens entraient dans la bande de Gaza. L'opération Plomb durci durera une vingtaine de jours et 1400 morts. En mai 2010, quand l'armée israélienne attaque un convoi maritime humanitaire en route pour Gaza bloqué, la Sarkofrance tarde à réagir.
Rom En juillet 2010, il suffit d'un fait divers, dramatique certes, pour Nicolas Sarkozy déclenche au chasse aux Roms. La presse internationale s'indigne. L'ONU et le Conseil de l'Europe protestent. La commission européenne menace de sanctions si la discrimination officielle de la communauté rom est avérée. Même le pape Benoît XVI réagit. Sarkozy s'empourpre. En septembre, on découvre l'existence d'un fichier ethnique de gendarmerie, puis d'une circulaire officielle ciblant explicitement les Roms pour la destruction des camps illicites. L'image de la France est durablement affaiblie.
Russie Quand il était candidat, Sarkozy voulait marquer sa rupture avec Chirac. Il critiquait volontiers la complaisance française avec l'autoritarisme de Vladimir Poutine. A peine élu, Sarkozy fait rapidement ami-ami avec Poutine, devenu allié stratégique. Il insiste pour lui vendre des navires de guerre, suscitant l'inquiétude des Etats-Unis et de l'Allemagne. Et pas un mot sur la dictature russe.
Tunisie L'exécutif français n'a rien venu venir, comme d'autres. Il est allé jusqu'à soutenir jusqu'au bout le régime autocratique local. Ben Ali parti, Sarkozy a attendu 24 heures pour prononcer ses premiers mots d'encouragement officiel en faveur du processus démocratique. En pleine crise, et malgré une soixantaine de morts, la ministre Alliot-Marie propose le soutien de la police française. Ce fiasco questionne la compétence diplomatique française.
Wikileaks En décembre, le site publie, avec l'aide de 5 quotidiens de référence, quelques 250.000 notes diplomatiques américaines. La diplomatie française et Nicolas Sarkozy en prennent pour leur grade. Nicolas Sarkozy y apparaît comme un « Empereur nu », « susceptible » et « autoritaire ». La prétendue intervention syrienne pour faire libérer Clotilde Reiss était un bobard.
Pour 2011, Nicolas Sarkozy nous a promis une année diplomatique utile, avec la présidence française des G20 et G8. Il multiplie les déplacements, avec son nouvel avion. Pour l'instant, on a peine à voir ce qu'il en ressort. En Inde, son voyage fut glamour et people. Aux Etats-Unis, il n'a pas convaincu Obama. Au début, Sarkozy jouait au modeste. Il promettait simplement de discuter de la régulation des marchés (financiers et matières premières). Plus l'année avance, plus il s'emballe. Lors de ses voeux à la Culture, il sort l'idée d'un G20 des droits d'auteur. Aux agriculteurs, il s'engage sur une transparence des marchés. On sait que tout ceci n'est qu'agitation électoraliste. A Séoul, en novembre dernier, il a même préféré sécher l'essentiel du sommet du G20 pour quelques célébrations françaises locales mineures.
On connaît la chanson. http://www.marianne2.fr/sarkofrance/L-Abecedaire-des-echecs-diplomatiques-de-Nicolas-Sarkozy_a330.html
| |
|
|
|
|