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Le MRC crée un comité de campagne 2012 pour soutenir Chevènement, au cas où
08/02/2011 09:32
Dépêche AFP, dimanche 6 février 2011, 16h53.
Le conseil national du Mouvement républicain et citoyen (MRC) a annoncé dimanche avoir mis sur pied "un comité de campagne 2012" afin de soutenir la candidature de Jean-Pierre Chevènement à la présidentielle, "si celui-ci en prend la décision". Dans un communiqué, le conseil national du MRC, parti créé par l'ancien ministre, précise qu'il va lancer "une campagne auprès des maires et des élus afin de réunir des promesses de parrainages" ainsi qu'"une campagne nationale de soutien". Il justifie sa démarche par le fait que "la gauche aujourd'hui n'offre pas de propositions convaincantes pour répondre aux défis que le pays doit relever".
Le conseil national estime que ces défis sont "la réindustrialisation, le redressement de l'Europe qui doit se faire avec une France ayant retrouvé confiance en elle-même (...), le refus des politiques d'austérité telles qu'impulsées par Mme (Angela) Merkel, politiques qui entraînent l'Europe toute entière vers une stagnation de longue durée". "La gauche a besoin d'être réveillée. Le peuple français mérite un autre avenir que la fuite en avant dans un fédéralisme européen irréaliste et mortifère", conclut le conseil national. Début janvier, Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC, avait affirmé envisager "sérieusement" d'être candidat à la présidentielle car, avait-il dit, il n'y a "personne aujourd'hui entre Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn" pour incarner "l'alternative". Il avait ajouté qu'il prendrait sa décision "avant l'automne".
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Dominique de Villepin sur Europe 1: "Nous sommes peureux, blasés et égoïstes"
07/02/2011 09:36
Invité de Dominique Souchier dimanche matin sur Europe 1, Dominique de Villepin a commenté la situation en Egypte, est revenu sur la polémique liée aux vacances tunisiennes de la ministre des Affaires Etrangères et a réitéré ses critiques contre l'instrumentalisation par le pouvoir du meurtre de la jeune Laëtitia.
Le verbatim de l'intervention de Dominique de Villepin...
Sur la transition du pouvoir en Egypte
"Sur un dossier et face à des événements aussi importants, évidemment l'esprit oscille et les analyses aussi oscillent. Il y a une hésitation de l'histoire, mais il y a des réalités dures. Parmi ces réalités fortes, il y a le poids de l'armée en Egypte et l'armée est arbitre. L'armée considère Hosni Moubarak comme l'un des siens, donc elle veut sauver l'honneur d'Hosni Moubarak et elle veut préparer l'avenir et pour cela, elle a besoin de temps.
Donc on voit se dessiner effectivement un scénario où Hosni Moubarak ne partirait pas mais où le vice-président Souleimane prendrait de facto sa place, avec une transition qui préparerait à échéances des élections avec un candidat qui serait au bout du compte celui de l'armée. Il y a un hic dans ce scénario encore: c'est que ce scénario n'est pas constitutionnel. Et il faut donc aménager la Constitution pour rendre possible ce passage de bâton d'Hosni Moubarak au vice-président Souleimane, alors que la Constitution prévoit que c'est le président du Parlement qui normalement doit assurer cette transition. (...)
C'est pas ce que le peuple demande. Le peuple aspire à un véritable changement et pour lui, le véritable changement, ce n'est pas seulement, comme on l'apprend ce matin, un changement de direction à la tête du parti national démocrate (le parti au pouvoir), c'est un changement puissant: c'est la garantie qu'il n'y aura pas de retour en arrière. Vous posiez la question: est-ce que nous sommes blasés? Les Egyptiens ne sont pas blasés. Ils ont des rêves, ils ont des aspirations, ils veulent que les choses changent."
Sur notre discrétion face aux événements en Tunisie et en Egypte
"Si nous n'étions que blasés, notre situation ne serait pas aussi inquiétante. Nous sommes peureux,nous sommes blasés et nous sommes égoïstes.
Regardons la grille de lecture qui a été la nôtre depuis 30 ans, 50 ans vis-à-vis du monde arabe. Quels sont les mots qui sont revenus? Guerre, pétrole, terrorisme, islamisme: autant de raisons, autant de peurs, autant de raisons qui ont justifié une politique qui a conduit à mettre un couvercle sur le monde arabe et à penser que la liberté, eh bien, était hors de portée des peuples arabes. (...)
Mais quel aveuglement ! Le même réflexe aurait pu être fait à l'époque de la Révolution française en se disant que la Terreur qui est quand même venue allait finalement balayer tout. Il y a un pari sur l'avenir qui est indispensable, d'autant que l'élément récurrent qui est toujours pris qui est celui de la révolution iranienne de 1979 qui a conduit à l'installation du régime des mollahs, c'est une expérience de 30 ans. Est-ce que le peuple iranien, s'il pouvait choisir aujourd'hui, choisirait le même régime? Je pense que non. Donc vouloir appliquer la grille de lecture de 1979 sur l'ensemble du monde arabe, dans des circonstances historiques qui n'ont rien à voir..."
Sur le rôle des Frères Musulmans en Egypte
"Est-ce qu'ils ont été au coeur du lancement de cette révolte en Egypte? Est-ce qu'aujourd'hui, ils font preuve d'un activisme militant qui nous donne le sentiment qu'on ne puisse pas parler avec eux? On vient d'apprendre que les Frères Musulmans ont accepté de parler avec le pouvoir en place, comme ils acceptent de parler avec l'opposition laïque. Il faut rassembler tout le monde. Il faut être vigilant, bien sûr. Mais nous ferions une immense erreur, nous les Européens, les Américains, si sous prétexte de vouloir éviter le pire, nous n'acceptions pas de défendre nos principes."
Sur le rôle de l'Egypte dans la paix au Proche-Orient
"C'est une paix qui n'a pas tenu ses promesses. Et de ce point de vue là, ne soyons pas aveugles! Nous sommes des pays démocratiques et nous devons défendre des principes partout sur la planète et nous devons donc croire que la démocratie, oui, peut vivre au Moyen-Orient et dans le monde arabe.
Deuxièmement, vous parlez de paix, mais est-ce que aujourd'hui, la justice et la paix sont au rendez-vous du conflit israélo-palestinien? Est-ce que le peuple palestinien a un véritable espoir pour la région? Non! Le sentiment d'injustice, le sentiment d'absence d'avenir des jeunesses tunisiennes, comme des jeunesses égyptiennes, comme de la jeunesse palestinienne, eh bien, c'est le même désespoir. Donnons un avenir à ces peuples! Aidons-les et ce qui est formidable, c'est que finalement aujourd'hui, ils ne nous demandent rien: ils prennent leur avenir en main. Sachons au moins comprendre le message qu'ils nous adressent."
Sur l'influence des puissances occidentales sur les régimes de la région
"La première exigence des pays européens comme des Etats-Unis, c'est une exigence de stabilité. Nous voulons préserver le développement économique de la région et l'accès au pétrole. Nous voulons préserver les monarchies pétrolières. Donc c'est un intérêt très profond que nous défendons. Mais nous ne devons pas pour autant arrêter l'histoire de ces peuples et de cette région. Donc nous devons accepter le mouvement et le mouvement, il est porteur de beaucoup de promesses. Moi, je souhaite que ce mouvement puisse déboucher sur la création d'un Etat palestinien. Je souhaite que ce mouvement puisse déboucher sur une démocratisation de l'ensemble de ces pays.
Mais voyez bien que le rêve des néo-conservateurs qui a fait tant de dégâts dans cette région (on utilise la force, on injecte de la démocratie d'en haut, par la force et on espère qu'un cercle vertueux animera l'ensemble de la région), eh bien ce rêve, il a échoué (...). Eh bien, c'est un autre cercle vertueux qu'il faut enclencher (...).Il faut aujourd'hui parier sur la démocratie, porteur de développement économique et porteur de paix pour l'ensemble de la région, et donc lever les injustices dont souffrent aujourd'hui ces peuples.
Nous avons, avec une admirable constance, gelé les choses. Regardez un conflit comme le Sahara occidental: est-ce qu'il n'entrave pas complètement le développement du Maghreb? Regardez le conflit israélo-palestinien: est-ce qu'il n'entrave pas la capacité de ces pays à aller de l'avant, en partageant des ressources, en créant un grand marché? Donc il est temps que l'histoire reprenne son chemin dans cette région."
Sur la polémique sur les vacances en Tunisie de Michèle Alliot-Marie
"C'est insignifiant, mais c'est en même temps terriblement révélateur. C'est à la fois révélateur de l'humiliation que nous ressentons collectivement de ne pas avoir une diplomatie à la hauteur des enjeux. Nous aimerions que la voix de la France porte. Il s'agit pas de parler et d'agir à la place des pays de cette région. Il s'agit au moins de les comprendre et d'accompagner ce mouvement.
Et la deuxième raison qui fait que cette polémique est révélatrice, c'est le sentiment d'injustice, de "deux poids, deux mesures". Quand on voit le pouvoir en place pointer du doigt des policiers, des magistrats dans ce drame de Nantes, de l'affaire Laëtitia, eh bien, nous ne pouvons pas manquer de penser que l'impunité dont s'entourent les politiques, eh bien, est inacceptable. Donc on ne peut pas à la fois désigner des bouc-émissaires à l'intérieur de notre pays, et en même temps se protéger, se préserver soi-même."
Sur l'instrumentalisation de l'affaire Laëtitia par le pouvoir
"La première question dans une République, c'est bien sûr de tirer des leçons quand de tels drames se produisent. Et c'est la première chose que nous devons faire. Mais nous devons le faire dans la sérénité. Sans, d'emblée, accuser. Sans, d'emblée, pointer du doigt vers tel et tel. Vous vous rendez compte, face à un drame pareil, le sentiment que peuvent éprouver les magistrats de Nantes, les policiers de cette région! Je crois que agir sereinement, saisir les inspections: aujourd'hui tous les éléments qui sont sur la table montrent qu'il y a d'abord au coeur de ce drame un problème de moyens. Vous rappeliez sur votre antenne ce matin que les services d'insertion et de probation avaient 1 personne pour 300 prisonniers à suivre, alors qu'au Canada, il y en a 1 pour 30. Vous vous rendez compte le décalage! (...)
Ca n'empêche ni de s'interroger, ni de tirer des leçons, voire de prendre des sanctions. Ca empêche de désigner des bouc-émissaires, de désigner du doigt sans savoir et de créer ce climat de suspicion qui aujourd'hui profondément affecte notre pays, ce sentiment de surenchère sécuritaire. Regardez quel est le premier réflexe du pouvoir face au drame de Laëtitia, eh bien, c'est de dire: "on va faire une nouvelle loi sur la sécurité et la récidive". (...)
Le premier réflexe a été de dire: "on va faire une nouvelle loi", alors qu'il y a eu 6 lois en 6 ans, et que, nous le constatons, cela n'a pas été suffisant. Donc regardons les choses avec sérénité. Faisons en sorte, plutôt que de pointer du doigt vers tel ou tel de rechercher des solutions. J'ai en permanence la conviction qu'une grande démocratie, c'est une démocratie qui sait tirer des leçons et prendre des décisions."
Sur le cumul d'une fonction gouvernementale avec un mandat local
"Regardez ce qui s'est passé dans l'affaire tunisienne. Le vendredi 14 janvier, le Président de la République décide de réunir un conseil restreint. Le matin même, les choses commencent à s'ébranler. J'ai dit sur RTL que le pouvoir tenait à un fil. Le Président de la République, dans l'après-midi, décide de réunir ses ministres pour voir quel devait être la position de la France. Aucun des ministres concernés n'était présent à Paris. Ils étaient tous partis dans leur circonscription.
J'ai proposé qu'on ait enfin des ministres à plein temps, 7 jours sur 7, 365 jours par an et que ces ministres se démettent de leurs mandats locaux. Eh bien, rien n'a été décidé. (...)
J'aurais parfaitement pu le décider (quand j'étais Premier Ministre: NDLR). Simplement, la question ne s'est pas posée, parce que mes ministres à moi dans mon gouvernement étaient présents et je n'aurais pas admis qu'ils ne soient pas là."
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Affaire de Pornic : il faut arrêter de désigner des boucs émissaires
07/02/2011 09:24
La vive émotion suscitée par l'affaire de Pornic remet le système judiciaire en question, comme lors de tout fait divers dramatique. Mais au lieu de réformer une énième fois la procédure pénale, il faudrait plutôt s'attaquer à une grande rénovation de l'organisation judiciaire, estime la blogueuse associée Aliocha.
Eh bien voilà, nous y sommes !
Puisqu’il n’était pas opportun de proposer une nouvelle réforme de la procédure pénale suite à l’affaire Laetitia, il fallait bien trouver autre chose à offrir à l’indignation du public. Ce sera la peau de quelques policiers et magistrats. Ceux qui gouvernent exclusivement à l’applaudimètre ont ceci d’intéressant qu’ils sont prévisibles. Mais c’est bien leur seule vertu. Désigner des boucs émissaires à la vindicte populaire est aussi absurde qu’inutile. Enfin, inutile pour résoudre le problème considéré. Mais entre nous qui s’en soucie ? Certainement pas celui qui prétend traiter la question de la récidive.
Un vrai problème de moyens
Dans un billet récent, Philippe Bilger estime que c’est à la justice de demander des comptes au politique et non l’inverse. Qu’il faut passer du symbolique au réel. Ce qui suppose de donner aux juges les moyens de faire leur travail. Aujourd’hui, les magistrats du Tribunal de Nantes invoquent précisément cette question de moyens pour se défendre. On les taxera sans doute de corporatisme, et pourtant ils ont raison. Les conditions dans lesquelles travaillent les juges sont proprement indécentes. Matériellement d’abord. Entre les locaux vétustes, la surcharge de travail, l’équipement bureautique lamentable quand il n’est pas inexistant et le reste, voilà des années que la justice prévient qu’elle est au bord de l’embolie sans que rien de décisif ne soit mis en œuvre pour résoudre le problème. Il faut dire qu’il est ancien et profond. De sorte que les augmentations annuelles régulières de son budget ressemblent à des gouttes d’eau dans la mer. Je me souviens avoir assisté un jour à un déjeuner très chic à l’Automobile club de France. Il s’inscrivait dans le cadre d’un colloque de droit bancaire. A la table que j’occupais, quelques directeurs juridiques de banque émargeant à plusieurs dizaines de milliers d’euros mensuels, et une magistrate récemment promue à la Cour d’appel de Paris. L’un des banquiers l’interrogea, un brin ironique, sur les problèmes de moyens de la justice. « Grâce à ma promotion, j’ai enfin réussi à obtenir des post-it », lui répondit-elle sans rire. Je n’oublierai jamais l’expression proprement stupéfaite de mes amis banquiers. Cette femme était aussi diplômée qu’eux. Intellectuellement, ils la respectaient. En pratique, ils risquaient tous un jour ou l’autre d’avoir affaire à elle en demande ou en défense. Et ils découvraient qu’elle manquait de tout, y compris de fournitures de bureau… Vertige.
Une justice volontairement maintenue dans la pauvreté
Moralement ensuite. Certes, l’école de la magistrature est réputée. Certes, il subsiste un certain prestige de la fonction. Mais il suffit de les observer de près les magistrats, à l’exception d’une poignée d’entre eux occupant de hauts postes, pour apercevoir surtout la fatigue, le découragement, le doute. Et ça ne s’est pas amélioré depuis que l’équipe actuelle est au pouvoir. Il serait sans doute temps d’oublier la vieille peur napoléonienne des anciens parlements et de redonner une certaine dignité à cette justice que Nicolas Sarkozy lui-même, devant la Cour de cassation, n’avait pas hésité au début de son mandat à qualifier de « pouvoir », rompant avec la trop vieille habitude de la tenir au simple rang « d’autorité ». Parole, parole, parole…. Il faut croire que depuis l’affaire URBA les politiques n’ont jamais pardonné aux juges d’avoir osé s’en prendre à eux. Alors on place ses hommes aux postes clefs, et on maintient les autres dans une situation chronique de surmenage pour les calmer.
Et puis un jour, le citoyen trinque. Si fort et si médiatiquement que le politique se sent sommé de réagir. C’est l’affaire Outreau et toutes les autres qui ont suivi jusqu’à celle qui nous occupe aujourd’hui. Alors on réforme ou, si c’est impossible, on sanctionne. Ce qui ne sert qu’à une chose, apporter une réponse médiatique à un problème médiatisé. Le virtuel répond au virtuel. Et qu’importe la réalité. On observera au passage la violente injustice que constitue le fait de maintenir délibérément une institution dans une situation insupportable pour venir lui reprocher ensuite les problèmes qui en découlent.
Prendre le temps de réfléchir
Pourtant, il y aurait matière à lancer de vraies réflexions, certes peu attractives médiatiquement, mais ô combien nécessaires. Sur les moyens de la justice d’abord. Car si le budget est en cause, il n’est pas le seul responsable de la situation. La justice comme les autres administrations souffre de travers organisationnels ubuesques. Comme à cette époque où, péniblement, on informatisait les juridictions et où les premiers ordinateurs étaient accordés aux chefs de cour qui n’avaient jamais utilisé une souris de leur vie quand les plus jeunes magistrats, à qui ils auraient été bien utiles, s’en voyaient privés. Sans compter les qualités de gestionnaires plus ou moins développées de celles et ceux qui sont à la tête des juridictions. On a bien vu avec Guy Canivet à la présidence de la Cour de cassation qu’un bel effort bien mené sur ce terrain était en mesure d’absorber les stocks de dossiers en retard et de remettre la juridiction à flots.
Autre joli sujet de réflexion, l’inflation législative. Elle est sur le point de rendre les juristes fous. Certes, ce n’est pas un problème uniquement français mais commun à toutes les grandes démocraties. Plus la vie se complique et plus il faut légiférer. Sauf que l’actuel gouvernement au lieu de prendre conscience d’un problème remarquablement diagnostiqué en 2006 par le Conseil d’Etat, n’a fait que l’aggraver. Il faut être aveugle pour ne pas comprendre qu’à modifier la procédure pénale une fois par an, on désorganise la machine judiciaire sous prétexte de résoudre des problèmes auxquels on ne change rien. Excepté médiatiquement bien sûr, en donnant le sentiment au public qu’on agit. Virilement.
La prison, cette vengeance…
Il est un troisième sujet de réflexion enfin qui jamais sans doute ne sera abordé, excepté par une poignée de spécialistes dans d’obscurs instituts de criminologie, c’est celui de la peine au regard de la responsabilité pénale et de la pathologie psychiatrique. Emprisonner des malades comme s’ils étaient pleinement responsables de leurs actes, c’est s’exposer en vertu de nos principes démocratiques à les laisser sortir une fois qu’ils ont achevé leur peine, sans avoir rien résolu du problème. Seulement voilà, il est impossible médiatiquement de traiter un tel sujet. Comment ? On va soigner les criminels maintenant ? Et pourquoi pas leur offrir une semaine par an de vacances au soleil, tant qu’on y est ? Avec nos impôts ! Ce qui nous amène à un autre sujet, la prison. Il n’est pas encore né le politique qui aura le courage d’avouer que celle-ci, loin de protéger la société, n’est qu’une gigantesque machine à broyer les plus faibles et à transformer les autres en criminels endurcis. Il faudrait auparavant admettre que la réinsertion est un mythe. En réalité, la vengeance continue d’ être au cœur du système. Et comme toutes les vengeances, elle ne fait qu’amorcer une longue chaine de malheurs… Lire d'autres articles d'Aliocha sur son blog.
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MAM, digne représentante de l'oligarchie
07/02/2011 09:16
Le blogueur SuperNo ne tire pas sur les ambulances : il ne s'acharnera donc pas sur le cas MAM. A travers le discours et l'attitude de la ministre des Affaires Etrangères, ce sont toutes les habitudes de l'oligarchie déconnectée du peuple qui transparaissent. à ses yeux.
Non, rassurez-vous, je ne suis pas là pour me joindre à la meute des hurleurs contre Michèle Alliot-Marie (si vous devez n'en lire qu'un, lisez celui-là ) : il ne sert à rien d'enfoncer les portes ouvertes, ou de tenter de démontrer que 2 et 2 font 4. Ceux qui font semblant de ne pas le comprendre sont soit cons, soit de mauvaise foi, soit les deux. MAM a merdé grave, elle a accumulé incompétence, honte, mensonge, et maintenant scandale. Sa place, et celle de son ectoplasme de con-cubin, c'est à la porte, avec les valoches sur le palier, et un grand coup de pied au cul en guise d'adieu. Fini les vacances de nabab et les jets privés, place à la retraite, la CX et la caravane, l'emplacement numéro 17 du camping « Les flots bleus » du côté d'Arcachon. Non, ce que je trouve bien plus instructif, c'est cette nouvelle révélation fortuite d'une conduite gouvernementale qui nous paraît inacceptable et scandaleuse, mais dont force est de constater qu'elle est tout à fait routinière chez ces gens-là, ces usurpateurs qui se sont emparés du pouvoir par ruse, à coup de mensonges et de belles paroles, et l'ont confisqué à leur seul profit et à celui de leurs copains, des membres de leur clique. Le Volatile, qui prouve par la même occasion qu'il ne faut pas l'enterrer trop vite même si Mediapart lui fait une sacrée ombre, n'a fait que projeter une lumière crue sur une réalité que ces gens-là voudraient à tout prix dissimuler. Le même principe que le magnétophone du majordome de Madame Bettencourt, dont les enregistrements une fois publiés par Mediapart nous ont donné un cours de politique bien plus instructif et pertinent que des années de Sciences po, tout en découvrant et discréditant un ministre, Woerth, qui avait lui aussi un talent certain pour singer le sérieux, la compétence et l'honnêteté. Je viens de terminer le dernier livre d'Hervé Kempf, judicieusement intitulé L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie . Ce livre mérite mieux qu'un entrefilet, et justifierait un billet à lui tout seul, j'y reviendrai donc certainement. Néanmoins, son titre me semble illustrer à merveille ce que révèlent les derniers rebondissements de l'affaire MAM. Pourquoi MAM, pourquoi Woerth, et beaucoup d'autres qui ont eu la chance de passer entre les mailles du filet du Canard et de Mediapart, pourquoi tant d'autres qui aimeraient être à leur place, et qui vont s'y retrouver en 2012, pourquoi la plupart de ceux qui se présentent à des élections nationales, pourquoi tous ces gens font-ils de la politique ? Pour mettre leur compétence au service de la chose publique ? Pour améliorer la vie des français ? Foutaises, calembredaines ! La plupart des politiciens font ce boulot pour l'ivresse du pouvoir, pour se pâmer intérieurement à la vue de tous ces courtisans, ces larbins® se mettre en quatre pour satisfaire leurs moindres désirs, pour voir les mêmes chier dans leur froc au moindre signe de courroux… Pour le fric, pour le sexe… Pour les bagnoles avec chauffeur et garde du corps, qui font pin-pon, qui prennent les sens interdits, les couloirs de bus et roulent à 200 sur l'autoroute, en toute impunité ! Et au-delà de ces bassesses, pour EN ÊTRE. Oui, EN ÊTRE, contrairement à vous, tas de petits citoyens miteux, exploités par votre patron (si tant est que vous ayez la chance d'en avoir un) pour 1000 ou 1500 euros par mois, qui suez sang et eau pour payer votre loyer, votre bouffe de merde chez Leader Price, vos factures en hausse vertigineuse de chez EDF ou de chez Suez, ou le crédit de votre Dacia. Si un jour vous allez en Tunisie, ce sera sans doute pour 400 euros la semaine, transporté dans un vieux charter bourré jusqu'aux hublots d'autres pue-la-sueur, séjournant dans un vieil hôtel décrépi d'avoir vu passer des millions de touristes de bas de gamme, avec des cafards dans la salle de bain, de la merde dans l'assiette, du soleil standardisé et du folklore frelaté.
De la psychédélique interview de MAM chez Pujadas, on peut extraire cette perle du collier : « Quand je suis en vacances, je suis comme tous les Français ». Ben oui, quoi, vous, Dupont-Lajoie, quand vous descendez de votre zinc pourri pour aller rejoindre votre hôtel miteux à Hammamet, c'est évident, vous rencontrez par hasard un milliardaire ami du pouvoir (à se demander si on peut être milliardaire sans être ami du pouvoir), qui possède un jet privé, et qui vous propose tout naturellement de vous amener jusqu'à votre hôtel, qui est aussi, le hasard fait décidément bien les choses, le sien puisqu'il en est le propriétaire… Plus c'est gros, plus ça passe.
C'est ça, l'oligarchie. Frayer avec les riches et les puissants de ce monde, se pavaner et se complaire en leur compagnie. Copiner avec les dictateurs, les banquiers, les milliardaires, les grands patrons, les lobbyistes… EN ÊTRE, faire leur politique, tout en faisant croire au peuple que vous faites la sienne. Et MAM le faisait si bien, dissimulée derrière son air de coincée du cul. Comme le dit SuperNonotte, qui a gardé une certaine naïveté : « Je n'aurais jamais cru ça d'elle ».
MAM n'a rien inventé. Mitterrand ou Chirac étaient aussi très forts pour ça. Chirac, en particulier, a écumé aux frais de la princesse tous les palaces du monde. Il connaissait d'ailleurs fort bien Ben Ali et la Tunisie. Aujourd'hui, même aux portes de l'hospice il continue à squatter chez les Hariri… Cela ne l'empêchait pas de parler de « fracture sociale » des trémolos dans la voix. Quant à Sarkozy, alors même que MAM était hébergée chez son milliardaire tunisien, il était l'invité du roi du Maroc. No comment. L'oligarchie est assez éclectique, et il n'y a pas que Le Siècle, Bilderberg ou Davos…
Une des anecdotes qu'évoque Hervé Kempf, et que j'avais loupée, c'est à propos du gouvernement ultraconservateur britannique, menée par le néo-thatchérien Cameron. Figurez-vous que 23 de ses 29 membres sont millionnaires en livres (et un million de livres font près de 1.2 million d'euros…). Et ce sont les mêmes qui ordonnent en ce moment aux pauvres britanniques de se serrer la ceinture jusqu'à l'asphyxie pour complaire à la finance mondiale et à leurs Tontons Macoutes des agences de notation. J'aimerais vraiment que quelqu'un fasse le même travail en France. Sur la fortune des ministres, des députés, des sénateurs, des leaders de l'opposition… Mon petit doigt me dit que la situation ne doit pas fondamentalement différer de celle qui prévaut on the other side of the Channel… Chiche qu'un hebdo le fasse, record de ventes garanti ! Faisons la synthèse entre Mélenchon et Kempf : « Qu'ils s'en aillent tous, l'oligarchie ça suffit, et vive la démocratie ! »
SuperNo - Blogueur associé
(capture d'écran Dailymotion - BFMTV - cc)
http://www.marianne2.fr/MAM-digne-representante-de-l-oligarchie_a202433.html
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Monde arabe : nos diplomates sont-ils myopes ?
04/02/2011 09:59
Complicités coupables, dérives idéologiques, erreurs politiques, les manquements du Ministère des Affaires étrangères posent de sérieuses questions quant aux failles de l'outil diplomatique français. Au-delà, diplomates et observateurs pointent surtout l'hyper-présidentialisation du pouvoir sarkozyste. Une dérive qui confine au clanisme et contraint les Ambassadeurs à s'auto-censurer pour ne pas aller à l'encontre de la ligne du parti Elyséen.
Le quai d’Orsay est un ministère sinistré», c’est le constat formulé par Jean-Christophe Rufin en juillet 2010, au moment de quitter son poste d’ambassadeur du Sénégal. Dans le même temps, Alain Juppé et Hubert Védrine publiaient une tribune dans Le Monde : « Cessez d’affaiblir le quai d’Orsay !», les deux anciens ministres fustigeant les économies de bouts de chandelles réclamées au Ministère des affaires étrangères : « l’effet est dévastateur, l’instrument est sur le point d’être cassé, cela se voit dans le monde entier. Tous nos partenaires s’en rendent compte. Pourtant, dans la compétition multipolaire, où tout se négocie en permanence avec un grand nombre d’interlocuteurs qu’il faut connaître avec précision, la France a plus que jamais besoin de moyens d’information et d’analyse ».
Moins de six mois après ces tribunes, la France n’aura rien vu venir du vent de révolte qui soufflait sur la Tunisie quand les mémos de l’ambassade américaine à Tunis révélés par Wikileaks faisaient état depuis 2008 de l’indignation du peuple tunisien face à la corruption de la mafia Ben Ali.
Faute de moyens, la France aurait-elle déjà perdu ses capacités à prendre le pouls social et politique de certains pays ? Faux problème tranche un connaisseur des arcanes du Quai : « Il y a certes des économies : notre ambassadeur en Zambie aura toujours plus de mal à terminer l’année avec son budget, mais le pourtour de la Méditerranée et les membres du conseil permanent de sécurité de l’ONU font partie de ces postes qui ne sont pas sacrifiés ».
Invité au micro de France Inter, Dominique de Villepin n’a pas évité de pointer certaine « traditions » du quai d’Orsay à l’origine de l’aveuglement complice de la diplomatie française: « La règle non écrite pour les ambassadeurs dans les pays arabes et en Afrique, c’est qu’ils ne prennent pas de contacts avec les oppositions, ils sont extrêmement vigilants dans l’attitude vis à vis des pouvoirs, compte tenu de la politique qui privilégie la stabilité. L’exemple de Ruffin au Sénégal prouve que les représailles peuvent être extrêmement rapides. Il faut changer cette règle, nos ambassadeurs doivent être en prise avec la société civile, multiplier les contacts au vu et au su de tout le monde ».
La victoire d'un pragmatisme de résignation
Des dérives structurelles auxquelles l’ancien Ministre des affaires étrangères ajoute également de graves erreurs politiques commises sous le règne de Sarkozy :
« Une action diplomatique doit s’appuyer sur des principes. Une diplomatie qui ne s’appuie que sur des intérêts est toujours en retard d’une bataille. J’ai été inquiet quand j’ai vu les marges de manœuvre de la France se réduire quand nous avons choisi de rentrer dans le commandement intégré de l’OTAN parce que le pilier de l’indépendance allait être touché. C’est un pragmatisme de résignation qui l’a emporté avec Bernard Kouchner alors que l’homme paraissait animé d’idéal. Ce n’est pas la France ! » tranche Villepin.
Contributeur au volet «Moyen-Orient» du Laboratoire Européen d'Anticipation Politique, Aziz Enhaili propose une lecture beaucoup plus idéologique de ces couacs évoquant, depuis 2007, un véritable noyautage du quai d’Orsay par les milieux néo-conservateurs : « Ce retard d’allumage parisien est un symptôme d’un mal qui frappe le Quai d’Orsay, en particulier depuis 2007. La «révolution silencieuse » qui, depuis l’élection de Sarkozy, s’est emparée du pays de Jean Jaurès a un nom: le Sarkozie. Pour bien tuer le «Père», le président Nicolas Sarkozy a rapidement entrepris de défaire l’édifice bâti tout au long des décennies précédentes par ses prédécesseurs de la Vème République, notamment cette mal nommée «politique arabe», qui remonte aux années glorieuses de Charles de Gaulle. Un président qui avait doté son pays de l’arme atomique et quitté le commandement intégré de l’OTAN. Signes qui ne trompent pas d’une volonté assumée d’autonomie par rapport au «grand frère» d’outre-Atlantique. N’en déplaise à l’Uncle Sam! Entouré de néoconservateurs, un réseau influent et actif depuis de nombreuses années en France, Sarkozy leur a livré, à toute fin pratique, le département des Affaires extérieures. Arpentant les chemins de traverse de leurs «grands frères» américains de l’ère Bush fils, ces nouveaux croisés ont marginalisé toute cette génération d’experts et de diplomates arabisants qui n’épousaient pas leurs biais idéologiques ».
Le Quai d'Orsay réduit au rôle d'outil d'exécution
Une vision des dérives du Ministère des Affaires étrangères qui ne fait pas l’unanimité : « Depuis 2007, on a eu Kouchner et sa petite bande qui sont plutôt des caricatures de libéro-libertaires, américano-centrés mais qui ne sont pas de grands dogmatiques, ils sont plutôt mous d’un point de vue idéologique et surtout très motivés par leur ambition personnelle » explique un haut-fonctionnaire, « en outre, ils se comptent sur les doigts d’une main. Maintenant, il y a un mouvement de fond en ce qui concerne le fonctionnement de l’Etat sous Sarko mais qui vaut pour tous les sujets. Tout se passe à l’Elysée, en politique étrangère, c’est Jean-David Levitte, un véritable ordinateur sur pattes avec un logiciel assez conservateur et giscardo-centriste. Mais ce n’est pas une droite dure ou néo-cons qui pourrait expliquer que l’on défend les dictateurs jusqu’à la dernière minute ».
Quatre ans après sa prise de fonction, la diplomatie française subirait donc les conséquences néfastes de l’hyper-présidentialisation du pouvoir. Depuis 2007, les relations entre les milieux diplomatiques et l’Elysee sont autrement plus tendues que par le passé. L’ambiance a changé. Les diplomates font beaucoup plus attention à ce qu’ils écrivent pour ne pas mettre dans leur correspondance des propos qui iraient à l’encontre de ce qui est supposé être la ligne du parti élyséen. Difficile, par exemple, de laisser entendre dans une note diplomatique que la politique suivie ne va pas dans la bonne direction. « Comme tout est décidé à l’Elysée et que le Quai d’Orsay n’est qu’outil d’exécution. Quand on critique la diplomatie française, on s’oppose directement à l’Elysée. Avant 2007, un Ambassadeur de la région qui avait des doutes ou des critiques à émettre adressait ses remarques au directeur du pôle Moyen-Orient du quai d’Orsay, pas à Claude Guéant directement » confie un diplomate « aujourd’hui, c’est très compliqué, d’autant qu’on a affaire à des gens qui n’ont pas l’habitude qu’on leur dise que leur politique ne tient pas la route…». Avec le risque de voir sa carrière diplomatique stoppée nette, en cas de franchissement de ligne jaune.
L’épisode tunisien en est une démonstration flagrante : discrédité par la gestion de la révolution tunisienne, l’ex-ambassadeur Pierre Ménat est aussitôt remplacé par Boris Boillon, un « Sarkoboy » de la première heure : « c’est un symbole de cette hyper présidentialisation du pouvoir. On ne demande même pas au quai d’Orsay de trouver un représentant de l’Etat capable de répondre aux besoins de la Tunisie d’aujourd’hui. On met un représentant de Sarkozy plus que de la France, C’est un système clanique, ce que l’on reproche d’ailleurs à certains dirigeants qui quittent le pouvoir aujourd'hui. C’est une véritable dérive du fonctionnement de l’Etat ! » constate un ancien du Quai.
Régis Soubrouillard - Marianne
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