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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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La mission UMP anti-FN fait pschiiiiiiitt

18/02/2011 19:23

La mission UMP anti-FN fait pschiiiiiiitt


Deux mois après son lancement, le groupe de travail chargé de réfléchir à la meilleure stratégie pour contrer le FN et le PS a enfin remis ses conclusions à Jean-François Copé, dans un silence médiatique assourdissant. Une omerta soigneusement orchestrée par le secrétaire général de l'UMP : le parti ne sait pas quoi faire face à Marine Le Pen, mais pas question que cela se sache.

 
 
Après l’effet d’annonce, pas d’effet du tout » pourrait être le nouvel adage de l’UMP. Mercredi 15 décembre, Jean-François Copé proclame face caméra le lancement d’un groupe de travail chargé de réfléchir aux différents moyens de contrer les adversaires politiques du parti présidentiel, à savoir le FN et le PS. A la manœuvre : Marc-Philippe Daubresse, Thierry Mariani et Catherine Vautrin. 
Après deux mois de travail, les trois compères viennent de remettre leurs conclusions au secrétaire général de l’UMP. Pourtant, pas une ligne dans la presse, ni la moindre miette de communication sur le sujet. Une réserve qui tranche avec l’annonce solennelle du maire de Meaux. Qu’attend Copé pour gesticuler et se féliciter des résultats de cette mission ? 

Premier coup de téléphone à l’UMP fin janvier. « Le rapport n’a pas encore été remis, il sortira au plus tard début février », répond le service presse du parti présidentiel. Deuxième coup de téléphone, début février donc : « Pas encore, la semaine prochaine… » Troisième coup de fil une semaine plus tard. Cette fois, le cabinet du secrétaire général adjoint de l’UMP esquisse un semblant d’aveu : « Une première version vient d’être remise à Jean-François Copé, mais je ne peux pas vous en dire plus pour l’instant. » C’est Daubresse, lui-même, qui finira par rappeler pour clore le débat : « J’ai remis mes conclusions, il s’agit d’une note qui explique ce qu’on va faire, on a décidé de ne pas communiquer à l’extérieur et de déployer notre stratégie au fur et à mesure. » Voici donc le « rapport » annoncé en grande pompe par Copé transformé en simple « note », assortie d’une consigne : « Surtout pas de fuite ! » Même les cadres du parti majoritaire n’ont pas eu le privilège de pouvoir y jeter un coup d’œil. Secret tactique… ou absence de fond ? Les deux mon général ! 

Combattre le FN en toute discrétion
Malgré les déclarations de Copé qui assurait mi décembre que le groupe de travail avait pour objectif de neutraliser le FN ET le PS, tout prouve que l’ennemi juré de l’UMP a les cheveux blonds et un héritage paternel encombrant. Les parlementaires sont nombreux à avouer leur crainte d’une percée de Marine Le Pen, telle que prédit par les sondages : « Il faut trouver des contre-arguments pour la battre. » Vendredi dernier, Eric Raoult, invité d’Europe1, déclarait : « C’est vrai que Marine Le Pen exploite les peurs. » 

Mais pour Copé, « pas question de donner l’impression que l’UMP court après le FN, rapporte un membre de l’UMP. C’est sans doute pour ça qu’il a demandé à Daubresse et Vautrin de ne pas faire état de leurs conclusions. » L’auteur de la note accepte tout juste d’expliquer les raisons de son silence : « C’est comme si vous disiez, on va faire la bataille d’Austerlitz, mais on dévoile notre plan de bataille avant », avant de concéder : « On a proposé tantôt des mesures, tantôt de lancer de nouveaux débats. Nous allons en lancer deux avant l’été. » Sans surprise, le premier aura pour thème le multiculturalisme et la question sous-jacente de l’Islam, preuve que l’UMP cherche à se positionner sur les thèmes portés par le Front national. Publiquement en tout cas, Copé refuse d’admettre que cette convention, qui devrait se tenir le 5 avril, a le moindre rapport avec une quelconque stratégie anti-FN. A l’UMP, on avance avec la discrétion d’un troupeau d’éléphants. 

Stratégie faiblarde
Mais malgré le caractère confidentiel de la mystérieuse note, les informations fuitent. Les propositions se décomposeraient en trois points : 
1) Mettre sur le métier de l’UMP la question de la laïcité et de la religion, notamment l’Islam, 
2) Mettre l’accent sur l’insécurité, 
3) Réfléchir à la justice sociale pour les plus défavorisés.
Voilà pour le fond… « Rien de révolutionnaire », ironise un membre du parti présidentiel. 

En avril 2007, déjà, Sarkozy avait assuré que la lutte contre la délinquance faisait partie de son « ADN politique ». Depuis, les violences aux personnes ne cessent d'augmenter
En revanche, la question de la laïcité pourrait être abordée par le parti présidentiel sous un angle nouveau. En décembre 2007, Sarkozy en visite au Vatican avait plaidé pour une « laïcité positive »   tout en omettant d'évoquer l'Islam. Le débat à venir pourrait être l'occasion pour l'UMP de réaffirmer la loi de 1905. Mais Copé semble avoir tout autre chose derrière la tête. Lors du dernier bureau politique, il aurait notamment proposé d'étendre le concordat d'Alsace-Moselle à l'ensemble du territoire. Pas sûr que le financement public des lieux de culte et la fonctionnarisation des curés et imams soit le meilleur moyen de contrer Marine Le Pen.

Quant à la forme que pourrait prendre cette stratégie anti-FN, elle reste floue : « On a présenté des outils nouveaux qui nous semblent nécessaires comme une veille informatique, des clips vidéos pour répondre à la désinformation et à la manipulation des vidéos du FN. » Après le lipdub des Jeunes pop' et l’échec des Créateurs du possible, le réseau social lancé en janvier 2010, l’UMP ne craint pas de se relancer dans la conquête du web. Pas sûr que l'agit-(jeunes)-p(r)op sur le web suffise à dégonfler la bulle Marine.
Laureline Dupont - Marianne





Conférence de Presse de Dominique de Villepin: "Nous avons tout à gagner à un monde arabe libre"

18/02/2011 19:09

Conférence de Presse de Dominique de Villepin:


"Devant le mouvement des peuples arabes, je veux d’abord dire ce matin mon émotion dans un moment qui nous réjouit et nous rassemble. L’Histoire, grâce à ces hommes et ces femmes de Tunis et du Caire, grâce à ces jeunes, est à nouveau en marche. Ils se sont levés pour dire non à la résignation, non à la fatalité.
Je sais qu’au Maghreb, au Moyen Orient, partout dans le monde, on a espéré des paroles fortes et des gestes forts de la part de la France et de l’Europe.
Soyons au rendez-vous, nous tous, citoyens de France et d’Europe, pour saluer cet événement. Car la Méditerranée est notre mer commune. Nous partageons une longue histoire et une grande amitié. Tous les Français de Tunisie et d’Egypte le savent, comme le savent tous les Tunisiens et les Egyptiens de France. Je ne l’oublie pas, moi qui suis né à Rabat.
Nous avons besoin d’une voix et d’une conscience. Pour dire le sentiment de fraternité qui est le nôtre. Pour dire notre sentiment de fierté devant le sursaut d’une jeunesse à travers les visages de Mohamed Bouazizi, immolé en Tunisie, de Khaled Saïd, torturé à mort en Egypte, sans oublier la figure de cette jeune fille, Neda Agha-Soltan, assassinée en Iran.
Nous ne pouvons pas rester silencieux et immobiles sur notre rive de l’Histoire. A l’heure de l’internet, comment ne serions-nous pas fiers de ce mot d’ordre des Gavroches arabes : « dégage », dans cette langue française, qui a porté à travers le monde le rêve de Victor Hugo ?
Que s’est-il passé en Egypte et en Tunisie ? Que se passe-t-il dans le monde arabe, en Jordanie, au Yémen, en Libye, en Algérie, au Bahreïn, et au-delà en Iran ?
Les peuples égyptien et tunisien se sont libérés par eux-mêmes. Ils se sont libérés sans violence. Ils se sont libérés avec, pour seule arme, leur dignité nue. Et en se libérant, ils nous ont libérés de nos peurs et de nos aveuglements. Ils ont fait surgir de nouveaux espoirs après des décennies d’immobilisme. Le monde arabe n’était vu qu’à travers le danger du terrorisme, de l’islamisme ou du pétrole.
Chacun le sait aujourd’hui. Il n’y a pas d’exception arabe qui rendrait le monde arabe incompatible avec la démocratie, avec la liberté. Il n’y a pas à imposer la démocratie par la force aux peuples arabes au prétexte qu’ils seraient incapables de le faire par eux-mêmes. Les peuples ont pris la parole. Ils ont pris en main leur destin, de façon pacifique. Ils sont désormais aux avant-postes de valeurs universelles que nous partageons avec eux. Ils ont mis fin à une malédiction qui pesait sur eux. Et ce qui semblait impossible est soudain devenu possible. Une jeunesse condamnée à tenir les murs s’est éveillée pour les briser et sortir de son enfermement.
Ce moment unique nous le partageons avec le monde entier.
J’ai combattu l’administration Bush dans son intervention militaire en Irak. J’ai dénoncé le cercle vicieux de sa vision néoconservatrice du Grand Moyen Orient. Je veux saluer aujourd’hui la lucidité du président Obama. Bousculant son Administration et le jeu des intérêts, il a su tenir le discours que tout le monde attendait d’une grande démocratie, un langage d’humanité. Il a su exprimer un message et une volonté dans lesquels nous pouvons nous retrouver, celui de la fraternité des peuples libres.
Prenons conscience les uns et les autres de l’importance de ce moment. C’est la chance qui nous est offerte de construire un avenir commun. C’est pour nous, Européens, l’égal du printemps des Peuples de 1989. Nous avons su saisir la chance d’une réunification européenne. Nous devons saisir aujourd’hui la chance d’une réconciliation des deux rives de la Méditerranée.
Il y a eu, depuis cinquante ans, une accumulation de rancœurs nées de la colonisation, de peurs nées de l’islamisme et, de part et d’autre, de malentendus liés à l’immigration. Autant de barrières à travers cette mer commune, devenues aussi infranchissables que le rideau de fer. Pour les faire tomber, nous avons d’abord un travail à accomplir sur nous-mêmes. Nous avons ensuite à faire notre part du chemin. L’Europe des peurs doit céder la place à l’Europe des peuples. Nous devons être fidèles à notre mission, à nos valeurs et refuser les logiques de statu quo, toujours synonymes d’injustice.
Notre première responsabilité, c’est d’encourager la démocratie. Nous pouvons faire partager les savoir-faire de l’Europe en encourageant le dialogue, en soutenant l’Etat de droit et le multipartisme dans des pays où ceux-ci sont encore par définition fragiles.
Notre deuxième responsabilité, c’est d’accompagner le développement. Face au chômage des jeunes, face à la vie chère, nous pouvons aider les pays arabes à trouver leur équilibre et le chemin du progrès social. Un effort est nécessaire, à la hauteur de ce qui a été entrepris en 1989 en direction de l’Europe de l’Est avec la création de la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement. Nous devons dès maintenant créer une Banque de la Méditerranée pour financer des grands projets d’infrastructure, soutenir l’emploi dans les PME locales. Nous devons offrir des formations adéquates et renforcer les accords universitaires. Nous devons surtout inventer un nouveau statut d’association avec ces pays en transition afin de les arrimer à l’Europe et constituer en étroit partenariat avec eux un véritable pôle paneuropéen de prospérité et de sécurité à la hauteur des défis mondiaux. Cela suppose aussi de promouvoir et d’encourager les efforts d’intégration régionale au Proche et au Moyen Orient comme au Maghreb dont le blocage bride les économies et attise les haines.
Notre troisième responsabilité, c’est de favoriser la paix. Avec la démocratisation, il y a une nouvelle donne, une chance à saisir qui doit nous encourager à relancer dès maintenant les négociations entre Israéliens et Palestiniens. L’absence d’Etat palestinien est source d’un immense sentiment d’injustice. La peur de l’islamisme ne peut justifier le statu quo face à la démocratisation. La paix a une chance partout dans le monde arabe aujourd’hui, au Proche Orient, au Sahara Occidental, avec l’Iran demain peut-être.
Oui, c’est vrai, c’est un chemin difficile qui commence, un chemin semé d’embûches.
Les risques sont multiples, je ne les oublie pas. Il y a l’islamisme certes. On prie sur la place Tahrir ? Mais on priait aussi sur les chantiers navals de Gdansk du temps de Solidarnosc. Laissons la voie ouverte à un islam politique pacifique et démocratique. Il y a le risque de surenchère révolutionnaire, face aux attentes si longtemps retenues des peuples qui aujourd’hui peinent à se concrétiser. Il y a enfin le risque militaire dans des pays où l’armée et les forces de sécurité doivent peu à peu céder le terrain à des pouvoirs civils démocratiques. Mais les peuples seront exigeants et je veux croire qu’une fois levés, on ne les fera pas taire de si tôt. Et de grandes perspectives s’ouvrent à nous tous. De grandes perspectives s’ouvrent à un islam de la tolérance et du respect.
Pour nous aussi, en France et en Europe, sonne le temps du réveil.
Les peuples arabes nous tendent un miroir. Sommes-nous encore à la hauteur de nos idéaux ? Le monde arabe va changer. Mais la vérité, c’est que nous allons tous changer. C’est pourquoi nous devons dès maintenant porter trois exigences.
Première exigence, l’exigence démocratique. Nos vieilles démocraties ont du mal à accepter le retour des peuples sur la scène. On les préfère cantonnés dans l’isoloir ou filtrés par l’opinion. Mais la démocratie, c’est aussi l’engagement civique au quotidien, la capacité d’indignation, de résistance, de proposition. La question démocratique, c’est également de prendre en compte l’urgence de la question sociale, qu’il faut regarder en face aussi chez nous : chômage des jeunes, croissance des inégalités, peur du déclassement. Voilà la première leçon que nous devons tirer des événements.
Deuxième exigence, l’exigence mondiale. Qui voulons-nous être ? Que voulons-nous faire ? L’Europe a abdiqué la puissance et elle renonce trop souvent à l’exemplarité qui a été la sienne pendant un demi-siècle. Ce n’est pas acceptable. Retrouvons la force de nos principes et de nos idéaux. Acceptons d’être dans le monde et d’agir. Retrouvons une vision et un projet sur tous les défis mondiaux, qu’il s’agisse de la pauvreté, du réchauffement climatique ou du règlement des crises.
Troisième exigence, l’exigence culturelle. Voulons-nous vraiment être une culture sur la défensive, repliée sur son passé, rejetant l’Autre ? Nous devons accepter la différence et y compris d’autres religions, d’autres conceptions de la place de la religion dans la société. Nous pouvons être fiers de notre laïcité, sans céder aux peurs ni aux rejets.
Cela suppose de retrouver le goût de l’indépendance.
Car plus que jamais le message de la France est à l’unisson de ce que veut entendre le monde, un monde qui aspire à la justice, à la reconnaissance et à la diversité. Ce que nous dit le monde, c’est ce qu’a dit le général de Gaulle, c’est ce qu’a défendu Jacques Chirac – et j’ai eu l’honneur de le défendre à ses côtés –, c’est la voix d’une France qui parle au nom des peuples et au nom des principes.
Nous avons tout à gagner, je le dis solennellement, à un monde arabe libre."
Dominique de VILLEPIN
Président de République Solidaire
 
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/02/18/1799-centre-d-accueil-de-la-presse-etrangere-conference-de-presse-de-dominique-de-villepin





Sarkozy et l’Islam : César veut se mêler des affaires de Dieu

17/02/2011 15:24

Sarkozy et l’Islam : César veut se mêler des affaires de Dieu


Le chef de l’Etat a dénoncé « l’échec » du multiculturalisme. Dans la foulée, l’UMP se mêle de religion et lance un débat pour organiser « l’Islam de France ». Un paradoxe et une belle atteinte à la laïcité.

La fin du « multiculturalisme », le nouveau chantier de Nicolas Sarkozy  ? « C’est un échec. La vérité c’est que dans toutes nos démocraties, on s’est trop préoccupé de l’identité de celui qui arrivait et pas assez de l’identité du pays qui accueillait », disait-il lors de l’émission « Paroles de Français », la semaine dernière sur TF1. « Si on vient en France, on accepte de se fondre dans une seule communauté, qui est la communauté nationale », a-t-il encore dit. Ces critiques font suite à celles de David Cameron, premier ministre anglais, et Angela Merkel, chancelière allemande. Bien évidemment, l’histoire migratoire et les politiques d’intégration sont différentes d’un pays à l’autre. Mais l’Europe est confrontée à ce même problème : comment intégrer une population d’origine non-européenne et ayant vocation à s’installer durablement sur le continent ?

Pour répondre à cette question, le chef de l’Etat pense bien sûr à la place de l’Islam (deuxième culte de France), comme si on ne pouvait aborder les immigrés que sous l'angle de la religion. Des propos répétés mardi lors du petit déjeuner de la majorité à l’Elysée. « Si certains pensent que les prières dans la rue ne sont pas un problème, que des imams ne parlent pas français, ce n'est pas un problème, ce n'est pas mon avis »,
a-t-il lancé. En cela, il a défendu sa théorie d’un « Islam de France » plutôt qu’un « Islam en France ». Une conception qui préfère organiser les relations d’une religion avec le pouvoir au lieu de l’ignorer, quitte à piétiner un peu la laïcité. Cet Islam de France avait déjà été initié avec la création du CFCM en 2003. Nicolas Sarkozy, en tant que ministre de l’Intérieur, a été un grand artisan du projet. Il veut désormais aller plus loin et a demandé à l’UMP de lancer un débat sur ce sujet.
 
Une convention devrait alors lieu en avril sous la houlette notamment de François Baroin, ministre du Budget, mais aussi conseiller politique de l’UMP chargé du « Pacte Républicain ». Ce débat devrait également concerner le rapport à la religion en général. Et l'implication de Baroin n'est pas anodine. Si le ministre fut un fort partisan, avec Jean-François Copé, d’une loi d’interdiction
du voile intégral, il a en revanche fortement critiqué, dans Le Monde en décembre 2009, la tenue du débat sur l’identité nationale (avant d’entrer au gouvernement en mars 2010) : « J'ajoute que, d'un point de vue strictement électoral, la ficelle est trop grosse, et les gens ne s'y trompent pas. Ce que j'observe sur le terrain, c'est que c'est compris et vu comme tel. Il y a désormais un risque de remontée du Front national favorisé par la crise, d'une part, et par ce débat qui, au fond, ne peut que le servir ».

Communautarisme rampant
Pourtant, on pourrait croire que ce débat sur l’Islam est un nouvel « enfumage » destiné à masquer des sujets plus sensibles. Pas pour Jean-François Copé. « Il n'y a pas un repas de famille, aujourd'hui, sans qu'on ne parle de ces questions », a-t-il dit mercredi sur RTL. C’est le même dilemme qui avait traversé la classe politique lors du débat avorté sur l’identité nationale ou la loi contre le voile intégral. Faut-il accepter un débat sur les principes de la République au risque de se faire piéger par la droite ou au contraire le boycotter au risque de passer pour aveugles aux dérives communautaristes ? A l’UMP, on dément toute manœuvre. « A chaque fois, on nous fait ce coup-là (…) Mais la question avait été posée bien avant tout cela », répond à Marianne2 Marc-Philippe Daubresse, secrétaire général adjoint. Il renvoie en cela au « Dîner de la République » organisé par son ami Jean-Louis Borloo en décembre dernier.

Cela dit, le projet de Nicolas Sarkozy est-il réellement républicain ? Car paradoxalement, cette remise en cause du multiculturalisme pourrait bien cacher une démarche… communautariste. Comment d’un côté défendre l’unité de la communauté nationale et de l’autre, participer à l’organisation d’une communauté distincte sur des bases religieuses ? Cette démarche
est typique du chef de l’Etat. De son concept de « laïcité positive » à sa volonté de nommer un « préfet musulman », du ministère de l’Intérieur, il n’a eu de cesse de segmenter la population selon des critères ethniques ou religieux. Son conseiller à l’intégration Abderrahmane Dahmane a fait plus fort et a proposé de créer un « Conseil de la diversité » où seraient représentés les représentants des communautés étrangères. Ce débat sur l’Islam risque donc d’entrer dans la même logique.

Mais Marc-Philippe Daubresse refuse toute « caricature » du débat. S'il dit vouloir « garder les équilibres de la loi de 1905 », il admet que le texte n’est pas parfait : « Est-ce que la loi permet d’appliquer la neutralité religieuse dans l’espace public et le respect des croyances dans l’espace privé ? (…) Notre réponse est non », déclare-t-il. Les discussions à l’UMP pourrait aboutir à des « amendements à la loi » et au vote d’une résolution au Parlement. Cela ira-t-il jusqu'à concrétiser la fameuse « laïcité positive » de Nicolas Sarkozy ?
Vieux débats
Car ce débat va très vite amener l'Etat à s'ingérer dans les affaires religieuses. Dans cette optique, un des points de débat sera la formation des imams. Sur TF1, Nicolas Sarkozy avait exclu toute formation par l’Etat au nom de la laïcité. Pourtant en juin dernier, Eric Besson, alors ministre de l’Immigration, avait proposé, en vain, que des universités publiques proposent un cursus pour les imams. L’Université… catholique de Paris (privée) propose déjà un diplôme en partenariat avec le ministère de l'Intérieur. Mais cette formation ne concerne pas la théologie musulmane pure, étant axée sur l'étude des institutions françaises et des religions en général. Mais la question du rôle de l'Etat dans la formation des imams n'est pas nouvelle. On en parlait déjà en 2003 lors de la création du CFCM.

Pour autant, sans passer par un diplôme reconnu pour les imams, Nicolas Sarkozy tient à se mêler de ce qui se passe dans les mosquées. Il souhaite notamment que les imams parlent français. Un autre vieux débat  qui a déjà été lancé en 2004 par Dominique de Villepin, alors ministre de l'Intérieur. Pour lui, il n'était « pas acceptable » que « sur les quelque 1200 imams » de France, « un tiers ne parle pas notre langue », citant les propres chiffres de son ministère. En 2006, Nicolas Sarkozy, comme locataire de la place Beauvau, avait lui aussi évoqué le problème,
s'interrogeant sur les moyens pour « ne pas subir des imams qui viennent de l'extérieur et ne parlent pas français » et également « débarrasser les religions de France d'influence étrangère et de l'argent de l'étranger ». La définition parfaite de « l'Islam de France ».

Ce qui amène au deuxième point de débat : le financement public de l’entretien et la construction de mosquées. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’état actuel du droit
n’interdit pas vraiment le financement public des bâtiments religieux. Il faut alors passer par l’intermédiaire d’une association cultuelle (comme c’est le cas pour la grande mosquée de Paris) ou que la commune soit propriétaire des murs. Ou alors louer un terrain via un bail emphytéorique (à très très longue durée) pour un prix rès modique afin de construire un édifice religieux. Le débat est houleux. « Personnellement », le secrétaire général adjoint de l’UMP est « contre » tout financement public préférant se pencher sur « la transparence du financement privé » notamment via des fondations.

Le rôle du CFCM consacré
Et l’affirmation d’un Islam de France aura un autre effet très politique : la consécration du rôle du CFCM (Conseil français du culte musulman) comme instance de dialogue politique entre les musulmans et le pouvoir (voir encadré). Et si Marc-Philippe Daubresse est prêt à inviter le CFCM à la convention UMP (avec d’autres organisations comme la Mosquée de Paris), il pose le problème de la « représentativité » de ces instances. Une interrogation qui renvoie à la difficulté de compter les musulmans en France (face à la distinction entre croyants et pratiquants).

Ce dialogue avec le CFCM amène surtout à se questionner sur la pertinence de considérer une partie de la population dans un Etat laïc avant tout comme des musulmans et non comme citoyens. Le dirigeant UMP réfute pourtant tout détricotage de la République indivisible : «Vous aurez toujours des gens qui vont nous faire des procès d’intention mais quand vous avez un débat équilibré, vous obtenez des solutions équilibrées». Il est vrai qu'entre clientélisme communautaire, volonté de contrer le FN et respect de valeurs laïques, l’exercice d’équilibre risque d’être très ardu.
Tefy Andriamanana - Marianne

CFCM, Crif, même combat ?

Le CFCM peut-il devenir le pendant musulman du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) ? Marc-Philippe Daubresse souhaite lui que le CFCM devienne « une instance de ce type ». Mais les deux conseils ne sont pas vraiment comparables. Le CFCM à la fois un rôle religieux et de représentation politique, ce en quoi il se distingue du Crif qui n’a aucun rôle religieux, ce dernier étant dévolu au Consistoire central.

Samuel Ghiles-Meilhac, chercheur à l’Ehess et auteur du livre Le Crif, de la résistance juive à la tentation du lobby, explique aussi à Marianne2 que le Crif a une position particulière en France. « Sa forte présence dans l'espace politique tient à son histoire (créé en 1944, ndlr) et à son rôle, en particulier depuis les années 1980, sur des thèmes très porteurs : la mémoire du génocide et de la  2nd Guerre mondiale, la lutte contre le FN... C'est à cette période, en particulier dans les années 90, que le CRIF est devenu un partenaire des pouvoirs publics », détaille-t-il. A l'inverse, le sociologue rappelle que «l'organisation politique et institutionnelle de l'Islam en France est beaucoup plus récente et il est délicat, voire anachronique, de chercher à établir des calques rigides».

Samuel Ghiles-Meilhac reste cependant critique avec la notion de communautarisme, terme « trop flou » pour lui. Il note également que la « situation de proximité » du Crif avec Nicolas Sarkozy, le met en fait « dans une subordination au pouvoir politique plutôt qu'elle ne lui donne une grande influence ».
 





Les déclarations de Dominique de Villepin dans Dimanche +

17/02/2011 09:49

Les déclarations de Dominique de Villepin dans Dimanche +


4dntvuhh2yeo4npyb3igdet73odaolf$5r348g80teko6wf1b59pf0y7h0woy6v Sur la révolution égyptienne

« Ce sont des images étonnantes et émouvantes d’une révolution, même s’il n’y a pas de changement de régime. Une révolution pacifique, il faut le souligner encore et encore. C’est une véritable leçon, un véritable exemple que nous donne aujourd’hui, après la Tunisie, l’Egypte et qui aura une incidence dans l’ensemble du monde arabe, et je pense aussi au-delà, y compris dans nos propres pays. »

Sur une possible contagion à d’autres pays arabes

« Je pense que l’inquiétude, elle est aujourd’hui générale dans l’ensemble du monde arabe. On le voit au Yemen, on le voit en Jordanie, on le voit même en Arabie Saoudite et en Algérie. Et c’est une course de vitesse qui est engagée, entre la capacité de ces régimes (ceux qui ont notamment de très gros moyens financiers, et c’est le cas de l’Algérie avec la rente pétrolière), capacité à répondre aux aspirations de la population et à ouvrir à plus de liberté. Donc il y a à la fois des blocages économiques, sociaux qu’il faut lever et en même temps des blocages politiques. S’ils ne parviennent pas à redonner espoir à leurs populations et en particulier à la jeunesse qui joue un rôle de fer de lance dans l’ensemble de ces mouvements, eh bien oui, de tels mouvements se répéteront dans ces pays. »

Sur les avoirs cachés de l’ancien président tunisien Ben Ali

« On voit bien à quel point les instruments dont disposent ceux qui veulent agir (associations, les pays concernés, …) sont maigres. De maigres outils. Il faut donc faire davantage et beaucoup plus tôt. Pourquoi attendre qu’un dictateur tombe pour agir? Il faut agir par anticipation et ne pas rendre possible la constitution de telles fortunes illicites. Il faut donc une réglementation au niveau international. Voilà une initiative que nous pourrions prendre, puisque nous avons la tête du G20, dans le cadre du G20, d’une réglementation internationale qui permettrait justement de prévoir des règles extrêmement strictes de contrôle de la fortune des dirigeants de la planète. Malheureusement, ce ne sont pas des cas isolés. Il y a donc un très gros travail à faire. »

Sur la lenteur de la réaction française face aux révolutions tunisiennes et égyptiennes

« C’est toujours difficile de porter un jugement dans ce domaine. Ce qui m’a frappé, c’est la difficulté pour la France et pour la politique française de comprendre ce qui était en train de se passer, compte tenu d’un regard empreint d’une vision marquée par la peur de l’islam, marqué par la peur du terrorisme, marqué par une préférence pour le statu quo. Alors même que derrière ces mouvements, il y a les idéaux-mêmes que nous défendons.

Nous devrions être les premiers à nous réjouir, parce que ces événements donnent raison à la vision de la France et donnent raisons aux principes que nous n’avons cessé de défendre. La vision du Général de Gaulle face aux deux blocs pendant toute la période de la guerre froide, la vision de Jacques Chirac et que j’ai défendue moi-même face au monde unipolaire des Etats-Unis, eh bien, c’est cette vision-même qui est à l’oeuvre aujourd’hui, celle des peuples, celle des grands principes de justice, de paix, donc oui, nous devrions être aux avant-postes et malheureusement, nous sommes un peu réticents et en arrière de la main, parce que la peur l’emporte et parce qu’il y a un manque de confiance en nous et dans le monde. »

Sur le Président Moubarak

« C’est vrai que sur le plan des relations avec l’ensemble des pays de la région, l’engagement pour la défense de la paix (même si les résultats ont été minces), son engagement ne s’est pas démenti. »

Sur les vacances égyptiennes de François Fillon

« Je n’aime pas beaucoup commenter ces questions, parce que je crois qu’il est préférable de rechercher des solutions. A la vérité, et contrairement à ce que j’ai entendu, je ne crois pas que ce soient des affaires banales.

Je n’ai pas été invité, pendant les deux années où j’ai été Premier Ministre, par quelconque pays étranger et je crois qu’il vaut mieux, en tout état de cause, éviter parce que la France est un pays souverain, c’est un pays indépendant et que chacun a les moyens de payer ses vacances. Mais la réponse, à mon sens, elle devrait être beaucoup plus stricte que celle que j’ai entendue. (…)

A l’évidence, un représentant français, un ministre français, un premier ministre français, un Président de la République n’a pas à se faire payer des vacances par un pays étranger, et il vaudrait mieux que la règle soit aussi simple que cela. »

Sur sa rencontre avec Nicolas Sarkozy le 24 février au sujet du G20

« Je sais ce que j’espère pouvoir lui dire sur, à la fois les initiatives que la France pourrait prendre dans le domaine financier, et peut-être au-delà en matière diplomatique, parce que ce qui m’inquiète le plus aujourd’hui, c’est de voir, dans notre relation avec le monde, à quel point un trouble s’est instauré, une sorte d’effacement de la diplomatie française. Et ça m’inquiète, à la fois dans les crises qui peuvent paraître lointaines, comme l’Afghanistan à la fois au Moyen-Orient, et j’aimerais que la France retrouve la place qui est la sienne dans le monde et retrouve la voix qui doit aller avec. (…)

Je me garderais bien de sonder aujourd’hui l’esprit du Président. En tout cas ce que je sais, c’est que c’est un entretien pour parler du G20 et à cette occasion, je ne manquerai pas de faire passer quelques-uns des messages auxquels j’attache de l’importance en matière internationale. »

Sur l’existence de points communs avec Nicolas Sarkozy

« Quand je regarde la politique qui est menée, peu ou pas. C’est la vérité: peu ou pas. Parce que l’autre sujet d’inquiétude pour moi, c’est cette défiance qui monte dans la relation du pouvoir avec les Français. Quand on voit les magistrats pointés du doigt, les enseignants, les chercheurs, les fonctionnaires en général, c’est un climat qui me paraît dangereux pour notre pays. Il y a un pacte républicain qui s’effrite et nous devons veiller à faire en sorte que nous dépassions cette tentation des boucs-émissaires. La peur de l’Islam: on voit aujourd’hui que nous devons nous obliger collectivement à sortir de ces logiques de peur, ces logiques sécuritaires. La politique, c’est de résoudre les problèmes, ce n’est pas d’utiliser tels et tels arguments, telle et telle peur. »

Sur le « Face aux Français » de Nicolas Sarkozy

Dominique de Villepin a jugé la prestation de Nicolas Sarkozy « avec inquiétude. Avec inquiétude, parce qu’il y avait deux images qui se télescopaient. Ce formidable mouvement, cet enthousiasme qui s’exprimait au Maghreb et en Egypte, et en même temps une France frileuse, repliée sur elle-même, un peu égoïste, qui n’arrive pas à dépasser ses difficultés, tout simplement parce qu’elle ne regarde pas devant, parce qu’elle a peur de l’avenir, parce qu’elle ne fait pas confiance à sa jeunesse, parce qu’elle ne fait pas confiance aux autres.

Quand j’entends cet arbitrage, cette comptabilité entre d’un côté les chômeurs qui n’auraient pas de statut et de l’autre côté les magistrats, on se trompe dans la façon de poser les problèmes. Remettons le respect, remettons le dialogue au sein de notre communauté nationale et je pense que nous trouverons alors plus facilement les solutions. »

Sur le recours aux emplois aidés

« C’est une partie de la solution. J’ai mené la bataille de l’emploi entre 2005 et 2007 et nous avions fait reculer le chômage de 600.000. C’est une partie de la solution, mais j’avais mis au point le Contrat Nouvelle Embauche pour les petites et moyennes entreprises, qui était un contrat qui ne coûtait pas un sou à l’Etat. Cette bataille pour l’emploi, nous avons réussi à marquer des points. Je regrette que pendant les trois années et demi qui se sont passées, eh bien, cette bataille pour l’emploi n’ait pas été menée avec la même ténacité. (…)

(Les emplois aidés), c’est une façon d’anticiper un nécessaire retour de la croissance. Il faut agir sur tous les leviers: en même temps que j’ai mis en place cette politique, une fois de plus j’ai eu recours à la stimulation des emplois privés par un contrat, j’ai fait en sorte de mener la bataille de la compétitivité avec les pôles de compétitivité, l’agence de l’innovation industrielle. Donc c’est une politique globale qu’il faut mener, en espérant que la croissance se fortifiera. C’est ce qui s’est passé avant la crise de 2008. Donc aujourd’hui, il faut utiliser tous les instruments. Il y a fort à parier aujourd’hui, à quelques mois d’une échéance électorale, que tout ça soit un peu court et difficile à mettre en oeuvre, et donc les résultats ne seront pas forcément au rendez-vous, mais enfin, espérons que au moins, quelques-uns pourront en profiter. »

Sur les jurés populaires

« C’est pas la solution, et ça, nous le savons tous ! Il y a des jurés dans les Cours d’Assises. Le nombre des décisions qui sont prises chaque année (plus de 500.000) en correctionnelle fait que vouloir l’instaurer à ce niveau, c’est totalement irréaliste, et en plus, ce n’est pas tenir compte de la complexité d’un certain nombre des sujets qui sont traités. Donc je crois que c’est une mesure qui n’est pas adaptée aux besoins de la justice.

Par contre, donner l’indépendance aux magistrats. Par contre, retrouver la sérénité dans les prétoires, faire en sorte qu’il y ait un égal accès de l’ensemble des citoyens devant le service public de la justice, oui ! Voilà des nécessités. Et puis, régler ce problème de moyens quand nous savons que nous dépensons moitié moins que dans les pays voisins, européens, à travers nos dépenses de justice. Il y a évidemment des distorsions, un mauvais fonctionnement qui s’explique parce que nous ne mettons pas le nécessaire dans la défense de ce service de justice. »

Sur la situation des Roms

« Il faut éviter de déplacer le problème sans trouver de solutions. Il y a des solutions. Créer dans les mairies, tel que la loi le prévoit, des aires adaptées, aménagées, permettant cet accueil. Faire en sorte de se servir des expérimentations qui marchent. C’est le cas des villages d’insertion qui existent en Seine-Saint-Denis, à Aubervilliers. Suivre les très nombreuses associations qui se mobilisent pour favoriser l’éducation, l’alphabétisation de ces enfants.

C’est une véritable politique qui est nécessaire, mais quand l’Etat se perd en promesses, en annonces tonitruantes, en stigmatisation, eh bien on voit que cela demande beaucoup d’énergie. Et que se passe-t-il quelques mois plus tard? Rien ! Le problème a été déplacé ailleurs.

Vous savez, ça c’est la façon la plus odieuse, c’est le visage le plus détestable de la politique. C’est ce qui donne parfois envie, je vous le dis franchement, de baisser les bras. On a le sentiment de participer à une sorte de show où les problèmes ne sont pas traités. Or, si on accepte de ne pas tomber dans la surenchère, si on accepte de traiter les problèmes avec sérénité et avec sérieux, loin du spectacle, loin des caméras, loin des effets d’annonces, alors c’est un autre visage que l’on donnera aux Français de la politique. Les Français ont une responsabilité: à eux de ne pas céder aux peurs, à eux de ne pas céder aux vaines promesses, à eux de mettre en avant une autre façon de faire de la politique, et les hommes politiques changeront ! Ils seront sans doute les derniers à changer, mais ils changeront. »

Sur la Tribune de Dominique de Villepin publiée cet été dans Le Monde (« Une tache de honte sur notre drapeau »)

« Je n’en changerais pas un mot ! (…)

Moi, je n’ai stigmatisé personne. Je n’ai pas fait des moulinets et des grands discours pour annoncer que j’allais stigmatiser une communauté et une ethnie. Agir, c’est ce qu’on attend de nous, faire respecter la loi. Il y a une règle en France: quand il y a un squat illégal, on saisit la justice, la justice prend une décision et on l’exécute. Il n’y a rien à redire à ça. C’est cette mise en scène qui est insupportable. C’est cette façon d’utiliser de tels sujets pour jouer sur les peurs des Français en montrant du doigt des communautés. C’est cela qui a été dénoncé par les Européens, par la Commission. C’est cela qui a été dénoncé par l’ONU. C’est cela qui nous a mis en difficulté par rapport à l’ensemble des pays du monde. Parce que ce n’est pas l’esprit français, ce n’est pas la vocation de la France. Alors une fois de plus, cette idée-là de la politique, celle qui montre du doigt, celle qui stigmatise, celle qui joue sur les peurs, elle est odieuse et il faut l’écarter. Par contre, appliquer les lois, oui, c’est indispensable ! »

Sur le prétendu « échec du multiculturalisme »

« C’est un faux débat ! Le seul à avoir plaidé pour le multiculturalisme et à avoir tâtonné, enfin avancé vers des expériences du type communautariste, c’est Nicolas Sarkozy lui-même: la discrimination positive et autres entorses, laïcité positive et autres entorses à notre pacte républicain… Mais, la France, elle est fondée sur les principes de la République. Nous ne sommes pas comme les Anglais. Nous ne sommes pas comme les Allemands. De ce point de vue là, nous reconnaissons des citoyens avec des droits universels. Donc il n’y a pas de ce point de vue là d’erreur ni de faute. (…) Nous n’avons pas le même système multiculturel que les Anglais ou que les Allemands. Nous ne participons pas de la même expérience, parce que nous sommes Républicains. »

Sur les primaires au Parti Socialiste

Dominique de Villepin porte « un regard empreint de curiosité et d’inquiétude, parce que j’espère que nous n’allons pas vivre à l’heure des petites phrases comme on le voit ici, et des divisions. Il y a des grands enjeux pour notre pays, il y a des choix importants. Tout ce que je souhaite, c’est que l’accent soit mis sur les projets, beaucoup plus que sur les rivalités de personnes. (…) Il faut souhaiter que la mécanique des primaires ne soit pas justement une petite moulinette où les ego et les intérêts personnels passent devant les grands débats et les vrais débats. »

Sur le silence de Dominique Strauss-Kahn

« Il y a un impératif quand on dirige une grande institution internationale, c’est qu’on n’interfère pas dans la politique intérieure, à aucun moment. Donc il n’a pas le choix. Le jour où il aura pris sa décision, je pense qu’il le dira. »

Sur la nécessité d’un rassemblement national après 2012

Dominique de Villepin croit « de moins en moins » à l’homme providentiel. « Il y a aujourd’hui, quand on regarde l’échiquier politique, une incapacité pour un homme ou une femme seule à porter les problèmes de notre pays, tant les défis sont grands. Et plus j’avance, plus j’ai la conviction ou l’espoir qu’en 2012, ce soit un gouvernement de rassemblement national (je ne dis pas d’union nationale, parce qu’ils ont le plus souvent échoué), mais en tout cas de très large rassemblement. Il faut que nous sortions de nos querelles, de nos chapelles. Il n’y a ni à droite aujourd’hui, ni à gauche les idées et les solutions qui sont à la hauteur des défis qui sont les nôtres. Comment chasser les peurs? Comment regarder le monde? Comment nous réconcilier avec nous-mêmes? Tout ceci dépasse de très très loin la droite et la gauche. »

Sur sa candidature à l’élection présidentielle de 2012

Dominique de Villepin prendra sa décision « quand le débat commencera véritablement à être au coeur et dans la tête des Français. (…) Les Français, ils sont aujourd’hui préoccupés par toutes les difficultés qui sont les leurs. Ce sera dans le temps de l’automne ou même peut-être un peu plus tard. Je pense que nous aurons une élection qui deviendra sérieuse tardivement. »

Sur l’obtention des 500 signatures

« Ecoutez, je le souhaite. Mais on peut espérer que dans une démocratie comme la nôtre, il n’y ait pas d’à priori. Il y a suffisamment d’élus pour qu’ils puissent encourager des candidatures sérieuses. »

http://www.gaullisme.fr/?p=12593






Les mauvaises fréquentations de José Bové

17/02/2011 09:38

Les mauvaises fréquentations de José Bové


L’eurodéputé écologiste se retrouve coauteur d’un texte avec un ultranationaliste bulgare pour le moins sulfureux : Dimitar Stoyanov du parti Ataka, une formation au discours anti-Juifs, anti-Turcs et anti-Roms. Ou comment la tradition du «compromis» qui a cours au Parlement européen conduit un progressiste à s'allier à un extrémiste...

 

Demander une « répartition équitable des subventions agricoles entre les nouveaux et les anciens Etats membres » de l’Union européenne, voilà une très noble initiative. Mais faut-il, pour parvenir à ses fins, accepter de s’associer à un des personnages les plus controversés siégeant au Parlement européen ? À l’évidence, pour José Bové, la réponse est oui.
Le 13 décembre dernier, une « déclaration écrite » affirmant la nécessité de « garantir un traitement équitable de tous les agriculteurs de l’Union » est déposée. Les déclarations écrites, comme le stipule le règlement du Parlement européen, peuvent compter jusqu’à cinq coauteurs et permettent d'ouvrir un débat devant le Parlement si le texte reçoit suffisamment de signatures. Sans sectarisme donc, le faucheur d’OGM français apparaît aux côtés de quatre parlementaires non-écologistes originaires d’Europe centrale et de l’Est. Il y a là deux membres du groupe PPE au Parlement : Mariya Nedelcheva, député bulgare du Gerb, parti de centre-droit et Rareº-Lucian Niculescu, député élu sous les couleurs du Parti démocrate libéral roumain. À ceux-là vient s’ajouter Janusz Wojciechowski de Droit et justice, la formation conservatrice polonaise des frères Kaczyñski. Enfin, le texte comporte le nom d’un « humaniste parmi les humanistes », Dimitar Stoyanov, du parti bulgare Ataka.
« Faire du savon » avec les Roms...
Les mauvaises fréquentations de José Bové
Ataka ? Une formation ultranationaliste au discours radicalement anti-Juifs anti-Turcs et anti-Roms. Son leader, le journaliste Volen Siderov, à l’origine en 2006 d’un « 21 avril » à la bulgare aurait d’ailleurs proposé au cours de meetings, selon Nadège Ragaru, chargée de recherche au Laboratoire d'analyse des systèmes politiques du CNRS, de « faire du savon » avec les Roms ! Le jeune Dimitar Stoyanov (seulement 27 ans) sait, lui aussi, faire preuve d’une grande finesse. Autant que Volen Siderov qui est le nouveau compagnon de sa mère.
En 2006 par exemple, alors qu’il n’est encore qu’observateur au Parlement, Stoyanov en apporte la preuve en envoyant un courrier électronique à l'ensemble des députés européens.  Comme Livia Jaroka, eurodéputée hongroise d'origine tzigane vient d’être honoré du titre de « meilleur parlementaire » de l’année, il leur écrit avoir « dans [son] pays, (…) des dizaines de milliers de filles tziganes bien plus belles que cette honorable-là ». Et de leur préciser qu’il est même possible de « s’acheter une femme aimante de 12 ou 13 ans », sachant que « les meilleures d'entre elles sont très chères : jusqu'à 5 000 euros pièce » ! Un an plus tard, enfin élu, il brille à nouveau lorsqu'il est reçu avec les autres nouveaux députés  roumains et bulgares par Josep Borrel, le président du Parlement. Avant de lui serrer la main, Dimitar Stoyanov, qui semble apprécier par-dessus tout les démonstrations d’amour, embrasse le drapeau bulgare et se signe à la manière des orthodoxes…
« En France, une telle configuration paraîtrait singulière » !
Alors que Daniel Cohn-Bendit s’était farouchement opposé à l’idée de laisser Jean-Marie Le Pen, en tant que doyen du Parlement, présider la séance inaugurale, José Bové, lui, ne verrait donc aucun mal à cosigner un texte avec le très sulfureux Stoyanov ? « Il faut remettre ça dans le contexte du Parlement européen, explique-t-il, En France, une telle configuration paraîtrait singulière. Mais pas à Strasbourg où il m’arrive de travailler avec des gens du PPE, de l’UMP. » Il est vrai que la « tradition » du compromis qui a cours à Strasbourg veut qu’un parlementaire auteur d’une déclaration écrite n’hésite pas à s’associer à des députés prêchant dans des chapelles politiques différentes de la sienne. Mais faut-il le faire avec n’importe quelle chapelle ? « Ce texte a été proposé à des pays de l’Est et ce sont ces pays qui ont proposé en retour leur représentant », se défausse José Bové. Un argument un peu léger d’autant que la Bulgarie, en la personne de l’eurodéputée Mariya Nedelcheva, possédait déjà un émissaire parmi les co-auteurs de la déclaration écrite. Nul besoin donc d’accepter Stoyanov. 
Mais José Bové a de la ressource et finit par décocher un argument qui fait mouche : « Ce texte prône une répartition plus juste des subventions entre les nouveaux et les anciens membres de l’UE. Ne pas le soutenir aurait contribué à renforcer le repli identitaire. » Qu’on se le dise : le « repli identitaire » façon Ataka et Stoyanov ne passera pas par José Bové !

 

  

Gérald Andrieu - Marianne

Photo : Dimitar Stoyanov du parti Ataka

http://www.marianne2.fr/Les-mauvaises-frequentations-de-Jose-Bove_a202905.html






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