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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Immigration: Marine Le Pen, la rechute ?

02/03/2011 09:32

Immigration: Marine Le Pen, la rechute ?


Invitée mardi 1er mars de Jean-Michel Aphatie, Marine Le Pen a réitéré son souhait de repousser dans les eaux internationales les migrants venus des pays arabes. Intronisée mi-janvier, la présidente frontiste aura donc mis moins de 2 mois avant de renouer avec un discours anti-immigration digne du FN des années 80.



(Marine Le Pen - capture d'écran - Dailymotion - rtl-fr)
(Marine Le Pen - capture d'écran - Dailymotion - rtl-fr)
 
Depuis que Le Pen fille a repris le Front national des mains de Le Pen père, elle s’échine à recouvrir le parti d’extrême-droite d’un voile de blancheur prétendument républicaine. En inaugurant son mandat le 16 janvier à Tours par une ode à l’Etat « composante essentielle de l'âme de la France »,  Marine Le Pen espère sans doute se draper dans des atours un peu plus décents pour la présidente d’un parti crédité par les derniers sondages de 19 à 20% d’intentions de votes
La capacité de Marine Le Pen à se démarquer de son paternel vient pourtant de connaître un coup d’arrêt lors de sa visite au salon de l’agriculture le vendredi 25 février. Interrogée sur les flux migratoires liés aux révoltes dans le monde arabe, la candidate FN a déclaré : « L’union européenne est totalement impuissante à nous protéger, il faut passer un accord bilatéral avec l’Espagne et l'Italie pour permettre à nos marines de préserver nos eaux territoriales et repousser dans les eaux internationales les migrants qui voudraient entrer en Europe. » Marine Le Pen amorce-t-elle un virage républicain ? La question était sur toutes les lèvres au lendemain du congrès de Tours. Avec cette sortie, la voilà qui opère une incontestable régression en renouant avec les vieilles lunes du Front des années Jean-Marie. Attendue sur l’immigration, thème de prédilection et fonds de commerce du FN, la présidente a plongé tête la première dans le débat, sans même se donner la peine de distinguer l’immigration traditionnelle des flux migratoires exceptionnels dus à des crises politiques majeures. 
Invitée ce mardi 1er mars de RTL, la nouvelle présidente du Front enfonce le clou : « On peut parfaitement repousser des bateaux dans les eaux internationales humainement ». Malgré les protestations de Jean-Michel Aphatie, elle ajoute : « Je crois qu’on va dire que je suis la seule à avoir le courage de prendre les décisions nécessaires pour sauvegarder l’intérêt de la France et des Français. Il n’y a rien de plus facile que de faire du compassionnel mais y a toujours quelqu’un qui paye le prix et ce sont les Français qui le payent. »
En l'écoutant ce matin sur RTL, Bruno Gollnisch a dû sourire devant sa glace : si Marine Le Pen retombe dans une rhétorique anti-immigrés façon années 1980, c'est peut-être que son positionnement demeure incompris dans les tréfonds du Front national, et qu'elle entend rectifier le tir. 
Laureline Dupont - Marianne






Juppé super-star: les médias ont la mémoire qui flanche

02/03/2011 09:24

Juppé super-star: les médias ont la mémoire qui flanche


Les médias ont réussi le tour de force de faire passer Alain Juppé, habitué des hautes sphères du pouvoir, pour une quasi révélation politique. Jack Dion rappelle que le consensus réuni autour d'Alain Juppé - qui fut honni du temps où il était Premier ministre - n'est peut-être qu'un signe de plus de la décrépitude du pouvoir sarkozyste.
A en croire ce qui s’écrit dans les gazettes, la révélation politique de l’année s’appelle… Alain Juppé. Le Figaro l’a même catalogué du titre d’ « homme providentiel ».
 
Un peu partout, on entend des hommages dithyrambiques et des commentaires flatteurs, comme si le nouveau ministre des Affaires étrangères avait, tout au long de sa (déjà longue) carrière, effectué un sans faute, ou qu’il incarnait une relève en forme de rupture fantasmatique. Certains vont même déjà jusqu’à le présenter comme une alternative éventuelle à un Sarkozy incapable de trouver un quelconque second souffle.
 
Cette vision digne d’un conte pour enfants confirme simplement que les commentateurs n’ont pas de mémoire, à moins qu’ils ne réécrivent le passé afin d’occulter leurs propres turpitudes.

Nul ne doute que le maire de Bordeaux ait une stature qui fera oublier les frasques de ses prédécesseurs, qu’il s’agisse de Bernard Kouchner et de ses compromissions, ou de Michèle Alliot-Marie et de ses amitiés particulières en Tunisie. Juppé est déjà passé par la case Quai d’Orsay, et il y a fait montre d’un professionnalisme certain, à une époque où la France n’avait pas encore rejoint le camp atlantiste et faisait entendre une petite musique originale sur la scène internationale. Il y revient alors que Paris a réintégré la direction de l’Otan et brille par ses ratés diplomatiques, avec pour mission de rattraper une partie du temps et du terrain perdu. Vaste défi.

En attendant de juger le successeur de MAM aux actes, on peut au moins rappeler qu’il n’est pas vraiment un nouveau venu. Le maire de Bordeaux (et qui entend le rester, au nom du droit au cumul qui est l’une des tares de la caste politicienne) a même un passé qui devrait inciter ses laudateurs à un peu plus de circonspection.
 
Passons sur l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, en 1995, empêtré dans une histoire de logement assez obscure, et qui disait : « Je suis droit dans mes bottes ». Oublions celui qui proposait, en 1996, de céder Thomson pour 1 franc symbolique au sud-coréen Daewo, en lançant à la télévision, geste à l’appui : « Thomson, ça ne vaut rien ! ». Laissons de côté l’affaire des emplois fictifs de la ville de Paris, où il a payé pour d’autres, curieusement oubliés par la justice. Retenons seulement le Juppé qui dut affronter un mouvement social massif en novembre/décembre 1995, et qui en est sortie par la porte de la déroute. Du 24 novembre au 15 décembre, Alain Juppé symbolisa une intransigeance totale, avant de retirer le plan qui portait son nom sur les retraites et la sécurité sociale, à la suite d’un mouvement massif.

A l’époque, Juppé personnifia des comportements que l’on retrouvera dans d’autres circonstances, notamment à l’occasion du référendum sur le projet de constitution européenne : l’arrogance des dominants, sûrs d’eux et dominateurs ; le mépris du peuple ; le refus de prendre en compte tout avis contraire et l’expression systématique d’une bien pensance considérée comme la Bible des temps modernes.
 
Durant ce mouvement, il était de rigueur de dire au vulgum pecus qu’il n’y avait pas d’alternative – antienne reprise par tous les penseurs alors bien en cour, et qui le sont encore aujourd’hui (le monde des éditorialistes se renouvelle très peu). Face aux grévistes, aux syndicalistes et aux manifestants, de doctes esprits dénonçaient le « corporatisme » des opposants, incapables de comprendre qu’il n’y avait pas d’autres choix politiques possibles, et que le plan Juppé était forcément la bonne réponse puisque c’était la seule envisageable.
 
On peut d’ailleurs penser que si le ministre des Affaires étrangères garde aujourd’hui une certaine notoriété médiatique, c’est parce qu’il disait tout haut ce que l’élite pensait tout bas.
 
En vérité, un autre phénomène explique le retour en gloire de Juppé : la décrépitude avancée du sarkozysme. Du coup, des hommes que l’on croyait enterrés à jamais retrouvent des vertus insoupçonnées. C’est une ruse de l’histoire qui peut réserver d’autres surprises.
 
Jack Dion - Marianne

http://www.marianne2.fr/Juppe-super-star-les-medias-ont-la-memoire-qui-flanche_a203376.html






Tribune de Dominique de Villepin dans Libération: "Pour la dignité, je propose la création d’un revenu citoyen"

02/03/2011 09:14

Tribune de Dominique de Villepin dans Libération:


"Les peuples arabes nous tendent un miroir. Peut-on se réjouir de ce qu’on y voit ? Ecoutons ce qui se dit d’admiration, d’enthousiasme et de peur dans les rues, les cafés, à table en famille. Nous parlons d’eux, mais en fait nous nous posons des questions sur nous-mêmes.
Qui voulons-nous être ? La vérité, c’est que nous nous sentons perdus. La République est à bout de souffle. Cette révolution arabe est une main tendue. Nous pouvons la saisir ou nous pouvons la rejeter. Ecouter l’espoir ou la peur.
Ne prenons pas le risque d’un faux départ en imaginant déjà des flux incontrôlables, des théocraties meurtrières, un terrorisme déchaîné. Nous avons un destin commun, de part et d’autre de la Méditerranée et nous pouvons faire tomber des barrières érigées depuis près de cinquante ans, des mépris, des rancœurs, des cynismes. C’est le rôle de la France d’œuvrer à la réconciliation des deux rives. Il y a là-bas une formidable aspiration à la dignité. C’est le seul mot d’ordre.
Et chez nous, chez les éleveurs qui travaillent sans revenu ? Chez ces jeunes de banlieue qui jouent le jeu des diplômes, mais savent bien qu’ils ont quatre fois moins de chances d’emploi que d’autres ? Chez les chômeurs de longue durée qui se sentent baladés de formation en stage sans perspective, les plus jeunes pour qui l’entrée dans l’emploi est un parcours du combattant et les plus âgés qui s’en sentent expulsés ? Chez ces fonctionnaires orphelins de leur mission ? Chez ces exclus qui mendient parfois plus un regard qu’une pièce ? Le même mot d’ordre murmuré. Qu’on nous rende notre dignité.
Oui, il y a de part et d’autre une même aspiration à la dignité. Qui nous en prive ? La réponse est plus complexe ici que là-bas. C’est une accoutumance diffuse à l’indifférence, une acceptation de la compétition de tous contre tous, une soumission à la marchandisation du monde. Notre vie politique et médiatique s’est pliée au réalisme comme les diplomaties occidentales se sont rendues à la normalité de la dictature au nom de l’exception arabe. Le sentiment d’avoir trop à perdre et la loi de bascule des grands partis, avec ses petits arrangements entre ennemis et ses petits ajustements à la marge, nous ont condamnés au statu quo. La révolution de la dignité que nous appelons de nos vœux sans oser le dire à haute voix, c’est une reconquête sur nous-mêmes, un réveil des consciences. Faisons de l’indignation le levier de la dignité retrouvée, par une véritable refondation sociale.
Pendant des siècles l’humanité n’a eu d’autre but que d’assurer sa survie. La révolution industrielle, en deux siècles, a changé la donne. C’est la simple vérité que nous constatons chaque jour : il y a abondance, mais pas pour tous. Nous sommes une nation riche d’un long passé et d’un patrimoine accumulé. N’est-il pas naturel que chaque Français ait un droit sur l’héritage national ? N’est-il pas nécessaire de donner au citoyen la liberté de se consacrer aux choses de la cité, comme les jurés aujourd’hui ou les citoyens athéniens hier ? N’est-il pas utile de profiter du libre épanouissement des dons de chacun ? C’est vrai, hier ce n’était ni possible ni forcément souhaitable. En France, c’est devenu possible et souhaitable – à cause du chômage de masse, de l’éducation démocratisée, de l’émancipation des femmes – et tout au long du XXIe siècle, les pays développés se tourneront vers ces solutions simples, modernes, justes. Je propose la création d’un revenu citoyen. Il s’agirait d’un revenu garanti à tous, de l’ordre de 850 euros. Autant dire le strict nécessaire. Aucun luxe, tous ceux qui en vivent vous le diront. Mais un socle pour construire une vie digne et libre : ce revenu serait dégressif jusqu’à un niveau de revenus médian, autour de 1 500 euros. Enfin, ce revenu créerait l’engagement moral de poursuivre une activité – travail, formation, bénévolat associatif, engagement politique ou syndical, création artistique. Couplé à une réforme profonde de l’impôt sur le revenu, fusionné avec la CSG, rendu plus progressif et prélevé à la source, ce revenu pourra être versé en temps réel en cas de baisse de revenus, sans les retards désastreux qui sont la règle de nos allocations sociales. Il sera financé largement par un redéploiement d’aides existantes, par des économies de frais d’administration des aides et par des hausses ciblées d’impôts, TVA et tranches supérieures de l’impôt sur le revenu.
Ce revenu citoyen réglerait-il tout ? Bien sûr que non. Mais il serait un socle pour rebâtir notre république sociale et démocratique. Un nouveau départ pour rebâtir nos services publics, aujourd’hui en miettes. Il faut surmonter à la fois le tout-Etat et le tout-marché et remettre enfin l’intérêt général au cœur de notre république. La propriété privée n’exonère pas d’une responsabilité sociale. C’est pourquoi une régulation publique des intérêts privés est souvent nécessaire. La crise l’a prouvé, nous avons besoin d’un service public bancaire, tant pour les garanties envers les usagers que pour assurer des obligations de service public de financement de l’économie, en dirigeant le crédit vers les PME notamment. Nous avons besoin d’un service public du logement qui maîtrise les abus – logements vides, marchands de sommeil – et harmonise la demande et l’offre, par un cahier des charges avec contreparties concernant les loyers.
Un nouveau départ pour rebâtir notre conception de la citoyenneté. Un service citoyen obligatoire pour tous les jeunes et ouvert à tous les âges permettra le brassage social et l’engagement pour le bien public. C’est l’occasion de repenser le maillage de proximité pour nos services publics : médecins en dispensaires, adossés aux pharmacies, en milieu rural ou dans les quartiers sensibles ; enseignants au sein même des grands ensembles, assurant le soutien scolaire ; avocats assurant une aide juridique de proximité. Un nouveau départ pour rebâtir le dialogue social. Je propose que nous choisissions la voie d’une cogestion à la française, pour permettre la participation des salariés au destin de l’entreprise et aux décisions concernant la stratégie, les emplois, les salaires. Un nouveau départ, dans la dignité et dans l’espoir. Car il ne tient qu’à nous de reprendre en main notre destin."
Dominique de Villepin - Président de République Solidaire
Source: Tribune publiée dans Libération, le mercredi 1er mars 2011
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/03/02/1813-tribune-de-dominique-de-villepin-dans-liberation-pour-la-dignite-je-propose-la-creation-dun-revenu-citoyen





Le scénario rêvé d'Hamon: Aubry candidate juste après les cantonales

01/03/2011 14:04

Le scénario rêvé d'Hamon: Aubry candidate juste après les cantonales


Voir Martine Aubry se déclarer candidate aux primaires au lendemain du second tour des cantonales, le 27 mars prochain, c’est le scénario rêvé de l’aile gauche du Parti socialiste. Mais il s’agit-là d’un scénario qui n'inquiète guère à l’autre bout de l’échiquier solférinien.

 

La course de lenteur pourrait bientôt devenir une course de vitesse. Si Martine se déclarait juste après la victoire des cantonales, ce serait l’idéal. » Sur l’aile gauche du PS, ils sont quelques-uns comme ce député hamoniste rallié à la cause de Martine Aubry à espérer pareil scénario. Un scénario rêvé pour eux : si la Première secrétaire sortait du bois juste après avoir mené le PS sur la première marche du podium lors du scrutin de mars — ce qui est plus que probable —, voilà qui lui permettrait de couper l’herbe sous le pied de ce satané DSK. Et en toute légitimité. Du moins, le croient-ils.

« Le problème, c’est qu'Aubry s’enfonce dans une stratégie d’attente »

Mais il s’agit d’un scénario un brin fantasmé. Et depuis bien longtemps même. À Pau, en septembre dernier, dans les couloirs des Journées parlementaires du parti, Henri Emmanuelli espérait déjà voir la Première secrétaire griller la priorité à Dominique Strauss-Kahn : « Si en janvier, Aubry dit qu’elle va à la présidentielle, confiait-il à voix basse, DSK ne pourra pas y aller. Le problème, c’est que Martine Aubry s’enfonce dans une stratégie d’attente. Il faut faire attention : la politique, c’est le mouvement ». Mais de « mouvement » de la part de la patronne du PS, il n’y en a pas eu vraiment. Janvier est passé par là et les proches de Benoît Hamon ne savent toujours pas si celle qu'ils se sont choisi comme candidate franchira le pas ou non.

À l’autre bout de l’échiquier solférinien, ce plan de bataille, même s'il est jugé « logique », fait d’ailleurs sourire plus qu’il n’inquiète : « Ce n’est pas dans la nature de Martine Aubry de se fâcher avec ses “amis”, explique un proche de François Hollande, solférinologue averti. Sa majorité est certes constituée pour une bonne part de l’aile gauche, mais aussi de strauss-kahniens et de fabiusiens. Laurent n'est d'ailleurs pas sur cette ligne. Il a très peu apprécié les déclarations outrancières de Benoît contre Dominique et il l’a fait savoir. » Et de faire mine de s'interroger : « Aubry est-elle prête à se mettre en difficulté avec sa majorité ? »

Difficile en effet d'imaginer Aubry forcer sa « nature »
en faisant voler en éclats le fameux pacte de Marrakech qui la lie à DSK. Ce pacte qui, d'après ce même soutien de François Hollande, « lui a donné une respiration, mais aujourd'hui l'étouffe ». Elle a déjà énormément de mal à aller contre sa culture, « son côté “catho de gauche” » dixit une de ses proches, en s’autorisant seulement à montrer qu’elle pourrait avoir l'once du début d'une envie présidentielle…
Gérald Andrieu - Marianne
 





Le jasmin peut-il aussi pousser place Tiananmen ?

01/03/2011 11:07

Le jasmin peut-il aussi pousser place Tiananmen ?


Comme chaque dimanche depuis plusieurs semaines, les forces de l'ordre ont pris place en nombre aux alentours de la Place Tiananmen ce week-end pour tuer dans l'oeuf toute velléité de contestation. Le régime de Pékin est en proie à une certaine nervosité. le risque de contagion effraie même les dirigeants de Corée du Nord.
ù s’arrêtera la révolution de Jasmin ? Pékin ? Pyongyang ? Ce qui relevait de la pure divagation il y a encore quelques semaines est encore loin d’avoir atteint les champs du possible. Certes. Il n’empêche, une certaine nervosité et fébrilité gagne autant la Chine que la Corée du Nord.

Le quotidien du Peuple a d’ailleurs, dès le 24 février, refroidi les maigres espoirs de ceux qui croyaient entrevoir les premiers  tremblements du Parti Communiste Chinois. Membre du principal corps de conseil politique de la Chine,
Zhao Qizheng, a mis les choses au clair déclarant  qu'aucune « Révolution du Jasmin » n'aurait lieu en Chine, ajoutant que l'idée d'une possible révolution était aussi « ridicule qu'irréaliste ». Un haut cadre du Parti qui repousse l'idée même de révolution. L'histoire est pleine de surprises. 

Pourtant le seul fait que l’organe officiel du PCC évoque l’éventualité d’une Chine qui se laisserait contaminer par une révolution laisse songeur. D’autant que Zhao Qizheng a tempéré ses propos, « admettant que de nombreux problèmes ont fait surface en Chine lors du processus de développement économique rapide, comme les fossés de richesse et régionaux. Cependant, le Parti Communiste Chinois et le Gouvernement chinois n'ont pas fait la sourde oreille face à ces problèmes et ils enquêtent constamment sur eux et cherchent des solutions. Il faut être juste et dire que de nombreux problèmes sont en train d'être résolus. J'emploie le présent progressif à dessein ».

Inébranlable mais prudent :  « C’est une déclaration effectivement assez étonnante de la part d’un responsable du PCC. Mais c’est évident que le Bureau politique est très nerveux compte tenu de la volatilité de la situation sociale » explique la sinologue Marie Holzman à Marianne2.
 

L'une des répressions les plus féroces de ces dernières années

Un équivalent-pays du PIB par habitant chinois
Un équivalent-pays du PIB par habitant chinois
Une prudence inhabituelle et qui tranche avec le durcissement de la répression ces derniers temps. Depuis une dizaine de jours, avocats, dissidents, blogueurs sont surveillés ou arrêtés. Les manifestations sont rapidement dispersées. Chen Wei, dissident historique du Printemps de Pékin, a ainsi été arrêté la semaine dernière pour « incitation à la subversion ». Une centaine d'individus auraient été interpellés ou placés en résidence surveillée sans qu'ils aient forcément un lien avec ces appels émis souvent à partir du site Boxun basé aux USA et qui encourageait les chinois à manifester à travers le pays.

« Selon de plus en plus de signes, la répression actuelle menée par le gouvernement contre les militants pourrait être l'une des plus draconiennes de ces dernières années »,
a estimé le CHRD (Centre d’information pour les droits de l’homme et la démocratie) basé à Hong-Kong.

Pour des sociologues de l'Université chinoise de Tsinghua, il y a bien en Chine « un désir de plus d'ouverture, de liberté d'expression, de justice. Mais on n'a pas du tout la même situation qu'au Moyen-Orient, car même si les gens ne sont pas contents, il n'y a pas de volonté de changement de régime. En trois décennies de croissance, le pouvoir communiste a extrait des centaines de millions de Chinois de la pauvreté et permis l'émergence d'une classe moyenne de plusieurs centaines de millions d'autres.  Il n'y a donc ni désespoir, ni impression qu'on n'a pas d'avenir », juge le sociologue Jean-Louis Rocca. Un pays en pleine croissance certes, mais 
une carte réalisée par The economist se révèle néanmoins intéressante  : hormis Macau, Hong-Kong, Pékin, Shanghai et Tianjin, la plupart des provinces chinoises ont un PIB par habitant proche ou bien inférieur à 10.000 dollars par habitants, équivalent à de nombreux pays du Maghreb aujourd’hui en pleine insurrection…   

Comparaison n’est pas raison certes… « En Chine, l’émeute fait partie de la gestion de l’Etat, c’est une sorte de soupape »
comme le fait remarquer le professeur d’anthropologie Alain Bertho. Les mouvements de protestations sont quotidiens, ethniques, sociaux, ciblant la corruption des cadres du Parti.
 

Pas d'appels au renversement du régime mais des avertissements

Les Chinois souhaitent essentiellement « que le régime fasse ce qu'il a promis », poursuit Jean-Louis Rocca: « réduction des écarts de revenus, instauration d'un Etat de droit ou couverture santé. « Ce n'est donc pas le moment de faire chavirer le bateau ».

La Chine doit pourtant gérer une population nouvelle, ceux que l’on appelle les « fourmis », selon la terminologie de l’universitaire Lian Si.
Des centaines de milliers d’étudiants précaires (estimés à plus d’un million dans le pays), d’origine sociale modeste, travailleurs connectés, mais solitaires, perdus au coeur des immenses mégalopoles chinoises qui se regroupent en communautés à frontière des grandes villes.

En Chine, pas d’appel au renversement du parti, pas de « Dégage Hu » sur des pancartes, plutôt des appels au PCC « à combattre  consciencieusement la corruption et accepter la supervision du peuple ». Avec un avertissement tout de même : « sinon, il court à sa perte ». Un point commun : l’importance prise par les réseaux sociaux dans ces mouvements de contestation. Sur les sites participatifs, les termes « égypte, tunisie, lybie, et jasmin » ont été bannis. De même que sur les SMS. Pour contourner la censure, les internautes n’appellent pas à manifester mais à « flâner » près des lieux de rassemblement. « Venez sans armes, promenez-vous et souriez ! Les sourires sont plus forts que les cris et les slogans ».

Quelques manifestations violentes en Corée du Nord

Du côté du régime, l’heure n’est pas à la balade des gens heureux. Ce 28 février, selon le correspondant du site swissinfo.ch, « Des centaines d'hommes en uniforme veillaient, secondés par des hordes de jeunes en blousons noirs, des camions citerne qui aspergeaient la chaussée et des fourgons de police à tous les croisements. On avait rarement vu atmosphère si pesante dans ce coin de ville tout proche de Tiananmen, où touristes et Chinois aiment à déambuler le long des belles vitrines ».

Et s’il est un pays qui observe de près les heurts qui secouent la Chine, c’est bien le voisin Nord-Coréen. Théorie des dominos oblige… Difficile de dire si l’odeur du Jasmin flotte sur Pyongyang mais ce dimanche la dictature a menacé d’ouvrir le feu le long de la zone démilitarisée. Motif de cette colère: des tracts et messages audio décrivant l'avancée des révoltes au Moyen-Orient, envoyé par l'armée sud-coréenne par-dessus la frontière. Pyongyang a exigé que Séoul cesse immédiatement cette «guerre psychologique», sous peine de mener des «attaques directes et ciblées» sur ses positions. Une nervosité qui fait suite à des informations
révélées par le quotidien sud-coréen Chosun selon lesquelles des manifestations, parfois violentes, auraient eu lieu en Corée du Nord, ces derniers temps. Selon les experts interrogés par le journal, les manifestants ne mettent pas en cause directement le régime mais protesteraient  contre le manque de denrées alimentaires, les coupures d’électricité dans les foyers. Bref, les conditions de vie. Au-delà de l’ampleur présumée de ces mouvements et de leurs conséquences, impossibles à prévoir dans un régime aussi verrouillé, la seule révélation de ces informations interpelle.
 
Régis Soubrouillard - Marianne
 






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