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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Tunisie, Egypte, Libye, où est passée la voix de la France?

23/02/2011 09:32

Tunisie, Egypte, Libye, où est passée la voix de la France?


La diplomatie française... en pleine crise. Il est loin le temps où Jacques Chirac refusait de participer à la guerre en Irak. Jack Dion évoque la « rupture » chère à Nicolas Sarkozy, cite les vacances de MAM en Tunisie qui ont suscité la polémique, les débuts délicats du nouvel ambassadeur de France en Tunisie, Boris Boillon. Des exemples... qui montrent que l'Élysée a perdu tout crédit en Afrique du Nord...

 

Il fut un temps où la voix de la France dans le monde était respectée et écoutée. C’était l’héritage de la révolution de 1789, du message universaliste des droits de l’homme, de la Résistance et de la volonté gaullienne d’échapper à la main mise américaine.
 
Tout le monde a encore en mémoire le refus de Jacques Chirac d’avaliser la guère d’Irak et le discours de Dominique de Villepin à l’ONU, démontant pièce à pièce la rhétorique américaine justifiant l’invasion américaine. A l’époque, un certain Nicolas Sarkozy critiquait de telles initiatives, où il voyait le risque d’une France isolée et affaiblie. Il préparait déjà ce qu’il appellera la « rupture ».
 
En fait de « rupture », on a eu droit au retour de la France dans le giron de l’Otan et la mise en œuvre d’une realpolitik qui a conduit à oublier tous les principes naguère prônés, notamment en matière de défense des droits de l’homme. C’est comme çà que la France a raté le train de la révolution arabe, au point de se retrouver à courir derrière le wagon de queue afin de ne pas être définitivement largué par l’Histoire.
     
On ne rappellera pas ici l’affaire MAM qui vaut à la ministre des Affaires étrangères un voyage au Brésil au moment même où la France effectue son premier voyage officiel dans la Tunisie post-Ben Ali. C’est Christine Lagarde qui a pris le relais d’une ministre politiquement et diplomatiquement dévaluée, désormais invitée à aller se faire voir ailleurs dès qu’il est question du Maghreb. Pourtant, l’un des actes premiers de la Sarkozie fut de lancer l’Union Pour la Méditerranée, projet depuis longtemps enterré, et qui  avait été parrainé par des personnages aussi respectables que Ben Ali et Moubarak.

On n’évoquera que pour la petite histoire le nom de Patrick Ollier, monsieur MAM dans la vie civile, ministre des relations avec le parlement à ses heures perdues.
Lui aussi est mouillé jusqu’au cou dans le business tunisien de la famille Alliot-Marie. Par ailleurs,  comme ex président du groupe d’amitié France-Libye, Patrick Ollier s’est largement compromis en multipliant les éloges de Kadhafi, ce démocrate bien connu.
 
L’actuel ambassadeur de France en Tunisie,
Boris Boillon, celui qui pose en slip de bain et fait la leçon aux journalistes osant le questionner, est aussi un ancien fan de Kadhafi. En novembre dernier, il déclarait sur Canal + : « Kadhafi a été un terroriste, il ne l’est plus, il a fait son autocritique. Il ne faut pas laisser cours aux clichés. Dans la vie, on fait tous des erreurs et on a droit au rachat. »

Néoconservateur d’opérette, Boris Boillon, lui, a toujours été un chaud partisan de la guerre d’Irak, et il n’a jamais fait son autocritique. Cela ne l’a pas empêché de se retrouver en poste à Tunis, où il donne une image de la France qui marquera les livres d’histoire dans la rubrique scandale.
 
Sarko boy et fier de l’être, Boris Boillon est à l’image de son maître qui a reçu Kadhafi à Paris en lui déroulant le tapis rouge toute honte bue, sous prétexte de faire des affaires. Certes, il n’est jamais facile de marier la diplomatie et les grands principes. Mais au moins peut-on essayer de ne pas échanger la liberté et la démocratie contre un plat de lentilles.

C’est ce qu’a fait Sarkozy, et c’est ce qui vaut à l’Élysée d’avoir perdu une grande partie de son crédit en Afrique du Nord. Certains argueront que ce n’est pas vrai seulement dans cette région du monde, et que le président du G20 est devenu sa propre caricature. C’est vrai mais ce n’est rassurant pour personne, sauf pour les amateurs de spectacle.
 
Jack Dion - Marianne
 





Chine, Europe: les zigzags de Mélenchon

22/02/2011 09:48

Chine, Europe: les zigzags de Mélenchon


Salaire maximum, planification écologique, le candidat de «l’autre gauche» martelle des mesures phares dès qu’il en a l’occasion. C’est sa ligne de conduite. Mais sur la Chine et l’Europe, ces derniers temps, le coprésident navigue à vue, un coup à tribord, un coup à babord…

Equarrisseur d’« éditocrates », Jean-Luc Mélenchon sait faire. Et avec brio. Il l'a une nouvelle fois prouvé hier matin, sur RTL, face à Jean-Michel Aphatie. Voilà pour la forme. Reste le fond. Et pour le coup, même s’il martèle des mesures fortes (le salaire maximum, la planification écologique), le « patron » du Parti de gauche est pour le moins d’humeur changeante ces dernières temps.

Sur la Chine par exemple. Dans son best-seller
Qu’ils s’en aillent tous ! sorti en octobre 2010, il se montrait plutôt angélique. Puisque la Chine n'a « aucune base militaire dans le monde », il faudrait y voir, écrivait-il, « une puissance pacifique ». La « France du XXIe siècle » devrait même envisager, selon lui, une « coopération avancée » avec l’Empire du Milieu plutôt qu'avec un autre empire, celui des Etats-Unis : « En matière économique, on peut facilement se comprendre. Il y a, entre nous, une culture commune bien plus étendue et profonde qu’avec les Nords-Américains. Les Chinois, comme nous, accordent depuis des siècles une place centrale à l’Etat dans leur développement. Dans les relations internationales, ils ne pratiquent pas l’impérialisme aveugle des Américains. »

Mais hier matin, face à Aphatie, force est de constater que « Méluche » a fini par réaliser que la Chine, même si elle ne possède pas de chars stationnés aux quatre coins de la planète, n’a vraiment rien d’une « puissance pacifique ». Un changement de pied bienvenu qui intervient après
les manœuvres de la Chine au G20 pour exclure la prise en compte des réserves de change de la liste des indicateurs destinés à mesurer les déséquilibres mondiaux : « La Chine, explique finalement Mélenchon, que l'on continue de qualifier de puissance émergente alors qu'elle est la deuxième puissance mondiale, a emporté un point politique majeur. C'est-à-dire qu'elle impose quelque chose qui est directement lié à l'essence du capitalisme, à savoir : c'est le libre-échange qui dominera le monde et son principal indicateur —  ce que vous arrivez à prendre aux autres — disparaît de la liste des indicateurs. » Et d’aller même un peu plus loin en refusant de qualifier les Chinois de « “communistes” dans cette circonstance » : « Ils se sont défendus pour eux-mêmes tandis que nous, nous nous sommes vus imposer un modèle, du fait des Allemands, qui ne correspond nullement à notre intérêt puisque l'économie mondiale va être continuellement organisée pour les exportateurs, c'est-à-dire le modèle écologiquement le plus condamnable et socialement le plus dangereux. »

Autre zigzag, mais vis-à-vis de l’Europe cette fois. Là encore, il faut se plonger dans ses écrits. Dans Qu’ils s’en aillent tous, pour la première fois, Jean-Luc Mélenchon disait : « adieu à [son] fédéralisme » européen, lui qui, avant de pourfendre le Traité de Lisbonne avait voté en faveur de celui de Maastricht. Le leader de l’autre gauche faisait d’ailleurs son mea culpa allant même jusqu’à s’interroger tout haut : « Est-ce que nos rêves n'ont pas fait de nous les idiots utiles d'une monstrueuse broyeuse bureaucratique ? » Avant de conclure avec sa résolution, désormais de « défendre son pays ».

Un discours sans détour aucun et qu’il tient depuis plusieurs mois maintenant, en meetings et face aux médias. Mais il y a une semaine,
lors de son débat avec Marine Le Pen, une « légère » inflexion. Face à la nouvelle présidente du Front national, Jean-Luc Mélenchon habitué à attaquer à l’arme lourde l’Union européenne, cherche à se différencier à tout prix. Et pour cause : de Jean-Paul Huchon à Plantu, ils sont si nombreux à les avoir, à tort, rapprochés. Et le voilà à devoir jouer le plus européistes des deux débatteurs, le fédéraliste de service en somme, en expliquant avoir « besoin d’une monnaie européenne » pour pouvoir instaurer « un SMIC européen » et annuler ainsi la concurrence entre travailleurs à l’intérieur des frontières de l’Union. Alors, Mélenchon fédéraliste ou eurosceptique de gauche, zig ou zag ? A lui de le dire. Ici ou ailleurs.
 
Gérald Andrieu - Marianne
 





MAM gênée par les accusations d'un hebdo tunisien

22/02/2011 09:44

MAM gênée par les accusations d'un hebdo tunisien


Selon le journal Tunis Hebdo, lors de son voyage en Tunisie, Michèle Alliot Marie aurait rencontré en secret, le 27 décembre, le directeur de la sécurité nationale et le Ministère de l'Intérieur de Ben Ali, des durs du régime qui souhaitaient obtenir l'aide de la France pour mater la rébellion. Des allégations complètement fausses selon le quai d'Orsay, qui dément formellement.

Le feuilleton MAM n’en finit pas de s’écrire. Après son coup de fil passé à Ben Ali pendant ses vacances, le voyage en jet privé d’Aziz Miled, les affaires immobilières réalisées par ses parents le journal Tunis Hebdo révèle que la Ministre des affaires étrangères aurait rencontré, en secret, le 27 décembre le général Ali Seriati, chef de la sécurité présidentielle, l’un des hommes forts du régime, » et Rafik Hadj Kacem, le Ministre de l’Intérieur.

« Alors que le sang des tunisiens coulait pour la dignité, Michèle Alliot Marie, s'est réunie, le 27 décembre à Tabarka avec Rafik H. Kacem et Seriati »
titre l'hebdomadaire qui développe: « Une réunion a donc eu lieu le 27 décembre à 11 heures dans le salon d'honneur de l'hôtel Tabarka Beach entre les trois personnages. Cette réunion secrète dure deux heures durant lesquelles Hadj Kacem et Seriati tentent de convaincre, par tous les moyens, l'ancienne ministre de l'Intérieur qu'elle fut, de les aider afin de mater la “rébellion”. C'est au cours de cet entretien secret que MAM, sous la "pression” d'Ali Seriati, a fini par s'entretenir téléphoniquement avec Ben Ali. De quoi ont-ils parlé ? Nul ne le sait, à part le président déchu, Nicolas Sarkozy et elle ».

Une information « formellement » démentie par le cabinet de Michèle Alliot Marie: « Michèle Alliot Marie n'a eu aucun contact durant son séjour avec les deux personnes citées dans ces articles ». MAM n'a pas apporté de précisions sur son emploi du temps, mais Tunis Hebdo n'apporte pas de preuves formelles de ses allégations. Seul élément venant corroborer cette thèse: on sait que Michel Alliot-Marie a nié que la France avait apporté tout renfort matériel de maintien de l'ordre au régime tunisien avant que du matériel ne soit intercepté à Roissy le 14 janvier 2011.
Pendant que Lagarde et Wauquiez vont en Tunisie, MAM file vers le Brésil
Surnommé le « sécurocrate», Ali Seriati a conduit la répression des manifestations et lâché ses tireurs d’élites.  C’est lui qui a recruté à la hâte plusieurs centaines de miliciens, entraînés par ses officiers au maniement des armes et à l’accomplissement d’actes de sabotage, d’incendies et de pillage.

Rafik Hadj Kacem, le Ministre de l’intérieur de Ben Ali, également un dur du régime, est lui considéré comme appartenant à la mafia des pilleurs de la Tunisie.  

Ali Seriati a été arrêté fin janvier et sera jugé pour «conspiration contre la sûreté de l’Etat et incitation à la violence armée». Il devra également répondre des accusations suivantes : «conspiration contre la sûreté intérieure et commission d’un attentat ayant pour but d’inciter les gens à s’armer les uns contre les autres ou à provoquer le désordre, le meurtre ou le pillage sur territoire tunisien».

L’ancien ministre de l’Intérieur, Rafik Hadi Kacem a été arrêté , samedi après-midi, à Béja, sa ville natale, selon le site en anglais de la chaîne satellitaire Al Jazeera.
Hadj Kacem a été limogé par l’ex-président Ben Ali quelques jours avant la fuite de ce dernier vers l’étranger.

Bien empêtrée dans la multitude de rumeurs qui courent sur ses multiples rencontres lors de ses vacances tunisiennes, MAM a décidé de prendre quelques distances avec Tunis. Elle n'a ainsi pas accompagné Laurent Wauquiez et Christine Lagarde en déplacement lors de leur déplacement à Tunis. MAM est actuellement en visite diplomatique au Brésil fait savoir le Ministère.

Régis Soubrouillard - Marianne

 

Image : La une de Tunis Hebdo

http://www.marianne2.fr/MAM-genee-par-les-accusations-d-un-hebdo-tunisien_a203089.html

 






«Papa DSK» pense aux Français qui «souffrent»

21/02/2011 17:36

«Papa DSK» pense aux Français qui «souffrent»


Invité, hier soir, sur France 2, Dominique Strauss-Kahn ne s’est pas déclaré candidat à la présidentielle mais a pourtant agi tout comme, se posant en responsable politique clairement de gauche et branché sur la «souffrance sociale» des Français.

"Papa » est en voyage d’affaires, mais il garde un œil sur vous les enfants, il vous aime vous savez, vous lui « manquez » et il sait combien vous souffrez ! C’est en substance le message que Dominique Strauss-Kahn est venu délivrer, hier soir, aux Français, sur le plateau du JT de France 2.Parisien , le directeur général du FMI avait pris soin de faire savoir à quel point sa maison, la France, lui « manque ». Comme un retour à l’envoyeur Christian Jacob, le chef de file des députés UMP, qui avait stigmatisé sa supposée extériorité au « terroir ».


«En France, un quart des salariés, gagnent moins de 750 euros par mois»

«Papa DSK» pense aux Français qui «souffrent»
Après l’attachement à la terre dans Le Parisien, l’attachement à ceux qui la foulent au quotidien, les Français, sur France 2. Des Français et des Européens qui « souffrent » : « On n'a pas dominé la crise sociale, a-t-il expliqué, On a évité l'effondrement, mais on n'a pas évité les souffrances. (…) Dans la population, il y a une souffrance qu’il n’y a pas ailleurs. » Et d’embrayer sur le manque de « joie de vivre » et « d’envie d’aller de l’avant » en « France et en Europe » et sur ces « couches moyennes qui ont de plus en plus de risque de précarité ». Et de citer, même, dans la foulée, Jacques Julliard et Marianne pour évoquer un chiffre qui fait la « une » de notre magazine cette semaine : « En France, plus de 6 millions, un quart des salariés, gagnent moins de 750 euros par mois. Dans cette situation-là, il y a une sorte de mécanique négative qui se met en marche et c'est contre ça qu'il faut lutter. » Et d’affirmer que « ce qui compte, c’est ce qu’il se passe dans la rue pour un monsieur tous les jours qui cherche un boulot, qui ne le trouve pas, qui a du mal à payer ses notes d’électricité, son loyer… » Et d’expliquer, enfin, préférer s’attacher à « la réalité de la vie » plus qu’aux considérations « macro-économiques » !

N’en jetez plus ! DSK le patron du FMI, DSK l’homme qui partage sa vie entre Washington, Marrakech et la place des Vosges, DSK l’ami des patrons qui dirigea au milieu des années 1990 Le Cercle de l’industrie s’affiche en homme de gauche ayant à cœur de réduire la « souffrance sociale » et expliquant se reconnaître encore pleinement dans le mot « socialiste » synonyme, dit-il, d’« espoir », d’« avenir » et d’« innovation ». Il y a quelques mois, Jean-Christophe Cambadélis, son plus proche lieutenant à Solférino, expliquait que « les Français ne [verraient] pas en Dominique le candidat des riches » puisque « la place est déjà occupée » par Sarkozy. Hier soir, Strauss-Kahn avait visiblement pour mission de les convaincre qu’il ferait bien campagne de leur côté. Mais encore faut-il pour ça que « Papa DSK » rentre de son voyage d’affaires et que les Français ne lui tiennent pas rigueur de sa trop longue absence loin de la maison et de son empathie qui peut paraître un peu « nouvelle » à leur égard…

Gérald Andrieu - Marianne
 





Dossier : les soubresauts du Quai d'Orsay

21/02/2011 10:16

Dossier : les soubresauts du Quai d'Orsay


Coupable de n'avoir pas vu venir la révolution tunisienne, l'ambassadeur de France en Tunisie a été (gentiment) remercié. Son successeur, un « Sarko-boy 2.0 », Boris Boillon, qui aura comme mission de redorer le blason de l'Hexagone. MAM a, elle aussi, trouvé l'astuce pour y remédier : créer une série TV sur les diplomates...



Dessin : Louison
 
Boris Boillon, ambassadeur twitter, un peu cowboy, un peu sarkoboy
 

Après 18 mois passés en Irak, où il estime avoir rempli sa mission, Boris Boillon a été nommé ambassadeur de France en Tunisie. Ce sarkoboy 2.0, souvent présenté comme un James Bond de la diplomatie aura fort à faire pour redorer l'image de la France, déminer le terrain politique et retisser des liens avec la société civile. Sans compter la réorganisation d'un outil diplomatique qui a montré beaucoup de faiblesses au moment de la révolte tunisienne.



Boris Boillon, ambassadeur twitter, un peu cowboy, un peu sarkoboy
Il incarne le prototype de l’homo diplomaticus moderne sous l’ère Sarkozy. Boris Boillon est jeune, « bogoss », et connecté. Un sarkoboy exemplaire. Loin  de l’image surannée du diplomate « Ferrero », Boris Boillon la joue plus James Bond 2.0, posant torse nu sur sa page Copainsdavant.com histoire d’exhiber une musculature solide et se rappeler aux bons souvenirs de ses ancien(ne)s camarades de classe. A peine nommé au poste d’ambassadeur en Tunisie, après un passage en Irak où il s’est forgé une belle notoriété dans son intimité ultra-sécurisée, constamment protégé par une escorte du GIGN, Boris Boillon s’est ouvert un compte twitter.  
« Très impatient de bientôt me retrouver en Tunisie, au côté du peuple tunisien! », s'est-il exclamé en arabe et en français: « je crois que je suis le premier ambassadeur twitter !» lâche-t-il à Marianne2.
Pourtant l’accueil sur Twitter n’a pas été unanimement chaleureux. Des messages de bienvenue mais aussi des sorties plus féroces :  

« Le gouv francais nous envoie la caricature du sarkozisme. Ce n'est pas parce que tu parles arabe que tu nous comprends. Cc @borisboillon
#Tunisie : pour @borisboillon la guerre en Irak a été une très bonne chose pour la #France car a rapporté beaucoup de contrats. Sachez le »
.

Caractéristique de la brutalité des échanges sur les réseaux sociaux. Sans doute. Symptomatique, aussi, de l’image dégradée de la France dans certains pays. Boris Boillon ne s’en formalise pas plus que ça : « j’ai ouvert mon compte twitter il y a quelques jours avec ses heurs et ses malheurs mais je vais l’utiliser régulièrement car arriver dans la Tunisie où a eu lieu la première e-révolution de l’histoire sans se servir de ces outils n’aurait pas de sens ».
 
Arabophone, fin connaisseur du Maghreb, Boris Boillon aura pour tâche de remettre un peu d’ordre dans l’Ambassade. Si, à première vue, le nouvel ambassadeur de France possède le CV parfait pour se faire adopter à Tunis, certains n’hésitent pas à se demander si cet ambassadeur à l'américaine, diplomate et businessman est bien « The right man at the right place ».

Un « néocon » à la française ?

Ancien ambassadeur de France auprès des Emirats Arabes Unis, également en poste en Somalie, et en Tunisie, auteur du livre Les Voies de la diplomatie, Charles Crettien a ainsi exprimé ses réticences dans une tribune au Monde  : « On ne nomme pas un ambassadeur comme on nomme un préfet. La diplomatie est un dialogue avec un pays étranger, son gouvernement et son chef d'Etat. La nomination de Boris Boillon comme ambassadeur de France en Tunisie par le conseil des ministres du 26 janvier est la négation de ce principe élémentaire, elle est donc choquante voire dangereuse pour les relations à venir entre Paris et Tunis » tempête le diplomate.

Et de douter également de la pertinence d’une nomination sans consultations, alors que le gouvernement tunisien n’était pas connu, contrevenant aux traditions qui veulent qu'un ambassadeur ne soit jamais désigné sans avoir d'abord consulté le ministère des Affaires étrangères du pays qui l'accueillera.

Derrière ses faux airs de gendre idéal de la diplomatie sarkozyste, Boris Boillon traîne quelques casseroles. Pas gênantes lorsqu’on est sarkozyste, un peu plus lourdes quand on est diplomate.  
Boris Boillon n’a, par exemple, jamais caché qu’il défendait l’intervention américaine en Irak, légitimant en tant qu’ambassadeur la stratégie de George W Bush : « L'Irak est le vrai laboratoire de la démocratie dans le monde arabe, c'est là que se joue l'avenir de la démocratie dans la région. Potentiellement, l'Irak peut devenir un modèle politique pour ses voisins et qu'on le veuille ou non, tout cela a été obtenu grâce à l'intervention américaine de 2003 »
expliquait-il au Figaro.

Ce qui lui vaudra sa casquette de « néoconservateur » et ce commentaire
cinglant du chercheur en relations internationales Pascal Boniface  : « L’ambassadeur estime donc que le bilan de la guerre en Irak est globalement positif ». 

A l'époque,
Boillon s'en prendra de façon assez vive à un chercheur de l'IRIS. Aujourd’hui encore, le diplomate assume ses propos sur l’Irak : « Pascal Boniface a interprété mes propos, c’est vrai qu’il m’a un peu énervé parce que je ne suis pas le « néocon » idéologue qu’il a dépeint. Je tire un bilan globalement positif de l’évolution de l’Irak. En tant qu’ambassadeur de France, j'ai vu des irakiens partagés, ils ont payé le prix fort parce que cela leur a coûté 150.000 morts et un  pays détruit mais pas un irakien n’accepterait de renoncer aux acquis de ce changement de régime. Evidemment qu’il y a de la violence, que les conflits interethniques ne sont pas réglés mais considérons ce qui a été fait : une presse qui est libre, une multitude de partis qui parlent au lieu de s’étriper ».

Il gère la visite de Kadhafi à Paris

Boris Boillon, ambassadeur twitter, un peu cowboy, un peu sarkoboy
Au quai d’Orsay, nul ne remet en cause ses aptitudes professionnelles mais on le décrit parfois comme « cassant », un peu « cow boy », pas tout à fait au top en tant que manager d’équipe...   

« Boris Boillon, c’est un petit jeune sympathique et malin, ni un génie, ni le chien galeux qu'on décrit parfois; un bon diplomate comme le quai en produit tous les ans, et comme il y en a à tous les étages au quai » confie un connaisseur des arcanes du Ministère des affaires étrangères, « sa grande chance a été, après son détachement à Bruxelles, d’aller au ministère de l’Intérieur pour être la « petite main » de David Martinon, le conseiller diplomatique de Sarkozy. Mais en 2002, adjoint au conseiller diplomatique de Sarkozy, ce n’est pas grand chose ».

Sarkozy élu en 2007, Boris Boillon suit Martinon et passe à la cellule diplomatique de l’Elysée pour s’occuper du monde arabe. A son arrivée, il travaille très étroitement avec Claude Guéant  sur le dossier des infirmières bulgares détenus en Lybie. Quelques mois après leur libération, Kadhafi est reçu à Paris. Un tournant dans la carrière de Boillon : «  Cela a été une semaine de tortures pour le protocole, la maréchaussée parisienne et les parisiens parce qu’on est passés par tous les caprices de l’autre abruti sous sa tente… » rigole encore un ancien de la maison, « Kadhafi changeait le programme tous les matins. Le cortège traversait Paris dans tous les sens. Tout le monde s’est foutu de la gueule des Français qui couraient derrière Kadhafi mais c’est Boris Boillon qui a géré ça auprès de Guéant et donc de Sarkozy. Et même si ça n’a pas été une réussite totale, Boris ne touchait plus terre à ce moment là. Il dirigeait les trucs en direct, court-circuitant les directeurs Afrique du Nord – Moyen Orient du quai d’Orsay. Il négociait avec Guéant et les représentants de Kadhafi. Pour un jeune diplomate qui a moins de dix ans d’expérience dans la maison, c’est l’euromillion ! ».  

Remarqué par Sarkozy, le président lui confiera l’ambassade d’Irak en 2009.
En bon VRP de la France en Irak, il est nommé pour décrocher des contrats : « la reconstruction en Irak est le marché du siècle : 600 milliards de dollars ! La France doit être aux avant-postes » annonçait-il  au magazine Challenges.
Telle une étoile filante, néanmoins médiatique, Boillon n’est resté que 18 mois dans le pays. Ce qui a eu le don d’en agacer plus d’un au quai d’Orsay où les carrières se construisent dans la durée. Impossible « normalement » d’avoir l’Irak à quelques jours de son 40ème anniversaire et encore moins la Tunisie à 41 ans bien sonnés. A moins d’être le fils préféré de Sarkozy.

Lui s’en défend : «18 mois c’est peu dans le temps diplomatique, mais  croyez-moi, en Irak, le temps compte double ». Et surtout, inconcevable, de dire « non » à une proposition émanant directement du président de la République : « Moi je suis un soldat, je n’ai pas demandé à quitter l’Irak ».
 

Mission Irak accomplie !

Un rien bravache, un brin provoc, Boris Boillon a le sens de la formule et sait se vendre : « quand je suis arrivé à Bagdad, j’avais trois axes et ces trois axes je l’ai ai mis en œuvre de manière résolue : renforcer la confiance, car désolé pour la fierté française mais tout le monde n’a pas adoré notre position en 2003. Des dirigeants irakiens me disaient « ce n’est pas grâce aux Français qu’on est là ». Renforcer l’état de droit et la citoyenneté. Et le dernier axe de mon bilan, il est économique. J’ai été réduit à ça, c’est peut-être de ma faute. Je ne suis pas qu’un ambassadeur économique mais en 2010, on a exporté pour 800 millions de dollars, presque trois fois plus qu’en 2008. Et pour moi le mot entreprise n’est pas une insulte». Bref, sur tous ces plans, il tranche :  « Mission accomplie ! Avec une équipe de 10 personnes, on a fait aussi bien… que l’ambassade américaine, où ils sont 3000 ! ». Pas besoin de conseiller en communication quand on a une telle assurance…

Et d’énumérer par cœur ses multiples réalisations : renforcement de la « circulation » entre l’Irak et la France, création de postes de consuls honoraires, mise en place de coopérations institutionnelles, participation à la création d’une gendarmerie irakienne, aides aux ONG, financement de micro-projets, formation des élites, recherche scientifique, projets culturels, l’implantation des grands groupes français. N’en jetez plus…  

On croirait parfois entendre parler Sarkozy.  D’ailleurs, il n’a qu'un objectif : « traduire dans les faits la vision du président Sarkozy ». Un refrain qu’il ressasse à l’envi et qui lui vaut certains reproches :  « Passer de Bagdad à Tunis à 41 ans, c’est pas mal. C’est normal que cela suscite des rancoeurs, mais le plus contestable c’est surtout une façon pour Sarkozy de dire : je mets un mec à moi ! On ne demande même pas au quai d’Orsay de trouver un arabisant qui va répondre aux problèmes de la Tunisie d’aujourd’hui. On nous met un représentant de Sarkozy, c’est une autre forme d’hypercentralisation du pouvoir. C’est une dérive du fonctionnement de l’Etat. Plus qu’un représentant de la France, c’est un représentant de Sarkozy. Et même s’il n’est pas que cela, il est vu comme ça, ce qui pose un problème » confie un haut fonctionnaire.

Lui considère que connaître et avoir la confiance de Sarkozy est un atout dans la mise en œuvre de sa mission : « je suis simplement un ambassadeur. On me dit la politique de la France en Irak, c’est ça, en Tunisie, c’est ça et j’y vais. Mais c’est vrai, je représente aussi le chef de l’état parce que je le connais et je vous assure que ce n’est pas un inconvénient».

Le bon bonhomme au bon moment ?

Boris Boillon, ambassadeur twitter, un peu cowboy, un peu sarkoboy
Au moment d’évoquer la crise que traverse le quai d’Orsay, sa nomination précipitée sans consultation des autorités tunisiennes, ses missions à venir, Boris Boillon se montre immédiatement moins loquace et coupe court à la conversation...
Sa nouvelle ambassade l’attend. Il aura plusieurs priorités : mettre en place un vaste plan de réorganisation de l’ambassade, évaluer la sécurité actuelle en Tunisie, notamment pour la reprise des activités touristiques, déminer le terrain politiquement et retisser des liens avec la société civile.

Auteur du livre Les Diplomates, une enquête sur le monde de la diplomatie, c’est sur ce dernier point que le journaliste Franck Renaud se montre le plus sceptique : « Boris Boillon, c’est le diplomate star du sarkozysme. Certes, il connaît bien le Maghreb. C'est un fils de « pieds rouges », ces militants de gauche venus aider l'Algérie indépendante. Mais pour l’instant c’est un effet d’annonce. Il faut voir s’il y aura des changements parmi les collaborateurs. Les cafouillages en Tunisie prouvent qu’on avait coupé les ponts avec la société civile. C’est cela qu’il faut retrouver. La diplomatie, c’est les hommes. Est ce que c’est le bon bonhomme au bon moment ? ».
The right man at the right place ? Lui n’en doute pas une seconde. Il pourrait en faire un slogan.
 
 
Régis Soubrouillard - Marianne
 
 





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