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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Préférence nationale : le FN bricole, la CGT et FO tranchent

11/03/2011 09:22

Préférence nationale : le FN bricole, la CGT et FO tranchent


A la CGT, Bernard Thibault refuse de transiger avec la « préférence nationale » du FN. C'est ce que le secrétaire général de l'organisation syndicale explique dans un courrier : pas de militant FN à la CGT. Une exclusion qui pousse Marie-Christine Arnautu, vice-présidente du Front à tenter de bricoler le concept de préférence nationale pour le rendre présentable.


Un mois après l’affaire de Nilvange, Bernard Thibault monte au front pour empêcher toute nouvelle candidature de militant CGT sous les couleurs du FN. « Il n’est pas envisageable, au nom de la liberté d’opinion, que la CGT soit représentée à quelque niveau que ce soit par des militants revendiquant publiquement leur adhésion au concept de "préférence nationale" », écrit à ses cadres confédéraux le leader de la CGT. Un courrier qui lui vaut en réplique, un communiqué rageur du FN, le jugeant totalement déconnecté de sa base… et en collusion parfaite avec la patronne du Medef Laurence Parisot. Rien que ça !
 
Réfutant toute tentative d’entrisme dans la CGT, Marine Le Pen y martèle que seul son programme nourrit son succès auprès des « travailleurs ». Mais à quel programme se réfère la nouvelle Présidente ?
 
En matière de préférence nationale, le moins que l’on puisse dire c’est que son parti nage dans le potage. Sur le site de cette formation, le credo est toujours limpide et dévastateur. Non seulement le FN prévoit de  supprimer toutes les allocations familiales aux non-nationaux, mais encore, veut imposer à tous les travailleurs de nationalité étrangère légalement présents en France, une majoration de 35% de leurs cotisations patronales et salariales maladie et chômage. Ce qui se traduirait sur leurs fiches de paye, par une baisse sensible de leurs rémunérations et limiterait leur embauche. Rédhibitoire autant que suicidaire pour la CGT qui ne voit, avec raison, dans la division des salariés qu’un affaiblissement de leur cause dont jouera le patronat.
 
Mais le Front national entend faire flèche de tout bois. Confronté à une nouvelle exclusion d’un de ses militants, par Force Ouvrière cette fois, il pare au plus pressé en créant une association de défense des intérêts des ouailles destituées. Et sur le fond, son nouveau bureau exécutif annonce un ripolinage de sa façade. « La préférence nationale ne sera pas remise en cause pour l’attribution de logements. Mais j’ai deux Italiennes dans mon bureau, je ne trouverais pas logique qu’elles soient exclues des prestations sociales familiales », assure Marie-Christine Arnautu, vice-présidente du Front en charge du comité Action-programme Affaires Sociales. A l’en croire, l’ancienne de tête de liste FN aux régionales en Ile de France (9,29% des suffrages) prêche donc pour que le programme définitif du FN à la Présidentielle et aux législatives de 2012 ne surtaxe plus socialement les étrangers dès lors qu’ils sont installés régulièrement dans l’Hexagone et « qu’ils cotisent ». Une formule dont le flou ne rassure guère. L’ancienne conseillère municipale de Vitrolles de 1988 à 1995 l’admet d’ailleurs sans fard : elle n’a aucune certitude que son point de vue soit accepté par tous les militants. De là à dire que le FN aussi risque une déconnexion avec sa base…
Laurence Dequay - Marianne

 






Le Pen, le Nouvel Obs et Marianne: une leçon d'histoire

10/03/2011 14:03

Le Pen, le Nouvel Obs et Marianne: une leçon d'histoire


Dans son dernier numéro, le Nouvel Observateur, par les signatures de Laurent Joffrin et Ariane Chemin, mettent gravement en cause Marianne2 et Philippe Cohen, les accusant de «décontaminer» les idées du Front national. Philippe Cohen leur répond ci dessous.

Quand j’étais petit, j’étais trotskiste. J’ai passé de longues après-midi ensoleillées – je vivais en Provence - à étudier, sous la dictée de brillants intellectuels, comment les staliniens, dans les années 1930, faisaient le lit du fascisme grâce à la fameuse théorie du social-fascisme. En Allemagne, en Italie ou en France, des bureaucrates déguisés en savants marxistes mettaient dans la tête des ouvriers que l’ennemi prioritaire n’était pas constituée par les hordes de chemises brunes qui défilaient dans les rues la main levée, mais par les braves sociaux-démocrates qui détournaient les masses de l’esprit révolutionnaire. Et tandis que la droite proclamait plutôt Hitler que le Front Populaire, les partis communistes beuglaient qu’Hitler était moins dangereux que les chefs des partis socialistes.

C’est à cette leçon d’histoire, grand classique des écoles de formation trotskistes et à cette fameuse théorie du social-fascisme que me fait songer la dernière livraison du Nouvel Observateur de ce matin.

Revenu pour la troisième fois au Nouvel Observateur,  il tient à cœur à Laurent Joffrin de réorienter le journal à gauche. Il a donc voulu frapper un grand coup. L’actualité s’y prête quand les pauvres bobos urbains que nous sommes pensent, en s’asseyant sur la banquette du métro, que l’un des quatre voyageurs pourrait voter Marine Le Pen. Donc logiquement, dans un numéro consacré à la montée de la Présidente du FN, le Nouvel Observateur se devait de réfléchir sur les responsabilités de chacun. Le journal pourrait, par exemple, déplorer que ni le PS ni le Parti de Gauche ni Europe Ecologie n’aient lancé de grande campagne d’indignation contre les 83 milliards de profits des entreprises du CAC 40 en 2010 (le double de 2009). Il pourrait inciter ces mêmes partis à dénoncer le fait que, dans la France de 2011, 25% de salariés gagnent moins de 750 euros. Il pourrait remettre en cause la façon dont toute une gauche, qui ne fut pas sous-représentée au Nouvel Observateur, a diffusé l’idée que l’industrie était ringarde et que notre avenir résidait dans les nouvelles technologies et les services.    

Or, l'Obs fait tout l’inverse : si Marine Le Pen prospère d'après l'Observateur et Joffrin, ce serait d’abord grâce au travail de « préparation idéologique » menée par des individus louches ... dans mon genre (voir l'article ci-dessous). Une grande partie de l’éditorial de Laurent Joffrin et un article d’Ariane Chemin désignent les anciens de la Fondation Marc Bloch qu’avec quelques amis, j’ai créé en 1998, comme les premiers responsables de la « lepénisation des esprits ». Ceux-là, donc, « décontamineraient la pensée FN ». Passons sur le fait que ladite Fondation n’a jamais été réputée pour accueillir des médecins et des notaires mais plutôt des profs et des journalistes et qu’elle n’existe plus depuis huit ans. Passons sur le fait qu'une enquête élémentaire sur le destin de ses adhérents démontrerait qu'on retrouve beaucoup d'entre eux dans toutes les écuries de la gauche et de la droite, de Mélenchon à Sarkozy en passant par Montebourg, Bayrou,etc.   
Contrairement à ce qu’écrivent Laurent Joffrin et Ariane Chemin, je ne me suis jamais revendiqué du souvernainisme ni du national-républicanisme, étiquette qui se voulait infamante inventée par Edwy Plenel en 1998 pour stigmatiser la Fondation Marc Bloch (1) que, déjà à l’époque, les bien-pensants désignaient comme un dangereux rassemblement « rouge-brun ». Et puisqu'elle m'accuse d'être un « passeur » de l’idéologie lepéniste, j’attends d’Ariane Chemin qu’elle communique aux lecteurs du Nouvel Observateur ou de nouvelobs.com les nombreux articles que j’ai écrit sur l’identité nationale ou l’islam. Qu'elle le sâche, il y en a fort peu. Je m'intéresse davantage à la mondialisation et à la crise, souvent, en effet, pour critiquer les faiblesses de la gauche sur ce terrain.  
Plus embêtant encore : Laurent Joffrin évoque un « Républicain  national de Marianne » derrière lequel les lecteurs de l’Obs n’auront aucun mal à me désigner puisque ma photo figure en gros pour illustrer l’article d’Ariane Chemin. Nous voilà donc ramenés au social-fascisme à la mode Joffrin : je serais donc l’un des « passeurs » de l’idéologie frontiste. Pourquoi ? Quel crime ai-je commis ? Ai-je sauté sur les genoux de Jean-Marie Le Pen ? Suis-je parti en vacances sur son bateau en Méditerranée? Non, j’ai, dans un article publié le 17 janvier, évoqué la « sophistication » du programme mariniste et repéré une influence « chevènementiste ». J’invite donc Laurent Joffrin à lire l’enquête que Marianne publie dans son prochain numéro. Il y lira qu’en effet d’anciens chevènenmentistes influencent aujourd’hui la présidente du Front et font partie de son cabinet.   
Voilà plus d’un an en effet que je m’efforce, dans mes articles sur « le relais influent » que constitue selon Ariane Chemin, Marianne2, d’alerter les électeurs de gauche et les républicains en général sur la menace que constitue Marine Le Pen aujourd’hui : un véritable hold up sur la doctrine et les valeurs républicaines. De la même façon que Le Pen père avait préempté le drapeau tricolore abandonné par la gauche dans les années 80, Le Pen fille tente de récupérer la laïcité et l'égalité abandonnées par une grande partie de la gauche au profit de ce qu’elle appelle la diversité, le nouveau concept utilisé pour remplacer la « différence » exaltée dans les années 1980.  Qui rend donc un fier service au Front national ? Ceux qui veulent nous rejouer à la virgule près la « quinzaine anti-Le Pen » de 2002 et se contenter de dénoncer la lepénisation des esprits ? Cet anti-fascisme d'opérette a largement fait la preuve de son inefficacité. Le numéro d’anti-fascime signé Joffrin est d’autant plus désolant je partage son analyse sur la responsabilité de la gauche dans la percée mariniste (1): son refus d’accepter que certains quartiers populaires sont moins sûrs que les environs du Flore, son oubli de la nation au profit d’une Europe aujourd’hui en panne, son adhésion totale au libre-échangisme le plus débridé, sa passivité face à la finance, tout cela a éloigné le peuple de la gauche. Celle-ci est donc, tout autant que la droite responsable de la percée lepéniste. Et Laurent Joffrin devrait comme moi dénoncer ces Jean Moulin de pacotille qui, par leur ignorance de la vraie situation du peuple, offrent un boulevard à quatre voix au Front national.  
 
Philippe Cohen - Marianne  

(1) Notre ami Régis Debray lui avait fort bien répondu dans un petit livre - Le Code et le glaive, Albin Michel -dont le temps, me semble-t-il, a bonifié la valeur.  
  

(1) J’ai publié quelques livres (Le Bluff républicain en 1997 et Protéger ou disparaître en 1998) et des dizaines d’articles sur ces thèmes.  


Le Pen, le Nouvel Obs et Marianne: une leçon d'histoire







Nicolas Dupont-Aignan: «Ce sondage est miraculeux pour moi !»

10/03/2011 09:17

Nicolas Dupont-Aignan: «Ce sondage est miraculeux pour moi !»


Crédité encore et toujours de 1% par le dernier sondage Harris Interactive pour Le Parisien, le leader de Debout la République persiste à croire en son destin d’homme politique de premier plan.

Peu présent sur les plateaux de télévision, Nicolas Dupont-Aignan peine à exister médiatiquement. Certains journalistes, comme Jean-Michel Aphatie, refusent obstinément d’interviewer ce « petit candidat » que Jean-Pierre Elkabbach n'hésite pas à qualifier de « n'importe qui ». Conséquence: le député-maire de Yerres demeure, malgré ses efforts, un inconnu du grand public. Une absence de notoriété qui a certainement contribué à faire échouer sa candidature à la présidentielle de 2007. Trop méconnu, NDA n'a pas réussi à récolter les 500 signatures d’élus nécessaires.

Alors quand un sondage le crédite de 1 %, le fondateur et président de Debout la République préfère y voir une bonne nouvelle. « Le sondage est miraculeux pour moi, je fais le même score qu’Hervé Morin qui est tous les jours sur toutes les chaînes, se réjouit NDA mi-ironique mi-sérieux. Il faut que j’accède au grand public et les intentions de vote en ma faveur augmenteront. » A l’approche de la présidentielle, quelques médias commencent à changer leur fusil d’épaule et acceptent de tendre le micro au leader souverainiste. « Europe 1 m’invite maintenant, jubile Dupont-Aignan. Donnez-moi les mêmes émissions que Marine Le Pen et je vous ferai le même score ou presque. »

Deuxième enseignement du sondage qui ravit le chef de DLR : « Le besoin de France », illustré selon lui par les 23-24 % d’intentions de vote en faveur de Marine Le Pen. « Cette étude montre le besoin de France, le besoin d’autorité de l’Etat. Les Français la choisissent elle parce qu’ils n’ont pas d’autres choix. PS et UMP ne représentent plus rien, les gens veulent une autre politique. » Et cette alternative tant attendue par les Français, NDA compte bien l’incarner : « Il est vital d’offrir une alternative patriotique à ce public. Cela légitime plus que jamais mon action. Le système fait tout pour faire monter Marine Le Pen, pour empêcher la création d’une alternative forte et vraiment républicaine, c’est une erreur tragique car elle pourrait gagner. »
Laureline Dupont - Marianne

 

Photo: (Nicolas Dupont-Aignan - DR)






La Chine repousse ses frontières dans l'indifférence générale

09/03/2011 18:40

La Chine repousse ses frontières dans l'indifférence générale


L'information est passée inaperçue mais au début de l'année 2011 la Chine s'est emparé d'1% des terres du Tadjikistan réglant un conflit frontalier vieux de 130 ans. Pékin entreprend depuis 20 ans de régler ses contentieux territoriaux pour mieux se protéger et étendre d'autant ses zones d'influence commerciales, militaires et diplomatiques.

La Chine sort de ses frontières. Au sens figuré. La presse déborde d’articles sur l’expansion économique chinoise, sa montée en puissance fulgurante, la multiplication des acquisitions partout dans le monde par ses fonds souverains ou grands groupes dans le pétrole, les ressources naturelles, l’immobilier, le secteur financier, jusqu’aux installations portuaires avec le Port du Pirée…

Au sens propre aussi. La Chine a faim de territoires, soif de repousser les limites de ses frontières, de déplacer toujours un peu plus loin la Muraille de Chine. Premières victimes, ses voisins évidemment. Le « petit » Tadjikistan qui partage quelques centaines de kilomètres de frontières avec l’Empire du Milieu a ainsi cédé 1122 km2 de son territoire à la Chine en janvier dernier, mettant fin à un long conflit qui remonte à 1884 lorsque le pays faisait partie de la Russie tsariste. Mille kilomètres, c’est peu. Certes. Mais c’est déjà beaucoup : presque 1% de sa superficie pour un territoire 5 fois plus petit que la France. Aucun des deux pays n'a souhaité communiquer le chiffre des populations concernées. Le Tadjikistan n’a guère eu le choix et se sort plutôt bien des négociations : l’ogre chinois réclamait 28.000 km2, ce qui aurait amputé le pays du quart de sa superficie !   

« Selon la Constitution, notre territoire national est indivisible » a dénoncé l'opposition tadjike islamique, qui estime que ce transfert représentait une défaite pour la diplomatie nationale.

En retour, le Tadjikistan bénéficierait « de crédits privilégiés et autres aides financières ». Une coopération dont la république tadjike estime ne pas pouvoir se passer afin d’assurer la stabilité et la sécurité de ses frontières à long terme. La Chine est, par ailleurs, le plus grand investisseur dans l'économie tadjike, en particulier dans les secteurs de l'énergie et des infrastructures. Goutte d’eau dans un océan de territoires, le Tadjikistan n’en recèle pas moins des enjeux stratégiques et symboliques pour les Chinois. En 1998 et 1999, la Chine avait récupéré 1000 km2 de territoires comprenant une rivière et une mine d’or. Avec le haut plateau du Pamir, l’empire du Milieu entendait, cette fois, récupérer des territoires sur lesquelles, elle estime avoir des droits historiques, en raison de la présence de stèles et de tombes chinoises.

Difficile pour ne pas dire impossible  de répertorier tous les contentieux territoriaux que la Chine tente de régler pacifiquement, depuis 20 ans, avec ses 14 voisins. Une démarche de « statu quo territorial, condition de l’influence au-delà » selon le géographe Michel Foucher qui l'explique dans La bataille des cartes.
 

Quand Mao annonçait une facture territoriale salée

Statu quo, certes. Pour autant Pékin, n’a pas renoncé à ses desseins historiques. Ainsi à brève échéance, écrit toujours Michel Foucher, « le régime entend assimiler définitivement les étendues occidentales de son territoire. Siniser, équiper, contrôler, désenclaver, intégrer le vaste Xinjiang ». Voie d’accès à l’Asie centrale, cette région non chinoise annexée en 1884, connu autrefois sous le nom de Turkestan oriental fut rebaptisé à bon escient sous le nom de Xinjiang, littéralement « nouvelle frontière ».     

La Russie est également un « client » privilégié. Malgré la signature d’un traité de bon voisinage entre Jiang Zemin et Vladimir Poutine en juillet 2001, la Chine continue à faire des yeux doux à sa poupée russe. Et de quelle manière. Station Terminus du Transsibérien, depuis toujours la Chine rêve de Vladivostok. Ironie de l’histoire, en 2009, un comité d’experts russe proposait à la Chine de lui louer le quartier…Lénine pour y installer l’administration de la ville d’Harbin. Une concession de 75 ans pour la modique somme de 150 milliards de roubles, soit près de 3 milliards d’euros, ce qui représente plusieurs fois le budget de la ville. Une somme rondelette qui aurait permis à Moscou de maintenir en état la flotte pacifique de cette base militaire.

Face aux réactions hostiles de la population, la ville a rapidement nié l’existence d’un tel projet. Il n’empêche, les observateurs russes affirment que  malgré le traité de bon voisinage, Pékin « a renoué avec un programme destiné à récupérer des terres qui se trouvent sous juridiction russe. Les manuels scolaires parlent de territoires pris par la Russie au XIXe siècle et de dignité nationale bafouée. Les villes proches de la frontière ouvrent des musées exposant des copies de traités et d'accords, d'anciennes cartes de géographie, des chroniques historiques dont il découle que les Russes vivent sur des terres chinoises » écrivait en septembre 2009 un journal moscovite. Evoquant les territoires perdus par la Chine au profit de la Russie au 19è siècle, Mao avait été clair : « Nous n’avons pas encore présenté la note sur ce chapitre » avait prévenu le Grand Timonier. L’empire chinois s’étendait alors sur 12 millions de km2. Le territoire actuel ne couvre que 9,6 millions de km2.
 

Un grignotage territorial lent mais précieux

Zones contestées à la frontière sino-soviétique en 1969 (cc wikimedia commons)
Zones contestées à la frontière sino-soviétique en 1969 (cc wikimedia commons)
 
Grignotage territorial en Asie centrale, politique de migrations en Asie du sud-est, soft-power ailleurs, l’addition arrive doucement. La Russie et ses anciens satellites mettent tous un peu la main à la poche. Eldorado agricole, le Kazakhstan en a fait les frais abandonnant 7000 hectares de terres arables, sous forme de locations de 10 ans. Pour la Chine, qui souffre d'une pénurie de terres cultivables, l'Asie centrale est un paradis. D’où, là aussi, la multiplication de contentieux territoriaux qui portent sur des centaines de milliers d’hectares. Les territoires tombent comme des dominos. En 1999, le Kazakhstan livrait 500 km2. En 2004, le Kirghizstan concédait une parcelle de territoire le long d’une frontière de 900 kilomètres. Autant de règlements de contentieux territoriaux, toujours au profit de la Chine.  

« Les accords de délimitation sont passés entre les États et concluent de longues négociations. Ils valent reconnaissance des nouvelles réalités géopolitiques, l’exemple vaut pour les limites post-soviétiques qui ont changé de statut avec les accords passés par la Chine avec les Etats d’Asie Centrale » analyse Michel Foucher.

Négocier des frontières pour mieux les surveiller

L’autre géant asiatique, l’Inde est un voisin encombrant avec lequel  Pékin a multiplié les conflits de frontières au cours du 20ème siècle et a le plus de mal encore aujourd’hui à régler ses contentieux. Ce n’est que depuis le début des années 2000 que s’esquisse un timide rapprochement. Malgré la persistance de deux problèmes majeurs (l’Aksai Chin, région stratégique reliant le Tibet et le Xinjiang, et l’Arunachal Pradesh, lieu de la guerre sino-indienne de 1962), les deux pays ont compris qu’il fallait jouer « gagnant-gagnant » face aux nouvelles menaces notamment islamistes. Selon Michel Foucher, la  plus grande visibilité des frontières est la condition même de leur ouverture : « Leur fonction de barrière s’efface localement, même entre l’Inde et la Chine, qui ont besoin de passages et de cols pour le transit himalayen alors que de graves contentieux territoriaux persistent au point que cette dyade est la seule de l’enveloppe chinoise à ne pas avoir fait l’objet d’un accord définitif. Cette réaffirmation a donc deux dimensions, conformément à la méthode qui préside à la définition des frontières internationales, délimitation suivie d'une démarcation sur le terrain ». Négocier pour mieux surveiller.

Objet de toutes les attentions occidentales, veillé par les « people » pseudo-bouddhistes du monde entier, le Tibet est un cas à part. Toit du monde et véritable château d’eau de la Chine, il fait l’objet d’un afflux de colons chinois depuis les années 50. Pékin lui a offert la voie ferrée rapide la plus haute du monde, élément dans sa stratégie de conquête commerciale de l’Asie du Sud. Depuis les populations Han qui bénéficient d’incitations au peuplement de la province pressent de s’y établir. Sans forcément consentir à l’avènement d’une théocratie tibétaine et s’émouvoir à chaque parole de paix prononcée par le réincarné le plus populaire de la planète, on admettra au moins avec le sinologue et écrivain Simon Leys que « le Tibet est autant chinois que l’Algérie était française »…
Régis Soubrouillard - Marianne
 






Wisconsin : « Dégage ! » en version américaine ?

09/03/2011 14:21

Wisconsin : « Dégage ! » en version américaine ?


Depuis plusieurs semaines, sous les menaces de réformes anti-fonctionnaires et anti-syndicats de son gouverneur, le Wisconsin est dans la rue. Proche du Tea-Party, Scott Walker entreprend de réduire à néant le rôle de contre-pouvoir des syndicats, ce qui amène certains à voir dans cette bataille du Wisconsin un nouvel effet domino du Printemps arabe.


Tripoli sous pression, plusieurs villes chinoises en alerte. De l’autre côté de l’Atlantique, la presse américaine se passionne pour l’Etat du Wisconsin. En état de siège.

Le gouverneur républicain du Wisconsin, proche du Tea Party, fraîchement arrivé à son poste en janvier dernier, a fait adopter un projet de 140 millions de dollars de réductions fiscales pour les entreprises. Scott Walker a affirmé que ce projet contribuerait à combler un déficit évalué à 3,6 milliards de dollars américains pour le budget 2011-2013. Il a aussi défendu son projet en soutenant que délester les administrations municipales des conventions collectives leur offrirait une plus grande liberté, à l'heure où les compressions budgétaires sont légions.

Celui-ci prévoit de geler partiellement le salaire des fonctionnaires, de raboter les pensions de retraite et de couverture sociale et de laisser aux employés le choix de payer ou non des cotisations syndicales.

Un plan drastique qui remet en cause des acquis sociaux vieux de 70 ans. Des baisses de salaires, des économies certes mais surtout la fin de la possibilité pour les fonctionnaires de négocier collectivement leurs conditions de travail ainsi que leurs avantages sociaux. Des mesures, qui sitôt annoncées, ont mis plusieurs dizaines de milliers de personnes dans la rue.
Contre les syndicats, pour l'industrie pétrolière

On entrevoit très vite les limites d’un tel raccourci, mais pour beaucoup de manifestants, ce soulèvement populaire n’est pas étranger à la vague de protestation politique qui inonde le monde arabe. Dans les slogans tout du moins…Manifestants, professeurs, ouvriers et étudiants, brandissent des pancartes sur lesquelles on peut lire : « Je manifeste comme un Egyptien », « Si l’Egypte peut avoir une démocratie, pourquoi pas le Wisconsin », d’autres exigeant le départ d’ « Hosni Walker » etc. Comme les militaires en Egypte, certains policiers et membres de la Garde Nationale ont rallié la cause des manifestants arborant des pancartes « policiers pour les travailleurs ».

Des manifestations de solidarité ont encore eu lieu ce week-end dans toutes les capitales des 50 États pour montrer la détermination des employés.

C’est que d'autres États du Midwest, dont l'Ohio et l'Indiana, se préparent également à adopter des projets de loi qui réduiraient les acquis et droits syndicaux des employés du secteur public. Comme au Wisconsin, ces mesures suscitent la contestation.

Selon le prix Nobel d’économie Paul Krugman, « Scott Walker et ceux qui le soutiennent essaient de faire du Wisconsin, et à terme de l'Amérique, moins une démocratie qui fonctionne qu'une oligarchie du tiers monde. Qu'on les aime ou pas, en attaquant les syndicats, on menace l'un des derniers contrepouvoirs face aux milliardaires et l'un des derniers défenseurs de la classe moyenne » .
Le gouverneur, élu depuis six semaines grâce à l'aide financière des frères Koch, milliardaires hyper conservateurs, financiers du Tea Party dans l'espoir que ce mouvement abolira la réglementation en matière de pollution, veut simplement supprimer les syndicats et surtout leur pouvoir de parler au nom des salariés d'un secteur.

Le blogueur Oil Man, journaliste indépendant spécialisé dans les questions pétrolières, propose une autre interprétation, encore plus sournoise : « L’activité centrale de Koch Industries est la chimie du pétrole. Charles et David Koch, les deux frères qui dirigent le groupe, figurent parmi les toutes premières fortunes américaines. L’une des dispositions du plan du gouverneur Scott Walker prévoit que celui-ci pourra privatiser sans condition « toute usine de chauffage, de climatisation et d’électricité appartenant à l’Etat » du Wisconsin. S’en prendre aux pouvoirs des syndicats et à l’autonomie du politique en matière d’énergie : se peut-il que la stratégie des très secrets frères Koch soit cohérente ? » interroge le journaliste.

L'embryon d'un parti américain de gauche ?

Le projet de loi s'est, pour l’instant, heurté à un mur lorsqu'il a été présenté au sénat de l'État du Wisconsin. Les 14 législateurs démocrates ont fui du côté de l’Illinois promettant de demeurer à l'extérieur aussi longtemps que nécessaire. La loi du Wisconsin impose en effet un quorum de 20 sénateurs pour un vote, et les républicains ne comptent que 19 élus. Le gouverneur a dépêché la garde nationale pour les retrouver, mais les démocrates refusent pour l’instant de rentrer. La course-poursuite aux sénateurs démocrates a viré au tragi-comique lorsque le gouverneur républicain a menacé de mettre à pied quelque 1 500 fonctionnaires si les 14 sénateurs démocrates de l’État exilés en Illinois ne revenaient pas pour prendre part au vote.
Piégé par le journaliste d’un site web, qui se faisait passer pour l’un de ses partisans, Scott Walker a révélé avoir également songé à placer des « agitateurs » au sein des manifestations « afin de créer du trouble ».

Reste une donnée politique. Montés en flèche à la droite des républicains à la faveur des élections de mid-terms, une nouvelle vague d’élus politiques,
souvent proches du tea-party, a pris pour cibles principales les fonctionnaires et les syndicats déjà affaiblis dans le secteur privé. Mais « là où croît le danger, croît aussi ce qui sauve » disait Hölderlin. Qualifié « d’état violet » – autant républicain que démocrate - par les politologues, le Wisconsin voit aussi émerger des mouvements d’opinion qui dépassent l’offre politique traditionnellement binaire établie aux Etats-Unis. D'où l'hypothèse que la bataille du Wisconsin préfigure une nouvelle donne, voire une alternative politique.  D’aucuns rappellent pourtant que c’est à Milwaukee, la plus grande ville de l'Etat du Wisconsin, qu’un certain Franck Zeidler, membre du Socialist Party of USA (SP-USA) fut élu maire dans les années 50-60. Il fut le dernier maire de gauche d’une grande ville américaine sous la bannière socialiste…

Régis Soubrouillard - Marianne

Photo : Manifestation dans le Wisconsin (cc flickr HollyWata)

http://www.marianne2.fr/Wisconsin-Degage--en-version-americaine_a203630.html






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