|
| Accueil |
Créer un blog |
Accès membres |
Tous les blogs |
Meetic 3 jours gratuit |
Meetic Affinity 3 jours gratuit |
Rainbow's Lips |
Badoo |
[ Gaullisme local ] [ Revues des blogs ] [ Evènements ] [ TV, Radios, Journaux ] [ Lecture gaullienne ] [ Gaulliste libre ]
|
|
|
|
Fillon vs Copé, Borloo vs Guéant, c'est la chienlit à l'UMP
29/03/2011 13:23
Rien ne va plus à l'UMP, en pleine déroute interne, après son échec aux élections cantonales. Tandis que Nicolas Sarkozy semble maintenir coûte que coûte ses filets en direction de l'électorat lepéniste, une bonne partie des députés UMP est paniquée par l'hypothèse, de plus en plus plausible, d'un 21 avril à l'envers.
Nicolas Sarkozy est formel. En adepte du Ni-Ni, il considère que les élections cantonales ne sont ni une défaite ni une victoire pour l’UMP. Il a d’ailleurs confié devant les responsables du parti présidentiel, au soir du deuxième tour : « Si on nous avait dit qu’en solde, on allait perdre un seul département, on aurait signé tout de suite ». Donc, tout va bien. On continue, bannière déployée, et 2012 se présente sous les meilleurs auspices.
Le problème, c’est que le Président est l’un des rares à faire une telle analyse. De nombreux cadres de l’UMP commencent à dire tout haut ce que d’autres pensent tout bas, à savoir que le risque d’un 21 avril à l’envers, avec Marine Le Pen face au candidat de gauche au deuxième tour, devient une perspective digne de réalité. Pour toutes ces âmes inquiètes, il serait urgent de cesser de courir derrière les thèmes idéologiques du FN, car c’est le meilleur moyen de faire la courte échelle à une Marine Le Pen qui se voit déjà en haut de l’affiche.
L’UMP ressemble ainsi de plus en plus à un paysage après une bataille perdue. Certains, comme François Fillon, François Baroin, et d’autres, se rappellent que l’on peut être de droite sans vendre automatiquement son âme au diable. Dit autrement, la ligne qui réunit Claude Guéant (ministre de l’Intérieur), Jean-François Copé (patron de l’UMP), Patrick Buisson (conseiller très spécial du président) et le journaliste Eric Zemmour (nouvelle idole idéologique de l’Elysée) devient une ligne de fracture au sein même de l’UMP. Cette stratégie consiste à tabler sur un virage à droite de la société française et à en rajouter sur les thèses les plus réactionnaires de Marine Le Pen. D’où le débat sur la laïcité, vite transformé en machine à bouffer du musulman comme certains, naguère, bouffaient du curé. D’où la diabolisation des étrangers, quitte à ce que la politique migratoire du gouvernement consiste, sans le dire, à livrer au patronat une main d’oeuvre taillable et corvéable à merci. D’où le refus de répondre aux questions sociales qui hantent le quotidien des Français, à commencer par le chômage et le pouvoir d’achat.
Nicolas Sarkozy est persuadé qu’il pourra ainsi rétablir une situation fortement compromise d’ici 2012. En vérité, il risque de perdre sur tous les tableaux : laisser l’électorat le plus droitier préférer l’original à la copie et voter Le Pen ; créer un effet repoussoir vis-à-vis des citoyens qui se revendiquent de la droite républicaine. On peut même se demander s’il n’est pas déjà trop tard pour l’hôte de l’Elysée, et s’il peut encore se permettre de changer de tactique si près de l’échéance présidentielle. Quand la mécanique est embrayée, il devient parfois impossible de faire machine arrière, même si l’on pressent que la destination finale est le mur.
C’est cette situation ubuesque qui explique la multiplication des tirs amis au sein de l’UMP et de ses faux alliés, à commencer par Jean-Louis Borloo et ses maigres troupes du Parti radical. Il est peu banal d’entendre Jean-François Copé, patron du parti majoritaire, faire la leçon au Premier ministre en exercice pendant que le porte-parole du gouvernement (François Baroin) explique qu’il est grand temps d’enterrer le débat sur la laïcité dont il est l’un des rapporteurs annoncés ! Tout cela sent l’affolement, l’inquiétude, voire la panique. Seul Nicolas Sarkozy, envers et contre tous, sembler conserver un calme olympien. Il est vrai que le capitaine du Titanic, quelques minutes avant le choc fatal, certifiait que tout allait bien.
Jack Dion - Marianne
http://www.marianne2.fr/Fillon-vs-Cope-Borloo-vs-Gueant-c-est-la-chienlit-a-l-UMP_a204448.html
| |
|
|
|
|
|
|
|
Dupont-Aignan : "le ridicule de Copé"
29/03/2011 08:53
Nicolas Dupont-Aignan évoque le ridicule de Jean-François Copé, lundi soir, sur le site de micro blogging Twitter. "Jean-François, je suis d'extrême-droite ou d'extrême-gauche ? STP, lis mon bouquin et respire un peu ! #leridiculenetuepascopé", écrit le député de l'Essonne et président de Debout la République, au sujet des propos de Jean-François Copé sur le débat autour de la laïcité.
En fin de journée, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé a reproché au Premier ministre, François Fillon, de ne pas "jouer collectif" à propos du débat sur la laïcité. "Certains n'en veulent pas (...) parce qu'ils ont probablement été mal informés", a-t-il dit sur Canal +. "Et puis il y en a, disons les choses, qui y ont trouvé l'occasion d'une posture". Prié de dire s'il pensait à François Fillon, Jean-François Copé a répondu : "Peut-être, après tout (...) On ne peut pas jouer collectif une fois ?".
Par Europe1.fr
http://www.europe1.fr/Politique/Dupont-Aignan-le-ridicule-de-Cope-475123/
| |
|
|
|
|
|
|
|
PAS D'ACCORD !
28/03/2011 12:29
Nicolas Dupont-Aignan : "Il faut avoir le courage d'être pessimiste"
Le Figaro Magazine - DansL'Arnaque du siècle * que vous publiez, vous livrez une vision catastrophiste de l'avenir. N'y allez-vous pas un peu fort?
Nicolas Dupont-Aignan -Mais il faut avoir le courage d'être lucide, contre ceux qui nous bercent des promesses non tenues de l'euro. On nous avait promis la croissance, le plein emploi, une Europe sociale généreuse... Résultat : en dix ans, à force de délocalisations massives, la France a perdu 500 000 emplois industriels, nous avons un chômage de masse et nous assistons au détricotage de nos services publics. Pourtant, nous avons de nombreux atouts en main, mais la France d'aujourd'hui est dans une situation similaire à celle de l'entre-deux-guerres, sous Laval, étouffée par une monnaie trop chère.
Selon vous, les politiques actuelles nous mènent droit dans le mur?
La crise de l'euro est inéluctable parce que les plans de sauvetage qui ont été mis en œuvre ne traitent pas la cause des problèmes, à savoir une monnaie trop chère qui pénalise la production en France et dans les pays du Sud. Les dirigeants européens se sont contentés de sauver les banques en transférant le risque sur le dos des contribuables. Est-ce que les Français savent que les engagements qui ont été pris sur la Grèce et qui seront pris pour d'autres pays en difficulté vont leur coûter une fortune ? On a fait la réforme des retraites pour économiser 20 milliards d'euros et en une nuit le Parlement a donné 17 milliards d'euros à la Grèce, que les Français ne reverront jamais.
Mais sortir de l'euro, n'est-ce pas faire courir un risque encore plus grand à nos économies déjà fragilisées?
On cherche à faire peur aux Français en leur faisant croire qu'on ne peut pas sortir de l'euro. Mais aujourd'hui, on est train de tuer les différents pays d'Europe et l'idée d'Europe, pour sauver quelque chose qui ne marche pas et qui ne peut pas marcher. On ne peut pas avoir la même monnaie pour des économies différentes. L'euro, c'est une nouvelle religion qui ne profite qu'à une petite oligarchie. Pire, c'est une pure escroquerie. Dans mon livre, je détaille les mécanismes de cette arnaque. J'explique comment la dette nourrit les banques, comment l'euro est l'instrument d'un enrichissement d'une très petite minorité et d'un appauvrissement général de l'économie réelle. L'euro est la clé pour comprendre la perte de compétitivité de notre économie et la clé pour en sortir et redonner une bouffée d'air à notre économie. Les économistes et les politiques qui continuent de défendre l'euro me font penser à ces médecins qui défendaient le Mediator. Ce médicament que tout le monde savait dangereux mais que l'on a conservé pendant des années. L'euro, c'est la même chose.
C'est-à-dire?
Vous connaissez l'affaire du Mediator ? Vous allez adorer le scandale France Trésor. Cette agence dépend de Bercy. Elle a pour mission de gérer la dette et la trésorerie de l'Etat au mieux des intérêts du contribuable et dans les meilleures conditions. Auprès de France Trésor, il y a un comité stratégique. On pourrait imaginer que dans ce comité stratégique, il y ait des parlementaires, des capitaines d'industrie, des syndicalistes, pourquoi pas un banquier ? Curieusement, ce comité est le summum du conflit d'intérêt puisque ceux qui y figurent ne sont que des représentants de la banque internationale. Il est surréaliste que ceux qui conseillent la France pour le placement de leurs obligations d'Etat soient ceux qui y souscrivent. Le conflit d'intérêt est ahurissant. C'est ce petit monde qui profite en permanence de la dette. C'est eux que les plans de sauvetage au niveau européen vont sauver. J'ajoute que ce sont les mêmes qui se voient confier des missions d'études pour le placement des obligations des emprunts français. On est entré dans un cercle vicieux de surendettement de l'Etat : euro cher, croissance lente, déficits publics et sous-investissement dans l'avenir. Je rappelle qu'avant la loi de 1973, la Banque de France finançait le Trésor public pour les grands investissements et on ne payait pas d'intérêts. L'Etat, et donc le peuple, a abandonné son pouvoir monétaire à des banques privées.
Mais l'idée d'une sortie concertée de l'euro ne semble pas prendre corps chez nos partenaires européens?
N'oubliez pas que beaucoup d'entre eux n'ont pas l'euro et s'en portent d'autant mieux. Quant aux autres, cette idée va faire sens très vite parce que les peuples grec, portugais, espagnol et même français ne vont pas supporter plus longtemps le traitement de choc auquel ils sont soumis. Si les dirigeants européens n'ont pas la lucidité de choisir une autre politique pour relancer la croissance et donc pour satisfaire les besoins sociaux de leur peuple, ce seront les révolutions qui s'en chargeront. C'est une question de temps.
Par Raphaël Stainville
* L'Arnaque du siècle. L'euro, les banquiers et la mondialisation, Editions du Rocher, 160p., 13€. En librairie le 31mars.
http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2011/03/26/01006-20110326ARTFIG00596-pas-d-accord-nicolas-dupont-aignan-il-faut-avoir-le-courage-d-etre-pessimiste.php
| |
|
|
|
|
|
|
|
Cantonales: Sarkozy perd sur tous les tableaux
28/03/2011 07:41
Les résultats médiocres de la majorité coïncident avec la publication d'un sondage calamiteux pour le Président. Pour autant, la gauche, toujours dans l'incertitude et la division, ne saurait pavoiser. Quant au Front national, qui améliore son score du premier tour, pour lui, tout reste à faire.
Quelle dégelée ! Jamais sans doute depuis le début de la Ve République, la droite française ne s’est retrouvée dans un état aussi calamiteux que ce soir. Même en 1981, même en 1997, les hommes et les femmes de la droite n’ont eu autant de raisons de pleurer.
Premier constat, le bilan du sarkozysme est catastrophique sur un plan électoral : en quatre ans, il a réussi à faire du Front national, mouvement jugé déclinant, voire moribond (à peine 4,5% aux législatives de 2007) un parti qui le talonne et le dépasse souvent localement : le Front national dépasserait en moyenne les 40% dans les 402 cantons où il était représenté au second tour. Cette performance résume à elle seule la défaite diu sarkozysme : l'appel aux abstentionnistes, le souhait — mitigé — d'un Front républicain ont échoué lamentablement.
Mais il y a plus grave : le sondage Ipsos complète très désavantageusement la déroute électorale cantonale. Quel que soit le candidat socialistes (hormis Ségolène Royal), Nicolas Sarkozy ne passerait pas la barre du second tour ! Pour la première fois, l'hypothèse d'une élimination du candidat de la droite dès le premier tour (le fameux 21 avril à l'envers), n'est plus fantaisiste, elle entre dans le champ du possible, voire du probable. Il est d'ailleurs frappant de constater que le chef de guerre Sarkozy ne profite guère de son initiative militaro-diplomatique en Libye.
En d’autres temps, une telle contre-performance pourrait être surmontée à droite, par exemple en changeant de gouvernement. Malheureusement pour Sarkozy, la cartouche du remaniement a déjà été tirée. La droite pourrait aussi changer de candidat pour le prochain scrutin. Ce serait sans doute le plus raisonnable et une année suffit largement pour crédibiliser une nouvelle personnalité. Les anciens se souviennent comment Georges Pompidou avait su montrer en puissance en démissionnant après mai 68 pour préparer la relève de de Gaulle en 1969. On se rappelle bien aussi comment le jeune Giscard d'Estaing avait éliminé son concurrent Chaban-Delmas en 1974 avec la complicité d'un certain Jacques Chirac. A cette époque, ce que l'on appelait la bourgeoisie savait s'organiser de façon rationnelle pour préserver ses intérêts. Ce n'est plus le cas.
Qui, dans le camp de la droite aura le culot de prendre le petit Nicolas par les épaules en lui disant : « Mon ami il faut rentrer chez vous et laisser la place à quelqu’un d’autre moins usé par le pouvoir.» Personne. Nobody. Niemand. Pour une raison simple : en prenant la tête de l'UMP que Jacques Chirac a dû lui céder durant son deuxième septennat, Nicolas Sarkozy a mis en place une machine univoque, une véritable cour. Aujourd'hui, c'est même l'ex-chiraquien François Baroin, à qui personne n'avait rien demandé, qui déclare que ce serait « folie » pour la majorité de changer de cheval si prêt du poteau d'arrivée de 2012. Ah bon ? Ce serait folie de réfléchir à changer un candidat-président passé sous la barre des 20% dans les sondages ?
Pourtant, à partir de lundi, chaque député UMP va se lever le matin en se demandant par quel miracle il peut être réélu dans une circonscription où le Front national menace de faire plus de 20%. Faisons confiance aux députés UMP : leur obsession à eux n'est pas la réélection de Nicolas Sarkozy mais la leur propre. Et ils savent bien que le rebond de leur champion devient chaque jour plus difficile à imaginer.
Ce n'est pas sa faute, nous dit Jean-François Copé, mais celle de la crise. La crise. Financière, économique, sociale, il nous l'aura martelée ce soir, cette crise, le bon docteur Copé. Mais on croyait que cette crise, justement le Président avait su l'affronter mieux que tous ses collègues des autres pays ? On croyait que super Sarko avait permis à la France de s'épargner une récession ? Apparemment, les électeurs n'ont rien compris.
Qui donc peut se lever à droite et prendre en main les intérêts de la majorité ? On a évoqué les cas de François Fillon et d'Alain Juppé. Les deux hommes sont sans doute appréciés dans ces restaurants bourgeois de province. Mais ils semblent bien, surtout le premier nommé, avoir loupé le coche jusqu'à présent. Et surtout, il va devenir difficile, dans Sarkoland, de bouger une oreille sans se faire canarder par les hommes du Président. C'est comme ça : même affaibli dans le monde et dans le pays, même déconsidéré parmi les siens, Nicolas Sarkozy garde toutes les clefs de la droite pour la campagne de 2012. Et comme il a organisé son camp comme la Cour de Louis XIV, il ne manquera pas de courtisans pour lui sussurer, dès potron minet, que, finalement, la piètre performance des cantonales est une bonne nouvelle puisque, après avoir touché le fond de la piscine, on ne peut que remonter. Courage Nicolas ! Hardi petit, il ne reste que 7 ou 8 millions d'électeurs à reconquérir...
En réalité, la stratégie sarkozyste a échoué des deux côtés : en radicalisant son discours, il écarte de lui la fraction centriste de son électorat tout en convaincant ses électeurs les plus sensibles aux thématiques d'immigration et de sécurité que voter FN est le plus sûr moyen de faire changer les choses. Mais il y a fort à parier que les vrais déterminants électoraux ne résident pas dans cette opposition entre la droite républicaine et humaniste et une droite radicale et dure. Contrairement à ce que professe le staff de Nicolas Sarkozy, les électeurs n'ont pas apprécié sa conduite du pays en temps de crise. La mauvaise humeur des électeurs est avant tout le résultat de la crise sociale : l'anxiété s'est répandue des classes populaires vers les classes moyennes et une majorité de Français sont tous simplement fatigués du néolibéralisme. Cela devrait laisser toutes ses chances à la gauche.
Sauf que si le PS sort victorieux de ces cantonales en remportant notamment les Pyrénées-Atlantiques et le Jura, il n'est pas triomphant. La plupart des caciques de Solférino se sont en effet relayés dans les médias pour en appeler à « l’humilité ». À commencer par Martine Aubry. Mais cette dernière a surtout profité de son allocution pour se projeter : cap sur la présidentielle et les législatives qui suivront. Le Parti socialiste, a-t-elle expliqué, a désormais une « responsabilité » — celle de « réparer la France » — et un « devoir de victoire ». « Tout commence ce soir », a-t-elle conclu son intervention.
Mais si « l’humilité » est de rigueur, c’est surtout parce que la gauche et le PS vont aux devants de grandes difficultés. Ce sont bien elles qui « commencent ce soir ». Car les résultats de ce dimanche soir confirment, par exemple, la prochaine sortie du bois de François Hollande. L’ancien Premier secrétaire du PS avait fait savoir que sa reconduction à la tête du Conseil général était la première marche qu’il lui fallait gravir pour pouvoir se lancer dans les primaires. Et déjà certains à « Solfé » croit savoir que François Hollande pourrait décider de griller la priorité à Martine Aubry en se déclarant début avril, juste avant que le maire de Lille ne présente le projet du PS pour 2012… Du côté des soutiens de la Première secrétaire, on voulait surtout voir, hier soir, dans cette victoire des cantonales un formidable « marchepied », un parfait « tremplin » pour elle… Si elle se décidait à emprunter rapidement ce « tremplin », Dominique Strauss-Kahn aurait, il est vrai, toutes les difficultés du monde à revenir dans le jeu. Bref, le bal des egos pourrait redevenir le pas de deux préférés des socialistes…
Mais ça n’est pas la seule difficulté à laquelle le PS va être confronté. Car si hier soir Martine Aubry a affirmé avoir à cœur le « rassemblement de toute la gauche », les dirigeants des formations « satellites » du PS, à l’image de Jean-Luc Mélenchon et de Cécile Duflot, ont eux bombé le torse sur le thème « on pèse, on ne se laissera bouffer aussi facilement ».
Une droite en décapilotade face à une gauche divisée et encore largement indéterminée. Marine Le Pen et ses amis du Front national ne pouvaient rêver meilleur scénario : le front républicain a vécu, les candidats FN ont enregistré entre 10 et 17% de suffrages supplémentaires entre le premier et le second tour, insuffisant pour disposer de plus de deux candidats élus aux cantonales. Mais suffisant pour devenir le véritable pivot du prochain scrutin présidentiel.
Marine Le Pen aurait tort cependant de se réjouir trop vite. Rassembler 25 ou 30% des électeurs derrière des candidats qui n'ont pas mis le nez dehors de toute la campagne - comme cela est arrivée dans un certain nombre de cantons - est une performance faussement encourageante. Dès lors que le Front national atteint le niveau où il se situe aujourd'hui il sera jugé autrement. Avec qui pourrait-il gouverner ? Sur quel programme positif ? Qui seraient ses ministres ? En proposant dimanche soir de devenir un « pôle de rassemblement » (et non de gouvernement) on comprend que la présidente du Front national a voulu faire un clin d'œil aux élus umpistes. C'est habile, mais terriblement politicien. Et surtout cela montre que le discours « ni droite ni gauche » du Front national n'est peut-être pas destiné à devenir éternel.
Philippe Cohen et Gérald Andrieu - Marianne
| |
|
|
|
|
|
|
|
Contre Marine Le Pen, la République, la vraie !
25/03/2011 10:19
Cette semaine, Marianne laisse carte blanche à Jean-Pierre Chevènement*, pour qui seul un candidat capable d’occuper l’espace allant de Mélenchon à Villepin offirait à notre pays une perspective crédible de refondation. Il faut être pervers pour imputer à la gauche républicaine la responsabilité du hold-up dont elle est la victime.
a France n’a jamais, dans son histoire, donné de majorité à l’extrême droite. Les républicains ont triomphé des antidreyfusards au début du siècle dernier. De même le régime de Vichy, à la fois produit de la capitulation de juin 1940 et ombre portée du nazisme sur la France, a été balayé quatre ans plus tard par de Gaulle et la Résistance. Cette « loi historique » pourrait-elle être mise en défaut par un Front national « relooké » par Marine Le Pen ?
Le Front national s’est installé dans le paysage politique depuis 1983-1984, au lendemain de l’ouverture à gauche de la fameuse « parenthèse libérale » et au fur et à mesure que s’installait, à la faveur de ce retournement politique et sur la base de l’acte unique, un modèle de développement économique – dérégulation, monnaie forte, financiarisation, désindustrialisation de l’économie, chômage de masse – générateur d’une « fracture sociale » toujours plus profonde. L’extrême droite discréditée depuis la Seconde Guerre mondiale a pu ainsi ethniciser de concert avec la gauche « différentialiste » la question sociale. Elle n’a cependant jamais constitué jusqu’ici une véritable menace. La voie ouverte par Le Pen le 21 avril 2002, avec près de 17 % des suffrages exprimés, est apparue quinze jours plus tard pour ce qu’elle était : une totale impasse politique (18 % des voix).
Peut-il en aller autrement à l’avenir ? Les tenants de la « pensée unique » s’avisent avec un mélange de terreur feinte et de délectation secrète de ce que Marine Le Pen chercherait, depuis son discours d’investiture le 16 janvier 2011, à réaliser une sorte de « hold-up idéologique » sur le discours de la gauche républicaine, en reprenant à son compte le thème de l’Etat protecteur. Certes, Philippe Cohen et Laureline Dupont ont donné sans doute par inadvertance quelques verges pour se faire battre dans un reportage publié par Marianne sur un prétendu « cabinet secret » de Marine Le Pen. Mais il est ridicule de dénoncer, comme le fait Ariane Chemin dans le Nouvel Observateur, « les intellos du souverainisme décontaminant la pensée FN », et même odieux d’annoncer le prochain ralliement de Philippe Cohen, dont tout le parcours dit l’inverse, au Front national, en attaquant à travers un mauvais jeu de mots, « Marianne-Le Pen », ou encore de décrire un « cabinet secret » de Mme Le Pen « truffé de personnages qui, pratiquement tous, ont accompagné, à un moment ou à un autre, Jean-Pierre Chevènement dans son parcours politique » (Jean-Michel Aphatie). Pour ma part, je n’en connais aucun, et s’il s’en trouvait un seul, je le désavouerais aussitôt. A bien relire le discours de Marine Le Pen, on retrouverait à ce compte les intonations et même des expressions de François Mitterrand au congrès d’Epinay de juin 1971 (dénonciation de l’« argent roi »). Tout cela fait partie d’un très banal travail de récupération politicien. Si le PS et la droite ont laissé tomber le drapeau de l’indépendance nationale et même d’une conception exigeante de la République, à qui la faute ? Et si le Front national cherche à récupérer cet héritage en déshérence, il faut être idiot pour applaudir et pervers pour renverser les rôles en imputant à la gauche républicaine la responsabilité du hold-up dont elle est victime ! C’est le degré zéro de la réflexion politique. Il est vrai qu’une nouvelle étape de développement de l’extrême droite se dessine : la fille ne vise pas seulement à faire oublier les outrances du père. Le moment est venu pour elle d’occuper systématiquement, non pas seulement au nom de la nation mais au nom de la République elle-même, le terrain laissé libre à la fois par un PS qui a troqué depuis longtemps le discours social qu’il tenait vis-à-vis des couches populaires contre un discours « sociétal » et par une droite atlantiste et « occidentaliste » qui a abandonné l’héritage universaliste de la nation française.
Le Front national cherche aujourd’hui à exploiter à son profit une situation de crise et de rupture sociale. Il met le doigt là où ça fait mal, au point qu’on finirait par oublier comment il s’est construit à travers la dénonciation, depuis quarante ans, de l’« immigrationnisme » comme étant la source de tous les maux. On chercherait en vain dans le discours de Marine Le Pen l’ombre d’une analyse économique et sociale construite, ou la plus petite esquisse d’une politique visant à surmonter, dans l’intérêt du pays, la crise de l’euro.
Marine Le Pen est certainement une fille très maligne (au double sens du terme), mais elle est incapable de mettre en œuvre une politique de réindustrialisation et d’intégration des immigrés parce que l’idée même du citoyen lui reste étrangère. Quoi qu’il fasse, le Front national restera le parti de l’ethnicité et ne deviendra jamais celui de la citoyenneté. Il suffit de voir Marine Le Pen brandir la menace d’un « nouveau califat » sur le pays : elle nous ramène aux croisades, alors qu’il s’agit seulement de faire appliquer la loi républicaine, la même pour tous.
Marine Le Pen peut sans doute améliorer le score de son père. Si elle est en mesure de faire battre le candidat de la droite au premier tour de 2012, elle n’a pas par elle-même la crédibilité qui lui permettrait de l’emporter. Comme en 2002, un « front républicain » la renverra dans les cordes au second tour. A vrai dire, ce n’est pas 2012 qui m’inquiète, c’est la suite.
Le Front national n’a évidemment pas changé. Le véritable carburant de l’extrême droite, c’est la crise économique, sociale et politique qui est devant nous. Le « pacte de compétitivité » Merkel-Sarkozy porte en lui la menace d’une terrible régression sociale. Si le PS ne rompt pas avec la politique de supplétif qui a été la sienne quand il a voté le traité de Lisbonne, son candidat pourra bien l’emporter en 2012, mais il offrira un boulevard à la conjonction dès aujourd’hui probable du Front national et d’une droite rejetée dans l’opposition, et cela dès les élections municipales, régionales et départementales de 2014. En s’emparant des leviers de l’action locale, l’extrême droite s’approcherait alors du pouvoir de l’Etat. La France, pour le coup, en sortirait défigurée !
Pour déjouer ce piège infernal, est-il envisageable de faire surgir d’ici à 2012 un candidat qui offre une alternative politique réelle à l’accrochage suicidaire de la France au pacte de Mme Merkel ? Et à défaut qu’aucun candidat socialiste à ce jour n’ait laissé paraître qu’il était capable d’opérer ce virage stratégique, un autre candidat pourra-t-il occuper l’espace allant de Mélenchon à Villepin afin d’offrir à notre pays une perspective crédible de refondation républicaine ? Bref, d’opposer à Marine Le Pen la République, la vraie ? * Président d’honneur du Mouvement républicain et citoyen.
http://www.marianne2.fr/Contre-Marine-Le-Pen-la-Republique-la-vraie-_a204213.html
| |
|
|
|
|