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Immigration : l'Union européenne redécouvre les frontières
13/04/2011 17:02
La crise de Lampedusa a mis les Européens face à un défi : gérer ensemble un brusque afflux migratoire. Faute de pouvoir mener une politique commune, leur seule réponse a été le chacun pour soi et le rétablissement des frontières.
Chacun pour soi. C’est sans doute la conclusion à tirer du Conseil des ministres européens de l'Immigration qui s’est tenu lundi à Luxembourg. Lors de cette réunion, les 27 devaient étaient censés dégager enfin une position commune face à la crise migratoire à Lampedusa en Italie. Depuis les révoltes dans le monde arabe, l’île a dû subir un brusque afflux de migrants, Rome a réparti les migrants arrivés dans différents centres dans tout le pays, au prix de nombreuses contestations dans la population et les milieux politiques. La situation est également très tendue à Vintimille, près de la frontière avec la France, certains y voient déjà un Sangatte à l’italienne. La solution était alors toute trouvée : fournir des papiers aux migrants déjà présents qui pourront ainsi circuler en toute quiétude dans l’espace Schengen. Près de 22 000 migrants, notamment Tunisiens, seraient concernés.
Bien évidemment, les 27 n’ont pas apprécié. Notamment la France, un des premiers pays de destinations de ces migrants d’origine tunisienne. En réponse, le ministère de l’Intérieur a mis en place des consignes très strictes pour autoriser ses immigrés à circuler en France, ceux ne répondant pas aux critères seront renvoyés… en Italie. Vendredi, Claude Guéant et son homologue italien Roberto Maroni s’étaient rencontrés à Milan, histoire d’arrondir les angles. Tout juste s’étaient-ils accordés sur des patrouilles communes afin de bloguer les migrants tunisiens. Mais Rome veut toujours accorder des papiers et donc un bon de sortie à ces migrants qu’elle ne veut et ne peut plus accueillir.
Et la contestation de l’attitude italienne a gagné toute l’Europe. Personne ne veut prendre ne charge cet afflux migratoire, tout se passe comme si les Etats membres étaient soudainement frappés d’une fièvre souverainiste. « Nous ne pouvons pas accepter que de nombreux migrants économiques viennent en Europe en passant par l'Italie », a affirmé Hans-Peter Friedrich, ministre allemand de l’Intérieur. Même son de cloche pour Maria Fekter, son homologue autrichienne : « Laisser entrer des gens qui ne peuvent se nourrir par leurs propres moyens, qui ne peuvent prouver qu'ils ont des ressources ne ferait que préparer le terrain à la criminalité, et en tant que ministre responsable de la sécurité je ne peux l'autoriser ». Vu les déclarations offensives de ses collègues, l’Italien Roberto Maroni, pourtant issu de la Ligue du Nord, parti farouchement anti-immigrés, passerait presque pour un humaniste.
Inertie européenne
Trois mois après la chute de Ben Ali, l’Europe reste donc dans l’inertie, du fait de ses divisions. Du côté de la Commission, on en reste aussi aux querelles d'épiciers. Bruxelles et Rome s’étaient déjà mutuellement rejeté la responsabilité des migrants échoués à Lampedusa, puis la Commission s’est écharpée avec la France au sujet du renvoi des Tunisiens vers l’Italie, considérant que cette pratique était contraire au droit européen. Dans cette crise, aucune solution durable n’est venu de l’exécutif européen. L’intervention de l’agence Frontex à Lampedusa n’a rien solutionné.
A défaut d'actions, José Manuel Barroso, président de la Commission, a fait part ses bonnes intentions en se rendant mardi à Tunis. « Je suis venu apporter un message d'amitié, d'admiration et de respect pour la Tunisie et exprimer notre solidarité et notre soutien pour la transition démocratique dans le pays », a-t-il déclaré à l’issue d’une rencontre avec le Président par intérim Foued Mebazaa. Barroso était attendu au tournant, notamment par la France. « Jusqu'ici, la réponse européenne à la crise migratoire dans la Méditerranée n'a pas été à la hauteur », a lancé Claude Guéant lors du Conseil de Luxembourg.
Si Bruxelles veut donner une quelconque crédibilité à l'Europe, il lui faudra plus que de belles paroles. Rome semble déjà au bord de la rupture. « Je me demande si cela sert véritablement à quelque chose de continuer à faire partie de l’Union européenne, une institution qui se précipite pour sauver les banques et pour déclarer la guerre ; mais quant à exprimer concrètement la solidarité avec un pays en difficulté comme l’Italie, elle se débine. Franchement, mieux vaut être seul que mal accompagné », a pesté Roberto Maroni, ministre de l’Intérieur. Lundi, sur Europe1, Franco Frattini, ministre des Affaires étrangères, était tout aussi offensif : « On ne peut pas penser à jouer un rôle sur la scène internationale si on ne s’engage pas à résoudre ce grand problème de tsunami humain qui arrive du Sud ». Une nouvelle rencontre entre les ministres européens de l’Immigration sera organisée le 12 mai à l’initiative de la présidence hongroise. Le 26 avril, Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi discuteront à nouveau du sujet.
Question de souveraineté
Les discussions s'annoncent déjà tendues. Chaque Etat essaiera de jouer son intérêt national avant un hypothétique intérêt général européen. Il a donc fallu une crise migratoire pour que les Européens remettent en cause l’idéologie de l’abolition des frontières. Ce principe plébiscité en matière économique et commerciale devient soudain néfaste aux yeux des gouvernements quand on parle d’immigration. Le lundi, ils défendent la fermeture des frontières aux immigrés au nom de la souveraineté nationale et le mardi, ils prônent leur ouverture aux flux financiers et commerciaux au nom du « monde qui change ».
En effet, au vu des déclarations officielles, la libéralisation des échanges, au moins humains, ne semble plus faire recette dans l'Union. « Introduire de nouveaux contrôles n'est peut-être pas dans l'intérêt de l'Europe. Mais nous sommes prêts à le faire si nécessaire », a prévenu le ministre allemand de l’Intérieur. En France, une compagne de CRS viendra prêter renfort aux policiers et gendarmes à la frontière franco-italienne. Mais, histoire de rassurer Bruxelles, Claude Guéant a promis que ces contrôles ne seraient pas systématiques et se feraient « pas plus de six heures en un point déterminé » à plus de 20 kilomètres de la frontière. On aurait aimé voir les gouvernements européens tout aussi offensifs pour protéger notre industrie et nos emplois face à la concurrence internationale.
Cette crise migratoire a aussi renversé les rapports politiques. Le ministre espagnol de l'Intérieur Alfredo Rubalcaba, pourtant socialiste, a tenu un discours très ferme sur le sujet : « Les Tunisiens arrivés en Italie sont pour la plupart des illégaux. Ils doivent retourner chez eux, et les Tunisiens doivent les accepter ». L’Italie de Berlusconi est elle soutenue par… le Gisti. Dans une interview au Nouvel Obs.com, Claire Rodier, juriste au sein de l’association, estime que « L'Italie ne viole ni le texte, ni l'esprit de la convention de Schengen. Celle-ci met en place un espace de libre circulation formé par tous les pays signataires et des règles communes pour le franchissement des frontières extérieures de cet espace ». La question sous-jacente de la crise de Lampedusa n’est pas humanitaire, elle relève de la souveraineté. Si les Etats membres veulent instaurer la liberté de circulation des capitaux comme des Hommes, qu’ils l’assument aussi et prennent en charge ensemble la question migratoire.
Tefy Andriamanana - Marianne
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Borloo ou le nébuleux destin du leader valoisien
13/04/2011 16:58
En rompant avec l'UMP, Jean-Louis Borloo se débarrasse du costume encombrant de membre de la majorité pour revêtir celui, encore flottant et vaporeux, de possible candidat à la présidentielle. Visiblement hésitant quant à sa destinée politique, le leader du Parti radical navigue, pour le moment, dans un magma d'interrogations.
Jeudi 7 avril, Jean-Louis Borloo franchit le Rubicon. Sans son armée. En annonçant son départ de l'UMP, le président du Parti radical (PR) rompt avec la majorité mais aussi, temporairement au moins, avec les siens. Car du côté de la place de Valois, pour l'heure, personne ne bouge. « Histoire de calendrier », arguent les uns (ndlr : un congrès extraordinaire est convoqué les 14 et 15 mai), désaccord manifeste avec cette stratégie de rupture prématurée osent affirmer les autres. Jusqu’où peut et veut aller le leader valoisien ? Voilà la question à laquelle va devoir répondre le cavalier Borloo pour ne pas faire cavalier seul. Déjà ses applaudissements remarqués mardi dernier suite à l'appel à l'unité lancé par François Fillon lors de la réunion du groupe UMP laissent entrevoir un Borloo engagé sur un chemin sinueux, parsemé de doutes et d'hésitations.
être ou ne pas être (candidat)...
Pouvoir avant de vouloir ? Compter ses soutiens avant de se lancer dans la course à la présidentielle ? Réaction tentante et logique pour n'importe lequel des candidats potentiels. Sauf dans le cas de Jean-Louis Borloo. En profitant de son passage dans l'émission « A vous de juger » pour annoncer à la manière d'un soliste son départ de l'UMP, le patron des radicaux a créé lui-même les conditions de son isolement. Le voilà seul membre du Parti radical à avoir avoué son désir de rupture. Si Rama Yade et Dominique Paillé se sont empressé de déclarer qu'ils suivraient leur chef dans son émancipation, certains radicaux -la majorité ?- rechignent encore à se positionner.
« Les députés du Parti radical ne sont pas acquis à Borloo, ils resteront avec lui si ça marche bien », observe le député villepiniste François Goulard. « Si nous quittons l'UMP, nous sommes des traîtres », souffle un membre du PR. Alors pour inciter son entourage à l’imiter, Borloo doit agiter une carotte. Et la carotte, pour beaucoup, ressemble à une candidature à la présidentielle. Au PR, tous l'assurent : sous la Ve République, un parti pour exister a besoin d'un candidat à l'Elysée. « Si nous n'avons pas de candidat à la présidentielle, nous restons des traîtres, poursuit le frileux élu valoisien. En revanche, si nous quittons l'UMP et que nous avons un candidat qui fait 18 ou même 10 %, nous devenons incontournables dans les négociations. »
Pour convaincre l'hérétique hésitant, Patrice Gassenbach, président de l'antenne parisienne du Parti radical, est allé jusqu'à faire voter une motion par sa fédération. Le texte prévoit que toute sortie de l'UMP s'accompagne d'une déclaration de candidature de Jean-Louis Borloo : « En toute hypothèse, si les fondements d’une rupture du pacte majoritaire en cours étaient constatés et afin qu’elle prenne tout son sens politique vis-à-vis des Français, cela impliquerait :
- que le Parti décide de s’engager dans la bataille présidentielle,
- que Jean-Louis Borloo se déclare candidat concomitamment, que le départ soit concomittant de la candidature. »
Gassenbach n'a aucun doute, « si Borloo se déclare candidat, l'ensemble du Parti radical le soutiendra et rompra avec l'UMP. »
En attendant et malgré les appels du pieds de ses troupes, l'ex ministre de l'Ecologie tergiverse et temporise. Dominique Paillé justifie les errements de son chef en affirmant que « l'heure n'est pas à la candidature ». Selon lui, « le sujet du jour est que, pour gagner 2012, nous ne pouvons pas laisser les électeurs nous quitter parce que la droitisation de la majorité leur déplaît fortement ». L'ancien porte-parole de l'UMP se serait-il mué en porte-parole du Parti radical ? Ce discours convenu ressemble plus à un message soigneusement formaté par Borloo lui-même pour se laisser le temps de la réflexion qu'au franc parler traditionnel qui caractérise Paillé. « Se présenter à la présidentielle n'est pas une mince décision, insiste un proche. Ses hésitations trahissent peut-être une crainte : entre la notoriété et sa traduction dans les urnes il y a une marge, une campagne présidentielle, c'est révélateur. » Jean-Louis Borloo aurait-il des raisons de préserver son image ? Pour François Goulard, l'intention du patron des radicaux ne fait aucun doute : « Il veut aller jusqu'au bout, s'il se retire de la course il perd tout. » Mais si l'UMP échouait en 2012, une candidature Borloo n'aurait-elle pas plus de poids en 2017, une fois la majorité éclatée et le besoin d'alternative encore plus vif ? Une hypothèse qui impose à l'ancien maire de Valenciennes de faire campagne honorable en 2012...
Et si Jean-Louis Borloo rêvait encore et toujours de Matignon ? « C'est son seul objectif », affirme un député UMP. « Il ne vit que pour Matignon », renchérit un ministre. Les relations entre Fillon et Sarkozy se détériorent à vitesse grand V. Le chef du gouvernement se sentirait plus proche des idées défendues place de Valois. Un conseiller élyséen aurait même suggéré à Sarkozy un changement de Premier ministre à la fin de la séquence de politique internationale. Borloo à Marignon pour la fin du quinquennat ? Que certains voient dans sa possible candidature en 2012 un service commandé par le château pour ramener au bercail les brebis centristes égarées tendrait à confirmer l'hypothèse d'un Borloo prochain Premier ministre, maintenant ou plus tard. Ce dernier accepte de jouer le râteau, en échange de quoi Sarkozy réélu le nomme à la tête du gouvernement. Idem si Borloo agit de son propre chef et se présente par pur soucis d'incarner cette alternative centriste que certains plébiscitent. Sarkozy aurait du mal, en cas de victoire, à refuser de confier un poste clé au leader de la « deuxième droite ». A moins que ce dernier ne fasse un mauvais score... Pour l'instant, côté Valoisiens, on se gargarise du sondage Ifop publié par le Journal du dimanche. Borloo serait considéré par 37% des Français comme le meilleur candidat du centre, loin devant Hervé Morin (7%) mais au coude à coude avec François Bayrou (36%). Encore faudrait-il savoir ce que représente le centre aux yeux des électeurs et sa capacité d'attraction... Et même crédité de seulement 7%, le patron du Nouveau centre acceptera-t-il de se retirer de la course sans broncher ? Enfin, la candidature de François Bayrou ne risque-t-elle pas de gêner celle de son ancien compagnon de route ?
Autant de questions qui imposent à Jean-Louis Borloo de rendre sa candidature crédible rapidement. Et pour cela, il faut des soutiens, des élus, un maillage territorial et des financements.
Quels soutiens ? Quels moyens ?
Si Borloo veut, Borloo peut ? Combien pèse humainement et financièrement le Parti radical ? A-t-il les moyens d'exister et de faire entendre sa voix en dehors du parti majoritaire ? Est-il en mesure de présenter un candidat et de mener une campagne sérieuse ?
Brandie en épouvantail par Jean-François Copé pour dissuader toute volonté de dissension, l'énigme des financements du Parti radical mérite d'être éclaircie. Avec 1,3 millions de budget, le PR assure ne rien devoir à l'UMP. « Chaque parlementaire radical reverse ses 40 000 euros d'indemnité à l'UMP qui nous les reverse ensuite, explique Gassenbach, ancien trésorier du parti. Une fois sortis de l'UMP, nous continuerons à recevoir ces indemnités. » Soit environ 1 million d'euros. Pour le moment, le risque ne vient pas de l'UMP. Dominique Dord, trésorier du parti présidentiel, assurait la semaine passée au Monde.fr que la convention entre le PR et l'UMP sera « appliquée quelles que soient les vicissitudes de la vie politique ». La menace viendrait davantage des députés radicaux. Si le parti quitte l'UMP et perd dans la bataille des parlementaires, il se prive par la même occasion des indemnités de ces déserteurs. De l'importance pécuniaire de fidéliser ses troupes...
Et les troupes justement, combien recensent-elles de soldats répartis sur le territoire ? Si au PR, on évince d'un revers de main la candidature Morin, jugée peu sérieuse au vue du score de 1% dont persistent à le créditer les sondages, on oublie en revanche bien vite que le Nouveau centre compte dans ses rangs plus d'élus en tout genre que le Parti radical. 24 députés NC contre 20 PR - « A part Hénart, Borloo et Leonetti qui sont les autres ? », ironise François Goulard-, 10 sénateurs NC contre 6 PR, 100 conseillers généraux NC contre 60 PR, 74 conseillers régionaux contre 20 PR. Bref, les Valoisiens ont beau fustiger le Nouveau centre « ce parti de notables », le maillage territorial radical reste encore à tricoter.
Contactée par Marianne2, Rama Yade se veut rassurante : « Il y a un vrai potentiel, 68 députés UMP ont co-signé avec Borloo l'amendement de suppression du texte sur la déchéance de nationalité », autant de députés susceptibles, selon elle, de venir gonfler les rangs du parti valoisien. « Il n'a pas de troupes mais a la sympathie des parlementaires, concède le député villepiniste du Morbihan. Tout va se décider dans l'opinion, si la courbe d'opinions favorables monte, les députés le rejoindront. »
Pour battre la campagne, il faut également des adhérents et surtout des militants. Le parti en revendique 15 000. « Quinze mille ?, manque de s'étouffer un député UMP. Dans mon département, il n'y a que deux radicaux valoisiens! » Pourtant, Patrice Gassenbach, à la tête de la plus importante fédération du PR, est formel : « Nous sommes présents dans tous les départements et nous avons surtout une force, celle d'être le plus vieux parti de France : c'est un centenaire qui résiste, toutes les valeurs du PR sont à l'ordre du jour : la laïcité, le solidarisme... On est en train de récupérer tous les actifs dont on nous a dépouillés. » Reste à « apprendre aux électeurs à épeler le mot radical », comme le souligne Rama Yade. Borloo a commencé un tour de France, « il est allé en Corrèze, en Lorraine, il part à Aix cette semaine, de temps en temps il nous appelle pour qu'on l'accompagne », explique la récente recrue.
A tous ces raisonnements plus ou moins politiciens, un Borloo sur son petit nuage rose répondrait sans doute que l'élection présidentielle est un appel à l'incarnation que l'on ressent au fond de ses tripes. jean-Louis, disent certaines personnes de son entourage, croit vraiment qu'il peut devancer le boss Sarko au premier tour de l'élection présidentielle. Traduction de ses adversaires : en somme, il a le melon.
Mais melon ou pas, l'ambitieux avocat d'affaires devra, même en cas de percée sondagière, répondre à une question qui deviendra fort embarrassante dans son camp : à quoi sert de devenir primo inter pares et de devancer Sarkozy à droite si cela concourt à favoriser un deuxième tour Marine Le Pen-Dominique Strauss-Kahn ?
Alors, Borloo, combien de divisions ? Une seule, mais la plus grosse du quinquennat sarkozyste, espère-t-il...
Laureline Dupont - Marianne
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Gremetz exclu du groupe communiste
13/04/2011 08:15
Le député Maxime Gremetz (apparenté communiste) a été exclu mardi par ses pairs du groupe GDR (PCF, PG et écologistes)
En cause, "son attitude scandaleuse et irresponsable" lors d'une réunion publique, en mars, à l'Assemblée nationale, a annoncé le groupe parlementaire dans un communiqué.
Maxime Gremetz est déjà sous le coup d'une exclusion temporaire de l'Assemblée nationale pour la même raison. Il avait perturbé une réunion consacrée à la crise nucléaire au Japon.Concrètement, Maxime Gremetz devra siéger parmi les députés non inscrits (dont François Bayrou et Nicolas Dupont-Aignan). C'est le bureau (organe dirigeant) de l'Assemblée nationale qui décidera s'il siège avec les autres non inscrits, tous issus de la droite, sur le côté droit de l'hémicycle ou s'il doit s'asseoir à l'extrémité gauche de l'hémicycle.
"Condamnant son attitude scandaleuse et irresponsable du 16 mars dernier, succédant à tant d'autres incidents", les députés communistes et apparentés "ont considéré que les valeurs qu'ils portent ne peuvent s'assortir d'un comportement humainement et politiquement inadmissible".
Gremetz dénonce une décision "stalinienne"
Maxime Gremetz a dénoncé une décision "bureaucratique et stalinienne" qui "n'a rien à voir avec la démocratie".
"Je suis manifestement un gêneur, peut-être parce qu'ils ont honte d'avoir (dans leur groupe) le seul ouvrier de l'Assemblée nationale et qu'ils veulent liquider le Parti communiste", a-t-il déclaré à l'AFP, affirmant être "le député le plus apprécié (de ses pairs) à l'Assemblée".
Le Conseil d'Etat avait rejeté la requête de Maxime Gremetz contre son exclusion, jusqu'en mai, de l'Assemblée. La "censure avec exclusion temporaire" prononcée à son encontre est la plus sévère des sanctions prévues contre un député par le règlement de l'Assemblée.
Le député communiste, connu pour ses éclats au Palais-Bourbon, était entré le 6 mars dans la salle d'audition pour protester contre le fait que plusieurs véhicules en stationnement de ministres et des dirigeants de la filière nucléaire bloquaient sa voiture.
Il est interdit de paraître pendant 15 jours de séance et il est privé de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois.
L'intrusion du député dans la salle avait provoqué de vives réactions de participants et les huissiers avaient dû intervenir afin d'éviter que les échanges entre le député communiste et son collègue socialiste Bruno le Roux ne s'enveniment.
http://info.france2.fr/politique/gremetz-exclu-du-groupe-communiste-68349275.html
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A Charleville, «Sarkozy Président» fera-t-il oublier «Sarkozy candidat»?
13/04/2011 07:33
La semaine prochaine «Sarkozy Président» met ses pas dans ceux de «Sarkozy candidat» en revenant à Charleville-Mézières où, en 2006, il avait tenu un discours fondateur de sa campagne élyséenne. Qui, lorsqu’on le réécoute, évoque un épisode de la Quatrième dimension. Mardi prochain, « Sarkozy retourne en terre ouvrière », à Charleville-Mézières, « là même où il avait entamé sa campagne présidentielle en 2006 ». C’est ce que nous apprend Le Parisien dans son édition d’hier. L’occasion de se replonger dans ce discours fondateur du candidat Sarkozy. Et l’occasion surtout de s’interroger. Y aurait-il eut, entre temps, une dilatation de l’espace-temps provoquée par le grand collisionneur de hadrons ? Une faille spatio-temporelle se serait-elle ouverte sous nos pieds sans que l'on s'en rende compte ? A qui à ton à faire à la tribune : à un mauvais clown ou à un mauvais clone de Nicolas Sarkozy ? Ou bien s'agit-il d'un nouvel extrait de La Conquête, l’étrange film de Xavier Durringer sur l’accession de Nicolas Sarkozy à l’Elysée ? Car le 18 décembre 2006, rien ne semblait impossible (puisque, c’est bien connu, « ensemble tout est possible ») au candidat de l’UMP. Mais début avril 2011, à près d’un an de la nouvelle élection présidentielle, le discours de Charleville-Mézières sonne outrageusement creux. Et celui qui a osé le prononcer ne semble plus être que l’ombre du candidat qu’il a été.
Le 18 décembre 2006, grâce à la plume agile d’Henri Guaino rien ne semblait donc impossible au candidat du « pouvoir d’achat », lui qui avait fait le choix de venir s’adresser aux habitants de Champagne-Ardenne, les tenants de cette France qu’il disait « aimer » et « connaître » et qu’il voulait « représenter ». Cette « vraie France » qui « croit au mérite », « à l’effort », « qui est dure à la peine », cette « France dont on ne parle jamais parce qu’elle ne se plaint pas », cette « France qui ne brûle pas les voitures » (sic ). Le 18 décembre 2006, tout est là dans son discours, tous les fondamentaux de sa campagne : « la France qui se lève tôt », le « piège » de « l’assistanat », la volonté affichée d’en finir avec « l'héritage de mai 68 », de se montrer intransigeant avec les « patrons voyous », etc. Ou plutôt tout était là. Car de ces promesses qui ont réussi à séduire 53 % des électeurs en 2007 que reste-t-il en 2011 ?
Plus grand-chose. Car pourquoi avait-il choisit la région Champagne-Ardenne pour un de ses premiers grands meetings ? Il était venu, disait-il à l’époque, s’adresser à « la France des travailleurs pauvres », la « France des salariés de l’industrie qui vivent dans la hantise des délocalisations », la « France des classes populaires qui a peur de l’exclusion » et celle « des classes moyennes qui a peur du déclassement ». Il promettait à cette France-là une « hausse du pouvoir d’achat » grâce au fameux « travailler plus pour gagner plus » et, dans le même temps, de « faire reculer le chômage de masse » parce que le chômage, expliquait-il, est une « aliénation » et le travail une « émancipation ». Le dispositif d’exonération des heures supplémentaires coûte finalement 4 milliards au budget de l’Etat et s’est substitué à la création de plus de 400 000 emplois (466 000 en 2008, 434 000 en 2009). Le chômage qu’il voulait voir fondre a explosé : le baromètre Marianne établit le nombre de demandeurs d’emploi à la fin de l’année 2010 à 4,65 millions de personnes. Parmi elles, le nombre de chômeurs de plus d’un an a progressé de 20 %. La faute à la crise répondront les partisans de Nicolas Sarkozy. Mais la crise, elle, ne peut être tenue pour responsable des autres promesses en l’air du discours de Charleville-Mézières.
Nicolas Sarkozy était venu dans cette ville de s’adresser à « la France du “non” » au TCE, cette « France qui n’en peut plus de subir, qui n’en peut plus de se sentir pas écoutée, pas entendue, pas respectée. » Et d’expliquer que « le “non” de cette France, c’est celui d’une France qui ne veut pas cesser d’espérer et qui demande aux responsables politiques de lui donner des raisons d’y croire ». Et d’enchaîner alors en expliquant qu’il a lui-même « voté oui au référendum, mais [qu’il veut] et [doit] entendre cette France du “non” parce [qu’il veut] lui donner des raisons de croire en l’avenir et, par dessus tout, d’avoir confiance [en] la parole publique » ! Surprenant laïus quand on se souvient que c’est ce même Sarkozy qui s’est assis sur le « non » de cette France dont il se gargarisait en 2006 en faisant adopter par voie parlementaire le Traité de Lisbonne…
Étonnant aussi de le voir expliquer que « l’immigration non-maîtrisée est une capitulation sociale » quand on sait par exemple que 75% des décisions d’expulsions n’ont pas été exécutées en 2009... Déconcertant, encore, quand on entend Nicolas Sarkozy déclarer, à la manière d’un Lionel Jospin, qu’il veut, s’il est « élu Président de la République, que d’ici à deux ans plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d’y mourir de froid ». Déroutant, enfin, de l’entendre faire un « serment » à « la France » : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas, je ne vous abandonnerai pas tout simplement parce que je n’en ai pas le droit compte tenu des responsabilités qui sont les miennes » !
Sarkozy dans sa version 2011 serait bien inspiré de réécouter Sarkozy dans sa version 2006. Car au cœur de ce discours se niche une phrase qui, à en croire les dernières enquêtes d’opinion, pourrait être prémonitoire : « Nous devons changer profondément notre manière de faire de la politique (…) car si nous faisons comme hier nous aurons demain les résultats d’hier, c’est-à-dire le triomphe des extrêmes qui ne sont rien d’autre qu’une impasse pour la République française ».
Gérald Andrieu - Marianne
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Plongée sur Fukushima, zone interdite
12/04/2011 16:19
Fondateur d'une Web TV, le réalisateur japonais Tetsuo Jimbo a bravé la zone d'évacuation de 20 kilomètres autour de la centrale de Fukushima. Caméra au poing, il roule jusqu'à 2 kilomètres du réacteur, traversant des villages abandonnés, contraint à rebrousser chemin pour cause de routes impraticables, croisant des chiens errants ou des troupeaux de vaches perdues, le tout au son strident des compteurs Geiger affolés.
Un mois, jour pour jour, après l’accident de nucléaire de la centrale de Fukushima, l’agence japonaise de sûreté nucléaire a réévalué à la hausse son degré de gravité. Verdict : 7, la sentence maximum comme à Tchernobyl.
Elle a toutefois précisé que le niveau des émissions radioactives enregistré depuis le début de l'accident nucléaire de Fukushima n'équivalait qu'à 10% de celui mesuré en 1986 après la catastrophe de la centrale située en Ukraine. Et pendant ce temps, la terre continue à trembler, deux fortes répliques d’une magnitude supérieure à 6 ont encore été ressenties dans la journée, faisant chanceler d’autant les places financières du monde entier.
Alors que le gouvernement envisage d’élargir la zone d’évacuation autour de la centrale de Fukushima de 20 à 30 kilomètres, Tetsuo Jimbo, le fondateur d’une Web Tv japonaise a décidé de braver cet interdit.
Voiture équipée de deux compteurs Geiger, « protégés » par un masque et un fragile imperméable à capuche, quelques pastilles d'iode en poche, caméra au poing, les deux compères décident de prendre la route au plus près de cet apocalypse nucléaire.
Chiens errants, vaches qui traversent les routes, maisons vides, routes effondrées, ponts coupés en deux, feux de circulations hors d’état, les reporters s’avancent vers Fukushima, croisant encore deux voitures et quelques camions à environ 20 kilomètres de la centrale, au rythme de l’affolement strident de leurs compteurs Geiger. A 20 kilomètres de la centrale, rien. Pas un panneau pour signaler que la zone est interdite.
Une esthétique de désolation
De 1,1 microsieverts à 20 kilomètres de la centrale, le taux de radiation atteint des records jusqu’à 112 microsieverts soit un niveau supérieur à ce qu’un homme est censé pouvoir être exposé en une année. « J’ai calculé que j’avais été exposé à l’équivalent d’une année de radiation "normale" en deux heures » explique Tetsuo Jimbo sur le site Les Observateurs de France 24.
« Les rues étaient entièrement désertes. Pendant les deux heures que j’ai passées dans ce rayon de 30 km, je n’ai croisé que quatre groupes de véhicules : un camion isolé, un convoi de camions qui avait l’air de venir de la centrale, un véhicule transportant des hommes en combinaisons de protection – probablement des ouvriers de la centrale – et deux voitures. Il n’y avait aucun réseau téléphonique, pas de courant et les feux de circulation ne fonctionnaient plus. A certains endroits, les routes étaient très endommagées et j’ai eu peur qu’on se retrouve coincés dans une fissure sans pouvoir prévenir personne. Mais on a été très prudents et finalement, les dégâts sur les routes étaient moins importants que ce que j’imaginais. Beaucoup de maisons étaient encore debout, mais on avait l’impression de traverser des villes fantômes ».
Un no man’s land post-apocalyptique qui rappelle et dépasse par sa cruelle réalité l’esthétique de désolation décrite dans La route, le roman à succès de Cormac Mc Carthy.
Régis Soubrouillard - Marianne
Ceux qui ne veulent pas partir...
« S'ils ne veulent pas partir, nous ne pouvons les y forcer », regrette un responsable de la municipalité de Minamisoma, située à la limite de la zone d'évacuation. Ce sont les irréductibles de zone interdite, 57 personnes au total dans cette petite localité fortement touchée par le séisme. Selon le bureau de l’AFP à Tokyo, quelques dizaines de japonais refusent encore d’évacuer la zone d’exclusion de 20 kilomètres autour de la centrale de Fukushima. Une centaine d'irréductibles ont préféré rester, selon les estimations du quotidien Tokyo Shimbun. D'autres, plus nombreux, y font de brèves incursions, le temps d'aller chercher des affaires personnelles, de nourrir leurs bêtes ou de surveiller leur propriété. Le Ministre de l’intérieur japonais, Yukio Edano a d’ailleurs précisé que les résidents pourraient prochainement être autorisés à effectuer une visite rapide dans leur logement, si les niveaux de radiation constatés sur les lieux était faibles.
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