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La symbolique de la Porsche
11/05/2011 10:46
Alors que la Porsche de Dominique Strauss-Kahn est au centre de tous les débats, Maurice Szafran revient sur cette grossière erreur de communication et en profite pour tordre le cou à certaines idées reçues sur DSK... Malgré tout, cette Porsche bling bling n'est pas de bonne augure.
Donc les sarkozystes ont - enfin - trouvé un motif de réjouissance. Une affaire. Quelle affaire ? Dominique Strauss-Kahn et « sa » Porsche, plus précieusement celle d'un communiquant qui travaille avec le directeur général du FMI et qui, la semaine dernière, a mis le véhicule quelques heures à sa disposition sous l'objectif des paparazzis. L'épisode peut sembler sans intérêt ni importance. Dérisoire même. Mais voilà les sarkozystes insistent et ricanent: la Porsche, ce sera le Fouquet's de Dominique Strauss-Kahn, de ce sparadrap-là, il ne se débarrassera jamais, la gauche « profonde » n'étant plus en mesure de le reconnaître pour chef. Chef politique; mais aussi chef moral, quasi spirituel, le type de chef dont la gauche a toujours eu besoin...
Alors les sarkozystes ont-ils raison? DSK a-t-il fourni un motif pour se débarrasser de... DSK? Ces interrogations ne sont pas absurdes, hors de propos.
Cela fait quelques mois déjà que les principaux communiquants de Dominique Strauss-Kahn, tous issus de l'agence Euro-RSCG, inquiètent de nombreux socialistes et les quelques journalistes qui suivent à la trace l'ex-maire de Sarcelles. Que leur reproche-t-on à ces communiquants? D'avoir un style, une allure, un rapport au plaisir, à l'argent et à la jouissance très... sarkozystes. L'apparition furtive - et tellement exploitée, jusqu’à l'écœurement d'ailleurs - de la Porsche est venue confirmée toutes ces craintes. Comment d'ailleurs ont-ils pu commettre pareil impair, ces communiquants? Comment ont-ils pu négliger que partout des photographes traquent DSK, notamment au pied de son immeuble parisien, place des Vosges? Comment n'ont-ils pas anticiper les effets dévastateurs d'une pareille image? Comment se sont-ils laissés aller à une telle erreur professionnelle car c'est bien de cela dont il s'agit? Réponses? L'arrogance des nouveaux riches; l'impunité des pubards; leur insensibilité aux souffrances des Français exprimée il y a quelques mois par leur maître a tous, Jacques Séguéla, auteur de cette saillie aussi inoubliable que stupide : « à 50 ans, si on n'a pas une montre Rolex, c'est qu'on a raté sa vie »... La Rolex, la Porsche: même cause, même effet.
En conséquence de quoi, Dominique Strauss-Kahn ne va-t-il pas se débarrasser de ses communiquants Euro-RSCG? En réalité, n'y est-il pas désormais contraint ?
Parce qu'il existe une légende Strauss-Kahn en grande partie erronée comme toute légende. Mais DSK, en cas de candidature, devra faire avec et contre elle. Que dit-elle, cette légende? Que Dominique Strauss-Kahn est riche - faux, c'est son épouse, Anne Sinclair, qui a récemment profite d'un important héritage; qu'il s'intéresse à l'argent - faux encore, professeur d'université, député, maire, ministre, il n'a pas fait de l'enrichissement un choix de vie, au contraire; qu'il est un homme à femmes - les Français attachent-ils la moindre importance a cet aspect-là ? Mais c'est avec ce fardeau-là que Strauss-Kahn devra conduire une éventuelle campagne présidentielle. L'épisode Porsche prouve déjà que, jusque-là, il n'entendait pas en tenir compte. Est-ce seulement raisonnable ?
Si l'on considère que Nicolas Sarkozy a perdu le contact avec les Français notamment en raison de failles dans son comportement, notamment parce qu'il a librement interprète les règles imposées par l'éthique républicaine, notamment parce que son image ne s'est jamais dégagée du bling-bling initial, alors Dominique Strauss-Kahn a le devoir de faire attention, très attention, de se résoudre à la discrétion, à la retenue, à la modestie, à une forme de jansénisme politique. Rien de plus bling bling en effet que cette grosse berline Porsche, la voiture conçue et pensée pour le parvenu. Tout cela, DSK aurait du le savoir, le comprendre à l'instinct. Un (très) mauvais présagé pour la suite.
Maurice Szafran - Marianne
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Les petits tracas de Bruno Gollnisch
11/05/2011 10:36
Depuis que Marine Le Pen préside le Front national, Bruno Gollnisch se fait discret. Invité de temps à autre à commenter telle décision ou tel propos de la nouvelle cheftaine frontiste, le concurrent malheureux de Le Pen fille formule, le plus souvent, des observations prudentes et presque neutres. Et si dans ce « presque » se logeait un malaise, léger, mais croissant ?
Tout va bien madame la présidente !Depuis le 16 janvier 2011, il n’y plus de Gollnischiens, il n’y a plus de Marinistes. » La sentence est signée Bruno Subtil, membre du bureau politique et proche de Bruno Gollnisch. Sous-titre pour malcomprenants (ou journalistes insistants) : au Front national, tout le monde avance uni, circulez ! Y a rien à voir.
Et, à ceux qui émettraient quelques doutes, le rival malheureux de Marine Le Pen réserve un argumentaire solide : « Nous nous voyons régulièrement au Parlement européen, nous déjeunons ensemble là-bas, nous nous parlons. » Entre la présidente et Bruno Gollnisch, l’ambiance serait donc au beau fixe.
Depuis son refus d’honorer la fonction de vice-président du parti après sa défaite à Tours, -« non pas par dépit mais parce qu’il semblait plus sain et plus normal que la nouvelle présidente assume l’intégralité des fonctions de direction avec son équipe »- Gollnisch la joue fair-play. « Je ne conteste pas les résultats du Congrès, se plaît-il à répéter. Je les ai admis avec élégance et une loyauté certaine. » Mieux, il assure se « mettre à la disposition de la présidente » avant d’ajouter : « Elle ne m’utilise pas beaucoup mais ça viendra peut-être… »
Bref, à entendre le premier niveau de discours de Bruno Gollnisch, « toujours membre du bureau politique », tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais la démonstration vacille quand il ajoute, sourire en coin : « Je peux essayer d’agréger d’autres personnes auprès desquelles je peux être un intermédiaire, ou si Marine souhaite réunir des membres de la famille nationale qui pour une raison ou une autre nous ont quittés et dont certains, parmi eux, ne l’ont pas fait pour des raisons abjectes et qu’on aurait peut-être intérêt à voir revenir dans nos rangs, du moins c’est ma conviction… » Les départs de certains historiques de Roger Holeindre à Olivier Wyssa en passant par Jean-Loup de Lachaisserie ou Farid Smahi , parti avec perte et fracas du FN -et du Congrès- une heure après l'élection de Marine Le Pen, chiffonneraient-ils Bruno Gollnisch ?
Fervents partisans du conseiller régional de Rhône-Alpes, ces « insurgés » incarnent, pour la plupart d'entre eux, le vieux Front, celui qui regrette l'Algérie française et déplore l'apologie de la République et de la laïcité faite par la nouvelle présidente. Des critiques a priori partagées par Bruno Gollnisch. Même si dernier se garde bien de le préciser.
Prudence équivoque
Depuis l'élection de Marine Le Pen, obtenir une réaction ou un commentaire de la part du clan Gollnisch encore en fonction tient du parcours du combattant. « Moi aussi j'ai mon cabinet secret !, plaisante Bruno Gollnisch. J’ai une équipe formidable avec laquelle j’ai fait campagne, je continue à les voir mais je n’entretiens pas de faction. » Son coordinateur pendant la campagne interne, Yvan Benedetti, et les secrétaires départementaux Jacques Colombier et Bruno Subtil, constituent le noyau dur de ses troupes. Un noyau dur particulièrement discret voire franchement silencieux.
Yvan Benedetti, membre du Comité central du FN, semble pourtant avoir des choses à dire. Ancien de l'Oeuvre française, qu'il dit avoir quittée le 1er août 2010 à la demande de Jean-Marie Le Pen, Benedetti a déclaré à Rue89 « se sentir visé ».
Depuis cette sortie audacieuse, Gollnisch avoue lui conseiller de ne pas répondre aux médias afin de préserver sa fonction au sein du Front.
Contacté par téléphone, Jacques Colombier, membre du Bureau politique et du Comité central du Front, soutien actif du candidat vaincu, n'a jamais donné suite à notre appel. De son côté, Bruno Subtil, également membre du Bureau politique, a tenu à demander l'autorisation à Bruno Gollnisch avant de répondre à nos questions. Du bout des lèvres, il reconnaît que les orientations prises par la nouvelle présidente ont « créé quelques surprises ». « Elle est élue depuis moins de quatre mois, il me paraît malhonnête de porter un jugement définitif », poursuit-il avant de conclure, rationnel : « Chacun sa sensibilité. » Fermez le ban.
Seul Bruno Gollnisch feint l'incompréhension quand arrive dans la conversation le sujet de la dédiabolisation du Front. « Je n’ai pas très bien compris en quoi consistait cette stratégie de dédiabolisation, observe-t-il sarcastique. Je pense qu’il y a une dédiabolisation mais pas une stratégie, et cette dédiabolisation vient de la prise de conscience par les Français de la justesse de nos analyses. » Autrement dit, si le FN change d'image, ce n'est certainement pas le fait de Marine Le Pen.
Léger malaise
Et si le discours prononcé par Marine Le Pen le 1er mai contribuait à délier les langues ? A Tours déjà, certains avaient dû frémir à l'évocation de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789. Place des Pyramides ce dimanche 1er mai, l'hommage rendu à la République, à De Gaulle et à Schoelcher, a sans doute finit d'en agacer plus d'un. « L'orientation républicaine, ce n’est pas ma tasse de thé, concède Bruno Gollnisch. La République est un régime comme un autre, mais la France a existé avant la République. Je suis républicain mais je n’éprouve pas le besoin de l’affirmer car j’aurais l’impression se faisant d’avoir à me justifier de je ne sais quel penchant anti républicain. Je suis modéré en tout, je suis modérément républicain. » Quant à De Gaulle, le passionné d'histoire qu'est Gollnisch le considère comme un « personnage d'une stature tout à fait considérable » dont l'action a toutefois été composée de « choses détestables ». Mesuré, Bruno Subtil, reconnaît que « des passages l'ont transporté d'aise, d'autres moins », avant de souligner dans un élan de témérité que « la France n'est pas née en 1789 ».
Autre anicroche : le souhait de Marine Le Pen de policer l'enseigne frontiste en la débarrassant de ses membres les plus remuants. L'expulsion d'Alexandre Gabriac, jeune candidat FN aux cantonales photographié faisant le salut nazi, a déclenché la colère de certains détracteurs de la nouvelle présidente, convaincus d'assister à une véritable liquidation des Gollnischien. Paranoïa ou réalité ?
« Le jeune Gabriac n’a joué aucun rôle dirigeant dans ma campagne », insiste Bruno Gollnisch. Concernant Olivier Wyssa ou Jean-Loup de Lachaisserie que certains médias citent comme en passe de se faire expulser à leur tour, le conseiller régional du Rhône-Alpes a une toute autre vision des choses : « Olivier Wyssa s’est purgé tout seul, il fait partie de ces gens qui n’ont pas confiance en Marine Le Pen et qui ont claqué la porte. Il a démissionné juste avant l’élection cantonale, c'est de ce fait apparu comme une tentative de sabotage. Ce n’était pas son intention. Je souhaiterais qu’il revienne mais cela implique quelques démarches de sa part. Quant à Jean-Loup de Lachaisserie, il a démissionné aussi. » Steeve Brois, secrétaire général du FN, explique de son côté que ces deux cas ont été étudiés par la commission des conflits et que Marine Le Pen « prendra sa décision la semaine prochaine ». Mais à quoi sert d'expulser des membres déjà démissionnaires ? « On veut montrer que le FN n'est pas un hôtel-restaurant, les gens qui sont candidats à des élections le sont jusqu'au bout. » Et si les évictions étaient en fait un moyen pour le clan mariniste de reprendre la main sur quelque chose qui lui échappe ? En donnant l’illusion d’expulser de manière intransigeante les troubles-fête un peu trop admiratifs du maréchal, la nouvelle direction du Front se rachète une conduite.
Alors existe-t-il chez les Marinistes une volonté réelle de supprimer le clan gollnischien ? Pour l'heure, Bruno Gollnisch fait mine de ne pas croire à ce scénario : « 40 % de ce mouvement sont des Gollnischiens, des Gollnischiens on en trouvera toujours ! Quand il se passe un conflit, ce n’est pas parce que c’est quelqu’un qui a soutenu la candidature de Gollnisch. » Mais de prévenir : « Si il y avait éviction de gens simplement parce qu’ils ont soutenu ma candidature je ne le comprendrais pas. J’ai été un peu choqué, par exemple, qu’un bureau politique pour une candidature de secrétaire départemental dans le Tarn n'examine même pas la candidature d'un garçon qui s'était rallié à ma candidature. Il aurait pu y avoir au moins mention des alternatives possibles. » Orage à l'horizon ?
Que ceux qui s'imaginent que Gollnisch pourrait rejouer le Congrès de Marignane qui entérina la scission des Mégretistes se rassurent, le seul terme de « scission » donne encore des vertiges aux frontistes même pro-Gollnisch. « Scission ?? Oh le vilain mot !, s'indigne Bruno Subtil. Pourquoi voulez-vous qu'on quitte le FN ? » Impensable pour l'instant, le départ des Gollnischiens n'aurait lieu d'être que « si une personne quelle qu'elle soit voulait faire disparaître les fondamentaux comme la préférence nationale, poursuit ce fidèle lieutenant de Gollnisch. Mais comment pourrais-je imaginer qu'il en soit ainsi ? Je m'interdis de faire un procès à Marine Le Pen. » Mais cette dernière est avertie, à trop vouloir tordre le tronc idéologique du Front national, celui-ci pourrait rompre.
Laureline Dupont - Marianne
Article modifié à 16h33
Dessin : Louison
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Lipietz: «La direction d’Europe écologie a mis en place une structure oligarchique»
11/05/2011 10:29
A un peu moins d’un mois de son congrès, Europe écologie – Les Verts se mue en machine de guéguerres entre dirigeants. Alain Lipietz, candidat éphémère à la présidentielle de 2002, a choisi, lui, de se ranger derrière Daniel Cohn-Bendit et sa motion «Construire l’écologie pour toutes et tous». Il critique «vertement» le manque de volonté de la direction sortante d’ouvrir les rangs d’EÉLV et dénonce l’absence de démocratie et les coups bas dont Cécile Duflot et les siens seraient, selon lui, à l’origine…
Marianne : A moins d’un mois du congrès d’Europe écologie – Les Verts (EÉLV), vous publiez sur votre blog un billet féroce à l’encontre de la direction actuelle et de sa motion baptisée « Maintenant ». Quels sont exactement vos griefs ?
Alain Lipietz : Il y a deux griefs qui sont finalement portés par les trois motions critiquant la direction sortante. D’une part, il y a la question du frein que la direction met à l’élargissement d’EÉLV, à la naissance de ce que nous appelons la « coopérative ». Et il y a la question de la démocratie. Ce ne sont pas des griefs nouveaux. Il y avait déjà eu de sérieuses inquiétudes après les législatives partielles dans les Yvelines, au moment de la constitution des listes d’EÉLV pour les élections régionales. Sur ces deux sujets, il y a des résistances de l’appareil des Vert, d’énormes coups de frein donnés par la direction.
Sur la question de l’élargissement, souhaitons-nous qu’Europe écologie – Les Verts soit seulement les Verts en plus grand, un peu comme le NPA avec la LCR ? Ou bien voulons-nous, avec EÉLV, marquer une rupture avec le modèle traditionnel du parti politique que nous connaissons depuis la Charte d’Amiens de 1906, et faire en sorte que ce soit une formation capable d’élaboration, d’action et de décision commune à des militants associatifs ou syndicaux, des citoyens actifs mais réticents envers les partis ? Car le constat est simple : les gens votent pour Europe écologie – Les Verts, mais ils n’y entrent pas…
Par ailleurs, la direction sortante (Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé et leurs amis) a mis en place une structure oligarchique. Ils ont évidé la démocratie ou, plutôt, ils l’ont suspendue au prétexte des négociations « complexes » pour la constitution des listes régionales, puis de la direction de Europe Ecologie - Les Verts.
EÉLV qui affirmait vouloir « faire de la politique autrement » semble, lorsqu’on vous lit et vous écoute, faire de la politique tout ce qui a de plus à l’ancienne ?
Très à l’ancienne même ! Avec la direction sortante, nous connaissons clairement un retour à des pratiques que l’on croyait n’exister qu’à l’UMP ou au PCF, avec un chantage exercé sur les cadres et salariés du parti : ou avec nous, ou sans vous.
Vous reprochez à la direction d’être à l’origine de « tirs de barrages » contre Daniel Cohn-Bendit, notamment sur le fait qu’il ne puise pas conduire sa motion étant donné qu’il n’était pas à jour de cotisations. Pourtant, le Conseil statutaire d’EÉLV a fait des observations contre plusieurs listes et pas seulement celle que mène Cohn-Bendit et à laquelle vous appartenez ?
Ça me fait rire ! Il y a effectivement tentative d’invalidation de notre motion par le biais de son principal animateur qu’est Dany, tentatives aussi infondées qu’acharnées. Ceux qui ont lancé cette campagne n’ont pas conscience des effets désastreux que cela peut avoir. Ils font passer leur intérêt personnel au sein d’Europe écologie avant l’intérêt de l’écologie politique. C’est dans la nature humaine après tout… Mais cette tentation de tirer contre son propre camp est en train de susciter des réactions à l’intérieur même du courant de la majorité sortante. Beaucoup n’oublient pas que Daniel Cohn-Bendit a permis le succès d’EÉLV.
« Je peux en témoigner, cela nuit durablement… au mouvement ! »
Ces déchirements internes ne rendent en tout cas pas service au futur candidat écologiste à la présidentielle, quel qu’il soit. Vous en avez d’ailleurs vous même fait l’expérience lorsque vous avez été candidat à la présidentielle de 2002 ?
Oui, j’ai connu une éviction par des méthodes de lâcher de rumeurs assez similaires en 2001. Je peux en témoigner, cela nuit durablement… au mouvement ! Tous ces déchirements ralentissent en effet le vote et l’adhésion à l’écologie. Les gens ont pourtant besoin d’un parti-coopérative, d’un grande organisation collective pour répondre à la crise écologique et sociale à laquelle nous sommes confrontés.
Un autre débat agite plus discrètement les écologistes : le fait que les dépenses de campagne des primaires ne soient pas plafonnées. C’est notamment ce que certains reprochent à Nicolas Hulot ?
Les Verts ont décidé très tôt de ne pas accepter l’argent des entreprises, même actives dans l’environnement, pour garder leur liberté. Je me souviens qu’à la fin des années 80 la Compagnie générale des eaux avait envoyé un très gros chèque aux Verts. Nous ne savions qu’en faire ! Et puis il y a eu la révolution en Roumanie. Cet argent de la CGE a finalement servi à aider le mouvement écologiste roumain. Aujourd’hui, Nicolas Hulot, lui, arrive avec une autre tradition…
Hulot a dit qu’il s’interrogerait le moment venu. Cohn-Bendit et Bové, vos camarades de motion, également. Croyez-vous, comme eux, qu’il faudra se demander s'il est opportun de présenter un candidat écologiste à la présidentielle si Marine Le Pen est toujours aussi haut dans les enquêtes d’opinion ?
Il faut s’interroger tout de suite, mais ne pas prendre de décision trop tôt. Jadis, la présidentielle reposait sur une idée simple : au premier tour, on choisit, au deuxième, on élimine. Cette logique a été rompue par la probabilité de voir le FN au second tour : désormais, faut-il éliminer dès le premier tour ? Mais le succès de Marine Le Pen repose sur l’incapacité de la gauche à présenter un programme « exaltant », or il le sera d’autant plus que sa composante écologiste sera forte. Je ne suis pas de ceux qui prennent pour acquis que le FN a réussi à capter durablement le vote ouvrier. Et l’on ne peut pas compter sur la pure tactique quant au nombre de candidats à gauche pour faire baisser le FN. Néanmoins, nous ne pouvons écarter l’éventualité, au dernier trimestre 2011, de changer notre tactique et passer un accord avec le PS sur la présidentielle et les législatives. Un accord qui ne portera pas sur 15 circonscriptions, mais 60 gagnables. Car, du fait de l’inversion du calendrier, si l’écologie disparaît des écrans radar pendant les six mois de la campagne présidentielle, elle risque de ne plus exister aux législatives, et qui alors pèsera pour une transition vers une sortie « verte » de la crise ? Si nous sacrifions la campagne présidentielle, le PS devra consentir à une très grosse compensation législative…
Propos recueillis par Gérald Andrieu - Marianne
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Dossier: Le Pen, un 1er mai mi-figue mi-muguet
11/05/2011 10:21
Le discours du 1 mai de Marine Le Pen, axé sur la liberté et sur la thématique républicaine n'a pas semblé avoir emballé le public. Marianne2 a suivi l'événement.
Premier mai : Marine Le Pen honore la République ... et son père !, par Laureline Dupont Venant après quelques bisbilles occasionnées par l'exclusion d'un conseiller régional du FN ayant fait le salut nazi, le discours de Marine Le Pen, tout en réaffirmant sa thématique républicaine, a repris à son compte la tradition frontiste de l'hommage à Jeanne d'Arc et aux héros de la France éternelle. En y ajoutant Victor Schoelcher et le général de Gaulle.
1er mai: comment Le Pen tente de faire du FN le parti de la liberté, par Coralie Delaume Coralie Delaume a suivi la grand-messe frontiste du 1er mai et décortiqué le discours de Marine Le Pen. Un discours axé sur l'idée de liberté, déclinée sous toutes ses formes, et où la présidente du Front n'hésite pas à s'approprier les thématiques de nombreux intellectuels.
Premier mai: Marine Le Pen ne remue pas les foules, par Laureline Dupont La nouvelle présidente du FN a-t-elle réussi son test du premier mai ? Si son discours axé sur les libertés a séduit son entourage, la participation modeste et l'accueil mitigé réservé par la foule à son allocution prouvent que les intentions de vote ne se transforment pas encore en ferveur populaire.
Marianne2
Dessin : Louison
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«Besancenot et le NPA ont ignoré la question du pouvoir»
06/05/2011 08:56
Christian Picquet est le «patron» de la Gauche unitaire, la troisième formation qui constitue le Front de gauche aux côtés du PCF et du PG. Ancien de la LCR, il analyse la décision d’Olivier Besancenot de ne pas être le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste en 2012. Surtout, il attribue une bonne part de l’échec du NPA à Besancenot qui, selon lui, a ignoré la question du pouvoir et conduit sa formation dans un isolement mortifère.
Marianne : Olivier Besancenot avait déclaré à plusieurs reprises qu’il voulait ne plus être porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste. Ce qu’il a fini par faire. En revanche, sa décision rendue publique, hier, de ne pas être le candidat de la formation anticapitaliste pour la présidentielle est un petit peu plus inattendue ?
Christian Picquet : C’est une surprise sans l’être vraiment. Je note que dans la lettre qu’il a adressée aux militants du NPA pour leur annoncer sa décision, apparaissent des considérations personnelles qu’il agitait déjà depuis très longtemps. Au-delà de ces considérations personnelles — que je respecte — cette décision révèle que le NPA n’a absolument pas répondu au projet fondateur qui était le sien. Le NPA s’était fondé, et Besancenot a sa part de responsabilité, sur une idée pernicieuse : il se pensait comme le seul parti fondé à être le représentant des classes populaires et voyait dans son isolement le gage de sa pureté.
Le NPA se voulait pourtant à l’origine ouvert sur la société, sur le « mouvement social » ?
L’idée était effectivement qu’avec le NPA, la LCR voulait dépasser le caractère étriqué, la sphère étroite, que revêt l’extrême gauche. Mais le NPA et Olivier Besancenot ont passé leur temps à taper sur le reste de la gauche et, en particulier, le Front de gauche. Il y a là une répétition d’une très ancienne posture propre à l’extrême gauche. Mais surtout, Olivier Besancenot et le NPA ont ignoré la question du pouvoir. Comment fait-on pour se débarrasser de Nicolas Sarkozy, comment construit-on une véritable alternative de gauche, si l’on n’accepte pas le pouvoir ? Du coup, c’est une autre question qui s’est imposée : à quoi sert le NPA ? L’inutilité du Nouveau parti anticapitaliste a abouti à la succession d’échecs électoraux que nous connaissons (aux élections européennes et régionales ), à un échec du point de vue des militants (les effectifs du NPA sont à un niveau identique à celui de l’ex-LCR), à un échec enfin interne avec les divisions que l’on a pu voir lors de son dernier congrès. Le retrait de Besancenot met un point final à la conception de son parti fonctionnant sur l’isolement et la dénonciation du reste de la gauche.
«Le NPA doit opérer un virage à 180° et prendre part au Front de gauche»
« Point final » ? Vous estimez que le NPA, dans sa forme actuelle, est mort ?
En politique, on n’est jamais mort. J’ai été de l’aventure quand en 2002, Olivier Besancenot a fait sa percée. Il parlait à une gauche déçue de Jospin et formulait des propositions qui rencontraient alors un écho favorable jusqu’à faire un score de 4,5%. Mais cette conjonction de facteurs favorables ne peut pas se reproduire en 2012 et ne se reproduira pas s’il n’y a pas un bilan du NPA qui est rapidement fait. Le NPA doit prendre acte de cet échec, opérer un virage à 180° et prendre part au Front de gauche. C’est un vrai défi pour lui. J’espère que les dirigeants et les militants vont trouver les ressorts pour le relever.
Il y a donc une absence de leader au NPA depuis le retrait d’Olivier Besancenot. Il y a une autre absence, celle de Daniel Bensaïd, son « théoricien » disparu en 2010. Peut-elle expliquer une partie de l'échec du NPA ?
Ma réponse sera double. D’une part, la disparition de Daniel Bensaïd joue dans cette situation parce qu’il donnait une profondeur intellectuelle et historique, une dimension philosophique au NPA. Il était le seul à avoir une profondeur de champ. Mais Daniel Bensaïd est aussi de ceux qui ont orienté le NPA dans cette impasse. Ça a été un sujet récurrent de divergence entre lui et moi. Il n’avait pas une vision politique concrète, mais très gauchiste. Il y a eu une liquidation de ce qu’il y avait de plus beau dans l’histoire de la Ligue : la recherche d’unité. Elle a été oubliée, négligée et Daniel Bensaïd y a contribué.
Le principal bénéficiaire du retrait d’Olivier Besancenot de la course à la présidentielle n’est autre aujourd’hui que le Front de gauche et son probable candidat, Jean-Luc Mélenchon ?
Plus que Mélenchon, c’est le Front de gauche qui peut en bénéficier. Un Front de gauche qui a basé sa démarche à l’inverse de celle du NPA car, lui, n’esquive pas la question du pouvoir. Ce sont deux méthodes différentes, deux stratégies. Une de ces stratégies — celle du Front de gauche — a permis d’aller de succès en succès, même s’il faut reconnaître que ces succès sont limités. L’autre stratégie — celle du NPA — a conduit aux échecs que j’évoquais plus tôt. Mais je ne veux pas utiliser la décision d’Olivier Besancenot pour des besoins que l’on pourrait juger « boutiquiers ». Je connais beaucoup de militants du NPA, j’y ai des amis, et aujourd’hui ils doivent être tristes de ce que le NPA est devenu…
Propos recueillis par Gérald Andrieu - Marianne
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