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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Ben Laden est mort, Al Qaïda bouge encore...

04/05/2011 09:04

Ben Laden est mort, Al Qaïda bouge encore...


Exécuté dimanche par des commandos américains, la mort du terroriste le plus recherché de la planète ouvre des perspectives encourageantes en Afghanistan, et offre un boulevard politique à Obama dans sa course aux présidentielles de 2012. Mais ce serait faire preuve de beaucoup d'optimisme que d'affirmer que c'est un coup fatal porté au terrorisme. Depuis 2001, Al Qaïda a fait sa mue, s'est autonomisée, délocalisée et l'animal blessé est toujours dangereux.


L'ennemi public numéro 1 du monde occidental est mort ! Dans sa tradition hollywoodienne d’individualisation des menaces, le Pentagone a eu Ben Laden : l’Amérique a gagné contre le terrorisme ! C'est allé un peu vite en besogne.
La traque a été longue. Une chasse à l'homme de 10 ans. Plus ou moins intense selon les périodes. A désespérer. Fin 2009, Robert Gates, le secrétaire d’Etat à la défense américain, avouait à la chaine ABC n’avoir pas recueilli d’informations fiables « pour localiser » Ben Laden depuis des années.

A la question de savoir si le Pakistan faisait suffisamment le nécessaire pour capturer le criminel le plus recherché au monde, Gates répondait même, dépité
« on ne sait pas où Oussama se trouve. Si on le savait, on serait aller le chercher ».

La plupart des experts estimaient alors qu'il se terrait dans les zones tribales pakistanaises, même si certains pensaient qu'une grande ville pakistanaise pouvait être un meilleur refuge.
L’histoire a tranché, Ben Laden logeait plutôt dans les zones urbaines,
dans la ville d’Abbottabad à quelques 50 kilomètres au nord d’Islamabad, au Pakistan.

C’est là qu’il a été tué dimanche : « Un ensemble vraiment unique près de huit fois plus vaste que les autres résidences du quartier, et entouré de  mesures de sécurité extraordinaires ».
Des murs de 3,5 à 5,5 mètres de haut, surmontés de barbelés, et des murs internes aussi de protection. Autre détail, qui a confirmé à la CIA que cette résidence abritait bien des hôtes très particuliers : « La propriété vaut près de 1 million de dollars, mais elle n’a pas de connexion téléphone ou internet ». Ben Laden avait déjà été repéré, par le passé, dans les banlieues d’Islamabad ou Karachi.
 

Le raid live-tweeté par un "voisin"

Ben Laden tué à Abbottabad au Pakistan par BFMTV

Selon le New-York Times, c’est en septembre 2010 que la CIA a localisé le chef d’Al Qaïda et commencé à suivre cette piste de très près.  A la mi-mars que Obama préside plusieurs réunions du National Security Council afin d’envisager différentes options pour capturer ou tuer Ben Laden.

L’opération Ben laden est autorisée par le président le 29 avril dernier. Baptisée « 40 minutes », l’opération est lancée le 1er mai. Des hélicoptères des forces spéciales embarquant deux douzaines d’hommes sont impliqués.  « Tout à coup, des tirs ont éclaté en provenance du sol. Il y a eu des échanges de tirs intenses et j'ai vu un hélicoptère chuter », raconte un habitant, qui a suivi toute la scène du toit de sa maison - et l'a racontée sur Twitter, sans savoir ce qui se passait précisément. Les forces spéciales posent le pied à terre et s'engouffrent dans la propriété. Des militaires pakistanais empêchent tout accès à la zone de combats.
Dans son live-tweet, Sohaib Athar évoque aussi la présence d’un avion. « Les échanges de tirs ont duré entre quatre et cinq minutes ».

Devenu une star du web en quelques heures, son dernier tweet  après l’opération et le délire médiatique qui s’en suivra sera « Bin Laden is dead. I didn't kill him. Please let me sleep now ».

Selon CBS, aucun service de renseignement d’un autre pays n’aurait été informé du déroulement de ce raid. Seul un « très petit groupe de personnes » à l'intérieur du gouvernement américain savait qu'il allait se passer.
 

Des perspectives encourageantes en Afghanistan, un boulevard politique pour Obama

Si elle pose de nombreuses questions, comporte d’importantes zones d’ombres et d’incertitudes, la mort d’Oussama ouvre aussi de nouvelles perspectives :

-
Un règlement de la question afghane: « En levant aujourd'hui l'hypothèque d'un retour des "Afghans arabes" en cas de retour au pouvoir des Talibans, la mort de Ben Laden ouvre la voie à une forme de règlement de la situation afghane. S'il n'y a plus le risque de voir revenir des « terroristes internationaux » dans le sillage des Talibans, rien n'interdit plus de les inviter à la table des négociations. C'est ce que souhaitent les Pakistanais qui ne veulent pas perdre la carte du contrôle pachtoun en Afghanistan » nous expliquait un expert du renseignement.

- Pour Obama, c'est à la fois un succès symbolique fort et la porte ouverte à un désengagement d'Afghanistan : « qu'ils se débrouillent entre eux maintenant que le risque international est "jugulé" » pour le dire crûment. Autant d’atouts majeurs pour l’équipe démocrate à six mois du début de la campagne des élections présidentielles américaines de 2012, qui semblent d’ores et déjà pliées !  

- L ‘opération Ben Laden vient également récompenser un véritable changement stratégique : en désignant Al Qaïda comme l'ennemi permanent contre lequel il faut mener une croisade militaire, Bush n'a fait qu'alimenter « le vivier des volontaires », embarquant son pays dans des guerres interminables. Dès son arrivée au pouvoir, Obama a fait de la traque d’Oussama ben Laden une priorité alors que contrairement aux effets d’annonces, l'administration Bush a toujours tout fait pour qu'on se « hâte lentement » dans la traque à Ben Laden. Le terroriste était considéré comme très utile dans son rôle d’épouvantail international, alibi propice au déclenchement de tous les conflits.

En fait, Ben Laden est mort parce qu’il ne servait plus personne. Il a largement servi le Pakistan depuis les années 80 dans sa volonté de contrôler, maîtriser et rentabiliser les territoires afghans.
« Ben Laden les a servis en cela dans les années 80 et 90. Après 2001, ils ont revendu la Qaïda par appartements aux Américains. En revanche, aujourd'hui Ben Laden ne leur sert plus à rien dans la reconfiguration afghane et il est même devenu un obstacle. Donc, vendu aussi » analyse un expert du terrorisme.
Bref, la mort de Ben Laden surviendrait au moment où elle arrange tout le monde.
Faut-il s'en étonner ?

Les filiales d'Al Qaïda ont proliféré

Ben Laden exécuté, le terrorisme éradiqué? Loin s’en faut. Ben Laden était « mort » depuis longtemps et Al Qaïda a fait sa mue depuis le 11 septembre. Sur le fond, à part les calculs villageois sur la scène afghane, la mort de Ben Laden, qui n'a plus depuis longtemps aucune capacité opérationnelle, ne change pas grand chose en termes de menaces. Seule la symbolique de cette mort est très forte. Pour preuve aucun des terroristes « post 11 septembre » n'a eu de contact avec l'organisation. 
  
Déjà en  juillet 2003, Richard Labévière, alors rédacteur en chef international de RFI, publiait Les dollars de la terreur, une enquête sur Al Qaïda, décortiquant les mutations géopolitiques du début du XXIe siècle.
Sa conclusion : Al Qaïda n'existe pas. En tout cas, pas en tant qu'organisation mondiale et centralisée. Il décrit alors un « ennemi mythologique », qu’il associe au concept deleuzien de « rhizomes » : « Le rhizome peut prendre des formes extrêmement diverses. Ces formes s'agencent selon des principes de connexion et d'hétérogénéité. A la différence des arbres ou de leurs racines, le rhizome connecte un point quelconque avec un autre point quelconque. Il n'est pas fait d'unités mais de directions mouvantes. Il n'a pas de commencement ni de fin ». 
Une signature, un drapeau mythique, un label que s'attribue les terroristes eux-mêmes, une vaste nébuleuse de réseaux qui à force de raccourcis médiatiques n'est devenue que l'appellation générique d'une violence intégriste mondialisée dont les Américains ne se débarrasseront pas de si tôt.  Avec ou sans Ben Laden…

Car aujourd‘hui les filiales ont proliféré, se sont délocalisées et autonomisées ( Aqda, dans la péninsule arabe; Aqmi, dans le Maghreb), Al Qaïda a su recruter dans ce que le monde du renseignement qualifie la « communauté du ressentiment  ». 
Si l'Occident fait un peu trop de tapage médiatique autour de cette "victoire", le risque d'énervement du côté des fondamentalistes est important et le risque de violences spontanées sera fortement accru. Il est « presque certain » que les terroristes vont tenter de venger Oussama Ben Laden, a d’ailleurs déjà prévenu Leon Panetta, le directeur de la CIA.


Régis Soubrouillard - Marianne

http://www.marianne2.fr/Ben-Laden-est-mort-Al-Qaida-bouge-encore_a205770.html






Sarkozy se croit descendant en ligne directe de Clovis !

03/05/2011 15:55

Sarkozy se croit descendant en ligne directe de Clovis !


La France, « fille ainée de l'Eglise » a donc été représentée par François Fillon à la cérémonie de béatification de Jean Paul II. Jack Dion, qui considère plutôt la France comme « grande dame de la laïcité », revient sur le mythe d'un baptême de Clovis à l'origine des racines chrétiennes de la France.

Sur décision du Président de la République, François Fillon a représenté la France à la cérémonie de béatification du pape Jean-Paul II, rompant avec la tradition laïque respectée jusqu’ici par tous les prédécesseurs de Nicolas Sarkozy. Comble du ridicule, le Premier ministre était accompagné du ministre des Affaires Etrangères, Alain Juppé, et du ministre de l’Intérieur, Claude Guéant.
 
A en croire le porte-parole du gouvernement, François Baroin, il n’y a là rien de surprenant puisque « La France est la fille ainée de l’Eglise ». C’est l’expression favorite de tous les bigots depuis le baptême de Clovis par l’évêque Saint Rémi autour de … 496. Sans nier les relations (parfois tumultueuses) entre la chrétienté et l’histoire nationale, on peut aussi rappeler que depuis 1905, date de la séparation de l’Etat et de l’Eglise, la France est surtout la grande dame de la laïcité.

Lorsqu’il avait été consacré avec ostentation chanoine d’honneur à la basilique de Saint-Jean de Latran, en 2007, au lendemain de son élection, le chef de l’Etat avait déjà cru bon de reprendre la vieille lune cléricaliste sur « les racines chrétiennes de la France ». Il avait même précisé au passage: « C’est par le baptême de Clovis que la France est devenue Fille aînée de l’Eglise. Les faits sont là ».
 
Pourtant, le baptême de Clovis s’apparente davantage à une opération de marketing politique qu’à un acte attestant de la christianisation d’une France qui, à l’époque, n’existait pas encore. Les seules sources sont deux documents incertains, dont le récit de l’évêque Grégoire de Tours, né après l’événement, ardent défenseur de la doctrine chrétienne, et qui décrit le baptême sur le modèle de la conversion de Constantin, l’empereur romain d’Orient.
 
En ce temps-là, Clovis, roi des Francs saliens depuis 481, régnait sur la Gaule du Nord, après avoir défait les Francs ripuaires, les Thuringiens et les Alamans. Son mariage avec la princesse Clotilde lui permit de recevoir le soutien du roi Burgonde, son père, qui contrôlait la vallée du Rhin, et qui était adepte du christianisme arien. Cette doctrine, qui ne reconnaissait pas le statut de Dieu à Jésus, sera condamnée pour « hérésie » au concile de Nicée (325).
 
Par sa conversion, Clovis s’assura donc, avant tout, le soutien du clergé catholique et des élites gallo-romaines, d’obédience chrétienne. Ainsi réussit-il à unifier non la France, mais la Gaule, laquelle ne sera christianisée que plusieurs siècles après. Quelques dizaines d’années plus tard, Grégoire de Tours y verra la « preuve » que Clovis était un nouveau David, un nouveau Constantin, autrement dit un homme désigné par Dieu pour protéger les chrétiens et christianiser les païens à la pointe de l’épée. C’est la thèse catholico-monarchiste, remise au goût du jour, en ce début de XXIè siècle, par la plus haute autorité de l’Etat.
 
Dans un livre en forme d’apostrophe à Nicolas Sarkozy, l’historien Jean Baubérot écrit : « Effectivement, le baptême de Clovis marque un tournant dans la lutte entre chrétiens ariens et chrétiens nicéens. Mais il est complètement faux (d’un point de vue historique) de prétendre que Clovis fut le « premier souverain chrétien ». Sans parler des empereurs romains qui avaient été chrétiens bien avant lui, ni des rois d’Arménie (le premier pays officiellement chrétien vers 295). En tout état de cause, et pour s’en tenir à l’Occident de la fin du Ve siècle, s’exprimer comme vous le faites, c’est adopter un point de vue ecclésiastique, clérical, déniant le titre de « chrétiens » aux hérétiques. C’est ériger un dogme chrétien en vérité d’Etat. »
  
Cette apologie de la religiosité en général, et du « dogme chrétien » en particulier, est une constance de la vulgate sarkozyenne. Il en résulte une approche révisionniste de la laïcité qui fait du chef de l’Etat un enfant spirituel de Benoît XVI. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que les ministres précités soient allés à Rome comme d’autres, naguère, étaient allés à Canossa.


Jack Dion - Marianne

http://www.marianne2.fr/Sarkozy-se-croit-descendant-en-ligne-directe-de-Clovis-_a205777.html






Violence à l’école primaire: Luc Chatel en fait-il trop?

03/05/2011 10:00

Violence à l’école primaire: Luc Chatel en fait-il trop?


Luc Chatel inaugurait lundi les toutes premières assises nationales sur les phénomènes de violence et de harcèlement à l'école primaire... Paradoxalement, il s'appuie sur un rapport qui souligne le fait que les petits Français aiment l'école malgré tout !
Luc Chatel, le ministre de l’Education Nationale, a inauguré ce lundi les toutes premières assises nationales sur les phénomènes de violence et de harcèlement à l’école primaire. Deux jours de colloques aux accents dramatiques qui font suite à la publication, mi-avril, d’une grande enquête pilotée par le sociologue Eric Debarbieux. Pensez donc, on y apprenait que 10 % des écoliers seraient victimes de harcèlement de la part de leurs camarades : de là à imaginer une cour de récréation transformée en champ de bataille, il n’y a qu’un pas… que certains franchissent aisément. Pourtant, quand on y regarde de plus près, on se rend compte qu’il y a bien longtemps que l’on n’avait pas lu une étude aussi positive sur l’école de la République !

Ainsi, 88,7% des enfants scolarisés dans le primaire s’estiment heureux à l’école. Parmi eux, 52% s’y sentent même « très bien ». Ils sont 83,5% à apprécier leurs camarades de classe. Même enthousiasme quand on les interroge sur leurs relations avec leurs instituteurs : 89% d’entre eux les jugent « bonnes ». Quant à la qualité de l’enseignement qui leur est dispensé, il récolte 95 % d’opinion positives. Même les punitions sont acceptées : 75% des élèves les considérant comme « justes ». Au final, 73,3% des écoliers disent aimer aller à l’école et 90% n’ont pas spécialement peur d’y aller. On est loin des enquêtes PISA qui placent systématiquement la France en tête du peloton des pays où l’école terrorise les enfants !

Reste que 10 % des élèves de CE2, CM1 et CM2 sont victimes de brimades, moqueries, violences et mises à l’écart. « Et s’il n’y en avait qu’un sur mille, il faudrait agir pour lui », rappelle. Eric Debarbieux. Il a parfaitement raison sur ce point. Il rendra d’ailleurs une liste de propositions concrètes à Luc Chatel, le ministre de l’Education Nationale, pour qu’il puisse y mettre un terme.  Mais il est excessif de parler de fléau, comme l’ont fait bon nombre de commentateurs. Plutôt que de toujours voir le verre à moite vide, on pourrait aussi bien se réjouir du fait qu’un phénomène en pleine expansion chez nos voisins européens ne prospère pas tant que ça chez nous. Mais pour cela, il faudrait que l’on abandonne notre tendance naturelle à la flagellation qui resurgit à chaque fois qu’en France, on parle de l’école…
Anna Topaloff - Marianne
 





Burkina Faso: «Cela fait bien longtemps qu’on sentait venir la crise»

03/05/2011 09:49

Burkina Faso: «Cela fait bien longtemps qu’on sentait venir la crise»


Depuis le 22 février, le Burkina Faso traverse une grave crise sociale. Ce week-end, les leaders de l’opposition ont appelé une nouvelle fois au départ du président Blaise Compaoré, tandis que les organisations syndicales ont profité de la fête du 1er mai pour faire savoir au gouvernement que la mobilisation est loin d’être terminée. Le point sur la situation avec Bassolma Bazié, secrétaire général adjoint à la CGT-B.


Blaise dégage », « Blaise = Ben Ali », « Non au président pyromane »… Ce week-end encore, les appels à la démission de Blaise Compaoré, président du Burkina Faso depuis 24 ans, se sont multipliés. Depuis plus de 2 mois, le pays est en proie à de violentes manifestations. La jeunesse est sortie dans les rues dès la fin du mois de février pour protester contre l’impunité. Les militaires, les commerçants, les boulangers, les magistrats, les agriculteurs et plus récemment les CRS leur ont très vite emboité le pas. Face à la colère grandissante, le président du Burkina Faso a procédé, mi-avril, à un remaniement ministériel. Le nouveau Premier ministre, Luc-Adolphe Tiao, a promis des mesures, notamment pour résoudre le problème de la vie chère. Des annonces qui n’ont pas convaincu les centrales syndicales, pour qui les racines du mal qui rongent le pays sont bien plus profondes. Les organisations syndicales ont d’ailleurs profité de la fête du 1er mai pour faire part au gouvernement de toutes leurs doléances, tant en matière de libertés démocratiques, qu’en matière d’accès aux soins et à l’éducation. Pour Bassolma Bazié, secrétaire général adjoint à la CGT-Burkina, c’est tout un système qu’il est grand temps de réformer.

Marianne : Depuis près de trois mois, le Burkina Faso traverse une des crises sociales les plus graves de son histoire. D’où vient le malaise de la population ?

Bassolma Bazié : On le sentait venir depuis bien longtemps. Bien avant que les étudiants de Koudougou manifestent après la mort d’un des leurs, Justin Zongo, dans des conditions obscures. Il y a un problème de gestion dans ce pays, qui a pour conséquence la misère.  Les responsables de l’Etat ne sont pas nommés par compétence mais par complaisance. L’intérêt privé de quelques-uns passe avant l’intérêt général. On sait par exemple que beaucoup de ministres, de militaires haut placés possèdent des entreprises, ont la haute main sur les affaires du pays. L’affaire Justin Zongo a été le déclic pour le reste de la population. Les gens vivent difficilement, payent énormément de taxes, et se rendent compte que ceux qui sont des amis du président, qui font parti du clan sont mieux lotis. Ils ont des monopoles, les ministres conservent leur salaire pendant six mois quand ils sont virés du gouvernement… Le peuple n’a plus confiance dans le comportement du gouvernement.
 
L’autre question fondamentale, c’est celle de l’impunité. Nous vivons dans un système d’injustices, de développement différentiel, de chaos. La situation est explosive et je crois que le gouvernement n’est pas capable de répondre aux préoccupations du peuple.


(Photo : Clotilde Cadu)
(Photo : Clotilde Cadu)
Marianne : La démission de Blaise Compaoré est-elle la solution ?

Bassolma Bazié : Je crois plutôt que c’est tout un système qu’il faut réformer. Le  régime peut renouveler tous les gouvernements qu’il veut, ça ne changera rien. Blaise peut démissionner, mais qu’est-ce qui nous garantit que celui qui prendra sa suite ne fera pas pire ? Changeons le système !

Marianne : Lors des mobilisations, le 8 avril contre la vie chère, samedi dernier pendant le meeting de l’opposition, des Burkinabés brandissent des pancartes où est inscrit « Blaise dégage ». Peut-on comparer la situation actuelle du Burkina et celle de la Tunisie, juste avant le départ de Ben Ali ?

Bassolma Bazié : Oui. Il y a de vraies similitudes. Comme l’implication anormale de la famille du président sur toutes les affaires de l’Etat. Le petit frère de Blaise Compaoré, François, est conseiller économique à la présidence. La Première dame, Chantal Compaoré, est impliquée dans plein de choses, tout comme la belle-mère de François Compaoré. On leur a donné des monopoles, comme celui des transports de cuirs et de peaux, des entreprises de BTP... Les proches du président ont la haute main sur les affaires du pays, c’est vraiment à la Ben Ali ! Et comme en Tunisie, ce qui a mis le feu aux poudres, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est la mort d’un jeune homme. Justin Zongo ici, Mohamed Bouazizi là-bas…
 
Clotilde Cadu, envoyée spéciale de Marianne
 





Moussa Koussa a été exfiltré à Londres

03/05/2011 09:44

Moussa Koussa a été exfiltré à Londres


En pleine révolution libyenne, le Ministre des affaires étrangères de Kadhafi a fui le pays pour Londres. Après enquête, il semble bien que la France ne soit pas étrangère à cette exfiltration.

Fin du mois de mars 2011. Nous sommes en plein conflit avec la Libye. Le 30 mars, une dépêche nous apprend que le Ministre des Affaires étrangères de Kadhafi, Moussa Koussa a quitté son pays pour Londres. Pourquoi Londres ? Les journalistes informés, comme on dit, ont une explication, qui leur a sans doute été délivrée de bonne source, autrement dit off : ancien patron des renseignements libyens, Moussa Koussa aurait, en quelque sorte profité de ses bonnes relations avec les services de renseignements de Sa Majesté pour faire ses valises quand la situation libyenne a commencé à sentir sérieusement le roussi.

Ce scénario, assez crédible a surtout un mérite essentiel : celui d'éviter de révéler les très étroites relations existant entre l'ex-ministre libyen et la France. Artisan du rapprochement entre la Libye et les Etats Unis dans les années 2000, lorsque Kadhafi, effrayé par le sort réservé à Saddam Hussein, opère un virage à 180° de sa diplomatie en négociant le renoncement à l'armement nucléaire et une « autocritique » sur son soutien au terrorisme international, Moussa Koussa, qui développait auparavant des relations avec l'IRA ou le groupe Abou Nidal, est aux avant-postes. C'est lui que Kadhafi envoie négocier avec les émissaires américains. Il noue aussi, semble-t-il, une relation qui va devenir de confiance avec les services français, sans doute un peu plus qu'un « honorable correspondant ».

Au point que lorsque Moussa Koussa demande à bénéficier du statut de résident français, l'Elysée, via Claude Guéant, lui procure une adresse et une carte de résident pour dix ans (du 10 juin 2008 au 9 juin 2018, document délivré par la Préfecture de Nanterre). Le cabinet de Claude Guéant a refusé de confirmer cette information. Il semble que ce genre de privilège ne soit pas distribué à la légère : ainsi la demande de bénéficier du même genre de traitement par Bachir Saleh, directeur de cabinet du Guide, lui a été refusée. 

Comme officier traitant de Moussa Koussa, on retrouve Boris Boillon, l'un des rares conseillers à parler arabe au sein de la Sarkozie, qui était au cabinet du Ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy en 2007. Boillon a notamment négocié, ensuite, la libération des infirmières bulgares. Il est devenu injoignable depuis ses aventures tunisiennes. Mais il semble bien qu'il se soit également occupé d'exfiltrer Moussa Koussa de Lybie, l'opération ayant été menée à bien par les services français. Allié principal de la Grande Bretagne dans l'aventure libyenne, il n'était pas difficile aux Français de négocier un passage par Londres pour celui qui, entre temps, est devenu ministre des affaires étrangères de Kadhafi. Au demeurant, cette nomination, en 2009, ne semble pas correspondre à une promotion. Sur la fin de son parcours, les relations de Moussa Koussa avec le Guide se seraient dégradées. De source diplomatique, on indique que sa proximité avec un homme d'affaires libanais, notamment, a nourri quelques soupçons alimentés par l'un des fils Kadhafi. Moussa Koussa avait donc deux raisons de quitter la nacelle Kadhafi avant « l'atterrissage » de la révolution libyenne : le peu de chance du Guide d'aménager une issue positive à ses hommes et son image médiocre auprès du Guide. Et une troisième : l'existence pour lui d'un point de chute en France. Du côté de Neuilly...

Philippe Cohen - Marianne

http://www.marianne2.fr/Libye-comment-et-pourquoi-Moussa-Koussa-a-ete-exfiltre-a-Londres_a205574.html






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