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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Dette et réduction des déficits: les gesticulations de Sarkozy

05/05/2011 18:04

Dette et réduction des déficits: les gesticulations de Sarkozy


L’Assemblée nationale a achevé l’examen du projet de loi constitutionnel sur l’équilibre des finances publiques. Pour Nicolas Sarkozy son adoption serait le signe que la France se rallie enfin à la vertu budgétaire en version allemande. Le texte ne recueillera pas la majorité nécessaire à un vote au Congrès. Majorité et opposition sont bien résolues à ne pas en tenir compte.

Nicolas Sarkozy voudrait faire de la question de la dette et des déficits un des marqueurs de sa future campagne électorale pour la présidentielle. La manœuvre a commencé cette semaine avec l’examen à l’Assemblée nationale du projet de loi sur l’équilibre budgétaire. Son objet : contraindre le gouvernement et le Parlement à fixer un cap et une échéance pour parvenir en plusieurs années à l’équilibre budgétaire. Il faut pour cela amender la constitution. D’une certaine manière, la République intégrerait en droit interne des obligations qu’elle a déjà acceptées dans les traités européens, mais qu’elle peine à respecter.

Marianne est attaché à réduire la dette publique qui atteint désormais 82% du PIB, et sans doute 86% après 2012. Elle pèse sur l’activité économique, réduit à rien les marges de manœuvres de l’Etat (le service de la dette, 50 milliards d’euros par an, est le deuxième poste de dépense de l’Etat), menace la pérennité des services publics et fait apparaitre le risque d’une perte de l’indépendance nationale au profit des marchés financiers.  Déjà, par le nouveau Pacte pour l’Euro, le budget de la France (comme des 26 autres membres de l’Union européenne) est désormais soumis au veto préventif de Bruxelles. La sujétion est déjà en marche.

Nicolas Sarkozy veut faire croire aujourd’hui qu’il pourrait être le président du redressement, en faisant voter une réforme constitutionnelle. On retrouve le président de l’urgence qui traite de l’économie comme de la délinquance: une problème ? Une loi ! Par le président pyromane qui a lui-même vidé les caisses de l’Etat par d’incroyables cadeaux fiscaux pour les plus riches des contribuables et persévère dans l'erreur comme on le constate dans l'affaire de l'ISF.

De plus la règle du retour forcé à l’équilibre est au mieux inutile et plus probablement imbécile. Imbécile car elle prive le gouvernement de l’arme budgétaire dans le cas d’une nouvelle récession. Inutile, car réduire les déficits passe par une double constance politique : susciter une croissance rapide, et chercher l’argent là où il est, dans la poches des plus aisés. Or Nicolas Sarkozy se contente, comme toute l’Europe, d’une croissance exsangue (normal puisque tous les pays de l’Union pratiquent la rigueur en même temps), et conforte les privilèges de ses clients et amis, comme le prouve le récente non réforme de l’ISF.

Peu de commentateurs ont fait attention au vote, lundi 2 mai, toujours à l’Assemblée d’une résolution sur le programme de stabilité des finances publiques 2011-2014, avant sa transmission à la commission de Bruxelles. Dans ce programme, le gouvernement détaille comment la France aura ramené en 2013 son déficit public à 3% du PIB, contre 7% en 2010. Cela a l’air réglé comme du papier à musique. Hélas, la partition est fausse depuis le départ, car le gouvernement a parié sur une croissance de plus de 2% (2,25 en 2012, puis 2,5%...) alors que la croissance probable est de 2% Mais voilà, cela permet de faire l’impasse sur l’effort vraiment nécessaire pour parvenir au but. Jean Arthuis, centriste, président de la commission des finances du Sénat et Philippe Marini, UMP, ont révélé le pot-aux-roses. Il faudra, ont-il calculé, augmenter les impôts et/ou réduire les dépenses de 6 à 10 milliards en 2012. EN PLUS de l’effort déjà annoncé. Le PS ne peut pas trop protester, puisque son projet de programme baptisé "le changement" est assis sur une prévision de croissance moyenne de 2,5% tout au long du quinquennat.

On le voit, le projet de changement constitutionnel  n’est donc qu’un rideau de fumée, ce d’autant plus qu’à force de gouverner le pays pour son seul camp, voire pour sa seule personne, Nicolas Sarkozy se retrouve incapable d’obtenir une majorité des trois cinquièmes des parlementaires nécessaire à la révision la Constitution. Loin du consensus nécessaire, il cherche, sur la dette comme sur d’autres sujets,  encore la rupture. Quitte à sacrifier l’intérêt national sacrifié à la préparation de sa candidature en 2012? Qu’importe : la dette attendra.

Hervé Nathan - Marianne

http://www.marianne2.fr/hervenathan/Desendettez-vous-qu-ils-disent-_a98.html






Migrants tunisiens : les expulsions bidons de Sarkozy

05/05/2011 14:42

Migrants tunisiens : les expulsions bidons de Sarkozy


Les arrestations de Tunisiens ne sont-elles là que pour faire des effets de manche ? Ces procédures d’expulsion pourraient être en effet remises en cause par le droit européen mettant à mal le discours offensif de Guéant et Sarkozy. Les contrôles aux frontières sont notamment visés.

La France a défié l'Italie à ce sujet. Le motif : la délivrance par Rome de titres de séjours aux migrants tunisiens échoués à Lampedusa. Ces documents, grâce au Traité de Schengen, leur permettaient de venir librement en France. L'Italie espère ainsi se débarrasser d'une immigration qu'elle voit comme un fardeau. « Il ne suffit pas d’avoir une autorisation de séjour en Italie pour venir en France », a pourtant prévenu Claude Guéant. Son ministère a d’ailleurs émis une circulaire établissant des critères stricts demandant aux intéressés d’avoir notamment un minimum de ressources (31 euros par jour à condition d’avoir un hébergement, 62 euros dans le cas inverse) sur eux, en sus de leur titre de séjour. Et histoire de bien montrer leurs muscles, la France et l'Italie ont également proposé de réviser les accords de Schengen afin de permettre un rétablissement temporaire des contrôles aux frontières, chose à laquelle Bruxelles n'est pas opposée.

Les migrants sont donc prévenus, l’heure est à la fermeté. Sauf que les procédures visant à les expulser sont pleines de failles juridiques. Jeudi, la Cour d’appel d’Aix-en-Provence a ordonné la libération de 7 Tunisiens arrêtés à Menton et placés au centre de rétention de Marseille. Et ce alors qu’ils possédaient des titres de séjour valides
comme le révèle Marsactu. Les consignes de fermeté de Guéant ont donc été appliquées à la lettre. La Cour, infirmant la décision du juge des libertés et de la détention, a d'abord établit des irrégularités dans la procédure, les PV n’étant pas signés ou signés par un policier non identifié.Mais leur avocat, Me Benoit Petit, joint par Marianne2, estiment que la police ne s'avouera pas vaincue : « Rien n'empêche qu'ils soient à nouveau arrêtés ».

Entre samedi et lundi, 40 Tunisiens également en rétention à Marseille
ont aussi été libérés par le JLD selon Libération, qui a aussi pointé les irrégularités de la procédure. A chaque fois, il manquait une date, une signature… Autant de fautes qui laissent à penser que ces arrestations ont été faites au plus vite pour faire du chiffre, quitte à faire tout annuler en justice en suite. Une autre fois, une vague de contrôles de migrants a duré plus de six heures, ce qui est contraire au droit français qui estime que ce genre de contrôles au sein de l'espace Schengen doit être ponctuel au nom de la libre circulation.

Politique du chiffre

Et un autre point est encore plus à charge pour le ministre de l'Intérieur. Dans son arrêt, que Marianne2 a consulté, la Cour d’appel d’Aix précise bien que « Monsieur X  (un des migrants arrêtés, ndlr) étant titulaire d’un titre de séjour régulièrement délivré par les autorités italiennes, est autorisé à circuler dans l’espace Schengen et donc en France ».  Pour Me Petit, « tout laisse à penser qu’on est en face d’une jurisprudence ». D'autres migrants pourront ainsi profiter de cet arrêt et mettre à mal les envolées de Claude Guéant.

En cela, Me Petit explique que
la Convention de Schengen n’est « pas si claire que ça » sur le niveau de ressources permettant le séjour. Si l’article 5 signale bien que l’intéressé doit avoir « des moyens de subsistance suffisants », il ne fixe pas de montant précis, il dit aussi que le migrant, à défaut de se balader avec sa valise de billets, doit « être en mesure d'acquérir légalement ces moyens ». A travers cette exigence de ressources, Me Petit voit donc « une manière de contourner Schengen » pour le ministre de l'Intérieur.

Avec des procédures aussi bancales, il paraît évident que ces arrestations de Tunisiens ne sont là que pour « amuser la galerie ». On monte de bric et de broc des expulsions, histoire d'afficher de belles statistiques
dans les médias, tant pis si cela débouche sur rien. Cette logique d’affichage est d’ailleurs typique de la politique migratoire du chef de l’Etat et de ses ministres de l’Intérieur et de l’Immigration successifs. L’affrontement avec l’Italie et les attaques contre Schengen sont donc à replacer dans un contexte politique où le chef de l’Etat et son ministre de l'Intérieur font tout pour galvaniser leur électorat conservateur.

Au final, cette politique se base une fois de plus sur du vent. Taclée par la justice, l’offensive contre l’afflux migratoire venu de Lampedusa annoncée
à grands coups de clairon par Nicolas Sarkozy et Claude Guéant. L’incompétence se mêlant à la précipitation, les procédures finissent par être retoquées par la justice. En mars, le Conseil d’Etat avait déjà porté un coup à Sarkozy et Guéant en rappelant que les arrêts de reconduite à la frontière doivent comporter un délai de retour volontaire au nom de la législation européenne. Un point de droit qui avait déjà permis à des migrants venus de Lampedusa d'échapper à l'expulsion.

 

Les contrôles aux frontières illégaux ?

Et une autre bombe juridique attend le gouvernement. Cette fois-ci, ce sont les contrôles à la frontière franco-italiennes qui sont visés, une base pour arrêter des migrants. Avant de se prononcer pour une révision de Schengen, Bruxelles y a vu une atteinte au droit européen. En effet, la libre circulation des personnes est un principal fondamental de l'Union européenne. De son côté, Guéant a répondu que « les contrôles opérés dans la zone frontalière (...) dans la bande des 20 km le long de la frontière intérieure sont également conformes au droit européen ». Cette disposition est inscrite dans l’article 78-2, aliéna 4, du Code de procédure pénale français. Mais, au vu de la jurisprudence de la Cour de Cassation et de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE), Guéant a tout faux et ces contrôles sont bien contraires au droit européen.

En effet, la CJUE,
dans un arrêt de juin 2010, rappelle que le droit européen « s’oppose à une législation nationale conférant aux autorités de police de l’État membre concerné la compétence de contrôler, uniquement dans une zone de 20 kilomètres à partir de la frontière terrestre de cet État avec les États parties à la convention d’application de l’accord de Schengen (…) l’identité de toute personne (…) sans prévoir l’encadrement nécessaire de cette compétence garantissant que l’exercice pratique de ladite compétence ne puisse pas revêtir un effet équivalent à celui des vérifications aux frontières ». En résumé, pour la CJUE, l’article 78-2 du CPP, et donc les contrôles prônés par Guéant, sont bien contraires au principe de libre circulation en Europe. L'affaire concernée concernait des Algériens arrêtés par la police française près de la frontière belge.

Ce point de droit pourrait donc être soulevé par des migrants souhaitant la fin de leur rétention. En effet, toujours en juin 2010, la
Cour de cassation a noté, qu’au vu de cet arrêt de la CJUE, « il appartient au juge des libertés et de la détention d'en tirer les conséquences au regard de la régularité de la procédure dont il a été saisi ». Un juge français peut en effet se baser directement sur le droit européen pour prendre ses décisions. Une fois de plus, Guéant a parlé trop vite et de nouvelles expulsions pourraient être compromises. Interrogé à ce sujet, le ministère de l’Intérieur n’a pas répondu à nos questions. Ce point est pourtant fondamental dans l'offensive lancée contre les migrants de Lampedusa.
 

La France veut faire venir 9000 Tunisiens

Non content d’être incapable d’expulser correctement, le gouvernement ne semble pas prêt non plus à « réduire » l’immigration légale, contrairement à ce qu’avait promis Claude Guéant, appuyé par le chef de l’Etat. En effet, selon Le Monde du 01 mai, la France souhaite faciliter l’arrivée de travailleurs tunisiens sur son sol. Pour cela, Paris se base sur un accord signé en 2008 avec Tunis qui prévoit un objectif de 9000 entrées par an dont 3500 salariés. Or, seuls 2700 Tunisiens sont venus en France en 2010. Et d’après le quotidien, les autorités françaises veulent mettre en place des « simplifications administratives » pour permettre la venue de travailleurs tunisiens et ainsi remplir pleinement cet objectif.

La France ne fait donc que respecter ses engagements. Plusieurs accords de ce type ont été signés avec le Gabon, le Sénégal ou le Cameroun. Et dans ce contexte, ils prennent l'allure de pièges politiques. Car si Guéant veut réellement réduire l’immigration légale, il sera nécessaire
de revenir sur ces négociations. Mais cette possibilité s’avère difficile diplomatiquement, les pays d’origine étant peu enclins à se priver de la manne financière de la diaspora pour contrer les mauvais sondages de Sarkozy. En attendant, le petit théâtre des expulsions continue et ça tient plus de Guignol que de Hamlet.

Tefy Andriamanana - Marianne






Plus complotiste que moi, tu meurs !

05/05/2011 14:38

Plus complotiste que moi, tu meurs !


Disparu de la scène médiatique internationale depuis des années, l'annonce de sa mort par le président Obama replace Oussama Ben Laden au centre des préoccupations médiatiques. Il fait ainsi une entrée fracassante dans la short-list des figures mythifiées dont les thèses sur les circonstances nébuleuses de la mort nourriront à jamais une littérature de combat, son culte, et autant de théories complotistes.

 On vous balance un mauvais photo montage de Ben Laden mort et l'explication grotesque d'un corps balancé aussitôt à la mer et cela vous suffit ? »
« le conte de fées amerloque continue et les idiots utiles continuent à y croire. »
« La machine à propagande bat son plein, surtout ne pas penser... »
« Depuis 2001 on nous raconte une fable qui devait avoir une fin "crédible" pour nous en raconter une autre..., car la situation a changé! ».

Chaque article sur « la mort de Ben laden » charrie, c’était prévisible, son lot de réactions épidermiques. Sur google « Ben Laden » et « complot », c'est 2.600.000 résultats. Kennedy est au tapis. Sans compter les innombrables remarques sur  le rôle de Ben Laden, un agent de la CIA, la mort déjà ancienne du Guide, qui aurait succombé dans les montagnes afghanes il y a 5 ou 6 ans, où comme l’illustre admirablement la une de Charlie Hebdo, les théories qui ne manqueront pas d’émerger sur son refuge doré dans une île presque déserte avec ses copains Elvis, J.F. Kennedy, Michael Jackson qui fricote, dit-on, avec Lady Di et quelques autres people pas complètement décédés, ravis de se retrouver régulièrement pour des fiestas dantesques dans le décor en carton-pâte qui servit au faux alunissage de Neil Armstrong…

 

L'administration américaine ou le culte de la manipulation

Trois jours à peine après la mort annoncée –soyons prudents…- du guide d’Al Qaïda, déjà fleurissent sur tous les forums les soupçons de complot, dénonciation de propagande, conspirationnisme.

En 1992, au  moment de la sortie du film d’Oliver Stone « JFK » ,75% des américains croyaient à un camouflage de l’affaire par les autorités. En octobre 2006, 28% des américains pensent qu’on leur ment sur les attentas du 11 septembre (1). Difficile d’en déduire quoi que ce soit, d’aucuns estimeront toujours que le lobby sondocrate américain en bisbille avec le pouvoir suprême a quelque intérêt à diffuser de tels résultats. Pourquoi pas après tout…A chacun son complot.  

D’autant, et c’est là le plus grave, que l’histoire de l’administration américaine n’a rien fait pour lever ces soupçons, cultivant un art de la manipulation sans équivalent. De tous temps, le pouvoir américain a développé une culture du secret –l’armée et les services de renseignement a fortiori, ce qui est compréhensible dans bien des cas- et a multiplié contre-vérités, mensonges, cachotteries entre amis, entourloupes qui ne plaident en rien pour gober tout crû le story-telling échafaudé par quelques communicants habiles de la Maison Blanche à propos de l’assassinat de l’ennemi public numéro 1. Surtout à un an des élections présidentielles US. Le timing est parfait.

Kennedy, Johnson, Nixon, Kissinger, Reagan, Clinton, tous ont usé, en leurs temps, de leurs talents de dissimulateur suscitant une culture du soupçon dans l’opinion publique américaine et mondiale à l’égard des Etats Unis. Des amateurs comparé à George W. Bush qui fera de la manipulation un système de gouvernement. Comme le dit le journaliste Daniel Vernet dans son livre « la théorie du complot : une histoire américaine : « George W. Bush a un rapport très distancié à la vérité et ses plus proches conseillers sont des spécialistes de la désinformation ». En particulier dans les affaires de sécurité nationale.   En 2003, il décide que Saddam Hussein doit être éjecté de son trône : « il faut à tout prix repérer des armes de destruction massives en irak et établir un lien entre le dictateur de Bagdad et les attentats du 11 septembre ».  Ce qui sera fait, démontré à la tribune de l’ONU, sans que ni Colin Powell, ni les services secrets américains ne croient une seconde à leur démonstration. Mais l’essentiel n’est pas là. La guerre est déclarée. Mission accomplie.

Une actualité difficile à maîtriser, un monstre médiatique insatiable

Auteur d'un ouvrage intitulé Complocratie, le journaliste Bruno Fay remonte aux sources des théories du complot citant le professeur Richard Hofstadter, auteur d’un essai sur « le style paranoïaque dans la politique américain », il analyse le phénomène d’adhésion aux théories du complot en s’appuyant justement sur l’existence avérée de complots dans l’histoire américaine. Les exemples abondent.   l’anthropologue Georges Marcus va encore plus loin estimant que « plusieurs décennies de mauvaises habitudes gouvernementales et le climat paranoïaque rendent aujourd’hui « raisonnable » une lecture conspirationniste du monde ». C’est toute la perversité du système. La théorie du complot trouve son assise sur l’existence de complots réels, fomentés dans le plus grand secret des opinions publiques. Dès lors, le complot devient la vérité rationnelle.
Orwell avait anticipé cette tendance dans 1984 dénommant MiniVer (Ministère de la vérité), l’organisme chargé de réécrire l'histoire aussi souvent que nécessaire.

Pour l'historien Raoul Girardet dans Mythes et Mythologies, il y au départ d'une théorie du complot une volonté d'explication. Cette utilité sociale en fait une variété du mythe : elle propose un cadre d'interprétation simple, non scientifique, fondé à la fois sur des préjugés et une certaine forme de bon sens populaire.

« Il existe une omniprésence du soupçon sans que l'acteur-comploteur soit encore bien défini. On l'a vu à propos des attentats du 11 septembre 2001 - conséquence, eux, d'un complot bien réel -, l'imaginaire conspirationniste a retrouvé de la vigueur, mais il reste diffus. Il y a une forme de démission de l’intelligence assez spontanément engendré par le spectacle d’une actualité assez difficile à maîtriser » constate, pour sa part, le philosophe Marcel Gauchet.

Car le vampire médiatique est insatiable. D’où cette tendance à produire de la communication (mort annoncée de la femme de ben laden, photo de Ben Laden, disparition du cadavre, superficie et valeur de sa maison, interview des voisins etc. ), du spectacle avant d’avoir accès à de « véritables » informations, vérifiées, recoupées, validées. Qui seront elles-aussi d’ailleurs toujours sujettes à caution. Faute d'informer on amuse la galerie: « Le secret généralisé se tient derrière le spectacle, comme le complément décisif de ce qu’il montre. Le gouvernement du spectacle, qui à présent détient tous les moyens de falsifier l’ensemble de la production aussi bien que de la perception, est maître absolu des souvenirs » écrivait Debord dans La société du spectacle.

Des théories du complot, signatures des angoisses d'une époque

Restent quelques faits :

- Ben Laden est mort.

- Une fille de 12 ans d'Oussama Ben Laden, détenue au Pakistan avec une de ses épouses et d'autres enfants présents dans la maison au moment du raid, a raconté avoir vu les soldats américains tuer le chef d'Al-Qaïda, a dit à l'AFP un responsable du renseignement pakistanais.

- John Brennan, le conseiller anti-terroriste d’Obama a laissé entendre que les tests ADN ayant permis d’identifier Oussama ben Laden pourraient éventuellement être révélés.

- Obama a a annoncé qu'aucune photo du cadavre de Ben Laden ne serait fournie à la presse.
D’après ce que l’administration américaine a révélé, Ben Laden a été touché à la tête. Il n’est donc pas sûr que l’ex-ennemi n°1 soit reconnaissable. Cela n'aurait donc pas permis de lever les doutes de ceux qui affirment que Ben Laden n’est pas mort.

- Le corps, transporté sur le porte-avions nucléaire Carl Vinson, a été immergé quelque part dans le nord de la mer d'Oman. Le cadavre a été lavé avant d'être enveloppé dans un linceul blanc. Le cadavre est donc perdu pour toujours. Le silence et l'absence de preuves ne feront que confirmer l'existence d'un complot. Saluons ici, la perspicacité de nos amis américains.  

A quoi aurait servi donc la diffusion des photos de Ben Laden ? Leur seule provenance (l’armée américaine) aurait fait l’objet d’une suspicion de même que les médias qui se seraient faits les complices de leur diffusion. Toutes les preuves du monde ne feront qu’alimenter les théories du complot. Car à la vérité, les théories du complot renseignent moins sur la réalité de l’objet qui a été mythifié que sur les rêveries, fantasmes, angoisses et stratégies de l’époque et de ceux qui les produisent.

Régis Soubrouillard - Marianne

1- Complocratie - Bruno Fay, éditions du Moment. 
 
 







Paillé : le plus sarkozyste des borlooïstes ?

05/05/2011 14:33

Paillé : le plus sarkozyste des borlooïstes ?


Hors de l'UMP mais dans la majorité, dans une confédération des centres mais chacun dans son propre parti : placer les centristes sur l'échiquier politique relève du casse-tête chinois. Dominique Paillé, membre du Parti radical de Borloo, ancien porte-parole de l'UMP et toujours adhérent, navigue au sein de cette nébuleuse centriste à la recherche de son destin politique.

« Je n’ai à aucun moment varié », assène Dominique Paillé en guise de préambule. Membre du Parti radical valoisien, toujours adhérent de l’UMP -au moins jusqu’au congrès des 14 et 15 mai prochains-, proche de Borloo mais encore « sarkozyste », le président de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) est dans l’air du temps, ou plutôt, du centre : hésitant. Il oscille, se tortille, ne tranche pas. Comme nombre de ses petits camarades centristes de la majorité, il garde un pied dans une UMP qu’il ne se prive pas de critiquer, et un autre dans le brumeux marécage du centre-droit. L’ex-porte-parole de l’UMP a beau affirmer que son parcours fleure bon la cohérence, son positionnement politique n’en demeure pas moins sibyllin. 
 

Du PSU à l’UMP

« Je viens de gauche. » En janvier dernier, Dominique Paillé, fraîchement débarqué de son poste de porte-parole de l’UMP, justifie sa mésentente avec Jean-François Copé par ces mots. Selon lui, le nouveau secrétaire général du parti majoritaire est « très à droite ».
Entre les deux hommes, il y a incompatibilité de valeurs. Et pour cause : Copé le chiraquien sort tout droit des rangs du RPR ; Paillé le radical s'est, lui, offert un petit détour par le Parti socialiste unifié (PSU) durant ses jeunes années. 

Puis, en 1978, il rejoint les centristes. « Ils n'étaient enfermés dans aucune idéologie. A ce moment là, j’ai découvert que le centre était agréable à vivre politiquement. » Membre de l'UDF et inscrit à la Convention démocrate d'Hervé de Charette, Paillé est débauché, en 1995, par André Rossinot, alors président du Parti radical valoisien : « Le PR me convenait mieux, je suis un laïc, un athée. » 
Egalement proche de François Bayrou, Paillé devient son directeur de campagne pour les européennes de 1999 et trace son chemin, linéaire, rectiligne, résolument centriste. 

Mais en 2002, quelques mois avant l'élection présidentielle, et alors qu'il est encore délégué général de l'UDF, Dominique Paillé envisage le retrait du candidat centriste au profit de Jacques Chirac. Première incohérence ? Lui qui semble si fier aujourd'hui de rappeler ses origines politiques, marquées par un passage à gauche, a tôt fait d'oublier qu'entre le RPR de Chirac et le PSU de ses débuts, le fossé est immense. Pourtant, entre le président sortant (et vainqueur potentiel) et son compagnon de route (mais perdant probable), Paillé n'hésite pas longtemps. Dès l'UMP créée au lendemain de l'élection de 2002, il finit d'officialiser la rupture avec Bayrou en quittant l'UDF pour rallier la nouvelle formation, « comme une grande partie des parlementaires UDF », se justifie presque Paillé. Sauf que, eux, ne rappellent peut-être pas à qui veut l'entendre qu'ils « viennent de la gauche »

De porte-parole à libre-penseur

Vice-président, secrétaire général adjoint, puis porte-parole de l'UMP, Dominique Paillé trouve rapidement sa (ses) place(s) dans le parti. Jusqu'à l'arrivée du trouble-fête Copé fin 2010. Bien décidé à liquider l'héritage Bertrand, le nouveau secrétaire général s'empresse de supprimer le poste de porte-parole  de l'UMP. Mais l'ancien conseiller de Sarkozy peut compter sur les largesses élyséennes. Rapidement recasé à l'Ofii, Dominique Paillé se dit ravi. Débarrassé de son encombrante fonction de VRP du parti présidentiel, il retrouve son franc-parler dont les journalistes sont si friands. Boycott du débat sur la laïcité jugé « stigmatisant », dénonciation du « durcissement » de l'UMP en matière d'immigration, critique de Jean-François Copé trop attentif aux thèmes portés par la Droite populaire, le nouveau président de l'Ofii use de sa liberté de parole. Au risque d'oublier ses prises de position passées ?

« Je me suis éloigné de l’UMP et du président à partir du discours de Grenoble, confie-t-il aujourd'hui. La politique de sécurité de Sarkozy consiste à empiler des textes répressifs, tout ne peut pas être fondé sur la répression, il y a l’éducation aussi. » Dans la bouche d'un radical furieusement attaché aux valeurs humanistes, à la primauté du savoir et de la connaissance, cette déclaration sonne comme une évidence. 
Et pourtant... En août 2010, - fonction oblige sans doute - Paillé assurait : « Il n'y a pas de virage. Sur les questions de sécurité, nous faisons simplement preuve de pragmatisme car la délinquance évolue. » Souvent, homme politique varie...

L'affaire de l'Epad donne lieu aux mêmes cabrioles. « J'aurais aimé que le président se rende compte qu'il allait trop loin plus tôt sur l'Epad », affirme maintenant l'ancien porte-parole. Pourtant, en 2009, quand la polémique éclate, Paillé prend fait et cause pour le fils du président, déclarant que sa candidature « est un symbole fort pour la jeunesse ».
Ingrate fonction que celle qui oblige le politique à abandonner ses valeurs le temps d'un mandat...
 

A chaque contexte son candidat

Libéré de ses chaînes de porte-parole, Dominique Paillé peut soutenir le candidat de son choix en vue de 2012. Et entre Sarkozy et Borloo, son coeur ne balance plus. « Je souhaite que Borloo soit candidat car si la confédération des centres ne débouche pas sur une candidature, elle a peu de chances de perdurer », analyse le membre du Parti radical. Si certains au PRV émettent quelques doutes sur la pugnacité de leur leader, Paillé, de son côté, semble convaincu de sa capacité à se lancer dans la course. « Borloo a un socle d’électeurs, 8 à 9 %, malgré la présence de Bayrou. Et tous les sondages le montrent : il ne prend pas de voix à Nicolas Sarkozy. Il y a une volonté populaire d’avoir une offre politique diversifiée. » Si l'ex-ministre de l'Ecologie a besoin d'un directeur de campagne, Paillé paraît le plus indiqué. « Dominique chante la petite chanson que Borloo lui a demandé de chanter, lâche un membre du Parti radical, proche des deux hommes. Il est son porte-parole officieux. » Dans l'espoir de dealer un poste le moment venu ? Car Paillé en est persuadé, l'après 2012 donnera lieu à une redistribution des cartes. L'aile droitière de l'UMP pourrait s'allier avec le FN et ainsi dégager un espace pour un grand parti de centre-droit, capable de peser en 2017.

Début février, une telle perspective était sans doute moins évidente. Gageons que ce sont les intentions encore floues des centristes, et la croyance en une candidature Sarkozy capable de rassembler, qui ont poussé Paillé à déclarer le 4 février au micro d'Europe 1« Je soutiens Nicolas Sarkozy et je ne faillirai pas dans ce soutien jusqu'à la fin de son mandat. Jean-Louis Borloo a vocation à aider le président de la République à élargir sa majorité. Mais je crois que pour que cet élargissement prenne place dans le paysage politique français, il ne faut pas qu'il soit candidat. Il faut qu'il ait un rôle éminent dans la campagne électorale, qu'il insuffle dans le projet de Nicolas Sarkozy une orientation sociale, humaniste. Mais pour autant, il est inutile de nous diviser au premier tour. Il y aura suffisamment de diviseurs, n'en ajoutons pas. » Le président du Parti radical appréciera. A moins que Paillé n'ait livré à ce moment là le vrai plan de bataille de Borloo : peser un maximum dans les débats pour mieux rejoindre Sarkozy dans la dernière ligne droite.

Mais pour l'instant, Dominique Paillé est pleinement engagé dans la campagne des radicaux. Ses critiques, il les réserve au président, ce « personnage hors du commun » pour qui il a « beaucoup d’amitié ». « Il a un bilan tout à fait convenable qui mérite d’être présenté aux Français. Les Français ne lui reprochent pas son bilan mais son comportement. Par strate successive, nos concitoyens se sont fait une idée du chef de l’Etat, je crains qu’elle soit définitive. » Mais, si jamais Borloo devait renoncer à se lancer dans la course à la présidentielle, nul doute que Dominique Paillé trouverait le bilan sarkozyste plus important que le comportement du chef de l'Etat. 


Laureline Dupont - Marianne

Photo : (Dominique Paillé - capture d'écran - Dailymotion - RTL)





Immobilier : la bulle dont personne ne parle

04/05/2011 15:11

Immobilier : la bulle dont personne ne parle


Alors qu'il y a trois ans, la crise des subprimes faisait trembler l'économie mondiale, les banques ont aujourd'hui renoué avec les bénéfices, et les prix de l'immobilier ne cessent de grimper. Laurent Neumann explique pourquoi la bulle immobilière pourrait éclater.

Vous vous souvenez que la Grande Crise de 2007-2008 avait démarré aux Etats-Unis à cause de la crise des « subprimes ». Pour faire simple, les banques prêtaient de l'argent à des ménages qui n'avaient pas les moyens de rembourser pour qu'ils puissent acquérir leur domicile principal. Ca faisait tourner l'immobilier, ça faisait gagner beaucoup d'argent aux banques et puis, badaboum, tout s'est effondré, entraînant la crise que vous savez.

Ce n'est pas vieux : à peine trois ans. Et bien trois ans après, les banques ont renoué avec des bénéfices records : 21 milliards d'euros pour les trois plus grandes banques françaises (BNP-Paribas, Société générale et Crédit Agricole). Et surtout, l'immobilier continue de flamber au point qu'une nouvelle bulle immobilière se profile à l'horizon.

En 2010, les prix ont augmenté de :
 -    + 9,2% en France
 -    + 14, 1% en Ile-de-France
 -    + 17,5% à Paris.

Au total, sur 10 ans (2000-2010), les prix ont augmenté de 126%. Dans certains arrondissements de Paris, la hausse dépasse les 200%. Et à ce train-là, le prix moyen du m2 dans la capitale pourrait atteindre 8000 euros en 2011, tous arrondissements confondus. De la folie pure !

Evidemment, ces chiffres angoissent ceux qui voudraient devenir propriétaires (42% des Français). Comme les salaires, eux, n'augmentent pas, il devient de plus en plus impossible de se loger. Un signe, d'ailleurs, ne trompe pas : la durée moyenne des crédits. En une seule année, elle est passée de 210 mois à 217 mois. Mais ces chiffres angoissent aussi – et c'est nouveau – ceux qui sont déjà propriétaires de leur logement et qui, sous le poids des remboursements qu'ils doivent acquitter à leur banque, ne peuvent plus faire face aux charges de copropriété. C'est sans doute la bombe qui menace l'immobilier en France !

Perrine Cherchève a mené l'enquête cette semaine pour Marianne. En 2010, les propriétaires ont déboursé en moyenne 11.400 euros pour payer leurs remboursements d'emprunts, mais aussi charges, facture d'énergie, travaux de rénovation et d'entretien, assurances, honoraires du syndic… C'est-à-dire quasiment le revenu net annuel d'un smicard. Et ce n'est qu'une moyenne…

La proportion d'impayés dans les copropriétés a atteint cette année des niveaux records. Les besoins de travaux dans certains immeubles sont considérables, notamment sous l'effet des nouvelles lois sur l'environnement, l'énergie et la sécurité des ascenseurs… Selon l'Agence nationale pour l'Habitat, 340.000 ménages habitent aujourd'hui des copropriétés dégradées. Et tenez-vous bien, quelque 150.000 propriétaires, qui ont perdu leur emploi ou dont les revenus ont baissé, seraient aujourd'hui contraints de vendre leur bien, quitte à perdre de l'argent !

Ce que l'on décrit ici porte un nom. Ca s'appelle une bombe à retardement ! A un an des présidentielles, la gauche ne s'est pas encore emparée de ce sujet explosif. Quant à la droite, sa politique du « tous propriétaires » n'était qu'un leurre. Entre 2000 et 2010, le pourcentage de propriétaires n'est passé que de 56% à 58%. Mais pendant ce temps-là, l'endettement immobilier a quasiment doublé de 32 à 57%. Toutes les conditions pour que la bulle de l'immobilier explose dans les années, peut-être dans les mois qui viennent.
Laurent Neumann - Marianne





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