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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Immolation: des lettres de Rémy désignent France Télécom / Orange

29/04/2011 15:47

Immolation: des lettres de Rémy désignent France Télécom / Orange


La lettre du cadre de France Telecom / Orange, que nous publions ci-dessous, qui s'est immolé à Mérignac établissent un lien évident entre son geste et l'ambiance sociale de l'entreprise.


C'était un colosse de 57 ans tranquille et réservé, entré BTS d’électronique en poche dans l’administration des Postes et des Télécoms en 1977. Le 26 avril dernier, tignasse poivre et sel, longue barbe, Rémy père de quatre enfants s’est immolé méthodiquement sur un parking de France Télécom / Orange à Mérignac près de Bordeaux où il avait travaillé. Sur ce site protégé, il ne reste de lui qu’une volute de fumée noire incrustée dans un mur blanc. Une fin tragique que sa famille et ses collègues, hantés, par la vague de suicides qui a secoué FT dès 2008, attribuent clairement à ses désillusions professionnelles. Car dans deux courriers au moins adressés à « son employeur et actionnaire principal » datant de 2009 et 2010, dont Marianne a pris connaissance, il semble bien avoir livré les clés de sa descente aux enfers…

Nourri d’idéal, doté d’une solide éthique, Rémy a été recruté comme agent de ligne. Il contribue durant les années 1980 à la modernisation des campagnes de Dordogne. Une mission de pionnier lui vaut l’estime et la reconnaissance de tous. Promu cadre à Périgueux dès 1990, il dirige une équipe de trente personnes, s’achète une maison. Las, une mésentente avec un supérieur qu’il qualifie de « harcèlement », l’incite à muter sur Bordeaux.

Dans la capitale girondine, ce passionné de vieux amplis à lampe et de motos anciennes tente alors de se reconstruire.  Formé un an durant pour occuper un poste d’inspecteur des services, il déchante rapidement. Plus que le « management par la terreur »,  il discerne les arrangements qui permettent à une certaine hiérarchie de «  prendre du gâteau tant que le plat est posé devant elle » en gonflant ses performances personnelles et donc ses émoluments qu’il dénonce.

Dans sa première missive il cite ainsi en exemple le négoce d’un produit phare, les commutateurs PABX. « …Pour l’objectif, la part variable personnelle on divise la vente en plusieurs bons de commande, on crée un bon de commande 0 et le tour est joué, détaille le contrôleur. Ce n’est pas le N+1 qui dira quelque chose car il est intéressé à la vente…».

On ne lui sera guère reconnaissant de cette rigueur. « Rémy a été  happé par le délétère  plan NEXT conçu par notre ancien directeur des ressources humaines Olivier Barberot pour pousser 22 000 agents vers la sortie sans plan social. » accuse François Deschamps délégué syndical CFE-CGC/ Unsa. De missions temporaires en placards, relégué sur des plateaux du 10-14 au cours desquelles il écoute les employés répondre aux clients, -un boulot de stagiaire de haut niveau-, ce « cœur pur » selon ses collègues, déprime de «  sa mise à la poubelle. ». Au président du Comité National d’hygiène et de sécurité de France Télécom / Orange, il relate par écrit, sans caricaturer assure-t-il, une harangue managériale d’un cadre d’Agen : « Toi et toi vous êtes à l’accueil physique demain  matin, intime ce responsable. Vous allez aider ces cons du commercial : cela vous apprendra à vivre. Il vient de se débarrasser de ses deux têtes de turc. »

Une ambiance délétère. Convaincu de l’irresponsabilité sociale de nombre de managers, Rémy déplore que lorsque l’un d’eux se lève, il soit «  immédiatement rappelé à l’ordre par ses supérieurs ou tout simplement massacré par ses égaux : tu vas nous attirer des emmerdes ! » Et conclue que cette situation étant endémique, le suicide reste « La SOLUTION ». Terrible sentence inscrite en caractères gras et majuscules dans son texte…

Fin 2010- alors que Stéphane Richard l’actuel PDG de France Télécom / Orange vient de signer un nouveau pacte social avec ses 102 000 employés, Rémy prend une nouvelle fois la plume. Il prévient alors sa directrice territoriale des risques de culpabilisation ou de représailles que font encourir à ses anciens collègues, une enquête hiérarchique visant à accumuler des témoignages à l’encontre de leur manager que France Télécom cherche à licencier. Sa missive, comme les précédentes, serait restée sans réponse. Un mépris qu'il n’a visiblement plus supporté. Stéphane Richard le PDG de France Télécom / Orange a de son côté promis de tirer toutes les leçons de ce drame. Il serait temps…
 
 
 





Dupont-Aignan: la chasse aux signatures est ouverte

28/04/2011 17:33

Dupont-Aignan: la chasse aux signatures est ouverte


Bien décidé à décrocher les 500 signatures nécessaires à la présentation d'une candidature à la présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan empoigne lui-même son téléphone pour convaincre les maires de lui accorder leur soutien. Reportage.

Nous sommes le 27 avril 2011; toute l’Assemblée nationale est désertée par les députés… Toute ? Non ! Car un irréductible parlementaire chasse encore et toujours les parrainages.

Téléphone dans une main, Nicolas Dupont-Aignan ouvre un dossier beige de l’autre. A l’intérieur, soigneusement rangées par ordre alphabétique, les fiches d’identité des maires à contacter.
Pour 2012, pas question de réitérer les erreurs passées. « En 2007, je m’y étais pris trois mois avant », avoue-t-il. Cette fois, les équipes de Debout la République sont sur le pont depuis les cantonales. Dans chaque département, des bénévoles du mouvement démarchent les édiles qui ont refusé d’accorder leur signature au candidat gaulliste en 2007.
De son côté, claquemuré dans son bureau de député, le président de DLR et futur candidat se charge de (re)séduire ses anciens parrains. Sur les 448 maires ayant soutenu sa candidature en 2007, 220 sont toujours en fonction. « La moindre des considérations, c’est que je les appelle moi-même, confie NDA. J’en appelle dix par semaine, pour l’instant, j’en ai déjà appelé cent et des poussières. »                                                                                    
« Bonjour, cher collègue ! Je me permets de vous contacter parce qu’en 2007, vous m’aviez parrainé. » Dès les premiers mots de la conversation, le député-maire de Yerres abat ce qu’il considère comme son atout majeur : sa proximité d’élu de terrain. Entre maires, on se comprend, on s’entraide, et avec un peu de chance, on se soutient. C’est en tout cas ce qu’espère NDA. Sur la brochure que le parti envoie aux édiles, la photo du candidat souverainiste est surmontée de la mention « Un maire de terrain, un homme de conviction ».
Pour parfaire son image de candidat proche des maires, Dupont-Aignan interroge, fait part de sa propre expérience : « Vous avez combien d’habitants vous ? […] Moi, je gère une commune de 30 000, c’est mon troisième mandat à Yerres. Je serai probablement le seul maire candidat et c’est important car si la classe politique est aussi déconnectée c’est parce qu’ils ne sont pas maires. » Au bout du fil, son interlocuteur approuve. « Etre maire, c’est avoir les mains dans le cambouis ! », conclut avec enthousiasme NDA. 
Une fois le téléphone raccroché, il griffonne frénétiquement dans la case « commentaires » de la fiche du maire contacté. Un résumé de la conversation, ses impressions, et un chiffre : « 1 », « 2 » ou « 3 ». « Lui, ça sera « 1+ », ça veut dire qu’il est plutôt réticent mais qu’on peut le convaincre. » Un bref coup de fil à Laurent Fouco, son collaborateur chargé des parrainages, pour lui résumer la discussion et NDA reprend sa séance de porte-à-porte téléphonique. 
« Bonjour, j’appelle de manière très indicative : je fais un petit tour d’horizon pour savoir si vous êtes toujours intéressé par notre combat politique. » Pas de parole brusque, ni de demande offensive de parrainage. Certains n’ont pas le temps de s’éterniser – « J’élève des chevaux et là j’ai les mains dans le fumier »-, d’autres, au contraire, donnent leur avis, dispensent même quelques conseils, apparemment flattés d’être contactés par le candidat en personne. « J’aime bien votre démarche. Après il y a la façon dont le combat se mène et la façon dont vous vous comportez…» « Allez y, pas de langue de bois ! », rétorque Dupont-Aignan. « Ben, il y a un travail à faire sur la com’ et l’image que vous offrez. Faut être plus agressif ! A votre décharge, je reconnais que vous faites de progrès. » Attentif, le leader de DLR écoute sans interrompre, prend des notes.
Après trois coups de fil, il s’enfonce, visiblement satisfait, dans son fauteuil. « Je suis très confiant, ça n’a rien à voir avec 2007. Sarkozy est décrédibilisé, De Villiers n’est plus dans la course. En 2012, les Français auront le choix entre l'alternance et l'alternative. »
Laureline Dupont - Marianne
 





Primaires PS : Montebourg, un peu d'air frais ?

28/04/2011 16:18

Primaires PS : Montebourg, un peu d'air frais ?


Arnaud Montebourg consulte et rallie des intellectuels, rassemble ses réseaux et s'arme sur le Net en vue de la bataille des primaires socialistes qui débutera le 16 juillet. Il mise sur la radicalité et la singularité de son projet face à deux candidats mainstream, François Hollande et DSK, que peu de choses différencieront en dehors des performances respectives de leurs régimes amaigrissants.


Pour la fusée Montebourg, le compte à rebours a commencé. Jour après jour, le député de la Saône et Loire peaufine son dispositif pour les primaires socialistes qui démarreront le 16 juillet pour s'achever par les scrutins des 9 et 16 octobre.

Arnaud Montebourg n'a pas beaucoup d'illusions sur un Parti socialiste qui, muet sur la mondialisation depuis des années, a offert tout un électorat populaire sur un plateau d'argent à Marine Le Pen. « Si la gauche ne gagne pas en 2012, le PS éclatera. », lance-t-il, songeur mais on ne sent pas que cette hypothèse le ravit. Le PS vu de sa fenêtre ? Une machine à broyer l'innovation et le renouveau des idées. Une machine qui tend irrésistiblement à couper du peuple l'électorat du PS, quitte à le rétrécir toujours davantage. « Aux lecteurs du Monde ? » plaisante-t-il avec un sourire doux-amer. Une machine qui a failli le tuer lui-même lorsqu'il a tenté de faire des compromis, avec Ségolène Royal puis avec Martine Aubry. Il en a récolté une image de jeune politicien tacticien prompt aux compromis utiles à sa carrière.

Un malentendu, explique-t-il aujourd'hui. Après avoir rassemblé la gauche du non au TCE (48% au référendum interne de 2004 tout de même), il a été abandonné par ses alliés (Vincent Peillon notamment) au Congrès du Mans de 2005, ce qui a abouti à la dilution de son courant NPS (Nouveau parti socialiste), les statuts ne lui permettant plus de disposer des parrainages suffisants pour maintenir son courant. Il a cru bon ensuite de bâtir une alliance avec Ségolène Royal, qui a ensuite piétiné ses deux exigences - la lutte contre la mondialisation et la VI° République -. Montebourg insiste sur le fait que sa ligne n'a pas varié, comme s'il tenait absolument à démontrer une constance et une pugnacité qu'il n'a pas toujours su manifester dans le passé.

Mais comme tout challenger - c'est bien la moindre des choses - Arnaud Montebourg croit aujourd'hui en ses chances. Son premier atout est d'être le seul candidat de rupture à gauche. Partisan de la démondialisation et d'un « protectionnisme vert », son credo lui parait aujourd'hui en effet le seul opposable à gauche à celui de Marine Le Pen. Il pense incarner le seul programme d'alternative au sein d'une gauche dont l'image est de plus en plus gestionnaire, en décalage avec des classes populaires et moyennes affolées par la mondialisation.
Le vote utile va s'imposer à gauche
La synthèse entre l'écologie et le protectionnisme, qu'il a explicitée sur 300 pages dans son livre Des idées et des rêves (1), était plutôt inattendue. On aime bien Gramsci et son hégémonie culturelle du côté de chez Montebourg et le contexte sert ladite synthèse : la désindustrialisation de la France sera l'un des thèmes forts de la campagne 2012; et, adoubé par les enjeux de l'écologie, le protectionnisme gagne plus facilement une vraie légitimité parmi les intellectuels et les classes moyennes. Quand au peuple français, chacun sait que, dès qu'on lui pose la question, il se prononce à une écrasante majorité pour la protection, toutes les études en témoignent. Mais le peuple votera-t-il aux primaires ?

Une chose est sûre : sur ce terrain, le positionnement de Montebourg est singulier et son directeur de cabinet, Gaël Brustier, un ancien du Mouvement des citoyens, auteur de livres salués dans ces colonnes (2), se réjouit de voir la bonne humeur s'installer entre jeunes chevènementistes et ex-militants du pôle écologique du PS qui s'apprêtent à animer la campagne des primaires.

Qui d'autre en effet ? Jean-Luc Mélenchon ne mord pas sur l'électorat populaire, du moins selon les sondages. Son allié communiste aussi discret que pesant, le contraint à ne pas trop s'écarter d'une ligne politiquement correcte, façon « Good bye Lénine » de la social-démocratie. Il ne parlera ni de sécurité ni d'immigration sauf pour défendre les sans-papiers, et on a vu
qu'il était passablement gêné aux entournures sur l'euro. En outre, que deviendront les candidatures écolo et Front de Gauche lorsque la gauche tétanisée par le risque d'une élimination au premier tour, sonnera le tocsin de la lutte anti-Le Pen ?

En réalité, selon les calculs d'Arnaud Montebourg, les primaires socialistes seront le seul vrai débat de  l'élection présidentielle. Nous vivrons ensuite une campagne à trois forces centrifuges - UMP, PS, FN - qui lamineront tout le champ politique. Plus encore qu'en 2007 où l'on sentait bien l'affaiblissement du Front national, le vote utile s'imposera à gauche. D'ailleurs, des primaires ouvertes à toute la gauche définiraient, en pointillés, selon lui, les contours d'un grand parti de gauche.
 
La gauche du PS, - Henri Emmanuelli et Benoît Hamon - est encalminée par son alliance avec Martine Aubry, laquelle est pieds et poings liés avec DSK. Pour le staff de Montebourg, l'affaire est pliée : la première secrétaire du PS ne pourra pas rompre le pacte dit de Marrakech, car son maintien contre DSK ferait le jeu de François Hollande, en divisant par deux l'actuelle majorité. En confirmant son ralliement, le maire de Lille gagnerait son ticket pour Matignon en cas de victoire de DSK, alors qu'elle perdrait sa majorité au PS en ferraillant avec l'homme du FMI.

Enfin, Ségolène Royal, bien qu'elle affirme encore l'inverse, ne sera pas, selon Montebourg, candidate jusqu'au bout. Mieux vaudra pour elle pactiser avec Strauss-Kahn en évitant de mesurer son poids électoral déclinant au sein de la gauche. Attentifs aux « quali », ces études donnant la parole aux futurs électeurs des primaires, les montebouriens affirment en effet que la Présidente de Poitou-Charentes est décrédibilisée pour une très large majorité d'électeurs de gauche.

Une fois débarrassée « des deux filles », la route du 9 juillet serait ainsi plus ouverte qu'il n'y parait pour le député de la Saône et Loire : si la compétition ne concernait que trois candidats - DSK, Hollande et Montebourg -, ce dernier pourrait alors se déployer à l'abri des deux autres candidats. D'abord parce que les troupes dskistes attaqueront frontalement les hollandais et parmi eux nombre d'élus soucieux de ne pas se mettre en difficulté lors des prochaines échéances électorales, les seules qui comptent pour leur carrières. Ensuite parce que, sur le front des idées, Hollande n'est qu'un sous-produit du strauss-kahnisme. Peu de choses séparent en effet les deux candidats réformistes : ils sont européistes, partisans de l'orthodoxie budgétaire et libre-échangistes, même si l'un et l'autre auront la tentation de gauchir leurs discours. DSK a déjà commencé en évoquant le mot-fétiche de Montebourg, démondialisation. Quant à François Hollande, son contact avec Jean-Pierre Chevènement montre qu'il songe lui aussi à passer à gauche, un grand classique des batailles internes au PS.

Qu'importe, pour Montebourg la bataille Hollande-DSK sera illisible, « deux petits nègres dans un tunnel » lance-t-il en paraphrasant le célèbre roman d'Agatha Christie. Là réside sa chance : alors que dskistes et hollandais se déchireront à coup de chantages aux postes ministériels et locaux, la charge légère de la brigade Montebourg pourrait le hisser au deuxième tour des primaires. Dès lors, tout serait possible.
Mobiliser très au delà du PS

Au fait Montebourg, combien de divisions ? Le député dispose il est vrai de moyens limités. Ses points d'appui se situent en Bourgogne bien sûr, mais aussi dans le Nord-est de la France, en Languedoc-Roussillon et en Rhône-Alpes. Il bénéficie aussi du soutien de l'ex-pôle écologique du PS de Géraud Guibert, quelques centaines de militants tout de même. Il compte bien élargir son audience durant la campagne des primaires. D'abord, toute la gauche du PS, et une bonne partie des aubrystes ralliés au Maire de Lille pour s'opposer à DSK, se sentira trahie dès lorsque Martine aura pactisé avec Dominique. Certes, Hamon et Emmanuelli plieront, mais leurs troupes se sentiront plus proches des idées de Montebourg que de celles de DSK. Deuxième atout, son fort engagement écologique - il défend un protectionnisme « vert » - peut lui faire gagner des suffrages dans cet électorat dont une partie votera aux primaires socialistes. Enfin, la fibre républicaine de Montebourg, vivifiée par des relations anciennes et maintenues avec Jean-Pierre Chevènement, peut faire du candidat Montebourg un rasoir à trois lames. Il vient d'ailleurs de s'adresser aux Radicaux de gauche, autre famille orpheline de la gauche DSK pour leur proposer de participer aux primaires.

Il y a aussi la question des moyens. La règle des primaires limite à 60 000 euros le plafond de campagne. Montebourg ne sera donc pas désavantagé. Il bénéficiera en outre du soutien de la Netscouade sur Internet, plus gros budget de sa campagne interne, l'équipe qui avait assuré le succès de Ségolène Royal avec Désirs d'avenir. Le site
desideesetdesreves.fr, fonctionne déjà depuis novembre 2010. Montebourg a pris langue avec plusieurs intellectuels non conformistes, comme Hakim El Karaoui ou l'économiste Jean-Luc Gréau, qui a été longuement interviewé sur le site. Emmanuel Todd, qu'il a rencontré plusieurs fois, va préfacer un petit ouvrage « agitatif » une sorte de manifeste vendu 2 €  : Voter pour la mondialisation (3). Montebourg y prendra position assez clairement pour une politique plus offensive à l'égard de l'Allemagne, assez hétérodoxe par rapport aux violons socialistes sur le couple franco-allemand. Enfin, Aquilino Morel, l'ancien conseiller de Lionel Jospin, devrait devenir l'un de ses porte parole, tandis que Benoït Thieulin, le patron de la Nestcouade, fait partie du staff rapproché du candidat.

 
Un électorat flou

La campagne des primaires socialistes conserve cependant une inconnue de taille : c'est la seule élection dont on ne connait pas le périmètre électoral puisqu'il suffira de pas grand chose pour voter. Et le résultat ne sera pas le même selon que le corps électoral sera de 500 000, un ou quatre millions de personnes. En s'investissant dans l'organisation des primaires, Montebourg a voulu torpiller - en l'ouvrant - un système qui écrase selon lui les idées au profit des batailles d'appareil.
 
L'incertitude du scrutin repose donc en grande partie sur son caractère inédit. Mais comment prôner la rupture avec le système tout en restant dans le cadre unitaire puisque chaque compétiteur devra s'engager derrière le vainqueur ? Comment crédibiliser un combat pour la démondialisation tout en acceptant de rallier ensuite celui qui restera, pour longtemps encore, l'ex-patron du FMI ? Pour réveiller un électorat de gauche anesthésié par toutes les raclées électorales et sociales subies depuis 2002, il faut sans doute taper fort. Arnaud Montebourg, le moins médiatique des candidats, peut-il y parvenir dans une campagne en forme de sprint de moins de deux mois (si on compte la trêve estivale) ? On le souhaite, ne serait-ce que par aversion pour un duel Hollande-DSK qui se jouerait davantage sur le tour de taille et le maintien médiatique que sur les idées. Montebourg, un peu d'air frais comme disait Orwell ?

 

Philippe Cohen - Marianne

(1) Flammarion, 2010.
(2) Voyage au bout de la droite notamment, publié avec Jean-Philippe Huelin.
(3) A paraître fin mai chez Flammarion.

http://www.marianne2.fr/Primaires-PS-Montebourg-un-peu-d-air-frais_a205538.html






Haro sur l’euro !

28/04/2011 09:40

Haro sur l’euro !


Essai. Le président de "Debout la République" contre la monnaie unique.

Nicolas Dupont-Aignan veut démontrer que seules les banques ont intérêt au maintien de l’euro… Au contraire des entreprises et des particuliers !

Nicolas Dupont-Aignan n’a pas seulement de la suite dans les idées. Il sait aussi profiter de l’actualité pour les rendre convaincantes, comme le prouvent les 160 pages de son dernier opus, l’Arnaque du siècle, consacré à la crise de l’euro. Une crise dont il démontre que le caractère structurel était inscrit dans le ciel, dès lors que, tout d’abord, les traités européens accouchaient d’une monnaie unique surévaluée (d’où un différentiel de compétitivité avec nos concurrents expliquant à la fois le chômage et les délocalisations) et que, ensuite, il devenait impossible de créer de la monnaie pour rembourser nos dettes, la logique de l’euro imposant de se désendetter… en s’endettant encore !

Et s’endetter auprès de qui ? Pas même auprès de la Banque centrale européenne, l’article 123 du traité de Lisbonne disposant qu’elle ne peut en aucun cas prêter aux États et aux banques centrales nationales, mais auprès de banques privées dont le métier est de gagner de l’argent.

Et nous voici au cœur de l’“arnaque” dénoncée par Dupont-Aignan : « Les banques privées empruntent auprès de la Banque centrale européenne à des taux dérisoires (autour de 1 %) et prêtent cet argent aux États à des taux prohibitifs (3,5 % pour la France, jusqu’à 7 % pour les pays du Sud) tout en appelant ces mêmes États au secours dès lors que leurs bêtises en Bourse menacent de les mettre sur la paille. »

D’où, explique-t-il encore, le refus de nos élites politiques et surtout financières (qui partagent la même culture et pratiquent une alternance de plus en plus troublante aux mêmes postes de responsabilité) de réformer un système qui, crise ou pas, sert leur volonté de puissance… D’où encore, selon lui, la nécessité de sortir de l’euro pour que les gouvernements retrouvent une vraie liberté d’action et fassent enfin primer les intérêts des peuples dont ils ont la charge sur ceux des nouveaux “oligarques”.

Ce livre, qui paraît ces jours-ci aux Éditions du Rocher, Nicolas Dupont-Aignan en a conçu l’idée en un éclair au terme d’un échange d’anthologie avec Christine Lagarde à l’Assemblée nationale. On était alors au commencement de la crise grecque et le député lui avait posé la question suivante : « L’inflation et le coût du travail ont augmenté de 5 % en dix ans en Allemagne, tandis qu’ils ont augmenté de 40 % en Grèce. Comment ce pays peut-il, sans la possibilité de dévaluer, exporter alors que ses coûts sont si chers ? Cette équation, personne n’a pu y trouver une solution, à moins de baisser de 40 % les salaires. Alors comment faut-il faire ? »

Et Mme Lagarde avait laissé tomber en le fusillant du regard : « Il faudra bien que cela soit possible. » « Dédain terrible, mais aussi aveu d’impuissance, résume aujourd’hui Dupont-Aignan… Depuis cet échange, je n’ai obtenu de Christine Lagarde qu’un silence de mort, un mélange de mépris et de reproche. Comme si elle avait compris que j’avais décelé le gigantesque bluff dont elle était complice. » Et avec elle, accuse le président de Debout la République, tous ceux qui préfèrent les dogmes aux réalités…

L’Arnaque du siècle, de Nicolas Dupont-Aignan,
Éditions du Rocher, 160 pages, 13 €.





Bourlanges préfère Hollande à DSK. Pourquoi ?

28/04/2011 09:08

Bourlanges préfère Hollande à DSK. Pourquoi ?


Ce matin, France Inter recevait le président de l'Institut du centre, Jean-Louis Bourlanges. Lequel s'est illustré par un centrisme bien plus lisible que les discours de ses camarades candidats pour 2012 : européen assumé, sans être béat. Reste une chiffonnade : pourquoi diantre le roi du centrisme intelligent préfère-t-il Hollande à DSK et Bayrou ?

Ambiance détendue ce matin à Inter : le président de l'Institut du Centre et ancien vice-président de l'UDF Jean-Louis Bourlanges a donné à ses camarades politiques une leçon de centrisme. Non sans un certain humour et une rondeur qui rappelle Raymond Barre, le conseiller maître à la Cour des comptes a exposé un projet clair et qui a le mérite de la cohérence. L'interview de Patrick Cohen se situe en cela dans la continuité de l'entretien donné par Bourlanges au Monde daté du dimanche 24-lundi 25 avril.
Sujet chaud : la crise franco-italienne des flux migratoires tunisiens, qui appelle pour l'ancien député européen deux réponses :

- celle de l'aide au développement de la Tunisie, à laquelle selon lui, Alain Juppé a apporté un début de réponse à Tunis en emportant dans ses valises la promesse d'une aide de 350 millions d'euros. Il souligne à juste titre que nous devons aider à la stabilisation du pays émancipé du régime de Ben Ali. Les dirigeants européens s'étant félicités du vent de liberté et de démocratie qui soufflait sur le pays depuis la chute du dictateur, n'est-il pas désormais souhaitable que l'Europe se mette d'accord pour impulser une reprise économique qui limiterait les départs de migrants ? Mais dans les faits, les Européens sont encore frileux sur l’aide à apporter à Tunis.

- pour Jean-Louis Bourlanges, il est nécessaire de renouer avec une unité européenne fragmentée, qu'elle concerne les décisions sur le co-développement ou la gestion des flux migratoires. En cause : la réticence allemande à créer un outil bancaire commun de développement en Méditerranée, notamment par extension de la
Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement, ou la Banque Européenne d'Investissement ). Car le cafouillage sur l'aide au développement n'arrange pas le problème de l'arrivée de flux de migrants dans l'espace Schengen, dévoyé par le « chacun pour soi » : pour Bourlanges, Umberto Bossi, leader de la Ligue du Nord fracture l'unité européenne en voulant « vider la baignoire », soit « permettre aux Tunisiens de traverser la péninsule et d'arriver en France ». L’Italie a en effet octroyé des papiers aux Tunisiens venus de Lampedusa, leur permettant ainsi de venir légalement en France selon les accords de Schengen.

Évidemment, l'ancien député européen cadre les limites de la
convention de Schengen. Au discours ambiant actuel qui pointe du doigt la convention comme la passoire non maîtrisée de la circulation des hommes, il renvoie dos à dos « laxisme » et « égoïsmes nationaux », et redéfinit Schengen comme un outil de contrôle européen des flux migratoires. D'où sa conclusion : ni laissez-passer, ni repli « protectionniste » terme un peu curieux s'agissant de la circulation des hommes : aucun pays n'existe sans règle d'accès au territoire et à la citoyenneté) en termes humains ou économiques, mais une maîtrise à l'échelle européenne.

Parallèlement, Jean-Louis Bourlanges critique à juste titre l'incohérence de Jean-Luc Mélenchon à vouloir réguler les capitaux et les marchandises sans  remettre en question la libre circulation des personnes. Malheureusement, pas un mot critique sur le libre-échange. Au contraire, Bourlanges s'en prend vivement au protectionnisme, même à l'échelle européenne, sans pour autant nous expliquer comment, en régime de libre-échange intégral tel qu'il le prône, les états de l'Union européenne peuvent enrayer le processus massif de désindustrialisation qu'ils subissent depuis des années. Si l'on veut apporter des solutions à la crise que traverse l'Europe, il parait donc essentiel de se demander aussi pourquoi l'Europe ne protège plus ses économies.
une profession de foi centriste

Bourlanges dénonce les tentations extrémistes de droite comme de gauche qui ont le vent en poupe et embarrassent l'UMP et le PS, qui ne savent comment les traiter. Le diagnostic est assez juste. Mais il interroge sur le positionnement des centristes. Répondant à une question d'auditeur, Bourlanges donne sa version de leur destin électoral : constituer une force d'appoint pour la droite ou pour la gauche, en fonction des situations politiques. Cela rappelle le François Bayrou de 2007, qu'il brocarde pourtant comme étant « au milieu de nulle part », ne croyant pas à son idée que le centre peut être une « force indépendante de la droite et de la gauche ». Dès lors, Bourlanges, peu avare de bonnes formules, n'hésite pas à se déclarer proche de François Hollande tout en critiquant DSK, le « superman du FMI » qui lorsqu'il « atterrira », « opérera sa jonction avec le clergé socialiste ».

Lui en tout cas est clair : il y a une double crise des nations et de l'Europe, à laquelle il faut apporter une réponse européenne. Car « si l'Europe persistait à être en crise, ce serait le signe d'une très grande désespérance pour tous les peuples européens ». Ce qui ne l'empêche pas de faire rire dans le studio lorsqu'il pointe du doigt en souriant
José Manuel Barroso, « l'homme qui ne dit rien en cinq langues ». Ambiance débonnaire.

les angles morts des européistes

On le devine : lorsque Jean-Louis Bourlanges critique la probable candidature encore désincarnée de Dominique Strauss-Kahn, il le fait plus sur la forme que sur le fond. Car malgré cette pique goguenarde, le président de l'Institut du Centre serait-il si éloigné idéologiquement d'une candidature DSK ? Strauss-Kahn n'est-il pas le plus pro-européen des candidats aux primaires socialistes ? Or, pour Jean-Louis Bourlanges, le seul projet valable aujourd'hui serait « clairement européen », et consiste en « l'alliance entre un certain libéralisme et la régulation ». Une bonne définition du strauss-kahnisme qui rend incompréhensible l'empathie, manifestée envers François Hollande. A moins qu'il ne s'agisse de « dégager la voie » pour Nicolas Sarkozy, comme l'estiment certains « centrologues ».


Maxime Bellec - Marianne






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