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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Face à la crise, le diplôme et l'apprentissage sont des atouts

07/04/2011 17:03

Face à la crise, le diplôme et l'apprentissage sont des atouts


En 2007, 739 000 jeunes ont mis un terme à leurs études… avec ou sans diplôme. Les chercheurs du Centre d’Etudes et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ) ont passé à la loupe les premiers pas dans la vie active de 25 000 d’entre eux. Conclusion : face à un marché du travail bouleversé par la crise économique, avoir un diplôme reste bien utile !

Comme tous les quatre ans, le Centre d’Etudes et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ) publie sa grande enquête « Générations ». Une analyse précise et détaillée de l’insertion professionnelle des jeunes. Cette année, il s’agit des premiers pas dans la vie active de ceux qui ont mis un terme à leurs études en 2007. Soit quelques mois avant que le marché de l’emploi soit bouleversé par la crise financière…

A la lecture de cette enquête, on comprend très vite qu’avoir un diplôme, n’importe lequel, est un atout important. Que l’on soit détenteur d’un CAP ou un Doctorat, on a beaucoup plus de chance de trouver un travail que si l’on n’a aucune qualification. Certes, l’insertion professionnelle des diplômés accuse les conséquences de la crise : trois ans après l’obtention du titre, 18% d’entre eux pointent toujours à Pôle Emploi, soit 4% de plus qu’en 2004. Mais c’est chez les non diplômés, soit un jeune sur six, que les revers de croissance ont fait le plus de dégâts. Trois ans après leur sortie du système éducatif, 32% d’entre eux n’ont toujours pas trouvé de boulot : par rapport à 2004, la hausse est de 7 points !

Et ce sont les sur-diplômés qui tirent le mieux leur épingle du jeu. Une lapalissade ? Pas forcément. Ces derniers mois, le discours sur l’inefficacité des cursus universitaires s’est fait entendre avec tellement de force, qu’on avait presque fini par croire qu’il valait mieux se lancer sur le marché du travail sans aucun titre qu’avec un master de Lettres classique. Et bien c’est faux. Trois ans après l’obtention d’un master 1 ou 2, le taux de chômage ne dépasse pas les 15%. C’est, certes, deux points de moins qu’il y a 4 ans, mais c’est quand même nettement mieux que les autres ! En revanche, l’étude du CEREQ ne dit pas si leurs emplois correspondent effectivement à leurs cursus…ou s’ils ont piqué un job qui aurait du revenir à quelqu’un de moins qualifié ! Ce qui a son importance : on ne se lance pas dans un Mastère de psychologie pour tenir une caisse à Monop!

Autres vainqueurs de la course à l’emploi : les apprentis. En 2007, ils étaient 125 000 à chercher un boulot, soit 17 % de leur génération. Ils se sont mieux insérés que leurs homologues issus de formations dispensés par la voie scolaire. Ainsi, les détenteurs de BEP en apprentissage ont un taux d’emploi flirtant avec les 65% quand celui de ceux qui l’ont obtenu à l’école ne dépasse pas les 55%. Considéré par les employeurs comme une expérience professionnelle, qualité faisant généralement défaut aux jeunes, l’apprentissage apparaît comme une plus-value. Et pas seulement en matière de vitesse d’accès au premier job. Il influence également les conditions d’entrée dans la vie professionnelle. Ainsi, ils sont plus souvent directement engagés en CDI. Trois ans après la validation de leur BEP en apprentissage, 70% d’entre eux ont un contrat à durée indéterminée. Un taux qui tombe à 61 % pour ceux qui ont obtenu un BEP par la voie purement scolaire. 

Plutôt que de se ruer sur les palmarès des formations, dont les méthodes de recueil de données sont souvent sujettes à caution, les familles devraient plutôt se pencher sur l’enquête du CEREQ, riche en enseignements sur les filières les plus performantes.

Anna Topaloff - Marianne

L’enquête « Génération 2007-2010 » est disponible dans son intégralité sur : www.cereq.fr

 

 







Ah ! Si Total était encore une entreprise publique !

07/04/2011 13:18

Ah ! Si Total était encore une entreprise publique !


Total ne paye aucun impôt en France, c’est de notoriété publique depuis les révélation d'Emmanuel Lévy, et de Nicolas Prissette. Mais qui se souvient que ce fut une entreprise nationale, qui rapportait d'énormes dividendes à l’Etat ? En la privatisant, Edouard Balladur a rendu un bien mauvais service à la France.
Selon Les Echos du mercredi 6 avril, François Baroin a sur son bureau une décision politiquement lourde. Doit-il ou non proroger pour 3 ans le statut fiscal du groupe Total, dit Bénéfice mondiale consolidé (BMC). Le plus puissant et le plus riche des sociétés françaises a droit, comme quatre autres grands groupes mondialisés, dont Vivendi, NRJ et Euro Media Group, de déduire les pertes de ses filiales à l’étranger de ses bénéfices en France. C’est une forme de soutien de la puissance publique aux « champions nationaux » partis à la conquête de l’étranger. Les autres pays procèdent de la même manière.
Mais si le BMC permet à Total de ne payer aucun impôt en France, alors qu’il réalise environ 10 milliards d’euros de bénéfices, l’arrêt du BMC ne permettrait de récupérer au mieux que quelques centaines de millions (la niche fiscale totale représenterait environ 460 millions d’euros de pertes de recettes pour l’Etat).
En fait, le vrai drame français, c’est que Total et Elf ont été privatisés par Edouard Balladur entre 1993 et 1995 pour quelques dizaines de milliards de FRANCS. Une OPA de Total sur le belge Fina puis sur Elf a produit le mastodonte actuel. S’il était encore un groupe nationalisé, il rapporterait à l’Etat 5 milliards d’euros de dividendes par an, en moyenne, voire 6 milliards les bonnes années (comme en 2007), puisque Total redistribue entre 32% et 39% de ses bénéfices. Pour être juste, le bénéfice net ce serait 4 milliards (en déduisant le prélèvement libératoire des actionnaires).
On imagine que les 5 milliards d’euros (32 milliards de francs !) arrangeraient bien les comptes publics que la crise et la gestion de l’UMP sous Chirac et Sarkozy ont dégradé dans des proportions historiquement inégalées. En 2007, la dette publique était aux alentours de 60% du PIB. En 2012, elle approchera 90% du PIB. En euros : 600 milliards d’euros. Il faudra des générations de patience aux contribuables pour revenir à une situation gérable. Et ce sera d’autant plus dur que les Balladur et autres (Chirac, Sarkozy, Villepin mais aussi Jospin et DSK) ont vendu les « machines à cash » qu’étaient les entreprises publiques. 
Reste à savoir s'il est possible de renationaliser ? Dans l'état actuel du droit, ce serait très cher puisque les actionnaires pourraient exiger une « juste indemnisation », comme le stipule la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Il faudrait aussi un motif valable, puisque selon la constitution de 1946, seuls les monopoles ont vocation à être détenus par la Nation. Et Total, tout puissant qu'il est, n'en n'est pas un. Comme quoi, il faut réfléchir à deux fois avant de vendre ses bijoux de famille.
Hervé Nathan - Marianne

http://www.marianne2.fr/hervenathan/Ah--Si-Total-etait-encore-une-entreprise-publique-_a92.html




Elections au Kazakhstan : on n'est pas en Libye ni en Côte d'Ivoire

07/04/2011 12:53

Elections au Kazakhstan : on n'est pas en Libye ni en Côte d'Ivoire


Pendant que la communauté internationale avait les yeux rivés sur la Libye et la Côte d'Ivoire, le dirigeant kazakh Nazarbayev, depuis 22 ans au pouvoir, se faisait tranquillement réélire avec le score irakien de... 95,5% des suffrages !

Loin des révolutions arabes, le Kazakhstan vient de réélire avec un score pharaonique Noursoultan Nazarbayev, 70 ans, dont 22 à la tête de ce pays de 16,4 millions d’âmes, cinq fois plus grand que la France. Un scrutin tout sauf irréprochable, selon les observateurs indépendants, qui n’a pourtant valu aucune critique sérieuse de l’Occident à cet autocrate ex-soviétique… Explication.

Avec 95,5% des suffrages, contre 91,2% en 2005, le président kazakh Noursoultan Nazarbayev, 70 ans, dont 22 au pouvoir, a été réélu à son poste pour cinq ans dans l’indifférence générale. Pourtant, un tel score, doublé d’un taux de participation de 89,9%, paraît un tantinet surfait dans ce pays riche en pétrole.  D’autant que l’un des trois autres candidats, l’écologiste Mels Eleusizov, s’est même vanté d’avoir voté pour lui ! Qualifié de « farce » par l’opposition, le scrutin anticipé de deux ans constitue une évidente déception pour l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, l’OSCE, justement présidée l’an dernier par le Kazakhstan, contre la promesse de procéder à des réformes démocratiques. « A notre grand regret, il nous faut conclure que cette élection aurait du et pu être meilleure », a déploré Daan Everts, chef de la mission d’observation à long terme déployée au Kazakhstan par l’OSCE : pressions sur les électeurs, campagne unilatérale, absence de concurrence, le scrutin fut loin d’être parfait.

Mais on attendrait en vain les critiques de l’Occident. Bien au contraire : la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a même été jusqu’à « féliciter le peuple du Kazakhstan pour avoir exercé ses droits démocratiques à l’élection présidentielle du 3 avril ». Ebouriffant ! Nazarbayev, ceint d’une écharpe jaune éclatante, symbolisant sa victoire électorale, en est bien conscient. « Cette participation de près de 90% et votre soutien de plus de 90% pour moi, est une sensation pour l’Occident », a-t-il triomphé. Ce qui laisse mal augurer d’une hypothétique démocratisation avant les législatives de l’an prochain, dans ce pays où un parti unique siège au Parlement. D’autant que les intimidations à l’égard des rares journalistes indépendants du cru ont redoublé à l’approche du scrutin, relèvent les défenseurs locaux des droits de l’Homme.
 
Rien de tout cela ne semble troubler le sénateur du Gers Aymeri de Montesquiou, vice-président du Groupe du Rassemblement démocratique et social européen, chargé de développer les relations économiques de notre pays avec l’Asie centrale. « Cela s’est dans l’ensemble bien passé, il y avait des isoloirs », plaide-t-il, ayant lui même veillé à la transparence du scrutin, « parmi 3000 observateurs », croit-il savoir. Certes, l’élu gascon admet sans difficultés quelques « différences culturelles » en matière de rigueur électorale. Mais le sénateur du Gers, qui se flatte d’être un proche de Nazarbayev, croit en la réelle détermination de ce dernier à moderniser le pays. « Je vous renvoie aux déclarations géopolitiques de ce remarquable dirigeant, à la tête de ce grand pays situé entre la Chine et la Russie, et très soucieux de son indépendance. Il est urgent d’y être ! », s’enflamme Montesquiou, qui se flatte d’avoir contribué à « doubler le chiffre de nos relations commerciales ». Comment ? Le sénateur, qui avoue volontiers « passer ses vacances » au Kazakhstan et même « s’être mis au russe », cite à son palmarès de VRP du savoir-faire français des « exportations de bovins » et des « ventes d’hélicoptères »…

Anne Dastakian - Marianne






Forts, faibles et flous : le projet du PS en trois points

07/04/2011 08:15

Forts, faibles et flous : le projet du PS en trois points


Martine Aubry aurait aimé qu’il s’appelle « L’avenir aime la France ». Finalement, cet intitulé n’a pas été retenu. Le projet socialiste pour 2012 s’appellera « Le changement ». Un titre sobre, mais efficace ? C’est là toute la question. Petit tour d’horizon non-exhaustif de ce projet en trois points : les points forts, les faibles et les flous.

 

LES POINTS FORTS :

300 000 emplois d’avenir.  C’est, avec les 10 000 recrutements dans la sécurité (voir ci-dessous) la seule promesse chiffrée du programme. Elle rappelle évidemment les « emplois jeunes »  de Lionel Jospin en 1997. Pour une bonne raison : les socialistes font l’analyse que le premier facteur de la crise des classes moyennes se situe dans les difficultés d’insertion des jeunes dans la vie professionnelle, comme il y a quatorze ans; 660 000 moins de 25 ans sont inscrits à Pôle emploi. En embaucher un sur cinq dès 2012 pour cinq ans modifierait le comportement des entreprises, qui seraient alors poussées à présenter enfin aux jeunes diplômés des emplois en CDI à plein temps. 
Par ailleurs 300 000 emplois, financés par la suppression de l’aide fiscale aux heures supplémentaires, apporteraient un surplus de 0,5%  à la croissance. « Ce n’est pas la croissance qui crée l’emploi, mais l’emploi qui génère la croissance », explique le patron du Conseil d’analyse économique du PS, Pierre-Alain Muet. Certes, mais le risque des emplois d’avenir, c’est de provoquer le déclassement des jeunes diplômés dans des jobs plus proches de la voie de garage que du tremplin. 
La fiscalité plus progressive. Depuis le temps que les socialistes en parlent, ils vont peut-être arriver à établir l’impôt citoyen. A savoir la fusion de l’impôts sur le revenu des personnes physiques avec la Contribution sociale généralisée. L’idée avait déjà été adoptée en 2005 lors du congrès du Mans, puis mise en veilleuse par la candidate Ségolène Royal. Elle ressort cinq ans plus tard, renforcé par les thèses du livre Pour une révolution fiscale de Thomas Piketty et Emmanuel Saez. La véritable révolution de « l’impôt citoyen », sera de le rendre progressif comme l’IRPP, mais assis sur quasiment tous les revenus, comme la CSG. Adieu donc les prélèvements libératoires favorables aux revenus de l’épargne. Cet impôt devrait donc être doublement redistributif : des épargnants vers les travailleurs d’une part, et des riches vers les pauvres d’autre part. A quel niveau ? Pour le moment c’est encore un mystère puisqu’on ne connaît pas les taux de ce futur impôt. Sans doute les candidats à la primaire socialiste nous indiqueront-ils leurs intentions ?
L’Europe protectionniste. C’est sans doute une des évolutions les plus fortes du Parti socialiste, qui affirme pour la première fois dans un programme la nécessité  de « protéger les intérêts de l’Europe, de ses savoir-faire et de des salariés dans la mondialisation », et propose « d’augmenter les droits de douanes sur les produits provenant de pays ne respectant pas les normes sociales et environnementales ». Si l’on ajoute l’idée, plus commune, de l’emprunt européen pour l’investissement dans les infrastructures, les socialistes affichent enfin une attitude exigeante envers l’Europe. Reste une interrogation : et si les partenaires de la France refusent de suivre ce chemin, que ferait un gouvernement de gauche ? Hélas, seul Arnaud Montebourg répond qu’il faudrait être capable de passer outre.
L'immigration plus transparente. Changement notable et appréciable de philosophie de la part du PS en matière d’immigration qui a décidé de ne plus se contenter de prendre le sujet par le seul prisme humanitaire, mais d’aborder aussi cette question d’un point de vue économique. Les socialistes, dont la politique d'immigration était, on l'a oublié, plus restrictive entre 1997 et 2002, que celle des gouvernements Fillon, expliquent ainsi que « l’objectif d’une politique d’immigration maîtrisée et concertée avec nos partenaires européens mais aussi avec les pays d’origine, et les moyens d’y parvenir, seront débattus par le Parlement et feront l’objet d’une loi de programmation et d’orientation destinée à bâtir un consensus républicain. » En clair, tous les trois ans, après discussions avec les partenaires sociaux, les territoires et des universitaires, une loi de programmation et d’orientation pourrait décider du nombre de personnes que la France pourrait accueillir et dans quels secteurs économiques. Selon Sandrine Mazetier, secrétaire nationale à l’immigration au PS, la logique est simple : « Des flux migratoires réguliers permettent d’assécher le travail irrégulier ». Et, effet domino oblige, d’amoindrir la concurrence entre travailleurs réguliers et irréguliers. Cette loi de programmation et d’orientation aura un autre mérite : le débat sur cette question sensible qu’est l’immigration sera enfin public et ne restera pas confiné dans les locaux de la Place Beauvau. Bémol : 45% des migrants (ceux qui bénéficient du droit d’asile et du regroupement familial) pourraient être écarté de ce débat public.

La sécurité n'est plus niée. Autre changement remarquable : le rapport du PS à la sécurité. Les socialistes ont décidé de faire de ce sujet-là — qui l’eut cru — une de leurs priorités. Du pur affichage ? En tout cas, le Parti socialiste a visiblement envie d’envoyer un message aux Français puisque les seuls créations de postes annoncés dans le projet le sont dans les rangs des forces de l’ordre : « Au cours de la mandature, nous créerons 10 000 postes de gendarmes et policiers dont un millier dès 2012. » L’été dernier encore, Jean-Jacques Urvoas, le secrétaire national à l’immigration n’en espérait pas tant. Dans les colonnes de Marianne, il regrettait que Nicolas Sarkozy ait, lui, « supprimé 10 000 postes de gendarmes, de policiers en quatre ans ». Mais face à la « paupérisation financière » de l’Etat, il imaginait devoir s’appuyer sur les effectifs restants et se voyez déjà obliger de les « redistribuer » plus efficacement sur le territoire, en les concentrant notamment sur « les 20% de départements qui concentrent 60 % de la délinquance ». Les choses avancent donc au PS. Reste à voir si la mise en pratique sera à la hauteur du discours…
Vers un bouclier rural ? En demandant aux « jeunes médecins libéraux d’exercer en début de carrière dans les zones qui manquent de praticiens », notamment dans les territoires ruraux et les banlieues, Martine Aubry sait que « ça va un peu rouspéter ». « Mais on ne fait pas de politique sans bousculer certains meubles », ajoute-t-elle à très juste titre. Car voilà une riche idée. En tout cas le genre d’idées innovantes et volontaristes que l’on aurait aimé voir plus nombreuses dans le projet socialiste pour 2012. Certes, cette idée n’est pas neuve. Laurent Fabius la portait lors des primaires du parti en 2006. On comprend donc aisément comment elle a fini par revoir le jour puisque c’est un fabiusien, Guillaume Bachelay, qui a rédigé ce programme.
Dans le même ordre d'idée, le PS dispose, dans ses tiroirs, d'un fabuleux outil, le « bouclier rural », susceptible de garantir aux habitants des campagnes l’accès aux services publics de santé notamment. Présent en annexe du document de travail que Marianne2 a publié lundi, il n’apparaît malheureusement pas dans la version grand public…  
 

LES POINTS FAIBLES :

 

Le budget pour commencer. Comment faire avec seulement 25 milliards d’euros ? Si la vérite d’un programme se trouve dans les chiffres, ceux du « cadrage budgétaire » établis sous l’égide de Pierre-Alain Muet et Michel Sapin sont révélateurs de la terrible contrainte dans laquelle se retrouveront les socialiste s‘ils parviennent au pouvoir en 2012. Les spécialistes du PS estiment qu’à la fin de 2011, la croissance sera inférieure à 2%, le déficit à « environ 7% du PIB » et la dette publique accumulée s’approchera des 90% du même PIB. 
La première priorité des socialistes serait donc le désendettement de la France. « C’est incontournable, pour une raison simple : actuellement toutes les marges de manœuvres sont absorbées par le remboursement de la dette (actuellement 50 milliards d’euros par an, ndlr). Diminuer la dette, c’est redonner des marges à la politique économique », explique Michel Sapin. Le projet socialiste compte donc affecter la moitié des recettes nouvelles au désendettement. La croissance espérée (+2,5% par an en moyenne à partir de 2013) apporterait environ 100 milliards d’euros sur cinq ans, et 50 autres milliards proviendraient de la réduction des niches fiscales et sociales édifiées par la droite. 
Comme il faut financer la réforme des retraites (50 milliards) que les socialistes ont promis en 2010, il ne resterait que 25 milliards d’euros, soit 5 milliards par an, pour financer les « mesures nouvelles », comme les 300 000 emplois d’avenir ou la prise en charge de la dépendance, l’allocation d’études, etc… C’est très peu. Rappelons que la loi TEPA inaugurale du règne de  Nicolas Sarkozy en 2007 coûte 11 milliards d’euros par an à elle seule ! Il faudra donc procéder à des « redéploiements » de dépenses jugées « non prioritaires ». Michel Sapin ne cite qu’un exemple, mais de taille : la construction de 150 000 logements sociaux devrait ainsi être financée par le redéploiement d’une partie des crédits d’impôts accordés aux acquéreurs de logement. Tout à leur réforme de l’impôt sur les revenus, dont l’achèvement pourrait prendre plusieurs années, les socialistes font une impasse de taille en renonçant à revoir les taxes sur le patrimoine, comme l’ISF et les droits de succession.
Sur le salaire des patrons, la copie est à revoir. Les socialistes ont décidé de plafonner les salaires des chefs d'entreprises qui ne devront pas être supérieurs à 20 fois la plus petite rémunération de l'entreprise. Formidable. Hélas, seuls seront astreints les patrons des sociétés publiques. Une dizaine d'entre eux, certes prestigieux, verraient baisser sérieusement leurs rémunérations. Pas de changement, hélas, dans le secteur privé, hors la présence de salariés dans les comités de rémunération de sociétés cotées. Il faudrait que les socialistes comprennent que dans la lutte contre les dérives du capitalisme, le temps des mesures cosmétiques est définitivement passé.
La laïcité. Elle ne figure pas parmi les 30 propositions sensées incarnées les « priorités 2012 » du premier parti d’opposition. Et rien de rien non plus dans l’avant-propos qui accompagne ces 30 propositions, si ce n’est deux phrases sur la laïcité « pilier de notre République », la loi de 1905 devant « être protégée » et « les règles du vivre et de la neutralité dans l’espace public (…) respectées ». Le tout accompagné d’une citation de Jaurès — ça ne coûte rien — et emballé, c’est pesé ! Dans le document de travail daté du 30 mars que Marianne2 s’était procuré, il y en avait un peu plus. Mais le contenu n’en était pas moins affligeant : le PS envisageait alors l’adoption d’une « charte nationale de la laïcité, adossée à la Constitution ». Une charte qui n’aurait finalement pas apporté grand-chose, toute une batterie de textes sur le sujet existant déjà sur le sujet. Il suffit simplement de les faire appliquer. Peut-être que l’idée de l’UMP de doter le pays d’un « code de laïcité » ressemblant à leur charte a-t-elle refroidi les ardeurs socialistes ? Mais au moins, on se rassurera de ne pas voir les socialistes accoler dans leur projet un curieux adjectif au mot laïcité comme l’avait fait Nicolas Sarkozy (« laïcité positive ») ou comme l’a proposé plus récemment Eva Joly (« laïcité raisonnée »)…
Education nationale : rien de neuf. Evidemment, il était difficile d’attendre du PS qu’il prône la fin du collège unique, mais tout de même… En matière d’éducation, le projet 2012 manque cruellement d’ambition et de créativité. Car la plupart des mesures qu’il appelle de ses vœux, à l’image de la « refonte des rythmes scolaires » ou « l’utilisation de pédagogies différenciées », sont soit déjà en chantier, soit même déjà à l’œuvre. Reste la mesure qui sera retenu par les Français : le développement de la « scolarisation à 2 ans ». Si les mères de famille y trouveront un intérêt (pouvoir retrouver le chemin de l’emploi même en cas d’absence de place en crèche), quel sera le gain pour l’enfant ? Une année supplémentaire de sociabilisation ? C’est un peu court. Comme les propositions du PS en matière d’éducation...


LES POINTS FLOUS : 

A propos de l’énergie nucléaire civile, les socialistes ont décidé de ne rien décider. Le programme se contente d’annoncer une sortie « de la dépendance du nucléaire et pétrole ». Dans le document de travail que s’est procuré Marianne2, on trouve deux objectifs : 23% d’énergie renouvelable en 2020. Rien de mieux que ce que la droite prévoit déjà de son côté. Et un autre : « 75% d’énergies renouvelable dans notre production d’électricité à l’horizon 2050 ». Ce qui signifierait le remplacement du nucléaire par l’éolien, le solaire ou autres. Les écologistes de EELV ne perdent pas espoir de faire évoluer le PS : « Il y aura d’autres discussions, chez eux, et avec nous pour parvenir à un contrat de législature », assure le député Yves Cochet. Le plus simple pour eux serait une candidature de Martine Aubry, seule à avoir pris position clairement pour une sortie du nucléaire en une quarantaine d’année.
C’est finalement l’ensemble du texte qui baigne dans un certain flou. Et pour cause, il a été conçu comme une simple « boîte à outils » dans laquelle le candidat du PS, quel qui soit, pourra puiser, mettant sur la table du banquet républicain qu’est l’élection présidentielle certaines mesures qui lui sont chères et remisant au cellier socialiste les plus gênantes. Sur la question du Smic, il est par exemple simplement indiqué que « durant la législature, [les socialistes procèderont] à un rattrapage du Smic que la droite a déconnecté de la hausse des prix », sans que ne soit jamais mentionné le moindre montant. On se souvient qu’à l’issue de la campagne de 2007, Ségolène Royal avait, elle, regretté que lui soit imposé par le parti un Smic à 1 500 euros. Certains verront donc dans ce flou généralisé une force (les socialistes, apaisés par cette synthèse consensuelle, ne s’étriperont pas, du moins pas de suite) ou une faiblesse (leurs adversaires, eux, ne manqueront pas de le faire remarquer au risque que ce flou socialiste ne vienne s’installer dans l’inconscient des Français-électeurs). 
Gérald Andrieu et Hervé Nathan - Marianne

 

(dessin : Louison)

http://www.marianne2.fr/Forts-faibles-et-flous-le-projet-du-PS-en-trois-points_a204747.html






Débat sur l'Islam: Sarkozy a-t-il perdu sa clientèle musulmane?

07/04/2011 07:25

Débat sur l'Islam: Sarkozy a-t-il perdu sa clientèle musulmane?


Nicolas Sarkozy voulait séduire ce qu'il pensait être la « communauté musulmane ». Le débat de l’UMP sur la place de l’Islam a au contraire entraîné une rupture. Sa démarche clientéliste et communautariste n'a pas fonctionné malgré de nouvelles tentatives.

A sa clientèle conservatrice, Nicolas Sarkozy a vendu son « immigration choisie » et son Kärcher. Résultat, l’insécurité augmente et les fondements de sa politique migratoire tombent un à un. A sa clientèle dite «musulmane», il a vendu le « préfet musulman », le CFCM et l’Islam de France. Cette démarche communautariste classant les Français selon leur religion ou leurs origines, est typique du sarkozysme. Pour ce faire, il cherche à séduire des prétendus représentants d'une communauté pour les intitutionnaliser. Tant pis, si la dite communauté n’a pas le poids qu'on lui prête. et si parler d'une « communauté musulmane » assigne une identité à des gens qui se sentent avant tout français.

Ces relations avec l'Islam officiel
étaient justement un des enjeux du débat sur l’Islam (ou sur la laïcité) organisé par l’UMP et annoncé par Nicolas Sarkozy. Reste à savoir si les officiels concernés allaient venir à la table des débats. Ce qui les mettait face à un dilemme : accepter un strapontin autour de la table quitte à acter une récupération politique ou rester digne en refusant d’être la caution d’un débat susceptible d’entraîner toutes les surenchères possibles.  

D’où les tergiversations de la Grande Mosquée de Paris comme l’a montré le blog Hexagone de Libération.fr. Le 10 mars, le recteur Dalil Boubakeur a, dans un premier temps, refusé de se rendre à un débat « qui n'a pas lieu d'être ». Deux jours plus tard, après une rencontre avec Jean-François Copé, la Grande Mosquée a dit vouloir « apporter une contribution constructive à ce débat sur la laïcité, principe fondamental de la République cher à tous les citoyens français, et particulièrement ceux de confession musulmane ». Dernier épisode le 23 mars avec un communiqué annonçant que la Grande Mosquée « décline l’invitation qui lui a été réitérée de participer à ce débat de nature politique qui alimente un fort sentiment de stigmatisation ».
Dilemme Kouchnérien

Même ambiguïté du côté du CFCM. Le Conseil a pendant longtemps refusé de condamner directement la tenue du débat. Tout juste, le 4 mars, le CFCM se contentait de faire part de son « inquiétude » au sujet des dérives du débat : « Les conditions d'un débat serein autour d'un principe aussi fondamental que la laïcité ne soient pas réunies » Le 10 mars, Abdallah Zekri, chargé de mission au CFCM et par ailleurs président de la Fédération de la Grande Mosquée de Paris dans le Sud-Ouest, a déchiré sa carte de membre de l’UMP devant les caméras, un joli coup médiatique.

Le 16 mars, malgré une rencontre avec Claude Guéant, le Conseil a
finalement annoncé son boycott du débat et dit avoir fait part au ministre « de la vive inquiétude des musulmans de France et de sa crainte, dans ce contexte sensible, de voir ce débat ouvrir grandes les portes des dérives et des malentendus, à l’instar de celui sur l’identité nationale ». Le CFCM a toutefois souligné les « propos rassurants » du ministre de l'Intérieur. Dénoncer les dérapages d’un côté, s’assurer de bonnes relations avec le pouvoir de l’autre, la position du CFCM est décidément difficile à tenir.

Le 15 mars, également reçu par Claude Guéant, Dalil Boubakeur avait été
tout aussi bienveillant avec le ministre. « Nous sommes à 200% avec le ministre : il a vidé le débat de ses questions épineuses ou qui pouvaient prêter à polémique », a annoncé le recteur saluant « une position de sagesse, une position très forte qui répond aux questions posées épisodiquement à la communauté musulmane ». Durant la rencontre, Claude Guéant avait affirmé, revenant sur les déclarations de Nicolas Sarkozy, qu’il est 

«constitutionnellement impossible» d’interdire les prêches en arabe.
Séduction

Peu après ces rencontres avec ces officiels de l'Islam, le ministre de l’Intérieur créait la polémique en déclarant, sur Europe1, que « Les Français, à force d'immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux, ou bien ils ont le sentiment de voir des pratiques qui s'imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale ». Plus récemment, la polémique est repartie quand le ministre a lancé, au sujet de l’Islam : « Cet accroissement du nombre de fidèles et d’un certain nombre de comportements posent problème ».

Sos Racisme et le Mrap ont naturellement porté plainte contre le ministre pour ses derniers propos. Mais le CFCM et la Grande Mosquée de Paris ont gardé le silence. Comme lorsque Brice Hortefeux avait de ses fameux « Auvergnats », la Grande Mosquée et le Conseil avaient refusé de se joindre aux poursuites lancées par Sos Racisme et autres. Certes, des instances religieuses n’ont pas vocation à prendre la place d’associations anti-racistes. Mais ces instances savent bien qu’une plainte les mettrait en porte-à-faux vis-à-vis du pouvoir. A l’inverse, garder le silence leur permet de conserver leur strapontin à la grande table quitte à servir d’alibi contre les accusations de dérapages xénophobes ou racistes.

Car derrière ces affichages avec des officiels musulmans et plus encore derrière la volonté de construire un Islam de France, Nicolas Sarkozy cherche à séduire une clientèle électorale. Mais le débat sur laïcité a peu pour effet pervers de le couper d’une certaine élite communautaire, d’hommes de réseaux prêt à jouer les lobbyistes. En janvier, le chef de l'Etat avait d’ailleurs
nommé comme conseiller « à l’intégration » Abderramane Dahmane, chargé en réalité de gérer les relations avec les communautés (ou clientèles) étrangères. Dahmane sera limogé deux mois plus tard après avoir comparé « l’UMP de Copé » à une « peste pour les musulmans » suite au lancement du débat sur l'Islam et évoquera même la « poignée de néo-nazis » au sein du parti présidentiel et à l'origine du débat.

Récupération

Joint par Marianne2, Abderramane Dahmane confirme sa rupture avec le chef de l’Etat. « J’ai l’intention de faire une campagne ville par ville contre lui » affirme-t-il. L’ex-conseiller est particulièrement offensif contre Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP : « Si Nicolas Sarkozy garde son alliance avec Copé, aucun musulman, aucun africain ne votera pour lui ». Pourtant, lorsqu’il est arrivé  au service de Nicolas Sarkozy en 2003, Abderramane Dahmane était tout à fait disposé à jouer les chargés de clientèle pour le ministre de l’Intérieur puis le chef de l’Etat : « J’ai crée des comités de soutiens. A chaque meeting, il y avait un certain nombre de musulmans ». 

Mais le débat sur la laïcité mais également le discours de Grenoble l’ont finalement fait basculer : « Je fais une différence entre le Nicolas I à partir de 2003 et le Nicolas II à partir de 2010 », explique-t-il. Pour contrer le débat sur l’Islam de l’UMP, Dahmane était d’ailleurs présent
à un rassemblement mardi à Paris, portant une étoile verte en signe de protestation. « Ces gens-là vont se manifester avec leur bulletin de vote », commente, Abdallah Zekri, le dirigeant du CFCM qui avait déchiré sa carte de l’UMP, contacté par Marianne2. Il estime également que « le débat sur la laïcité a éveillé beaucoup de consciences » parmi les musulmans.

Pour autant, à droite, l’idée d’une captation d’un vote « musulman » n’a donc pas disparu, quitte à créer de toute pièces une élite musulmane prêter à jouer les passerelles. Peu après le renvoi de Dahmane, l’UMP  a lancé «
l’Union des Français musulmans », créant en même temps une polémique sur l’utilisation du terme «franco-musulmans». Une démarche clientéliste qui montre qu’à l’UMP, l’électeur n’est plus vu comme un Français à part entière mais avant tout comme un musulman, un maghrébin ou un beur et surtout comme un nigaud.

Tefy Andriamanana - Marianne

 






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