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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Les anti-nucléaires surfent sur le séisme japonais

15/03/2011 17:38

Les anti-nucléaires surfent sur le séisme japonais


Quelques jours après le séisme au Japon, les inquiétudes se concentrent sur le risque d'accident nucléaire. Pour Jack Dion, si la récupération de la catastrophe par les Verts est indécente, c'est surtout le problème de la maitrise de plus en plus importante de l'énergie nucléaire par des acteurs privés qui doit être posé.

Que l’accident nucléaire au Japon, provoqué par le Tsunami, créée une émotion dans le monde entier, cela paraît légitime. Tout le monde a en mémoire des précédents spectaculaires, et pas seulement celui de  Tchernobyl. De là à danser sur le séisme nippon pour demander un référendum sur la sortie du nucléaire en France, il y a un pas que les Verts ont franchi sans l’ombre d’une hésitation.
 
Alors que l’on ne connaît même pas l’ensemble des fait qui ont ébranlé la centrale de Fukushima Daiichi, les talibans anti-nucléaire rêvent de rayer l’atome de la carte industrielle. Ce n’est ni sérieux ni décent.
Reconnaissons aux écolos le mérite historique d’avoir mis la planète face à ses responsabilités environnementales alors que d’autres continuaient de surfer sur l’aventure productiviste. La catastrophe écologique est une indéniable réalité. Les techniques de production épuisent les ressources naturelles (pétrole, eau, terres agricoles…), tandis que les organisations de l’habitat et du transport  conduisent à des émissions de CO2 dans des proportions encore jamais atteintes dans l’histoire.
 
En fait, tôt ou tard, il faudra bien se résoudre à revoir toute l’organisation du monde : les trajets insensés des marchandises à l’échelle de la planète, les modes de productions dans chaque nation, ainsi que les aménagements des territoires. Dans ce cadre, le nucléaire pose des questions réelles de transparence et de sécurité, comme en témoigne la situation actuelle du Japon. Mais proposer d’en  finir avec cette énergie sous prétexte d’un accident, aussi spectaculaire soit-il, serait aussi sérieux que de prôner l’abandon de l’aviation civile après le crash d’un Boeing en pleine mer.
 
En ce domaine comme ailleurs, le risque zéro n’existe pas. Il faut seulement se donner les moyens nécessaires pour limiter les risques au maximum sans tomber dans la panique générale et allumer des bougies en chantant : « Le nucléaire tue l’avenir ».
 
Bien maîtrisé (et il n’y aucune raison qu’il ne le soit pas), le nucléaire ne tue personne. Encore faut-il assurer la prééminence publique sur cette filière, afin de ne pas la livrer à la course à la rentabilité en vogue dans le privé, en assurant un contrôle démocratique, et en assurant une formation de haut niveau au personnel.
 
Certes, le nucléaire civil ne règle pas tout. Il serait judicieux de regarder de valoriser toutes les productions d’énergie renouvelable ( solaire, éolien, hydraulique…) Mais on ne voit pas au nom de quelle diabolisation il faudrait tirer un trait sur l’atome.
 
Grâce à EDF, au CEA, et à Areva, la France dispose en la matière d’acquis historiques qui assurent son indépendance énergétique et la maitrise nationale d’un secteur essentiel. 70% de l’électricité du pays est d’origine nucléaire. A priori, donc, on pourrait être tenté de saluer le plaidoyer pro nucléaire civil délivré par Nicolas Sarkozy. Ce serait oublier que le Président, nonobstant ses bonnes paroles, a fait éclater le front nucléaire national en donnant le feu vert à Henri Proglio, PDG d’EDF, pour se lancer dans une aventure internationale incertaine,  en laissant GDF-Suez venir marcher sur les platebandes nucléaires, et en filialisant l’approvisionnement du pays en uranium au détriment d’Areva.
 
Ajoutons que la France, sous prétexte d’appliquer l’hymne à la concurrence en vogue à Bruxelles, a mis en place un processus de libéralisation du secteur de l’énergie, la fameuse loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité). Or c’est un véritable coup de poignard dans le dos d’EDF, contraint de faire une place à ses concurrents pour des raisons purement idéologiques (le marché, c’est bien ; le public, c’est mal).
 
En vérité, la véritable urgence consisterait à arracher le nucléaire des  griffes du privé pour réorganiser une filière publique en passe d’être démantelée. Pourquoi pas un référendum sur le sujet ?   
Jack Dion - Marianne
 





Jean-Robert Pitte : « Le Japon est profondément optimiste »

15/03/2011 10:58

Jean-Robert Pitte : « Le Japon est profondément optimiste »


Géographe, ancien président de l'Université Paris Sorbonne, Jean-Robert Pitte cultive une passion ancienne pour le Japon. Pour Marianne2, il revient sur le drame qui secoue le pays du soleil Levant. Loin de tous les catastrophismes, Jean-Robert Pitte décrit l'optimisme fondamental qui caractérise les Japonais, un peuple qui n'avance que de crises en crises.

Comment évaluez-vous la gravité de la situation au Japon ?

Jean-Robert Pitte: La situation est grave, elle pourrait s’aggraver mais arrêtons de considérer qu’elle ne peut que s’aggraver. Je suis scandalisé de voir les Verts considérer qu’on est au pire du pire, que c’est pire que Tchernobyl. Le Tsunami est une chose malheureusement connue au Japon, ce n’est ni le premier, ni le dernier. Je suis scandalisé par cette vision catastrophiste véhiculée par les médias qui laisse à penser que tout fout le camp, que l’économie japonaise mettra des siècles à se redresser etc.

Le Japon vit avec le risque permanent des catastrophes naturelles. Dans le cas présent vient quand même se surajouter le danger nucléaire ?

C'est une catastrophe naturelle qui est devenue catastrophique parce qu’il y a des gens qui habitent au bord de la mer dans un secteur pas assez protégé. Mais avec de telles vagues, on ne voit pas quelles protections il pourrait y avoir…Cela dit, c’est certain que le Japon vit, en permanence, avec ce risque au dessus de sa tête. C’est d’ailleurs la première fois que l’on voit un Tsunami en action. Lors du Tsunami qui a eu lieu en Thaïlande il y a trois ans, on a vu les dégâts après. Là on voit bien que, quelles que soient les techniques dont on dispose, il n’y a pas grand chose à faire.  Les Japonais se disent qu’un jour il y aura un Big One à Tokyo. Mais ce dont les gens ne se rendent pas compte c’est que les tours de Sendai ou de Tokyo ne sont pas tombées. On voit les immeubles « danser » à la télévision mais ils ne s’écroulent pas. Je croise les doigts pour que n’arrive pas la grande catastrophe nucléaire, je n’ai aucune idée de ce qui arriverait si un nuage nucléaire arrivait sur Tokyo, mais pour ce qui est du Tsunami, le Japon va s’en relever.

Le Japon a déjà connu des épisodes aussi graves dans son histoire, le tremblement de terre qui a touché Tokyo en 1923, la Seconde guerre mondiale, et le tremblement de terre de Kobe en 1995. Comment avait réagi le pays ?

On enterre ses morts, on remonte ses manches et on reconstruit. En 1923, c’était un grand drame. Le séisme n’était pas très fort, mais c’était au cœur de la capitale à midi et le chauffage se faisait au charbon de bois, donc il y a eu des incendies gigantesques.
Ca a été un grand choc mais c’était l’époque où le Japon était galvanisé par l'idée de devenir une grande puissance, acquérir un empire colonial et été influencé par le modèle européen des grandes dictatures. La seconde guerre mondiale est bien plus « extraordinaire »: toutes les grandes villes ont été rasées, toutes les infrastructures industrielles ont été détruites, il ne restait que les terres agricoles. Le tout dans des conditions d’humiliation très difficiles compte tenu de la façon dont on avait galvanisé les gens autour de l’idée du Grand Japon. Ce qui est fantastique, c’est que, 20 ans après, ce pays détruit intégralement était devenu la deuxième puissance du monde avec une population assez restreinte. C’est un relèvement d’une rapidité extraordinaire, bien dans la mentalité japonaise, l’idée que tout est impermanent, rien n’est stable, les catastrophes nous pendent au nez et quand ça arrive, on repart. Ce n'est pas une civilisation de l’abattement. Il y a un optimisme fondamental que nous n’avons pas chez nous.

Comment est perçue la classe politique confrontée à une crise comme celle là. Le peuple japonais est-il solidaire du gouvernement ?

Le gouvernement n’est pas populaire et les critiques fusent déjà sur sa gestion des secours, mais un gouvernement est rarement populaire au Japon. Ils n’accordent pas la même importance à la chose politique que nous. C’est vrai que leur classe politique n’est pas très bonne, mais le pays n’est pas si mal géré que cela.
Ce n’est pas la classe politique qui dirige le Japon, ce sont les entreprises, les structures intermédiaires, les maires jouent un très grand rôle. Le sommet de la hiérarchie n’a pas beaucoup d’efficacité, les gens prennent leur responsabilité là où ils sont. Et il y a évidemment l’Empereur -qui se fait bizarrement très discret depuis le séisme-, le père de la Nation, qui a encore moins d’influence que la Reine d’Angleterre mais qui est essentiel. Si vous enlevez l’Empereur, tout s’écroule.

Cette fois, le Japon a accepté toutes les aides extérieures, ce n'est pourtant pas dans leurs habitudes ?

Effectivement, ils ont été très échaudés par l’affaire de Kobe, qui affecté un grand port du Japon. Ils se sont rendus compte qu’ils n’étaient pas préparés. Les services de secours n’étaient pas au point et le port a été dévasté alors que c’était un des grands ports d’entrée des produits importés pour le Japon.

Cette catastrophe est-elle susceptible de remettre en cause la filière nucléaire ?

Les Japonais, on comprend facilement pourquoi, ne sont pas favorables au nucléaire. Les gouvernements successifs s’y sont ralliés parce qu’ils n’ont pas de matières premières mais l’opinion est très contre. Pour autant, une telle catastrophe donnera lieu à des débats mais ne remettra pas en cause la filière pour la simple raison qu’il n’y a pas d’alternative. Il y a des alternatives à long terme mais pas dans l’immédiat. Cet accident va permettre de faire des progrès en terme de sécurité comme tout accident.

Naoki Inose, un historien, par ailleurs vice-maire de Tokyo explique que les
Japonais n’avancent que de crises en crises ?

Au cours des années 80-90, tout le monde écrivait « Le Japon c’est fini ». Il est toujours la troisième puissance et il n’a perdu sa seconde place que parce que la Chine a connu une croissance incroyable. Le Japon a connu une croissance plus faible au cours de ses 30 glorieuses mais c’est un pays qui marche, qui est très impressionnant. Les Japonais disent « c’est la crise » quand ils font 5% de chômage et 3,5% de croissance ! C’est ce que j’aime dans ce pays. Les gens se remettent en cause, ils cherchent des solutions à tous leurs problèmes. C’est passionnant. La vraie grande qualité du Japon c’est d’être aux aguets des idées nouvelles et ils « japonisent » tout ce qu’ils empruntent, religion, technique, architecture, culture, politique etc.

On est surpris et admiratifs de la dignité, la sérénité et la force collective dont fait fait preuve le peuple japonais dans un drame de cette ampleur ? 

Les Japonais pleurent leurs morts mais ils ne cherchent pas un bouc émissaire. Cela témoigne aussi d’une certaine attitude vis à vis de la vie et de la mort. L’occident qui a une peur panique de la mort et du vieillissement devrait en avoir une vision plus détachée. Les Japonais n’attendent rien pour après, parce que la vie et la mort sont confondus, il n’y a pas de frontières entre les deux. C’est quelque chose qui est profondément ancré en eux et qui explique aussi, en partie, la réaction du peuple japonais face à ces catastrophes. Là aussi, l'occident aurait beaucoup à apprendre, notamment une certaine sérénité vis à vis de ce qui peut nous tomber sur la tête.

Propos recueillis par Régis Soubrouillard
Illustration : La grande vague de Kanagawa par Hokusai (cc flickr Natsuki)





Pendant ce temps-là, le monopoly des terres arables continue

15/03/2011 09:33

Pendant ce temps-là, le monopoly des terres arables continue


Chaque semaine, de nouveaux investisseurs annoncent qu'ils s'apprêtent à faire main basse sur des milliers d'hectares. A l'heure où les flambées des prix des matières premières sont toujours à craindre, ce petit atlas Google Maps donne une idée de la « guerre des terres arables » dans le monde. 

 
 
La souveraineté alimentaire des États est un sujet récurrent de la politique internationale, et a toutes les raisons d'alarmer lorsque les prix des matières premières repartent à la hausse. En 2008, du continent africain aux Etats asiatiques, des émeutes de la faim ont éclaté en raison d'une flambée des prix des denrées alimentaires. Une hausse des prix sur laquelle les spéculations connaissent un bref ralentissement, bien qu'elles se maintiennent à un niveau important, comme l'explique le site d'information et de recherche économique Gecodia.

En lien avec ce problème, la possession des terres. Ces terres arables qui font l'objet de la convoitise d'investisseurs étrangers privés aussi bien que de fonds souverains d'Etats ne disposant pas eux-mêmes de suffisamment de surfaces cultivables. Ces transactions, plus ou moins compliquées selon les Etats (certains bradent leurs hectares de terres tandis que d'autres demandent au moins un accord formel des communautés locales) sont loin d'être toujours bien acceptées. Les raisons de l'acquisition de terres dans un pays étranger sont diverses mais souvent perçues comme une confiscation par la population locale. Et même quand une partie de la population peut s'y montrer favorable en raison de la création éventuelle d'emplois pour les locaux, de nombreuses ONG protestent contre ce qui est souvent vécu comme un « accaparement ». On peut donc parler d'une sorte de «
guerre des terres arables », comme Virginie Raisson dans son ouvrage de 2010. (1).
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Afficher Atlas du rachat des terres arables sur une carte plus grande
Ce petit « atlas du rachat des terres arables » ne peut être exhaustif. Il rend simplement compte de quelques exemples récents du « Monopoly des terres cultivables » qui se joue quotidiennement dans le monde. Il distingue les acquisitions de multinationales et d'investisseurs privés (marqueurs bleus placés dans les pays vendeurs), de pays très gros acquéreurs de terres (2) via des fonds souverains (marqueurs rouges placés dans les pays acquéreurs), et de cas particuliers que l'on pourrait qualifier de « philanthropisme écolo » (marqueurs jaunes). La nature des exemples cités ici varie tout autant que les superficies en jeu, mais tous sont représentatifs de cette bataille des terres, les gouvernements étant contraints de trouver l'équilibre entre la prédation des investisseurs étrangers et les apports économiques que ceux-ci peuvent amener.
Maxime Bellec - Marianne

(1) 2033, Atlas des futurs du Monde, Robert Laffont, 2010.
(2) Au-delà du livre de Virginie Raisson, plusieurs sites web s'intéressent de près au problème, tels que
Grain et Farmlandgrab. La provenance des chiffres repris ici est indiquée à la fin de chaque petit paragraphe.
(3) Ici encore, les informations proviennent de l'ouvrage de Virginie Raisson.
 






Exit Juppé !

14/03/2011 19:11

Exit Juppé !


Après un mini-état de grâce d'Alain Juppé lors de sa nomination au quai d'Orsay, l'ancien Premier ministre étant devenu « l'homme fort du gouvernement » aux yeux des médias, le vent a déjà tourné. Maurice Szafran montre que pour devenir le chef de file des anti-Khadafi, Sarkozy a décidé de se passer de son ministre des Affaires Étrangères.

Il aura donc suffi de quinze jours pour que Nicolas Sarkozy, une fois encore, démente le chœur enfiévré des journalistes et des commentateurs. Ainsi le président de la République, au plus bas dans les sondages et dans une partie non négligeable de son électorat, affaibli par le scandale MAM et son manque de réactivité face à ce délabrement de l'Etat, avait donc accepté que les Français voient ressurgir sur le devant de la scène super Juppé, ultra puissant ministre des Affaires Étrangères, quasiment débarrassé de la gangue, de l'influence élyséenne et du tout-puissant ex-secrétaire général de la présidence, Claude Guéant. Et dire que certains d'entre nous, parmi les « professionnels de la profession », ont voulu croire à ces âneries...

C'était d'abord oublier une règle de base, cette pratique d'airain de la Ve République : en matière de politique étrangère, seul le président décide, le patron du Quai d'Orsay n'étant qu'un exécuteur plus ou moins respecté, plus ou moins influent. De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand et Chirac, quel que soit le contexte politique, n'ont jamais cédé un pouce de pouvoir.

Et Nicolas Sarkozy, lui, s'y serait résolu? Et qui plus est, face à Alain Juppé? Dites-donc, les commentateurs politiques nous prendraient-ils pour des billes?

Nicolas Sarkozy éprouve de l'amitié envers Bernard Kouchner ; il avait pourtant liquidé cette « formidable prise de guerre » en... quelques mois. Le chef de l'État éprouve - au moins - de la méfiance envers Alain Juppé ; il lui aura suffi de deux semaines pour le dessouder. Et de quelle manière !

Que Nicolas Sarkozy se veuille à l'avant-garde du combat anti-Kadhafi, c'est respectable et on doit même s'en satisfaire. Qu'il fasse fi, dans un premier temps, de toute solidarité européenne, exaspérant à nouveau la chancelière Merkel contre la France et son arrogance, voilà qui peut sembler plus étonnant même si, parfois, le sens de l'Histoire et le courage politique exigent la solitude. De Gaulle en fournit de multiples preuves. Mais pourquoi, à l'occasion de cette escapade libyenne, Nicolas Sarkozy a-t-il tenu à humilier Alain Juppé à ce point ? Pour rappeler qu'il est le seul, le vrai chef?

Car l'épisode, quand on le retrace dans son ensemble, est invraisemblable. C'est un intellectuel - Bernard-Henri Lévy - qui, depuis Benghazi, est à l'origine du changement de stratégie français, donc de sa radicalisation ; c'est le même Lévy qui traîne les chefs de l'opposition libyenne jusqu’au bureau de Sarkozy. En l'absence de Juppé... C'est toujours Lévy qui, sortant de l'Elysée, annonce que la France n'est pas hostile à des frappes aériennes ciblées contre Kadhafi. Qu'en pense Gérard Longuet, le nouveau ministre de la Défense ? Rien, apparemment rien. L'avis du chef d'état-major de l'armée française? Il n'a même pas été convié à l'Elysée...

A sa manière pour le moins brutale, le président de la République vient de signifier, notamment à Alain Juppé, la fin de la récréation.

Maurice Szafran - Marianne
 






Sondages : à quand des règles claires ?

14/03/2011 11:20

Sondages : à quand des règles claires ?


La polémique sur la fiabilité des sondages a rebondi après la publication d'une étude de France-Soir attribuant 29% à DSK et annonçant une deuxième tour DSK-Sarkozy ou Aubry ou Hollande. Jérome Sainte Marie de CSA en a remis un couche contre Jean-Daniel Lévy de Harris Interactive. Et si les députés allaient jusqu'au bout de leur projet de loi ?
a semaine de polémique sur les sondages s'est terminée comme elle avait commencé : avec l'intervention de Jérome Sainte Marie à l'émission de Laurent Ruquier en position de chevalier blanc d'une profession qui n'inspire guère confiance. Et comme lundi sur i-télévision, Jérome Sainte Marie a dénoncé les méthodes du supposé mouton noir de la profression Jean-Daniel Lévy d'Harris Interactive, notamment pour n'avoir pas fait figurer Dominique Strauss-Kahn parmi les candidats testés.
Le fait que, lundi le même institut Harris Interactive ait testé les candidatures Hollande et DSK n'a apparemment pas calmé  le ressentiment de Sainte Marie envers son confrère, dont il remet en cause, de façon implicite cette fois-ci, la compétence.
C'est donc la première fois que des sondeurs s'écharpent publiquement. En réalité, ce débat, qui peut paraître un peu médiatique, n'est pas inutile. Mais il est souvent mal posé. On remet en cause le mode d'investigation (internet) alors qu'il s'est imposé ailleurs, notamment aux Etats-unis et qu'il présente d'autres avantages que son coup plus modique puisque les sondeurs nous jurent, la main sur le coeur, que nous mentons moins devant un écran d'ordinateur que devant un téléphone. Admettons.

On a accusé le Parisien d'avoir voulu «  faire un coup » pour contrer le scoop de son concurent le Journal du Dimanche. Les dirigeants du quoitdien cherchaient certainement une idée pour damner le pion au JDD, mais ils ne l'avaient pas prémédité : c'est Jean-Daniel Lévy d'Harris Interactive, qui leur propose le sondage vendredi. Le Parisien l'accepte et le fait en lui-même est critiquable : le rédacteur en chef du Parisien comme le sondeur auraient dû penser que ce sondage tel quel n'était publiable sans avoir testé d'autres candidats socialistes et que la première place de Marine Le Pen serait contestée de ce fait.

Jean-Daniel Lévy répond qu'il était focalisé sur la percée de Marine Le Pen et n'a pas anticipé ce type de critique. Dont acte. Mais pourquoi le commanditaire du premier sondage lui-même ne comportait qu'une hypothèse Aubry ? Ne voulant donner l'identité de son client (ce qui se comprend), Jean-Daniel Lévy refuse d'expliquer ce point.
Du coup, une hypothèse peut être formulée : Harris Interactive a réalisé, dans la semaine du 28 février au 6 mars, un sondage sur les opinions des électeurs lepénistes pour l'hebdomadaire Valeurs Actuelles. Il fallait donc un filtre à partir d'un sondage sur les intentions de vote permettant d'identifier un corpus d'électeurs marinistes (427 dans le sondage Valeurs actuelles), auxquels l'institut et l'hebdomadaire ont posé une série de questions spécifiques.
Du coup, Jean-Daniel Lévy se retrouve avec un sondage d'intentions de vote non exploitées. Il a donc pu le proposer au Parisien qui l'a publié. L'hypothèse se tient : pour l'hebdomadaire Valeurs Actuelles, qui voulait une étude sur les seuls électeurs lepénistes, tester plusieurs candidats socialistes ne présentait aucun intérêt. En revanche pour le Parisien-Dimanche publier un sondage mettant Marine Le Pen en pôle position était un très bon coup. L'hypothèse d'un seul terrain pour les deux sondages se tient et elle n'a rien d'infamant, au contraire puisqu'elle permettrait de démentir toute hypothèse de manipulation politique. Mais Jean-Daniel Lévy dément qu'il s'agit du même sondage sans pouvoir le prouver. En tout cas, on notera que les dates de terrains des deux études (celle du Parisien-Dimanche et de Valeurs actuelles) sont les mêmes.

Restent trois autres questions.

La première concerne l'écart entre l'intention de vote DSK dans le sondage Harris-Parisien publié mardi 8 mars (23%) et celle enregistrée
dans le sondage IFOP publié le 10 mars dans France Soir   (29%). Jean-Daniel Lévy émet deux hypothèses : soit celle d'une défaillance technique toujours possible; soit celle d'un vote « parapluie » des électeurs souhaitant empêcher la présence de Marine Le Pen au second tour. Cette dernière hypothèse est d'autant plus crédible que le deuxième sondage Harris-Le Parisien qui testait Hollande et DSK a été réalisé samedi 5 et dimanche 6 mars, alors que la polémique sur Marine Le Pen au second tour venait à peine de commencer. Quoiqu'il en soit le sondage IFOP-France-Soir n'invalide en rien la nouvelle essentielle apportée par les sondages d'Harris interactive : Marine Le Pen est au dessus de 20% et elle peut se qualifier pour le second tour.

Le deuxième problème posé par les sondages est l'identité des commanditaires.
Jean-Daniel Lévy lui-même n'y est pas opposé Le projet de loi en discussion à l'Assemblée nationale propose que celle-ci doive obligatoirement être publique. Ce serait une précaution utile pour l'année qui vient où l'Elysée, Matignon, et les grands partis vont commander de multiples études qu'ils laisseront publier ou non selon que les résultats leur sont ou pas agréables. 

Enfin, le troisième sujet de discorde, évoquée par Eric Naulleau et Eric Zemmour lors de l'émission « On n'est pas couché », et que Marianne a soulevé depuis des années, concerne les redressements. Les instituts ne veulent pas rendre publiques des méthodes qui relèvent selon eux de leur seul savoir faire. Ils ajoutent que leurs dites méthodes sont dûment contrôlées par la commission des sondages. Là encore, les élus du peuple souhaitent au contraire une explicitation des méthodes qui permettraient de comparer les études. Si la polémique du sondage Harris-Le Parisien
pouvait relancer l'action législative et clarifier les règles du jeu avant l'a compétition qui s'annonce, elle n'aura pas été inutile, quelque pénible qu'elle ait été pour les professionnels du sondage.
Philippe Cohen - Marianne
 





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