Rassemblement des Gaullistes Républicains et Sociaux

VIP-Blog de rgrs

Rassemblement des Gaullistes Républicains et Sociaux
VIP Board
Blog express
Messages audio
Video Blog
Flux RSS

276 articles publiés
dans cette catégorie
2 commentaires postés
1 visiteur aujourd'hui
Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

Garçon (54 ans)
Origine : Hénin Beaumont
Contact
Favori
Faire connaître ce blog
Newsletter de ce blog

 Juillet  2025 
Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
30010203040506
07080910111213
14151617181920
21222324252627
282930010203


| Accueil | Créer un blog | Accès membres | Tous les blogs | Meetic 3 jours gratuit | Meetic Affinity 3 jours gratuit | Rainbow's Lips | Badoo |

[ Gaullisme local ] [ Revues des blogs ] [ Evènements ] [ TV, Radios, Journaux ] [ Lecture gaullienne ] [ Gaulliste libre ]

Devons-nous oublier Céline ?

24/01/2011 11:17

Devons-nous oublier Céline ?


Serge Klarsfeld a finalement obtenu du Ministre de la Culture qu'il retire Louis Ferdinand Céline des célébrations françaises 2011. Michaël Rolland et Renaud Chenu* défendent dans cette tribune le génie du docteur Destouches.


Allez, la France n'est pas avarde. Ni de sa gloire, ni de sa mémoire. Sachons la brader, comme on peut brader le reste. Il y en aura toujours qui la ramasseront. Céline. Oui, Céline ! Si l'oubli pouvait nous le prendre, ce triste machin, on lui refilerait bien, on est même prêt à le payer pour qu'il nous le prenne ! Qu'il nous foute la paix ce vieux démon avec ses oripeaux de génie. Il porte à lui tout seul tous les arrière-mondes de la collaboration. Il est mort aigri, plus antisémite que jamais. Il est mort comme il a vécu en somme, en pourriture. Et pourquoi commémorer la pourriture ? Voilà les termes du débat. Avec tout le respect que nous avons pour Serge Klarsfeld, c'est un peu court.

Un type détestable, Céline. Même les Allemands n'en ont pas voulu, ou si peu. Trop dans l'excès, qu'ils le trouvaient, les nazis. Un solitaire, un incontrôlable, alors l'occupant l'a laissé à ses lubies. Certains se sont vautrés à Weimar, ces belles plumes des Lettres françaises pressées de plaire à la botte qui écrasait leur gueule, dans un fameux voyage : « Le train de la honte », dira-ton plus tard. C'est Goebbels qui invitait. Céline n'a jamais reçu de carton. Ils ont même réussi à le vexer, en supprimant de l'exposition « Le juif et la France » ses infâmes pamphlets Bagatelle pour un massacre et L'école des cadavres. Trop plein « d'obscénités » et « hystériques » selon les commissaires. Il aurait « gâché » l'expo.

Et quand on amnistiait à grosses louches après une brève et magnanime épuration du monde intellectuel pour faire oublier qu'on n'avait pas toujours été chagrin de les voir à la maison, les Allemands, lui on le laissa croupir dans son exil. Sigmaringen dès octobre 1944, ça vous estampille collaborationniste à vie un truc comme ça… Pourtant, sans minimiser, il faisait pas partie du gratin. Médecin des petites gens c’était ça son quotidien… Pour autant pas joli joli sur le CV… Cinq ans les Danois l'ont gardé, avant de nous le rendre. Sale année que cette année 50. « Indignité nationale », voilà pour la douloureuse de la justice, sans compter cette petite année au frais en 1946. Il continua à publier dans cette période, plus prolixe que jamais, dont l'immense Guignol's band, 1 & 2. Et puis un tribunal militaire l'a amnistié, avril 51. Si on pouvait en rester là.

Il a tué qui, Céline ? Il hésitait pas sur les certificats de complaisance pour échapper au STO le docteur Destouches… Les résistants qui vivaient dans son immeuble, il savait foutrement ce qu'ils bidouillaient, ces lascars. Et quitte à avoir un voisin collabo, ces héros ont tiré le bon numéro. La vieille carne qu'ils croisaient tous les jours ne transmit jamais de message à la Gestapo. Car il s'en foutait des « messages », Céline, il a toujours refusé d'être ce genre de type, un « homme à message », un intellectuel. Il les méprisait trop. Pourtant il en a laissé un, de message, à la postérité. Tout en paradoxes. Un message bien ambivalent, qui colle aux doigts. La France a collaboré, et plus que l'ennemi l'exigeait d'ailleurs ! Comme lui. La France a été antisémite, vraiment antisémite ! Comme lui. Lui, tendance racisme biologique… odeurs nauséabondes… L’excès, encore et toujours… En 1946, il ira même jusqu'à écrire que les juifs devraient lui ériger une statue pour le mal qu'il ne leur a pas fait et qu’il pouvait leur faire… dans le texte… ah la provocation il aimait ça « le vieillard clochard dans la merde ». Pas fou, il tentera de jouer par la suite profil bas… Ce qui n’excuse rien… C'est ça qu'il faudrait oublier ? Que folie, haine et génie fassent parfois bon ménage dans la tête d'un homme ? Surtout dans les périodes où la morale qui fait les civilisations s'effondre ? Ou il faudrait oublier qu'on pouvait être profondément patriote et collabo, pacifiste et engagé volontaire, détester les juifs et avoir toujours rejeté la solution finale, être raciste et soucieux des pauvres, n'apprécier les Allemands qu'en regard des soviétiques et de son obsession de la décadence française ?

Ne différencions pas l’homme et ses écrits, ses pamphlets et ses romans. Il pose problème et continue de susciter un gros malaise chez le lecteur lambda sinon chez l’exégète ? C'est très bien, ces problèmes sont un défi pour la mémoire et l'histoire. Il est évident qu'on est plus à l'aise avec des parangons de la collaboration intellectuelle tels Pierre Drieu La Rochelle ou Robert Brasillach. A l’aune du géant des lettres françaises leurs talents littéraires semblent minimes. Ainsi l’embarras est moindre et la bien-pensance peut s’exprimer à loisir. Surtout ils ont « assumé » leurs erreurs et n’ont pas choisi la fuite. Drieu, dans un élan de fierté ostentatoire et autodestructeur, n’a-t-il pas écrit : « Soyez fidèles à l’orgueil de la Résistance comme je suis fidèle à l’orgueil de la Collaboration. Ne trichez pas plus que je ne triche. Condamnez-moi à la peine capitale. [...] Oui, je suis un traître. Oui, j’ai été d’intelligence avec l’ennemi. J’ai apporté l’intelligence française à l’ennemi. Ce n’est pas ma faute si l’ennemi n’a pas été intelligent. » ? Il se donna la mort le 16 mars 1945. Robert Brasillach est condamné à mort et exécuté le 6 février 1945 au terme d’un procès qui divisera les écrivains de la Résistance. Céline n’a pas endossé ses responsabilités. Il n’a pas « payé » pour son engagement. Pire, il a cherché à minimiser ses fautes sans jamais se repentir. Il demeure ce marginal qui souhaite provoquer, choquer et continue d’aborder les problèmes collectifs sous l’angle individuel. Il reste également ce raciste maladif qui ne se tait pas lors de l’Occupation. C'est ça, ce dont nous devons nous rappeler, en plus de redécouvrir son œuvre, pour ne pas se priver du plaisir de lire ce maestro du verbe, de la révolution syntaxique, cet auteur qui nageait le crawl quand tous les autres étaient à la brasse.

Que certains veuillent sa disparition, il restera. Car les génies traversent les siècles, et pas de bol, lui en était un. Et c'est tant pis … ou tant mieux. Il y en aura encore des millions, des ados comme nous fûmes, à être saisis de vertiges à la première lecture de Voyage. Et l’histoire sans mémoire comme la mémoire sans l’histoire, messieurs les prudes de la commémoration, ça ressemble à quoi ? A une Ministre des Affaires étrangères qui se prend pour un caporal de la Coloniale cinquante ans après la décolonisation ?

* Michaël Rolland est agrégé d'histoire et auteur d'un mémoire de recherche sur Céline et la collaboration (2003). Renaud Chenu est journaliste, auteur de Porcus Soviéticus (roman historique, 2010) et 18 mois chrono avec Paul Quilès et Marie-Noëlle Lienemann (fiction politique, 2010). Ils ont étudié l'histoire ensemble à l'Université Nancy.
 
Michaël Rolland et Renaud Chenu
 






Haro sur l'euro : Dupont-Aignan fait la chasse aux signatures

21/01/2011 17:39

Haro sur l'euro : Dupont-Aignan fait la chasse aux signatures


vendredi 21.01.2011, 05:02 - La Voix du Nord

 |  POLITIQUE |

Le « tour de France » de Nicolas Dupont-Aignan, président du petit parti Debout la République, est passé par Arras hier.

L'homme est franc. Si cette tournée en dix étapes entamée fin novembre vise à convaincre la population qu'il faut « sortir de l'euro », elle a aussi un autre but : recueillir longtemps en amont de la présidentielle 2012 les cinq cents signatures de maires qui lui ont fait défaut, de peu, en 2007. Après une courte conférence de presse à l'hôtel d'Angleterre, où il a répété que « le cancer de la France c'est le chômage » et que pour en guérir il faut « retrouver notre liberté monétaire », l'ex-UMP a rencontré une poignée de militants, histoire de « fédérer le réseau », avant de dîner « à huis clos » avec des maires de l'Arrageois, « ceux qui veulent ».

 

Nicolas Dupont-Aignan achèvera son tour anti-euro en mars, avec la publication d'un livre « qui va faire boom », sur le même thème.






La Tunisie n’est ni l’Algérie, ni le Maroc ni l’Iran

21/01/2011 17:21

La Tunisie n’est ni l’Algérie, ni le Maroc ni l’Iran


Cette semaine, Marianne laisse carte blanche à Benjamin Stora*, pour qui il faut se garder de rapprocher la révolution tunisienne de soulèvements antérieurs. Elle présente des singularités qui en font un cas unique. A partir de là, l’avenir reste ouvert à l’imprévisible.

 

Le divorce avec le clan au pouvoir était politique mais aussi, plus profondément, culturel.

Un printemps démocratique anticipé traverse le Maghreb. Je ne suis pas sûr pour autant qu’il faille le qualifier de « révolution du jasmin ». Tout l’enjeu est de ne pas se tromper sur la nature de ce changement de régime. La singularité de cette histoire tunisienne, c’est d’abord qu’un consensus s’est soudain réalisé dans la société tunisienne contre un clan familial usurpateur, concentrant entre ses mains les richesses et les leviers d’influence. Peu à peu, ce clan a ligué contre lui l’ensemble des classes sociales : des jeunes diplômés chômeurs aux professions libérales, des intellectuels aux syndicalistes. De ce point de vue-là, l’unanimisme anti-Ben Ali n’est pas sans évoquer des modèles antérieurs de soulèvement : la profonde singularité de cette histoire tunisienne, c’est la force du consensus populaire, comparable à celui de la société portugaise dans le salazarisme finissant. Comme dans le Portugal de 1974, il y a eu une unanimité sociale et politique qui a « coagulé » des classes et des intérêts sociaux fort divergents autour des forces armées - le Mouvement des forces armées - en dirigeant leurs énergies contre la personne d’un dictateur. Une telle configuration ne pourrait pas exister en Algérie ou au Maroc, qui sont des sociétés beaucoup moins homogènes. En Algérie, l’effondrement du système du parti unique (FLN), en octobre 1988, a débouché sur une guerre civile dans les années 90 et a fait des dizaines de milliers de morts. Et la multiplication des revendications berbères, des émeutes sociales, des grèves ouvrières depuis plusieurs mois n’a pas provoqué l’effondrement du régime.

Autre singularité très importante des événements de ces dernières semaines, la place tenue par la plus ancienne centrale syndicale du Maghreb, l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), prépondérante en Tunisie. Quelques jours avant la chute de Ben Ali, l’UGTT a précipité les événements en se prononçant en faveur de la grève générale. Ce trait apparente la révolution tunisienne au modèle polonais de la grève générale de 1981 orchestrée par le syndicat Solidarnosc contre le gouvernement Jaruzelski. Enfin, troisième et dernière spécificité qui distingue le soulèvement des Tunisiens : l’existence, dans de nombreux pays arabes, de « partis-Etat-services » qui font office de police politique au service des régimes, et qui sont mandatés à l’encadrement et à la surveillance de la population. Le démantèlement de ces services de sécurité a eu lieu en Irak en 2003 par l’intervention anglo-américaine. Le soulèvement tunisien en a eu raison, en revanche, sans intervention extérieure. Preuve que ce qui vient de se passer en Tunisie est un combinat de tous ces modèles antérieurs et qui ne ressemble à aucun.

Il existe une ressemblance asymptotique avec les soulèvements antérieurs. Mais n’en concluons pas que tout est joué d’avance, que cette histoire-là est fléchée et qu’on va aller, inéluctablement, vers un certain type de révolution - de type iranien, par exemple, ou, au contraire, censément préparée d’avance, sur un modèle quasi conspiratif, comme si une ingérence étrangère était à l’origine du tournant démocratique, ainsi que le suggèrent des internautes.

L’un des premiers enseignements de cette révolution, c’est que les gens, tous les gens, en Tunisie, sont passés au réel. Ils ont fait preuve d’une grande maturité en rompant, justement, avec la pensée complotiste. La caractéristique essentiel de la révolution tunisienne actuelle, c’est la conversion à la réalité d’un peuple jusqu’ici confiné dans la virtualité (la virtualité numérique), compensation d’une privation de moyens d’expression réels. Les Tunisiens d’aujourd’hui ont hâte de savoir ce qu’est une vraie société, avec une vraie presse, de vrais partis politiques, de vrais syndicats, une vie intellectuelle libre. Ne nous y trompons pas : c’est la société tunisienne qui a décidé, avec maturité, d’en finir avec un système de surveillance de la population, à la manière des Tchécoslovaques lors de la Révolution de velours.

Qualifier ainsi cette révolution d’« e-révolution » ne rend pas plus compte de l’entière complexité de ce qui s’est passé. Internet a existé surtout pour les Tunisiens comme soupape d’expression, comme sas de décompression pour des citoyens bâillonnés. Mais maintenant, d’une certaine manière, le rôle compensatoire de la Toile n’est plus aussi déterminant, car le contrôle étatique sur l’information a brutalement cessé. La révolution tunisienne n’est pas davantage comparable à la révolution iranienne de 1979, car les islamistes iraniens, sous le régime du chah, étaient une grande force politique, très structurée, à l’intérieur du pays. D’ailleurs, avant les événements de 1979 qui devaient aboutir au renversement de Pahlavi, le consensus politique, bien que reposant officiellement sur la laïcité, était déjà largement structuré autour de cette force religieuse radicale : le contraire, en somme, de la Tunisie de Ben Ali. Ce qui est provisoirement rassurant, dans le soulèvement tunisien, c’est l’omniprésence de l’UGTT à la manœuvre, et le fait qu’aucune force religieuse ne s’est manifestée, pour l’instant. Par ailleurs, la révolution iranienne et l’expérience algérienne des années 90 ont démontré aux sociétés du monde arabo-musulman la réalité (et les atrocités) de l’expérience islamiste, et de la guerre entre l’Etat et les islamistes. Enfin, autre singularité radicale, la Tunisie est le pays où le taux d’alphabétisation est le plus élevé du monde arabe.

Le paradoxe tunisien a résidé dans cette contradiction, à terme intenable, entre un haut niveau culturel et un Etat autoritaire, traitant ses citoyens comme des analphabètes.

Ainsi, le divorce avec le clan familial qui tenait les rênes du pouvoir n’était pas simplement politique, mais, plus profondément, et aussi plus décisivement, culturel. Il ne faut pas perdre de vue le fait que le monde contemporain a un effet émollient sur toutes les idéologies collectives, comme le nationalisme arabe, mais aussi d’une certaine manière l’islamisme. L’individualisme démocratique travaille en profondeur le monde arabo-musulman. Et ce qui irrigue aujourd’hui souterrainement l’imaginaire arabo-musulman contemporain, c’est plus la figure du harag, du « fuyard », du « déserteur » symbolique, que celle du prêcheur fanatisé. Il ne faut pas se réjouir trop vite, il ne faut pas exprimer trop vite son soulagement, mais un fait est sûr : l’avenir reste ouvert… à l’imprévisible !

* Benjamin Stora est professeur d’histoire du Maghreb contemporain. Derniers ouvrages : Lettres, récits, et carnets des Français et des Algériens pendant la guerre d’Algérie, Les Arènes ; Bibliographie de l’Algérie indépendante, CNRS éditions (à paraître).






Pour Chevènement, il faut fermer la parenthèse libérale !

21/01/2011 16:13

Pour Chevènement, il faut fermer la  parenthèse libérale !


Pour Chevènement, il faut fermer la "parenthèse libérale"", entretien de Jean-Pierre Chevènement à L'Humanité

Dimanche, jeudi 20 janvier 2011.

Parti socialiste, gauche, Mélenchon, "Front de gauche": Jean-Pierre Chevènement dans L'Humanité Dimanche
Avec "La France est-elle finie?", Jean-Pierre Chevènement analyse les circonstances et les raisons politiques et idéologiques qui ont conduit le PS à se rallier au libéralisme dans les années 1980, au nom de la construction de l'Europe. L'ancien ministre socialiste explique sur quoi, selon lui, il faudra s'appuyer pour fermer cette "parenthèse" ouverte avec le soutien de Mitterrand.

Humanité Dimanche : Pourquoi avez-vous décidé de sortir ce livre maintenant ?
Jean-Pierre Chevènement : C’est que la crise de 2008/2009 éclaire d’une lumière crue les erreurs commises dans les années 80 et 90. Il faut les connaître pour trouver les moyens du redressement. Prenons la monnaie unique : les règles de la monnaie unique sont fixées en 1989 par le groupe Delors composé des gouverneurs de banques centrales et notamment de celui de la banque centrale allemande. Et c’est lui qui tient la plume et impose l’indépendance de la BCE, la lutte contre l’inflation identifiée comme la seule mission de la BCE. Règles copiées sur celle de la Bundesbank et acceptées par la France au Conseil européen de Madrid (juin 1989). La libération des capitaux à l’égard de tous les pays du marché commun mais aussi à l’égard des pays tiers, y compris les paradis fiscaux, apparaît dans l’acte unique négocié en 1985. Cette clause est imposée en fait par Margaret Thatcher. Ce texte est ratifié en 1987 par les socialistes mais aussi par la droite, alors majoritaire. La libération des capitaux intervient, le 1er janvier 1990, sans harmonisation préalable de la fiscalité sur l’épargne, sous l’impulsion du Chancelier Kohl et sans objection de la France. Elle introduit une inégalité fondamentale entre le capital et le travail et va ouvrir la voie aux délocalisations industrielles.

HD : C’est donc au milieu des années 80 que les socialistes Français commencent à dériver vers le social-libéralisme ?
JPC : Lorsque je démissionne en mars 1983, le choix vient d’être fait par François Mitterrand de ce que Lionel Jospin - alors Premier secrétaire du PS - appelle la « parenthèse libérale ». Une parenthèse qui reste ouverte… avec les conséquences que l’on connait. En effet, après la période 1981-1983, le PS met en œuvre sur le continent avec Helmut Kohl, les politiques de dérégulation que Thatcher, Reagan avaient initiées dans le monde anglo-saxon. François Mitterrand substitue la perspective de l’union politique de l’Europe au projet national de transformation de la société française qui était celui de 1981. C’est ce que j’appelle son « pari pascalien » sur l’Europe en référence à ce que Pascal écrit à propos de Dieu : « si vous pariez sur Dieu vous gagnez tout et vous ne perdez rien. Gagez donc qu'il est, sans hésiter ». Mitterrand, lui, fait le pari sur un au-delà des nations appelé « Europe ». Comparé à la misère des nations telle que l’ont révélée les deux guerres mondiales, l’Europe est un au-delà merveilleux qui nous protègera et nous garantira la prospérité et la paix. On sait ce qu’il en est advenu : l’Europe a été le masque du ralliement au libéralisme.

HD : Comment faire, pour que la gauche « remette les yeux en face des trous », pour reprendre une de vos expressions ?
JPC : Après leurs séjours prolongés dans le bain acide du néo-libéralisme, il faut dépasser la droite et la gauche telles qu’elles sont devenues, l’une ayant tourné le dos à la nation, l’autre aux couches populaires par une stratégie de rassemblement républicaine sur un projet de gauche profondément renouvelé. Il faut une gauche rassembleuse sur un projet de redressement de la France dans l’Europe et de l’Europe elle-même. Une Europe fondée sur les nations qui sont les cadres essentiels de formation de la volonté démocratique. C’est en s’appuyant sur la volonté démocratique des peuples qu’on redonnera l’élan à l’Europe et à ses nations.
Avoir « les yeux en face des trous » c’est comprendre que la crise est devant nous et s’armer pour y faire face, c’est savoir qu’en dernier ressort on ne pourra s’appuyer que sur la souveraineté nationale pour redresser l’Europe. La France doit peser pour amener le gouvernement allemand à revoir ses priorités budgétaires et monétaires dans l’intérêt de l’Europe et de l’Allemagne elle-même, qui n’a pas intérêt à une récession européenne généralisée. C’est aborder la crise de l’euro de préférence en en changeant les règles du jeu pour préserver l’euro et sinon en préparant un plan B en changeant de jeu- monnaie commune-SME bis- pour enrayer la désindustrialisation qui fragilise notre modèle social.
C’est également assumer les valeurs qu’avait su assumer la Troisième République et soi dit en passant le Parti communiste à la Libération dans des domaines comme l’école, la science, les valeurs de la connaissance, l’effort, le souci de la sécurité, et enfin le civisme qui ne va pas lui-même sans le patriotisme… Nous ne devons pas laisser ces valeurs à la droite. Bref, nous devons rompre aussi avec l’héritage libéral-libertaire.

HD : Quel regard portez vous sur ce qui se passe à la gauche du PS ?
JPC : Ce qui se passe à la gauche du PS m’intéresse. Jean-Luc Mélenchon n’a pas toujours eu les même choix que les miens. Il était pour le traité de Maastricht, mais à tous pécheurs miséricorde ! Je lui trouve un certain mérite. Il a eut la volonté de rompre avec le PS. Mais est-ce qu’il suffit de créer un pôle de radicalité ou un pôle de gauche à coté du PS ? Est-ce qu’il ne faut pas avoir une ambition plus large ? C’est là que se trouve la pertinence de l’idée républicaine, pour rassembler plus largement, pour imprimer un autre cours à la politique Française. Le Front de gauche, à mon sens, porte certaines ambigüités sur la nation, la souveraineté nationale et le bon usage que l’on peut en faire pour rassembler, redresser la construction européenne et peser sur le cours de la politique allemande actuelle pour pouvoir l’amener l’Europe et l’Allemagne, encore une fois dans son intérêt même, à revenir sur un certains nombre de choix budgétaires et monétaires qui risquent de plonger l’Europe dans une profonde régression.

HD : Serez-vous candidat à l’élection présidentielle de 2012 ?
JPC : Je constate une chose, dans le système politique actuel, la seule véritable occasion de peser c’est la présidentielle. En 2012, il faut un candidat républicain avancé et capable de rassembler largement. Je n’en écarte pas l’hypothèse, y compris pour moi-même.

Propos recueillis par Stéphane Sahuc
 





Coût du travail Allemagne/France: le MEDEF baratine

21/01/2011 16:00

Coût du travail Allemagne/France: le MEDEF baratine


Après la fiscalité, c'est le coût du travail en Allemagne, que le MEDEF et l'UMP portent aux nues. Problème : Les affirmations sont approximatives et le dernier rapport produit sur le sujet est d'une totale partialité !


C'est au nom de l'amour immodéré des performances économiques de notre voisin que notre "réforme" fiscale devrait voir le jour en Février prochain. Et c'est au nom de cet "amour" et d'un rapport "providentiel", expliquant que : " La France est moins compétitive que l’Allemagne car le coût du travail y est plus élevé " qu'on propose de supprimer l'horaire légal de travail et de baisser les charges patronales !

Laurence Parisot, encouragée par l'UMP, a été la première à dégainer : " (...) ne pas voir que la durée du travail a un effet sur notre compétitivité, c'est refuser de voir la réalité en face (...) " sans oublier bien entendu, de demander un : " (...) débat sur la baisse des charges dans les entreprises" - 20Minutes

Ces propos ont été bien reçus par Eric Besson qui s'est fait un devoir de communiquer les informations contenues dans un rapport, rédigé par l'institut économique COE-Rexecode qui a : " (...) analysé le décrochage de l'industrie française face à l'industrie allemande (...) "

Notez au passage que, comme nous le dit 20Minutes, que ce : " groupe de recherche" est " proche du Medef " Ce qui simple à vérifier, lorsqu'on regarde la liste des ses adhérents au nombre desquels, on compte : le MEDEF !

Que dit ce rapport : " (...) La France est moins compétitive que l’Allemagne car le coût du travail y est plus élevé (...) " Conclusion : " (...) il faut réduire d'urgence les charges que paient les entreprises, et compenser cette baisse des impôts par une réduction des dépenses publiques. Il propose aussi d'ouvrir de nouvelles négociations entre les salariés et les patrons sur les salaires et la durée du travail ( ...) "

Le rêve de tous ceux qui ont un jour dirigé le CNPF et le MEDEF !

Néanmoins, ce rapport, produit par un "satellite" du MEDEF, est empreint d'une totale partialité. Des preuves ?

Eric Verhaeghe, qui vient de défrayer la chronique en claquant la porte de l'APEC et en rendant la totalité de ses mandats au titre du MEDEF, et selon qui : le MEDEF est accroché à des analyses passéistes, comme il nous l'a affirmé dans un échange de question réponses avec Slovar :

" (...) à l'issue de la crise de 2008 le MEDEF n'a pas mené la rénovation intellectuelle nécessaire pour apporter les bonnes réponses à la crise économique. Ses analyses sont dépassées. Aujourd'hui, il nous faut une vision neuve de la dette, du travail et de son coût, de la répartition de l'effort fiscal (...) " donne son point de vue dans un billet publié sur son blog

Il écrit, au sujet de l'obsession de l'organisation patronale sur le coût du travail.

" (...) La litanie est bien construite: les Allemands ont pratiqué une rigueur salariale qui leur a permis de baisser le coût du travail et de retrouver leur compétitivité. Grâce à cette politique, leurs salariés coûteraient moins cher que les salariés français, ce qui leur permettrait de vendre mieux, etc ( ...) la commission des comptes de la sécurité sociale de juin 2010 fait un point très intéressant sur cette question. Extrait :

1 – la mesure du coût du travail est très difficile et contestable, car elle passe par des données agrégées qui mélangent des données très différentes (...) s’agit-il du coût horaire moyen ? du coût salarial global ? des rémunérations brutes annuelles et des cotisations patronales ? (...) 

2 – (...) le financement de la sécurité sociale en Allemagne repose de plus en plus sur l’impôt. La part des cotisations sociales a donc diminué dans les recettes de la sécurité sociale. L’invention de la TVA sociale en 2007 a joué un grand rôle dans ce rééquilibrage (...) En revanche soyons bien clairs sur la signification de cette tendance: les citoyens se substituent aux employeurs pour financer la protection sociale.

(...) même s’il y a une convergence progressive du coût du travail entre les deux pays, le travail allemand coûte 24,6€ de l’heure en moyenne, et le travail français seulement 23,6€ " - Intégralité de l'article sur le blog d'Eric Verhaeghe

Même analyse, de la part du directeur de recherche au CNRS, l’économiste Philippe Askénazy. Celui-ci explique à 20minutes.fr pourquoi la question est, selon lui, mal posée.

" (...) dans les faits, un salarié allemand coûte aujourd’hui plus cher qu’un salarié français (...) Quand un Allemand a marqué «40 heures» sur sa fiche de paie, il travaille effectivement 40 heures environ. Un cadre français au forfait, officiellement à 35 heures, va dans les faits travailler 45 heures (...) Les salaires ont été gelés et la TVA sociale créée (...) Si l’on se base sur les comptes nationaux, qui agrègent un maximum de critères, notamment la productivité, le coût du travail est plus élevé en Allemagne qu’en France. Et la raison est simple: les salariés allemands sont mieux payés (...) Une économie avec un coût du travail élevé mais des entreprises innovantes sera toujours plus compétitive que l’inverse.

(...) Pour combler ce différentiel, la France a donc deux solutions. Elle peut soit continuer à se développer dans des secteurs peu productifs et baisser son coût du travail, soit rendre ses entreprises plus innovantes et donc plus productives. C’est un choix politique "

Malheureusement, une fois de plus, il semble que le choix politique s'oriente vers une seule variable d'ajustement : Les salariés. Ceux-ci n'auront qu'à "travailler plus" pour gagner ... la même chose, au nom de la compétitivité avec leurs homologues allemands. Afin d'augmenter sensiblement la part versée ... aux actionnaires !

Crédit photo
FlickR CC - Rsepulveda

Rédigé par J-C Slovar






Début | Page précédente | 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 | Page suivante | Fin
[ Annuaire | VIP-Site | Charte | Admin | Contact RGRS ]

© VIP Blog - Signaler un abus