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Petit conseil à la presse de mon pays
30/06/2011 09:06
Ne vous laissez plus escroquer par les instituts de sondages pour les élections primaires.
Mesdames et Messieurs les directeurs de rédaction des journaux, radios et télévisions,
Depuis quelques mois, vous commandez des sondages sur les primaires écologistes ou socialistes. Les instituts, que vous payez sans doute fort cher pour qu’ils vous livrent ce que je n’ose appeler des études, ne connaissent pas encore le corps électoral qui se déplacera lors de tels scrutins, sans aucun précédent dans notre pays ; ils ne bénéficient d’aucun recul pour effectuer leurs fameux redressements des données brutes. Cet automne, lors de son émission Petit Stream, David Abiker avait relayé une de mes questions via twitter, à l’un de ces responsables sondagiers : comment les instituts de sondages peuvent-ils donner des chiffres sérieux dans ces conditions ? « C’est le défi », avait-il répondu, si ma mémoire ne me fait pas défaut. Et, mon cul, c’est du poulet ?
Mesdames et Messieurs les directeurs de rédaction, maintenant que le premier tour de la primaire écologiste est rendue publique et qu’elle annonce Eva Joly largement en tête au premier tour, n’avez-vous pas l’air légèrement cons alors que vous annonciez la victoire dans un fauteuil de Nicolas Hulot ? N’avez vous pas l’impression d’être légèrement abusés ? Vous auriez tort. Normalement, le fait que vous occupiez cette fonction devrait garantir à vos lecteurs et actionnaires que votre cerveau est capable de ne pas prendre au sérieux ces études pifométriques.
Vous me trouvez sévère ? Allez ! Je vous donne une chance de vous rattraper. Arrêtez de commander et publier des sondages sur la primaire socialiste. Et dites à vos lecteurs, auditeurs et téléspectateurs que François Hollande, Martine Aubry, Manuel Valls, Ségolène Royal et Arnaud Montebourg peuvent tous accéder à la finale de cette compétition, attendu que vous ne savez pas qui se déplacera pour voter. Vous gagnerez des sous et vous aurez l’air plus intelligents. Peut-être ressentirez-vous une légère frustration mais cela vous évitera un ridicule moins discret que pour les écolos. Errare humanum est, persevare diabolicum.
David Desgouilles
http://blog.causeur.fr/antidote/petit-conseil-a-la-presse-de-mon-pays,002113
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Banderille n°369 : 12 heures que nos confrères téléspectateurs sont retenus prisonniers…
30/06/2011 08:47
Heureux les journalistes, car la télévision est à eux !
Cela faisait déjà 500 jours que la petite élite médiatique du monde germano-pratin avaient élevé la cause d'Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier en grande cause nationale. Sans qu'on s'interroge ex ante sur le degré d'intérêt du téléspectateur pour le long film de leur prise d'otages, on nous avait asséné, jour après jour, le décompte implacable des jours de captivité. Avec la libération des deux hommes, la chaîne publique France 2 n'a pas hésité à consacrer 50% de son Jité à ce grand évènement national : interviews de Juppé, et de la famille des deux journalistes ; réactions émotives des collaborateurs et amis ; grandes analyses creuses sur les circonstances de l'Evènement.
L'information pure tient en deux lignes : deux journalistes, retenus depuis 18 mois en Afghanistan, ont finalement été libérés sains et sauf, moyennant probablement rançon.
Sancto Subito !
Tout le reste n'est que pure émotion, livrée sans pudeur à l'écran. Le téléspectateur, un peu gêné, assiste à ces effusions entre soi. Il assiste impuissant au détournement de son poste par une petite centaine des personnes qui choisissent ce jour là de devenir les héros de leur outil de travail. Pour les otages non-journalistes ou non-boboisants, aurait-on fait autant de buzz ? Hervé et Stéphane viennent grossir les rangs des martyrs journaleux, entre Sainte Florence et Sainte Ingrid.
On a assisté au cours du procès en béatification à une enfilade de perles – la meilleure étant celle du père de l'un des deux otages qui considère que c'est "la mobilisation populaire" qui a joué. Mieux vaudrait remercier la DGSE et l'Etat qui a dû raquer… Le pompon a été gagné haut-a-main par le maire de la petite commune d'où est issu l'un des deux otages, et qui en a profité pour raconter "comment la mairie avait été tous les jours aux cotés de la vieille mère de l'otage, en lui faisant même du jardinage et ses courses…". A quoi ça tient, une réélection !
Toute à leur joie, la petite bande du paf, ignorant superbement les évènements plus mineurs – la victoire de Tsonga ? le remaniement ministériel ? – ont simplement oublié qu'ils n'étaient que les concessionnaires d'un service public et que, même si leur joie est compréhensible, la télévision ne leur appartient pas…
Toreador
http://www.toreador.fr/
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Anatomo-pathologie de la Dette
30/06/2011 08:40
Le service de la dette en France : 125 millions d’€uros par jour ! Des chiffres qui donnent le vertige et la mesure de la criminelle incurie de notre classe dirigeante. Mais la France est si riche que les équarrisseurs peinent à dépecer la bête agonisante.
Selon les calculs d’A-J Holbecq[1] « les soldes primaires (sans intérêts) des budgets des Administrations publiques sont, en euros constants à la valeur de 2010, sensiblement en équilibre moyen sur la période 1980-2008. Or les déficits actuels des budgets des Administrations publiques sont dus aux intérêts qu’il a fallu payer et qui représentent maintenant en France le second poste budgétaire après l’enseignement. Fin 1979, la dette, déjà injustifiable, atteignait 243 Md€ (21% du Pib) ; décembre 2010, la dette s’établit à 1591 Md€ soit 82% du Pib ! Entre 1980 et 2010 la dette a donc augmenté de 1348 Md€. Et nous avons sur cette période payé 1 408 Md€ pour les seuls intérêts : 125 millions par jour en moyenne, 5 millions par heure ! Ces intérêts - que nous avons dû évidemment emprunter - ont, par effet boule de neige, démesurément grossi la dette. Or, si nous n’avions pas eu à payer ces intérêts la dette publique ne serait que de 194 Md€, à savoir 10% du Pib, autrement dit aussi faible en 2011 qu’en 1979 ! ».
Autres chiffres illustratifs de l’état de déshérence de la France et de sa dépendance à l’égard des charognards du pillage agissant en bandes légalement organisées : le « service de la dette » inclut le remboursement du capital emprunté et représente pour l’État – il ne s’agit ici que d’un ordre de grandeur – un montant identique à la totalité de ses recettes fiscales directes, ou encore de ses rentrées liées la TVA, sachant que celles-ci se montaient en 2009 à 169,3 mds d'€ sur un total de recettes fiscales de 325,9 mds d'€ !
Ajoutons que la dette publique désigne l’ensemble des dettes contractées par l’Administration française auprès de prêteurs privés français ou non, mais qu’en réalité cette dette avouée masque les engagements hors bilan. De cette façon, l'application des normes comptables utilisées par les entreprises privées indique un surcroît de dette publique n’apparaissant pas à première vue d’environ 790 à 1 000 milliards d'€uros, soit une créance globale frisant les 3000 mds d’€… Précisons qu’en décembre 2008 la dette par habitant était déjà estimée à 20 600 € et d 47 400 par actif, le service de la dette publique étant à cette date de 850 € par tête de pip et 1950 par actif ! Chiffres à la fois éloquents et très équivalents à ceux qui justifient à présent de tirer à boulets rouges sur la Grèce en l’accablant de tous les mépris en raison de l’impéritie et du laxisme de ses gouvernements… Mais c’est ignorer délibérément la partie immergée de M. Iceberg.
Une dette irremboursable.
Nous sommes, il est vrai, passés d’une économie de l’épargne à une économie de l’endettement, autrement dit au règne sans partage des créanciers qui au prétexte de Crédit ont légalisé, banalisé et systématisé la pratique ignoble d’une usure qui ne dit pas son nom et qui pourtant a fait objet d’un bannissement millénaire de la part des trois grandes civilisations que sont l’Hindouisme (Lois de Manou), la Chrétienté et l’Islam.
Nous savons tous que les généreux crédits à la consommation se mutent trop souvent d’un coup de baguette magique en usure rapace exigeant chaque mois son dû de chair fraîche à la vilaine façon du Marchand de Venise de Shakespeare… L’attachement à la glèbe des anciens serfs n’étaient peut-être finalement pas plus odieux que le fil à la patte d’une dette perpétuelle (à croissance exponentielle et transmissible à ses héritiers) dont seule la mort ou la misère noire sont parfois susceptibles de vous délivrer… Songeons à ces pauvres gens qui, dans la libre Amérique, se sont laissés berner par des propositions mensongères et qui, ayant abandonné leur demeure continuent pourtant à en payer les mensualités !
Qui en effet parmi nous n’a fait, à titre personnel, l’expérience poisseuse de ces « crédits revolving » que des employés de banques, abusant d’une prétendue relation de confiance, avaient à charge de fourguer à leurs clients en mal de trésorerie ? Des prêts miraculeux qui s’avéraient très rapidement irremboursables aux maigres revenus. C’est le fascinant paradoxe purement arithmétique du grain de riz déposé initialement sur la premier carreau d’un échiquier et que l’on double chaque case suivante jusqu’à la 64e et dernière [1]… ainsi va la dette gonflant exponentiellement jusqu’à ce qu’elle - comme toute « bulle » - implose avec fracas. Or c’est d’abord cet effondrement que les dirigeants européens veulent éviter, ce n’est donc pas les économies en faillite qu’ils veulent prioritairement sauver, mais les banquiers et financiers qui n’ont pas su modérer leurs voraces appétits… Qu’on se le dise !
Or ce qui arrive aux individus advient également aux États : l’empilement des grains de riz de la dette en creusant des déficits abyssaux, édifie par contrecoup d’invraisemblables Himalaya de créances obligeant les pays à se vendre en pièces détachées dans le futile espoir d’un illusoire remboursement… Illusoire parce que les dettes de certains États sont à ce point colossales qu’elles sont à jamais irremboursables, et cela dans l’impunité absolue pour les trafiquants de l’ombre qui manipulent la Dette à leur gré et savent s’en servir pour faire plier dans le bon sens les hommes de paille placés aux postes de commande.
La chasse aux banksters et à ceux qui les servent est ouverte !
Les chiffres qui ont été donnés en préambule nous aident à mieux comprendre qu’ainsi, aucun des trois États en faillite officieuse (Grèce, Irlande, Portugal) et structurellement « économiquement faibles » ne pourront jamais sans sortir seuls du marasme où ils se trouvent plongés. Et cela quelques soient les plans d’austérité et les sacrifices consentis qui aujourd’hui mettent en outre en péril le branlant édifice de l’€uro. [2]
Car à partir de là les Européens sidérés, lorsqu’ils en seront réduits à la mendicité, et il deviendra aisé de leur présenter le Fonds monétaire international ou la Banque centrale européenne, toutes deux « filiales » de la Banque des règlements internationaux (cette tête de la pieuvre aux mille bras dont le repaire est à Bâle, (berceau des apocryphes Protocoles !) comme les sauveurs ultimes, quand bien même ils sont les institutions et représentants visibles de leurs créanciers [3]. Au bout de mécomptes, le levier de la dette servira à faire accepter et même désirer pour l’Europe une totale intégration fédérale, et au-delà, chemin conduisant à grands pas vers l’instauration d’une redoutable gouvernance mondiale.
Enfin, rappelons que si la création monétaire était entre les mains de l’état, si l’émission du crédit était administrée pour le bien collectif, l’inflation monétaire serait contrôlée et l’insupportable charge des intérêts n’existerait pas. L’homme de la rue ajoutera avec bon sens, que cette Dette qui gangrène la vie des Nations, est par essence une « dette détestable », laquelle n’a par conséquent pas vocation à être remboursée.
Par deux fois, les É-U ont refusé de payer une dette déclarée « détestable », à Cuba et en Irak. Les Islandais mis sur la paille par des gouvernants incapables, entendent faire de même. Le petit Équateur a pour sa part déclaré un moratoire unilatéral sur sa dette, la ramenant de trois mds de $ à 800 millions. À nous donc de refuser que des minorités financières s’enrichissent insolemment aux dépens des Nations, des individus et des peuples. Et plus encore, il s’agirait non seulement d’envoyer balader les Shylock qui prospèrent sur le terreau putride de l’idéologie ultralibérale (s’écroulera-t-elle comme le fit sa sœur jumelle marxiste-léniniste ?), mais en outre, il s’agirait de réclamer aux établissements bancaires le remboursement des intérêts indûment perçus. Et qu’ils crèvent, peu nous chaut, le monde ne s’arrêtera pas pour autant de tourner.
Camus
1 - A.J. Holbecq - http://monnaie.wikispaces.com/Arnaque
2 - L’€uro, la BCE ne possédant pas la capacité de création monétaire, est en réalité une monnaie dérivée du Dollar dans la mesure où la FED est le prêteur de dernier ressort pour les banques européennes. Donc quand on parle d'injections de liquidités par la BCE, il faut entendre que la FED a accordé des prêts aux banques européennes via la BCE, cela pour s’efforcer de sauver l'€uro !
3 - Les marchés ont cependant acté la restructuration de facto de la dette grecque acceptant volens nolens une dévaluation de leurs portefeuilles obligataires en raison de l’allongement des délais de remboursement.
[1] 264 – 1 = 18.446.744.073.709.551.615 grains, soit 4 millions de millions de T de riz, ou encore 80 années en utilisant la totalité des surfaces arables existant sur la planète.
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/anatomo-pathologie-de-la-dette-96720
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Le FMI, la BCE et nous
30/06/2011 08:32
L’intervention de la Banque Centrale Européenne et du FMI
Jean-Pierre Gérard est Président du club des N°1 mondiaux français à l'exportation, Ancien membre du Conseil de la Politique Monétaire, Président d’IMI. Il nous livre ici un implacale et juste réquisitoire contre les 2 institutions.
Je me souviendrai toujours de la crise asiatique dont nous avons eu à connaitre lors de mon passage au Conseil de la Politique Monétaire. Le plan de soutien du FMI, était comme il est normal subordonné à un certain nombre de conditions. Ce n’est pas le principe d’une aide subordonnée à une remise en ordre de son économie que je remets en cause. Si effectivement l’on veut mener une politique de son choix, il convient d’assurer son indépendance.
Ce n’est pas donc le principe que je critique, mais la nature même de la remise en ordre. La Malaisie en 1997 a eu la sagesse de ne pas écouter les conseils du FMI, et s’en est bien tirée. Mais l’Argentine, la Thaïlande, et tous les autres pays qui ont eu affaire au FMI sur cette période, n’ont pas eu la capacité de résistance, ni la volonté de s’opposer aux diktats de la « Firme ».
Je reproche fondamentalement aux experts du FMI et de la Banque Centrale Européenne de ne pas s’intéresser à la vitalité de l’économie et de ne s’appuyer que sur un ensemble de recettes plus ou moins éprouvées mais en tout cas éprouvantes, si ce n’est mortelles pour le corps social des pays considérés. Ils appliquent systématiquement la même doctrine que l’on soit à Bagdad, Katmandou, ou Questembert. Cette doctrine se définit comme suit :
- Règle 1 le libéralisme est supérieur à tout et est le seul à pouvoir assurer le bien être des populations. - Règle 2 On réduit les dépenses publiques à tout va - Règle 3 On privatise tout ce qui peut l’être.
Je dois dire que chaque fois que je vois l’un de ces plans j’ai un haut le cœur. Comment des prix Nobel d’économie peuvent ils à ce point méconnaitre les fondements de l’action humaine. Comment ces supers diplômés parlant couramment plusieurs langues sont ils à ce point incapables de comprendre ce qui fait la richesse des nations.
J’ai souvent rencontré cette même attitude, chez des Chefs d’entreprise dont l’entreprise avait quelques difficultés. Leur première réaction était de « chercher de l’argent frais » et de dire il me suffit de 2 ou 3 millions d’€ et tout sera résolu. A prendre le problème de cette manière rien n’était résolu et 5 ou 6 mois plus tard il fallait recommencer. Avant de mettre de l’argent, il faut savoir ce que l’on veut et ce que l’on peut faire, alors seulement si cette politique est digne de crédibilité peut on, si l’on est investisseur, accorder le financement attendu, et comme chef d’entreprise aller solliciter les créanciers en leur montrant que le programme est digne de confiance.
Il n’y aucune raison de procéder différemment avec les pays et si l’on veut que la Grèce renoue avec une situation vertueuse il est indispensable d’analyser plus en détail la situation.
Dès lors le chemin à suivre peut se définir de manière simple, même si l’exécution peut en être difficile :
1- Réduire les dépenses qui sont des gaspillages, et par là même cela élimine la mesure macroéconomique globale de gel du salaire des fonctionnaires, ainsi que la suppression sans discernement du nombre de fonctionnaires. Au contraire il convient de préciser quelles sont les actions de l’État à préserver et à organiser plus efficacement.
2- Augmenter les recettes en libérant les énergies productives (j’y reviendrai), et ne pas hésiter à promouvoir l’amnistie fiscale totale et sans arrières pensées.
3- A prendre ses pertes par la privatisation des foyers de pertes récurrentes en laissant aux entreprises privées le soin de re-rentabiliser un capital dont l’obsolescence ne peut se traduire que par une diminution de valeur.
4- Développer et investir dans des infrastructures de nouvelle génération.
Mais libérer les énergies est sans doute l’acte politique majeur par lequel on devrait commencer. Cela commence sans doute par supprimer ce qui est le plus stérilisateur de l’activité humaine, à savoir l’assistanat généralisé que nos pays européens ont systématiquement mis en place et tout particulièrement en Grèce. Un des moyens à mettre en œuvre pourrait être de demander à un Commissariat du Plan de réunir toutes les forces sociales de la nation et de leur donner la mission de sélectionner les actions à promouvoir, en même temps que des États Généraux politiques (opposition et majorité) définiraient ensemble le plan à 5 ans qu’il est indispensable de mettre en place pour retrouver la maitrise de son destin sur la base des propositions à mettre en œuvre préconisées par le commissariat. Comment voulez vous en 3 ans récupérer tout ce qui a été perdu au cours d’une lente dégradation de la situation économique, si ce n’est par un programme collectif sérieux et accepté ?
Enfin pour que cette politique ait quelque chances, permettre l’établissement temporaire d’un certain protectionnisme pour favoriser l’émergence de nouvelles activités et d’assurer le renouvellement du tissu des entreprises pendant une période de 3 à 5 ans, et retour de nouveau par palier sur une période de 5 ans, au libre échange avec les autres pays d’Europe. Je n’ai jamais compris pourquoi les prêteurs n’exigeaient pas avant tout la mise en place d’un programme économique, avec l’engagement de la totalité de la nation.
Au fond plutôt que de dire à la Grèce ce qu’il faut faire, demandons-lui de s’engager sur ce qu’elle compte faire et qu’elle veut réellement faire. Cela m’étonnerait beaucoup que la fierté nationale ne donnerait pas à nos amis grecs la volonté et le courage de faire.
Alors là peut être n’investirons nous pas dans une cause perdue d’avance.
Au lieu de miser des milliards que nous n’avons pas, sur une économie qui doit se réformer en profondeur, misons sur les hommes et leur capacité à vouloir leur avenir, et n’investissons qu’après nous avoir démontré que leur politique a des chances raisonnables. Jean-Pierre Gérard
http://voltaire.republique.over-blog.com/article-le-fmi-la-bce-et-nous-78098387.html
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Lagarde met la Grèce sous curatelle renforcée
30/06/2011 08:15
Tout juste nommée à la tête du FMI, Christine Lagarde appelait les députés grecs à une entente nationale pour adopter le plan d'austérité proposé par le gouvernement sous la pression bienveillante du FMI et de l'Union Européenne. Sitôt adopté par le parlement, à Athènes des heurts violents ont opposé manifestants et forces de l'ordre. Si les places financières respirent, l'ancien responsable des pays émergents au FMI prévient Lagarde qu'en marchant dans les pas de DSK elle court à la catastrophe. La Grèce avec...
Opposition entre forces de l'ordre et manifestants devant le Parlement (capture RTE)
A l’heure de la canonisation médiatique de Christine Lagarde, à peine intronisée meilleure économiste du monde, après « l’empêché » DSK, l’ancienne Ministre de l’économie et des finances a déjà dévoilé une partie de son programme : mettre la Grèce sous tutelle.
La nouvelle directrice du FMI a ainsi dès hier appelé majorité et opposition à « l’entente nationale » politique en Grèce pour voter les mesures d’austérité proposées par le gouvernement sous la pression du FMI et de l’Union européenne. « Si j’ai un message à faire passer ce soir concernant la Grèce, c’est un appel à l’opposition politique grecque pour qu’elle rejoigne dans une entente nationale le parti qui est actuellement au pouvoir. Il y va vraiment du destin d’un pays », a déclaré Christine Lagarde, dans sa première déclaration sur le dossier grec.
Le chef de l’opposition est resté complètement insensible à ces appels du pied qui relèvent de la mise en garde, menaçant d’exclure les députés qui voteraient en faveur du plan d’austérité, jouant plutôt la carte de « celui qui a dit NON » au FMI.
Depuis un an, le mouvement de contestation ne faiblit pas et tisse sa toile sur les réseaux sociaux. Il n’est qu’à voir la profusion de blogs, pages facebook, sites militants et d’informations consacrés au mouvement. Egalement le film debtocracy qui montre comment, en 2007, l’équateur a résisté au FMI. Sous titré en 6 langues, le documentaire à charge notamment contre DSK a été vu par plus de 500.000 personnes.
Le système politique contre le peuple
Dans les rues d’Athènes, la tension est particulièrement vive ces derniers jours. Les manifestants sont arrivés par milliers place Syntagma et les syndicats menacent de prolonger la grève générale de 24h. En début d’après-midi, une dizaine de milliers de manifestants étaient rassemblés faisant face aux forces de police.
Aussitôt adopté, les marchés ont salué cette décision, pendant que la police noyait les manifestants sous une pluie de bombes lacrymogènes. La démocratie athénienne qu’ils disaient… « C'est le système politique contre le peuple. Il y a une rupture de légitimité profonde » analyse Stathis Kouvelakis, professeur de philosophie politique au King's College à Londres.
Derrière le plan de sauvetage, c’est une mise sous curatelle renforcée qui attend les grecs. Le gouvernement grec mettra en place un plan de mesures drastiques pas du tout au goût d'une grande partie des citoyens. Alors que 28,4 milliards d'euros d'économie et des privatisations massives devant apporter 50 milliards d'euros aux caisses de l'Etat sont prévues d'ici 2015. L’accélération du plan de privatisations va de pair avec l’obtention de cette tranche. Athènes va donc vendre une part du capital de OTE Telekom, leader du secteur. Le programme de privatisation touchera également Hellena Postbank la poste publique, OSE, la compagnie ferroviaire, les ports du Pirée (à la Chine…) et de Thessalonique, ainsi que la compagnie des eaux de Thessalonique. Avec Lagarde, les grecs auront au moins la compensation de se faire étrangler avec le sourire.
« Le FMI et l'Union européenne ont conçu un carcan de mesures brutales d’austérité fiscale qui produisent une profonde récession dans ces pays, et sapent ses bases fiscales. Le programme actuel n'a aucun sens. Bien qu'il soit manifeste que la médecine d'austérité ne fonctionne pas en Grèce, le FMI et l'UE sont sur le point de doubler la dose avec leur dernier pack de sauvetage grec. Le fonds a déjà appliqué ses recettes en Irlande et au Portugal. Deux échecs. ». Cet éparpillement façon puzzle des mesures du FMI est l’œuvre de l’économiste Desmond Lachman.
Lehman's Brothers, le retour
Chercheur à l’American Enterprise Institute, ce dangereux boutefeu fut dans une autre vie directeur adjoint à la politique du Fonds monétaire international spécialisé notamment dans la formulation des politiques du FMI à l’égard des marchés émergents. Se refusant à conseiller Christine Lagarde, il lui recommande tout de même d’adopter une autre ligne que celle de son prédécesseur et de ses opérations de renflouement pour la Grèce, l’Irlande et le Portugal. Manque de pot, Lagarde s’est empressée de rassurer les marchés en indiquant qu’elle s’inscrivait dans la stricte ligne de son prédécesseur : « les intérêts de Lagarde et ceux de l'économie mondiale seraient mieux servis si elle posait un nouveau regard sur l’échec de la politique du FMI sur la crise de dette souveraine dans la zone euro » écrit-il.
Il y a un an, dans le Financial Times, un brûlot néo-marxiste, partant de son expérience Lachman décrivait le processus qui attendait la Grèce, prédisant déjà que l’adhésion de la Grèce à l’euro se finirait en Big Bang. Première étape de l'écroulement: quand un pays importe la discipline économique d’un pays étranger qui ne lui est pas adaptée. Seconde étape sur le chemin de la ruine : lorsque le pays poursuit des politiques incompatibles avec les critères imposés par son nouveau cadre monétaire.
« Un déficit budgétaire conjugué à des taux d’intéreêt anormalement élevés entrainent une érosion de la compétitivité internationale. Dans ce secteur, la Grèce a surpassé l’Argentine de 2001 en perdant plus de 30% de sa compétitivité. Dans le cas de l’Argentine, l’appui conditionné du FMI avait permis d’éviter l’inévitable pendant quelques années avant les mesures d’ajustement qui ont conduit à des émeutes. Il est difficile d’imaginer que la crise grecque se terminera de manière plus joyeuse. Toute tentative pour ramener le déficit budgétaire à l’objectif de Maastricht ne ferait qu’approfondir la récession » prédisait l'auteur. Nous y sommes.
Pour éviter du sang et des larmes à la Grèce, Dennis Lachman préconise des mesures qui seraient marquées ici du sceau du charlatanisme : une sortie ordonnée du pays de la zone euro : « une stratégie risquée mais qui permettrait au moins d’échapper à une seconde crise Lehman’s Brothers ».
En plein cœur de l’Europe cette fois-ci…
Régis Soubrouillard - Marianne
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