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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Marine Le Pen sur France 2 : un débat mal engagé en économie…

27/06/2011 19:49

Marine Le Pen sur France 2 : un débat mal engagé en économie…


Marine Le Pen était invitée sur France2 jeudi dernier. L'occasion de commenter le programme économique du Front national. Jacques Sapir réagit à une partie de ce programme, notamment concernant les chiffres du coût de l'immigration. Il revient dans une tribune pour Marianne2 sur la méthodologie utilisée pour démontrer que la croissance de la zone euro.

our un économiste, l’émission du jeudi 23 juin sur France2 (Des paroles et des actes) pose un sérieux problème. L’invitée était Marine Le Pen. L’émission, découpée en tranches d’environ 20 minutes, comprenait une séquence économie où l’on devait discuter du programme du Front National.
Il y a, dans ce programme sur la partie économique, bien des choses douteuses, et en particulier un « chiffrage » du coût de l’immigration qui est à la fois très ancien et méthodologiquement très discutable. On aurait pu penser que ce serait sur ce point que les attaques allaient se concentrer. Or, « l’économiste » de service s’est contenté de proférer des énormités comme seuls des hommes (et des femmes) de médias télévisuels osent le faire.

Une infographie était censée nous « démontrer » que la zone euro était à la pointe de la croissance. Pour cela on faisait appel aux chiffres de la dernière année, ce qui est une parfaite absurdité. Un étudiant de première année sait que les statistiques ne valent que si elles couvrent une certaine période. Donnons alors celle de l’OCDE (qui semble devoir faire référence).

 
Marine Le Pen sur France 2 : un débat mal engagé en économie…
La faiblesse, voir l’atonie de la croissance de la zone euro par rapport aux autres pays d’Europe occidentale et aux pays d’Amérique du Nord saute aux yeux.

Acceptons de sortir l’Australie de l’échantillon et même la Norvège, car il s’agit dans un cas comme dans l’autre de pays se développant sur une importante rente de matières premières. La comparaison est sans appel pour la période 2001-2007. Pour la période suivante, qui inclut la crise (2007-2011), si la Grande-Bretagne a effectivement un taux de croissance plus faible que celui de la zone euro, on voit que celui de la Suède, de la Suisse ou du Canada sont largement au-dessus. Encore plus significatif, l’OCDE (qui inclut les pays de la zone Euro) a un taux de croissance supérieur, ce qui implique que les pays Hors-Zone Euro, ont eu une croissance très sensiblement plus forte.

Ceci incite à regarder à l’intérieur de la zone.

 
Marine Le Pen sur France 2 : un débat mal engagé en économie…

 

On constate immédiatement la grande dispersion de la croissance à l’intérieur de la zone Euro, dispersion que l’on peut mesure soit par l’écart type, soit par l’intervalle de variation. Ce dernier atteint 4,4 points sur la période d’avant la crise (2001-2007) et plus de 3 points sur la période de la crise.

Mais ce n’est pas tout. Dans la période 2001-2007, à l’exception du Luxembourg (qui est une pure plate-forme financière) trois des quatre pays ayant connu la croissance la plus forte l’on fait sur des bases tellement malsaines qu’ils font partie aujourd’hui des pays « malades » de la zone Euro : la Grèce, l’Irlande et l’Espagne. Ces pays ont soit laissé se développer une bulle immobilière de grande ampleur (l’Irlande et l’Espagne) soit ont toléré une large fraude fiscale pour redonner du revenu à leur ménage (Grèce). Trois pays  affirment par contre une constance assez exceptionnelle dans les bonnes performances : l’Autriche, la Finlande et les Pays-Bas. Mettons immédiatement ce dernier à part. Les Pays-Bas sont un producteur mais aussi un « marché » important pour le gaz naturel, ce qui leur confère une rente importante. La Finlande s’est spécialisée sur quelques productions, mais semble avoir mangé son pain blanc. Nokia est aujourd’hui en retard sur ses concurrents et ce pays ne doit sa croissance relativement forte qu’à l’effet d’entraînement de la Russie.

Tous les pays qui ont « joué le jeu », l’Allemagne, la France, l’Italie et le Portugal en particulier, ont connu une croissance plus faible que la moyenne de la zone, alors que cette dernière était comme on l’a vu plus haut, plus faible que celle des pays développés. Il est donc clair que l’Euro a bien représenté un étouffoir pour la croissance depuis son introduction.

En fait, ceci s’est d’abord traduit par un décrochage de la demande privée.

Marine Le Pen sur France 2 : un débat mal engagé en économie…
La différence entre la période 1986-1996 et la période 2001-2007 est particulièrement frappante. Là ou, à la fin du siècle dernier, la différence des taux de croissance moyen entre l’OCDE (qui inclut rappelons le les pays de la zone Euro) et la zone Euro n’était que de 0,5 points, elle atteint pour la période 2001-2007 pratiquement 0,9 points. Bien entendu, la divergence entre pays de l’OCDE « hors-zone » et pays de la zone Euro est encore plus forte. On voit, d’ailleurs, que l’Allemagne a contracté de manière particulièrement forte sa demande privée, puisqu’elle est passée de 2,7% par an en moyenne sur 1986-1996 à 0,2% par an en moyenne sur 2001-2007.

Il est clair que si tous les pays de la zone Euro avaient imité l’Allemagne et avaient contracté dans de même proportion leur demande privée intérieure, la croissance de la zone Euro aurait été encore plus faible que ce qu’elle fut dans la période 2001-2007. La crise actuelle ne provient donc pas seulement de politiques nationales inefficaces (même si ces dernières existent) ; elle est avant tout le produit de la politique allemande au sein de la zone Euro.

Si une chose n’était pas contestable dans le discours de Marine Le Pen, c’était bien son affirmation que l’Euro avait été dans les faits un formidable étouffoir de la croissance. Ceci est reconnu par nombre d’économistes. C’est donc bien à tort qu’on l’a attaquée sur ce point, alors qu’il avait d’autres points de son programme, comme l’application de la préférence nationale dans le domaine social, qui étaient bien plus critiquables, comme on a eu l’occasion de le montrer. En fait, la défense obsessionnelle de l’Euro par ses thuriféraires est aujourd’hui le meilleur allié du Front National.
Jacques Sapir - Tribune
 
 


 






Pourquoi «Le Monde» ignore-t-il la candidature de Chevènement?

27/06/2011 19:42

Pourquoi «Le Monde» ignore-t-il la candidature de Chevènement?


Alors que Jean-Pierre Chevènement a publié son programme politique, «Le Monde» ne parle de lui que dans un article consacré au logement qu'il occupe à Paris. Elie Arié s'interroge : le people a-t-il pris le pas sur la politique?

Le dimanche 25 Juin, Jean-Pierre Chevènement a publié une plaquette indiquant son programme politique et les raisons qui le poussent à se présenter, précisant notamment ceci :

« Il y a-t-il une probabilité que l'un des candidats socialistes potentiels permette de nous soustraire à la dictature des marchés financiers ? Si on met à part l'évocation par Arnaud Montebourg d'une « démondialisation » dont les modalités restent encore floues, aucun candidat potentiel n'esquisse la moindre autocritique par rapport aux choix du parti socialiste qui ont permis l'installation du capitalisme financier dans notre pays (...)

Le projet socialiste 2012 peut paraître comporter à première vue quelques dispositions méritoires, mais il est plus probable qu'il est destiné à fonctionner comme un leurre.

Le montant des mesures proposées (de 25 à 100 milliards d'euros, selon les estimations) n'est pas finançable dans le cadre actuel du système de l'euro. De surcroît, une lecture attentive montre que les mesures qui seraient décisives ne sont que timidement évoquées, quand, encore, elles le sont.

Le projet socialiste 2012 est muet sur la crise de l'euro. Il n'affronte pas vraiment les problèmes auxquels la gauche victorieuse serait inévitablement confrontée.
»

Ce programme est déjà disponible sur
le site de Rue 89 :

Il comprend plusieurs volets successifs, s’enchaînant dans une démonstration logique :

-L’analyse des impasses économique, monétaire, politique et sociale dans lesquelles se trouvent la France et l’ Union Européenne

-Comment en est-on arrivé là ?

-Un système qui a explosé en vol en 2008

-Nicolas Sarkozy est tétanisé par les marchés financiers

-La souveraineté nationale dans les mains de « Standard and Poors »

-Aucun candidat socialiste n'esquisse la moindre autocritique par rapport aux choix du PS

-Pouvoir parler à l'Allemagne le langage de la franchise

-Comment parler à l'Allemagne ?

-De nouvelles règles du jeu pour la zone euro

-Rompre avec la politique d'austérité

-Réforme du système monétaire international et protection

-Un plan B si l'Allemagne refuse

-Remettre la France sur une pente ascendante

-Un « grand bond en avant » de l'Ecole républicaine

-Savoir projeter la France vers le monde

-L'Allemagne a besoin de la France

-L'Europe ne doit pas être écrasée par la « Chinamérique »

-Un pacte de prospérité pour l'Europe

-Un cap républicain

-Le choix du nucléaire est stratégique pour la France, et le terrorisme intellectuel des antinucléaires

-Défendre la liberté d'expression contre tous les terrorismes intellectuels

-Contre la droite et l'extrême-droite « identitaires »

-Une Confédération européenne élargie

Or, le même jour, Le Monde a choisi de publier
un article sur Chevènement, accompagné de sa photo (ce qui est rarissime dans ce quotidien), consacré ...au logement qu’il occupe à Paris.

Sans tomber dans la paranoïa, on peut prendre le pari que son programme alternatif à ceux de l’ UMP et du PS, et qui ne se confond pas non plus avec celui du Front de Gauche et de Mélenchon, n’aura pas droit au même traitement journalistique.

La presse continuera, jusqu’à la présidentielle, à nous inonder d’articles et de sondages pour savoir qui, de Hollande ou d’Aubry, est le mieux placé pour battre Sarkozy ; mais le battre...pour faire quoi de fondamentalement différent? De cela, il ne sera pas question.

Tout comme il n’y a non plus jamais été question du programme de DSK lorsqu’il était le favori des sondages, et pour cause : il n’avait jamais donné la moindre indication à ce sujet.

On peut donc vraiment se poser la question : pour qui et pour quoi votent les Français ? Pour une personne, son poids, son look, son logement, etc., ou pour leur avenir ? Pour choisir une politique ou pour arbitrer entre les sondages sur différents individus? Les journalistes « politiques » méritent-ils encore cette appellation, ou doivent-ils céder leur place aux « politologues » de la SOFRES et autres IFOP ? Est-il encore possible de faire déboucher l’ « indignation » sur une autre politique ? Sommes-nous encore en démocratie politique, ou sommes-nous passés à une démocratie people ? Karl Marx écrirait-il encore, aujourd’hui, que « le Français a la tête politique » ?

 

Elie Arié - Tribune

Photo : (Jean-Pierre Chevènement - Wikimedia - David.Monniaux)

http://www.marianne2.fr/Pourquoi-Le-Monde-ignore-t-il-la-candidature-de-Chevenement_a207906.html






Le moment Aubry : ras-le bol du story-telling !

27/06/2011 19:36

Le moment Aubry : ras-le bol du story-telling !


Alors que Martine Aubry va enfin se déclarer, on peut souhaiter, comme Maurice Szafran, que ce moment échappe aux batailles d'ego et mobilise les réflexions.

La politique est ainsi faite, à ce point formatée qu'a été inventé le concept de « moment ». A ce «moment»-là, précis et prévu, le jeu médiatique, celui qui est censé happer l'attention d'un maximum de Français, doit à tout prix se concentrer sur un personnage et une histoire uniques. Cette semaine, après qu'une longue période de mai fut avant tout consacrée à la percée de François Hollande, place doit être faite à Martine Aubry. L'épisode, convenons-en, ne manque pas d'importance. Quoi que...

La gauche façon Aubry est-elle substantiellement différente de la social-démocratie à la manière Hollande? Sans doute pas.

La conception présidentielle du maire de Lille est-elle en rupture avec le chef d'Etat modeste qu'entend être le président du conseil général de Corrèze? Sans doute pas davantage.

Issus l'un et l'autre de la matrice politique et idéologique conçue par Jacques Delors, Aubry et Hollande entendent-ils par exemple briser l'arrogance des banquiers et des traders? Ils le disent et, très certainement, s'en abstiendront.

Donc une bataille de personnes, quasi exclusivement un affrontement personnel. Et à chacun selon ses goûts parmi les électeurs socialistes...

Voilà donc la fonction essentielle de cette semaine, de ce moment Aubry : l'installer en position de force dans cette bataille des primaires relevant avant tout de la psychologie et du paraître. Martine Aubry, après François Hollande, va donc s'efforcer de nous narrer son histoire. Les pubards ont baptise cela le « story telling ».

A-t-on le droit de préciser que, précisément nous ne supportons plus la démarche du « story telling », même si nous savons que la psychologisation de la politique n'est pas à bannir par principe ou sectarisme. Mais aujourd’hui, à l'heure qu'il est, après quatre années de sarkozysme, nous aurions envie de rappeler Aubry, Hollande et tous les autres (candidats socialistes, centristes, Verts, opposants de droite au président sortant), à leur devoir citoyen : s'interdire pour de bon les batailles d'ego et de personnes pour se concentrer sur la mobilisation de Français, sur des propositions politiques, fiscales, et sociales. 
Si le moment Aubry pouvait déjà servir à cela, à une mobilisation des réflexions, ce serait une excellente chose.

 

Maurice Szafran - Marianne

 

Photo : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/martine-aubry-sarkozy-organise-la-france-comme-un-marche_554443.html

http://www.marianne2.fr/Le-moment-Aubry-ras-le-bol-du-story-telling-_a207913.html






Les banques détournent l’argent du livret A

27/06/2011 19:32

Les banques détournent l’argent du livret A


Selon nos informations, les banques ne respectent pas leurs obligations et détournent à leur profit les fonds du livret A. La Banque de France censée jouer les gendarmes du secteur couvre ces pratiques. Autant d’argent qui manque au financement du logement social ou à celui des PME.

Mille quatre vingt quinze pour cent. En chiffre, 1 095 %, soit 15 fois l’objectif. C’est le genre de résultat que même le plus fou des apparatchiks de feu le Gosplan n’aurait jamais osé écrire dans un de ses rapports. La banque de France, si.

Pour sa deuxième édition, l’Observatoire de l’épargne réglementée (OER) affiche en bas d’un tableau cet obscure ratio censé indiquer si le taux cible de 75% fixé aux banques pour l’usage des fonds issus du Livret A et Livret de développement durable a été atteint. Objectif donc assuré, écrabouillé, pulvérisés même. Sauf que, selon nos informations, la Banque de France, pourtant censée être le gendarme du secteur bancaire donne un sérieux coup de main au braquage d’une partie des économies des Français.

Les Sénateurs ont déjà peu apprécié l’entourloupe. Lors de leur audition de Christian Noyer en février 2011, le gouverneur de la Banque de France avait essayé de leur servir la même soupe que celle dispensée dans le rapport de l’OER. Alors que tous les patrons de PME crient à la disette de crédit, le gouverneur affirme, lui, que les banques remplissent correctement leurs obligations de création de prêts pour les PME avec les fonds Livret A et LDD qui bénéficiant d’une niche fiscale sont labelisés « argent public ».

Ce satisfecit ne permet pas seulement aux banques de s’exonérer à bon compte. Surtout, ce petit tour de passe-passe leur permet de conserver un milliard d’euros au titre de l’année 2010 après les 3 milliards d’euros en 2009, autant d’argent qui aurait du retourner à la Caisse des dépôts et des consignation (CDC) pour financer du logement social. Même Nicolas Sarkozy, plus durs dans ses mots que dans ses actes lorsqu'il s'agit de critiquer les banques, en est convaincu. Le 25 janvier 2011, en déplacement à Saint-Nazaire, le chef de l'Etat rappelle qu'il manque 3 milliards d'euros au bas mot dans les prêts qu'elles accordent aux PME. Pour lui, si elles appliquaient correctement les règles « ceci aboutirait à mettre chaque année trois milliards d'euros de plus à la disposition des PME ».  Au Sénat, Philippe Marini, le rapporteur général du budget, loin d’être un pourfendeur des banques, semble prendre l’affaire très au sérieux. Selon nos informations des échanges de courriers avec Bercy et la Banque de France les sommant de se conformer à l’esprit de la loi ont déjà eu lieu. 

Entre fin 2007 et fin 2010, ce sont plus de 37 milliards d’euros issus des livrets qui demeurent désormais dans les caisses des banques. 

Pour aller plus loin

« L’argent n’a pas d’odeur », pas plus qu’il ne laisse de trace. C’est en somme ce que répond Christian Noyer lorsque le gouverneur de la Banque de France est interrogé sur l’utilisation que les banques font des sommes déposées sur leur livret A et Livret de développement durable (LDD). Depuis 2008, en même temps qu’elles obtiennent la banalisation de la distribution du Livret A, jusque là  réservée à la Poste, à l’Ecureuil et au Crédit Mutuel, elles peuvent au surplus conserver une partie des milliards que les Français placent sur leur produit d’épargne préféré. Légalement, elles peuvent donc conserver jusqu’à 35% de ce pactole qui atteint fin 2008,  264 milliards d’euros : une aubaine en ces temps de disettes de cash. 

Mais il existe une contrepartie. En échange de ce gros cadeau, 80 % de ces sommes (92,4 milliards d’euros) doivent être consacrées aux financements de prêts aux PME. Mission remplie, selon l’Observatoire de l’épargne réglementée. Pour son deuxième rapport, cet organe, placé sous l’autorité de la Banque de France, a, une nouvelle fois, délivré un total satisfecit. Bénéficiant d’une niche fiscale, et possédant à ce titre le label « argent public », l’usage de ces fonds est, en effet, soumis à vérification par l’OER. Pour ce faire, un premier indicateur avait été retenu dans la loi en 2007: l’encours des prêts aux PME. Et justement celui-ci progresse : +5,5 % sur 2010. La conférence de presse présentant le rapport de l’OER, de ce jeudi 23 juin, n’avait donc pas d’autre mission que de délivrer un message clair : « tout va bien ». Mais quant est-il réellement ? La question est d’autant plus prégnante, que contrairement aux dispositions de la loi, les banques n’ont pas rendu leur rapport sur le sujet. Là aussi, pas de problème pour Christian Noyer, qui absout les établissements au titre d’un petit souci « méthodologique ». 

Premier problème: leur petit pécule a cru de 6,8 milliards soit  une progression de 8 %, deux fois plus rapidement que la collecte qui affiche, elle, +3,6% au compteur. Résultat, sur 100 euros déposés sur les Livret A et les LDD, 74 € demeurent dans les mains des banques quant seulement 26 sont orientés vers la Caisse des dépôts et des consignation (CDC). Cette répartition, trois quarts pour les banques et un quart pour la CDC n’est pas anodin, puisque cette dernière consacre plus de 90% de cette ressource à la structuration de prêts au logement social.

Cette politique publique semble donc souffrir au profit de cette autre politique publique qu’est le financement des PME. Pourtant à bien regarder les chiffres, le financement des PME par les banques n’est pas vraiment au rendez-vous. 

L’indicateur retenu par la loi, pour mesurer les résultats de cette politique publique est en effet l’encours de crédit aux PME. L’encours total, pas celui réalisé à partir des fonds Livret A et LDD. « Impossible. L’argent est fongible, on ne peut pas le flécher», s’insurge Christian Noyer. L’argument s’entend. « Mais pourquoi alors prendre l’ensemble des crédits aux PME, comme critère ? Cela sous entend que la seule source de financement des banques pour produire des crédits se réduisait aux seuls fonds réglementés », s’insurge un connaisseur du dossier. Un peu comme si était comparée la production de pétrole en Ile de France à la consommation d’essence du pays. Et que l’on se réjouirait de ce que, la croissance de 10 millions d’hectolitres ne posait pas de problème au regard des 3 barils supplémentaires produits en 2008 en Seine et Marne.

Du coté, non plus du stock de crédits, mais des nouveaux crédits, les choses se passent-elles mieux ? Autrement dit, les 6,8 milliards d’euros supplémentaires dont les banques ont héritée ont-ils produit leur effet en se donnant naissance à de nouveaux prêts ? Les parlementaires avaient ajouté cette nouvelle contrainte après s’être aperçus de l’inanité du seul indicateur initialement retenu. Là encore, les résultats  sont à la peine. En 2010, ceux-ci n’ont progressé que de 3,6 milliards, presque deux fois moins que la progression des ressources. A la banque de France, on se dit confiant. « L’article 66 prévoit que les trois quarts des nouvelles ressources produisent de nouveaux prêts. Avec 75 milliards de nouveaux crédit, l’objectif est pleinement atteint ». 1 095 % !, note fièrement le document de l’OER. Et de fait, c’est ce que prévoit la loi. Est-elle mal rédigée ? Sans doute, quand on sait que cette rédaction provient du Trésor, administration connue pour sa proximité avec les banques. Car à l’inverse, imagine-t-on que si les dépôts venaient à reculer ne serait-ce que d’un euro, les banques puissent fermer le robinet, et considérer qu'elles peuvent émettre 0 nouveaux prêts ? Absurde.

Les parlementaires entendaient en effet que le surplus de dépôts entraine un surplus de nouveaux prêts. Autrement dit, les 6,8 milliards produisent à tout le moins 4,6 milliards de prêts tout beaux tout neufs en 2010, en plus des 70,8 milliards de 2009. Soit 75,4 milliards, un milliard de plus que le résultat observé.

Troisième problème, l’absence de rapport des banques
La BdF comme les banques commerciales connaissent ce petit problème. Et peinent à communiquer dessus. Résultat, contrairement à ce que la loi impose, elles n’ont pas publier leur rapport sur l’emploi de cette ressource. Là aussi, l’OER ne voit rien à redire, et avale sans rien dire l’argument « méthologique ». 

Pour savoir où en sont les banques individuellement avec leurs obligations, il faut fouiller leur site internet. En effet, le niveau de centralisation de 65% est un niveau agrégé, résultant de la somme des positions des différents établissements, qui pour les plus connus dépassent allégrement la conservation de 35 % des sommes. D’autant que la Poste n’ayant pas d’activité de prêts aux PME reverse 100 % à la CDC, elle laisse une large marge à ses consœurs. Ainsi, sur les 12,5 milliards d’euros déposés par les épargnant sur les livrets domiciliés à la BNP-Paribas, la banque en conserve-t-elle 9,4 milliards, soit un taux de conservation de 55,6 % . Plus fort encore dans la crémerie d’en face : la Société générale dispose respectivement de 11,5 milliards d’euros et de 8,8 milliards, soit 76,5% de taux de conservation !!! Au Crédit Agricole c’est 77 % des 38,2 milliards qui restent dans ses coffres. Mais la banque verte fait elle un petit effort de transparence supplémentaire. Sur 100 euros déposés sur un livret Crédit Agricole, la banque affirme qu’en face 92,3 euros de prêts ont été produits à destination des PME. Malgré son taux de conservation élevé, le Crédit Agricole serait du coup la seule banque dans les clous, en respectant la norme 75 %....

Emmanuel Levy - Marianne

 

Dessin: Louison

http://www.marianne2.fr/Les-banques-detournent-l-argent-du-livret-A_a207682.html






Robespierre n'aura pas sa rue dans Paris

27/06/2011 19:28

Robespierre n'aura pas sa rue dans Paris


Alors que les communistes et le Parti de gauche demandaient que la mémoire du révolutionnaire soit honorée, le Conseil de Paris a voté contre la création d'une rue Robespierre. Pour Alexis Corbière, il faut continuer le combat.

 

Il n'y aura toujours pas de rue ou de place Robespierre à Paris. Affligeant. La presse s’en est largement fait l’écho (une dépêche AFP certes pleines d'erreurs factuelles sur les auteurs du voeu, une demi page du Parisien, etc..). Preuve que Maximilien Robespierre n'est pas un cadavre glacé et passionne encore les français. Mon voeu (voir à la fin de ce billet) présenté lundi soir au Conseil de Paris a été nettement battu. Quelle tristesse. Hormis les dix élus qui siègent à mes cotés, Groupe communiste et élus du Parti de Gauche, présidé par mon ami Ian Brossat, un seul socialiste, l'Adjoint au maire chargé de la culture Christophe Girard (PS), et deux élus Europe Ecologie - Les Verts, René Dutrey et Yves Contassot ont voté pour. Point final. Tous les autres ont voté contre, ou ont déserté la séance. J'avoue que j’en suis fort marri et un peu chiffonné.

Bon, cela ne m’étonne pas de la part de la droite, qui s'est exprimée en séance assez vulgairement par l'intermédiaire caricatural de Jérome Dubus, un conseiller de Paris Nouveau Centre et accessoirement délégué général du MEDEF Ile-de-France. Ce monsieur, pourtant bien élevé, a, de manière générale, peu d'estime pour les syndicats ouvriers, les partis de gauche, et bien sûr tout ce qui peut ressembler à du jacobinisme. Dans le patronat français on préfère sans doute l'Ancien régime. Bah, c'est entendu. La droite parisienne, composée d'ailleurs de quelques aristocrates, est opposée à ma demande. Je ne découvre rien. En vérité, cette famille politique là n’aime pas la réalité de l’histoire de la France (belle et rebelle, et qui « répond toujours du nom de Robespierre », n'est-ce pas Jean-Luc ?) et déteste viscéralement celui qui s’indignait par ses mots : « Peuple, on te trahit, reprends l’exercice de ta souveraineté ! ». La radicalité de la Révolution Française hante encore la droite française. Quoi ? Célébrer « l'incorruptible » ? Vous n'y pensez pas ! Quelle honte ! Quelle ringardise ! Il est bien plus moderne de pleurer sur le sort de la famille royale, de la noblesse et des vendéens et chouans qui, armes à la main, ont lutté contre la République. Aux yeux de ces gens là, mon voeu est une foutaise et Maximilien Robespierre un tyran et une brute assoiffée de sang. Triste époque. L'idéologie contre-révolutionnaire, regorgeant de mensonges, calomnies et affirmations révisionnistes a fait son oeuvre. Logique. Mais, je le confesse, des élus UMP et Nouveau Centre, je n'attendais rien, et leur opposition finalement me rassure. Depuis longtemps, les concernant, ma boussole est la suivante : plus ils crient fort, plus j'ai la conviction d'avoir raison !

Mais, le vote quasi unanime des élus socialistes contre mon voeu, me sidère encore. J'observe même que pas un seul de mes amis de « la gauche du PS, proche de Hamon et de Emmanuelli » comme on dit, n'ont eu l'énergie de voter mon vœu (et de rester en séance pour cela). Décidément, les traditions se perdent. Les héritiers de « la première gauche » ne sont plus ce qu'ils étaient.

 Pourquoi tant de haine et de mépris plus de 200 ans après la Révolution Française ? Pourquoi ce qui n’est qu’une banalité dans tant de villes françaises, dirigées par la gauche, est-il si difficile dans la capitale, dont il fut le député ? Pourquoi flétrir ce grand anticolonialiste, qui obtint l'émancipation pour les juifs, pour les comédiens, ce visionnaire défenseur des libertés publiques, défavorable à la peine de mort (et oui !), ce progressiste pour un revenu minimum, un droit à l'existence, et j'en passe... ? Pourquoi celui qui pour la première fois, dans son discours de la mi-décembre 1790, sur l'Organisation des gardes nationales, a utilisé notre devise nationale « Liberté, Egalité, Fraternité »,  n’aurait pas le droit d’être honoré à Paris ? Ce n'est pas rien, mince ! Cette devise est désormais inscrite sur tous les bâtiments publics de notre pays. Elle est connue dans le monde entier, sonnant comme un symbole de notre Nation ! Et pourtant, on en moque l'auteur et on le salit. On travestit l'oeuvre de la Grande Révolution. Tout cela est bien la preuve que la flamme de cet immense évènement brûle encore. Les coeurs froids de certains, fussent-ils de gauche, veulent encore jeter des seaux d'eau sur ses braises, pour les éteindre définitivement. Ils n’y arriveront pas. Mais, je constate que depuis le 27 juillet 1794 (9 thermidor an II) le discours anti-robespierriste n’a pas pris une ride. Il semble même avoir gagné en légitimité en s’imposant comme un signe de modernité.

C'est peu dire donc que je suis déçu. Car cette fois-ci, j’y ai cru. Quelques jours avant le Conseil de Paris, j'avais espéré que nous puissions emporter la décision. Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris, femme intelligente à la solide conviction de gauche et laïque, m'avait fait comprendre qu'elle n'était pas totalement défavorable à cette nouvelle demande. Elle avait lu avec attention la tribune que nous avions publiée la semaine dernière dans
l'Humanité demandant au maire de Paris de donner le nom d’une rue à celui qui est le révolutionnaire français le plus connu. Mon ami, l’historien Jean-Numa Ducange et moi-même, étions à l’initiative de ce texte signé par les principaux historiens français. Ce gage de sérieux historique et scientifique n’a pourtant pas suffit.

Le président du groupe socialiste Jean-Pierre Caffet (également sénateur et désormais soutien actif de François Hollande) s’est radicalement opposé à mon voeu. Ce n’est pas la première fois, il l'a fait avec brutalité. Le style c'est l'homme, dit-on. Bertrand Delanoë, maire de Paris, lui, avec plus de délicatesse, a aussi clairement fait entendre qu'il était encore hostile à ma demande. Stupéfiant. Pourquoi ? Les arguments de Jean-Pierre Caffet en séance, sont assez indigents. Qu'on en juge. Lui, le président du groupe des élus socialistes, premier groupe de la gauche, majoritaire à Paris depuis 2001, est opposé en 2011 à cette demande car, tenez vous bien, Maximilien Robespierre serait le grand responsable de la Terreur (quelle méconnaissance de l'histoire de la Révolution. Ce sénateur socialiste a-t-il lu Jean Jaurès ?) et, argument sorti de chapeau, était aussi favorable au culte de l'être suprême ! Pouah ! Ridicule. Et ce serait donc au nom de la laïcité, on le sait régulièrement piétinée dans cette instance, qu'il ne faut ab-so-lu-ment pas de rue Robespierre à Paris. Et ben, celle-là, fallait la trouver ! Comme lui a répondu ma camarade du Parti de gauche
Danielle Simonnet, les socialistes n'ont pas eu la même pudeur, il y a quelques années, quand ils ont nommé une place Jean-Paul II à Paris. Et savent-ils, mes chers socialistes, que le décret sur l'Etre suprême, du 18 floréal an II, fixe en réalité un culte de la vertu en tant que valeur civique démocratique. Savents-ils que l'article XI de ce décret garantie la liberté de culte, ce qui est une idée d'une grande modernité en 1794, si difficile à mettre en oeuvre sous l'Ancien régime pendant des siècles. Je passe donc sur les arguments du président du groupe socialiste d'une rare faiblesse, fabriqués pour les gogos, qui se voulaient une réponse pertinente à la belle intervention liminaire de ma camarade Danielle. Je crois que Caffet en réalité ne savait pas quoi dire et s'est exprimé, sans plus de réflexions. Dommage. Robespierre mérite mieux, surtout de la part d'un responsable socialiste.

Par contre, les arguments avancés par Bertrand Delanoë, maire de Paris, m'intéressent davantage. Ils sont plus raffinés. Des journalistes m'ont raconté qu'il avait répondu, lors d'une rencontre avec la presse, à mon encontre, qu'il ne voulait pas d'une rue Robespierre à Paris car ce dernier était à l'initiative de « la loi des suspects » et, selon ses propos rapportés dans Le Parisien « Robespierre estimait qu'être simplement suspect suffisait a être condamné ». La réalité historique est différente et plus complexe. Non, ce n'est pas Robespierre qui est à l'initiative de « la loi des suspects » du 17 septembre 1793, mais Jean-Jacques Régis de Cambacérès, qui lui (le maire le sait-il ?) a droit à une rue dans le 8e arrondissement de Paris. Mais, il faut dire que Cambacérès a participé aussi au coup d'Etat de Thermidor, a fait exécuté « l'incorruptible » et a rallié par la suite Napoléon Bonaparte (qui lui, rétabli l'esclavage !) devenant deuxième consul puis archichancelier de l’Empire. Faut-il donc trahir la Révolution pour avoir le nom d'une rue à Paris ? Monsieur le maire, votre argumentation ne me convient donc pas. C’est peu de la dire. Mais, ce débat n’est pas terminé, croyez-moi. Invité sur France Inter ce matin-même, Bertrand Delanoë, a encore été interpellé à ce sujet par un auditeur. Une nuit étant passée, sa réponse fut moins catégorique. Il dit à présent être favorable à une commission historique pour débattre de ce sujet. Chiche ! Cela m'intéresse. Je vais donc continuer cette discussion avec lui. Je vous en tiendrai informé.

Je continue donc ma quête. Ce n'est pas l'urgence de la période, mais c’est une juste cause et un débat politique et historique passionnant. Il est lourd de toutes les grandes controverses de la gauche française. Il éclaire le présent. Nous devons bien cela à celui que George Sand et Jules Romains considéraient comme « le plus grand homme de la Révolution », à celui qui, comme le disait André Malraux « fut guillotiné par des coquins ». Qui en 2011, parmi les intellectuels en vue aurait le courage de (re)dire cela ? La droite qui se dit gaulliste devrait s’inspirer de ces derniers mots, venant d’un écrivain engagé qui a fait sa grandeur. Mais, je l’ai déjà dit : de Gaulle avait Malraux, Sarkozy a Luc ferry et Eric Zemmour… Passons.

Il faudra bien un jour obtenir réparation de cet oubli. Avec plusieurs historiens, nous continuons. J’ai déjà de nouvelles idées. Jean-Paul Marat, St Just et bien d’autres, n’ont pas de rues à leurs noms à Paris. On va en reparler. Ceux qui veulent effacer Robespierre devront tenir compte de mon obstination et celles de mes amis (Danielle Simonnet, Ian Brossat, etc…), jeunes élus qui n’oublient pas le passé. Nous arriverons à notre fin. Le débat continue, vous dis-je… Nous sommes patient. Il dure depuis 200 ans.

Alexis Corbière - Tribune

Retrouvez Alexis Corbière sur son blog.

Photo : (Maximilien Robespierre - Wikimedia - Cybershot800i)

http://www.marianne2.fr/Robespierre-n-aura-pas-sa-rue-dans-Paris_a207666.html







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