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Affaire des quotas : Pas de poursuites judiciaires
11/05/2011 12:57
Il n’y aura pas de poursuites judiciaires dans l’affaire des quotas du football français, a déclaré ce matin la ministre des Sports. Lors d’une conférence de presse, Chantal Jouanno estime qu’ »il n’y a pas lieu de saisir la justice sur ce dossier ». De son côté, l’enquête interne de la Fédération française de football, qui sera dévoilée cet après-midi indique qu’il n’y a « pas eu de tentative de mise en place de système de quotas » mais pointe des « dysfonctionnements internes » à la FFF.
La ministre des sports Chantal Jouanno a estimé ce matin qu’il n’y avait pas d’“éléments ou de faisceau d’indices qui permettrait de dire qu’il y a atteinte à la loi de 2001 sur les discrimination” dans l’affaire des quotas.
Même si selon la ministre,“ les discussions ont été très souvent à la limite de la dérive raciste ”, “Il n’y a pas lieu de saisir la justice”, a indiqué Mme Jouanno lors de la présentation à la presse des conclusions de la mission d’inspection menée par des inspecteurs du ministère des sports.
Concernant le sélectionneur de l’équipe de France, Chantal Jouanno estime qu’“aucun fait ne permet de dire que Laurent Blanc cautionnerait des pratiques discriminatoires”. “Laurent Blanc assistait à ce type de réunion pour la première fois. Il n’en était ni organisateur ni pilote. Les auditions montrent qu’il découvrait le débat et qu’il n’avait aucun projet ni avis arrêté”, a encore déclaré la ministre.
http://www.gaullisme.fr/2011/05/10/affaire-des-quotas-pas-de-poursuites-judiciaires/
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Nos amis les Pakistanais - Des terroristes d’Etat ont déjà la bombe A
11/05/2011 12:54
Il y a des formules maladroites et des contretemps fâcheux. Alors qu’il avait entamé son mandat en dénonçant de façon tonitruante (et à Delhi, camouflet suprême), « l’exportation de la terreur » par le Pakistan, David Cameron célébrait il y a un mois à peine le « partenariat incassable » et les liens d’amitié indéfectibles entre le Royaume-Uni et son ancienne colonie, tandis que John Savers, directeur du SIS, le « Secret intelligence Service », rencontrait ses homologues locaux, eux-même reçus à Londres la semaine dernière… On imagine la belle qualité des informations échangées.
Depuis dix ans, avec une très honorable constance, le Pakistan localise Oussama Ben Laden tantôt dans une grotte perdue à la frontière afghane, tantôt dans un village glauque au confort spartiate de la région tribale du Nord-Waziristan, et clame, attentat après attentat, être victime du terrorisme islamique au même titre que les puissances occidentales. Ce discours bien rôdé va devoir être légèrement révisé.
La duplicité des services secrets et de l’état-major pakistanais, voire leur complicité avec les djihadistes semble désormais établie et l’alerte anti-terroriste au Royaume-Uni a été relevée à son niveau maximum. Personne n’a oublié ici que les attentats de Londres avaient été conçus et préparés du côté de Karachi.
Il est inconcevable que les plus hautes autorités de l’Etat pakistanais n’aient pas eu connaissance de l’endroit où se terrait le chef d’Al Qaïda. Imaginez une luxueuse propriété à un million de dollars, érigée tranquillement en plein centre d’une grande ville où se trouvent quelques-unes des meilleures écoles privées du pays et l’académie militaire de Kakul, protégée par une enceinte de béton de 5 mètres de haut et surmontée de barbelés. Construite en 2005 et occupée depuis par une seule et même personne et sa petite famille.
Sans oublier les gracieux Mollah Omar et autres talibans que l’armée protège directement. La quetta shura, organe de décision des talibans afghans dirigée par le borgne motocyclé s’est installée à… Quetta, capitale de la province du Baloutchistan. Les bons dépliants touristiques vous apprendront que cette bourgade abrite le 12ème corps d’armée du Pakistan, le QG régional de l’ISI (les services secrets), le corps frontalier du Baloutchistan, un centre de recrutement, la base aérienne de Samungli et une prestigieuse école de formation militaire, le « command and staff college ». Bref, même les cancrelats y sont enregistrés. Et les militaires ne savent pas où est le mollah Omar ?
Et les membres du réseau Haqqani composé de talibans afghans actifs dans les zones tribales qui circulent librement aux abords d’Islamabad, Rawalpini et Peshawar, ils sont transparents ? Fort embarrassée, l’armée pakistanaise a admis des « insuffisances dans sa quête du renseignement ». On imagine que tout l’état-major a pris « doux euphémisme » en option à l’examen de sortie. Ou foutage de gueule.
Le souci, c’est que le Pakistan dispose de l’arme nucléaire. La menace que représente potentiellement un pays qui pratique depuis des années le double langage et l’ambiguïté morale, donc sur lequel on peut difficilement compter, représente aujourd’hui une menace majeure pour la communauté internationale. Qui veut traiter avec le Pakistan ?
Et si nous leur posions la question qui tue, celle qui est sur toutes les lèvres à Londres… Vous faisiez quoi au juste le 11 septembre 2001 ? Et si nous parlions tranquillement de votre alibi ? En novembre 2008, pendant qu’à Bombay on massacrait allègrement dans les rues, quels conseils de guerre teniez-vous avec votre invité très spécial à Abbottabad ? D’après Salman Rushdie, depuis bien longtemps, toutes les routes mondiales du terrorisme mènent au Pakistan.
L’Iran semble subitement moins prioritaire. L’alibi libyen presque dérisoire. Pour l’Irak, il est déjà un peu tard… So what ?
Agnes Wickfield
Photo : Général Kayani, chef d'état-major des armées pakistanaises (photo : MQM)
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Chevènement, seul candidat crédible contre l'Europe libérale?
11/05/2011 12:32
Dans cette tribune, Elie Arié prend le parti de Chevènement qui est, selon lui, le seul à s'être battu depuis toujours contre la construction libérale de l'Europe. Il est donc crédible sur ces thématiques et a déjà d'ailleurs tracé le chemin de la sortie de l'Europe dans son livre « La France est-elle finie ? », que détaille Elie Arié.
Quelle différence, entre la candidature de Chevènement, et celles de tous les autres candidats du PS (Aubry, DSK, Royal, Hollande, Moscovici, Montebourg), des souverainistes de gauche (Mélenchon) ou de droite (la boutique Le Pen) ?
De tous ceux-là, Chevènement fut le seul à combattre, dès le début, les différentes étapes par lesquelles s’est construite l’Europe fédérale et néolibérale, à savoir, successivement : traités de Luxembourg (Acte Unique Européen), de Maastricht (démission du gouvernement et du PS), de Nice, d’Amsterdam ; protocole de Barcelone ; tentative avortée du TCE ; ratification parlementaire du traité de Lisbonne ; et, aujourd’hui, « pacte de compétitivité » entre la France et l’ Allemagne, vouant l’ Union Européenne à la politique de rigueur, et sur lequel les candidats du PS sont bien silencieux, ce qui en dit long... « qui ne dit mot consent ».
Mais, contrairement à certains, Chevènement sait qu’on n’agit, en politique, qu’en partant de la réalité du moment, et ne croit pas naïvement qu’il suffit d’un « yaka » pour tout effacer d’un coup et repartir à zéro ; Montebourg est bien gentil de prôner soudain la « démondialisation » (mieux vaut tard que jamais), mais enfin, si un Président de la République Française annonçait demain aux dirigeants chinois, américains, indiens, brésiliens, etc., que la France a décidé que « la mondialisation, c’est fini », il n’est pas absolument certain qu’ils s’inclineraient devant le fait accompli.
En réalité, ce qui a été édifié pas à pas pendant de longues années ne peut être détricoté qu’en empruntant à l’envers, pas à pas, le même chemin, dans un monde qui a beaucoup changé ; comme l’écrit Chevènement dans son dernier ouvrage « La France est-elle finie ? », à propos de la construction européenne : oui, l’avion est pourri, il n’a pas de pilote, il va se crasher, mais sauter sans parachute par le hublot n’est pas une bonne solution ; mieux vaut s’emparer des commandes et tenter un atterrissage en douceur pour en sortir alors en meilleur état.
« Sauter sans parachute par le hublot », c’est le programme simpliste et démagogique du Front National : un abandon soudain et unilatéral de l’ Euro par la France entraînerait une dévaluation massive et immédiate du Franc et une hyper-inflation dont les victimes seraient ceux qui n’ont d’autres revenus que ceux de leur travail (salariés et retraités) ; une hyper-inflation constitue toujours, certes, une « euthanasie des rentiers », mais aussi un transfert de richesses des revenus du travail vers ceux du patrimoine.
Alors, comment faire ?
Pour Chevènement, la première étape sera, comme souvent, la plus difficile ; sachant que le seul vrai moteur de l’Europe est l’axe franco-allemand, il faut commencer par convaincre l’Allemagne d’abandonner son modèle actuel de rigueur budgétaire ; tâche ardue, à l’opposé de son orientation actuelle ; mais tâche non impossible, car, à long terme, c’est l’intérêt même de l’Allemagne : sa prospérité est essentiellement fondée sur ses exportations, dont 60 % se font vers les pays de l’Union Européenne, et si ceux-ci adoptaient tous des politiques de rigueur, limitant leurs importations, son économie serait la première à en souffrir ; en réalité, la politique de rigueur de l'Allemagne ne lui assure sa prospérité actuelle que grâce au laxisme des autres pays de l’Union Européenne : peut-on parler d’un « modèle » lorsque celui-ci s’effondrerait si les autres l’imitaient ?
L’étape ultérieure consistera à modifier les missions de la Banque Centrale Européenne (BCE), aujourd’hui limitées à la lutte contre l’inflation et les déficits budgétaires, en les remplaçant, comme pour la FED américaine (également indépendante), par celles de favoriser en priorité la croissance et l’emploi .
Il faudra ensuite mettre fin à cette indépendance de la BCE, imposée par Köhl à Mitterrand, lors des négociations du traité de Maastricht, sur le modèle de sa Bundesbank, en la mettant sous tutelle d’un pouvoir politique.
Les étapes suivantes seront alors plus faciles à mettre en œuvre : imposition effective de la « préférence européenne », création d’une monnaie commune européenne remplaçant la monnaie unique qu’est l’Euro, avec, au besoin, un serpent monétaire.
Pourquoi Chevènement plutôt qu’un autre ? Parce qu’il est quasi-impossible , pour ceux qui ont mis en place ce système (en particulier les leaders du PS déjà cités : Aubry, DSK, Royal, Hollande, Moscovici, Montebourg, et même Mélenchon), d’être crédibles s’ils venaient à annoncer qu’ils ont décidé de le démanteler sans y être contraints par le poids de celui qui, élu ou pas, l’a combattu dès ses origines.
D’où l’importance de cette candidature pour peser sur ceux qui, sans elle, ne renieront jamais spontanément leur long passé.
Elie Arié - Tribune
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RSA: quand Bertrand et Wauquiez rivalisent de démagogie
11/05/2011 12:19
En stigmatisant tour à tour, les chômeurs et les allocataires du RSA, Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez attisent les rancœurs sociales. Pour le plus grand profit du Front national.
S'il est un front sur lequel l’UMP fait flèche de tout bois en vue de la présidentielle de 2012, c’est bien le terreau de la démagogie sociale. Début mai, Xavier Bertrand, le ministre de l’Emploi accusait certains chômeurs de refuser des jobs de serveur à 2 100 euros nets à Aix-les-Bains. Offres totalement introuvables sur Pôle emploi. Cette fois, c’est au tour de Laurent Wauquiez, ministre en charge des Affaires européennes de s’en prendre aux couples d’allocataires du RSA, le revenu de solidarité et d’activité créé en juin 2009 par Nicolas Sarkozy, sur proposition de Martin Hirsch (que Wauquiez n’a jamais porté dans son cœur). L’animateur du club la « Droite sociale » les accuse donc ouvertement de s’enfoncer benoitement dans l’assistanat, « cancer de la société française », tout en jouissant un budget supérieur à celui de leurs voisins qui triment dur pour un petit SMIC. Une contre-vérité. Et portée au pinacle par l’UMP de Jean-François Copé, Wauquiez propose de les employer 20 heures par mois à des tâches d’utilité publique.
Sur le fond, qu’importe aux yeux du poulain du centriste Jacques Barrot qu’un couple au RSA, revenu familialisé, reçoive au maximum 700 euros par mois. Alors qu’un ménage employé au SMIC- auquel le gouvernement refuse obstinément depuis cinq ans de donner un « coup de pouce »- perçoit 1 073 euros de salaire net plus un complément de RSA de 212 euros s’il ne comprend qu’un actif. « Le grand chou », son petit surnom, se targue de lancer un débat utile. « En tombant dans de telles stigmatisations, Laurent Wauquiez bien que normalien, fait fi de toute honnêteté intellectuelle, accuse Philippe Askenazy, directeur de recherche au CNRS. La fusion entre ce discours traditionnel de droite anti-assistanat et celui ouvertement anti-immigrés porté par nombre de membres de la majorité est inquiétante. »
Déjouant cette tentative de récupération de l’électorat des classes moyennes, le Front national pilonne la concurrence. Dans un communiqué du parti, Wallerand de Saint-Just se pose donc d’abord en chevalier blanc des huit millions de pauvres. Martelant que les Français ne sont pas des assistés. Et que « La crise (enfant de la politique de N. Sarkozy) et la politique actuelle rendent indispensable la protection que l'Etat peut apporter aux plus démunis. » Ce pour mieux porter l’estocade au Maire du Puy-en-Velay et à toute l’UMP en clamant que le FN, lui, sucrera toutes les prestations versées aux étrangers. Qu’ils résident ou non dans l’hexagone depuis des années. Préférence nationale délétère contraire tant au principe d’égalité qu'aux engagements de la France.
« Les déclarations de Laurent Wauquiez comme le climat populiste dans lequel s’enfonce notre pays, me révoltent, s’indigne le socialiste Claudie Le Breton, président de l’ADF, l'Association des départements de France qui mettent en œuvre le RSA et auxquels l’Etat doit à ce titre plus d’un milliard d’euros. Opposer des smicards à des allocataires de minima sociaux qui, pour un tiers, souffrent de problèmes de santé, de logements inextricables m’indignent car c’est renoncer à toute humanité envers les plus fragiles. Or à l’ADF nous savons très bien, au vu de nos contrôles, que les fraudeurs sont ultra minoritaires. S’il faut demander des contreparties en terme d’activité, de formation et de suivi au public du RSA, elles doivent être intelligentes. »
De fait réduire le nombre d’allocataires du RSA dans un Hexagone où les emplois manquent cruellement, exigera bien plus que des effets de manche. Selon la dernière enquête de Pôle emploi et de la Dares sur nos besoins de main-d’oevre (BMO), seulement 18% des employeurs projettent de recruter en 2011 contre 19,7 l’an passé, faute de visibilité. En 2010, 35 924 emplois ont encore été détruits dans l’industrie avec à la clé, majoritairement, des fermetures de sites (1). De sorte que dans les mois à venir, leurs sous-traitants vont continuer à souffrir, notamment dans l’automobile où la fin de la prime à la casse se fait sentir. Or entre 1997 et 2002, le nombre de pauvres n’avait décru en France qu’après des mois d’embellie économique. Une situation dont Laurent Wauquiez, ancien secrétaire d’Etat à l’Emploi jusqu’en juin 2010, n’ignore rien. « Paradoxalement, en demandant à des allocataires du RSA d'effectuer des heures de travail d'intérêt général, le ministre risque même d'augmenter leur nombre, insiste Philippe Askenazy. Car ces tâches sont aujourd'hui partiellement effectuées par des personnes en contrat d'insertion qui ne trouveront plus d’emplois. » Un comble d’hypocrisie qui ne trompera guère les classes moyennes que l’on cherche à leurrer !
Laurence Dequay - Marianne
(1) Etude du cabinet F/I/E gestion des ressources humaines et Marketing des territoires.
Photo : (Laurent Wauquiez - Capture d'écran - Dailymotion - BFMTV)
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Héritier de Mitterrand, qui es-tu vraiment ?
11/05/2011 12:15
À l’heure des grandes commémorations autour de l’accession de François Mitterrand à l’Elysée, une question se pose : qui sont, en 2011, les adhérents du PS, ce parti qu’il a marqué de son sceau ? «La Revue socialiste» vient de publier une enquête instructive sur le sujet. Les adhérents se montrent sociologiquement en décalage avec la société française et, parfois aussi, idéologiquement, avec leurs propres électeurs…
Quinze ans que le chapeau de feutre noir et l’écharpe rouge sont remisés. Et pourtant, tous les dirigeants socialistes ou presque, avec plus ou moins d’honnêteté, se poseront aujourd’hui comme de fidèles héritiers de Tonton. Tous les proches des candidats à la primaire y vont déjà de leur petite confidence du genre : « Vous savez, il (ou « elle », c’est au choix) a une vision très mitterrandienne du temps ». Mais quinze après sa dispartion, trente ans après son accession au pouvoir, les autres « héritiers de Mitterrand », ceux qui ont décidé d’adhérer à ce parti qu’il a marqué de son sceau, eux, qui sont-ils vraiment ? Une enquête réalisée pour le compte de La Revue socialiste par téléphone et Internet, auprès d’un large échantillon d’adhérents du PS, permet de répondre en partie à cette question. Même s’il faut manier ces chiffres avec précaution (étant donné l'extrême proximité du commanditaire du sondage avec le Parti socialiste), elle se révèle très instructive.
Qu’apprend-on tout d’abord ? Que l’adhérent du PS est principalement… un homme âgé. Rien de bien neuf sous le soleil de Soférino. Il suffit de se pointer lors de n’importe quelle réunion de section pour noter que les têtes grises sont aussi nombreuses que les petites phrases échangées lors d’un congrès du parti. Certes. Mais l’enquête réalisée par l’Institut de sondages Lavialle permet au moins de mettre des chiffres sur cet état de fait. Un peu moins d’un adhérent sur trois (30%) est en effet une femme (en 1985, c’était seulement le cas d’un adhérent sur cinq) et près de 40% des encartés ont 60 ans ou plus. Henri Rey, directeur de recherches au Cevipof qui a dirigé et commente l’enquête, se veut tout de même rassurant pour le parti à la rose : « Avec près d’un quart d’adhérents de moins de 40 ans, écrit-il, le PS dispose d’un socle moins étroit qu’il y a treize ans pour assurer son renouvellement générationnel ».
Sauf que ces « moins de 40 ans » dont ils vantent les facultés « régénératrices » pour le PS se « distinguent partiellement, ajoute-t-il, des jeunes générations d’actifs par un statut de l’emploi plus stable. Avec deux tiers de CDI pour 17% de CDD et moins de 1% de stagiaires, ils ressentent de façon très atténuée les effets de la précarisation de l’emploi et de l’entrée différée sur le marché du travail. » Bien évidemment, on pourrait déduire de ces quelques chiffres qu’une situation professionnelle stable permet plus aisément de s’engager en politique. Mais à leur lecture, on comprend surtout mieux pourquoi le PS se montre si souvent incapable de répondre à l’inquiétude des Français face à la crise. C’est même d’une logique implacable : les membres du PS sont moins confrontés à la précarité que leurs compatriotes.
Il y a deux fois moins d'employés et sept fois moins d'ouvriers au PS que dans la société française
D’ailleurs, si l’on se penche sur les fameuses catégories socioprofessionnelles (CSP) auxquelles appartiennent l’ensemble des militants socialistes, cette analyse se voit renforcée. 50% des adhérents PS en activité font partie des « cadres et professions intellectuelles supérieures » quand… cette CSP ne représente que 16,6% des actifs français ! À l’inverse, il y a deux fois moins d’employés au PS (15%) que dans la société (29,4%) et sept fois moins d’ouvriers dans ses rangs (3%) que dans l’ensemble du « cheptel » des actifs français (21,5%) ! Même si les ouvriers ne représentaient déjà que 10% des adhérents socialistes en 1985, voilà qui peut expliquer — en partie seulement, il est vrai — le fait que les classes populaires se soient détournées du Parti socialiste. L'enquête de La Revue socialiste vient en tout cas tordre le cou à une idée reçue : celle qui voudrait que le PS soit la formation politique par excellence du milieu enseignant. C'est finalement de moins en moins vrai, leur nombre baissant continuellement (26% en 1985 contre 18% aujourd'hui).
Il est en revanche un sujet sur lequel les militants PS ne se démarquent que très peu de leurs compatriotes. Comme eux, ils sont de moins en moins syndiqués. 38% seulement le sont aujourd’hui (avec une nette préférence pour la CFDT) contre 64% en 1998 et même 71% en 1985. Et comme les Français aussi, sans doute, ils « fustigent, écrit Henri Rey, l’incapacité du parti à surmonter ces divisions ». C’est même le premier motif d’insatisfaction (pour 80% des sondés). Néanmoins, les adhérents PS seraient satisfaits de « la qualité des débats (sic), la participation du PS à des mobilisations collectives, l’efficacité de l’organisation, le fonctionnement démocratique interne ainsi que l’évolution suivie par le parti après le désastreux congrès de 2008 ».
Sociale-déocratie et altermondialisme contre marxisme et libéralisme
Sur le fond, les adhérents ont également été sondés. À en croire l’étude publiée par La Revue socialiste, le PS doit, d’après ses membres, puiser principalement ses « références idéologiques » dans les« idées sociales-démocrates » (pour trois adhérents sur quatre) et, plus surprenant... dans « l’altermondialisme » (pour un peu plus d’un adhérent sur deux). Adieu Marx. D'ailleurs, la question de« l’acceptation de l’économie de marché » ne semble plus faire débat dans les rangs socialistes. Mais si les militants PS sont « acquis » à l'économie de marché, ils « sont en revanche très loin d’avoir cédé aux sirènes du libéralisme », explique Claude Dargent, professeur à Paris 8 et co-enquêteur aux côtés de Henri Rey. 40% des personnes interrogées estime par exemple que la mondialisation est un « danger, parce qu'elle menace [les] entreprises et [le] modèle social » de la France. Cet avis est un peu plus partagé par les électeurs du PS (48%).
Quelques questions de société leur ont également été soumises. En matière d'éducation par exemple. Même si le questionnaire auquel ils ont été soumis semble un peu binaire, leur vision du « rôle de l’école » a par exemple évolué au fil du temps. En 1998, 30% des adhérents estimaient que « l’école devrait donner avant tout le sens de la discipline et de l’effort ». En 2011, ils ne sont plus que 16% à partager ce point de vue. À l’inverse, en 1998, ils étaient 68% à considérer que « l’école devrait former avant tout des gens à l’esprit éveillé et critique ». Aujourd’hui, ils sont 80% à l’affirmer. Sur l’immigration, les encartés PS se trouvent là encore en léger décalage avec leur propre électorat. 83% d’entre eux sont contre l’idée selon laquelle il y aurait « trop d’immigrés en France » alors que les électeurs PS sont 65% à partager ce point de vue.
En conclusion, pour Claude Dargent, « les adhérents sont “en pointe” par rapport aux valeurs des électeurs du Parti socialiste dont ils accentuent les orientations. Davantage anti-libéraux au plan économique, ils poussent plus loin le libéralisme culturel dont témoignent ceux qui votent pour les candidats investis par leur formation. Ces données amènent à réfléchir sur ce qu’on est en droit d’attendre en démocratie du rapport entre les représentations des électeurs et celles du parti pour lequel ils votent ». Et à s’interroger aussi : « Doit-on attendre des adhérents d’un parti qu’ils soient le décalque parfait de leurs électeurs ? », se demande par exemple Dargent avant de répondre en citant en exemple François Mitterrand et sa campagne de 1981 : « On s’en souvient, le candidat socialiste indiqua alors qu’il était défavorable à la peine de mort tout en sachant que les électeurs y étaient en majorité favorables. On connaît la suite. » Mais à trop s’éloigner sociologiquement et idéologiquement des gens à qui il est censé parler, le Parti socialiste prend un risque. Et là aussi, tout le monde « connaît la suite ». C’est le 21 avril 2002 dont l’anniversaire a été célébré bien plus discrètement que le 10 mai 1981…
Gérald Andrieu - Marianne
Dessin : Louison
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