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Mourir pour Benghazi ?
16/03/2011 11:42
Sarkozy a réussi son quinquennat
L’émotion collective a passé. L’enthousiasme pour la révolution arabe s’est éteint. Hier, ils versaient des larmes – dues à la proximité du Nil et de ses crocodiles –, aujourd’hui les éditorialistes font la fine bouche. Ils haussent les épaules, ils ricanent. Ils se gaussent de BHL rencontrant à Benghazi les représentants du Conseil national de transition libyen, pour ne retenir que sa chemise, son torse imberbe et son air de bourgeois germanopratin. Ils ironisent sur Sarkozy recevant à l’Elysée les gus du Conseil national de transition, pour rappeler la popularité exécrable du chef de l’Etat, les prochaines présidentielles et l’irrésistible ascension de Marine Le Pen.
Bref, on parle de tout, sauf de l’essentiel. Et l’essentiel, c’est que Nicolas Sarkozy vient de réussir ici son quinquennat. Lui auquel on a reproché de se comporter en « néo-conservateur américain à passeport français » vient de rétablir la France dans ses droits. En recevant à l’Elysée une poignée de Libyens en révolte, érigés eux-mêmes en Conseil national de transition, illégaux mais pas illégitimes, Nicolas Sarkozy a émancipé la France de l’option diplomatique états-unienne. Il a choisi l’option farfelue.
L’option farfelue, c’est la politique de la France ! Elle ne date pas d’hier et court tout au long de l’histoire de France. Malraux l’a théorisée dans les Antimémoires. Elle va de Philippe Le Bel, qui proclame « Roi de France est empereur en son royaume » contre la volonté hégémonique des Impériaux, jusqu’au général de Gaulle qui, en juin 1940, dénombrait parmi ses ralliés les plus farfelus des Français : francs-maçons, juifs, membres actifs d’une petite association bien gentillette qu’on appelait l’Action française, marins de l’Ile de Sein. Et Vercingétorix, Du Guesclin, Roland sonnant du cor à Roncevaux, Jeanne d’Arc, Jeanne Hachette, Gambetta mal rasé, mal coiffé, saoul comme un âne du soir au matin, mais levant en six mois une armée de trois cent mille hommes : nous sommes un peuple d’aventuriers. La France, quand elle est fidèle à elle-même, qu’elle a rendu à ses voisins allemands le costard vert-de-gris qui la boudine, est un pays farfelu.
Tout l’engonce, la France. Parfois, elle sent le moisi. Les uniformes de toutes sortes, les morts qu’elle a nombreux renfermés en elle, la terre qu’elle a prodigue au-delà de toute prodigalité et l’argent, enfin, dont Péguy a écrit qu’il pourrissait tout : tout est, pour elle, une manière de carcan. Parfois, elle sait s’en extraire et se libérer des travails qui l’éreintent. En recevant les représentants du Conseil national libyen de transition, Nicolas Sarkozy a dégoncé la France de son carcan.
La Realpolitik : de l’idéologie qui avance masquée
Bien sûr, les plus piètres âmes françaises me répondront que ce ne sont là que des vues de l’esprit. Eh bien, justement, soyons de bons hégéliens : c’est l’Esprit qui gouverne le monde. Tout autour n’est qu’agitation vaine. La prétendue realpolitik que nos « partenaires » européens ont fait prévaloir vendredi à Bruxelles entretient avec la politique et la réalité une relation aussi passionnelle qu’une prostituée et l’amour. La realpolitik, c’est de l’idéologie qui avance masquée, un faux-nez, un trompe-couillon qui se maquille d’une bourgeoise honorabilité. Le scepticisme de Silvio Berlusconi n’est pas étranger aux frasques érotico-financières qui le lient au dictateur libyen ; le dermerden Sie sich ! qu’Angela Merkel adresse aux révoltés de Benghazi n’est pas sans rapport avec l’opposition d’Erdogan à l’intervention de la communauté internationale en Libye (la Turquie est devenue, en Allemagne, une affaire de politique intérieure). La baronne Ashton a beau croire s’être laissé pousser les moustaches de Bismarck, ça ne trompe personne. Son refus catégorique de reconnaître le Conseil national de transition comme l’interlocuteur légitime de l’Union – sa position a provoqué un tollé la semaine dernière au Parlement de Strasbourg et la saine colère de Daniel Cohn-Bendit – est tout l’inverse de la realpolitik : c’est de l’aveuglement, de la morgue munichoise. Les réticences européennes à s’engager en Libye résument, en définitive, ce qu’est devenu le projet européen : le choix de l’abstention.
Depuis le traité de Maastricht, faire l’Europe consiste à se retirer patiemment de l’histoire et du monde. Philippe Séguin nous avait prévenus dès 1992 : « Ce traité aurait pu être adopté sous Leonid Brejnev. » Les pays de l’Est européen venaient de se libérer du joug soviétique. Mais rien, dans ce traité, ne prenait en compte la nouvelle donne géopolitique. La raison commandait de tout revoir et de procéder à l’aggiornamento d’une construction européenne qui n’avait, pour fondement, que d’être le pendant occidental du Pacte de Varsovie. On n’en fit rien.
Entachée de ce péché originel, l’Europe intégrée a, dès lors, suivi la même ligne : se gourer toujours. Sarajevo en guerre, le général Mladic encerclant Srebrenica : Bruxelles discute de critères de convergence, comme si de rien n’était. Il y a quinze ans, le massacre des habitants de la « zone de sécurité » de l’ONU en Bosnie sous les yeux des casques bleus néerlandais amorçait le processus de destruction européenne.
Aujourd’hui, il y a fort à parier que l’Europe n’interviendra pas en Libye. La boucle sera alors bouclée. Le processus entamé en 1995 lorsque l’Europe a abandonné la question des Balkans aux Américains atteindra son but. L’Europe est en train de se perdre dans les environs de Benghazi.
Qu’on ne s’y trompe pas : ce n’est pas son âme qu’elle perd. Ce n’est pas seulement au nom des droits de l’Homme que l’Europe devrait intervenir en Libye, mais au nom de ses intérêts stratégiques essentiels. La Méditerranée est une affaire européenne et l’Union ne peut refuser d’y exercer sa pleine influence sans courir le risque de ne plus exister du tout.
Pas de puissance, pas de politique
Rien ne peut exister qui n’ait conscience d’avoir sa place dans le monde. Pas la peine de convoquer Heidegger pour saisir que toute existence est un être-là. Ainsi la politique est-elle, avant tout, une question géographique. Or, hier, l’Europe oubliait que les Balkans étaient à ses frontières. Elle nie aujourd’hui que le Grand Maghreb est son voisin. En perdant de vue sa propre géographie, l’Europe s’oublie elle-même.
De même, en refusant la politique de la puissance, l’Europe se prive non seulement de la puissance, c’est-à-dire de la capacité de se projeter au-delà de ses propres frontières et d’y déployer des troupes, mais aussi de la politique tout court.
Que nous restera-t-il donc quand la politique aura totalement déserté le projet européen ? L’euro ? Pas sûr : lorsqu’on se sera aperçu qu’elle n’est que le cache-misère d’un projet sans assise, la monnaie unique risque d’apparaître comme une illusion parfaite, laissant bientôt nues l’absence de volonté et l’absence de destin. Quand le monde se sera rendu compte de cela, l’heure du marché commun sonnera sans doute. Ensuite, à force d’efforts, nous vivrons peut-être suffisamment vieux pour voir éclore une belle et grande communauté du charbon et de l’acier. C’est bien, non, le charbon et l’acier ? Est-ce assez realpolitik pour nos partenaires ? L’Europe ainsi avance. Dans le sens de l’histoire. Mais à rebours.
Alors que faire ? Prendre acte que Rome n’est plus dans Rome et qu’il n’est plus véritablement d’Europe en Europe. Et y aller, en fin de compte. Reconstituer les ligues dissoutes. Choisir une fois encore l’option farfelue, la plus raisonnable entre toutes, et débarquer en Libye avec Messieurs les Anglais, qui tireront, cette fois-ci avec nous, les premiers.
François Micio
- L’expression est de Paul-Marie Coûteaux.
- On notera le retournement de la position allemande : hier, Angela Merkel s’entêtait à faire partie de l’Union Pour la Méditerranée. Pour un peu, elle aurait juré, main sur le cœur, que les tyroliennes ne sont que des airs napolitains juste jodlés. Aujourd’hui, la Méditerranée, Mme Merkel ne voit même plus où ça se situe.
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La grande peur de Fukushima
16/03/2011 09:46
Mensonges d’Etat contre foutaises écolos
Et si pour une fois, je commençais par les préliminaires ? Que les choses soient claires: ce qui se passe actuellement au Japon est réellement inquiétant, au sens étymologique du terme. Etant depuis toujours d’opinion plutôt atomiste et de complexion plutôt jemenfoutiste, je n’irai pas vous faire croire que je ressens intimement cette inquiétude, mais quand les réacteurs partent en vrille les uns après les autres dans l’un des pays où les centrales sont les plus sécurisées du monde, quand un accident nucléaire atteint le niveau 6 sur une échelle qui en compte 7 (le niveau 7 étant Tchernobyl), je conçois parfaitement que les esprits les plus sereins (pas moi, donc) ne restent pas quiets. La catastrophe de Fukushima appelle un vrai débat, c’est-à-dire dans nos sociétés, quelque chose qui n’existe pas.
En vertu de quoi il me paraît grotesque de reprocher aux Verts d’instrumentaliser Fukushima pour doper leur campagne des cantonales. Faire de la politique, c’est aussi savoir réagir à l’actualité: quand le JT vous passe les plats gratos, on a bien raison de se servir, voire de se bâfrer. Les écolos n’ont pas découvert jeudi dernier qu’ils étaient hostiles au nucléaire, ils l’ont toujours condamné, sans discontinuer. Le refus de l’énergie atomique, y compris civile, est à l’origine de leur existence même, et dans cette mouvance, plus portée que toute autre famille politique au pilpoul et aux bisbilles internes, c’est l’un des rares sujets qui n’ait jamais fait débat. Quand Jean-François Copé leur reproche leur « indécence », et décrète que « la circonstance commande d’abord un réflexe de solidarité », il prouve seulement que l’UMP ne sait plus faire de politique. Ou plus exactement qu’elle ne sait en faire qu’en actionnant quelque leviers primitifs (peur, compassion, indignation), qui requièrent tous d’avoir les vents idéologiques dominants dans le dos. Quand on les prend en pleine figure, et qu’on ne sait plus argumenter, alors on accuse les autres (les Verts cette fois mais ça marche aussi avec le PS, le FN ou la presse…) d’être des charognards. La déclinaison de cette semaine de Moderne contre moderne, c’est Indigné contre indigné.
Venons en maintenant au vif du sujet, à savoir ce que nous disent les alarmistes, et ce que nous ont dit les rassuristes, dont on s’occupera en premier car leur cas est plus facile à régler : rarement on aura vu pareille bande d’abrutis. À Tokyo, à Washington, à Paris, ils nous auront servi sans l’ombre d’une hésitation les mêmes mensonges qu’immédiatement après Three Miles Island ou Tchernobyl. Circulez, y a rien – ou si peu de choses – à voir, tout est under control, et les radiations s’arrêteront comme d’hab’ à la douane de Menton-Garavan.
Ces gens-là (lobbys nucléaires, Etats et experts à leurs soldes) ont décrété qu’il fallait minimiser et mentir pour empêcher la panique ou pour éviter, comme dirait l’autre, que se propage un « sentiment d’insécurité » chez les masses ignorantes. Il va de soi que quand, à l’arrivée, les mêmes se voient obligés de classer Fukushima en classe 6 et tentent avec 96 heures de retard, autant dire un siècle, de parler le langage de la vérité et de la responsabilité, plus personne ne les écoute. Un grand bravo, ils auront plus fait contre le nucléaire que tous les écolos barbus du monde réunis.
Fort de ce soutien en creux inespéré, côté anti, c’est reparti comme en quarante grâce à la catastrophe japonaise, ou comme dans les seventies, aux grandes années du Larzac, de Plogoff et de Creys-Malville. Chérie, je me sens rajeunir !
Depuis trois jours, ils ont table ouverte dans les radiotélés, celles-ci -sans doute un rien déçues que le cours des événements en Libye ne soit pas raccord avec les agendas fixés en conférence de rédaction- leur servent la soupe à flots continus d’édition spéciales et permanentes, un peu comme si les compteurs Geiger vrombissaient déjà dans Paris intramuros en pleine pénurie de pilules d’iode. Et comme chez les écolos aussi on est non seulement en campagne pour dimanche prochain, mais aussi en pré-campagne pour l’an prochain, chacun en fait des tonnes, voire des mégatonnes. Chérie, fais-moi peur !
On exclura du lot des affoleurs la malheureuse Eva Joly qui a répété sur toutes les chaînes qu’après cette catastrophe « on changeait de paradigme », sans tenir compte du fait que sa cible, la ménagère de moins de cinquante ans, avait parfois un vocabulaire de moins de cinquante mots… M’est avis qu’après le paradigme, Eva aurait intérêt à changer de conseiller com’.
Sans surprise, Nicolas Hulot ne fait pas beaucoup mieux : « Il faut sortir de cette arrogance de penser toujours que la technologie, le génie humain peuvent tout. Le nucléaire, en l’état, ne peut pas être la réponse à nos besoins énergétiques », nous dit Nicolas du haut de son expertise mondialement reconnue, avant de conclure : « On a encore une fois la démonstration, on ne peut pas remettre le sort de l’humanité dans une vulgaire et tragique roulette russe. » Le style boursouflé ne vous rappelle rien ? Si, si cherchez un peu, ou essayez d’y ajouter une respiration hachée… Bingo, Nico a fait cette déclaration depuis l’Amérique du Sud, où il est en train de tourner un nouvel épisode d’Ushuaïa. Faudrait pas mélanger les genres, chéri…
On passe aux choses plus sérieuses avec Cécile Duflot. Outre le prêchi-prêcha usuel sur le solaire, les éoliennes, le feu Grenelle de l’environnement, le grand truc de Cécile, c’est l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim (c’est en Alsace que les Verts font historiquement leurs meilleurs scores aux cantonales) et surtout le moratoire sur les EPR. Voilà une idée qu’elle est bonne, puisque l’EPR en construction de Flamanville se caractérisera par un niveau de protection bien plus fort que les centrales de générations précédentes. Et que toutes les filières de niveau de niveau IV prévues pour être opérationnelles dans quinze ou vingt ans seront encore plus délibérément axées sur la minimisation des risques et la diminution des déchets. J’aurais aimé qu’un des 850 journalistes qui l’ont invitée à dérouler son mantra depuis vendredi lui fasse remarquer que le moratoire implique l’arrêt de toute recherche donc l’impossibilité d’œuvrer à la modernisation du parc. Rassurant vu de loin, un moratoire condamne de fait l’humanité à tourner ad vitam aeternam avec des réacteurs type Fukushima voire Tchernobyl. Dit comme ça, ça vous rassure toujours le moratoire ?
Enfin quand je dis ad vitam aeternam, c’est pour les 25 ou 30 ans à venir, d’ici à ce qu’on abandonne définitivement le nucléaire, selon le calendrier écolo officiellement en vigueur. Là encore, j’aurais aimé qu’on taquinât un peu plus Cécile (ou Voynet, ou Mamère qui ont tous débité le même credo, parfois à la virgule près). Car pendant ces 25 ans -là, on fait quoi, comment on se chauffe, comment fait tourner sa Wii ou son iPad, et accessoirement sa voiture propre, qui roulera à l’électricité nucléaire ou bien ne roulera jamais qu’au salon de l’Auto? Et je ne vous raconte pas la partie de plaisir en 2040, une fois que le dernier salarié d’EDF aura éteint la lumière dans la dernière centrale… Chérie, fais-moi mal !
Les écolos détestent être caricaturés en zélateurs du retour à la bougie, aux couches lavables et au vélocipède, mais même en défigurant la France entière avec des éoliennes géantes et des chauffe-eau solaires, c’est bien à ça qu’on sera fatalement rendu. À moins, à moins, qu’on fasse comme tous les pays qui estiment pouvoir se passer du nucléaire qui fait si peur à l’électeur : le recours massif aux combustibles fossiles. Bon ce n’est peut-être pas le climax de l’écologiquement correct, mais si on stoppe les centrales, c’est comme ça que ça finira. Avec un baril à 300 ou 400 dollars, avec toute les guerres pétrolières qui s’ensuivront, les dizaines de millions de morts qu’elles provoqueront – et qu’on ne mettra surtout pas en balance avec les 80 000 morts qu’aurait provoquées Tchernobyl, selon les hypothèses les plus noires. On regrettera au passage que personne ne se soit hélas – à ma connaissance – amusé à calculer le nombre de bronchites chroniques, cancers du poumon et maladies respiratoires évitées grâce au nucléaire.
Le vrai lobby antinucléaire ce ne sont pas les Verts, ce sont les compagnies pétrolières. Chéri, pourquoi tu tousses ?
Marc Cohen
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Quand Claude Guéant réinvente la police... de proximité !
16/03/2011 09:30
Le Président serait-il en train de manger une fois de plus son chapeau ? En effet, celui qui affirmait avoir « tué le métier de ministre de l'Intérieur » vient de laisser son actuel ministre annoncer plus de « contacts systématiques de la police avec la population » ce qu'on pourrait appeler de la police... de proximité !
« La police va revenir au contact de la population en France », écrit Le Monde !
Qui aurait pu imaginer que notre Président, liquidateur de la police de proximité de Lionel Jospin au profit du tout répressif, pourrait, à demi mots, par l'intermédiaire de son ministre de l'Intérieur, avouer son échec ?
Et pourtant comme l'écrivait Bakchich en 2008 : « Le 3 février 2003, Nicolas Sarkozy alors ministre de l’Intérieur, se rend à Toulouse, ville pilote de la police de Proximité, mise en place par le gouvernement de Lionel Jospin. Cette police avait alors un rôle de répression mais aussi de prévention (...) »
S'ensuivirent des années pendant lesquelles, notre ministre devenu Président, le gouvernement ne cessait d'affirmer qu'il allait éradiquer : la violence, la criminalité, nettoyer les hall d'entrée, juguler tous les trafics et rendre la confiance aux habitants des cités ...
Bien que les résultats n'aient jamais été à la hauteur des espérances de son promoteur, le 15/04/2010 « (...) Brice Hortefeux revenait sur la police de proximité, lancée par le gouvernement Jospin à partir de 1999, puis dézinguée par Sarkozy en 2003 : « On a dit non à la police de proximité telle qu’elle était : les policiers étaient transformés en espèce de socio-éducateurs sportifs.» - Libération Or, comme pour le bouclier fiscal qui ne pouvait en aucun cas être remis en cause et qui va passer à la trappe sous peu, il semble bien que nous assistons à un nouveau revirement sur un des axes majeurs de la politique du Président !
Alors, c'est quoi la nouvelle politique de sécurité du gouvernement ?
Claude Guéant : « Il faut travailler à améliorer la relation entre les policiers et la population (...) » Récusant le terme ou la notion de police de proximité, il ajoute : « La police et la gendarmerie doivent reprendre des contacts systématiques avec la population (...) » 20Minutes
Quelques idées lancées par le ministre :
« Une présence policière "plus visible" en France pour améliorer la relation entre les forces de l'ordre et la population (...) davantage de patrouilles à pied, à effectifs réduits, davantage de voitures clairement identifiées police (...)
Défense de rire ! Surtout lorsqu'on sait, comme le rappelle l'Express que : « (...) Face à la persistance des violences urbaines et des incivilités, la gauche française, une partie des syndicats de police et des spécialistes de la sécurité réclament depuis des années le retour à une forme de police de proximité (...)
En clair : on mange son chapeau en silence et on propose aux Français le concept de police de proxim... pardon de « contacts systématiques avec la population ».
Ce changement de stratégie devrait faire au moins un heureux : la marque Kärcher dont le nom avait été associé à la politique de sécurité du futur chef de l'État ! Pour connaître la prochaine marque associée aux « contacts systématiques de la population », il faudra attendre encore un peu ...
Rédigé par J-C Slovar
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Sortir du nucléaire, et après ?
16/03/2011 09:20
Variae tente d'apaiser le débat sur le nucléaire : la France n'est pas soumise aux mêmes risques que le Japon et personne n'ignore les dangers de cet énergie. Il pose avant tout la question des conséquences d'une sortie soudaine du nucléaire.
ça y est. On vous l’avait bien dit : le nucléaire, c’est dangereux, c’est terrible, ça ne pouvait que mal tourner. Enfin, on ne le disait pas forcément à haute voix, mais on le pensait très fort, et aujourd’hui le moment est venu de taper sur la table. Paradoxale et inquiète satisfaction du Cassandre – plutôt vert, en l’occurrence – qui voit une catastrophe naturelle exceptionnelle lui donner raison finalement ; et plus d’un éditorialiste de nous ressortir, comme lors de l’éruption du volcan islandais, de lyriques considérations sur la démesure prométhéenne de l’homme qui avait cru dompter son environnement, et qui voit l’enchaînement séisme-tsunami-incident nucléaire venir le rappeler à sa médiocrité face à Dame Nature.
Est-il encore possible de débattre calmement et sérieusement de questions aussi importantes, sans chercher à tout prix à agiter les peurs ? Je ne nierai pas, comme certains, le droit à se saisir d’une catastrophe extérieure pour poser le débat en France : on peut tout à la fois partager la douleur des Japonais, vouloir leur venir en aide et s’interroger sur une filière nucléaire dont notre pays est un des principaux bénéficiaires et utilisateurs. Pour autant, la panique montante (et politiquement entretenue) quant aux centrales nucléaires dont l’Europe, et la France en particulier, sont bien pourvues, fait abstraction d’une donnée pourtant essentielle : si les incidents japonais focalisent tellement les attentions et les craintes, c’est bien en vertu de leur caractère extra-ordinaire. Les catastrophes de cette ampleur, et chacun peut s’en réjouir, sont en réalité plus l’exception que la règle : on a, sur quelques dizaines d’années d’exploitation, que quelques événements de ce type à citer, ceux auxquels la situation japonaise est régulièrement comparée (Three Mile Island et Tchernobyl). On nous rétorquera que c’est encore deux, ou trois, de trop ; sans aucun doute, mais dans tous ces cas, le problème n’est pas tant une dangerosité inexorable du nucléaire en tant que tel, que des causes extérieures clairement identifiables – erreurs humaines ou, pour le Japon, catastrophe naturelle d’une ampleur inégalée depuis un siècle.
C’est un point important et que l’honnêteté exige de reconnaître : hors conditions exceptionnelles, rien ne permet d’indiquer que les centrales japonaises auraient forcément connu ce destin. Probablement certaines centrales françaises sont-elles également exposées à des risques sismiques, mais la conjonction de malchance que connaît le Japon est peu probable sous nos latitudes. Cela ne veut pas dire qu’aucun risque n’existe, mais simplement qu’il y a une forme d’exagération voire de sophisme à tirer des conclusions universelles d’un cas très particulier. On pourrait même arguer que ces incidents, par-delà les conséquences dramatiques qu’ils vont avoir, font globalement progresser la sécurité des installations, parce qu’ils focalisent sur elles l’attention publique – et donc politique – et contraignent les spécialistes à renforcer les mesures de sécurité et à prendre en compte des risques peut-être minorés auparavant.
En réalité, la catastrophe japonaise – dont il restera à faire l’analyse – n’est pas transposable dans le contexte français sans les précautions intellectuelles signalées plus haut, et surtout ne nous apprend rien de nouveau. On a parfois le sentiment, en écoutant les écologistes, qu’il y aurait une sorte d’omerta et de mensonge d’État, en France, sur les dangers du nucléaire. C’est absolument faux : mis à part les acteurs de la filière industrielle (et encore), je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de Français pour soutenir aveuglément le nucléaire et dans une bienheureuse insouciance. Peu de technologies sont mêmes ancrées dans la culture populaire comme aussi dangereuses et potentiellement fatales (combien de films sur la fin du monde sous les bombes atomiques ?) ; par comparaison, je pense l’opinion beaucoup moins sensibilisée aux incertitudes sur le téléphone portable et les ondes, par exemple. Je ne connais pas de fanas de l’irradiation ou d’excités du compteur Geiger ; il y a me semble-t-il un certain consensus pour considérer qu’il s’agit là d’une technologie hautement problématique, mais moins systématiquement polluante que d’autres et donc défendable par défaut et en attendant mieux, dans un calcul de risques et d’opportunités.
La dramatisation recherchée par certains via la demande urgente d’un « référendum » rate le coche : tout le monde est d’accord sur l’objectif d’un monde sans pollution ni radiations ; la véritable question est celle du comment, du quand et du combien, questions auxquelles la proposition d’un vote pour/contre ne répond malheureusement pas. Je remarque que même sur un site aussi pointu que celui de l’association Sortir du nucléaire, ces points ne sont pas d’une limpidité absolue.
Difficile donc de ne pas soupçonner quelques arrière-pensées électoralistes chez des partis qui avaient ces dernières semaines un peu de mal à surnager, dans un débat national trusté par les questions identitaires et par le vote utile anti-Le Pen, et qui trouvent là une occasion (dont ils se seraient probablement bien passés) de refaire parler d’eux et de donner de la voix. Puisque l’on nous propose de sortir brutalement du nucléaire, que l’on nous explique également les conséquences concrètes en termes de coût, de croissance, de restrictions énergétiques immédiates, de réorientations industrielles et économiques. Ça tombe bien ; un grand référendum général, où l’on pourra débattre de ce sujet et de beaucoup d’autres, arrive à l’horizon : celui de l’élection présidentielle. Que les uns et les autres développent des projets énergétiques alternatifs exhaustifs, et les citoyens pourront comparer, et choisir, sur pièce.
Variae - Blogueur associé
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La gauche mal armée face au populisme lepéniste
15/03/2011 17:58
Une tribune de Julien Landfried, secrétaire national du Mouvement Républicain et Citoyen, paru sur Marianne2.fr.
Les réactions consécutives à la publication de sondages favorables à Marine Le Pen montrent que la gauche n’est de toute évidence pas outillée pour répondre à l’offensive de la candidate frontiste. Elle se cantonne dans un réflexe « antifasciste » épuisé au-delà de toutes limites depuis la substitution de l’idéologie antiraciste au logiciel socialiste après le tournant de la rigueur de 1983. Il n’est nul besoin d’être grand clerc pour anticiper que cette stratégie ne produira pas les mêmes effets que dans le passé. Pour deux raisons. Un, la percée de Marine Le Pen va provoquer des mouvements de panique parmi de nombreux élus de la droite parlementaire. Deux, le ralliement des « classes moyennes » aux classes populaires dans le refus de la globalisation financière risque de produire l’effet inverse que celui escompté par l’idée d’un « Front anti-fasciste ». Cette stratégie ne pourrait bien en dernier ressort n’apparaître que comme celle des professionnels du spectacle, des élites de la communication et des banques d’affaires, aux yeux de concitoyens certes sans projet de rechange, mais encore dotés d’un peu de bon sens. Pour paraphraser Marcel Gauchet, la « bonne conscience » n’est pas une politique.
La gauche s’enfonce encore davantage dans le déni en faisant de Nicolas Sarkozy l’artisan principal si ce n’est unique du champ politique laissé béant pour Marine Le Pen. Cet espace n’est pourtant que la conséquence de la décomposition des élites. Ces dernières ont révélé leur incompétence par leur impuissance à enrayer la destruction de l’appareil industriel français, s’il ne s’agit pas purement et simplement d’un ralliement à la globalisation financière. Nos élites ont construit méthodiquement une véritable sécession idéologique et spatiale en stigmatisant les passions populaires et en concentrant le travail dans des « villes monde » productrices de l’idéologie sociale-libérale. Cette double dimension se trouve être partagée aussi bien par les élites de droite que par les élites de gauche, que Jean-Pierre Chevènement appelait déjà à la fin des années 1990 les « élites mondialisées ». On peut sans peine formuler l’hypothèse que leurs tendances inégalitaires ont été encore exacerbées lors de la dernière décennie (néo-conservatisme, sécession fiscale, sécession spatiale).
La nasse dans laquelle se trouve la gauche française, et les difficultés qui s’annoncent pour elle lors de l’échéance de 2012 se nourrissent d’un évitement et d’une incompréhension, qui l’empêchent de vertébrer une candidature républicaine capable d'annihiler la redoutable offensive de Marine Le Pen.
Tout d’abord, il est à craindre, comme le démographe Emmanuel Todd le déclarait récemment, que le Front National de Marine Le Pen ne soit le seul à faire l’effort de présenter un «programme économique raisonnable», après une révision notoire de ses orientations économiques. Les classes populaires et moyennes assistent impuissantes au rétrécissement de notre base industrielle, sous l’effet des délocalisations vers l’Asie et l’Europe de l’Est. Elles sont les vicitimes de l’absence de politique industrielle digne de ce nom, et de la surévaluation de l’euro qui pénalise lourdement la compétitivité de l’industrie française. La priorité d’une gauche de gouvernement responsable devrait être d’abord la mise en place d’une stratégie défensive, freinant la désindustrialisation autant qu’il est possible. (On notera ici qu’il est sans doute plus réaliste de freiner celle-ci que de « relocaliser », comme le croient naïvement des experts trop éloignés des froids calculs du marché).
Cela exige de toute évidence une réorientation radicale de la gestion interne de la zone euro. Il faut convaincre les Allemands non seulement d’imposer un taux de change soutenable de l’euro par rapport au dollar et au yuan, mais également de réorienter la consommation intérieure de la zone euro vers le marché intérieur allemand. En d’autres termes, une baisse de l’euro et une relance des salaires en Allemagne. Or, celle-ci ne pourrait être acquise que par d’un bras de fer diplomatique avec le gouvernement allemand, que celui-ci soit dirigée par Mme Merkel ou par le SPD après les élections législatives de 2013.
Et si l’Allemagne, pour des raisons qui lui sont propres, ne réussissait pas à «penser européen», ou si le déséquilibre industriel entre les deux pays ne permettait plus en dernier analyse à la France de peser face à son voisin, alors il faudrait un plan B à la France. Il consisterait à éviter à tout prix de nous voir arrimés à une zone euro en réalité zone mark, surtout si, d’aventure, étranglés par les marchés financiers, l’Espagne et l’Italie finissaient par quitter la zone euro, redevenant compétitives, et achevant de donner un coup mortel à l’industrie française, qui ne s’en relèverait pas. Cette hypothèse n’est pas si improbable. Elle est défendue dans des termes assez proches par de nombreux économistes (Jean-Luc Gréau, Christian Saint-Etienne, Patrick Artus), qui soulignent par ailleurs, mais c’est l’évidence même, que le financement du système de protection sociale dépend pour beaucoup de la base industrielle française.
Si le Parti socialiste semble avoir compris depuis quelques mois qu’il fallait réindustrialiser la France, la faiblesse théorique et pratique de ses propositions n’en demeure pas moins patente. Elle s’explique par le refus d’affronter la réalité de l’échec de l’euro, agent accélérateur d’une désindustrialisation de nature catastrophique : l’industrie ne représente actuellement plus que 13% du PIB en France contre encore 30% en Allemagne. Le programme socialiste prône en outre une fuite en avant dans les chimères de l’ « innovation », qui voudrait que l’Asie se contente d’être l’atelier du monde sans en être également le premier centre de recherche et développement. Nos modernes socialistes retrouveraient-ils le sentiment de supériorité coloniale de leurs glorieux ancêtres ? Peut-être, mais cette étrange défaite du PS sur le front de la pensée témoigne aussi d’une génération trop avancée dans ses échecs pour trouver les ressorts d’un rebond.
Les principaux candidats déclarés ou présumés commuent ainsi dans un programme économique petit bras, arc boutés sur une vision technicienne d’une réforme fiscale déconnectée de la réalité de la globalisation financière, et vouant un culte à une sacro-sainte «innovation» inversement proportionnel à leur expérience concrète de l’innovation dans les entreprises.
Mais quand bien même une réorientation significative de leur programme économique serait-elle engagée (on peut toujours rêver !) que la gauche n’en demeurerait pas moins dans l’impossibilité non de gagner l’élection de 2012 (la présence de Marine Le Pen au second tour étant le cas de figure visiblement privilégié par quelques « stratèges » paresseux) mais de gouverner la France dans la durée.
« L’insurrection droitière » (selon l’expression de Gaël Brustier et Jean-Philippe Huelin dans leur essai « Voyage au bout de la droite » (Fayard, 2011)) se nourrit en effet, aux Etats-Unis et en Europe, du refus des dirigeants des partis « progressistes » de prendre en compte les «paniques morales» et le sentiment d’insécurité culturelle d’une large majorité des électeurs. De la quasi-disparition de la gauche italienne (qui servait pourtant encore de modèle à certains penseurs du Parti socialiste il y a peu), à l’effondrement de la social-démocratie autrichienne en passant par l’incapacité du SPD allemand de faire face à sa très forte érosion, c’est toute l’Europe qui se trouve dominée, dans son imaginaire, par des représentations collectives produites et nourries par la droite, et renforcées par le déni d’une gauche réduite au «bonisme». La campagne de Barack Obama en 2008 aux États-Unis, sous l’impulsion stratégique de David Plouffe et David Axelrod, a pu répondre partiellement à la question « What’s the matter with Kansas » de Thomas Frank (« Pourquoi les pauvres votent à droite », Agone, 2008). Mais l’irruption du phénomène des « Tea parties » prouve que la contestation demeure à droite sur le sol américain, et sans doute pour longtemps encore. On n’efface pas en quelques mois une bataille culturelle perdue depuis plusieurs décennies.
La gauche devrait réapprendre à produire du « commun », selon l’expression de Stéphane Rozès (séminaire de la Fondation Res Publica, « Que sont devenues les couches populaires ? » du 30 novembre 2009) c’est-à-dire un imaginaire collectif qui inclue les classes populaires et moyennes dans un projet pour l’avenir. Or, depuis longtemps, celles-ci se sentent ignorées ou méprisées par une gauche qui regarde la société française avec des œillères, résumant la question sociale à celle des banlieues à fortes populations d’origine immigrée. Calcul électoral ou déconnexion totale de la réalité sociale et spatiale française ? 85% des ménages pauvres n’habitent pas dans les « quartiers sensibles ». Une forte proportion habite en revanche dans les zones rurales et péri-urbaines, celles qui sont les plus éloignées des services de l'État et des politiques culturelles, et aussi les plus touchées par la désindustrialisation depuis les années 2000. Encore faut-il, pour être tout à fait juste, signaler que si le Parti socialiste ne s’adresse pas à ces citoyens qui sont aussi (s’ils ne s’abstiennent pas) des électeurs, la « gauche de la gauche » ne s’y intéresse pas davantage, pas même un Jean-Luc Mélenchon préférant parler de « petits blancs » que d’affronter politiquement la réalité française.
Cette réalité est bien décrite par le géographe Christophe Guilluy dans « Fractures françaises » (Bourin éditeur, 2010). Il souligne le développement d’un « séparatisme ethnique » en milieux populaires qui répond aux effets de la délinquance et aux impasses du multiculturalisme concret : le multiculturalisme « à 1 000 euros par mois » n’est visiblement pas vécu de la même manière que celui « à 10 000 euros par mois », note-t-il avec une certaine acidité. L’« insécurité culturelle » produite par le basculement des populations de nationaux d’origine d’une situation de majorité à minorité relative dans certains quartiers sous l’effet du regroupement familial et de l’immigration illégale, opère mécaniquement un basculement vers la droite de concitoyens peu sensibles aux discours sur la « diversité ». Ils comprennent en effet intuitivement qu’il s’agit en réalité davantage de prêches de « croyants » du multiculturalisme que de «pratiquants».
Nous touchons là le nœud du problème à gauche. Celle-ci semble avoir cessé d’imaginer construire une coalition sociale majoritaire qui lui permette de gouverner dans la durée, et refuse de voir que le séparatisme en milieux populaires, c’est-à-dire l’ethnicisation des préférences électorales, la condamne non seulement à demeurer structurellement minoritaire, mais encore à chercher des alliances électorales avec des forces d’appoints (aujourd’hui les Verts) qui aggravent encore davantage sa déconnexion d’avec les catégories populaires. Un candidat républicain à l’élection présidentielle de 2012 devrait pourtant articuler son discours autour de deux axes : - la réinsertion des classes populaires et moyennes dans la Nation (« nous ne vous abandonnerons plus »), impliquant que les élites assument leurs responsabilité en n’abandonnant pas leurs concitoyens pour l’hyper classe mondialisée, c’est-à-dire qu’elles redeviennent des élites protectrices. - la prise en compte de l’insécurité culturelle liée à l’immigration de peuplement, par la référence explicite à l’assimilation des populations immigrées, partiellement réalisée aujourd’hui, et qui constitue la clé d’un tassement des tensions ethnico-culturelles : « l’assimilation à la culture française, culture d’accueil, est le socle de notre projet culturel. Cette culture s’enrichit également de l’apport des nouveaux venus ». Ainsi la parole politique, loin d’exacerber les tensions, créerait un cadre référent dans la durée dans lequel nationaux d’origine et immigrés pourraient construire un avenir commun.
Bref, pour tenir les « deux bouts » de l’équation politique, un candidat républicain devrait conjuguer une politique économique axée sur la sauvegarde de l’appareil industriel et son redéveloppement et un projet culturel assimilationniste, prenant en compte les tensions culturelles réelles à l’œuvre dans la société française. Telles sont les deux conditions de l’ouverture d’un espace politique susceptible de répondre à l’offensive idéologique de Marine Le Pen. L’énoncé de celles-ci décrit bien, hélas, le gouffre politique ouvert devant nous.
-------- Source : Marianne2.fr
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