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Cantonales : abstention et schizophrénie
25/03/2011 06:25
Trop de flou rend l’électeur fou
Les cantonales, ont achevé le processus de schizophrénisation générale des partis politiques, à l’exception des deux Fronts, celui de gauche et le front « national » – ou qui s’affirme comme tel, car je ne vois pas pourquoi il faudrait laisser le monopole du national à Marine Le Pen, étant entendu que tout ce qui est national est nôtre, à gauche, puisque c’est nous qui l’avons inventée, la nation, quelque part entre 1789 et 1792. Et c’est nous qui l’avons revivifiée à travers deux siècles de conquêtes sociales, une bonne demi-douzaine de révolutions souvent matées dans le sang par la bourgeoisie sous le regard bienveillant d’une puissance étrangère comme ce fut le cas de la Commune de Paris dont on fête, hélas avec une discrétion de violette, le cent quarantième anniversaire en ce mois de mars 2011.
Il est vrai qu’il devient de plus en plus difficile de voter pour des partis schizophrènes. L’abstention n’est pas seulement due à une paresse intellectuelle de type poujadiste, « tous les mêmes, tous pourris », mais aussi à une certaine réticence à voter pour des familles politiques qui comme certains grands malades mentaux souffrent de personnalités multiples.
Revue de détail : Je désire voter calmement à gauche : j’ai le choix entre les écologistes et les socialistes. On a l’impression, comme ça, que ce sont des gens sérieux. En plus, ils ont l’air capable de s’entendre. Bon, pour l’instant, ils sont surtout capable de s’entendre pour présenter des candidats uniques dans les deux derniers conseils généraux tenus par des communistes, l’Allier et le Val de Marne, manip qui d’ailleurs semble avoir échoué.
Donc, je décide de voter socialiste et là, problème, je m’aperçois que le Parti socialiste n’existe plus depuis qu’en 2005, ses électeurs comme ses responsables se sont partagés sur le referendum pour le TCE. Depuis, pour des raisons de mode de scrutin qui ne permet pas, sauf à risquer la modémisation, de créer son propre parti, le PS survit surtout comme cartel électoral. Parce que si vous enfermez dans une même pièce Valls et Gérard Collomb d’un côté, Hamon et Fabius de l’autre, vous allez vite comprendre ce que signifient « divergences idéologiques insurmontables. » Comme le PS a tendance à gagner, cette fois-ci encore, toutes les élections intermédiaires, ça ne se voit pas trop. Mais il risque d’y avoir du sport quand un Emmanuelli verra débarquer en sauveur suprême Dominique Strauss-Kahn.
Bon, vous choisissez alors de voter écologiste parce que vous avez les tympans résistants à la voix de Cécile Duflot et que vous n’avez pas peur de vous enrhumer quand vous vous approchez d’Eva Joly. Là, à nouveau, se pose un problème. Pour quel écologiste votez-vous ? Le représentant des classes supérieures aisées, soucieuses de leur bilans carbone, qui ont les moyens d’installer une pompe à chaleur dans la copropriété et des panneaux solaires dans la maison secondaire du Lubéron ou pour un type du genre d’Yves Cochet, malthusien décroissant, qui promet un monde formidablement joyeux de carottes râpées, d’enfants uniques et de douches de cinq minutes. Voter Vert aujourd’hui, est-ce voter pour une nouvelle bourgeoisie dont le souci pour l’environnement est surtout ornemental ou pour des ayatollahs de la décroissance ? Est-ce voter pour ceux qui sont vraiment contre le nucléaire ou ceux qui se diront que Paris vaut bien une messe et un maroquin un réacteur EPR ?
Laissons la gauche et imaginons-nous un instant dans la peau d’un électeur de la droite ou du centre. Je ne suis pas très content du virage moyennement humaniste de l’UMP de Guéant et de Chantal Brunel, je n’aime pas que l’Etat organise et instrumentalise des débats sur l’islam et l’identité nationale, je suis attaché à une certaine décence dans le comportement des hommes de pouvoir et il n’est pas certain qu’un vieux fond catholique en moi ne se soit durablement hérissé pendant « l’été rom » ou à la lecture de certains articles (d’ailleurs retoqués par le Conseil Constitutionnel) de la loi Loppsi 2 comme les peines planchers pour les mineurs. Je vais donc voter au Centre.
Mais là aussi, de quel centriste parle-t-on, à quelle mouvance, tendance, groupe appartient mon candidat centriste ? L’infiniment petit a autant de variété que l’infiniment grand nous a appris Pascal. Mon centriste est-il du Modem, c’est à dire plus à gauche que certains socialistes ? Est-il un partisan de Jean Arthuis, c’est-à-dire plus monétariste qu’un banquier européen ? Est-il pour Hervé Morin, c’est-à-dire un « nouveau centriste » vexé par le mépris de l’UMP ? Est-il enfin pour Borloo dont l’OPA sur la maison radicale valoisienne semble avoir été essentiellement motivée par la déception de ne pas avoir eu Matignon ?
Non, tournons-nous franchement vers la droite et vers l’UMP. L’UMP est le parti unique de la droite, c’est bien connu depuis Juppé. À condition d’oublier qu’il y a dans son organigramme une bonne demi-douzaine de formations « associées » et que coexistent des sensibilités qui vont des vestiges du gaullisme social à la volonté de moins en moins cachée de faire alliance avec le Front National, du colbertisme traditionnel en matière économique à des fanatiques de la dérégulation. C’est vrai, quoi, qui se cache vraiment derrière cette bonne tête de notable qui n’ose d’ailleurs même plus mettre le sigle UMP sur son affiche et se contente d’un vague « Majorité présidentielle », qui se cache vraiment ? Un fan de Copé pour qui PS et FN, c’est pareil ou un partisan de NKM ou de Fillon qui restent profondément allergiques à un certain ethnopopulisme, actuellement en vogue à l’UMP pour contrer le FN avec le succès que l’on sait ? Non décidément, il ne restait que deux partis possible pour l’électeur qui voulait être sûr du corpus idéologique de son candidat.
Le Front national d’abord. Bien entendu, dans 90% des cantons, personne ne connaissait localement son candidat. Mais enfin, mettez la tête de Marine Le Pen sur la profession de foi, comme sur n’importe quel news, et un manche à balai parachuté est certain de faire un score à deux chiffres et de pouvoir se maintenir au second tour dans quatre cents cantons, rien que ça… Mais le programme est clair : national et social. Oxymore, chimère ? En tout cas, ça fait voter dans les quartiers populaires et plutôt en nombre. On reprend timidement les chemins de l’isoloir comme pour espérer encore.
Heureusement, il y a aussi, gardons le meilleur pour la fin, le Front de gauche. Vous ne le savez pas, mais pour monsieur Guéant comme pour les plateaux télé, le Front de gauche n’existe pas, contrairement au Front National. Car c’est une coalition. C’est tout de même ennuyeux parce que le Front de Gauche a doublé les écologistes, fait 9% et un score à deux chiffres si on le rapporte aux cantons où il était présent. Le Front de gauche, composé du PCF (enfin, je crois), du PG et de la Gauche unitaire, quand on le laisse parler, a un programme aussi clair que radicalement opposé à celui du Front national. Comme les mots ont leur importance, le Front de gauche n’est pas la gauche de la gauche, ni même l’extrême gauche, ce qui ne veut rien dire mais l’autre gauche. C’est à dire une gauche de rupture mais en mesure, demain, s’il le faut, de prendre le pouvoir avec les gens qu’il faut aux places qu’il faut. (Pas sûr que le FN puisse pour l’instant se targuer d’un tel réservoir de compétences, mais bon…)
L’air de rien, dimanche prochain, il y aura plusieurs dizaines de cantons où le second tour sera un duel entre Front national et Front de gauche. Ces cantons, souvent populaires, seront très intéressants à observer. Méfiants par rapport à une économie de marché qui les paupérise chaque jour un peu plus, hostiles à un libre-échangisme dont décidément ils ne voient pas ce qu’il leur apporte à part une précarité toujours plus grande et le partage, comme pour l’eau ou la santé, entre quelques opérateurs privés qui vont leur vendre ce qui était déjà à eux, ils vont voter pour les deux seules forces cohérentes, celles qui veulent changer la vie. Ou si vous préférez, pour celles qui font de la politique, de la vraie. Pour le meilleur et pour le pire.
Jérôme Leroy
http://www.causeur.fr/cantonales-abstention-et-schizophrenie,9299
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Au risque du déshonneur et de la défaite, par Frédéric Salat-Baroux
25/03/2011 06:15
"En refusant de donner des consignes de vote claires en cas de face à face P.S.-FN, dimanche prochain, à l’occasion du second tour des élections cantonales, l’UMP ne s’est pas bornée à renvoyer dos à dos ses adversaires. Elle a ouvert une brèche dans la digue élevée par le Général de Gaulle entre la droite et l’extrême droite. Une digue qui avait tenue plus d’un demi-siècle.
L’Histoire permet de comprendre qu’entre la droite et l’extrême droite, il n’y a pas une différence de degré, il y a une différence de nature. Une différence de racines.
L’extrême droite s’est construite sur le refus de la République. Elle a été jusqu’à faire, avec une partie des élites françaises, le choix de la défaite en 1940 pour mieux renverser la République. Le Gaullisme est né en réaction à cette double trahison.
Pour l’extrême droite, il y a deux catégories de Français : ceux de souche – les prétendus vrais – et les autres. Son antisémitisme des années 1930 a muté pour prendre le visage aujourd’hui de son rejet des musulmans. Mais il s’agit d’évidence des deux faces d’une même pièce. Pour le Général de Gaulle, la distinction est toute autre : 'il n’y a que deux catégories de Français : ceux qui font leur devoir et ceux qui ne le font pas'.
Même différence fondamentale de vision économique : l’extrême droite refuse la mondialisation : l’illusion du retour à la terre sous Vichy trouve comme écho contemporain son projet de sortie de l’Euro. Le gaullisme, au contraire, est marqué par la volonté de relever le défi de la concurrence mondiale, par la combinaison d’une politique industrielle forte et d’un modèle social protecteur.
Parce que tout nous sépare, le principal adversaire de l’extrême droite a toujours été le gaullisme. De Gaulle hier, Chirac dans les années 1990.
C’est pour cela que la gauche n’a pas hésité à voter Jacques Chirac en 2002.
C’est pour cela que l’appel au vote P.S., en l’absence de candidat UMP, s’impose au regard de nos valeurs autant que de notre histoire. Lorsque l’essentiel est en jeu, la fidélité à ce que nous sommes rejoint nécessairement notre intérêt tactique. Les électeurs tentés par le Front National choisiront toujours l’original à la copie, pour reprendre le mot de Jean-Marie Le Pen. De proche en proche, l’UMP a adopté une ligne politique suicidaire : elle laisse entendre que par son professionnalisme, elle serait seule à même d’apporter des réponses efficaces aux questions posées par le Front National.
La vérité, c’est qu’à force de parler des Français qui ne se sentiraient plus chez eux, d’envisager de remettre les réfugiés dans des bateaux, d’ouvrir un prétendu débat sur la laïcité, comme paravent de la stigmatisation de l’islam, on ne peut parvenir qu’au rejet et au mépris de ceux que l’on cherche à séduire. Les Français ne sont pas dupes du fossé entre les mots et les actes. Car nous sommes au pouvoir !
L’histoire se répète : accepter de mettre entre parenthèse notre honneur pour sauver – croit-on- nos chances de victoire, ne peut conduire qu’au déshonneur et à la défaite.
L’élection de 2012 se jouera sur la question de la mondialisation et de ses conséquences économiques et sociales. Deux aspirations se font face : la volonté de s’y engager et la tentation du repli. Est-ce un hasard si en tête des sondages présidentiels on trouve Dominique Strauss Kahn, qui symbolise une approche décomplexée de la mondialisation et Marine Le Pen qui porte l’illusion dramatique d’une France qui aurait raison de refuser le changement contre le reste du monde ?
Les Français savent bien que la peur ne mène à rien. Ils attendent d’être éclairés et guidés dans la mondialisation par des femmes et des hommes de conviction. Le chancelier Schröder, au début des années 2000, a fait les choix nécessaires pour adapter l’Allemagne au défi industriel, sans remettre en cause son modèle social.
Pour la droite, il est encore temps d’affirmer ce qu’elle est sans se dissoudre. L’action du Président de la République en Libye montre que lorsque l’on renoue avec des valeurs ouvertes, ambitieuses, exigeantes, bref gaullistes, notre voix porte et nous retrouvons prise sur les événements.
Face à l’immigration, il faut agir, appliquer les lois fermement et sans idéologie. Sur les questions d’identité, il faut affirmer les valeurs auxquelles nous tenons, sans stigmatiser : le voile a été interdit à l’école publique en 2004, au nom de la République et pas pour flatter des sentiments xénophobes.
Le Gouvernement s’est aussi donné deux rendez-vous de réforme avant les élections : la fiscalité du patrimoine et la dépendance. C’est l’occasion de montrer que l’on peut à la fois prendre des décisions fortes et justes pour encourager les entrepreneurs et renforcer notre modèle social.
C’est comme cela, et pas en devenant les supplétifs obsessionnels du Front National, que nous imposeront notre marque au service de la France."
Frédéric Salat-Baroux, ancien secrétaire général de l'Elysée (2005-2007)
Source: Le Figaro
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/03/24/1842-au-risque-du-deshonneur-et-de-la-defaite-par-frederic-salat-baroux
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Cantonales: la valse des étiquettes
22/03/2011 06:48
Un jour, la France sera une grande démocratie: ses citoyens iront voter ...et son ministère de l'Intérieur fournira de véritables statistiques électorales!
Pour le Cevipof comme pour mon site Europe-politique.eu, j'ai été fréquemment amené à travailler des résultats électoraux dans d'autres État européens. Autant j'ai toujours eu des interlocuteurs efficaces et rapides au bureau des élections Place Beauvau, autant les étiquettes politiques retenues pour les statistiques officielles ne sont pas dignes d'une grande démocratie...
L'enjeu n'est, il est vrai, pas que technique: les gouvernements se sont souvent servis des "divers" comme variable d'ajustement des résultats électoraux...
En ce qui concerne les élections cantonales sous la Ve République, l'étiquette "Action locale" a d'abord brouillé les pistes entre majorité et opposition en 1961, 1964 et 1967.
Puis, pour le second tour des cantonales de 1970 (et en 1973), le ministère de l'Intérieur a subitement distingué les "divers gauche", les "divers modérés favorables à l'opposition" et les "divers modérés favorables à la majorité". Un vrai progrès pour l'intelligibilité des statistiques électorales.
"Artifice de présentation destiné à compenser la faiblesse des partisans organisés de la Majorité?, décryptait à l'époque Alain Lancelot. En partie sans doute, mais qui ne fait guère violence à la réalité; car les modérés sans étiquette sont certainement plus proches aujourd'hui de la vaste coalition de Centre droit qui soutient M. Pompidou que du petit noyau centriste d'appellation contrôlée que l'idéologie, l'humeur ou la fidélité rejettent dans l'opposition [NDLR: toute ressemblance avec des personnes ou des situations existante ne saurait bien entendu être que fortuite]. Quoi qu'il en soit, cette présentation est très significative des relations nouvelles qui tendent à s'établir entre la vie politique nationale et la vie politique locale puisque le ministère de l'Intérieur d'un gouvernement qui s'est pourtant attaché à dépolitiser au maximum la consultation cantonale considère qu'aucun candidat à un siège de conseiller général ne peut échapper à la summa divisio qui s'établit à l'occasion des élections législatives et présidentielles [NDLR bis: toute ressemblance avec des personnes ou des situations existante ne saurait bien entendu être que fortuite].
Aux élections cantonales de 1976, la majorité giscardienne invente un sigle nouveau et éphémère: "centre gauche majoritaire", qu'il convient en réalité de classer à droite. Concrètement, il s'agissait en effet de fournir un refuge aux ex-socialistes (Emile Muller, Max Lejeune, Éric Hinterman) et aux ex-radicaux de gauche (Henri Caillavet) ralliés à la majorité de droite - ce sont en quelques sortes les ancêtres de la Gauche moderne de Jean-Marie Bockel. Pour ces mêmes élections, la nuance est toutefois subtile entre les "divers modérés favorables à la majorité" (catégorie qui, de fait, disparaîtra en 1982 après l'alternance) et les "divers droite".
Si les catégories "divers gauche" et "divers droite" (puis divers écologistes et divers extrême droite) se sont imposées, elles n'en posent pas moins un double problème:
1) Elles ne permettent pas de savoir combien de suffrages ont obtenu les partis politiques ainsi agrégés. Deux exemples.
C'est en 1988 que le FN est extrait de la catégorie "extrême droite", ce qui signifie que l'on ne sait pas combien de voix le parti lepéniste avait précédemment obtenu aux élections cantonales de 1982 (première émergence) et 1985. Pis, dans l'attente de me pencher sérieusement sur cette question, j'offre un verre à celui ou celle qui m'identifie l'unique élu d'extrême droite en 1982 (il n'est pas FN, j'ai toutefois une piste) et le second en 1985 (en sus du premier conseiller général FN, là je n'ai aucune piste).
Pour les cantonales de 2011, le ministère de l'Intérieur a rejeté la demande du Front de gauche de prendre en compte cette étiquette dans le classement des candidats par nuance politique: "Cette grille des nuances est régulièrement mise à jour pour tenir compte de la création de nouvelles formations politiques, explique la Place Beauvau. Elle a notamment pris en compte la création du Parti de Gauche. Elle ne peut en revanche s'adapter pour prendre en compte les alliances électorales entre partis politiques au risque de ne plus permettre d'analyser les scrutins sur le long terme. Ainsi, la création d'une nuance Front de Gauche aurait conduit à faire disparaitre la nuance Communiste présente dans les grilles d'analyse du ministère de l'Intérieur depuis plusieurs décennies." Un argument fallacieux, puisqu'il suffisait de détailler au sein du Front de gauche les candidats PCF, PG, etc. Or, avec les statistiques du ministère de l'Intérieur, nous pouvons bien additionner ces deux catégories mais pas ajouter les candidats "divers gauche" du Front de gauche".
C'est pourquoi, j'essaye de prendre le temps à chaque scrutin (cf. les élections européennes de 2009 et les élections régionales de 2010) de retravailler les statistiques du ministère de l'Intérieur en affinant les étiquettes. J'espère trouver le temps de m'y atteler pour ces cantonales (combien de suffrages exprimés et d'élus éventuels pour le NPA, DLR, Cap21, l'AEI, etc.?) mais ce n'est pas gagné...
2) La bipolarisation de la vie politique française depuis le milieu des années soixante-dix avait au moins simplifié les analyses en ce qui concerne les grands équilibres politiques. Or, la renaissance, autour de François Bayrou, d'un centre véritable (c'est-à-dire au centre et pas à droite) est revenu compliquer les classements pour ces cantonales. Pour l'UDF, c'était simple: elle était à droite. Pour le MoDem, en revanche, nouveau centre d'opposition, les choses se compliquent...
C'est ainsi que, sans donner leurs noms mais seulement leurs départements, le MoDem revendique sur son site huit élus au premier tour (en fait neuf en croisant avec un autre communiqué du parti centriste, dans un département non cité). Or, le ministère de l'intérieur n'en comptabilise que deux: Philippe Rochoux (48) et Michel Dennemont (974). Les autres élus revendiqués par le MoDem (d'après mes recoupements) sont ainsi catalogués "divers droite" (cinq), "M" (un "Autres candidats majorité présidentielle") et "M-NC" (un "Majorité présidentielle-Nouveau Centre"). Ce dernier (Jean-François Leclet, Ardennes) était étiqueté UMP en 2004, et il me semble donc effectivement être proche du positionnement du Nouveau Centre. Mais, pour les cinq "divers droite" ou "divers majorité présidentielle", la classification et plus problématique: il s'agit certes d'élus se revendiquant d'une majorité départementale de droite, mais ce sont des membres (ou apparentés: groupe Forces 64! des Pyrénées Atlantiques; groupe Centriste, Écologiste, Démocrate, Régionaliste et Européen - CEDRE - du Bas-Rhin) du MoDem qui mériteraient donc davantage d'être classés "divers centre" que "divers droite"...
Laurent De Boissieu
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Marine Le Pen surfe sur la démission de la République
22/03/2011 06:35
La montée du FN est l'expression d'une perte de repères, une « jacquerie » des laissés pour compte de la mondialisation. Elie Arié en appelle à restaurer l'élitisme républicain, conception originelle du projet des Lumières, en passe d'être broyé par le capitalisme financier.
Donc : Marine Le Pen en tête du premier tour des présidentielles de 2012, après Jean-Marie Le Pen en deuxième place à celles de 2002. Le monde qui se construit : l'Europe, la globalisation, la transformation des modes de production, le développement des forces productives se feront avec nous ou sans nous. Personne n'attend personne pour la construction du monde. On est dans le coup, ou hors du coup.
Le vote Le Pen est caractéristique de cette révolte populaire, une quasi jacquerie, contre le pouvoir des puissants. Ils attendent la Révolution qui n'a jamais existé pour eux, y compris celle des avantages acquis dont ont été exclus tous ceux pour qui l'idéal de la Révolution passe toujours sous le nez, à un moment ou à un autre, dans le mouvement du monde. Ils ne sont pas l'élite républicaine, ils ne sont pas pris en charge dans le mouvement du monde, ils ne participent pas à ceux qui ont le pouvoir corporatiste, comme les « régimes spéciaux », de détourner l'intérêt général pour la préservation de leurs avantages acquis. La France des laissés pour compte de la mondialisation en cours, de plus en plus nombreux, vote Le Pen.
L'élitisme républicain a-t-il été à ce point affadi, lui qui savait à chaque génération repérer et élever ses enfants les meilleurs pour en faire des modèles et des guides pour l'avenir, ou bien cela n'a-t-il pas de sens dans le monde complexe où nous vivons ?
Car le rêve conséquent des Lumières est le pouvoir pour ceux qui peuvent agir au nom de la Raison, comme citoyens : et l’élitisme républicain se nourrit de cette conception. Les commissaires de la République, le centralisme, ne sont pas des avatars des siècles anciens. Ils sont à la source de cette conception qui fonde l'État moderne.
En cela, les Révolutionnaires français ont une conception différente des Révolutionnaires américains qui ont fondé dix ans avant eux la démocratie américaine, et proclamé les premiers les droits de l'Homme. Ils ne veulent pas pour la France, du modèle américain qui ne leur parait pas adapté à un pays nombreux, avec 80 % de paysans illettrés ou presque. Seuls ceux qui savent lire et écrire, qui peuvent payer l'impôt (pas les pauvres), qui sont libres de leurs opinions (pas les femmes, pas les domestiques) sont dignes d'être des citoyens de la République.
Le peuple pour la bourgeoisie, n’est pas différent du peuple suivant l’aristocratie : ils ont connu ensemble tout au cours de l’époque classique, la peur du peuple, et la connaîtront ensuite de nouveau : en 1848, lorsque la bourgeoisie a maté le peuple qui a voulu se mêler de la IIème République (80 000 fusillés sans jugement : on en parle très peu, dans nos manuels d'Histoire), ou lors de la répression de la Commune par Adolphe Thiers, prélude à l'instauration de la IIIème République dont il fut le premier Président.
Ceci explique que la Révolution française ait commencé par interdire toutes les formes de solidarité professionnelles ou territoriales, avec la loi Le Chapelier et le découpage départemental du territoire, tout en laissant l'espace paroissial pour l'expression de la démocratie locale pour définir le territoire qu'est la Commune, institution de base de nos civilisations occidentales.
Ceci explique que les Grandes Écoles aient été fondées dans les premières années de la Révolution pour que se dégagent des élites républicaines qui agiraient au nom du Peuple et de la Raison pour détruire l'ordre ancien et gouverner la France.
Ceci explique qu'il fallait constituer une éducation nationale qui permettrait à chaque citoyen de savoir lire et écrire pour comprendre individuellement sa situation et repérer les élites futures parmi les meilleurs éléments.
Or, la mondialisation fait aujourd'hui exploser cet État-Nation, et Internet participe largement de la vision du « village global » et de « la fin de l'Histoire » de Fukuyama, c'est-à-dire au capitalisme financier néolibéral qui fait table rase de tout le passé culturel propre des sociétés aux passés différents, pour les réduire à un mode d'expression d'individus isolés, tous égaux, tous également « experts » (finies, les formations, les expériences et les compétences longuement acquises, désormais sans aucun intérêt !), tous également et identiquement cultivés (finies, les « cultures », terme péjoratif synonyme de prétention et d'archaïsmes artificiels !), ramenés à leur fonction de consommateurs individuels et de producteurs de lieux communs, du plus petit dénominateur commun, garantie d'une humanité enfin docile.
Face à ce bouleversement et à la perte de nos repères dont le vote Le Pen est la traduction, ce n'est pas de davantage de pseudo-démocratie (« cause toujours ») que nous avons besoin, mais de davantage de République.
Elie Arié - Tribune
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Réactions de Jacques Le Guen aux résultats du premier tour des cantonales
22/03/2011 06:30
A l'issue du premier tour des élections cantonales, Jacques Le Guen, député villepiniste du Finistère, déclare prendre "acte des résultats décevants de la majorité présidentielle" qui, selon lui, "va droit dans le mur".
Communiqué de Jacques Le Guen, député villepiniste du Finistère
"Au terme de ce premier tour des élections cantonales, je prends acte des résultats décevants de la majorité présidentielle.
Il n’est pas indispensable d’attendre le second tour de ces élections cantonales pour analyser le message d’inquiétude et d’impatience que les Français viennent de nous adresser.
Le taux record d'abstention qui est nettement supérieur à celui des élections régionales de 2010 témoigne d’une crise profonde dans laquelle est plongé notre pays. De plus, une très forte majorité des électeurs qui se sont déplacés l’ont fait pour mettre dans l’urne un bulletin de vote contre le gouvernement. La majorité présidentielle va droit dans le mur.
Face à ce vote de défiance des Français pour la majorité, le vote de ce soir doit renforcer la détermination de la majorité à améliorer la vie des Français et préparer l’avenir de notre pays.
Les Français en ont assez des déclarations incantatoires et de la multiplication des dérapages verbaux, ils attendent des résultats concrets. La forte poussée du Front National est un avertissement extrêmement préoccupant.
(...)
A travers notre pays, le second tour doit être celui du rassemblement et du désistement en faveur du candidat républicain le mieux placé pour battre la gauche."
Source: Blog de Jacques Le Guen
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/03/21/1839-reactions-de-brigitte-girardin-et-de-jacques-le-guen-aux-resultats-du-premier-tour-des-cantonales
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