En fait - comme j'avais été le premier à le prédire en quittant l'UMP dès l'intronisation de Nicolas Sarkozy contre lequel je me suis présenté - ce qui devait arriver arrive pour la simple raison que le seul ciment du parti majoritaire n'a jamais été l'intérêt des Français, mais seulement la conquête puis la conservation du pouvoir.

Pas étonnant que Nicolas Sarkozy et ses ministres se comportent dès lors comme des chefs de clans, sentant qu'ils sont en train de perdre le pouvoir sur leurs troupes, toujours prêtes à rejoindre ceux qui leur offriront la meilleure garantie de conserver leurs sièges.

Sur le fond, en 2002 au moment de la constitution de l’UMP, j’avais été l’un des rares avec François Bayrou à prévenir du danger de nier l’histoire politique de notre pays en fondant en un seul mouvement les centristes, les libéraux et les gaullistes. Erreur politique dont l'UMP paye aujourd'hui les conséquences. Erreur historique qu'elle risque de payer très cher dès 2012.

Comme vous le savez, j’avais d'abord combattu de l’intérieur cet unanimisme réducteur en me présentant à la présidence du mouvement pour, d’une part défendre l’existence des courants d’idées et, d’autre part promouvoir un ancrage général gaulliste et populaire.

Mais la logique du parti unique l’avait totalement emporté, broyant les gaullistes et appauvrissant le mouvement, le coupant définitivement du peuple et de ses électeurs.

En 2007, à la veille du sacre de Nicolas Sarkozy comme candidat à la présidentielle, peu avait compris alors mon départ de l’UMP. Pourtant, j’étais déjà convaincu qu’au vide idéologique de l’UMP la superposition de la mainmise d'une personnalité sans scrupule et agitée ne pouvait aboutir qu’au naufrage le plus complet.

Naufrage idéologique, d'abord, car l’UMP n’a aucun projet solide à présenter aux Français.

Naufrage partisan, ensuite, car les militants partent par centaines au point que M. Copé ne communiquera désormais plus qu'une seule fois par an sur leur nombre.

Naufrage politique, enfin, car les parlementaires ne savent plus pourquoi ils siègent.

En vérité, l’UMP est aujourd'hui coupée en deux. D’un côté, les centristes européistes et mondialistes qui s’accrochent comme au radeau de la méduse à un "front républicain" qui n’a rien de républicain puisqu’il a bafoué le vote des Français par référendum en 2005. De l’autre, les patriotes qui comprennent la colère du peuple mais n’osent pour autant quitter l’UMP.

L’UMP est aujourd’hui comme un bateau sans quille pour le stabiliser, qui oscille brutalement entre des orientations politiques radicalement différentes. Faute de cette quille, c'est-à-dire d’un projet politique cohérent pour la France, il ne peut que faire naufrage.

Voilà pourquoi, j’invite les gaullistes qui étaient restés dans le parti majoritaire à enfin prendre leurs responsabilités.

L’enjeu n’est pas d’être plus centriste, plus à droite. L’enjeu n’est plus d’organiser des débats, des forums comme attrape gogos avant l’élection présidentielle de 2007. L’enjeu est de gouverner par des actes capables de traiter enfin à la racine les maux du pays.

Nos concitoyens veulent des résultats pas des « blablas » politiciens. Voilà pourquoi, je proposerai en 2012 un projet national, républicain et social radicalement différent de la mélasse de l’UMP ou du PS, sans pour autant tomber dans la fuite en avant du FN.

Oui, un projet qui s’attache tout d’abord à rendre le pouvoir aux Français. Sortir de l’euro, contrôler nos frontières, rebâtir nos services publics, protéger nos entreprises, obligent à s’exonérer des traités européens qui empêchent totalement aujourd’hui au gouvernement d’agir efficacement.

Une fois mis fin à l’impuissance publique généralisée, on pourra s’atteler aux priorités du pays. L’amélioration de la compétitivité de notre économie, la reconstruction de notre école publique, le renforcement de l’Etat régalien, l’aménagement équilibré de notre territoire, le retour de la justice sociale.

A ceux qui s’étonnent de me voir proposer ce rassemblement des patriotes, des républicains et des sociaux, compte tenu du poids qu’ils estiment insuffisant de Debout la République aujourd’hui, je rappellerai que dans les périodes troublées, seule compte la capacité d’incarnation et la vérité de l’engagement.

Oui, nous sommes plus petits que les autres mais nous allons grandir car nos idées sont justes et notre amour de la France total.

Nos compatriotes ne veulent ni du syndicat des sortants PS/UMP, ni de l’aventure avec le seul FN.

A nous donc de relever le défi, c’est un devoir.

Nicolas Dupont Aignan

http://blog.nicolasdupontaignan.fr/post/UMP-%3A-la-fin-du-mirage