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Dominique de Villepin sur Canal+
29/03/2011 09:07
Ça fait quatre ans que j'avertis... par HeraultRepublicain
Dominique de Villepin était, ce lundi matin, l'invité de La Matinale de Canal+. Il a estimé que le revers de l'UMP aux cantonales était "un avertissement très solide" à Nicolas Sarkozy et sa majorité qui, selon lui, ont eu tort de "braconner sur les terres" du Front national.
Cantonales/UMP: "un avertissement"
L'ancien premier ministre Dominique de Villepin (RS) a estimé que le revers de l'UMP aux cantonales était "un avertissement très solide" à Nicolas Sarkozy et sa majorité qui, selon lui, ont eu tort de "braconner sur les terres" du Front national.
Pour éviter le scénario d'un FN présent au 2nd tour de la présidentielle, "on fait différemment. D'abord on évite d'encourager le Front national, c'est-à-dire de braconner sur ses terres, on évite de céder à la tentation d'une surenchère identitaire sur des sujets comme l'immigration ou la sécurité", a déclaré le président fondateur du mouvement République solidaire sur Canal+.
Il faut "aborder ces sujets au fond et pas à travers de faux débats, des polémiques qui ne font que favoriser le Front national", a-t-il dit. Et "on revient surtout aux préoccupations des Français : le logement, l'emploi, le pouvoir d'achat...". "Cela fait quatre ans que j'avertis la majorité et le gouvernement de ce qui est en train de se passer. Aujourd'hui, je ne suis plus tout seul à dire ce que je dis. Au sein même de la majorité, on voit les Radicaux prendre fermement position contre ces surenchères identitaires stériles qui ne font qu'agiter les électeurs sans pour autant faire progresser ni la république, ni la démocratie", a aussi déclaré M. de Villepin.
Quant à dire que Nicolas Sarkozy serait le seul candidat valide pour la droite en 2012, "je crois que c'est une vision un peu simpliste. Aujourd'hui, ce que je vois c'est que le candidat de l'UMP perd dans tous les cas de figure" dans les sondages, a souligné l'ex-chef du gouvernement. Selon lui, seules "des réponses alternatives à la politique qui a été menée" peuvent "permettre de contrer une progression du Front national". Les deux sièges obtenus par le FN "c'est pas le Pérou", a-t-il relativisé, "mais une forte progression en voix, ça c'est beaucoup plus inquiétant".
Source: AFP
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/03/29/1849-dominique-de-villepin-sur-canal
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Libye : l'intervention française a-t-elle été préparée depuis 6 mois ?
29/03/2011 09:00
Selon le quotidien italien Libero, loin d'avoir été une réaction spontanée et épidermique face au massacre du peuple libyen, l'intervention française contre Kadhafi serait issue d'une préparation de longue date. C'est ce que rapporte le Nouveau BRN, qui invite à prendre du recul sur la véritable nature de cette « croisade ».
D'étranges révélations ont mis en émoi la presse italienne. Les Alpes constituant à l’évidence une barrière difficilement franchissable, les grands médias français n’en n’ont, semble-t-il, pas encore eu vent. Cela ne saurait tarder, certainement. Le quotidien Libero, dans son édition du 23 mars, publie un article fort documenté dont la conclusion peut être ainsi résumée : les services français ont préparé et organisé, depuis octobre 2010, la chute du colonel Kadhafi. Une affirmation aussi stupéfiante – en apparence, en tout cas – mérite évidemment d’être considérée avec prudence. Force est cependant de constater que le directeur-adjoint du journal avance des faits, des noms, des dates et met en avant des précisions qui ne peuvent laisser indifférents. En particulier, il retrace le voyage en France de l’ex-bras droit du Guide, qui aurait servi de levier aux projets des autorités françaises. Celui-ci se serait rendu officieusement à Paris. Le journal cite certains détails de ses pérégrinations qui semblent facilement vérifiables. Libero n’a rien d’un fanzine marginal habitué des « théories du complot ». Diffusé à plus de cent mille exemplaires chaque jour, il fait partie des médias dans l’orbite de Silvio Berlusconi. Ce n’est certes pas une garantie infaillible de rigueur journalistique, mais il est cependant peu probable qu’il prenne le risque d’inventer de toutes pièces un pareil récit. On peut même faire l’hypothèse qu’il ait tiré quelques unes de ses informations du côté des services italiens. On sait que ces derniers n’entretiennent pas des relations sans nuage – c’est un euphémisme – avec leurs homologues de ce côté-ci des Alpes. Il est de notoriété publique que, lorsque Paris en appelait déjà à la fin du pouvoir en place à Tripoli, Rome freinait des quatre fers ces velléités sarkoziennes. Et pour cause : l’Italie avait récemment signé des accords avec son ancienne colonie incluant de larges transferts de fonds vers la Libye en échange de parts de marché considérables pour les grands groupes transalpins – ainsi qu’un approvisionnement pétrolier préférentiel. Au demeurant, lors du Conseil des ministres européens du 10 mars, on a entendu des portes claquer – et pas seulement avec les Allemands. Quelques confidences de diplomates présents ont même confirmé une tension palpable entre les deux sœurs latines. On peut dès lors comprendre que l’activisme élyséen ait plus qu’agacé le Cavaliere – et que les barbouzes italiens aient opportunément « balancé » quelques révélations gênantes pour Paris. Info ou intox ? D’autres indices – cette fois dans la presse allemande – semblent converger. Ainsi, le Frankfurter Allgemeine Zeitung (un des plus grands quotidiens d’outre-Rhin) publiait, dans son édition du 19 mars, un témoignage direct concernant la base italienne de Grosseto. Dans la première quinzaine de février, des F16 danois étaient à l’exercice « pour la Libye » selon des sources internes à la base. Avant même les premiers troubles à Benghazi, donc. S’il était avéré que les préparatifs politiques et militaires étaient à l’œuvre avant l’éclatement des troubles, cela serait tout sauf anodin. Le conte doré des « frappes » humanitaires destinées à « protéger la population civile du tyran qui bombarde son propre peuple » serait soudain éclairé d’une lumière tout à fait nouvelle. Et la « magnifique improvisation » (selon les termes d’un commentateur d’une grande radio) de Nicolas Sarkozy, avec mise en scène béachélienne, apparaitrait sous un jour peu reluisant. Peut-être même, rêvons en un instant, la « croisade » des chevaliers du Bien contre le nouvel avatar du Mal incarné pourrait-elle être analysée avec un peu moins d’unanimisme (en tout cas dans son principe, si ce n’est dans ses modalités), et un peu plus d’esprit critique – de même que le « story-telling » décrivant de manière édifiante « un peuple voulant en finir avec son tyran ». Comme si la situation en Libye (premier pays africain selon le critère de l’Indice de développement humain) pouvait être assimilée à celle de la Tunisie ou de l'Égypte. Mais on n’en est pas là, n’est-ce pas ? Les nombreux limiers du monde de l’investigation journalistique français vont certainement s’emparer de l’affaire, et faire litière illico presto des infâmes insinuations du quotidien italien. Qui en doute ?
Le Nouveau Bastille République Nations - Blogueur associé
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Qui a osé humilier Christine Ockrent ?
29/03/2011 08:48
Y’a pas d’âge pour découvrir la lutte des classes
Miracle ! Christine Ockrent s’est laissé convaincre par Benoît Hamon des bienfaits de l’égalité réelle. La voilà qui, comme n’importe quelle caissière à temps partiel imposé traquée sans relâche par un chef de rayon, porte plainte contre X pour harcèlement moral, X étant plus ou moins, tout de même, le PDG de l’audiovisuel extérieur de la France.
L’histoire est savoureuse comme une fable de La Fontaine: il est en effet intéressant de se souvenir de qui était Christine Ockrent de retrouver le sens de la lutte des classes et de la dignité au travail. Pendant des années, elle a animé une émission politique le dimanche soir pour une chaîne du Service public. On peut se demander si ces débats à sens unique servaient l’intérêt général ou plutôt ce qu’Alain Minc, d’ailleurs invité récurrent appelait, avec cette arrogance élitiste qui est l’une des explications du score de Marine Le Pen, « le cercle de la raison ». Ce « cercle de la raison » dont Christine était la reine, était celui des hommes politiques, politologues, sociologues et économistes qui estimaient que le libre-échange, l’Europe de Bruxelles, la fin de l’Etat-providence, n’étaient même pas sujet à discussion, ce qui est un comble dans une émission de débats, si on y songe cinq minutes.
Mais Christine Ockrent savait y faire et ses questions demeuraient passionnantes et ouvertes. Dans les années 1993/95, on s’empaillait sur des sujets douloureux : « Edouard Balladur est-il un bon candidat pour la droite ou le plus grand premier ministre que la France ait connu ? » ou « Le parti socialiste doit-il se moderniser ou arrêter d’être socialiste ? » Ensuite, Serge July livrait ensuite son analyse. Serge July venait ou était sur le point de quitter Libération. En même temps comme Libération avait quitté Libération depuis le milieu des années 80, ce n’était plus très grave.
Bien sûr, pour ceux qui n’avaient pas lu la Lettre à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary de Guy Hocquenghem (1986) ou Chronique d’une liquidation politique de Frédéric Fajardie(1993), deux ex-maoïstes qui l’avaient bien connu, Serge July pouvait faire illusion dans le rôle de chroniqueur de gauche. De gauche, mais dans le cercle de la raison, bien entendu. Pas de gauche avec des gros mots comme, « taxation des flux financiers », « fiscalité redistributive », voire « relance de la consommation par l’augmentation du pouvoir d’achat ».
Je crois me souvenir qu’à un moment l’émission de Christine Ockrent s’est appelée France Europe Express et se passait dans un décor de wagon. Enfin, un wagon tel que l’imaginent Christine Ockrent et ses amis du cercle de la raison : une super première classe sans « carré enfant », sans portables qui sonnent, sans le bourdonnement furieux de l’Ipod de votre voisin qui se fait exploser les oreilles, ce qui est son affaire mais qui vous empêche de lire parce que vous avez l’impression qu’une nuée de mouches vole autour de votre livre.
En tout cas, la métaphore était parlante. On était tous embarqués de gré ou de force, destination Bruxelles, sa Commission, ses déréglementations. Dans France Europe Express, on invitait en duplex un député européen d’un autre pays pour discuter avec l’invité politique français. Qu’il fût italien, anglais, letton ou polonais, socialiste libéral ou libéral socialiste (il n’y a plus que ça ou presque au Parlement Européen), le député nous disait avec le sourire et un accent charmant à quel point nous serions un pays formidable si seulement nous comprenions que la protection sociale, le droit du travail et toutes sortes d’autres vieilles lunes étaient obsolètes et que nos syndicats nous faisaient beaucoup de mal avec leur corporatisme. Et sous le regard aigu de Christine Ockrent, l’homme politique français faisait acte de contrition, remerciait l’ami étranger du bon exemple qu’il donnait.
Dire qu’il a fallu que je supporte cela pendant des années avant d’atteindre enfin les rivages heureux du Ciné Club, son générique avec baisers de stars hollywoodiennes se superposant en fondu enchainé et le débit si particulier de Patrick Brion m’annonçant que j’allais enfin revoir, et tant pis si c’était pour la dixième fois, Le fanfaron (1964) de Dino Risi avec la toute divine Catherine Spaak. C’est pour cela que je m’en souviens de manière un peu floue : l’heure feutrait les propos des invités qui étaient tous d’accord et il est dur de se passionner pour des robinets d’eau tiède. J’aurai néanmoins appris, avec Christine Ockrent, le mépris, voire l’agressivité froide dont peut faire preuve une « grande professionnelle » avec les politiques qui ne rentrent pas dans le moule. Elle a dû par la suite transmettre son savoir-faire à Arlette Chabot. Ces deux-là ont réussi à rendre Olivier Besancenot sympathique à force de lui rentrer dans le lard, ce qui est un exploit assez remarquable. À moins que rendre populaire un leader d’extrême gauche qui ne veut pas du pouvoir ait été une stratégie concertée pour réduire comme peau de chagrin l’espace politique d’une autre gauche de rupture prête à prendre ses responsabilités, mais ça, je n’ose le penser.
J’ai assez peu suivi par la suite la carrière de Christine Ockrent qui est devenue patronne d’un machin appelé « Audiovisuel extérieur de la France » avec une chaîne qui serait la CNN à la française. En même temps, elle était l’épouse du ministre des Affaires étrangères mais tout cela n’est qu’un détail dans la France de Sarkozy. On ne va tout de même pas soupçonner des consciences morales aussi élevées que celles de Bernard Kouchner et la parangonne du journalisme d’élite de vulgaires conflits d’intérêt.
Dans son nouveau job, à la tête de l’audiovisuel extérieur, loin des caméras, ça s’est très mal passé apparemment. Elle n’était pas toute seule à commander. Et elle a été victime d’une plainte pour espionnage informatique de l’autre chef. Alors voilà ce qu’elle déclare au Monde : « Depuis quatre mois, je n’ai plus accès à aucun dossier et je vis dans un climat de violence, d’humiliation et de souffrance intolérables. Je ne peux plus jouer mon rôle, surtout au moment où s’accélère le projet de fusion entre les différents médias du groupe. C’est une véritable torture morale. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai décidé de réagir. »
Ces propos pourraient être tenus par des milliers de travailleurs français, ouvriers ou cadres. Ils sont parfaitement révélateurs de ce que sont devenus les rapports sociaux dans le monde du travail. Avec une petite différence : la victime lambda n’est pas invitée à s’exprimer dans un quotidien national et il y a beaucoup mais alors beaucoup moins de zéros sur ses fiches de paie.
Pour le reste, sans défendre la pédagogie par la punition, on serait tout de même tenté de lui dire : « Ça t’apprendra. » Mais ce serait stérile. Proposons plutôt à Christine Ockrent de se syndiquer pour défendre ses droits. Ca ne fait pas tellement « cercle de la raison », le syndicalisme, les prud’hommes, c’est même franchement archaïque comme disaient si souvent ses invités mais bon, quand nécessité fait loi…
Jérôme Leroy
- Sur laquelle on a au moins la chance de tomber sur Gil Mihaely qui y commente brillamment l’actualité internationale, en français ou en anglais. EL
http://www.causeur.fr/qui-a-ose-humilier-christine-ockrent,9343
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Flux migratoires et Union européenne : la France désarmée
29/03/2011 08:42
Flux migratoires et Union européenne : la France désarmée
D’un certain point de vue européen, les révolutions arabes signent incontestablement l’acte de décès de la politique migratoire de l’Union européenne et Marine Le Pen n’a pas tort de fustiger lucidement, en France comme sur le sol de l’île de Lampedusa, la terrible impuissance de Bruxelles à endiguer à ses frontières une pression migratoire plus que jamais grandissante.
Aujourd’hui en première ligne, l’Italie fait chaque jour l’amère expérience de cette crise migratoire sans précédent, comme le fit voici peu une Espagne alors aux prises aux exodes maritimes de migrants surgissant massivement des côtes du Sénégal ou de Mauritanie.
A Lampedusa « 15.000 immigrés ont afflué depuis le début de l’année contre 25 en 2010 » (Le Figaro, 25 mars 2011) et Roberto Maroni, ministre italien de l’Intérieur, évalue à 50.000 le nombre potentiel de candidats tunisiens à une expatriation dont l’Italie voudrait ne pas être la seule à supporter le fardeau, au nom de la solidarité entre les Etats de l’Union européenne : la situation est devenue à ce point incontrôlable que le gouvernement italien « menace de délivrer 50.000 visas Schengen aux Tunisiens de Lampedusa. Avec la certitude qu’ils n’auront qu’une destination en tête : la France » (Le Figaro, 25 mars 2011).
Alors qu’elle s’attend pareillement à affronter un afflux migratoire considérable en provenance des pays du Maghreb, la Grèce peine toujours, de son côté, à endiguer les dizaines de milliers d’immigrants, en provenance d’Afghanistan, du Pakistan ou de Somalie, qui franchissent illégalement ces derniers mois le fleuve Evros la séparant de la Turquie.
Vue de Paris, la situation est jugée des plus préoccupantes car, de l’aveu de Dominique Paillé, président de l’Office français de l’immigration, les pays d’Afrique du Nord « ne sont plus en mesure de contenir l’immigration subsaharienne comme ils le faisaient par le passé » (Le Figaro, le 24 mars 20011), depuis que l’effondrement des forces de l’ordre en Tunisie, en Egypte ou en Lybie, a permis au trafic de clandestins de se structurer et de s’intensifier sans entraves.
Du coup, les chancelleries européennes sont prises d’un vent de panique et deviennent le théâtre de grandes manœuvres diplomatiques : après avoir rencontré Alfredo Perez Rubalcaba, ministre espagnol de l’Intérieur, le 23 mars 2011, lors d’une tournée qui l’amènera à rendre prochainement visite à son homologue italien, Claude Guéant en « appelle au renforcement des moyens des pays les plus exposés aux flux migratoires » (Le Figaro, le 24 mars 2011).
Avec en toile de fond le poids d’arrière-pensées électorales évidentes, la lutte contre l’immigration illégale, aux effets domestiques si dévastateurs pour la sauvegarde de l’identité française, est devenue pour le gouvernement français une priorité politique absolue. Sur la scène intérieure, le nouvel hôte de la place Beauvau n’a-t-il pas réservé symboliquement son premier déplacement ministériel, le 15 mars 2011, à l’inspection de la frontière franco-italienne, toujours si peu hermétique, pour évaluer l’efficacité des dispositifs de contrôle de l’immigration clandestine, au poste frontière de Menton puis au Centre de coopération policière et douanière (CCPD) de Vintimille ?
Pour beaucoup, cette prétention du gouvernement français à vouloir peser efficacement sur un phénomène migratoire de moins en moins contrôlable est vouée inévitablement à l’échec, singulièrement depuis que la France a perdu ces dernières années, avec la complicité active de ses oligarchies, de droite comme de gauche, sa pleine capacité régalienne à maîtriser souverainement ses frontières, au profit d’une lointaine puissance bruxelloise, autoritaire et sans âme.
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Au fil des décennies, prenant soin, sur cette question comme sur beaucoup d’autres, de tenir soigneusement en lisière du pouvoir les peuples de notre continent, l’Union européenne s’est dotée progressivement d’une politique commune d’asile et d’immigration, en application du principe de libre circulation des personnes gravé dans le marbre des traités européens.
Selon une logique d’intégration toujours plus poussée des Etats, le traité de Lisbonne a renforcé tant et plus cette politique supranationale, exercée en commun par l’Union et les États membres, en dotant les institutions européennes d’un système de gestion des frontières placées sous la surveillance d’une agence, « Frontex », non sans simplifier en la matière les décisions prises dorénavant à la majorité qualifiée par le Conseil des ministres en « codécision » avec le Parlement européen.
Conséquence mécanique de cette irrésistible dépossession des prérogatives séculaires de notre pays : l’incapacité juridique pour la France à définir seule sa politique migratoire et à l’appliquer à l’intérieur de ses frontières comme bon lui semble.
Parmi maints exemples récents de cette impotence d’Etat, citons l’impossibilité pour la France de pouvoir procéder dorénavant à l’expulsion des étrangers en situation irrégulière selon son droit propre, depuis l’avis rendu le 21 mars 2011 par le Conseil d’Etat qui invalide sur ce point la règlementation française, au profit d’une directive européenne moins répressive en la matière, dite « directive retour ».
Point de départ d’une nébuleuse affaire qui, depuis lors, agite passablement les couloirs des préfectures : le 16 décembre 2008, le Parlement européen avait adopté cette directive retour qui réglemente en pratique les conditions du rapatriement des étrangers clandestins vers leurs pays d’origine ou vers un autre pays de l’Union européenne, notamment en leur offrant un délai de sept à trente jours, que le droit français ne leur accordait pas jusqu’à présent, pour quitter « volontairement » le pays dans lequel ils ont été interpellés en situation irrégulière.
Cette norme européenne, plus favorable que la législation française, devait être transposée au sein des Etats de l’Union avant le 24 décembre 2010, ce que le Parlement français n’a pas été en mesure de réaliser à cette date. Dans l’attente de sa transposition dans notre législation, qui ne sera pas effective avant la fin du premier semestre 2011, les Sages du Palais-Royal ont donc considéré, dans cet avis opposable aux juridictions administratives françaises, que la directive retour était directement applicable en droit français et que les étrangers en situation irrégulière pouvaient donc immédiatement s’en prévaloir pour échapper à leurs expulsions.
S’appuyant par anticipation sur cette interprétation juridique, que le principe contraignant de primauté du droit européen sur le droit des Etats rendait malheureusement inévitable, les tribunaux administratifs aussi bien que les Juges des libertés et de la Détention ont ainsi annulé partout en France, depuis le début de l’année 2011, des centaines d’autorisations préfectorales de reconduites à la frontière !
Cette faille juridique qui mine tant le système français des expulsions, les pouvoirs publics s’appliquent pour l’heure à en trouver discrètement la parade, dans la plus grande précipitation toutefois : les préfets sont à présent invités par la place Beauvau à notifier au clandestin, placé en garde à vue, son droit de retourner librement dans son pays d’origine, par ses propres moyens, pendant une durée de sept à trente jours. En d’autre termes, les Préfets ne seront plus fondés en droit à procéder immédiatement à la reconduite à la frontière des 40.000 à 60.000 étrangers interpellés chaque année en situation irrégulière, le plus souvent à l’occasion de contrôles d’identité inopinés, laissant ainsi aux intéressés un mois de liberté pour se réfugier aussitôt dans la clandestinité, en toute impunité…
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Chacun voit bien que notre pays est enfermé désormais dans un épouvantable carcan européen qui le prend littéralement en tenaille : dans l’incapacité de dire et d’appliquer librement le droit qui doit être le sien, en fonction d’intérêts propres dont elle se doit d’être le seul juge, la France ne peut pour autant s’en remettre avec confiance à des autorités européennes qui ont fait preuve de longue date, en matière de gestion des flux migratoires, d’un laxisme frappé du sceau d’un dessein idéologique, celui qui voudrait au fond imposer sournoisement aux peuples européens, sans autrement recueillir leurs consentements, une nouvelle donne migratoire mondiale qui imposerait, au diapason de l’Histoire, l’ouverture programmée des frontières de notre continent.
Comme en écho au célèbre roman de Jean Raspail, Le Camps des Saints (1973) qui décrivait, dans une étonnante vision prophétique, le débarquement sur la Côte d’Azur d’un million de réfugiés indiens, le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, dit craindre un « exode biblique » de migrants venus de Libye, en cas de renversement du régime de Mouammar Kadhafi, allant même jusqu’à évoquer « une vague de 200.000 à 300.000 immigrés » (Corriere della Sera, 23 février 2011).
L’histoire de l’Humanité nous enseigne qu’il n’existe aucun déterminisme à redouter par principe et que la fiction peut fort heureusement ne pas devenir réalité. Assurément, il n’est jamais trop tard pour réagir, dans un sursaut vital, dès lors que l’on ne se trompe pas d’objectif stratégique. Celui-ci tient, en définitive, pour nos compatriotes, en quelques mots essentiels : restaurer partout l’entière capacité de la France à conduire effectivement une politique indépendante, conforme à ses intérêts autant qu’à ceux de son peuple, à l’intérieur comme hors de ses frontières souveraines. Dans la volonté salutaire des peuples à ne pas laisser leur échapper la maîtrise de leurs destins, quoi de plus urgent pour la France que d’œuvrer prioritairement à son émancipation résolue de la tutelle bruxelloise, si castratrice, en se débarrassant ainsi définitivement des fers qui l’enchainent implacablement à l’Union européenne.
Karim Ouchikh – 26 mars 2011
http://www.gaullisme.fr/2011/03/28/flux-migratoires-et-union-europeenne-la-france-desarmee/
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Il faut rompre avec deux concepts-zombies : le libre échange et l’euro
29/03/2011 08:34
Publié sur Marianne2
MARIANNE2 Que vous inspire ce premier tour des élections cantonales ?
Emmanuel TODD Les observateurs ne semblent pas percevoir la poussée du Front national dans sa véritable dimension historique. Les commentaires se focalisent sur les transferts de voix entre l’UMP et le Front national, et nous devons constater la persistance dans les analyses produites, d’une thématique imposée de l’immigration de l’islam, de la sécurité, de l’identité nationale conçue en un sens étroit. Or, les résultats dont nous disposons témoignent plutôt d’une prédominance des déterminations socio-économiques dans les votes. Le Front national a franchi son plafond ancien du vote à 30% dans la classe ouvrière et s’approche de 40%. Deux signes confirment le caractère secondaire des thématiques identitaires (immigration, sécurité, etc.) : le score plus modeste (à 20%, ce qui n’est quand même pas mal) réalisé parmi les artisans et commerçants et la progression importante du Front national vers l’ouest, là où l’immigration demeure un phénomène insignifiant.
Vous décrivez un vote de crise…
La poussée du FN intervient après deux ans et demi d’une crise économique qui a appris à la population française et à d’autres populations dans le monde que leur classe dirigeante était incompétente. Ou totalement indifférente à leur sort. Les plans de « relance » ont abouti à quelques résultats merveilleux (sic), compréhensibles par tous : la relance du CAC 40, la baisse des salaires, l’accélération des délocalisations et l’aggravation du chômage de masse… Soyons sérieux : la grande nouveauté de la situation politique et idéologique est une radicale délégitimation des élites, phénomène qui autorise toutes les embardées politiques imaginables. Les Français sentent que la France est devenue un canard sans tête… L’ampleur générale du score frontiste et sa pénétration non insignifiante dans les classes « moyennes inférieures » et « moyennes moyennes », dans des cantons sans tradition industrielles et sans immigration, suggère l’idée que les gens n’ont plus confiance dans la gestion économique du pays. Même s’il survient des accidents dans l’histoire (pour moi, l’intervention en Libye, que j’approuve, en est une), un président tel que Nicolas Sarkozy incarne à merveille cette situation de vide. Mais ce vide n’est pas confiné à l’Elysée. Les classes dirigeantes au sens le plus large, incluant les responsables de l’UMP et les dirigeants sociaistes, ont été les défenseurs acharnés de deux options dont tout le monde sait aujourd’hui qu’elles sont obsolètes : le libre-échange et l’euro. J’utiliserais volontiers, pour décrire l’état de ces concepts, une expression du sociologue allemand Ulrich Beck, celle de « concept zombie » : un concept mort mais que l’on croit vivant. C’est très important. Les gens comprennent que le libre-échange détruit leur vie. Ils ont très bien compris depuis les crises budgétaires européennes que le système monétaire actuel est victime d’un acharnement thérapeutique. Les hommes de médias de ma génération ont aussi une responsabilité dans cette déroute des élites françaises. Quand je vois Jean-Michel Aphatie face à Marine Le Pen sur le plateau de Canal +, ou quand je lis Laurent Joffrin qualifiant de lepéniste « Ce soir ou Jamais », la meilleure émission de débat du paysage audiovisuel, menacée de surcroît par l’Elysée, il s’agit moins de journalistes que d’idéologues purs qui tentent de perpétuer une vision du monde totalement archaïque. Mais ils font partie des classes dirigeantes et particulièrement Laurent Joffrin dont les aller-retour entre le Nouvel Observateur et Libération, en tant que directeur, ont significativement contribué à la paralysie idéologique de deux grands journaux de gauche très importants et contribué à la non prise en compte par la gauche des intérêts économiques des milieux populaires.
Sauf que la plupart des responsables et des économistes affirment que l’abandon de l’euro se traduirait par une véritable catastrophe pour les populations européennes.
Certains économistes – pas tous heureusement – disent cela, mais les gens ne les croient plus et mes conversations privées avec certains membres de l’establishment me font soupçonner qu’eux-même n’y croient pas davantage. Mais il est extrêmement difficile de l’avouer parce que l’aveu, pensent-ils sans doute, produirait une délégitimation des classes dirigeantes. Or, le score du Front national nous indique que cette précaution devient superflue : s’ils avouent maintenant, mais sans trop tarder, ils seront pardonnés. J’ai été absolument fasciné, lors des commentaires post-électoraux, par le fait que Jean-François Copé et Christian Jacob ont rappelé que la nécessité de garder l’euro était le clivage premier qui les séparait du Front national. Au fond, la tendance sarkozyste de l’UMP suit pleinement le Front national sur les thématiques identitaires et de sécurité, ce qui rend la situation ingérable. La relance des thématiques identitaires a d’ailleurs été décidée à l’Elysée. Mais cette stratégie aboutit à mettre l’UMP dans une sorte de seringue : alors que le Front national peut aussi se déployer sur les thèmes économiques et sociaux en prônant la sortie de l’euro, la tendance sarkozyste de l’UMP qui représente au plus haut degré l’oligarchie économique, ne peut que défendre l’euro qui est l’argent des riches. Là réside sans doute la véritable explication des transferts de voix de l’UMP vers le Front national.
L’idée du Front républicain resurgie entre les deux tours vous paraît-elle utile, efficace ou au contraire contre-productive pour enrayer la poussée mariniste ?
Voilà bien un autre concept-zombie ! L’important n’est plus la tactique politique. Le Front national ne va pas prendre le pouvoir à l’occasion de ces élections cantonales, les électeurs sont libres. L’important est le renversement de l’hégémonie idéologique des concepts-zombies que sont le libre-échange et l’euro. L’UMP et le Parti socialiste, les dirigeants de grandes entreprises (ceux des PME ont compris) et les responsables des grands médias doivent être capables de penser en terme de protectionnisme économique, européen si possible. Ils doivent accepter l’idée que s’il y a un problème d’identité nationale pour la France, il réside dans sa relation à l’Allemagne et non dans ses rapports avec les Arabes. Les élites doivent accepter l’inévitabilité, si l’Allemagne refuse l’idée d’un protectionnisme européen, d’une sortie de l’euro. La réalité économique est que cette sortie poserait, certes, quelques problèmes techniques, mais ouvrirait mille possibilités de renouvellement et d’expérimentation, et des solutions originales aux problèmes posés par la dette publique, quoique peu agréables pour les détenteurs de capitaux.
On nous présente la sortie de l’euro comme une garantie absolue d’une baisse rapide du franc rétabli.
Mais c’est exactement l’effet recherché. Une dévaluation est toujours défavorable à ceux qui ont beaucoup d’argent, mais favorable, après ajustement, à la compétitivité économique des secteurs qui reposent sur un travail réel, à l’industrie, aux nouvelles technologies. D’ailleurs, honnêtement, plus j’y pense en tant que démographe plus je pense que la France, avec son taux de fécondité parfaitement satisfaisant, à deux enfants par femme, au milieu d’une Europe minée par des fécondités très basses, aurait intérêt à prendre quelque distance avec un continent menacé de sénilité. L’un des paradoxes fondamentaux du comportement du Front national dont rien ne nous garantit d’ailleurs qu’il aurait le courage de ses propositions économiques, est que l’analyse économique sérieuse conduit à constater que le protectionnisme et la dévaluation ramènent à la notion de solidarité nationale mais d’une solidarité nationale territoriale plus tôt qu’ethnique. L’une des implications paradoxales du programme frontiste est que la sortie de l’euro aurait pour effet pratique de contribuer à la réconciliation de toutes les classes sociales françaises et de Français de toutes origines. Les enfants d’immigrés seraient, autant que ceux des classes moyennes, les premiers bénéficiaires de la sortie de l’euro. Je reconnais que voir le FN en défenseur des enfants d’immigrés a quelque chose de surréaliste si l’on pense à l’ignoble proposition de préférence nationale qui fait partie du bagage idéologique du Front national. Symétriquement, des socialistes qui se battent contre la préférence nationale mais adhèrent à des politiques économiques qui détruisent en priorité les enfants d’immigrés ne sont pas des républicains sincères. En vérité, l’attachement des partis dits républicains à des concepts économiques qui détruisent la vie des Français pourrait faire bientôt du mot République un concept zombie. On peut toutefois ressusciter la République en changeant de politique économique.
Le plus spectaculaire et inquiétant dans le score de Marine Le Pen, est sa performance dans les catégories actives : selon l’iFOP, alors que l’électorat sarkozyste reste dominant parmi les catégories âgées, les intentions de vote de la tranches 34-49 ans est passée de 16 à 29% en un an ; parmi les 24-39 ans elle est passée de 20 à 25%.
Effectivement, ce contexte est tout à fait typique des situations de basculement idéologique. La fragmentation de la droite peut être perçue par des différences d’attitude entre sarkozystes fillonistes et marinistes. Mais au-delà de la confusion, ce sont les basculements générationnels qui importent. La fragilité initiale du sarkozysme était que le Président a été l’élu des vieux, très effrayés par les émeutes de 2005 dont il était largement responsable, et actuellement, la fuite hors de l’électorat UMP s’effectue dans ce qui restait de jeunes au sein de l’électorat de droite.
Votre diagnostic est à la fois convaincant et inquiétant. Que va-t-il se passer et qu’est ce qui est possible ? Comment en sortir ?
J’aimerais profiter de l’occasion pour définit mon attitude personnelle vis-à-vis de la crise que nous vivons. Je suis considéré comme un intellectuel critique radical du système. Mais je ne suis pas intéressé par les propositions irréalistes protestataires de la gauche de la gauche, et je ne crois pas une minute à la possibilité pour le Front national d’arriver au pouvoir en France. Je pense tout à fait que la France doit continuer à être gérée par une alternance entre les grands partis décents de la droite et de la gauche. Je ne suis pas partisan d’une destruction ou d’un rejet des élites. Je plaide simplement pour le retour des élites à la responsabilité et à la raison. Même si ça n’est pas enthousiasmant d’un point de vue utopique, je pense que le projet protectionniste européen ou la sortie de l’euro ne peuvent, dans le contexte français, être gérés que par des gens sortis des grandes écoles. Je demande simplement que la méritocratie française fasse son boulot, s’occupe de la démocratie française, et justifie ainsi ce qu’a coûté leur formation à la nation. J’admire la capacité du peuple français à résister à des élites devenues irresponsables – y compris malheureusement par un vote Front national - mais je ne crois pas à la possibilité d’une démocratie sans élites. La bonne démocratie fonctionne quand une partie importante des élites prend en charge les intérêts économiques et moraux de l’ensemble de la population.
http://www.debout-la-republique.fr/Il-faut-rompre-avec-deux-concepts.html
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