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Maroc: après le discours du Roi, le peuple attend des actes
11/03/2011 17:47
Epargné par la révolution arabe, le Maroc n'en a pas moins connu de nombreuses manifestations. Longtemps silencieux, le Roi a prononcé un long discours à la nation le 9 mars, annonçant une profonde réforme constitutionnelle. Significatif mais pas suffisant pour satisfaire les « leaders du 20 février » qui attendent plus de garanties sur ces réformes et leurs préoccupations sociales.
On disait le Maroc épargné par la révolution arabe. Le diagnostic est un peu rapide. Derrière la tranquillité de façade, le Maroc a aussi connu ses tragédies. Les immolations par le feu se sont succédées dans le pays au cours des mois de janvier et février. Un jeune marocain licencié de l’armée y a laissé sa vie. De nombreuses manifestations, sit-in et rassemblements ont également eu lieu pour réclamer « réformes politiques et une amélioration des conditions de vie ».
Les manifestations du 20 février avaient réuni plus de 100.000 personnes dans tout le pays : « Les corps calcinés de cinq personnes ont été retrouvés à l'intérieur de l'une des agences bancaires incendiées par les fauteurs de troubles dans la ville d'Al Hoceima dans le nord du pays », soulignait alors le Ministre de l’Intérieur Taleb Cherqaoui, lors d’une conférence de presse à Rabat. Il a également ajouté que 33 édifices publics, 24 agences bancaires, 50 commerces et édifices privés, ainsi que 66 véhicules avaient été incendiés ou endommagés. Des heurts mais pas de remise en cause du pouvoir comme en Tunisie, Egypte et Libye.
« De droit divin, la monarchie est très légitime. Il y a eu des sondages de popularité effectués. Ils ne sont pas publiés mais sont très bons pour le Roi. Il n’y a pas de contestation du régime monarchique. Le régime, le Roi incarnent l’unité de la nation et disposent d’une très forte légitimité y compris sur le plan religieux» explique Jean Yves Moisseron, rédacteur en chef adjoint de la revue Maghreb-Machrek. Premier magazine du pays Telquel s’était lancé, en 2009, dans l’aventure risquée d’un sondage national sur le Roi. Pour une première, ce fut un plébiscite. Seule son action sur la réduction de la pauvreté était critiquée… Les exemplaires de ce journal furent interdits, mis au pilon par le Ministre de l’Intérieur : « la monarchie ne peut être mise en équation ». Fermez le ban.
Une réforme constitutionnelle mais encore ?
Le monarque avait exprimé, une première fois, après les manifestations du 20 février, son attachement à des réformes «structurantes» tout en refusant de «céder à la démagogie et à l'improvisation».
Silencieux depuis, le discours du roi se faisait attendre. Il a fallu attendre le 9 mars pour que « M6 » donne le coup d’envoi du débat sur la révision constitutionnelle prenant tout le monde de court dans un long discours à la nation. « Au vu des progrès qu'il a réalisés en matière de démocratie, le Maroc est apte à entamer la consécration constitutionnelle de la régionalisation avancée, afin qu'elle soit l'émanation de la volonté populaire directe, a souligné le Souverain en réponse à la proposition de la CCR prônant l'instauration de la régionalisation avancée au moyen d'une loi, dans le cadre institutionnel actuel » écrit le journal Le Matin.
Le Roi n'a pas annoncé de révolution mais une évolution politique majeure. Il n'empêche, beaucoup d’inconnues. Le débat sur la réforme constitutionnelle avait déjà marqué le début du règne de « M6 » avant de réapparaître il y a deux ans. Jusqu’ici, malgré les discours et les quelques réformes constitutionnelles déjà adoptées, le Roi gouvernait seul, disposant de toute latitude pour promulguer les lois. Enclenché, le processus de démocratisation semble irréversible. La question du rééquilibrage des pouvoirs suffira-t-elle, pour autant, à satisfaire les nouvelles générations beaucoup plus portées sur les questions sociales, les inégalités, le chômage massif qui les touche, la corruption etc.
Les critiques fusent déjà, dénonçant les « oublis » du Roi. Oussama El-Khlifi, un des animateurs du mouvement « Jeunes du 20 février » initiateur des manifestations pour des réformes politiques en profondeur, interrogé par Algérie Presse Service a déclaré que le roi « n’évoquait pas dans quel cadre allaient s’effectuer ces changements annoncés » en se demandant « est-ce que le projet s’inscrit dans une monarchie parlementaire que nous revendiquons? ».
Les Marocains ne sont pas des sujets mais des citoyens
Dans un royaume où tout est symbole, Karim Boukhari, éditorialiste à Telquel, en appelle à une révolution symbolique, la suppression du baisemain : « il est impératif de supprimer un anachronisme aussi “coûteux” que le baisemain. C’est aussi important que de lutter contre le chômage ou l’analphabétisme. En 2011, le lien d’autorité qui relie le roi à ses « sujets » a besoin d’être redéfini. Ça urge. Pourquoi ? Parce que les Marocains ne sont pas des sujets mais des citoyens. Ils n’appartiennent à personne mais à eux-mêmes. Et ils ressemblent, en cela, à tous les citoyens du monde, libres et affranchis ».
Au delà des questions politiques et symboliques, si « M6 » a semé le doute au sein du mouvement qui s'interroge sur les suites, il a fait l’impasse sur la mainmise du royaume sur les médias privés et l’économie « Au travers d’une holding qu’il contrôle, l’Omnium nord africain (ONA), le roi, et plus largementt la famille royale, contrôle de nombreuses entreprises (Wana, troisième opérateur téléphonique du pays, Attijariwafa Bank, première banque du Maroc et septième d’Afrique, etc.). L’ONA intervient par ailleurs dans d’autres secteurs (agroalimentaire, assurance, immobilier, distribution : les voitures Peugeot et Citroën sont commercialisées via une société contrôlée par l’ONA qui est par ailleurs actionnaire de Lafarge Maroc). Ainsi, avec l’ONA, Attijariwafa Bank et la Caisse des dépôts (dont le directeur général est nommé par le roi), une partie importante de l’économie est contrôlée par le palais » écrivait récemment le juriste Jad Siri sur le blog de l’Observatoire de la Transition Démocratique au Maroc.
Une confiscation de l’économie du pays par le monarque qui, pour le coup, rappelle les exemples des autocrates multi-milliardaires Ben Ali, Moubarak et Kadhafi…
Régis Soubrouillard - Marianne
http://www.marianne2.fr/Maroc-apres-le-discours-du-Roi-le-peuple-attend-des-actes_a203670.html
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Quand la gauche bien-pensante nourrit le FN
11/03/2011 17:39
La percée de Marine Le Pen dans les sondages provoque un grand mouvement de panique. Mais une certaine gauche ferait bien de cesser de crier au loup à tort et à travers. Outre le fait de méditer sur la morale de cette fable, elle nourrit le vote FN.
Le dérapage du Nouvel Observateur
Je vous invite vivement à lire la tribune de Philippe Cohen, de Marianne, et plus encore le torchon du Nouvel Observateur sur les personnes qui « décontaminent la pensée FN ». Laurent Joffrin s’inscrit dans la ligne droite de son prédécesseur à la tête de Libération, Serge July, et son éditorial du lendemain du référendum de 2005. Au final, ces papiers de Libération et du Nouvel Observateur font sans doute plus pour le FN que tous les intellectuels convoqués au bûcher de leur bien-pensance.
Je le dis d’autant plus facilement que je ne peux pas être soupçonné de la moindre complaisance à l’égard du FN, dont je dénonce l’extrémisme et les mensonges sur l’immigration. Mais, par-delà un ton haineux, le plus incroyable est le niveau d’intolérance manifesté par ce genre de papiers. En résumé, si on ne pense pas comme eux, on est forcément un nazillon en puissance, un complice du FN. Le Nouvel Observateur détiendrait la vérité absolue et tous les autres seraient donc des déviants.
Finalement, ces dénonciateurs du FN, qui voient le nazisme et le fascisme partout, sans même se rendre compte qu’en fait il les banalise, finissent par se comporter comme des extrémistes, intolérants et haineux. Vis-à-vis de leurs adversaires, ils tiennent un discours très proche de celui du Front National, à ceci près que les ennemis ne sont pas les mêmes. Marine Le Pen, que je n’ai pourtant jamais épargnée, finit presque par paraître plus modérée et républicaine qu’eux.
Leur part de responsabilité dans la montée du FN
Si Nicolas Sarkozy porte une grande responsabilité dans la montée du Front National, qu’il cherche à instrumentaliser, cette gauche, qui a longtemps soutenu François Mitterrand, le père politique du FN, n’est pas en reste. Comme le souligne bien Philippe Cohen, cette gauche a oublié les chômeurs, les travailleurs pauvres et les victimes de la globalisation. Pour se donner bonne conscience, comme le souligne Jean-Claude Michéa, elle défend les sans papiers.
Le Front National se nourrit des carences politiques de la droite comme de la gauche. Mais en réagissant de manière totalement irrationnelle et excessive, je me demande si une certaine gauche n’est pas finalement encore plus responsable de la montée de Marine Le Pen.
Laurent Pinsolle
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Sondage, sondage…
11/03/2011 10:17
Les sondages portant Marine Le Pen en tête au 1er tour de scrutin, quel que soit le cas de figure, sont sur toutes les lèvres aujourd’hui encore dans les couloirs de l’Assemblée Nationale.
Curieux microcosme parisien qui s’étonne soudain, à la lumière d’un sondage, d’un constat qu’un simple travail de terrain ou que la moindre des réflexions politiques apprennent.
Tout d’abord, Nicolas Sarkozy est complètement décrédibilisé. Il n’a jamais habité sa fonction. L’incohérence de sa politique est à la mesure de son agitation. Nos compatriotes, tout simplement, n’en peuvent plus de lui.
L’aveuglement des dignitaires de l’UMP à son égard est porteur de graves désordres. Et ce n’est pas faute de les avoir prévenus !
Mais, il serait faux de croire que la personnalité de Nicolas Sarkozy est la seule cause du malaise général. Le mal français est beaucoup plus profond et c’est le second enseignement de ces sondages.
Si aucun dirigeant politique n’émerge, malgré leur exposition médiatique permanente de Dominique Strauss Kahn à Martine Aubry, en passant par Dominique de Villepin et François Bayrou, c’est bien parce qu’ils ont cautionné et ne veulent pas remettre en cause les choix politiques fondamentaux du pays depuis près de 20 ans.
Les Français n’en peuvent plus en effet de la politique de démission nationale menée depuis 1983.
En abandonnant notre liberté monétaire, en supprimant les frontières, en soumettant la PAC à l’OMC, en transférant toujours plus de pouvoir à Bruxelles, les dirigeants français se sont condamnés à l’impuissance. L’absence de résultats concrets sur les fronts de l’emploi, de la sécurité, de l’immigration, est la conséquence directe de cette amputation politique sans précédent.
Le point d’orgue a été bien sûr le viol du peuple français par l’adoption, par voie parlementaire du Traité de Lisbonne, copie conforme du projet de Constitution européenne rejeté par référendum.
Les faits sont têtus : accélération des délocalisations, détricotage des services publics, évaporation de toute politique industrielle. Sciant la branche sur laquelle ils étaient assis, nos dirigeants politiques sont devenus les figurants d’un vaisseau ivre qui dérive au gré des vents.
On comprend dès lors que malgré la pire présidence de la Vème République, le PS ne séduise pas. Comment nos compatriotes pourraient-ils faire confiance à un PS qui adule Dominique Strauss Kahn celui qui impose la récession à Athènes et joue les vedettes invisibles et mystérieuses à Paris ?
En vérité, nos concitoyens ont bien compris la contradiction permanente entre les discours des uns et des autres et leur incapacité totale, faute de la moindre marge de manœuvre, à agir au service de la France et à défendre les intérêts des Français.
L’avance de Marine Le Pen n’est donc que la conséquence de cet effondrement d’un système à bout de souffle. Toute la question est maintenant de savoir si ce sont Marine Le Pen et le FN qui peuvent résoudre les problèmes du pays, uniquement sur le crédit de ne pas avoir participé depuis 30 ans à l’abandon par la classe politique de tous les pouvoirs au profit d’intérêts supranationaux ou purement financiers.
Je ne le crois pas. Pour une raison très simple. Pour redresser la France, reprendre notre liberté en Europe, rendre le pouvoir aux Français, tâche titanesque, il ne faut pas commencer en divisant nos concitoyens. Il faut au contraire les rassembler, créer les conditions d'un rassemblement républicain plus large si nous voulons que les idées de bon sens patriotique et social l'emportent dès 2012.
Ce rassemblement de tous les français implique notamment de ne tolérer aucun amalgame entre les immigrés et les français "récents". Car s'il faut stopper l'entrée des premiers sur le territoire national, il faut dans le même temps favoriser l'assimilation des seconds au sein de notre République.
C'est pourquoi je suis Gaulliste. Et c’est toute la différence entre le FN et nous.
En fait, Marine Le Pen porte une lourde responsabilité : elle va décevoir l'immense besoin de France et de valeurs dont les citoyens expriment le besoin au quotidien, et c'est tout l'objet de ma candidature en 2012.
Car en pratique Marine Le Pen et le FN doivent réaliser qu'ils restent aujourd'hui les meilleurs alliés du "système" qu'ils prétendent vouloir changer, puisque Marine Le Pen ne peut l'emporter au second tour d'une présidentielle ni face au candidat de l'UMP ni face à celui du PS !
Si le système - qui gère si mal mais se défend si bien - laissait un candidat comme moi accéder au second tour de la présidentielle, il signerait son arrêt de mort puisque je serais capable de rassembler contre le candidat de l'UMP comme contre celui du PS.
C'est d'ailleurs pourquoi les barons de l'UMPS s'accommodent si bien du FN, puisque c'est Marine Le Pen qui va leur permettre d'installer encore un peu plus un bipartisme pourtant nocif pour la démocratie.
Au moment où la France sombre dans le désordre et l'injustice, il y a donc plus que jamais besoin dans notre pays - dans la perspective de 2012 - d'un projet patriotique, républicain et social.
Nicolas Dupont - Aignan
http://blog.nicolasdupontaignan.fr/post/Sondage%2C-sondage%E2%80%A6
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Quand Ariane Chemin décontaminait la pensée nationaliste corse
11/03/2011 10:09
Nationaliste corse, bien ! Ex-membre de la fondation Marc-Bloch, pas bien !
Le Nouvel Obs a donc trouvé les coupables. Ceux qui décontaminent sans vergogne la « pensée FN ». Bien qu’ayant la particularité d’écrire pour les deux accusés principaux, Causeur et Marianne2, et d’avoir participé un jour à une université de la Fondation du 2 mars (Ex-MarcBloch) je ne reprendrai pas, point par point les actes d’accusation dressés par Laurent Joffrin et Ariane Chemin. Philippe Cohen a fait le boulot, beaucoup mieux que je ne pourrais le réaliser moi-même.
En revanche, je m’étonne que l’une des deux procureurs se trouve être précisément celle qui suivait le dossier corse pour un grand journal du soir, entre 1999 et 2004. En se plongeant dans les archives on peut -entre autres- retrouver un portrait hagiographique de Jean-Guy Talamoni et une recension, empreinte d’admiration, de l’ouvrage de ce dernier.
Un exemple ? Dans le portrait, elle cite les paroles de Talamoni « Ni droite, ni gauche, Corse ! » qui souhaite se défendre des accusations de facho lancées par d’autres séparatistes, Santoni et Rossi. Dans le papier de ce matin, en revanche, elle cite un ex-collaborateur d’un député gaulliste qui rappelle que « les souverainistes ont été élevés dans le culte du ni droite ni gauche, qui est justement le slogan du FNJ ». Moralité : lorsque que l’on déclare s’affranchir de ce clivage, on est facho ou pas selon qu’on se trouve à Toulon ou à Bastia. Les courants marins, très certainement…
A la lecture de ces deux documents, je me suis tout de même demandé si Ariane Chemin n’avait pas pris le risque de décontaminer la pensée nationaliste corse. Quelle mauvaise langue je fais…
David Desgouilles
Références :
- Jean-Guy Talamoni, nationaliste sans cagoule. Le Monde, par Ariane Chemin. Jeudi 17 mai 2001.
- Jean-Guy Talamoni, ou le nationalisme corse raconté aux Français. le Monde, par Ariane Chemin. Mercredi 28 novembre 2001.
http://carnet.causeur.fr/antidote/quand-ariane-chemin-decontaminait-la-pensee-nationaliste-corse,001930
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La fin de la mondialisation commence par l'Argentine
11/03/2011 10:04
Une récente dépêche AFP qui est passée relativement innapercu montre les changements qui commencent à s'opérer un peu partout sur la planète. Les effets de la crise commencée en 2008 semble être de pousser les nations à s'affranchir, chaque jour un peu plus, du marché mondiale et cela dans le but d'éviter d'importer ses effets de plus en plus nombreux et délétères. Petit à petit certains pays redécouvrent l'intérêt d'être relativement auto-suffisant en matière de politique intérieur. Être plus auto-suffisant permet d'avoir une bonne politique de l'emploi, bien adaptée aux besoins démographiques de la population, d'indépendance économique permet aussi une plus grande liberté dans les relations internationales. En effet pas besoin de faire des génuflexions à des dictateurs lorsque votre nation peut se nourrir toute seule. Certaines nations redécouvre que le but d'une politique économique n'est pas d'avoir la croissance la plus forte ou l'inflation la plus faible, mais de garantir la pérennité du pays ainsi que la paix sociale chose que l'on a complètement oublié en Europe. La dépêche en question nous relate en faite les décisions prises par le gouvernement argentin qui veux réduire d'au moins 45% les importations en y substituant des productions locales. Pour y parvenir ce gouvernement utilise d'une part une politique industrielle, ensuite une mise en place d'une politique de protection douanière. C'est ainsi que l'on apprend que pour l'Argentine s'en est fini des poupées Barbie, symbole de la domination américaine sur nos chères têtes blondes depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Le motif de l'interdiction de cette poupée, et des jouets produits par des fabriquants américains, provient de leur incapacité à fournir des preuves sur la provenance de fabrication de ces jouets. Car l'industrie des jouets est maintenant protégée en Argentine et leur but est l'autosuffisance. Grâce aux politiques protectionnistes la production locale est ainsi passée de 5% de la consommation nationale en 2003 à près de 30% aujourd'hui.
Le secteur du jouet n'est bien entendu pas le seul concerné, on peut citer le secteur textile ou la production d'électroménager. Ce protectionnisme ne plaît pas à Pékin qui montre ici son véritable visage en taxant par exemple les huiles de soja produit par l'argentine. La Chine n'aime pas que l'on mette des bâtons dans les roues de sa stratégie de commerce impériale. Il faut dire que cette nation fait largement sa prospérité sur le dos des pays importateurs. Cette affaire montre ensuite que la mondialisation du commerce n'est pas qu'un problème de pays riches, en réalité la problématique est universelle. Partout la mondialisation entraîne inégalité et impossibilité de régulation macro-économique de la part des états qui respectent le laissez-faire. L'Argentine est une nation qui été meurtrie par les délires néolibéraux, et il est quelque part normale qu'elle soit l'un des points de départ de la fin de la domination de cette idéologie destructrice. Le protectionnisme argentin vis à vis de la Chine n'est que le début, des pays comme l'Inde seront bientôt obligé de faire pareil tant leur déficit commerciaux se creuse avec l'Empire du milieu. Pour paraphraser Malraux le 21ème siècle sera protectionniste ou ne sera pas. Nous allons assister à un éclatement du commerce planétaire puis à une régionalisation des relations économiques. Le commerce à l'échelle mondiale que nous avons pu connaître touche probablement à sa fin essentiellement à cause des déséquilibres commerciaux qu'il provoquait.
Le redressement argentin après 2001
L'économie argentine n'a fait que préfigurer ce qui allait se passer chez les PIGS une décennie plus tard, mêmes causes mêmes effets. Les causes de la crise de 2001 nous les connaissons bien, libéralisation totale des capitaux et des marchandises, monnaie indexée sur une monnaie étrangère et surévaluée pour l'industrie locale, bulle immobilière, croissance bidon nourrie par l'hypertrophie du secteur tertiaire et l'endettement public comme privé etc... En 2001 les capitaux sont sortie en grande quantité du pays pour fuir l'inévitable, à savoir l'effondrement des expérimentations hasardeuses des économistes néolibéraux, le résultat fut l'effondrement de la monnaie du pays. Un effondrement brutal après plusieurs années d'une surévaluation totalement asphyxiantes pour les industriels du pays. L'Argentine était en quelque sorte un coup de semonce de la grave crise que nous allions connaître en occident près d'une décennie plus tard.
La lecture du graphique de l'évolution du PIB depuis 1993 montre bien que la croissance a rebondis après l'effondrement de 2001. Elle se situe à des niveaux supérieures à celle d'avant la crise, preuve qu'il y a bien eu un changement de modèle économique. Un changement qui peut d'ailleurs s'observer que ce soit au niveau de l'inflation ou au niveau de la balance commerciale. L'Argentine est passée d'une situation de pays importateur à celui de pays producteur. Son régime de croissance est maintenant plus soutenue mais aussi plus inflationniste.
L'évolution de la production industrielle est beaucoup plus parlante que l'évolution du PIB. Depuis la crise de 2001 et la dévaluation de la monnaie argentine celle-ci à vue son potentiel industriel fortement augmenter. La courbe rouge représente les variations annuelles de la production industrielle. La courbe marron, la plus importante, représente l'indice de production industrielle. On voit qu'avant 2001 la production est relativement stagnante, elle est même cyclique variant d'une année sur l'autre autour d'une moyenne stable. Après la crise on constate une croissance beaucoup plus stable et forte. Alors que l'Argentine connaissait régulièrement une croissance cyclique en stop and go, chaque cyclique durant environs trois années, la croissance argentine dura de 2002 à 2008. Et la crise de 2008 fut évidement une importation et non le fruit d'une évolution propre du pays, sans cette accident il est probable que la croissance argentine aurait continué comme si de rien n'était. Et l'on constate d'ailleurs que ce pays s'est vite repris puisque la croissance en 2010 est déjà repartie sur les rythme d'avant crise.
Si l'on regarde la balance commerciale on comprend mieux la réalité de la croissance de l'Argentine. Pour éviter une nouvelle crise, comme celle qu'elle avait connu, ce pays a décidé d'une stratégie à l'asiatique, une accumulation de devises étrangères comme coussin de secours. C'est une stratégie de type mercantiliste qui est compréhensible, même si l'on comprendra aisément qu'elle a des limites puisque les excédents des uns sont forcement les déficits des autres. L'Argentine en ayant des excédents commerciaux pousse d'autres pays à être en déficit provoquant des crise ailleurs que chez elle. Quoiqu'il en soit la politique protectionniste du gouvernement Kichner semble bien porter ses fruits, elle est en plus accompagnée d'une politique monétaire raisonnable. Les autorités argentines semblent vouloir tenir le peso à une valeur stable, mais non pénalisante pour les industriels locaux. En utilisant une politique monétaire et protectionniste, ils usent des deux outils les plus efficaces en matière de politique économique. La croissance de ce pays est fondée sur quelque chose de solide, pas comme celle des années 90. L'Argentine est probablement un modèle pour les pays latins dont la mentalité est proche. Avec une politique industrielle forte, et une monnaie relativement fondante sont les mamelles de la croissance pour les pays latins à l'image de la France et de l'Italie pendant les trente glorieuses. L'inflation est en effet relativement élevé en Argentine encore aujourd'hui comme le montre ce graphique, mais elle est nécessaire pour la dynamique locale.
L'Argentine est d'ailleurs un cas d'école si l'on compare l'évoluton de l'inflation et du chômage en parallèle. On constate en effet que la période 1993-2001 est une période de faible inflation, c'est lié à l'accrochage du peso au dollars. Cette surévaluation va permettre d'importer des marchandises bon marché de l'étranger, et de faire grimper le chômage et les inégalités locales. Durant cette période l'Argentine est devenue en quelque sorte une société de rentiers, à l'image de la France actuelle. Un pays qui ne produit que des emplois de services et où le capital rapporte beaucoup plus que le travail, quand il y en a.
Il ne surprendra personne de voir que la faible inflation des années 90 a été accompagné d'un fort taux de chômage et d'une stagnation de la production industrielle comme on la vue précédemment. Et c'est normal puisque l'on préfère importer des produits plutôt que de donner du travail aux industries locales. Le prix à payer d'un tel modèle est bien sûr l'explosion des inégalités et une stagnation à long terme. Par contre les couches aisées de la population voient sûrement leurs revenues croître beaucoup plus rapidement. Lorsque le Peso a craqué en 2001 c'est un retour brutal à la réalité, et oui, il faut produire pour consommer et un pays doit toujours à peu près équilibrer sa balance des paiements. A partir de là on assiste, comme dans le cas de l'Islande dont nous avons parlé récemment, à un transfère des revenues du capital vers le travail à travers une forte inflation. Celle-ci est d'autant plus forte que l'inflation avait été trop basse dans la période précédente, c'est une sorte de retour de balancier. Le pic inflationniste a atteint 45% en 2002-03 en Argentine, ce fut terrible, mais ensuite la sphère productive du pays a redémarré et l'inflation est maintenant aux alentours de 8%. Il faut croire que pour ce pays cette inflation est une nécessité fonctionnelle puisque par ailleurs le taux de chômage a fortement baissé. Encore une fois le fait qu'il y est une forte inflation n'est pas un drame en soit tout dépend de l'évolution globale des salaires et du chômage. Si l'on regarde l'évolution du niveau de vie il y a un plus indéniable depuis 2002 le niveau de vie ayant presque doublé en 8 six ans, seul les rentiers doivent y avoir perdu.
La France un futur à l'Argentine?
La similitude des situations entre la France ou même les pays latins de l'Europe avec l'Argentine de 2002 est tout à fait flagrante. Notre destin sera probablement une évolution similaire avec je l'espère moins de brutalité car l'effondrement en 2002 fut très difficile pour la population. On peut imaginer qu'une fois que la monnaie unique aura éclaté les pays latins seront traversés d'une forte dévaluation, ce qui produira dans un premier temps une forte inflation sur les produits importés et d'une contraction des importations. Par la suite la production locale prendra le relais et ces pays connaîtrons enfin une hausse plus rapide de leur production industrielle accompagné d'une forte baisse du chômage et des inégalités. Le régime de croissance de cette nouvelle économie sera forcement plus forte, mais aussi plus inflationniste au grand damne des rentiers qui ne jurent que par l'enrichissement sans efforts et sans investissement productif. Nos pays étant latin il connaîtrons une dynamiques assez similaire à celle de nos cousins sud américains. Mais c'est une situation que nous avions déjà connu pendant les trente glorieuse la France avait souvent une inflation à 4 ou 5% sans que cela n'eut empêché la hausse du niveau de vie global, au contraire même.
http://lebondosage.over-blog.fr/article-la-fin-de-la-mondialisation-commence-par-l-argentine-69039223.html
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