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Rapport Guérini : Aubry dans le déni
04/03/2011 19:00
Le rapport Montebourg sur la gestion Guérini semble gêner le PS aux entournures. Il y a deux semaines, le secrétaire à la rénovation socialiste, Arnaud Montebourg, révélait à Mediapart avoir transmis un rapport sur l’état de la fédération des Bouches-du-Rhône à Solférino. Selon ses dires, «l’entourage direct de la première secrétaire a refusé ne serait-ce que d’(en) accuser réception».
Après avoir renvoyé le document à François Lamy le week-end du 20 février, celui-ci a été rendu public mercredi sur le site du Point, alors que depuis l’étau judiciaire se resserre sur Jean-Noël Guérini (Photo). Guérini a décidé de contre-attaquer lors d’un grand meeting tout à sa gloire le 18 février.
Mais l’électrochoc n’est pas parvenu, semble-t-il jusqu’à la direction du PS. Martine Aubry, interrogée ce jeudi, a même osé affirmer au Point: «Il n’y a rien dans ce rapport, pas un élément concret, précis, pas un fait.» «Aujourd’hui, je lis des choses dans la presse, des rapports d’écoutes, mais rien de précis ou de répréhensible… Il faut laisser faire la justice. Pour l’instant, Jean-Noël Guérini n’a même pas été entendu», a ajouté Martine Aubry.
Joint par téléphone mardi, avant même la divulgation du rapport par la presse, François Lamy, député et «conseiller spécial» de Martine Aubry au siège du parti, expliquait déjà à Mediapart: «Honnêtement, il y a beaucoup de déclamatoire et on est dans l’affirmation plutôt que dans les preuves, face à une grande fédé populaire, avec ses avantages et ses inconvénients. Et franchement, nous expliquer que les grands élus ont du poids sur les fédés ne justifie pas en soi une mise sous tutelle.»
Pour ce proche de la première secrétaire, du point de vue du fonctionnement du parti, tout roule. «Les Bouches-du-Rhône relaient les campagnes nationales, participent à la préparation des primaires et ne sont pas sujettes à des problèmes de trésorerie», explique Lamy.
Quant au contexte judiciaire qui entoure aujourd’hui Jean-Noël Guérini, et alors même qu’il devra être réélu à la présidence du conseil général à la fin du mois de mars, après les cantonales, Solférino préfère rester à l’écart de l’instruction. «Je rappelle que les condamnations par voie de presse n’existent pas dans le droit français, dit Lamy. Les écoutes judiciaires, dont on ne sait pas après tout si elles sont vraies, ne peuvent constituer des éléments nous amenant à une prise de décision. De plus, Jean-Noël Guérini n’a pas encore été entendu, et on peut aussi se poser des questions sur les liens qu’entretient la droite avec la presse locale.»
Et Lamy se retrouve du coup sur la même ligne que Guérini. Jeudi matin, un communiqué du Conseil général des Bouches-du-Rhône annonce le dépôt d’une plainte pour diffamation visant Arnaud Montebourg. «Cet élu qui se prend pour un procureur, tient des propos péremptoires sur le Conseil général des Bouches du Rhône, sa gestion et son fonctionnement. Son attitude, digne d’un inquisiteur, est inacceptable», assène le communiqué.
«Contrairement à ce qu’il écrit, la fédération du parti socialiste des Bouches-du-Rhône, actuellement mobilisée par la préparation des élections cantonales des 20 et 27 mars, se porte bien. Au cours de ses dernières années, elle a renforcé ses positions et de grands élus gèrent avec rigueur de grandes collectivités, en apportant une attention constante aux préoccupations des habitants», poursuit le texte.
«Pression sur les élus»
L’état des lieux dressé par Montebourg, à la suite d’une visite en juin dernier dans la fédération des Bouches-du-Rhône, est pourtant accablant. Il décrit une fédération, totalement sous la coupe du conseil général des Bouches-du-Rhône, «machine à distribuer des postes d’élus ou d’employés», où les militants réfractaires peuvent être menacés, évoquant un «clientélisme féodal où la soumission et le culte du chef ont désormais cours».
«Un élu résistant aux méthodes du président m’a fait part de faits de menaces physiques et d’intimidations de la part d’un homme armé se présentant comme défenseur des intérêts du président du Conseil général. Un haut fonctionnaire du Conseil général des Bouches-du-Rhône a expliqué à l’un de ses collègues et confident qu’il avait lui même été menacé ainsi que son épouse et ses enfants, parce qu’il avait refusé de suivre certaines procédures peu orthodoxes. A chaque fois ce sont des hommes apeurés qui s’expriment», écrit Montebourg.
Le secrétaire national à la rénovation, et candidat aux primaires socialistes, évoque aussi une réunion organisée à Marseille en mars 2010 avec les élus socialistes du conseil municipal, au cours de laquelle Guérini aurait menacé ceux qui seraient trop bavards avec la presse. «Je sais avec qui vous parlez, je sais quels journalistes vous voyez, j’ai même le texte de vos SMS…», aurait-il dit. Guérini «accusa deux de nos camarades (…) d’être actionnaires de Bakchich, le site d’information satirique qui a révélé l’existence de l’enquête sur les marchés publics», raconte encore Montebourg.
Le responsable socialiste estime aussi que «l’argent public y (au conseil général, ndlr) est notoirement utilisé pour faire pression sur les élus socialistes afin de s’assurer de leur soutien sans faille -pour ne pas dire leur docilité- quand il ne s’agit pas de leur silence»
La fin des «bonnes blagues» entre hiérarques ?
De fait, et c’est peut-être le plus terrifiant dans cet épisode, le rapport Montebourg ne révèle rien qui ne soit parfaitement connu par la totalité de tous les dirigeants socialistes depuis une dizaine d’années. Mais pour la première fois, les motifs à «bonne blague» des discussions entre hiérarques aussi cyniques que désabusés, en marge des réunions du PS, sont couchés sur le papier d’un document interne.
A l’instar des menaces physiques ou financières faites aux élus émettant quelques doutes sur le système en place. «Il semble quand même que Jean-Noël soit devenu un peu moins “violent” depuis quelque temps, dans ses relations avec les autres», nous déclarait il y a deux semaines un membre du cabinet de Martine Aubry.
Quant à l’anomalie statutaire ayant vu «Jean-Noël Guérini s’autoproclamer président de la fédération en février 2010», alors même que ce titre n’existe pas et que son mandat à la tête d’un exécutif départemental lui interdit de diriger une fédération, là-aussi François Lamy plaide «le pragmatisme»: «C’était un moyen de rassembler après les divergences qui avaient opposé Michel Vauzelle (président de la région PACA) et Jean-Noël Guérini. Et personne alors n’y avait trouvé à redire…»
Par Stéphane Alliès
http://www.gaullisme.fr/?p=12805
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Islam: Sarkozy lance un bien étrange débat
04/03/2011 09:29
Face à l'appropriation de la laïcité par Marine Le Pen, Sarkozy a décidé de lancer un débat hasardeux sur l'islam. Un bien étrange débat qui n'a pas grand-chose à voir avec la laïcité telle qu'elle est définie dans les lois de 1905 et de 2004.
désormais le FN qui dicte l’ordre du jour politique et médiatique », entend-on déplorer de manière récurrente, qu’on laisse traîner ses oreilles à droite, ou qu’on les tende à gauche.
Ce constat est partiel. Car en réalité, le FN ne dicte l’ordre du jour que des égarements politiques et des erreurs médiatiques. En aucun cas il n’est parvenu à imposer un débat pourtant souhaitable sur l’abandon de l’électorat populaire par la gauche libérale-libertaire, sur celui de l’idée de Nation par la droite mainstream, sur l’orientation de la politique européenne de la France, et en particulier sur l’euro. Personne, en réalité, ne cherche à comprendre les véritables raisons de la croissance ininterrompue de Marine Le Pen dans les sondages. Tout au plus essaie-t-on maladroitement de l’endiguer en tentant de lui chaparder ses thématiques fétiches. Ce qui autorise à formuler deux postulats : premièrement, le rôle d’exhausteur de mal-être et d’aiguillon d’un Front National qui « donnerait les mauvaises réponses » tout en « posant les bonnes questions » est largement contestable. Deuxièmement, nos gouvernants ont définitivement croqué le fruit de la lucidité à éclipse et du déni du réel. Il est une question, cependant, qui, pour être devenue une antienne frontiste de premier choix, semble avoir trouvé des relais déterminés au sein de l’actuelle majorité : la question de la laïcité, dont Marine Le Pen se fait désormais le chantre le plus virulent. Peu importe qu’il s’agisse, pour le coup, d’une mauvaise question. Peu importe qu’elle ait été réglée en 1905, et que les derniers ajustements nécessaires aient été brillamment actés par la loi du 15 mars 2004 portant interdiction des signes religieux ostentatoires au sein de l’école publique. Bref, peu importe que ce sujet n’en soit plus un, puisqu’il s’agit, en réalité de débattre de l’Islam. « Faux ! » a pourtant répondu le président de la République, dont Le Figaro du mercredi 2 mars révélait « (...) qu’il souhaitait un débat sur la laïcité, mais pas un débat centré sur l’Islam qui stigmatiserait les musulmans ». Et le quotidien d’ajouter « le chef de l'État est revenu sur trois sujets qu’il juge cruciaux : pas de prières dans la rue, la mixité à la piscine, et pas de repas halal dans les cantines scolaires ». Étrange façon d’écarter tout idée de polémique sur l’Islam que de poser le problème en ces termes. Ici, seule l’absence d’une brève saillie burqa-phobique permet encore de douter que la réflexion confiée au sémillant Jean-François Copé soit autre chose que la version 2.0 du funeste débat sur l’identité nationale. Après la « laïcité positive » et la « laïcité réactive », voici venu le temps de la « laïcité sélective », celle qui ne s’applique qu’aux consommateurs de nourriture halal et aux thuriféraires de la ségrégation dans les gymnases. Étrange façon également de déclarer sa flamme au beau principe de laïcité que de le confondre systématiquement avec des questions d’ordre public. On nous avait déjà fait le coup avec la mission d’information parlementaire sur le voile intégral, où le concept de laïcité était dégainé à tout bout de champ pour justifier l’interdiction port de la burqa dans la rue, quand ce n’était pas l’égalité homme-femme devenue brutalement le cheval de bataille des néo-féministes les plus inattendus. Or contrairement à ce que l’on souhaite nous faire croire, la laïcité ne se réduit pas à une opposition public/privé, qui ne serait de surcroît applicable qu’aux seuls musulmans. Ce qui se passe dans la rue, dans les commerces, dans les transports en commun, n’a pas plus à voir avec l’exigence laïque que ce qui se passe dans l’espace feutré du domicile privé. En effet, comme l’exprime de manière lumineuse Catherine Kintzler, « il est nécessaire dissocier l’espace de constitution du droit et des libertés, c'est-à-dire le domaine de l’autorité publique, d’avec celui de leur exercice : espace ouvert au public et espace privé de l’intimité ». Autrement dit, la laïcité ne s’applique pas dans la rue, qui est au contraire le lieu de la plus grande tolérance possible. Elle ne s’applique pas dans « l’espace public », ce concept labile qui conduit à toutes les confusions. Elle s’applique dans « les lieux où s’exerce l’autorité de l'État » : dans les administrations, au sein de l’école publique. Ce qui se passe dans « l’espace civil » ouvert au public, qu’il s’agisse de déambulations en niqab ou de prières sur le trottoir, relève du maintien de l’ordre, et fait appel au bon sens bien plus qu’à quelques grands principes qu’à force de brandir en arborant une mine grave, on finit inévitablement par vider de leur sens. Le président de République a bel et bien décidé de lancer un débat sur l’Islam, il n’en faut point douter. Étrange façon de faire écho au vent de liberté qui souffle chez nos voisins d’outre-Méditerranée, et qui nous donne à voir le combat de peuples arabes avides de liberté, bien loin de l’image d’Épinal du barbu enturbanné.
Étrange débat à contre-emploi, qui pose quelques jalons supplémentaires dans la voie d’une Étrange défaite.
Coralie Delaume - Tribune
Lire d'autres articles de Coralie Delaume sur son blog.
Photo : (capture d'écran Dailymotion - LePostfr - cc)
http://www.marianne2.fr/Islam-Sarkozy-lance-un-bien-etrange-debat_a203407.html
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Dette : la Grèce ne pourra pas payer !
04/03/2011 09:24
Les dernières statistiques sont claires: le plan de soutien à la Grèce est un échec. Selon le blogueur le Vrai Débat, il annonce une nouvelle crise de la zone euro.
Éclipsée par les événements arabes, la crise de l'euro pointe à nouveau le bout de son nez, dans les pays déjà concernés en 2010, mais dans d'autres aussi.
Ainsi, les dernières livraisons de statistiques en Grèce nous démontrent que le plan de soutien « UE/FMI/DSK », mis en place en juin dernier, ne fonctionne pas.
Non seulement il constitue une régression économique et sociale sans précédent (baisse des pensions de 7% par exemple), mais en plus nous savons désormais qu'il ne produit pas les effets escomptés sur la dette, qui atteindra 153% du PIB cette année, contre 128% en 2009 ! Sur 8% de déficits publics grecs, 6,5% correspondent au paiement des intérêts.
L'échec est tellement évident que le FMI, dans une fuite en avant dont il est coutumier, vient de réclamer une accélération du processus de privatisation dans le pays, ajoutant 50 milliards d'euros supplémentaires aux projets initiaux.
Il apparaît en réalité de plus en plus évident que la Grèce ne pourra jamais rembourser sa dette, d'autant que de nouvelles émeutes viennent rappeler aux responsables politiques l'opposition de la population à cette vaste saignée.
D'après les experts, la Grèce très probablement sera amenée dans les semaines qui viennent à annoncer une restructuration de sa dette, ce qui provoquera une nouvelle panique des marchés et la chute de nouveaux pays de la zone euro. Déjà, les taux réclamés par les investisseurs pour acheter de la dette grecque ont renoué avec leur niveau d'avant plan de soutien UE/FMI/DSK, à 11,8%.
Retour à la case départ, la casse sociale en plus. En Irlande, la crise rebondit également, et s'est déjà traduite par la victoire dans les urnes du parti d'opposition Fine Gael, lors des législatives de février 2011. Ce parti s'est fait élire sur la promesse d'exiger une « renégociation immédiate » du plan de soutien UE/FMI/DSK, notamment son taux d'intérêt jugé « punitif ». Là-bas non plus, on ne voit pas le bout du tunnel, bien au contraire. Et le peuple légitimement s'agace.
Mais désormais la crise de la zone euro dépasse le cadre de ces deux pays. Au Portugal et en Espagne, les taux d'intérêt exigés sur la dette atteignent ces dernières semaines des niveaux dignes de la précédente crise, respectivement 7,4% et 5,4%, bien au-dessus des taux allemands.
Le dernier G20 ministériel en février à Paris ne parlait que de cela : la prochaine défaillance du Portugal, certainement bientôt contraint de se tourner lui-aussi vers le plan de soutien de l'UE et du FMI.
L'Espagne, elle, attend son tour, et voit tremblante l'ombre menaçante du directeur du FMI s'approcher de la péninsule ibérique.
Cette nouvelle crise de l'euro, qui couvait depuis des mois, est une nouvelle preuve de l'absurdité des choix actuels.
Tant que les élites dirigeantes européennes refuseront de voir la réalité en face, et de poser la vraie question, celle de la viabilité de l'euro, elles continueront de faire porter l'ajustement sur d'autres variables que la monnaie : salaires, services publics, pensions, aides sociales et taxes, bref sur les peuples.
On sait chaque jour davantage que ce choix du sacrifice des peuples sur l'autel de l'euro, vache sacrée d'un système qui refuse de mourir, engendre drames sociaux, révoltes, misère et ne règle en rien le problème du sur-endettement. Nombre d'économistes le disent, sans qu'aucun gouvernement en place dans la zone pour l'heure n'accepte de les écouter.
Espérons que cette nouvelle crise de l'euro permettra enfin le changement nécessaire.Le Vrai Débat - Collectif associé
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Si François Hollande était Président...
04/03/2011 09:18
François Hollande Président de la République, avec Eva Joly en sévère Garde des Sceaux, c'est le rêve (pour lui, un cauchemar) de David Desgouilles. Il nous raconte un hypothétique gouvernement de 2016, dans lequel le chef de l'Etat serait coincé entre scandales et conflits d'intérêt. En 2016, vous en êtes bien sûrs ?
mars 2016, Paris...
Le Président François Hollande [1] se demande si, finalement, tout cela n’est pas allé trop loin… Il s’est peut-être laissé emporté par les évènements, le chef d’Etat. Et il s’en veut. D’avoir nommé, sous la pression, Eva Joly au ministère de la Justice. De lui avoir laissé les mains libres, à l’ancienne juge, sous la dictée du chef de l’opposition, Jean-François Copé, devenu en quelques mois le meilleur allié de la dame qui, selon la jolie formule de Fabrice Luchini -traduit en justice pour ce bon mot- « en plus de venir du froid, ne nous faisait pas chaud dans le dos ».
Tant que les affaires, qui avaient autant pollué le début du mandat de François Hollande que les deux dernières années de celui de Nicolas Sarkozy, ne concernaient que des histoires de vacances où de propos de fin de banquet, le Président prenait les évènements avec philosophie. Certes, la démission forcée de son secrétaire d’Etat au Tourisme, Manuel Valls, qui avait eu le mauvais goût de passer ses sports d’hiver en Suisse, avait bien mal inauguré son quinquennat. Le sourire de Jean-François Copé au journal de TF1, se félicitant du départ de ce membre du gouvernement, dont il avait eu la peau, à force de harcèlement aux séances du mercredi à l’Assemblée, et avec l’aide de Mediapart, ne l’avait pas rempli d’aise. Valls était loin d’être son copain, certes, mais son lâchage était bien ressenti par l’opinion comme une défaite d’un président fraîchement élu. Bien sûr, les histoires de conflits d’intérêt s’étaient multipliées. Le ministre de la jeunesse et des sports, ainsi, avait eu l’outrecuidance de dîner au su et au vu de tout le monde avec Serge Dassault. Cécile Duflot avait protesté vivement chez Aphatie contre cette proximité honteuse avec un marchand d’armes et s’était ainsi désolidarisée de son collègue du gouvernement, suscitant des mouvements divers dans la majorité. Mais le Président avait dû trancher et, désormais, les autorisations de dîners seraient visées à Matignon.
Le Président, mi-2015, avait tenté de reprendre la main. Alors que tout le monde donnait le Premier Ministre Ayrault sur le départ, il avait finalement décidé de le maintenir, mais d’innover en nommant, donc, Eva Joly Place Vendôme. Ainsi, pensait-il, l’opinion serait convaincue de sa volonté d’instaurer la probité à tous les étages et de bouter toute suspicion hors de son gouvernement. Bien mal lui en avait pris. La gardienne des sceaux [2] ne laissa de répit ni à lui, ni à personne, d’ailleurs.Lorsque le premier « scandale sexuel » survint, François Hollande pensa qu’il ferait « Psschit », comme aurait dit son maître corrézien. Mais c’était sans compter l’alliance d’une opposition revancharde avec une ministre de la Justice, soucieuse de son indépendance et fidèle à sa réputation d’incorruptible. La cousine du Président de groupe socialiste au Sénat [3] participait à l’émission de Laurent Ruquier [4] et confia en fin d’émission qu’il lui était arrivé, il y a bien longtemps, de jouer à touche-pipi avec son cousin dans la grange de ses grands-parents. Peu importe qu’elle avait 15 ans et qu’il en avait 12, que l’initiative venait davantage de la jeune fille en l’occurrence, l’opposition avait interpellé Eva Joly le mardi d’après. Jean-François Copé, grave, n’avait eu aucune pitié pour son collègue du Sénat. La ministre, sous les regards défaits de ses collègues du gouvernement, hagards des députés de la majorité et plutôt surpris de ceux de l’UMP, donnait raison à Copé. Devant sa télé, le Président, eut ce mot : « C’est une dingue ; j’ai nommé une dingue. » Mais impossible de la virer. Plus blanc que blanc, il fallait laver. Eva Joly, du Grand Journal de Canal à la matinale de France Inter, sous les regards énamourés de Jean-Michel Aphatie et de Pascale Clark, allait porter la bonne parole.
La parole, justement, il était devenu de plus en plus difficile d’en user. Toute blague gauloise pouvait faire l’objet d’une poursuite ; les procureurs avaient été bien briefés. Les journalistes, qui étaient pour la plupart bien en phase avec la ministre, à de très rares exceptions, commencèrent à déchanter lorsque Jean-François Copé, reçu en audience Place Vendôme [5] suggéra que conflit d’intérêt et scandale sexuel pouvaient faire bons ménages, en particulier dans le milieu journalistique. Autrement dit, la chasse aux parties de jambes en l’air mêlant membres de la presse et de la politique pouvait commencer. Eva Joly ne recula devant rien, pour les débusquer. Edwy Plenel, qui avait cru à cette ministre incorruptible, commença lui même à déchanter et, la mort dans l’âme, publia une enquête de ses ouailles où il apparaissait clairement que la gardienne des sceaux avait utilisé des écoutes téléphoniques illégales pour confondre la ministre des affaires européennes et un journaliste du Figaro, lesquels -circonstance aggravante- avaient pratiqué du sexe oral, interdit depuis deux ans pour raison cancérigène ayant trait au déficit de la sécurité sociale. Plenel, qui gênait maintenant la ministre, mobilisa à partir de ce jour toute l’attention de la Chancellerie et tomba très rapidement pour une affaire de drague un peu insistante auprès d’une serveuse de restaurant, sous les yeux des flics qui le suivaient. Sans pitié, Eva Joly donna des instructions pour qu’il partage la cellule d’Eric Zemmour en QHS.
En ce 2 mars 2016, alors qu’il venait de consulter les sondages qui le plaçaient en quatrième position, derrière Marine Le Pen, Jean-François Copé et Eva Joly, François Hollande réfléchissait à cette situation abracadabrantesque, comme aurait dit son maître corrézien. Il ne restait plus qu’une solution pour en sortir. Le lendemain, il parlerait aux Français.
C’est lorsque Hollande prononça cette phrase déjà entendue quelque part -« J’ai décidé de dissoudre l’Assemblée Nationale »- que la radio s’alluma, m’arrachant à ce mauvais rêve. Nous étions bien le 2 mars 2011. François Hollande n’était pas président et Eva Joly ne sévissait pas Place Vendôme. Il ne s’agissait que d’un cauchemar. Je ferais bien de consulter. Connaître de tels songes dans un pays aussi étranger à de telles pratiques, ce n’est pas normal.
Vraiment pas normal.
David Desgouilles - Blogueur associé
[1] Afin de rendre mon texte crédible aux yeux du Tout-Paris journalistique parisien, c’est à dire de complaire à la fois à Franz-Olivier Giesbert et à Michel Denisot, j’ai décidé de leur donner comme chef d’Etat, celui qui, aujourd’hui en 2011, a les faveurs de leurs boules de cristal. [2] Gardienne avait remplacé garde, répondant à deux objectifs : une féminisation et démilitarisation du terme. [3] Lequel avait remplacé Jean-Pierre Bel devenu président du Sénat en 2014. [4] A laquelle ne participait plus Eric Zemmour en quartier de haute sécurité- ils avaient été rétablis pour l’occasion- depuis son premier dérapage de l’ère Joly et en attente de son procès. [5] La ministre considérait comme moderne de s’entretenir régulièrement avec le chef de l’opposition. En toute indépendance.
Plus d'articles de David Desgouilles sur son blog.
http://www.marianne2.fr/Si-Francois-Hollande-etait-President_a203394.html
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Le "pari pascalien" de Jean-Pierre Chevènement
03/03/2011 18:29
Dans “La France est-elle finie ?”, Jean-Pierre Chevènement nous livre une somme de sa réflexion, forgée dans l’action depuis plus de cinquante ans, et qui emporte la conviction par sa vue synthétique de l’histoire du pays dans sa relation au monde et à l’Europe.
Au moment où la France, depuis trente ans, voit ses élites renoncer à elle, c’est partout que l’aspiration à une citoyenneté égalitaire fondée sur la Nation se répand et s’approfondit : si le danger totalitaire islamiste demeure, c’est d’abord ce que nous voyons à l’œuvre dans la révolution qui traverse le monde arabe.
La France, qui en fut la pionnière en 1789, devrait être celle qui comprend le mieux et en profondeur l’aspiration de chacun des peuples a être lui-même dans l’indépendance et la démocratie. Elle devrait être la première à faire de ce drapeau la pierre angulaire d’un modèle alternatif aux folies des visions impériales américaines et aux chimères technocratiques de Bruxelles qui veulent gérer le continent européen depuis un conseil d’administration anonyme qui penserait le bien sans les peuples. Dans sa vision de grande ampleur du défi du XXI° siècle, Jean-Pierre Chevènement montre que c’est la compréhension de cette dynamique dans chacun des pays du monde, où l’aspiration nationale ne doit pas être confondue avec sa perversion nationaliste, qui peut conduire à un nouvel équilibre multipolaire. Il nous montre le chemin à suivre pour que l’Europe existe enfin par elle-même, en particulier par l’existence d’une défense commune et indépendante, et où les rapports d’alliance durable entre la France et l’Allemagne restent une pièce essentielle.
Mais la France est depuis le départ de Charles De Gaulle aux abonnés absents. Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ont été les présidents successifs du renoncement. En disséquant le parcours emblématique de François Mitterrand, Jean-Pierre Chevènement, dans une “tentative quasi spéléologique d’élucidation de notre histoire” fait remonter comme d’autres l’atonie française à la saignée monstrueuse de la première guerre mondiale, qui place la France en position de vainqueur épuisé, qui ne veut plus parce qu’il ne peut plus, conduisant à l’effondrement prévisible de Juin 1940. C’est dans la continuité de ce désastre que se réinstalle au sein des élites françaises, mais aussi dans une partie du pays le plus profond, ce sentiment que l’avenir est dans un au-delà de la nation française, réduite à ses échecs, et avec laquelle il ne faudrait plus compter. Les yeux de Chimène pour l’étranger, hier Berlin ou Moscou, aujourd’hui Bruxelles et Washington, sont ainsi venus renouer durablement avec l’envie des élites fortunées, jamais refermée depuis 1789, de laisser à son sort un peuple qui avait osé décapiter la royauté et ses privilèges. Jamais la République, et peut-être est ce là son défaut et sa grandeur, ne peut rien considérer comme acquis. A chaque fois qu’elle baisse la garde, c’est le réflexe oligarchique de l’ancien régime qui recommence son travail de sape, puissamment encouragé à notre époque par le caractère profondément corrupteur de la financiarisation mondiale de l’économie.
Ainsi s’explique pour Jean-Pierre Chevènement la conversion rapide de François Mitterrand à l’Europe comme substitut au destin français, qui le fait passer du programme commun de la gauche de 1981, hérité du programme de 1945, à la “lettre aux Français” de 1988, vague catalogue de bons sentiments, mais où le seul horizon est l’Europe à tout prix. Dans cet abandon de ses racines, la France s’est alors laissée dictée par l’histoire la forme de l’Europe d’aujourd’hui : une économie régie par la projection dans l’Euro du Mark allemand issu de la réunification et le protectorat américain pour la stratégie et la défense. Coller quel qu’en soit le prix à une Allemagne dont la force retrouvée semblait devoir nous condamner à renoncer à tout partenariat équilibré, respectueux des intérêts et des trajectoires de chacun : tel fut le “pari pascalien” de François Mitterrand. Mais à la différence de celui de Pascal, pour qui croire en Dieu, qu’il existe où non, n’apportait que des bénéfices, celui de François Mitterrand s’est avéré perdant, parce que l’Allemagne, elle, a retrouvé confiance en elle-même et en ses propres intérêts.
Jean-Pierre Chevènement trace ainsi ce qu’il reste à faire pour inverser le courant faute de voir la France, et avec elle l’Europe, s’effacer d’un monde dont le centre de gravité bascule de l’Atlantique au Pacifique. A l’intérieur redresser l’Etat, la puissance publique, et avant tout l’Ecole et la recherche. En Europe, redonner à l’Euro un statut de monnaie commune et non plus unique, capable de respecter les différences de rythme d’économies aussi disparates que celles de la Grèce, de l’Italie, de la Péninsule Ibérique , du Nord de l’Europe, de la France et de l’Allemagne, à condition toutefois, ce à quoi Jean-Pierre Chevènement n’est pas encore résolu, à utiliser sans hésitation l’option de la sortie pure et simple du système comme une arme dans cette direction et non comme une issue de secours . Une Europe redressée, basée sur ses nations, fonctionnant à géométrie variable, dotée d’une politique indépendante de défense, retrouverait alors toute sa force pour être un puissant facteur d’équilibre entre les USA, la Russie, la Chine et l’Inde. Il reste cependant à Jean-Pierre Chevènement sa part de contradiction qui constitue son propre pari pascalien : faire d’une gauche refondée l’axe de ce redressement.
D’un côté, il affirme que la France doit “inventer la République du XXI° siècle par delà une gauche et une droite également dissoutes dans le bain acide du néo-libéralisme.” Force lui est de constater que “seul un homme qui ne venait pas de la gauche [ François Mitterrand ] pouvait faire l’union de la gauche”. Et lorsqu’il s’exclame que “si le programme du CNR en 1944, n’était pas un programme de gauche, je ne sais pas ce que c’est ! “, on peut ajouter que là aussi, ce ne fut possible que par l’action de Charles De Gaulle qui ne sortait pas de ses rangs.
Mais bien qu’affirmant que “la gauche républicaine, aujourd’hui, doit se dépasser pour trouver des alliés”, il ne l’envisage en pratique qu’avec un Parti Socialiste qui refermerait enfin la “parenthèse libérale” ouverte en 1982-1983. Comment croire à cette perspective alors que se profile la candidature à la présidentielle de Dominique Strauss-Kahn ?
Le bilan de la gauche que tire Jean-Pierre Chevènement et de ses “trous noirs” (la Nation, la transmission des valeurs) pèche par manque d’exhaustivité. L’idée que le Parti Socialiste pourrait en revenir à un avant-Maastricht pour rebondir se heurte à tout son passé, comme à celui de la gauche dans son entier.
L’affirmation selon laquelle les socialistes, qui n’ont combattu qu’en “paroles” la perspective de la première guerre mondiale, n’y ont “au moins pas contribué” est aussitôt démentie par Jean-Pierre Chevènement lui-même lorsqu’il rappelle le vote sinon unanime, en tout cas largement majoritaire des socialistes en faveur des crédits de guerre de part et d’autre du Rhin.
Faut-il rappeler que la non-intervention en Espagne voulue par le gouvernement Léon Blum, à renforcé le sentiment d’impunité du fascisme ? Faut-il repréciser que les pleins pouvoirs à Philippe Pétain furent votés par une chambre Front Populaire ? Si le parti communiste a en effet joué un rôle national courageux en ne montant pas aux extrêmes à la Libération et en contribuant au gouvernement d’union nationale, faut-il pour autant en oublier son rôle désastreux à l’époque du pacte germano-soviétique ? Et faut-il rappeler sa part dans l’avènement d’Hitler en Allemagne lorsque les socialistes étaient partout en Europe son ennemi principal ? N’est ce pas la gauche, François Mitterrand y compris, et si l’on en excepte la haute figure de Pierre Mendès-France, qui a empêtré la France dans la tragédie des guerres coloniales avant que De Gaulle, précisément convaincu du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ne vienne l’en extraire ?
L’histoire de la gauche, aussi bien française qu’internationale, est bien celle de renoncements à répétition, qui rend son tournant ultralibéral des années quatre-vingt interprétable autrement que comme un accident de parcours.
Il est frappant de voir que Jean-Pierre Chevènement, qui analyse si remarquablement l’effet accélérateur de la chute du Mur de Berlin sur la dynamique européenne au profit de l’Allemagne d’Helmut Kohl, ne semble pas en voir la portée dissolvante sur la gauche elle-même. Si la gauche d’avant-guerre a survécu au-delà, ce n’est que par l’effet congélateur de la guerre froide, qui, paradoxalement, servait à maintenir le mythe du socialisme, même dévoyé, et permettait au Parti Socialiste d’exister comme alternative démocratique au Parti Communiste. Dans le même temps, la guerre froide, dans laquelle l’Europe de l’Ouest était en ligne de premier front, imposait pour les Etats-Unis d’Amérique qu’elle restât un modèle de démocratie face au totalitarisme. Sur ce plan, la survivance du débat "droit-gauche" des années trente faisait partie de la vitrine. L’URSS disparue, le capitalisme mondial n’avait plus besoin de sauvegarder les apparences et a donc entrepris de remettre la politique de l’Europe occidentale à l’heure américaine, acquise au système dans toutes ses composantes.
Le fond du problème est énoncé par Jean-Pierre Chevènement lui-même : “il n’y a rien d’autre à retenir de Karl Marx que la méthode d’analyse”. Si le socialisme auquel il fait pourtant encore référence, se résume alors à cette méthode d’analyse et n’est plus alors qu’une aspiration à l’égalité sociale, il se fond en effet dans la perspective républicaine, mais en perdant toute sa spécificité qui était l’idéal utopique d’une société non marchande, où les moyens de production étaient collectivisés, et dont l’échec planétaire n’a pas peu contribué au triomphe en retour du néo-libéralisme comme idéologie de la concurrence darwinienne.
Et si le clivage gauche/droite est aujourd’hui entretenu, on ne voit bien qu’il n’est plus qu’un théâtre d’ombres portées destiné à faire croire aux citoyens qu’ils ont un autre choix que celui entre le pareil et le même. Au XX° siècle, lorsque la France est sortie de l’ornière, ce fut sous la conduite d’un homme qui avait su transcender ce clivage et de ce fait rassembler autour de lui les uns et les autres, au gouvernement en 1944, dans les urnes en 1958 et en 1962.
On entend souvent dire qu’une telle alchimie n’est possible qu’en des circonstances exceptionnelles et sous la conduite de personnages hors du commun. Faudrait-il alors attendre les catastrophes et des deus ex-machina pour que la France se survive ? Il semble tout au contraire qu’il faille admettre jusqu’au bout les leçons de l’histoire et prendre toute la mesure du fait qu’elle ne se répète qu’en farce. Le peuple français est suffisamment mature et éduqué sans qu’il soit besoin d’attendre les catastrophes pour lui proposer une alternative véritable : un rassemblement gaulliste et républicain, capable de réunir ce que la droite et la gauche ont eu de meilleur, pour que la France poursuive son histoire. Tout le système politique et médiatique s’y oppose ? C’est l’hommage du vice à la vertu.
Si ce n’est son “pari pascalien”, le livre de Jean-Pierre Chevènement, comme Jean-Pierre Chevènement lui-même, nous encouragent à poursuivre dans cette voie.
Par François MORVAN
Vice-président de Debout la République
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