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Patrick Rambaud et Nicolas Ier
03/03/2011 18:25
J’aime beaucoup les pastiches et Patrick Rambaud. Et c’est un quasi-pléonasme, tant Rambaud (que le grand public connaît surtout depuis que la Bataille, en 1997, roman projeté par Balzac et rédigé par Rambaud, a accumulé les distinctions) a commis, depuis trente ans, de parodies inventives des écrivains les plus divers.
Je n’ai pas tout lu. Mais j’avais dévoré le Roland Barthes sans peine, hilarant duplicata du Barthes par lui-même, et la Farce des choses, réalisés l'un et l'autre avec Michel-Antoine Burnier (1). Qui n’a pas goûté, dans un même volume, les œuvres inédites d’Aragon chantant la CGT et le PC de 1968, Bovary revue par Vian, Mallet-Joris, et Sollers successivement, ou deux chapitres arrachés à deux romans essentiels de Gérard de Villiers, la Tigresse de Pékin suivie de la Panthère de Téhéran, n’a rien vu, n’a rien lu. Plus tard, j’ai dégusté ligne à ligne la réfection de Duras qu’offrit Rambaud (sous le pseudonyme de Marguerite Duraille, Virginie Q. puis Mururoa mon amour), si supérieure à l’original dont on nous rebattait les oreilles. Ou les Carnets secrets d’Elena Ceaucescu, œuvre rare parce que Gallimard en fit opérer la saisie, sous prétexte que la couverture parodiait la Pléiade (« Tout corps plongé dans un liquide finit par avouer »).
Les pastiches sont une source infinie de plaisir — à condition de connaître à fond le modèle. sans culture, pas de parodie. Sans remonter aux grands ancêtres du genre, Reboux et Müller et leurs À la manière de, les pastiches de Proust supposent une connaissance intime de Flaubert, des Goncourt, de Sainte-Beuve et quelques autres éminences du XIXème siècle… Jean-Louis Curtis (la France m’épuise, la Chine m’inquiète, ou Un rien m’agite) est incompréhensible sans une fréquentation intime de Bloy, Giraudoux ou Chateaubriand. Umberto Eco (Pastiches et postiches, 1988) sans une bibliothèque dans la tête, c’est impensable. Plus près de nous, si j’ai moyennement goûté le Degré suprême de la tendresse, d’Héléna Marienské (déjà que je supporte mal Houellebecq, une parodie de Plateforme ne m’apparaît pas nécessaire, ni une imitation de Christine Angot — mais chacun appréciera sur pièces), j’ai adoré Kafka’s Soup, de Mark Crick (12005), recueil de recettes rédigées par les grands noms de la littérature anglo-saxonne (mais aussi européenne, puisque l’auteur propose une "Quick Miso Soup" à la manière de Kafka, et un "Tiramisu" façon Proust — ou des "Boned Stuffed Poussins" à la Marquis de Sade).
D’ailleurs, à temps perdu, en voyage notamment, il m’arrive de rédiger quelques lignes qui imitent tel ou tel. Ça défoule. Et je donne régulièrement l’exercice à mes élèves — à charge à eux de nous procurer une lettre inédite des Liaisons ou un sonnet nouveau des Amours de Marie. C’est ainsi, et pas autrement, que je concevrais un « sujet d’invention », comme on dit au Bac, ce qui supposerait une grande maîtrise de Laclos ou de Ronsard. Evidemment, pour cela, encore faudrait-il que les élèves, de la Sixième à la Terminale, aient assez d’heures de Français (on n’a pas cessé de les rabioter depuis les années 1980) et un enseignement tourné vers la littérature, et non vers l’Expression-Communication et le copier-coller.
Rambaud, donc, depuis trois ans, raconte dans un style essentiellement emprunté à Saint-Simon la chronique et les frasques de Nicolas Ier — le quatrième tome est sorti en janvier, chez Grasset (2). C’est drôle, assassin, très bien documenté. Et culturel en diable, ce qui dispense Rambaud du souci d’être lu à l’Elysée.
L’acharnement présidentiel sur la Princesse de Clèves (3) était déjà significatif de ce qu’est devenue la culture, sous le règne de Nicolas Ier et plus généralement en système libéral. En fait, je crois qu’il révèle le cœur de cible de l’UMP version 2007-2012 : tous ceux qui ont souffert à l’école, tous ceux qui sont obligés d’embaucher Guaino pour dire deux phrases syntaxiquement correctes, et tous ceux qui pensent que les profs ne travaillent pas assez — bas de la caisse et du plafond réunis. D'où mon effarement de voir quelques ministres, gens de culture et de savoir, s'abaisser pour complaire à l'ilote de l'Elysée. C’est un faux calcul. Les Français ne sont pas plus cultivés que d’autres, surtout depuis que le système scolaire s’occupe à les niveler par le bas, mais ils gardent un émerveillement pour les livres. Nous sommes un pays où il est tout de même plus chic d’être édité que d’exhiber sa Patek Philippe dans un dîner jusque-là convenable. Je n’en veux pour preuve que le nombre toujours grandissant d’hommes politiques (y compris dans l’entourage très proche de Nicolas S***) qui quémandent et commandent leur autobiographie à un quelconque nègre. Moi, ou mon ami Guy Benhamou — ou Rambaud, qui fut une sommité dans cette honorable profession de l’ombre.
Je n’ai qu’un conseil de lecture à donner à Nicolas Ier, qui paraît-il a été récemment mis au régime livres par sa chère et tendre — on sent tout de suite, à l’entendre chanter, que Baudelaire ou Eluard n’ont qu’à bien se tenir.
Dans les 1001 nuits, le calife Haroun al-Rachid (qui contrôla effectivement Machreb et Maghreb à l’époque où Charlemagne régnait) sort régulièrement de son palais, la nuit, déguisé en marchand, escorté le plus souvent de son poète favori, et descend dans la ville pour demander, au hasard des rencontres, ce que l’on pense de son administration. Nicolas Ier devrait oser le bistro, de temps en temps — ou la salle des profs. Sans service d’ordre pour établir un glacis de 200 mètres. Sans que l’on ait remplacé les honnêtes buveurs de goutte et de café matinaux par des militants de l’UMP de petite taille. Juste pour voir — et pour entendre. Et sans que Claude Guéant lui donne la main.
Et demander ce que l’on pense de son administration. Calculer, de là, ses chances de survie en 2012. Se résigner peut-être, alors, à être un jeune retraité, au mépris de la loi qu’il a fait voter — mais nous ferons une exception pour lui. C’est en tout cas le conseil que voudraient lui donner la plupart des députés de son propre parti, qui tiennent à leur poste et ne souhaitent pas être entraînés dans sa chute. Mais ils n’osent pas. Ils n’osent même pas (à l’exception d’Estrosi, qui cause depuis qu’il est en disgrâce) lui dire tout le bien qu’ils pensent de sa récente initiative sur l’Islam. Napoléon laissait parler Chateaubriand, qui disait pourtant des choses désagréables : il avait assez de surface en lui-même pour ne pas s'offusquer de celle des autres. Mais Napoléon III déportait outremer ses opposants : régime farcesque, à en croire Marx, mais sanglant tout de même. Napoléon IV, farce de la farce, cherche à imposer sa censure préalable, dans les médias comme dans les consciences. Sans espoir. Sans succès.
Oui, essayez le Principe d’Haroun. Sinon, on s’apercevra que vous expérimentez celui de Peter.
L’élection de 2007 s’est jouée sur la capacité du candidat à bien dire les mots d’un autre — qui est paraît-il en défaveur ces temps-ci, la reconnaissance est une vertu un peu lourde à porter. La campagne de 2012 se jouera sur des duels autrement aigus que celui qui opposa un acteur bien rodé à la dinde du Poitou.
Ce n’est jamais bon, pour un régime, de se couper de la culture, en croyant que la réussite sociale et financière suffit en soi, et qu’avoir, c’est être. Déplorable confusion grammaticale et politique. Chirac, interpellé par un escogriffe qui le traitait de tous les noms, lui lança, en vrai lecteur de Cyrano (4) : « Enchanté, moi, c’est Jacques Chirac » — et non pas : « Casse-toi, pauv’ con ! » Cette présidence-ci a pour la culture un mépris abyssal — et en récolte la monnaie. La Princesse de Clèves se venge, et Rambaud est son héros.
Jean-Paul Brighelli
(1) Auteur, avec Frédéric Bon, en 1986, d’un essai sur la finalité dernière des politiques (Que le meilleur perde, Balland, 1986) qu’il faudrait rééditer d’urgence, tant les errements analysés dans ce livre hilarant, pour qui se souvient des contradictions de la Gauche au pouvoir en ce début des années 1980, rappelle la course à l’échec de la Droite en ce début des années 2010.
(2) Ô avaricieux et autres mal lotis, les trois premiers volumes existent déjà en Poche. Je vous laisse juges de la décision qui s’impose.
(3)Patrick Assouline s’est fait chroniqueur des attaques de Nicolas S*** contre le roman de Mme de Lafayette. Dans l’ordre : http://passouline.blog.lemonde.fr/2006/12/10/qui-veut-tue..., puis http://pire-racaille.blogspot.com/2007/08/sarko-et-la-pri..., et enfin http://passouline.blog.lemonde.fr/2008/04/16/le-president....
(4) « Maraud ! faquin ! Butor de pied-plat ridicule ! » — Ah ? Et moi Hercule-Savinien de Cyrano de Bergerac. » C’est à l’acte I.
http://bonnetdane.midiblogs.com/
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Assurances : quand l’europe abolit la réalité
03/03/2011 18:20
J’ai d’abord cru à un poisson d’avril un peu en avance. Puis, j’ai vu la sinistre Viviane Reding expliquer sérieusement à la télévision qu’une décision de la « cour de justice » européenne va abolir toute discrimination entre les hommes et les femmes dans les contrats d’assurance.
Ubu règne dans le machin européen
La lutte contre les discriminations n’est pas injuste par principe. Mais, là, il faut dire que les juges européens n’ont vraiment pas peur du ridicule. Les compagnies d’assurance différenciaient en effet les primes d’assurance automobiles en fonction du sexe des assurés du fait que les hommes ont nettement plus d’accidents que les femmes. La décision de la « cour de justice » européenne va donc aboutir à un relèvement important des primes pour les femmes.
Parallèlement, les primes de santé et de retraites seront également affectées. En effet, il y avait une différenciation assez logique du fait que les hommes vivent sensiblement moins longtemps que les femmes, ce qui impliquait des coûts non égaux. Mais, non, de même que cette europe a décidé que la Turquie est en Europe, au mépris de la géographie, dans sa folie bureaucratique et normative, elle a décidé d’abolir une partie de la réalité pour les assureurs.
Délires eurocrates
Tant qu’à lutter contre la discrimination entre les hommes et les femmes, cette europe pourrait également imposer l’égalité dans le port des chaussures à talon : après tout, pourquoi les femmes seraient-elles les seules à se voir imposer ce supplice ? Les mardi, jeudi et samedi seraient réservés aux chaussures à talon, pour tous, les lundi, mercredi et vendredi aux chaussures plates, pour tous. Dans leur grande bonté, les eurocrates pourraient laisser les citoyens libres le dimanche.
De même, Viviane Reding pourrait également demander une directive imposant la suppression des pissotières, qui ne peuvent être utilisées que par les hommes, nouvelle discrimination scandaleuse contre les femmes. Enfin, il est inacceptable que la nature ait fait que les femmes soient plus petites que les hommes. Il convient donc de donner des hormones de croissances aux petites filles pour permettre aux femmes de ne plus être prises de haut par les hommes.
Le machin européen encore à côté de la plaque
Le continent vient tout juste de traverser sa pire crise économique depuis quatre-vingt ans. Le chômage est au plus haut. Des pays sont littéralement saignés pour honorer des créanciers dont la plupart ont pourtant été sauvés par les Etats qu’ils rançonnent aujourd’hui. Et cette europe qui n’a absolument rien fait pour éviter une nouvelle crise financière ou aider les peuples (mais qui n’oublie pas les banques) vient demander aux assureurs de fermer les yeux sur la réalité !
Il y a vraiment quelque chose de monstrueux avec cette europe. Dogmatiquement néolibérale pour certaines questions (liberté de mouvement pour les capitaux, les biens ou les personnes, de manière à désarmer les Etats-nations), elle semble parfois s’inspirer de l’URSS par certains penchants bureaucrates et uniformisateurs comme ici. En outre, de quoi se mêle cette « cour de justice » pour aller interdire aux assureurs de prendre en compte la réalité pour calculer leurs primes !
Merci donc à cette europe, jour après jour, de montrer son vrai visage par l’absurdité de ces décisions. Tous les jours nous nous rapprochons du moment où les peuples finiront par refuser les délires de ces commissaires et de ces juges.
Laurent Pinsolle
http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/
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Juppé bis superstar
03/03/2011 18:12
Tout le monde l’adore. Jusqu’à quand ?
Hosannah ! Alain Juppé est de retour. Intronisé numéro 2 du gouvernement, l’ex-proscrit chiraquien est entré au Quai d’Orsay sous les vivats de la presse, des sondeurs, de la droite mais aussi d’une bonne partie de la gauche. Pas la peine d’attendre Pâques, on entend partout – même à Causeur – un seul son de cloche : enfin la droite qu’on aime ! Celle qui a des valeurs, des principes, de la droiture et ne part pas en vacances n’importe où… À l’Assemblée on l’acclame, dans les éditos, on encense déjà son bilan futur. Il ira au Caire dans les jours à venir, renouer d’un claquement de doigts avec les nations arabes qui se libèrent. Il va forcément « redonner le moral aux diplomates », même si, prévient-il du haut de sa formidable néo-modestie, il n’a « pas de baguette magique ». Des promesses, mais seulement celles qu’on peut tenir. On explique même que les militaires, qui pourtant ne l’ont fréquenté que 100 jours, le regrettent déjà. Sans oublier les Bordelais qui, eux aussi sont tristes de voir l’agenda de leur bon maire – qui pour autant ne les abandonnera pas – grevé par des voyages officiels dans des contrées lointaines, où heureusement Alain va faire briller haut l’image de la France et du Saint-Emilion. On l’a compris, c’est une nouvelle ère politique qui s’ouvre avec le nouveau ministre à lunettes. J’ai même entendu des consœurs dire qu’elles le trouvaient sexy…
On n’est jamais vraiment mort en politique, aurait coutume de dire Juppé, qui a déjà été enterré vivant. Curieuse résurrection quand même : passons sur le côté pâté d’alouette du chiraquien noyé au milieu des sarkozystes pur sucre. Ne parlons même pas de François Fillon, intronisé hyper-Premier ministre depuis le remaniement de l’automne et qui entend bien le rester. Mais peut-on pour autant oublier, comme tous les confrères, le Juppé droit dans ses bottes, premier de la classe, énarque et meilleur d’entre nous ? Juste retour des choses, après avoir morflé pour cause de jurisprudence Balladur, il bénéficie maintenant de la Loi d’airain du « c’était mieux avant», celle qui vaut à Jacques Chirac d’occuper le fauteuil laissé vacant par l’Abbé Pierre dans les classements de popularité.
D’autant que Juppé semble prendre presque du plaisir à son nouveau statut d’homme providentiel. Il faut le voir répondre à l’Assemblée aux questions des députés avec sérieux, sobriété et presque, pincez-moi, humilité ! Sur TF1, il roucoule de bonheur à l’énoncé d’un sondage sur notre politique étrangère qui le crédite de 55% d’opinions favorables. Et faut le voir démentir avec des accents de sincérité presque très convaincants quand on le qualifie de vice-Premier ministre. À se demander s’il n’a pas passé, lui, ses vacances de Noël en stage intensif d’art dramatique au Cours Florent.
La Roche tarpéienne est proche du Quai d’Orsay
Cela dit, à sa place, je savourerais ma victoire en n’oubliant pas toutefois d’aiguiser mon cran d’arrêt, en prévision des traquenards à venir. On a vu d’autres étoiles de cette mouvance, gaullienne donc fréquentable, se fracasser lamentablement. Vous voulez un exemple ? Et bien, au hasard, disons MAM. Il faut se souvenir des papiers enthousiastes sur l’ex-patronne du Quai, avant qu’elle soit à quai. Tellement droite, tellement héritière du Général par lignage direct, tellement au dessus du lot des Woerth et compagnie, forcément cupides et affairistes. MAM elle, parlait et agissait pour la France, rien d’autre. Et on la voyait bien remplacer à l’automne François Fillon pour donner un nouveau souffle au gouvernement, voire redonner confiance aux Français.
Au bout du compte, elle ne fut ni Premier ministre, ni rien d’autre que groupie des dictateurs et abonnée aux jet privés. Aujourd’hui c’est au tour de MAM de se répéter en boucle qu’on n’est jamais vraiment mort en politique.
Oui, Juppé devrait se méfier de cet afflux de nouveaux amis, même s’il en pleut plus qu’à Gravelotte ou sur Facebook. Nicolas Canteloup, qui a plus de mémoire que toute la presse politique, est allé chercher dans un passé pas si lointain de quoi sera fait son avenir proche. Avant d’être le Monsieur Propre de l’UMP, Juppé c’était le stalino-chiraquien, le régisseur en chef de l’Etat-RPR, le coupable direct du raz-de marée social de 95, puis de la rusée dissolution de 97. Juppé-la-poisse, pour reprendre Canteloup, c’est encore l’homme qui fut ministre de l’Environnement pendant trois semaines TTC après la présidentielle de 2007, avant de se faire bananer aux législatives pour avoir annoncé en direct live à la télé que le gouvernement souhaitait la mise en place de la TVA sociale – et avait failli entraîner la majorité toute fraiche de Sarkozy dans sa dégringolade. Comme dit une mauvaise langue à l’Assemblée, « il a 13 mois pour faire une grosse connerie ». Il ne faut jamais désespérer des meilleurs élèves, ils font toujours ce qu’on attend d’eux.
On ne fera pas l’injure à Alain Juppé de lui suggérer de réviser ses classiques – qu’il connaît infiniment mieux que tous ses collègues du gouvernement et que moi aussi – et de méditer la métaphore de la Roche tarpéienne. Plus modestement, je lui suggérerai de relire posément sa propre bio. Et même si je ne suis pas certaine que la musique rasta soit sa tasse de thé, il pourra le faire en écoutant Jimmy Cliff et en méditant les sages paroles de la chanson qui a fait connaître le reggae dans le monde entier : « The Harder They Come, The Harder They Fall ». Sans quoi la droite comme il faut va encore devoir se trouver un nouveau champion.
Muriel Gremillet
http://www.causeur.fr/juppe-bis-superstar,8851
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Pour Minc, Sarkozy, meilleur rempart contre Marine Le Pen?
03/03/2011 09:39
Invité de France Inter, Alain Minc a défendu son poulain Nicolas Sarkozy. Non le débat sur l'islam n'a rien d'électoraliste mais seul le chef de l'Etat pourrait empêcher la montée du FN. Et tant pis si c'est contradictoire.
Marine Le Pen n’est pas Jean-Marie, voilà en substance la pensée d’Alain Minc. L’essayiste, qui hésitait encore à distinguer la fille du père dans une interview à Radio J fin janvier – « Marine Le Pen plus dangereuse que son père ? Nous n’aurons la réponse que dans une dizaine d’années » - a fini par trancher ce mercredi 2 mars sur France Inter : « J’ai du mal, même si ce propos est sacrilège, à juger de la même manière un père qui dit que la Shoah est un détail de l’histoire et une fille qui dit que la Shoah est le pire crime de l’histoire. » En déclarant à l’hebdomadaire Le Point que « les camps ont été le summum de la barbarie », la nouvelle présidente du Front national a donc réussi son coup médiatique. Lorsqu'elle se débarrasse des oripeaux embarrassants du FN version Jean-Marie Le Pen, la patronne frontiste inquiète de plus en plus la droite parlementaire. Mais pas Alain Minc. Car pour empêcher l'évolution en profondeur du Front qui pourrait aboutir à une entrée de sa présidente dans un gouvernement de droite plurielle, Minc croit avoir trouvé le meilleur des antidotes.
Pour le conseiller du soir de Nicolas Sarkozy, « l’extrême-droite française mutera après une alternance de gauche […] ça ne peut se passer qu’après l’arrivée de la gauche au pouvoir que l’extrême-droite se transformera en droite extrême ». Habile. En affirmant que la gauche au pouvoir offrirait un boulevard ay Front nation, Alain Minc suggère, au fond implicitement, que son candidat favori - Sarkozy - serait le rempart le plus efficace contre la montée du Fn.
En outre, Sarkozy, surfant sur les thématiques du FN, obligerait ce dernier à se radicaliser davantage afin de se démarquer de la droite parlementaire. Une sorte de triangulation. Ainsi la mue du FN en parti de « droite extrême », selon l’expression de Minc, ne pourrait avoir lieu.
Mais surtout : chut ! Pas question pour le conseiller de Sarkozy de reconnaître la moindre préoccupation électoraliste dans les prises de décision élyséenne de ces derniers mois. Le débat sur l'islam prépare-t-il 2012 ? « Je ne pense pas que l'élection présidentielle se gagnera à droite », tranche Minc. Au centre gauche alors ? En somme, une séquence ouverture après une séquence droitisation, comme en 2007 ? On ne change pas une stratégie gagnante.
Laureline Dupont - Marianne
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Israël tourne le dos aux lumières
03/03/2011 09:34
C’est une petite musique bien désagréable qu’on entend dans certains milieux occidentaux et en Israël, le regret d’Hosni Moubarak : « certes, c’était un dictateur, mais aussi un allié fidèle ». Une nouvelle illustration de la mauvaise direction prise par Israël.
Révolution arabe et Israël
A dire vrai, on peut quand même comprendre en partie cette position. Depuis des décennies, le pays était protégé en son Sud par l’alliance avec une Egypte sous influence étasunienne, un bol d’air pur dans une région où certains partis et certains régimes professent leur volonté de rayer Israël de la carte. La perte d’un allié fidèle qui pourrait être remplacé par un nouveau régime hostile à l’Etat hébreu est donc légitimement un souci pour le gouvernement et les médias Israéliens.
Mais le problème est qu’afficher une telle opinion ne peut que renforcer la très mauvaise image d’Israël dans les opinions publiques arabes. Alors que les peuples se libèrent d’autocrates qui exploitaient les richesses de leur pays à leur profit, il est tout de même désolant de ne pas voir Israël se réjouir un minimum de ces révolutions non islamistes qui semblent en marche chez ses voisins. Israël semble préférer une dictature alliée à une démocratie moins favorable.
Le côté obscur de la force
Israël persiste dans une attitude totalement suicidaire. Après avoir déclenché une guerre contre Gaza, arraisonner un bateau d’aides, continuer à construire des colonies en plein territoire Palestinien, le gouvernement de Benjamin Netanyahou multiplie les gestes de défiance vis-à-vis des Palestiniens et de la communauté internationale. Du coup, quelques gouvernements commencent à reconnaître l’autorité Palestinienne et le vent tourne dans le monde, y compris aux Etats-Unis.
Bien sûr, aujourd’hui encore, Israël est le plus fort dans la région et le régime le plus démocratique. Mais le second argument pourrait bien tomber très rapidement quand on constate que même Kadhafi devrait bientôt être de l’histoire ancienne. Ensuite, Israël serait bien mal inspiré de compter sur sa force pour se protéger. Car à force de montrer qu’ils peuvent l’utiliser sans mesure, il a montré un bien mauvais exemple à qui parviendrait à égaler sa force…
Le rôle de la France
Que faire alors ? La priorité me semble être de défendre l’intégrité des territoires Palestiniens et exiger non seulement la fin des colonies mais aussi le retrait de celles qui sont les plus isolées et qui fracturent le plus durement le territoire Palestinien. Rien, absolument rien, ne justifie ce mitage humiliant des Territoires Occupés. En agissant de la sorte, Israël compromet durablement toute solution au conflit. C’est pourquoi nous devons passer de la parole aux actes.
Nous pouvons cesser toute relation diplomatique avec Israël tant que la colonisation n’est pas arrêtée. Mais nous devons aller plus loin et même envisager un véritable boycott des produits Israéliens (comme cela avait été fait pour l’Afrique du Sud). En ne faisant rien, la communauté internationale se fait complice des agissements délétères d’Israël. Nous devons montrer qu’un tel comportement est inadmissible et véritablement peser pour qu’il change.
Parce qu’Israël a été attaqué et son existence même menacée, à force d’effort, il est devenu plus fort que tous ses agresseurs potentiels. Le problème est qu’il exerce cette force sans mesure ni raison. A nous de bien lui faire comprendre que ce n’est pas son intérêt, par la force s’il le faut.
Laurent Pinsolle
http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/
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