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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Réponse à Malakine: la situation est aujourd’hui beaucoup moins désespérée qu’elle ne le paraissait le 18 juin 1940

02/03/2011 09:19

Réponse à Malakine: la situation est aujourd’hui beaucoup moins désespérée qu’elle ne le paraissait le 18 juin 1940


Réponse à Malakine: la situation est aujourd’hui beaucoup moins désespérée qu’elle ne le paraissait le 18 juin 1940
Malakine, sur son blog, m’invite à aller plus loin que mon livre : « La France est-elle finie ? » pour répondre à ses interrogations, ce que je vais essayer de faire. Elles sont pertinentes, tellement même qu’il m’arrive de me les formuler à moi-même.

Je souhaite auparavant dissiper quelques malentendus. J’ai beaucoup d’admiration pour les intuitions et les analyses souvent pénétrantes et toujours stimulantes d’Emmanuel Todd. Il me semble cependant que l’exigence républicaine telle que je l’ai définie permet de dépasser l’opposition entre la « culture individualiste » et la « culture souche ». Je ne méconnais pas le temps long de l’Histoire qui ferait rouler chaque peuple indéfiniment dans son ornière. J’ai constaté depuis longtemps qu’il fallait un projet pour rassembler les Français. Je n’ironise pas, comme le croit Malakine, sur l’universalisme. Je crois avoir écrit que la République était universelle, à condition d’être pensée dans au moins trois dimensions : « l’intérêt national à long terme ne peut s’opposer à l’intérêt européen et celui-ci ne peut se définir dans l’oubli des intérêts généraux de l’Humanité » (p. 295). Je réserve donc ma douce ironie à l’illusion répandue chez les Français que leur culture est celle de l’Univers, ce qui les rend insensibles à l’existence d’autres cultures. Je ne crois donc pas professer « une conception holiste de la nation ». Les « valeurs de transmission » sont, pour l’essentiel, des valeurs d’éducation : les vrais républicains révèrent l’Ecole. La République est d’abord « enseignante ». S’identifiant à la fois à un projet et à la France, la République « modèle Valmy », est plus forte que tous les « holismes ». Voilà, je l’espère, dissipés quelques malentendus.

Peut-être (et même sûrement) n’ai-je pas bien compris l’anthropologie « toddienne ». Il faut que je m’y remette ! Mais pas plus que moi, Emmanuel Todd ne me semble croire à une « refondation à zéro » de l’Humanité et encore moins en la possibilité d’une rupture totale en l’Histoire (p. 244).

Pour ma part, je crois en la « volonté de raison » et à la supériorité de la conscience sur l’inconscience de la simple Tradition. C’est ma définition de la République comme recherche d’un intérêt général donc collectif, au-dessus des intérêts individuels ou catégoriels. On peut trouver cette démarche idéaliste. Mais elle ne m’a jamais empêché de voir que la France a préexisté à la Révolution et à la République, et que même la France les a rendues possibles. La République est le nom moderne de la France. Elle intègre la devise républicaine à son patrimoine « toddien », si je puis dire. Il me semble que les « grands républicains » ont très bien compris cette filiation, de Gambetta à De Gaulle, en passant par Ferry, Clemenceau, et Jaurès qu’il ne faut pas oublier.

La question de l’Ancien Régime et de la Révolution est aujourd’hui dépassée. Ce qu’il faut comprendre c’est l’affaissement de la République depuis l’entre-deux guerres jusqu’à aujourd’hui. Il faut relire autrement notre XXe siècle pour pouvoir entrer dans le XXIe.

Mon livre est donc fondamentalement optimiste, car il vise à restaurer chez les Français l’estime de soi et par conséquent la confiance et l’élan qui leur manquent aujourd’hui pour construire leur avenir. J’ai essayé de montrer que dans le grand choc des idéologies nées de la « barbarisation » (Hobsbawm) de la Première Guerre mondiale (le communisme et le fascisme), la France avait quand même des excuses pour s’être « évanouie » (au propre comme au figuré) en mai-juin 1940. René Girard a sans doute eu raison d’écrire qu’on ne peut pas « faire deux fois Verdun », surtout pour un peuple aussi démographiquement épuisé que l’était le peuple français dans les années trente.

De Gaulle a symbolisé le 18 juin, « l’intérêt général » au sens le plus élevé (celui de la France mais aussi celui de la liberté dans le monde, comme il l’affirme explicitement dans son discours du 22 juin), intérêt général tellement héroïque qu’il a fallu quelque temps à la majorité des Français pour s’en rapprocher. Mais n’oublions pas que
le discours de Pétain sur le « vent mauvais » qu’il sent se lever sur la France (c’est-à-dire l’esprit de résistance) date de mai 1941, un mois avant l’invasion de l’Union Soviétique par les nazis. Le peuple français, certes prostré après la défaite, n’a jamais été collaborationniste, n’en déplaise à ses contempteurs qui veulent en faire les complices du génocide (voir le honteux procès fait à la SNCF).

Il faut aujourd’hui relever la République, c’est-à-dire la France. La crise de l’européisme (c’est-à-dire la confusion de l’Europe à la fois avec la « méthode communautaire » inventée par Jean Monnet et avec le néolibéralisme aujourd’hui en crise), en offre l’occasion. La France est certes un pays individualiste mais elle n’est pas le seul au monde : les Etats-Unis aussi sont un pays individualiste. Mais il n’est pas fatal que l’individualisme submerge le sens du collectif, c’est-à-dire le patriotisme, au bon sens du terme. J’observe que les socialistes eux-mêmes, tout en continuant à m’ostraciser, moi et mes amis, sous prétexte que nos idées seraient « réactionnaires » (ce qui leur évite d’avoir à les discuter), ont réappris à invoquer « l’intérêt général », certes du bout des lèvres, et sans toujours en bien comprendre la signification. Mais la prière, selon Pacal, ne finit-elle pas par engendrer la foi ?

Je ne méconnais nullement, comme semble le croire Malakine, l’état calamiteux de l’esprit public actuel. S’il fallait en rester aux catégories de « droite » et de « gauche », passablement usées par l’usage qui en a été fait, on pourrait spéculer sur les capacités respectives de la gauche à se réapproprier la République et la France (c’est-à-dire le patriotisme), et de la droite à mettre de son côté le civisme et le sens de l’Etat. Ne rêvons pas : seuls de grands évènements pourraient ouvrir l’ère de ces grandes redécouvertes. Mais ces évènements ne sont-ils pas devant nous ?

Contrairement à vous, cher Malakine, je ne crois pas que l’Allemagne puisse persévérer dans son « cavalier seul » pour les quatre raisons que j’ai énoncées dans mon livre (p. 229). L’idée du « schisme européen » (à l’Allemagne le Nord de l’Europe, à la France le Sud), me paraît contraire à la vocation même de notre pays dont le nom est germanique, même si la langue est latine.

Ce que vous dites sur « ces élites qui se vivent comme appartenant à une oligarchie mondiale » me fait penser à un livre écrit en 1994 par Christopher Lasch, intitulé La révolte des élites. C’était et c’est une vérité d’observation : aux Etats-Unis comme en France. Obama en prônant la réindustrialisation des Etats-Unis a à peine commencé à remettre les pendules à l’heure …

Revenons à la France : celle-ci ne sera finie que si les Français y consentent. Tel ne me paraît pas être fondamentalement leur état d’esprit (voir la victoire du « non » au référendum du 29 mai 2005). Souvenons-nous de Kant qui dit que la République est une idée si forte que même temporairement vaincue, il est impossible qu’elle ne puisse réapparaître un jour à la faveur de circonstances favorables.

Dans une génération d’ici, la France sera aussi peuplée que l’Allemagne. Le moment viendra où nous pourrons concevoir l’avenir à égalité. Il était sans doute trop tôt pour définir plus précisément dans mon livre, les contours exacts de ce « projet républicain » de redressement de l’Europe. Mais pensez-vous, cher Malakine, que la situation aujourd’hui soit beaucoup plus désespérée qu’elle ne le paraissait le 18 juin 1940 ?
Jean Pierre Chevènement






Comment réagir face aux révolutions arabes ?

01/03/2011 14:14

Comment réagir face aux révolutions arabes ?


Intervenir ? Ne pas intervenir ? Dénoncer la répression ? Ce sont des questions difficiles qui se posent aujourd’hui. Si tout le monde critique le gouvernement, les alternatives ne sont pas toujours très claires.
Paroles et souveraineté
Certes, le gouvernement a tardé à dénoncer les dictateurs, mais finalement, pas beaucoup plus que les autres. Ce qui était le plus révoltant a clairement été les vacances du Premier Ministre en Egypte et  celles de la ministre des Affaires Etrangères en Tunisie, sans payer l’ensemble de leurs frais et alors que les populations commençaient déjà à se révolter dans le second cas.
Car se pose la question du respect des souverainetés nationales. En effet, comme l’a bien souligné Jacques Sapir, le droit d’ingérence est essentiellement le droit du plus fort à imposer sa loi à plus faible que lui. En outre, l’ostracisme est-il véritablement la bonne solution ? L’isolation de la Corée du Nord ou de Cuba ne freine-t-elle pas au contraire l’évolution de ces pays ? N’est-ce pas le contact avec des démocraties qui peut au contraire éveiller les peuples à la liberté ?
Certains disent que la France doit dénoncer les dérives des autocrates que nous recevons ou qui nous reçoivent. Mais les dictateurs peuvent parler au nom de leur pays et les critiquer est parfois un moyen commode de s’acheter une conscience à bon compte, sans réellement agir en faveur des peuples qu’ils dirigent. Ce n’est pas forcément en parlant des droits de l’homme aux dirigeants Chinois devant les journalistes que nous contribuerons forcément à la libération du peuple chinois.
Souveraineté et laisser-faire
Mais malgré tout, entre un laisser-faire absolu et l’ingérence, il y a de la marge. La réception exceptionnelle du colonel Kadhafi allait beaucoup trop loin. On peut recevoir un autocrate sans céder à tous ses caprices. En outre, comme l’a souligné Nicolas Dupont Aignan, l’exemple du général de Gaulle, aidé par le gouvernement anglais, montre qu’une certaine forme d’ingérence a des bienfaits.
Mieux, comme il l’avait également souligné, il y a une différence entre parler aux autocrates, ce sur quoi se concentrent nos dirigeants aujourd’hui et parler aux peuples, ce que le Général faisait. Bref, il existe  une autre voie. Mais aujourd’hui, on pourrait même se poser la question d’une intervention pour aider le peuple Libyen à se débarrasser de Kadhafi, ce qui éviterait de nouveaux morts.
Mais là encore se pose la question des limites à poser à une telle intervention. En effet, il faut clairement que le peuple se soit déjà soulevé pour le faire. Il faudrait sans doute un accord assez large de la communauté internationale (par exemple, le conseil de sécurité de l’ONU). Mais, accepter une telle ingérence ne risque-t-il pas de nous mener dans un engrenage dangereux où quelques uns (forcément les plus puissants) décideraient in fin pour presque tous les autres, du moment qu’ils sont plus faibles ?
Pour un plan Marshall méditerranéen
Finalement, le machin voulu par Henri Guaino et Nicolas Sarkozy pourrait se révéler utile. Aujourd’hui, l’Europe devrait tendre la main aux pays arabes qui se libèrent des autocrates qui les dirigeaient. Comme à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et comme nous aurions du faire pour les pays d’Europe de l’Est au lieu de les abandonner, nous devrions proposer aux pays devenus de véritables démocraties un plan Marshall destiné à favoriser leur transition.
Ainsi les pays européens donneraient une prime à la démocratie et à la liberté, sans s’ingérer directement dans les affaires des pays arabes. Les pays dont les dirigeants respecteraient la transition démocratique bénéficieraient d’une aide économique leur permettant de limiter les troubles que toute transition génère, car le processus de démocratisation sera long comme le souligne Hubert Védrine. Ce serait un immense message d’espoir envoyé aux pays arabes, une main tendue pour les aider.
Les pays européens ont déjà failli au rendez-vous de l’histoire en imposant une transition économique brutale aux anciens pays communistes. Sans forcément nous ingérer dans leurs affaires, nous pourrions tendre la main aux pays arabes qui se libèrent. Qui osera ?
Laurent Pinsolle





Villepin marque sa différence en politique étrangère

01/03/2011 11:11

Villepin marque sa différence en politique étrangère


Quoi qu’on pense de lui, Dominique de Villepin reste le dernier ministre des affaires étrangères français a avoir eu un peu de poids et de profondeur dans sa fonction – et cela remonte à 2004. Il était donc clair qu’en acceptant de parler, vendredi matin, devant le centre d’accueil de la presse étrangère (CAPE) à Paris, il entendait marquer sa différence par rapport au gouvernement français actuel qui – sans même parler des vacances de MAM et de Fillon – a complètement sombré dans les révoltes tunisienne et égyptienne. Sachant que l’exercice du contraste joue pleinement en sa faveur, il n’a guère eu besoin d’insister. Tout juste s’est-il contenté d’une pique à l’encontre de Michèle Alliot-Marie, et aussi de Bernard Kouchner, en réponse à une question de la salle : «La diplomatie, c’est le visage qu’un pays veut se donner. Il appartient donc au président de la République et au premier ministre de déterminer et de choisir ce visage.»
D’emblée, dans son discours liminaire, Dominique de Villepin a tenu à faire part de son «émotion» face à cette «Histoire en marche» à Tunis et au Caire : «Nous ne pouvons pas rester silencieux et immobiles sur notre rive de l’Histoire» (voir le discours dans son intégralité). Il ne lui a pas fallu longtemps non plus pour souligner le décalage entre la position du gouvernement Sarkozy-Fillon qui, dans la foulée du départ d’Hosni Moubarak, a salué cette décision «courageuse», et la lucidité du président Obama qui, «bousculant son administration et le jeu des intérêts, a su tenir un discours que tout le monde attendait d’une grande démocratie, un langage d’humanité».
Il est évidemment plus facile de prendre des positions tranchées quand on est éloigné de la conduite des affaires étrangères, mais il y a quelque chose qui insupporte profondément Villepin – et qui l’a toujours insupporté –, c’est l’immobilisme et le retranchement derrière son cache-col (un ancien de son cabinet au Quai d’Orsay a d’ailleurs fait de cette diplomatie en mouvement le leitmotiv d’une bande dessinée le prenant pour sujet principal). C’est pour cela que, dans cette période de grands bouleversements, dont on ne sait encore s’ils resteront cantonnés à la Tunisie ou à l’Égypte ou s’ils vont faire tache d’huile, la tétanie française ne peut que lui hérisser le poil : «Le propre des grands événements historiques est qu’ils surgissent et que tout le monde est pris par surprise. Le plus important est d’être à leur hauteur. L’impréparation est d’autant plus forte qu’elle s’accompagne de peurs.»
Dans son souci de dessiner un contraste avec l’Elysée et l’UMP, l’ancien premier ministre de Jacques Chirac – à qui il a rendu plusieurs fois hommage – a été jusqu’à dire que le fuites de WikiLeaks ne le préoccupaient pas vraiment («la diplomatie, ce n’est pas une civilité de gens entre soi, elle doit avoir des dents et dire une vérité»). Il a également plaidé pour la reconnaissance d’un État palestinien. Et il s’est inquiété du débat que veut organiser la majorité sur l’islam : «Nous avons eu la débat sur l’identité nationale, sur la burqa, sur les Roms, et nous avons aujourd’hui un Front national à 20%. Que voulons-nous ? À quoi jouons-nous ?» Ajoutant : «La question sur les mosquées, si elle aussi importante, aurait pu être posée en début du quinquennat plutôt qu’à quelques encablures d’une élection présidentielle.»
On ne sait toujours pas à quoi Dominique de Villepin est candidat, ni comment il voit son avenir – il a été présenté au CAPE comme avocat international et président de République solidaire, son nouveau parti. Mais dans le contexte d’une droite qui passe plus de temps à défendre ses compromissions, à se terrer, ou à traquer ceux qui dévient de la ligne présidentielle, Villepin sait que le «printemps des peuples arabes» (c’est son expression) est aussi une opportunité pour lui de revenir sur la vague qu’il maîtrise le mieux, celle de la place de la France dans le monde.





Paris après Tunis, Le Caire et Benghazi ?

01/03/2011 11:01

Paris après Tunis, Le Caire et Benghazi ?


A l'aune des révolutions qui secouent les pays arabes, Bertrand Renouvin pose la question de l'éventualité de tels événements en France. Souffrance au travail, conflits sociaux, cynisme de l'Etat font naitre, selon lui, une situation pré-révolutionnaire dans le pays.


La vague révolutionnaire qui bouleverse plusieurs pays arabes et qui tente de renaître en Iran va-t-elle toucher l’Europe de l’Ouest et singulièrement la France ? Les conditions sont fondamentalement différentes chez nous, puisque nous bénéficions de toutes les libertés démocratiques face à une oligarchie dépourvue de réel pouvoir de coercition. Mais il est probable que beaucoup de Français admirent et envient ces hommes et ces femmes spontanément rassemblés qui parviennent en peu de temps à chasser leurs maîtres.

Pouvons-nous espérer passer de la révolte à la révolution selon une voie spécifique ? Ce n’est pas impossible car nous assistons depuis 1995 à une intensification et à un élargissement croissant des luttes sociales. Le « tournant de décembre » apparaît comme une rupture avec l’individualisme des années quatre-vingt puisque les grévistes actifs et les grévistes par procuration (une nouveauté), les retraités et diverses catégories de salariés scandaient le « Tous ensemble ! » qui sera repris dans les manifestations ultérieures.

Les socialistes, qui ne voulaient pas prendre la tête du mouvement social en 1995, ont mené entre 1997 et 2002 une opération de diversion avec Lionel Jospin, champion des privatisations, et Martine Aubry à l’infirmerie sociale. La protestation sociale a pris la forme que l’on sait au premier tour de l’élection présidentielle de 2002 mais, passées les immenses manifestations contre la guerre américaine en Irak, la victoire du Non en 2005 et la campagne contre le CPE en 2006 ont mis en évidence le basculement des classes moyennes du côté des classes populaires, rigoureusement analysé par Emmanuel Todd.

L’élection de Nicolas Sarkozy, provoquée en partie par la mollesse et les divisions socialistes, n’a retardé que faiblement la relance des grands mouvements populaires : manifestations de 2009 freinées par les deux principaux syndicats et nouvelles manifestations massives pour les retraites en 2010. Celles-ci auraient dû aboutir au retrait du projet de loi si les deux principaux syndicats avaient lancé l’appel à la grève générale.

L’Elysée aurait tort d’estimer que les grandes foules sont désormais domptées et démoralisées. Même si les rues sont aujourd’hui paisibles, une large fraction de la population exprime de diverses manières son hostilité à l’ultralibéralisme et le climat social reste d’autant plus orageux que de nouvelles catégories sociales sont entrées en révolte. En France, la situation est prérévolutionnaire en raison de la conjonction de plusieurs facteurs :

1/ Une prise de conscience générale du cynisme de l’oligarchie : après avoir déclaré que les caisses sont vides, la « gouvernance » sauve les banques qui continuent d’accumuler d’énormes profits.

2/ Une grande lucidité les causes de la souffrance au travail, en raison des articles, des reportages, des téléfilms qui assurent la diffusion de situations intolérables et d’explications pertinentes.

3/ Une volonté très répandue de s’informer sur les mécanismes économiques et financiers, attestée par le succès de livres et de blogs d’abord difficile et qui sont pourtant lus par des citoyens qui veulent acquérir de solides connaissances. Les réseaux sociaux remplacent les brochures et les tracts de la propagande du 20ème siècle, permettent la diffusion d’une culture politique de masse et favorisent les mobilisations. Bien entendu, Facebook et Twitter ne font pas les révolutions : les idées révolutionnaires circulent par ce biais, mais l’essentiel de la partie se joue dans la rue puis dans les urnes.

4/ Le durcissement des conflits sociaux localisés, faiblement médiatisés mais qui sonnent comme autant d’avertissement de la révolte des classes moyennes et populaires. Une multitude de citoyens pauvres ou en voie d’appauvrissement savent depuis la bataille des retraites que l’oligarchie veut détruire peu à peu l’ensemble du système de protection sociale, donc les conquêtes du Front populaire et de la Libération. Les innombrables lecteurs de Stéphane Hessel (« Indignez-vous ! ») font clairement ce lien entre l’actualité et les pages glorieuses de notre histoire politique et sociale.

5/ Les mouvements de grève dans la police nationale, la révolte des magistrats, le malaise dans l’armée, la colère de la plupart des fonctionnaires confrontés à la RGPP, le mouvement de contestation au Quai d’Orsay montrent que tous les éléments constitutifs de l’Etat sont touchés ou emportés par un mouvement de révolte ouverte ou feutrée.

6/ La corruption des oligarques (affaire Woerth, affaire Alliot-Marie), l’arrogance de la classe dirigeante, les profits des banquiers, accroissent le sentiment de révolte.

Face à cette menace, l’Elysée tente des opérations de diversions destinées à faire prévaloir le conflit ethnico-religieux sur la lutte des classes et à enrayer la progression du Front national. Le « débat sur l’identité nationale » traduisait cette intention, de même que la campagne contre les Roms. Mais les manifestations de l’automne ont montré que la lutte sociale restait prédominante et le lancement d’un « débat sur l’islam » suscite des oppositions au sein même du camp sarkozyste. De fait, le supposé président n’arrive pas à détourner les citoyens de leurs préoccupations premières - le pouvoir d’achat, le chômage, le logement. A tous égards, la stratégie élyséenne est un échec.

Le Front national constitue une menace de diversion beaucoup plus sérieuse. Marine Le Pen risque d’être placée par les médias au centre du débat électoral : en ce cas, Nicolas Sarkozy sera tenté de faire de la surenchère xénophobe et la gauche se donnera bonne conscience en appelant une nouvelle fois à la croisade antifasciste. Cette gesticulation sera encore plus inappropriée qu’en 2002 puis la candidate frontiste tient à la fois un discours xénophobe et un discours protectionniste.

Les oligarques socialistes ont malheureusement de bonnes chances de remporter les élections présidentielles et législatives : l’explosion sociale s’en trouverait retardée puisque les libéraux de gauche afficheraient quelques réformes sociales et un sérieux dans la gestion de l’ultralibéralisme qui les valoriseraient par rapport aux désordres et aux provocations de Nicolas Sarkozy. Dans cette perspective, Dominique Strauss-Kahn serait à tous égards redoutable.

Dans cette conjoncture, l’issue la plus favorable serait le déclenchement d’un nouveau mouvement social de grande ampleur. La situation économique s’y prête mais personne n’a le déclencheur entre ses mains. Nous avons souvent vu en France et nous voyons maintenant en Tunisie qu’un fait en apparence mineur mais hautement symbolique peut provoquer un mouvement national sans que les organisations constituées y jouent un rôle fondamental.

Nous ne savons pas si ce phénomène se produira en France mais il est important de participer aux mouvements de grève et aux actions symboliques (occupation de locaux…) en gardant à l’esprit les caractéristiques des révoltes et des révolutions actuelles : pas besoin de parti d’avant-garde, une foule faiblement organisée mais très décidée peut bouleverser une situation politique – ceci plus facilement en France que dans des pays où la police et les milices tirent sur les manifestants. Ici, nous n’avons à craindre ni la police, ni l’armée, qui n’obéiraient pas à des ordres de répression et notre tradition de la manifestation permettrait d’éviter de graves désordres.

Dans cette perspective, il importe d’amplifier la diffusion des informations sur les luttes en cours, que ce soit en France ou dans d’autres pays de la zone euro – surtout la Grèce, qui est en état d’insurrection sociale diffuse. Les réseaux sociaux, indispensables pour la formation politique et pour la diffusion du programme des « hétérodoxes » sont tout aussi nécessaires pour la mobilisation en vue de la grève et de la démonstration de force – car c’est bien sur les lieux de travail et dans la rue que se dérouleront les événements décisifs.

Plus d'articles de Bertrand Renouvin sur
son blog.
 
Bertrand Renouvin - Tribune





Le député villepiniste Jacques Le Guen demande une enquête sur les prix des carburants

01/03/2011 10:43

Le député villepiniste Jacques Le Guen demande une enquête sur les prix des carburants


Le député villepiniste Jacques Le Guen a demandé lundi au gouvernement de lancer une enquête sur la hausse des prix des carburants, soupçonnant les compagnies pétrolières de tirer profit de la situation.

A la suite des événements dans les pays du Maghreb, en Libye notamment, le prix du pétrole s'est envolé avec des répercussions des prix à la pompe.

"Le prix de l'essence augmente de manière anormale depuis une semaine", dénonce lundi dans un communiqué le député UMP du Finistère, qui demande au gouvernement "de lancer une enquête sur les fluctuations des prix de l'essence".

Selon Jacques Le Guen, qui cite des chiffres de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), le litre de gazole est passé de 1,08 à 1,30 euro entre début février 2010 et 2011. Quant au litre de super, il est passé de 0,85 euro à 1,45 euros.

Selon le site du gouvernement sur les prix des carburants, le litre de gazole se vend actuellement à environ 1,40 euro et celui de super à 1,50, avec des différences selon les distributeurs et les lieux de commercialisation.

"Ces hausses au cours de 2010 ont été difficilement supportables pour les consommateurs. Cette inflation des prix pénalise aussi de nombreuses entreprises", ajoute le député.

Aussi Jacques Le Guen se demande-t-il "si les compagnies pétrolières ne sont pas en train de profiter de l'instabilité politique en Afrique du Nord pour imposer des hausses supplémentaires injustifiées du prix de l'essence".

"Le prix de l'essence ne devrait pas être soumis aux hausses soudaines du baril de pétrole brut", estime-t-il.

Source: Reuters

http://2villepin.free.fr/index.php/2011/03/01/1812-le-depute-villepiniste-jacques-le-guen-demande-une-enquete-sur-les-prix-des-carburants






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