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Vive la Nation ! Lettre de Mars,
03/03/2011 09:22
Chers compagnons, chers camarades,
Je ne néglige pas l’actualité internationale, avec ces populations à juste titre révoltées. Nous assistons sans doute à de grands moments de l’Histoire des Hommes. Et nous devons suivre, avec humanisme et le recul nécessaire, l’évolution de la situation dans les pays tels la Tunisie ou encore aujourd’hui la Libye. Mais je souhaitais cette fois consacrer cette présente à la politique nationale. Je mesure avec tristesse – et ce n’est pas nouveau – le peu de considération de l’intérêt national par bien de nos politiques : ceux qui représentent ou sont censés nous représenter. Les idées délirantes, la démagogie, l’arrogance et le mépris d’un Jean-Luc Mélenchon face à une Marine Le Pen sur BFM TV, elle qui quelques jours plus tard ne trouve rien d’autre à faire que de rebondir sur la photo de l’ambassadeur Boris Boillon en slip sur un site internet de retrouvailles amicales, Dominique De Villepin qui attend que l’on crie « hourra ! » parce qu’il annonce que, cette année, il ne renouvellera pas son adhésion à l’UMP, le lynchage médiatique de Michelle Alliot-Marie qui contourne les vraies inquiétudes des Français… alors qu’à l’époque de Tonton Mitterrand ce genre d’affaires existaient déjà ! Tout cela renforce l’écart paradoxal entre les politiques et la politique. Pourtant, je sais que, parmi nos concitoyens, il existe des jeunes gens qui détiennent le réel souci de la nation, qui sauraent mieux que bien des bureaucrates servir l’intérêt politique majeur : celui de cette nation et, de là, celui de la condition humaine. Ces gens-là sont méconnus. Ils viennent de la gauche ou de la droite, et qu’importe ! Car aujourd’hui, gauche et droite ne signifient plus grand-chose. Il faut œuvrer pour la convergence des esprits… ces esprits de France, c’est-à-dire ceux qui se battent pour la sauvegarde et la prospérité de la France ! Dans le combat contre toute sorte d’extrémisme ou de fatalité, sauvons les principes de la République qui n’est plus que l’ombre d’elle-même, redéfinissons un intérêt commun, préparons le renversement de nos élites cupides, égocentriques et séparatistes car mondialisées ! Je confectionne ce grand souhait, celui d’une prise de conscience suffisamment élevée pour que ceux qui font la France, par la culture, le travail, le plaisir d’un savoir vivre ensemble, prennent le pouvoir. Enfin, comme à l’ère révolutionnaire, je veux crier : « Vive la Nation ! »
Anthony Michel
http://blogrepublicain.hautetfort.com/
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L’Europe passoire
03/03/2011 09:19
Intervention de Jean-Pierre Chevènement au Sénat sur le projet de loi : « Contrôle des importations et des exportations des matériels de guerre et marchés de défense et de sécurité », mardi 1er mars 2011.
Monsieur le Ministre,
Le Pentagone vient de souffler à EADS le contrat géant – 35 milliards de dollars – des 179 avions ravitailleurs de l’armée de l’air américaine, au bénéfice de Boeing. Le résultat était si peu attendu que le représentant démocrate de l’Etat de Washington où se trouvent, précisément à Seattle, les usines de Boeing, M. Jay Inslee, avait déjà dénoncé – par erreur – une décision néfaste et appelé à la remettre en cause !
Faut-il s’en étonner ? Pour un marché de défense de cette importance, le réflexe protectionniste a joué au plus haut niveau. Comme l’a fait justement remarquer le Président de notre Commission, M. Josselin de Rohan, le jeu n’est pas égal entre les deux rives de l’Atlantique : « Il n’y a pas d’équivalent en Europe du « Buy american Act ». La disproportion des moyens consacrés à la recherche constitue un handicap majeur … Les règles américaines sont telles qu’il faut, pour vendre un avion aux Etats-Unis, non seulement déployer sa production sur place mais disposer aussi sur le sol américain de filiales totalement contrôlées par des ressortissants américains – c’est la règle des ‘proxy boards’ ».
Et c’est le moment que choisit le gouvernement pour présenter au Parlement un projet de loi visant à transposer deux directives européennes d’esprit fondamentalement libéral ! Le second surtout visant les marchés de défense tend à restreindre l’utilisation de l’article 346 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (ex article 296 du TCE) : or, c’est cet article qui permet à chaque Etat d’éviter de recourir à la concurrence chaque fois que ses intérêts essentiels en matière de sécurité sont en jeu. On croit rêver ! D’autant que la directive MPDS (marchés publics de défense et de sécurité) ne fait nullement mention d’une préférence communautaire.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Tout commence par une communication de la Commission européenne dont l’inspiration libre-échangiste n’est plus à démontrer, communication faite le 5 décembre 2007, avant donc la crise financière. La Présidence française de l’Union européenne, au second semestre 2008, a cru bon d’aller dans le même sens sous le prétexte qu’un marché unique de l’armement permettrait de renforcer « la base industrielle et technologique de défense européenne ».
Là-dessus, la Commission a publié deux directives : l’une sur les transferts intracommunautaires du 6 mai 2009, qui ne pose pas de problèmes majeurs car elle vise essentiellement à la simplification des procédures ; l’autre du 13 juillet 2009, communément appelée MPDS (marchés publics de défense et de sécurité). C’est cette deuxième directive dont la transposition soulève des interrogations majeures.
1. Tout d’abord, l’enfer est pavé de bonnes intentions : c’est sous prétexte d’ouvrir aux industries de défense françaises les marchés européens qui ne représentent que 20 % de nos exportations de matériel militaire, que la France a voulu restreindre l’utilisation de l’article 346, censé couvrir des pratiques protectionnistes chez certains Etats européens.
Mais force est de constater que les directives dites du « paquet défense », finalisées fin 2008 sous la Présidence française, n’imposent pas une clause de préférence communautaire pas plus qu’un principe de réciprocité dans les échanges avec des pays tiers. Tout se passe comme si dans un contexte de contrainte budgétaire, avait prévalu le choix de la « best value for money », concept britannique dont la base industrielle de défense de la Grande-Bretagne a fait les frais. Et cela à contretemps : au lendemain du krach du capitalisme financier mondialisé !
Je crains fort que les avantages escomptés ne se révèlent illusoires et que la directive MPDS, bien loin d’ouvrir les marchés européens à nos industries, ne renforce la pénétration étrangère sur notre propre marché.
2. Ensuite, nous prenons la tête de la transposition de la directive. Mais qui nous dit que les autres Etats européens joueront le jeu de manière aussi loyale et transparente que nous ? Nous sommes dans le wagon de tête. Mais sommes-nous suivis ? M. Gilles Briatta, secrétaire général aux Affaires européennes, reconnaît lui-même que « nous avons peu de visibilité sur l’état de la transposition chez nos partenaires européens ». Tout juste note-t-il qu’« en Grande Bretagne, le droit de recours des entreprises des pays tiers hors UE écartées d’un marché, semble moins large qu’en droit français. » Il est vrai que les Britanniques ont su préserver une large part de leur « droit coutumier » …
3. M. Juppé nous a assuré, lors de l’examen du rapport de notre Président, M. de Rohan, que : « Chacun des Etats membres continuera de pouvoir recourir à l’article 346 du TFUE, lorsque les dispositions issues de la directive ne seront pas suffisantes pour assurer la protection de nos intérêts essentiels de sécurité ».
Je ne partage pas cet optimisme. Quelles qu’aient été les précautions prises dans la négociation d’une directive marquée au sceau du compromis, nous ne pourrons maintenir l’article 346 que si la jurisprudence de la CJUE nous le permet. On peut faire confiance à la Commission pour interpréter les textes dans le sens du plus grand libre-échangisme. Et la Cour de Justice n’interprétera que les critères introduits dans la directive, pas ceux figurant dans la loi française. Or, le sens même de la nouvelle directive est de limiter l’usage de l’article 346 du traité en favorisant l’ouverture des marchés. Mais comme l’a reconnu devant la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées du Sénat, le Délégué général à l’Armement : « C’est bien la jurisprudence de la CJUE qui déterminera à l’avenir le champ de cette exception qu’est devenu l’article 346 ».
4. Les autres pays européens n’ont pas voulu de la mention expresse d’une préférence communautaire, soit parce qu’ils sont dépourvus d’une base industrielle de défense, soit par choix idéologique (c’est le cas de la Grande-Bretagne et de la Suède). Certes, le considérant 18 de l’exposé des motifs de la directive va dans le sens d’une préférence communautaire mais il n’a pas de valeur normative.
Le DGA a indiqué qu’il entendait profiter de la transposition pour inscrire dans le texte de loi des dispositions qui vont plus loin que le texte stricto sensu de la directive. Le fameux « considérant 18 » dit qu’il appartient aux pays tiers de laisser leurs pouvoirs adjudicateurs libres d’aller chercher des fournisseurs en dehors de l’Union européenne. Cette formulation positive est en elle-même inquiétante : certes, cela peut vouloir dire que les Etats peuvent autoriser cette pratique mais aussi l’interdire. Mais cela ne constitue pas une protection à l’échelle communautaire ! S’agissant de la France, elle réalisait ses achats pour l’essentiel dans le cadre du « décret défense » : dès qu’il y avait un « secret de défense », il était possible de limiter les acquisitions aux fournisseurs nationaux. Avec la transposition de la directive, le « décret défense » tombe. Il faut donc un texte pour empêcher l’application de l’article 1er du Code des marchés publics ouvrant tous les marchés à la compétition mondiale. D’où l’article 37-2 rédigé d’ailleurs de manière assez ambiguë parce qu’il se veut une transposition du considérant 18 ! Nous sommes victimes de ce qu’il n’y a pas un code spécifique des marchés de la défense.
Qui nous dit que la CJUE retiendra l’interprétation que nous faisons de l’article 37-2 ? La Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées en est si peu convaincue qu’elle a jugé utile de renforcer ces fragiles « protections », si je puis dire. Mais j’observe que les amendements de notre Commission créant des articles 37-3, 37-4, 37-5 pour définir des critères que j’approuve par ailleurs peuvent ne pas être retenus par la CJUE au motif que ces critères - intérêts de la défense, sécurité d’approvisionnement, souci de la base industrielle et technologique de défense, etc. - vont au-delà de la directive. Comment sortir de là ?
Je ne vois pas par ailleurs comment on évitera les « faux nez européens » c’est-à-dire des entreprises non-européennes établissant le siège d’une filiale en Europe et recouvrant à des sous-traitances. Il faudra s’appuyer sur une directive européenne qui autorise les achats sur étagère, et dont au surplus, l’interprétation ne nous appartiendra pas. Peut-on amener nos partenaires européens à privilégier la constitution d’une base industrielle et technologique de défense européenne et à renoncer à se fournir aux Etats-Unis ? L’exemple du JSF35 montre qu’il n’y a pas de volonté politique en ce sens. La directive MPDS n’y changera rien. Cette directive proscrit théoriquement les compensations industrielles (« offsets ») en interdisant la sous-traitance nationale qui serait imposée pour le pouvoir adjudicateur à l’intérieur de l’Union européenne. Mais les pays ne disposant pas de base industrielle de défense l’entendront-ils de cette oreille ? Nos industries soutiennent non sans logique que l’interdiction des « offsets » au sein de l’Union européenne favorisera plutôt les industriels américains. C’est aux industriels français qu’il reviendra de faire valoir « leur bon droit » auprès de la CJUE, sans doute par l’intermédiaire de leurs organisations professionnelles car on voit mal une entreprise soumissionnaire attaquer en justice un Etat adjudicateur.
Comme l’a indiqué le Secrétaire Général aux Affaires Européennes, « la transposition est un exercice forcément contraint puisqu’il faut rester dans le cadre de la directive, sauf à introduire un important élément d’insécurité juridique. Il est indispensable d’utiliser les critères de la directive que tout juge national ou européen fera primer, en cas de discordance, sur les dispositions du projet de loi. » Fin de citation.
On ne saurait mieux illustrer la vanité de l’exercice de la transposition, qu’elle soit législative ou réglementaire. Nous savons que vous avez encore un grand nombre de décrets à nous soumettre.
La vérité est que le traité de marché commun préservait la souveraineté nationale. En croyant - pour des raisons mercantiles - favoriser nos industriels, le gouvernement français a, en fait, accepté à travers cette directive de la Commission, de soumettre les marchés de défense au droit communautaire. C’est un recul grave de la souveraineté nationale sur un point essentiel : nos approvisionnements en matériels de défense et notre politique extérieure en la matière. C’est la marque d’une politique à courte vue. La méconnaissance de nos intérêts nationaux et de l’intérêt bien compris de l’Europe qui eût conduit à l’affirmation explicite d’une préférence communautaire laisse aux juges européens le champ libre. M. Juppé a bien pu bien affirmer devant le CAEDFA son « volontarisme » pour doter l’Europe d’une base industrielle et technologique de défense indépendante. Nous quittons le terrain solide de l’article 346 qui préservait la souveraineté nationale pour entrer sans véritable précaution dans les sables mouvants de la jurisprudence européenne.
La pression des intérêts mercantiles et des lobbies très puissants à Bruxelles, la naïveté de ceux qui confondent l’Europe avec l’européisme, c’est-à-dire la dévolution d’immenses pouvoirs à une Commission européenne qui ne peut définir un intérêt général européen, l’enfermement de beaucoup de nos juristes dans leur spécialisation, le conformisme de la classe politique et de la plupart de nos hauts fonctionnaires, qu’ils soient ou non dans les cabinets ministériels, nous engagent sur une pente glissante.
Comme l’a fort bien dit M. Reiner, notre collègue : « Faute d’une clause de préférence communautaire, nous aurons bel et bien une dissymétrie de protection entre le marché nord américain et le marché européen. Ce n’est pas « la forteresse Europe », c’est la « passoire Europe » ».
Vous comprendre, Monsieur le Ministre, que je ne vote pas ce projet de loi même si j’en approuve le chapitre I. Plusieurs autres sénateurs du groupe RDSE me rejoindront dans cette abstention fortement motivée.
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Le retour de l’Histoire !
02/03/2011 09:43
L’Histoire est impitoyable envers ceux qui mentent ou se mentent à eux-mêmes. Soudain, comme un boomerang, elle revient à la face de ceux qui ont cru pouvoir l’ignorer.
Les révolutions arabes, à l’image de la chute du mur de Berlin, ont pris par surprise tous ceux qui croyaient que l’on pouvait indéfiniment étouffer les peuples.
L’Union européenne, bureaucratique et inefficace, sera la prochaine construction artificielle à s’effondrer. Les avertissements des référendums successifs n’ayant pas été entendus – et ayant même été volontairement bafoués -, ce système hors-sol craque de partout.
L’euro qui a vidé le porte monnaie des Français et qui asphyxie nos entreprises est en sursis. Les signes de sa fin prochaine sont là, devant nous, mais la plupart des décideurs ne veulent pas voir, pas entendre.
Ainsi, les Grecs n’en peuvent plus de la purge absurde qui leur est imposée. En l’absence de dévaluation de leur monnaie qui leur permettrait de rebondir, leur économie s’enfonce dans le cercle vicieux d’une récession cumulative sans fin.
Le Portugal emprunte aujourd’hui à plus de 7%, ce qui veut concrètement dire que lorsqu’il emprunte 10 milliards sur 20 ans, il doit rembourser 10 milliards de capital, mais 14 milliards d’intérêts. Là aussi, comme pour un ménage surendetté victime d’un usurier, on le condamne à la mort lente ou à la révolution.
Le nouveau Gouvernement irlandais est bien décidé, lui, à ne plus accepter ce diktat de Bruxelles et du FMI et entend obtenir un adoucissement réel de ses conditions d’emprunt.
De leur côté, les Allemands commencent à comprendre qu’ils ne pourront pas porter à bout de bras les autres pays comme ils l’ont fait pour l’Allemagne de l’Est. Le Ministre des Affaires étrangères vient de déclarer que la sortie de la Grèce de l’euro n’était pas un tabou et plus de 185 experts ont publié une tribune demandant à Mme Merkel de ne pas s’engager dans une politique de soutien excessive à l’euro.
Il n’y a qu’en France, malheureusement, où le débat reste imperturbablement tabou. Notre économie végète, les délocalisations se poursuivent, les déficits sont abyssaux mais l’euro, comme l’Union européenne, y demeurent hélas des dogmes.
La classe politique refuse de voir la réalité de l’échec de cette Union européenne. En écartant toute autre façon de travailler avec nos partenaires, elle ne se rend pas compte qu’elle abime l’idée même de l’Europe.
Les Français n’en peuvent plus du chômage de masse, du pouvoir d’achat en baisse, de l’immigration incontrôlée, de l’insécurité qui progresse, des services publics détricotés.
Nos compatriotes ont bien compris le caractère dérisoire de ce jeu politique, destiné à masquer l’impuissance publique.
Car oui, pour maîtriser l’immigration, il faut pouvoir contrôler les frontières. Car oui, pour relancer l’économie, il faut retrouver la liberté monétaire. Car oui, pour investir dans les chantiers d’avenir, il ne faut plus laisser la Commission de Bruxelles décider à notre place ce qui est bien ou mal.
La liste est longue des domaines où, tout simplement, il faut reprendre en main les leviers du pouvoir. Ce n’est qu’à cette condition que l’on pourra fixer un cap et se donner les moyens de l’atteindre. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons redonner confiance aux Français.
Nicolas Dupont-Aignan
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Plutôt l’activisme que la mollesse
02/03/2011 09:37
Intervention de Jean-Pierre Chevènement au Sénat sur le projet de loi « Lutte contre la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs », mardi 1er mars 2011.
Monsieur le ministre,
L’adoption du présent projet de loi mettra enfin la France en conformité avec les obligations qui découlent de la résolution 1540 adoptée le 28 aout 2004 par le Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU).
On peut se demander pourquoi il aura fallu près de sept ans à la France pour réaliser cette mise en conformité, alors que dès la chute du régime taliban, en 2001, les services de renseignement américains faisaient savoir l’intérêt d’Al Quaida pour recueillir les éléments nécessaires à la confection d’une arme nucléaire.
C’est en 2003, après l’arraisonnement dans les eaux italiennes du cargo allemand BBC China transportant des centrifugeuses, que la Libye avait révélé les activités du réseau semi-privé du docteur Abdal-Quader-Khan pour approvisionner ses commanditaires à travers de multiples ramifications, en matière nucléaires, équipements, modes d’emploi permettant la réalisation, in fine, d’une arme nucléaire.
Dès mai 2003, le Président Bush avait lancé une initiative de sécurité contre la prolifération dite PSI, coalition fonctionnelle regroupant 90 Etats autour d’un noyau dur de 20 pays.
Cette initiative visait à la mise en commun des moyens de contrôle et de surveillance des trafics de composants d’AMD et de leurs vecteurs.
La résolution 1540 du CSNU, sans mentionner cette initiative, est venue la codifier, au moins partiellement. Cette résolution prescrit aux Etats de se doter d’une législation réprimant les activités d’acteurs non étatiques en matière de prolifération d’AMD et de leurs vecteurs, de mettre en place des dispositifs intérieurs de contrôle –comptabilisation-, protection physique, contrôle aux frontières et d’agir avec l’aval de leurs activités judiciaires et dans le respect du droit international.
L’Union européenne avait adopté, en 2003, une stratégie européenne de non prolifération, complétée en 2008, sous présidence française, d’un plan d’action contre la prolifération des armes nucléaires, radiologiques et chimiques. Enfin on ne compte plus les nombreuses initiatives internationales dont les principales sont :
- Le partenariat mondial du G8 de juin 2002 au sommet de Kananaskis
- La « global Threat Reduction Initiative » GTRI, lancée en 2004 par les Etats-Unis en liaison avec l’AIEA dont le fonds de sécurité nucléaire est alimenté par les contributions volontaires des Etats
- La « global Initiative to combat the nuclear terrorism » (GICNT) a été prise en 2006 par les Présidents Bush et Poutine.
- Dans son discours de Prague, le 5 avril 2009, le Président Obama a qualifié la menace de terrorisme nucléaire comme étant « la plus immédiate et la plus extrême pour la sécurité du monde ».
- En avril 2010 un sommet mondial sur la sécurité nucléaire s’est tenu à Washington. Il a permis de ratifier la convention sur la protection physique des matières nucléaires et son amendement de 2005, de mettre l’accent sur le recensement des matières sensibles et d’encourager la minimisation des usages civils de l’uranium hautement enrichi.
On peut donc s’étonner du retard avec lequel ce projet de loi vient devant le Parlement.
Ce n’est qu’en novembre 2006 que le Premier Ministre a confié au Secrétaire général de la défense nationale le soin d’effectuer un diagnostic interministériel sur le l’ensemble de notre arsenal juridique en matière de lutte contre la prolifération des AMD et de leurs vecteurs.
Enfin mieux vaut tard que jamais ! Notre législation actuelle résulte de l’empilement de strates successives de 1972 à 2010.
Il est bon d’harmoniser les dispositions régissant les trois domaines nucléaire, biologique et chimique, en aggravant notamment les peines frappant les activités menées en bande organisée, afin de lutter contre le développement des réseaux, ainsi que le financement des actes contribuant à la prolifération. Il était également nécessaire de renforcer et d’élargir le dispositif répressif lié à la prolifération.
On ne peut que se réjouir enfin de la centralisation des poursuites et des jugements au TGI de Paris sur le modèle éprouvé de la législation antiterroriste.
L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité le 25 novembre 2010 le projet de loi et votre commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées vous propose d’en faire autant.
Je me bornerai donc à faire quelques observations :
1- Ce projet de loi sera utile, notamment en ce qu’il définira un modèle pour d’autres pays dans un domaine dont on ne saurait sous-estimer l’importance stratégique.
2- On ne doit cependant pas se dissimuler que la plupart des trafics se déroulent hors du territoire national. L’adoption de la loi doit donc être relayée par une intense activité de coopération internationale en matière de renseignements et en tous domaines, policier, douanier, fiscal, maritime, aérien…
3- On peut s’étonner de deux omissions :
a- le texte du projet de loi ne vise pas la confection de bombes radiologiques dites encore bombes sales, dont le risque paraît plus élevé que celui de la fabrication ou du vol d’une arme nucléaire proprement dite, dont la mise en œuvre par un vecteur approprié ne va pas de soi. Notre rapporteur, M. André Dulait, nous indique que le gouvernement préparerait un projet de loi sur la protection des sources radioactives. Je souhaite que vous nous le confirmiez et que vous nous indiquiez le délai nécessaire au dépôt de ce projet de loi sur le bureau des Assemblées.
b- De même aucune disposition n’est prévue pour faire face aux attaques éventuelles dans le cyberespace. Ne serait-il pas temps là aussi de demander au SGDN de faire des propositions ?
4- Enfin l’intérêt apporté à la lutte contre la prolifération émanant d’acteurs non étatiques ne doit pas nous détourner de la lutte contre la prolifération d’origine étatique, tant il est vrai que les trafics illicites se nourrissent des comportements proliférants d’Etats n’ayant pas souscrit au TNP ou à d’autres instruments juridiques internationaux ou ne se conformant pas à leurs obligations.
a- Ainsi trente trois Etats n’ont toujours pas ratifié la convention d’interdiction des armes biologiques et sept ne sont pas parties à la convention d’interdiction des armes chimiques. Dans les deux cas, il y a la Syrie, l’Egypte et Israël. La Convention d’interdiction des armes biologiques souffre de l’absence d’un mécanisme d’inspection et de vérification. Quelles initiatives comptez-vous prendre pour y remédier ?
b- Enfin la prolifération balistique ne peut être enrayée à travers le régime de contrôle de technologie des missiles MTCR créé en 1987 ni par le Code de conduite de La Haye de novembre 2002 qui n’est pas contraignant.
c- Notons enfin que le projet de traité dit « cut off » interdisant la production de matières fissiles à usage militaire est en panne du fait du veto pakistanais à la Conférence du Désarmement et du refus par la Chine de tout moratoire sur la production de ces matières. Quelles initiatives le gouvernement français compte-t-il prendre dans ce domaine qui fonde la crédibilité de la lutte contre cette prolifération ?
d- Notons enfin que l’Administration américaine ne semble pas en mesure de faire ratifier le traité d’interdiction des essais nucléaires par le Sénat américain, faute de la majorité des deux tiers nécessaire à cet effet.
La lutte contre la prolifération est un tout. On aimerait que le gouvernement nous donne une vue d’ensemble de la manière dont il voit l’application des résolutions de la Conférence d’examen du TNP de mai 2010. Dans ces domaines complexes la vigilance ne doit jamais se relâcher. Il vaudrait mieux que le gouvernement soit critiqué pour son activisme que pour sa mollesse.
Sous ces réserves, le groupe RDSE votera le projet de loi.
http://www.chevenement.fr/Plutot-l-activisme-que-la-mollesse_a1089.html
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Les vacances de Monsieur Guaino
02/03/2011 09:28
Les Inrocks, Canard Enchaîné du pauvre
On pourrait appeler ça du journalisme d’inquisition. Mais heureusement, c’est une inquisition au petit pied dont le ridicule limite la capacité de nuisance. Il y a quelques années, pour être un grand journaliste, il fallait sortir des « affaires ». C’était souvent pénible et dégoûtant, mais il arrivait que les malheureux cloués au pilori médiatique eussent réellement commis des indélicatesses et confondu pour de bon les caisses de l’Etat avec celles de leur parti, voire avec leurs propres poches. Rivalisant pour épingler les plus puissants à leur tableau de chasse, les investigateurs prenaient des mines de conspirateurs pour aller déjeuner avec des juges ou des flics, mais au détour de leurs croisades pour le Bien, ils ont aussi révélé de vraies affaires d’Etat devenues impossible à camoufler sous le manteau de la raison du même nom.
Le nouveau feuilleton que nous offre le journalisme satirique, subversif et résistant donne la mesure de la décadence du métier. Désormais, pour faire trembler les tyrans qui nous oppriment, plus besoin de se casser la tête à remonter le cours de sombres transactions financières, ni même d’avoir la chance de se trouver à proximité quand ils lâchent une blague de fin de banquet. Non, il suffit de leur poser la question qui tue : « tu vas nous le dire, où t’as passé tes vacances ! ».
D’accord, ne mélangeons pas tout : l’escapade tunisienne de Madame Alliot-Marie était bel et bien une faute politique. Fillon en Egypte, c’était déjà beaucoup de bruit pour rien. Mais avec les vacances de monsieur Guaino, les Inrocks sombrent dans le grotesque, avec, en prime, une pointe de vraie dégueulasserie.
Je précise, pour ceux qui l’ignorent, qu’Henri Guaino est un ami. Enfin, un peu moins depuis que j’ai découvert qu’il a refilé ce scoop à la concurrence. Imaginez : la plume du président a passé ses vacances de Noël à Tripoli où il était reçu par son ami François Gouyette, ambassadeur de France en Lybie ! Il faudra d’ailleurs songer à dresser la liste des diplomates qui ont séjourné dans des pays non-démocratiques. Ennemis des peuples !
Donc, un journaliste frétillant appelle Guaino et, tel un flic qui braquerait sa lampe sur le visage d’un dur à cuire, le somme d’avouer. Au passage, il enregistre la conversation en loucedé : sans doute pense-t-il que ça lui donne le chic-espion. En tout cas, chapeau la déontologie ! Les propos de Guaino sont reproduits in extenso sur le site. Pour ceux qui n’auraient pas compris que les Inrocks jouent dans la cour des grands, le papier est annoncé à grands coups de trompette sous le titre affriolant « Le réveillon lybien d’Henri Guaino ». Du vrai SAS. « Et de trois ! », claironne le chapeau. Après MAM et Fillon, j’en tiens un autre chef ! Guaino chez Gouyette, ça, c’est du lourd !
Connaissant son caractère placide, je trouve surprenant et même un peu désolant que le « Conseiller spécial », tout en ironisant, ait répondu au journaliste au lieu de l’envoyer au diable. Peut-être s’est-il dit, dans un accès de sagesse, qu’il avait mieux à faire que nourrir une polémique idiote. Admettons qu’il a bien fait, même si j’attends avec impatience le jour où un politique osera remettre à sa place un de ces flics habillés en journaliste.
Si j’avais du temps à perdre, j’écrirais un livre sur les vacances des journalistes. Dites-donc, vous, vous n’étiez pas à Cuba, l’été dernier ? Ou au Vietnam ? Et votre week-end à Saint Petersbourg, vous n’avez pas honte, avec toutes les turpitudes de Poutine ? Pas bien propre tout ça. Sinon, pour ramener mes confrères à la raison, j’ai une petite idée : les obliger, chaque fois qu’un ministre ou un élu revient de vacances, à se farcir le récit détaillé avec séance de diapos.
Reste, tout de même, une petite raison de croire dans le journalisme de mon pays : la mayonnaise n’a pas vraiment pris. Certes, cette information de haute importance a donné lieu à deux dépêches avant d’être ânonnée par quelques confrères en mal de sensations. Mais je crois qu’il n’y aura pas d’affaire Guaino. Dommage pour les Inrocks qui voulaient se la jouer « Wahington Post façon Watergate » et n’ont réussi qu’à être le Canard Enchaîné du pauvre.
Elisabeth Lévy
http://www.causeur.fr/les-vacances-de-monsieur-guaino,8829
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