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Le double piège de la campagne 2012
01/07/2011 09:12
Qui a le plus de chances de battre le Président sortant ? Le thème répond aux aspiration de bien des électeurs de gauche. Mais est-ce la meilleure stratégie pour battre Nicolas Sarkozy ?
La campagne présidentielle commence par le round des primaires. Cet agenda, voulu par le PS, les écologistes et le Front de gauche, comporte un double piège.
Piège numéro un : chacun des candidats de l’opposition ne mène plus une bataille d’idées mais tente de démontrer que sa candidature est celle qui a le plus de chances de l’emporter face à Nicolas Sarkozy. On ne parle plus de la France, des problèmes de ses habitants, de sa confrontation à un système mondialisé en crise, mais du profil de du meilleur challenger du Président : doit-il être « normal », « serein », calme, bon en com, solide nerveusement ? François Hollande est déjà tombé à pieds joints dans ce piège avec sa thématique du candidat « normal », même s'il a, dans un second temps, tenté de corriger le tir en mettant en avant ses emplois jeunes. Martine Aubry vient, elle aussi de lancer sa campagne sur une thématique ciblée contre l'anti-sarkozysme. Martine Aubry s'est présentée aux Français en ennemi frontal, fractal de Sarkozy, opposant « sa » France, généreuse, unie, confiante et sûre de ses valeurs à celle, individualiste, frileuse et repliée qu'est censé incarner l'actuel Président. Libération lui a montré la voie le jour-même de sa déclaration :
Alerte au vol de campagne
Tel est en effet le souci de beaucoup d'électeurs : qui peut nous débarrasser de Sarkozy ? Et bien entendu, on ne peut que les comprendre. Mais cela n'empêche pas de se demander si la méthode est la bonne pour battre le Président, ou si cet anti-sarkozysme résolu ne peut pas se révéler, un peu comme en 2007 d'ailleurs, une chance pour sa reconduction. Pendant que Martine Aubry et François Hollande, que pas grand chose ne distingue sur le fond, vont mener une bataille d'incarnation de la France de gauche, Sarkozy, lui, veut montrer à la fois qu'il travaille sur le long terme (cf. la thématique du Grand Emprunt) et qu'il a les mains dans le cambouis pour sortir le pays de la nasse.
Or, Martine Aubry s'est, dans sa déclaration de campagne, mise dans la roue de Libération : son axe de campagne sur le redressement du pays est tout entier centré sur l'anti-sarkozysme : il ne s'agit pas de proposer des solutions aux Français, de leur dire comment la France peut tirer son épingle du jeu dans la mondialisation, comment elle peut imposer son dessin européen à l'Allemagne. Toutes ces questions, censées être trop compliquées risquent de fait d'être écartées de la campagne.
Piège numéro deux : nous l’avons déjà évoqué sur Marianne2, la menace d’un 21 avril à l’envers ou à l’endroit. Deux candidats dits de second rang, Jean-Louis Borloo et Nicolas Hulot, ont déjà annoncé qu'ils étaient prêts à se retirer en cas de risque de présence de Marine Le Pen au second tour. La candidature de Villepin semble de plus en plus hypothétique, et s'ils refusent aujourd'hui d'évoquer toute hypothèse de retrait, on n'imagine guère Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly rester insensibles à ceux qui leur feront porter la responsabilité d'un « deuxième 21 avril. »
D'où le deuxième piège de la campagne. Qui comporte trois inconvénients majeurs :
2) celui de donner les clefs de la sélection des candidats aux instituts de sondage; or, les écarts importants enregistrés ces derniers jours (4-5 points en plus ou en moins à Sarkozy et Marine Le Pen selon les instituts) donnent à penser que les redressements opérés par les professionnels des études d'opinion, peuvent jouer un rôle important, d'autant que la qualification pour le second tour peut se jouer à très peu de points;
3) celui, enfin, de focaliser les électeurs sur la dimension « course de chevaux » de la présidentielle, au lieu de les intéresser comme citoyens aux programmes des candidats.
La focalisation sur l'issue finale avant même le début de la campagne n'est pas une nouveauté dans la vie politique française. En 1995, les médias avaient activement milité pour un duel Balladur-Delors avant de se contenter de celui opposant Lionel Jospin à Jacques Chirac. En 2002, ils annonçaient une victoire de Jospin dans un fauteuil, le conduisant à sous-estimer gravement le premier tour avec l'issue fatale qu'on a connue. En 2007, l'affrontement entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy s'est très vite imposé comme une évidence que, cette fois-ci François Bayrou, le troisième homme, n'a pas pu troubler. Mais le contexte actuel est celui d'un entre deux crises. Rarement les sentiments de fragilité et d'anxiété, qui touchent massivement les classes moyennes, n'ont été aussi forts. Dans ces conditions, le risque de voir une bataille centrées exclusivement sur les personnes - avec tous les risques de coups bas et de boules puantes - sans véritable opposition de projets, peut « voler » la véritable campagne électorale à laquelle les citoyens français aspirent confusément.
Philippe Cohen - Marianne
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Outreau : quand les journalistes jouaient les procureurs
01/07/2011 09:03
L’affaire d’Outreau n’est pas qu’un fiasco judiciaire, c’est aussi un fiasco journalistique. Pourtant, le film « Présumé coupable », inspiré du parcours de l’huissier Marécaux, se concentre uniquement sur le volet strictement judiciaire.
Accusés, levez-vous ! Une réplique qui aurait dû être adressée aux journalistes lors de l’affaire d’Outreau. Ce scandale judiciaire qui s’est terminé par 13 acquittements dont Me Alain Marécaux, l’huissier de justice, qui a subi 23 mois de détention provisoire. Ce dernier a vu son livre Chronique de mon erreur judiciaire adapté au cinéma par le film « Présumé coupable » de Vincent Garenq.
Se voulant parfaitement réaliste (l’avocat d’Alain Marécaux, Me Hubert Delarue, a travaillé sur le scénario), il met en scène des acteurs ressemblant physiquement aux protagonistes de l’affaire. Philippe Torretton incarne Me Marécaux, Raphaël Ferret, le juge Burgaud et Farida Ouchani, Myriam Badaoui. En attendant sa sortie en salles le 7 septembre, plusieurs projections privées ont été organisées y compris pour les parlementaires et Me Marécaux en en a fait une large promotion dans les médias.
Et l’huissier n’est pas rancunier. Le film qui lui est consacré est tout aussi clément envers les journalistes. S’il constitue une violente critique contre le juge Burgaud, dépeint comme un magistrat froid voire psychorigide, obsédé par sa théorie du réseau pédophile, les médias sont en revanche épargnés. Ils ont pourtant été une pièce maîtresse dans le fiasco d’Outreau.
Médias épargnés
Seules deux séquences du film sont consacrées aux médias. En prison, Alain Marécaux regarde deux JT de France3 présentés par Elise Lucet. Dans le premier apparaît la thèse du « réseau pédophile », dans le deuxième, il apprend que des recherches ont été effectuées pour retrouver le cadavre d’une petite fille. Venant lui rendre visite, son avocat semble ne pas être au courant de ces fouilles, se plaignant même de ne pas avoir accès à tout le dossier. Sans que ce soit dit explicitement, là sont mises en lumière les mystérieuses fuites dans l’affaire qui ne font que desservir les accusés et présumés innocents.
Là est la limite du film, « Présumé coupable » souffre de la difficulté à se lancer dans la critique médiatique. Pourtant, peu de journalistes ont assumé leur traitement de l’affaire. Pour son film, Vincent Garenq a demandé à plusieurs journalistes de réenregistrer leurs voix afin de reprendre leurs sujets selon le Nouvel Observateur. Tous ont refusé et ont demandé à ce que l’on change leurs noms « tant ils avait rétrospectivement honte de leurs reportages », selon le réalisateur. Seule Elise Lucet a assumé son travail et réenregistré ses JT.
Mais hormis ces deux séquences télévisées, les journalistes n’apparaissent jamais dans le film. Ils sont souvent filmés comme une masse attendant Me Marécaux à l’entrée du palais de Justice ou cherchant une réaction du juge Burgaud avant son témoignage devant la Cour d’assises de Saint-Omer ou face aux acquittés lors du procès en appel à Paris. On ne voit jamais aucune Une de quotidien, on n’entend pas de flash à la radio et les journalistes ont tous des rôles de figurants. On ne sait rien non plus de l’impact des médias sur les familles des accusés ou sur les co-détenus (les pédophiles présumés ou condamnés étant stigmatisés et mêmes violentés en prison) alors que le nom des accusés ont été diffusé dans les médias. Bref, l’affaire d’Outreau est vue dans le film comme une stricte affaire de justice
Traitement à charge
Pourtant, il y aurait eu à dire sur le traitement à charge des médias. Les fuites « malencontreuses », les sujets à charge, la thèse du réseau pédophiles, sont tout autant d’éléments qui ont pesé sur la réputation des accusés. C’est le symbole d’un journalisme qui se contente de relayer des « sources proches du dossier » (des policiers voire le juge lui-même) ou des PV qui apparaissent comme par magie et de chercher le sensationnel au lieu d’enquêter et de recouper.
Dans le rapport de la commission d’enquête sur l’affaire d’Outreau, une petite partie est consacrée au traitement médiatique. Plusieurs journalistes ayant traité l’affaire ont d’ailleurs été auditionnés. Le rapport critique « un manque de prudence et de rigueur pendant l'instruction et par l'exercice d'une forte influence sur la procédure ». Il ajoute : « De fait, à quelques rares exceptions près, le traitement médiatique de l'affaire d'Outreau pendant l'instruction du dossier a donné lieu à des approximations, des contrevérités, des révélations ‘affriolantes’ jetant l'opprobre sur des personnes présumées innocentes ». Bref, des journalistes qui ont plus faits dans le réquisitoire à charge que dans l’information, au mépris de toute déontologie professionnelle.
D’autres fictions abordant des scandales judiciaires avait tenté d’aborder la question des médias, avec des journalistes réels ou fictifs dans les premiers rôles.. En 2006, « France 3 » avait diffusé « L’affaire Villemin » sur l’affaire du Petit Grégory, certains personnages ont gardé leurs vrais noms (le couple Villemin, la journaliste Laurence Lacour…), mais les autres ont changé de patronyme à l’écran comme le juge Lambert qui est devenu le juge Bertrand. Mais dans ce téléfilm, plusieurs archives télévisées sont utilisées et les vrais noms des médias employés. Pour ce téléfilm, France3 a été condamnée pour diffamation suite à une plainte de la famille de Bernard Laroche.
Renversement avec « Notable donc coupable », inspiré de l’affaire Baudis-Allègre et du livre des journalistes Marie-France Etchegoin et Matthieu Aron (par ailleurs co-scénaristes du film). Le téléfilm, diffusé sur France2 en 2006 tente d’apparaître comme une totale fiction : Dominique Baudis est devenu Fabien Borda, France2 s’appelle Vision 2, Le Monde est rebaptisé L’Univers…. Une chance, aucun média, malgré les critiques contre l’exploitation de l'affaire, n’en prend nommément pour son grade. Pourtant sur le fond, la fiction s’inspire de la réalité : un président d’une autorité de régulation audiovisuelle accusé de crimes sexuels, le même qui se défend en nage sur le plateau du 20 heures ; un trublion (inspiré de Karl Zéro) qui sent le scandale télégénique… Une belle hypocrisie. A croire que le maljournalisme bénéficie d’une totale immunité.
Tefy Andriamanana - Marianne
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Mélenchon : plus besoin de le calmer !
01/07/2011 08:57
Hier soir, le lancement de la campagne du Front de Gauche était placé sous le signe de «l'union». Plus posé, Jean-Luc Mélenchon a quitté la « fureur » du tribun pour endosser la stature d'un présidentiable.
Ce qui fait la richesse du socialisme, c'est qu'il ne sera pas le régime de la minorité. Nous avons fait le choix de la justice et du nombre », lance Christian Picquet, porte-parole de la Gauche unitaire, devant les 4000 personnes réunies à Stalingrad, hier soir. C'était le «leitmotiv» des militants, il fallait que la place « soit trop petite!» Plusieurs fois dans la soirée, il en sera question, le chiffre « incroyable » de « 6500 » participants est même annoncé avant l’entrée en scène de Jean-Luc Mélenchon. Plus tôt, Clémentine Autin, fondatrice de la Fédération pour une alternative sociale et économique (FASE), appelait déjà « les déçus du NPA qui hésitent » à venir grossir les troupes du Front de gauche.
Le choix du lieux est symbolique. Il rappelle les places prises par le « peuple » dans les pays arabes mais aussi par les « indignados » en Espagne. Les drapeaux du Parti de gauche flottent au vent en compagnie de ceux du PCF, de la Gauche unitaire, de la FASE et de deux ou trois drapeaux français. Et ce n’est pas un hasard si nulle part on ne peut trouver de bannière « Mélenchon 2012 » ou « Mélenchon Président ». L’heure est à « l’union » et à l’effacement du « je » pour le « nous ». C'est la condition à laquelle le Parti communiste a accepté, pour la première fois depuis 1974, d’être représenté à la présidentielle par un candidat qui ne fait pas partie des siens. Du coup, quand Christian Picquet parle d’en finir avec la « présidentialisation» et la «personnalisation» de la Ve République, les réactions ne se font pas attendre. «Ecoute ça Mélenchon! Faut le calmer!», s’emporte une militante. Signe que le choix du « bruit et de la fureur » n’a pas fait l’unanimité au sein du PC. Pourtant, si l’ex ministre de Lionel Jospin a été plébiscité le 19 juin dernier à 59,12%, c'est justement parce qu’il était le candidat le plus médiatique face à un André Chassaigne moins à l'aise avec l'exigence de personnalisation qu'impose la présidentielle.
« Mélenchon Président ! »
(marianne2)
Ton posé, plus solennel - presque « mitterrandien », osent certains militants du PG - Jean Luc Mélenchon a vraisemblablement endossé la stature d'un présidentiable. Contrairement à Pierre Laurent (PCF), en chemise décontractée, qui l'a précédé sur l'estrade, le co-président du Parti de gauche porte le costume sombre et la cravate rouge foncé des grands soirs.
Mais Jean-Luc Mélenchon se garde bien de rentrer dans les détails du programme commun. Rien sur l’euro en particulier, ni sur le protectionnisme. Il déroule tranquillement ses thèmes de campagnes : « partage des richesses » (salaire maximum), « planification écologique », «VIe république», « une autre paix »(sortie de l’Otan, fin des interventions en Libye). La rhétorique est bien rodée. Il oppose le « peuple qui sait mieux ce qu’il y a de mieux pour lui » à « l’oligarchie », au « capitalisme fou » et aux « bons docteurs du FMI ». « A bas le mot d'assistanat ! » envoit-il à l'intention du gouvernement. « Il y en a qui se sont déjà beaucoup sacrifiés, c'est au tour des autres. Ca tombe bien, ils en ont les moyens », ironise-t-il plus loin, suscitant les acclamations des militants. Soucieux de rapprocher la démarche du Front de gauche de celles des autres mouvements européens, Mélenchon ne manque pas l'occasion de dédier son discours « à nos frères et soeurs grecs » à qui les banques « demanderaient de vendre jusqu'à l'air qu'ils respirent ». Sa seconde « dédicace » est destinée au juge qui a relaxé Xavier Mathieu, le « Conti » qui avait refusé de se soumettre à un prélèvement d'ADN, « créant une jurisprudence ». « L'action syndicale pour protéger son gagne-pain n'est pas un crime, c'est un droit! », s’exclame-t-il alors que son auditoire scande la « résistance ». Lorsque à la fin de son discours, il loue la France « la belle, la rebelle » et que l'« Internationale » puis « La Marseillaise » sont entonnées, il ne fait plus aucun doute que les militants sont conquis. Enfin, les mots sont lâchés : « Mélenchon Président ! Mélenchon Président !»
Chloé Demoulin - Marianne
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Mediator: les sénateurs cognent à leur tour
01/07/2011 08:52
Les membres de la mission d’information, présidée par le sénateur François Autain, entendent mettre fin aux dysfonctionnements dans la chaine du médicament.
La "démédicamentation" de notre société est une urgence ». Le néologisme est signé François Autain, sénateur CRC de Loire-Atlantique et président de la mission d’information sur le Mediator. Après les inspecteurs de l’IGAS, les députés, les professeurs Debré et Even, les sénateurs ont remis leur rapport sur le système de contrôle du médicament français. Un rapport qui fait écho à celui paru il y a 5 ans, à la suite d’un autre scandale sanitaire, celui de l’anti-inflammatoire Vioxx. Les propositions des sénateurs pour restaurer la confiance à l’égard du médicament étaient alors restées dans l’ombre.
« Si les conclusions avaient été prises en compte à l’époque, nous n’en serions peut-être pas là aujourd’hui », glisse la sénatrice UMP Marie-Thérèse Hermange, rapporteure à la fois des rapports de 2006 et de 2011. « Nous sommes allés beaucoup plus loin cette fois », tranche François Autain, le président de la mission d’information sénatoriale. Adopté à l’unanimité – « le médicament n’est pas une affaire de droite ou de gauche », dixit François Autain – le rapport prescrit un bon gros coup de balai dans la pharmacopée française.
Plus de 12.000 médicaments sont aujourd’hui commercialisés en France. Une bonne partie d’entre eux ne servent pourtant pas à grand chose. Les sénateurs proposent ainsi de ne mettre sur le marché que les médicaments qui ont fait la preuve de leur réelle efficacité, par des essais comparatifs avec d’autres traitements. D’après François Autain, seuls 10% des nouvelles pilules et autres gélules lancées chaque année sur le marché ont un véritable intérêt thérapeutique. Les médicaments qui auront obtenu leur autorisation de mise sur le marché (AMM) devront en outre repasser une évaluation tous les cinq ans. Concernant l’expertise, les sénateurs se prononcent pour la création d’un corps d’Etat d’experts de santé publique indépendants et exempts de liens d’intérêts avec les labos, qui ont fait défaut dans l’affaire du Mediator. « Notre objectif est d’extraire l’industrie pharmaceutique de l’Afssaps », explique François Autain. Les labos n’ont pas beaucoup plus le droit de cité dans les cabinets médicaux. La mission sénatoriale envisage ainsi de mettre un terme à la profession de visiteur médical et de faire financer le développement professionnel continu des médecins par la puissance publique et non plus par l’industrie pharmaceutique. Au total, les sénateurs font 65 propositions et gardent l’espoir, « peut-être illusoire », d’être mieux entendus qu’en 2006. Ce que n’a pas vraiment fait le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, qui a présenté ses propres conclusions avant même que le Sénat présente les siennes…
Clotilde Cadu - Marianne
Dessin Louison http://www.marianne2.fr/Mediator-les-senateurs-cognent-a-leur-tour_a207959.html
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Lagarde met la Grèce sous curatelle renforcée
30/06/2011 08:15
Tout juste nommée à la tête du FMI, Christine Lagarde appelait les députés grecs à une entente nationale pour adopter le plan d'austérité proposé par le gouvernement sous la pression bienveillante du FMI et de l'Union Européenne. Sitôt adopté par le parlement, à Athènes des heurts violents ont opposé manifestants et forces de l'ordre. Si les places financières respirent, l'ancien responsable des pays émergents au FMI prévient Lagarde qu'en marchant dans les pas de DSK elle court à la catastrophe. La Grèce avec...
Opposition entre forces de l'ordre et manifestants devant le Parlement (capture RTE)
A l’heure de la canonisation médiatique de Christine Lagarde, à peine intronisée meilleure économiste du monde, après « l’empêché » DSK, l’ancienne Ministre de l’économie et des finances a déjà dévoilé une partie de son programme : mettre la Grèce sous tutelle.
La nouvelle directrice du FMI a ainsi dès hier appelé majorité et opposition à « l’entente nationale » politique en Grèce pour voter les mesures d’austérité proposées par le gouvernement sous la pression du FMI et de l’Union européenne. « Si j’ai un message à faire passer ce soir concernant la Grèce, c’est un appel à l’opposition politique grecque pour qu’elle rejoigne dans une entente nationale le parti qui est actuellement au pouvoir. Il y va vraiment du destin d’un pays », a déclaré Christine Lagarde, dans sa première déclaration sur le dossier grec.
Le chef de l’opposition est resté complètement insensible à ces appels du pied qui relèvent de la mise en garde, menaçant d’exclure les députés qui voteraient en faveur du plan d’austérité, jouant plutôt la carte de « celui qui a dit NON » au FMI.
Depuis un an, le mouvement de contestation ne faiblit pas et tisse sa toile sur les réseaux sociaux. Il n’est qu’à voir la profusion de blogs, pages facebook, sites militants et d’informations consacrés au mouvement. Egalement le film debtocracy qui montre comment, en 2007, l’équateur a résisté au FMI. Sous titré en 6 langues, le documentaire à charge notamment contre DSK a été vu par plus de 500.000 personnes.
Le système politique contre le peuple
Dans les rues d’Athènes, la tension est particulièrement vive ces derniers jours. Les manifestants sont arrivés par milliers place Syntagma et les syndicats menacent de prolonger la grève générale de 24h. En début d’après-midi, une dizaine de milliers de manifestants étaient rassemblés faisant face aux forces de police.
Aussitôt adopté, les marchés ont salué cette décision, pendant que la police noyait les manifestants sous une pluie de bombes lacrymogènes. La démocratie athénienne qu’ils disaient… « C'est le système politique contre le peuple. Il y a une rupture de légitimité profonde » analyse Stathis Kouvelakis, professeur de philosophie politique au King's College à Londres.
Derrière le plan de sauvetage, c’est une mise sous curatelle renforcée qui attend les grecs. Le gouvernement grec mettra en place un plan de mesures drastiques pas du tout au goût d'une grande partie des citoyens. Alors que 28,4 milliards d'euros d'économie et des privatisations massives devant apporter 50 milliards d'euros aux caisses de l'Etat sont prévues d'ici 2015. L’accélération du plan de privatisations va de pair avec l’obtention de cette tranche. Athènes va donc vendre une part du capital de OTE Telekom, leader du secteur. Le programme de privatisation touchera également Hellena Postbank la poste publique, OSE, la compagnie ferroviaire, les ports du Pirée (à la Chine…) et de Thessalonique, ainsi que la compagnie des eaux de Thessalonique. Avec Lagarde, les grecs auront au moins la compensation de se faire étrangler avec le sourire.
« Le FMI et l'Union européenne ont conçu un carcan de mesures brutales d’austérité fiscale qui produisent une profonde récession dans ces pays, et sapent ses bases fiscales. Le programme actuel n'a aucun sens. Bien qu'il soit manifeste que la médecine d'austérité ne fonctionne pas en Grèce, le FMI et l'UE sont sur le point de doubler la dose avec leur dernier pack de sauvetage grec. Le fonds a déjà appliqué ses recettes en Irlande et au Portugal. Deux échecs. ». Cet éparpillement façon puzzle des mesures du FMI est l’œuvre de l’économiste Desmond Lachman.
Lehman's Brothers, le retour
Chercheur à l’American Enterprise Institute, ce dangereux boutefeu fut dans une autre vie directeur adjoint à la politique du Fonds monétaire international spécialisé notamment dans la formulation des politiques du FMI à l’égard des marchés émergents. Se refusant à conseiller Christine Lagarde, il lui recommande tout de même d’adopter une autre ligne que celle de son prédécesseur et de ses opérations de renflouement pour la Grèce, l’Irlande et le Portugal. Manque de pot, Lagarde s’est empressée de rassurer les marchés en indiquant qu’elle s’inscrivait dans la stricte ligne de son prédécesseur : « les intérêts de Lagarde et ceux de l'économie mondiale seraient mieux servis si elle posait un nouveau regard sur l’échec de la politique du FMI sur la crise de dette souveraine dans la zone euro » écrit-il.
Il y a un an, dans le Financial Times, un brûlot néo-marxiste, partant de son expérience Lachman décrivait le processus qui attendait la Grèce, prédisant déjà que l’adhésion de la Grèce à l’euro se finirait en Big Bang. Première étape de l'écroulement: quand un pays importe la discipline économique d’un pays étranger qui ne lui est pas adaptée. Seconde étape sur le chemin de la ruine : lorsque le pays poursuit des politiques incompatibles avec les critères imposés par son nouveau cadre monétaire.
« Un déficit budgétaire conjugué à des taux d’intéreêt anormalement élevés entrainent une érosion de la compétitivité internationale. Dans ce secteur, la Grèce a surpassé l’Argentine de 2001 en perdant plus de 30% de sa compétitivité. Dans le cas de l’Argentine, l’appui conditionné du FMI avait permis d’éviter l’inévitable pendant quelques années avant les mesures d’ajustement qui ont conduit à des émeutes. Il est difficile d’imaginer que la crise grecque se terminera de manière plus joyeuse. Toute tentative pour ramener le déficit budgétaire à l’objectif de Maastricht ne ferait qu’approfondir la récession » prédisait l'auteur. Nous y sommes.
Pour éviter du sang et des larmes à la Grèce, Dennis Lachman préconise des mesures qui seraient marquées ici du sceau du charlatanisme : une sortie ordonnée du pays de la zone euro : « une stratégie risquée mais qui permettrait au moins d’échapper à une seconde crise Lehman’s Brothers ».
En plein cœur de l’Europe cette fois-ci…
Régis Soubrouillard - Marianne
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