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Mourir pour Benghazi ?
16/03/2011 11:42
Sarkozy a réussi son quinquennat
L’émotion collective a passé. L’enthousiasme pour la révolution arabe s’est éteint. Hier, ils versaient des larmes – dues à la proximité du Nil et de ses crocodiles –, aujourd’hui les éditorialistes font la fine bouche. Ils haussent les épaules, ils ricanent. Ils se gaussent de BHL rencontrant à Benghazi les représentants du Conseil national de transition libyen, pour ne retenir que sa chemise, son torse imberbe et son air de bourgeois germanopratin. Ils ironisent sur Sarkozy recevant à l’Elysée les gus du Conseil national de transition, pour rappeler la popularité exécrable du chef de l’Etat, les prochaines présidentielles et l’irrésistible ascension de Marine Le Pen.
Bref, on parle de tout, sauf de l’essentiel. Et l’essentiel, c’est que Nicolas Sarkozy vient de réussir ici son quinquennat. Lui auquel on a reproché de se comporter en « néo-conservateur américain à passeport français » vient de rétablir la France dans ses droits. En recevant à l’Elysée une poignée de Libyens en révolte, érigés eux-mêmes en Conseil national de transition, illégaux mais pas illégitimes, Nicolas Sarkozy a émancipé la France de l’option diplomatique états-unienne. Il a choisi l’option farfelue.
L’option farfelue, c’est la politique de la France ! Elle ne date pas d’hier et court tout au long de l’histoire de France. Malraux l’a théorisée dans les Antimémoires. Elle va de Philippe Le Bel, qui proclame « Roi de France est empereur en son royaume » contre la volonté hégémonique des Impériaux, jusqu’au général de Gaulle qui, en juin 1940, dénombrait parmi ses ralliés les plus farfelus des Français : francs-maçons, juifs, membres actifs d’une petite association bien gentillette qu’on appelait l’Action française, marins de l’Ile de Sein. Et Vercingétorix, Du Guesclin, Roland sonnant du cor à Roncevaux, Jeanne d’Arc, Jeanne Hachette, Gambetta mal rasé, mal coiffé, saoul comme un âne du soir au matin, mais levant en six mois une armée de trois cent mille hommes : nous sommes un peuple d’aventuriers. La France, quand elle est fidèle à elle-même, qu’elle a rendu à ses voisins allemands le costard vert-de-gris qui la boudine, est un pays farfelu.
Tout l’engonce, la France. Parfois, elle sent le moisi. Les uniformes de toutes sortes, les morts qu’elle a nombreux renfermés en elle, la terre qu’elle a prodigue au-delà de toute prodigalité et l’argent, enfin, dont Péguy a écrit qu’il pourrissait tout : tout est, pour elle, une manière de carcan. Parfois, elle sait s’en extraire et se libérer des travails qui l’éreintent. En recevant les représentants du Conseil national libyen de transition, Nicolas Sarkozy a dégoncé la France de son carcan.
La Realpolitik : de l’idéologie qui avance masquée
Bien sûr, les plus piètres âmes françaises me répondront que ce ne sont là que des vues de l’esprit. Eh bien, justement, soyons de bons hégéliens : c’est l’Esprit qui gouverne le monde. Tout autour n’est qu’agitation vaine. La prétendue realpolitik que nos « partenaires » européens ont fait prévaloir vendredi à Bruxelles entretient avec la politique et la réalité une relation aussi passionnelle qu’une prostituée et l’amour. La realpolitik, c’est de l’idéologie qui avance masquée, un faux-nez, un trompe-couillon qui se maquille d’une bourgeoise honorabilité. Le scepticisme de Silvio Berlusconi n’est pas étranger aux frasques érotico-financières qui le lient au dictateur libyen ; le dermerden Sie sich ! qu’Angela Merkel adresse aux révoltés de Benghazi n’est pas sans rapport avec l’opposition d’Erdogan à l’intervention de la communauté internationale en Libye (la Turquie est devenue, en Allemagne, une affaire de politique intérieure). La baronne Ashton a beau croire s’être laissé pousser les moustaches de Bismarck, ça ne trompe personne. Son refus catégorique de reconnaître le Conseil national de transition comme l’interlocuteur légitime de l’Union – sa position a provoqué un tollé la semaine dernière au Parlement de Strasbourg et la saine colère de Daniel Cohn-Bendit – est tout l’inverse de la realpolitik : c’est de l’aveuglement, de la morgue munichoise. Les réticences européennes à s’engager en Libye résument, en définitive, ce qu’est devenu le projet européen : le choix de l’abstention.
Depuis le traité de Maastricht, faire l’Europe consiste à se retirer patiemment de l’histoire et du monde. Philippe Séguin nous avait prévenus dès 1992 : « Ce traité aurait pu être adopté sous Leonid Brejnev. » Les pays de l’Est européen venaient de se libérer du joug soviétique. Mais rien, dans ce traité, ne prenait en compte la nouvelle donne géopolitique. La raison commandait de tout revoir et de procéder à l’aggiornamento d’une construction européenne qui n’avait, pour fondement, que d’être le pendant occidental du Pacte de Varsovie. On n’en fit rien.
Entachée de ce péché originel, l’Europe intégrée a, dès lors, suivi la même ligne : se gourer toujours. Sarajevo en guerre, le général Mladic encerclant Srebrenica : Bruxelles discute de critères de convergence, comme si de rien n’était. Il y a quinze ans, le massacre des habitants de la « zone de sécurité » de l’ONU en Bosnie sous les yeux des casques bleus néerlandais amorçait le processus de destruction européenne.
Aujourd’hui, il y a fort à parier que l’Europe n’interviendra pas en Libye. La boucle sera alors bouclée. Le processus entamé en 1995 lorsque l’Europe a abandonné la question des Balkans aux Américains atteindra son but. L’Europe est en train de se perdre dans les environs de Benghazi.
Qu’on ne s’y trompe pas : ce n’est pas son âme qu’elle perd. Ce n’est pas seulement au nom des droits de l’Homme que l’Europe devrait intervenir en Libye, mais au nom de ses intérêts stratégiques essentiels. La Méditerranée est une affaire européenne et l’Union ne peut refuser d’y exercer sa pleine influence sans courir le risque de ne plus exister du tout.
Pas de puissance, pas de politique
Rien ne peut exister qui n’ait conscience d’avoir sa place dans le monde. Pas la peine de convoquer Heidegger pour saisir que toute existence est un être-là. Ainsi la politique est-elle, avant tout, une question géographique. Or, hier, l’Europe oubliait que les Balkans étaient à ses frontières. Elle nie aujourd’hui que le Grand Maghreb est son voisin. En perdant de vue sa propre géographie, l’Europe s’oublie elle-même.
De même, en refusant la politique de la puissance, l’Europe se prive non seulement de la puissance, c’est-à-dire de la capacité de se projeter au-delà de ses propres frontières et d’y déployer des troupes, mais aussi de la politique tout court.
Que nous restera-t-il donc quand la politique aura totalement déserté le projet européen ? L’euro ? Pas sûr : lorsqu’on se sera aperçu qu’elle n’est que le cache-misère d’un projet sans assise, la monnaie unique risque d’apparaître comme une illusion parfaite, laissant bientôt nues l’absence de volonté et l’absence de destin. Quand le monde se sera rendu compte de cela, l’heure du marché commun sonnera sans doute. Ensuite, à force d’efforts, nous vivrons peut-être suffisamment vieux pour voir éclore une belle et grande communauté du charbon et de l’acier. C’est bien, non, le charbon et l’acier ? Est-ce assez realpolitik pour nos partenaires ? L’Europe ainsi avance. Dans le sens de l’histoire. Mais à rebours.
Alors que faire ? Prendre acte que Rome n’est plus dans Rome et qu’il n’est plus véritablement d’Europe en Europe. Et y aller, en fin de compte. Reconstituer les ligues dissoutes. Choisir une fois encore l’option farfelue, la plus raisonnable entre toutes, et débarquer en Libye avec Messieurs les Anglais, qui tireront, cette fois-ci avec nous, les premiers.
François Micio
- L’expression est de Paul-Marie Coûteaux.
- On notera le retournement de la position allemande : hier, Angela Merkel s’entêtait à faire partie de l’Union Pour la Méditerranée. Pour un peu, elle aurait juré, main sur le cœur, que les tyroliennes ne sont que des airs napolitains juste jodlés. Aujourd’hui, la Méditerranée, Mme Merkel ne voit même plus où ça se situe.
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La grande peur de Fukushima
16/03/2011 09:46
Mensonges d’Etat contre foutaises écolos
Et si pour une fois, je commençais par les préliminaires ? Que les choses soient claires: ce qui se passe actuellement au Japon est réellement inquiétant, au sens étymologique du terme. Etant depuis toujours d’opinion plutôt atomiste et de complexion plutôt jemenfoutiste, je n’irai pas vous faire croire que je ressens intimement cette inquiétude, mais quand les réacteurs partent en vrille les uns après les autres dans l’un des pays où les centrales sont les plus sécurisées du monde, quand un accident nucléaire atteint le niveau 6 sur une échelle qui en compte 7 (le niveau 7 étant Tchernobyl), je conçois parfaitement que les esprits les plus sereins (pas moi, donc) ne restent pas quiets. La catastrophe de Fukushima appelle un vrai débat, c’est-à-dire dans nos sociétés, quelque chose qui n’existe pas.
En vertu de quoi il me paraît grotesque de reprocher aux Verts d’instrumentaliser Fukushima pour doper leur campagne des cantonales. Faire de la politique, c’est aussi savoir réagir à l’actualité: quand le JT vous passe les plats gratos, on a bien raison de se servir, voire de se bâfrer. Les écolos n’ont pas découvert jeudi dernier qu’ils étaient hostiles au nucléaire, ils l’ont toujours condamné, sans discontinuer. Le refus de l’énergie atomique, y compris civile, est à l’origine de leur existence même, et dans cette mouvance, plus portée que toute autre famille politique au pilpoul et aux bisbilles internes, c’est l’un des rares sujets qui n’ait jamais fait débat. Quand Jean-François Copé leur reproche leur « indécence », et décrète que « la circonstance commande d’abord un réflexe de solidarité », il prouve seulement que l’UMP ne sait plus faire de politique. Ou plus exactement qu’elle ne sait en faire qu’en actionnant quelque leviers primitifs (peur, compassion, indignation), qui requièrent tous d’avoir les vents idéologiques dominants dans le dos. Quand on les prend en pleine figure, et qu’on ne sait plus argumenter, alors on accuse les autres (les Verts cette fois mais ça marche aussi avec le PS, le FN ou la presse…) d’être des charognards. La déclinaison de cette semaine de Moderne contre moderne, c’est Indigné contre indigné.
Venons en maintenant au vif du sujet, à savoir ce que nous disent les alarmistes, et ce que nous ont dit les rassuristes, dont on s’occupera en premier car leur cas est plus facile à régler : rarement on aura vu pareille bande d’abrutis. À Tokyo, à Washington, à Paris, ils nous auront servi sans l’ombre d’une hésitation les mêmes mensonges qu’immédiatement après Three Miles Island ou Tchernobyl. Circulez, y a rien – ou si peu de choses – à voir, tout est under control, et les radiations s’arrêteront comme d’hab’ à la douane de Menton-Garavan.
Ces gens-là (lobbys nucléaires, Etats et experts à leurs soldes) ont décrété qu’il fallait minimiser et mentir pour empêcher la panique ou pour éviter, comme dirait l’autre, que se propage un « sentiment d’insécurité » chez les masses ignorantes. Il va de soi que quand, à l’arrivée, les mêmes se voient obligés de classer Fukushima en classe 6 et tentent avec 96 heures de retard, autant dire un siècle, de parler le langage de la vérité et de la responsabilité, plus personne ne les écoute. Un grand bravo, ils auront plus fait contre le nucléaire que tous les écolos barbus du monde réunis.
Fort de ce soutien en creux inespéré, côté anti, c’est reparti comme en quarante grâce à la catastrophe japonaise, ou comme dans les seventies, aux grandes années du Larzac, de Plogoff et de Creys-Malville. Chérie, je me sens rajeunir !
Depuis trois jours, ils ont table ouverte dans les radiotélés, celles-ci -sans doute un rien déçues que le cours des événements en Libye ne soit pas raccord avec les agendas fixés en conférence de rédaction- leur servent la soupe à flots continus d’édition spéciales et permanentes, un peu comme si les compteurs Geiger vrombissaient déjà dans Paris intramuros en pleine pénurie de pilules d’iode. Et comme chez les écolos aussi on est non seulement en campagne pour dimanche prochain, mais aussi en pré-campagne pour l’an prochain, chacun en fait des tonnes, voire des mégatonnes. Chérie, fais-moi peur !
On exclura du lot des affoleurs la malheureuse Eva Joly qui a répété sur toutes les chaînes qu’après cette catastrophe « on changeait de paradigme », sans tenir compte du fait que sa cible, la ménagère de moins de cinquante ans, avait parfois un vocabulaire de moins de cinquante mots… M’est avis qu’après le paradigme, Eva aurait intérêt à changer de conseiller com’.
Sans surprise, Nicolas Hulot ne fait pas beaucoup mieux : « Il faut sortir de cette arrogance de penser toujours que la technologie, le génie humain peuvent tout. Le nucléaire, en l’état, ne peut pas être la réponse à nos besoins énergétiques », nous dit Nicolas du haut de son expertise mondialement reconnue, avant de conclure : « On a encore une fois la démonstration, on ne peut pas remettre le sort de l’humanité dans une vulgaire et tragique roulette russe. » Le style boursouflé ne vous rappelle rien ? Si, si cherchez un peu, ou essayez d’y ajouter une respiration hachée… Bingo, Nico a fait cette déclaration depuis l’Amérique du Sud, où il est en train de tourner un nouvel épisode d’Ushuaïa. Faudrait pas mélanger les genres, chéri…
On passe aux choses plus sérieuses avec Cécile Duflot. Outre le prêchi-prêcha usuel sur le solaire, les éoliennes, le feu Grenelle de l’environnement, le grand truc de Cécile, c’est l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim (c’est en Alsace que les Verts font historiquement leurs meilleurs scores aux cantonales) et surtout le moratoire sur les EPR. Voilà une idée qu’elle est bonne, puisque l’EPR en construction de Flamanville se caractérisera par un niveau de protection bien plus fort que les centrales de générations précédentes. Et que toutes les filières de niveau de niveau IV prévues pour être opérationnelles dans quinze ou vingt ans seront encore plus délibérément axées sur la minimisation des risques et la diminution des déchets. J’aurais aimé qu’un des 850 journalistes qui l’ont invitée à dérouler son mantra depuis vendredi lui fasse remarquer que le moratoire implique l’arrêt de toute recherche donc l’impossibilité d’œuvrer à la modernisation du parc. Rassurant vu de loin, un moratoire condamne de fait l’humanité à tourner ad vitam aeternam avec des réacteurs type Fukushima voire Tchernobyl. Dit comme ça, ça vous rassure toujours le moratoire ?
Enfin quand je dis ad vitam aeternam, c’est pour les 25 ou 30 ans à venir, d’ici à ce qu’on abandonne définitivement le nucléaire, selon le calendrier écolo officiellement en vigueur. Là encore, j’aurais aimé qu’on taquinât un peu plus Cécile (ou Voynet, ou Mamère qui ont tous débité le même credo, parfois à la virgule près). Car pendant ces 25 ans -là, on fait quoi, comment on se chauffe, comment fait tourner sa Wii ou son iPad, et accessoirement sa voiture propre, qui roulera à l’électricité nucléaire ou bien ne roulera jamais qu’au salon de l’Auto? Et je ne vous raconte pas la partie de plaisir en 2040, une fois que le dernier salarié d’EDF aura éteint la lumière dans la dernière centrale… Chérie, fais-moi mal !
Les écolos détestent être caricaturés en zélateurs du retour à la bougie, aux couches lavables et au vélocipède, mais même en défigurant la France entière avec des éoliennes géantes et des chauffe-eau solaires, c’est bien à ça qu’on sera fatalement rendu. À moins, à moins, qu’on fasse comme tous les pays qui estiment pouvoir se passer du nucléaire qui fait si peur à l’électeur : le recours massif aux combustibles fossiles. Bon ce n’est peut-être pas le climax de l’écologiquement correct, mais si on stoppe les centrales, c’est comme ça que ça finira. Avec un baril à 300 ou 400 dollars, avec toute les guerres pétrolières qui s’ensuivront, les dizaines de millions de morts qu’elles provoqueront – et qu’on ne mettra surtout pas en balance avec les 80 000 morts qu’aurait provoquées Tchernobyl, selon les hypothèses les plus noires. On regrettera au passage que personne ne se soit hélas – à ma connaissance – amusé à calculer le nombre de bronchites chroniques, cancers du poumon et maladies respiratoires évitées grâce au nucléaire.
Le vrai lobby antinucléaire ce ne sont pas les Verts, ce sont les compagnies pétrolières. Chéri, pourquoi tu tousses ?
Marc Cohen
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Quand Claude Guéant réinvente la police... de proximité !
16/03/2011 09:30
Le Président serait-il en train de manger une fois de plus son chapeau ? En effet, celui qui affirmait avoir « tué le métier de ministre de l'Intérieur » vient de laisser son actuel ministre annoncer plus de « contacts systématiques de la police avec la population » ce qu'on pourrait appeler de la police... de proximité !
« La police va revenir au contact de la population en France », écrit Le Monde !
Qui aurait pu imaginer que notre Président, liquidateur de la police de proximité de Lionel Jospin au profit du tout répressif, pourrait, à demi mots, par l'intermédiaire de son ministre de l'Intérieur, avouer son échec ?
Et pourtant comme l'écrivait Bakchich en 2008 : « Le 3 février 2003, Nicolas Sarkozy alors ministre de l’Intérieur, se rend à Toulouse, ville pilote de la police de Proximité, mise en place par le gouvernement de Lionel Jospin. Cette police avait alors un rôle de répression mais aussi de prévention (...) »
S'ensuivirent des années pendant lesquelles, notre ministre devenu Président, le gouvernement ne cessait d'affirmer qu'il allait éradiquer : la violence, la criminalité, nettoyer les hall d'entrée, juguler tous les trafics et rendre la confiance aux habitants des cités ...
Bien que les résultats n'aient jamais été à la hauteur des espérances de son promoteur, le 15/04/2010 « (...) Brice Hortefeux revenait sur la police de proximité, lancée par le gouvernement Jospin à partir de 1999, puis dézinguée par Sarkozy en 2003 : « On a dit non à la police de proximité telle qu’elle était : les policiers étaient transformés en espèce de socio-éducateurs sportifs.» - Libération Or, comme pour le bouclier fiscal qui ne pouvait en aucun cas être remis en cause et qui va passer à la trappe sous peu, il semble bien que nous assistons à un nouveau revirement sur un des axes majeurs de la politique du Président !
Alors, c'est quoi la nouvelle politique de sécurité du gouvernement ?
Claude Guéant : « Il faut travailler à améliorer la relation entre les policiers et la population (...) » Récusant le terme ou la notion de police de proximité, il ajoute : « La police et la gendarmerie doivent reprendre des contacts systématiques avec la population (...) » 20Minutes
Quelques idées lancées par le ministre :
« Une présence policière "plus visible" en France pour améliorer la relation entre les forces de l'ordre et la population (...) davantage de patrouilles à pied, à effectifs réduits, davantage de voitures clairement identifiées police (...)
Défense de rire ! Surtout lorsqu'on sait, comme le rappelle l'Express que : « (...) Face à la persistance des violences urbaines et des incivilités, la gauche française, une partie des syndicats de police et des spécialistes de la sécurité réclament depuis des années le retour à une forme de police de proximité (...)
En clair : on mange son chapeau en silence et on propose aux Français le concept de police de proxim... pardon de « contacts systématiques avec la population ».
Ce changement de stratégie devrait faire au moins un heureux : la marque Kärcher dont le nom avait été associé à la politique de sécurité du futur chef de l'État ! Pour connaître la prochaine marque associée aux « contacts systématiques de la population », il faudra attendre encore un peu ...
Rédigé par J-C Slovar
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Libye: la semaine de trop...
16/03/2011 09:25
Kadhafi vacillait sur son trône. L'histoire avait choisi son camp. C'était une question de jours. Une simple formalité. A une semaine près. Juste le temps que la communauté internationale et l'Union européenne ne tergiverse. Suffisant pour le Guide ne regonfle le moral de ses gardes révolutionnaires et recrute encore quelques mercenaires pour regagner une à une les villes perdues.
L'affaire était pliée. C’était une question de jours. Kadhafi devait choisir : un point de chute discret, les tribunaux ou la mort. Le Guide est tenace, il a choisi de se battre. Profitant des atermoiements de la communauté internationale et de l’incapacité de l’UE à s’accorder sur une politique étrangère et de sécurité commune efficace en situation d’urgence, Kadhafi regagne le terrain perdu. Et la crise libyenne ressemble chaque jour un peu plus à une guerre civile. Confronté à un mouvement d’insurrection mal armé, mal équipé et peu soutenu, Kadhafi jugé illégitime par les Etats-Unis, l’Europe et la Ligue arabe a perdu le soutien de Moscou. Pourtant, ce qu'elle gagne en reconnaissance politique, l’opposition le perd sur le terrain.
Condamné politiquement, le « Guide » avance sur Benghazi, pas tant grâce au soutien de son armée régulière, que par celui indéfectible des troupes d’élite de la garde révolutionnaire et le renfort de nombreux mercenaires venus des pays africains riverains.
Originaires, entre autres, du Tchad, de Mauritanie, du Soudan, de Somalie, du Zimbabwe ou encore du Liberia, il s’agirait pour la plupart d’anciens combattants de rebellions africaines financées par le « Guide » dès son arrivée au pouvoir en 1969. Des Kényans, Ethiopiens et Burkinabès feraient également partie de leurs contingents. Leur nombre est estimé à 6000 par la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), d’autres comme l’ONG Human Rights Solidarity l’évalue à 30000.
Des gardes révolutionnaires armés et fidèles au Guide
Selon Afrik.com, « les mercenaires seraient, pour partie, issus de la « Légion islamique ». Une armée inspirée de la Légion étrangère française, et reflétant le rêve de Mouammar Kadhafi de créer des Etats-Unis d’Afrique et d’en devenir le leader ». Tous grassement payés au « manifestant abattu ». Certains médias anglo-saxons évoquent 1000 dollars par victime, d’où ces scènes effroyables de rebelles abattus froidement pour faire du chiffre, à quoi s’ajoute une solde de 1000 dollars par semaine.
Selon un spécialiste du Moyen-Orient de la revue américaine de défense Jane’s, c’est le corps des gardes révolutionnaires, « une unité paramilitaire forte de 3.000 hommes qui fait la force de Kadhafi et nous sommes persuadés qu'ils se battent en ce moment. Ils ont accès à toute une série d'armes, dont des chars de combat, des hélicoptères et des véhicules de transport de troupes blindés » explique Dave Hartwell.
Connus sous le nom de Liwa Haris Al-Jamahiriya, ces hommes viennent de la région de Sirte, le fief de Mouammar Kadhafi. «Très proches du régime, ils sont triés sur le volet et leur principale mission consiste à protéger Kadhafi et sa famille ».
De nombreuses troupes issus de l’armée régulière auraient fait défection, Kadhafi pourrait s’appuyer sur 10 à 15.000 combattants sur les 45.000 dénombrés avant la rébellion.
Pour Kadhafi, Sarkozy est un fou
Le Guide dispose néanmoins de la brigade Khamis, un deuxième bataillon d'élite commandé par Khamis Kadhafi, le plus jeune fils du dirigeant libyen. La brigade Khamis serait la mieux équipée de Libye, les véhicules les plus récents dont disposent les forces gouvernementales sont des chars de fabrication soviétique fabriqués au début des années 70, les T72.
« Il a ainsi accès en théorie à 260 de ces engins, mais on ne sait pas très bien combien sont complètement opérationnels », souligne Hartwell. Si beaucoup d’inconnues demeurent sur la qualité de l’armement libyen, celui dont les jours étaient comptés il y a une semaine s’est refait une belle santé, récupérant les zones pétrolières, lançant des raids aériens sur Ajdabiah, l’un des derniers fiefs insurgés avant de s’emparer de la route qui mène à Benghazi, bastion des rebelles dans l'est de la Libye. Un retournement de tendance en Libye qui n'augure rien de bon pour les autres pays de la région encore en lutte ou ceux tout justes sortis de la dictature et qui tentent, vaille que vaille, de construire des régimes démocratiques.
Réduit à un constat d’impuissance, Alain Juppé reconnaissait mardi au micro d’Europe 1 que la communauté internationale avait laissé passer sa chance : « Si nous avions utilisé la force militaire la semaine dernière pour neutraliser un certain nombre de pistes d'aviation et les quelques dizaines d'avions dont ils disposent, peut-être que le renversement qui se produit en défaveur de l'opposition ne se serait pas produit. Mais c'est le passé ». Avec des « si » l’Europe aurait échafaudé depuis des années une politique de défense commune, éternel mirage -rien à voir avec les avions...- qui disparaît à chaque confrontation avec la réalité. Beaucoup d'effets d'annonces, autant de pantalonnades.
Pendant que le monde tergiverse, Kadhafi fanfaronne, menace et nargue ses vieux amis qui lui vendaient des armes et le recevaient comme un roi il y a quelques mois. Sarkozy en tête : « C'est mon ami, mais je crois qu'il est devenu fou. Il souffre d'une maladie psychique. C'est ce que dit son entourage. Ses collaborateurs disent qu'il souffre d'une maladie psychique », a déclaré Le Guide dans une interview qui devait être diffusée mardi par la chaîne allemande RTL. A la déroute stratégique, vient s’ajouter désormais le caractère complètement ubuesque de la situation.
Régis Soubrouillard - Marianne
Photo: Un membre des forces d'insurrection libyenne (cc flickr B.R.Q.)
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Sortir du nucléaire, et après ?
16/03/2011 09:20
Variae tente d'apaiser le débat sur le nucléaire : la France n'est pas soumise aux mêmes risques que le Japon et personne n'ignore les dangers de cet énergie. Il pose avant tout la question des conséquences d'une sortie soudaine du nucléaire.
ça y est. On vous l’avait bien dit : le nucléaire, c’est dangereux, c’est terrible, ça ne pouvait que mal tourner. Enfin, on ne le disait pas forcément à haute voix, mais on le pensait très fort, et aujourd’hui le moment est venu de taper sur la table. Paradoxale et inquiète satisfaction du Cassandre – plutôt vert, en l’occurrence – qui voit une catastrophe naturelle exceptionnelle lui donner raison finalement ; et plus d’un éditorialiste de nous ressortir, comme lors de l’éruption du volcan islandais, de lyriques considérations sur la démesure prométhéenne de l’homme qui avait cru dompter son environnement, et qui voit l’enchaînement séisme-tsunami-incident nucléaire venir le rappeler à sa médiocrité face à Dame Nature.
Est-il encore possible de débattre calmement et sérieusement de questions aussi importantes, sans chercher à tout prix à agiter les peurs ? Je ne nierai pas, comme certains, le droit à se saisir d’une catastrophe extérieure pour poser le débat en France : on peut tout à la fois partager la douleur des Japonais, vouloir leur venir en aide et s’interroger sur une filière nucléaire dont notre pays est un des principaux bénéficiaires et utilisateurs. Pour autant, la panique montante (et politiquement entretenue) quant aux centrales nucléaires dont l’Europe, et la France en particulier, sont bien pourvues, fait abstraction d’une donnée pourtant essentielle : si les incidents japonais focalisent tellement les attentions et les craintes, c’est bien en vertu de leur caractère extra-ordinaire. Les catastrophes de cette ampleur, et chacun peut s’en réjouir, sont en réalité plus l’exception que la règle : on a, sur quelques dizaines d’années d’exploitation, que quelques événements de ce type à citer, ceux auxquels la situation japonaise est régulièrement comparée (Three Mile Island et Tchernobyl). On nous rétorquera que c’est encore deux, ou trois, de trop ; sans aucun doute, mais dans tous ces cas, le problème n’est pas tant une dangerosité inexorable du nucléaire en tant que tel, que des causes extérieures clairement identifiables – erreurs humaines ou, pour le Japon, catastrophe naturelle d’une ampleur inégalée depuis un siècle.
C’est un point important et que l’honnêteté exige de reconnaître : hors conditions exceptionnelles, rien ne permet d’indiquer que les centrales japonaises auraient forcément connu ce destin. Probablement certaines centrales françaises sont-elles également exposées à des risques sismiques, mais la conjonction de malchance que connaît le Japon est peu probable sous nos latitudes. Cela ne veut pas dire qu’aucun risque n’existe, mais simplement qu’il y a une forme d’exagération voire de sophisme à tirer des conclusions universelles d’un cas très particulier. On pourrait même arguer que ces incidents, par-delà les conséquences dramatiques qu’ils vont avoir, font globalement progresser la sécurité des installations, parce qu’ils focalisent sur elles l’attention publique – et donc politique – et contraignent les spécialistes à renforcer les mesures de sécurité et à prendre en compte des risques peut-être minorés auparavant.
En réalité, la catastrophe japonaise – dont il restera à faire l’analyse – n’est pas transposable dans le contexte français sans les précautions intellectuelles signalées plus haut, et surtout ne nous apprend rien de nouveau. On a parfois le sentiment, en écoutant les écologistes, qu’il y aurait une sorte d’omerta et de mensonge d’État, en France, sur les dangers du nucléaire. C’est absolument faux : mis à part les acteurs de la filière industrielle (et encore), je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de Français pour soutenir aveuglément le nucléaire et dans une bienheureuse insouciance. Peu de technologies sont mêmes ancrées dans la culture populaire comme aussi dangereuses et potentiellement fatales (combien de films sur la fin du monde sous les bombes atomiques ?) ; par comparaison, je pense l’opinion beaucoup moins sensibilisée aux incertitudes sur le téléphone portable et les ondes, par exemple. Je ne connais pas de fanas de l’irradiation ou d’excités du compteur Geiger ; il y a me semble-t-il un certain consensus pour considérer qu’il s’agit là d’une technologie hautement problématique, mais moins systématiquement polluante que d’autres et donc défendable par défaut et en attendant mieux, dans un calcul de risques et d’opportunités.
La dramatisation recherchée par certains via la demande urgente d’un « référendum » rate le coche : tout le monde est d’accord sur l’objectif d’un monde sans pollution ni radiations ; la véritable question est celle du comment, du quand et du combien, questions auxquelles la proposition d’un vote pour/contre ne répond malheureusement pas. Je remarque que même sur un site aussi pointu que celui de l’association Sortir du nucléaire, ces points ne sont pas d’une limpidité absolue.
Difficile donc de ne pas soupçonner quelques arrière-pensées électoralistes chez des partis qui avaient ces dernières semaines un peu de mal à surnager, dans un débat national trusté par les questions identitaires et par le vote utile anti-Le Pen, et qui trouvent là une occasion (dont ils se seraient probablement bien passés) de refaire parler d’eux et de donner de la voix. Puisque l’on nous propose de sortir brutalement du nucléaire, que l’on nous explique également les conséquences concrètes en termes de coût, de croissance, de restrictions énergétiques immédiates, de réorientations industrielles et économiques. Ça tombe bien ; un grand référendum général, où l’on pourra débattre de ce sujet et de beaucoup d’autres, arrive à l’horizon : celui de l’élection présidentielle. Que les uns et les autres développent des projets énergétiques alternatifs exhaustifs, et les citoyens pourront comparer, et choisir, sur pièce.
Variae - Blogueur associé
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