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Vers une fin de la politique budgétaire indépendante
10/03/2011 09:52
Le Président N. Sarkozy a décidé « d’inscrire dans la Constitution, le principe de la maîtrise des finances publiques » car « il est de notre responsabilité collective de ne pas rejeter sur les générations futures la charge de notre dette », estimant possible un consensus politique « sur un sujet de cette importance, dans un pays qui présente depuis le milieu des années 1970, un budget en déficit ». Dans ce but, le premier ministre a transmis au Conseil d’Etat un texte de loi qui sera débattu au printemps devant le Parlement.
Comme bien souvent avec le Président, les discours sont louables, même si le propos est simplificateur à dessein. Personne ne pourra décemment défendre avoir envie d’endetter ses enfants pour financer son confort présent sans être pris pour un irresponsable. C’est d’ailleurs le calcul présidentiel que de rechercher un consensus sur un sujet aussi grave : souder les centristes à la droite sur la question de la dette et démontrer que la gauche (ou quiconque s’y opposant) est toujours aussi dépensière et gaspilleuse de l’argent public.
Seul hic à celà, la réalité comme toujours avec notre Président. Car cela fait 4 ans que le président fait voter des budgets en déficit…En 1970, quand le budget était à l’équilibre, cette règle d’or n’existait pas. Mais à l’époque, il y avait un certain sens de l’Etat qui voulait que les deniers publics soient utilisés pour le bien public et non pour financer des cigares, des voyages ou les plans com des ministres. Il y avait aussi un sens de l’intérêt général qui permettait d’éviter que le budget soit bâti pour satisfaire les lobbies ou ne servent à financer des mesures populaires mais inefficaces. Et surtout il y avait des dirigeants politiques qui n’étaient pas prêts à abandonner aux banques la création monétaire et aux instances supranationales la définition de la politique économique. En clair, à l’époque, il y avait tout ce dont le Président s’est débarrassé sans complexe…
En réalité, cette constitutionnalisation de la règle d’or est un gage donné aux marchés financiers et à l’Allemagne, pour ne pas dire plus. Aux marchés financiers, afin qu’ils préservent notre AAA si nécessaire pour ne pas payer trop cher notre dette quand on s’est privé du pouvoir de la monétiser. A l’Allemagne, car elle est la seule à pouvoir garantir in fine les dettes des autres pays européens et elle exige, en contrepartie, la rigueur pour défendre l’Euro, que notre Président a élevé en question d’identité.
Pire, cette règle d’or procède de la même logique mortifère d’abandon de souveraineté, déjà dénoncé en son temps par Philippe Seguin. Après avoir retiré aux Nations le droit de créer de la monnaie, le droit de mener une politique industrielle, une politique commerciale, une politique douanière, ils veulent désormais fixer le cadre général de la politique budgétaire de la France…avant de retirer à la France le droit de voter son budget, ce que propose déjà DSK avec son autorité européenne indépendante qui allouerait les ressources de chaque état membre. Les 2 futurs candidats à la présidentielle du système UMPS montrant bien qu’ils sont chacun à leur manière l’aboutissement de 35 années de politique européiste qui vise à déposséder les peuples de tout droit de regard sur leurs affaires.
Qu’ils sont loin les discours du candidat de l’UMP à la présidentielle en 2007 qui critiquait la BCE, qui prônait une politique industrielle, qui critiquait l’Europe des technocrates voulant décider à la place des français. Le Président s’est rallié depuis à la politique du franc fort, devenu l’Euro fort, mais qui se décide toujours à Francfort. Sous couvert de défense de l’Euro et de lutte contre les déficits, le président s’est engagé dans la même fuite en avant du « plus d’Europe » que ses prédécesseurs qui ressemble de plus en plus à un alignement sur la puissance dominante du continent.
Par Nicolas Calbrix, Délégué Départemental Jeunes du Val d’Oise.
http://debout-les-jeunes.fr/blog/03/2011/2001/vers-une-fin-de-la-politique-budgetaire-independante/
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L’Ecole est-elle de gauche ?
10/03/2011 09:47
Ce débat mérite d’être posé. Traiter la problématique de l’École dans son ensemble prendrait des heures, tant les problèmes qui la touche sont nombreux. C’est pourquoi je ne toucherai ici qu’un domaine, qui fait l’objet de nombreux débats et qui agite de nombreuses passions. D’un côté, nous avons les libéraux, qui estiment que l’École en général, et la fonction publique en particulier, est infestée de gens de l’ultra-gauche. Dès lors, il est clair, selon eux, que la pensée unique gauchiste apparente au sein de l’Éducation nationale tend à baisser le niveau des élèves, au nom de l’égalité. De l’autre côté, les gens de gauche qui estiment, selon la théorie bourdieusienne que l’école est aujourd’hui un lieu qui favorise d‘inégalité, puisqu’elle permet aux bourgeois de se reproduire socialement.
A première vue, l’École est aujourd’hui, clairement de gauche. Il suffit de se balader dans les couloirs des Universités pour apercevoir de nombreux journaux et tracts des forces syndicales telle Force ouvrière, et même des petits prospectus vantant les mérites de la HALDE. L’idéologie dominante des Universités est de gauche. Les fonctionnaires en général, et les professeurs en particulier constituent clairement la clientèle principale du Parti socialiste par exemple, qui a perdu l’électorat ouvrier/employé depuis bien longtemps. Si bien que lorsque le gouvernement tente de supprimer des postes de professeurs, le Parti socialiste crie au scandale, tout en sachant pertinemment que le nombre de professeurs a largement augmenté – les moyens avec – alors que le nombre d’élèves baissait. L’Éducation n’est pas qu’une simple affaire d’argent, il convient également de prendre en compte le facteur d’efficacité et de cadre : pourquoi les filières professionnelles sont si mal vues ? Le collège unique est t-il efficace ? Bref, il faut d’abord redéfinir le cadre dans lequel les jeunes élèves étudient, et non pas déverser des milliards dans un système qui, me paraît être à bout de souffle.
Toutefois, si l’idéologie – dominante – des professeurs est clairement de gauche, ce n’est pour autant que les les programmes le sont pour autant. C’est la critique fondamentale que l’on peut adresser aux libéraux qui pensent que la France enseigne l’économie de manière très “gauchiste”. Dernièrement, Olivier Vial, président de l’UNI protestait contre cela, en disant qu’on donnait, entre autre, une mauvaise vision de l’entreprise dans le programme. Or c’est pourtant l’inverse que l’on peut constater. Car les programmes ne sont pas du tout élaborés sous le prisme gauchiste. Ainsi, en classe de 1ère ES, le tiers du programme est consacré à l’étude du marché, à l’enseignement de la théorie de la concurrence pure et parfaite. En terminale ES, une large partie de l’année est consacrée à la mondialisation et au commerce international, à la notion de PIB, ainsi qu’au volet économique de la construction européenne. De surcroît, l’entrée en faculté d’économie s’accompagne directement d’un enseignement de la micro-économie libérale : théorie du consommateur et du producteur, notion d’homo œconomicus et de l’homme rationnel. En d’autres termes, ce sont les fondements de l’économie libérale qui sont, d’emblée, enseignés dans le supérieur. En outre, la théorie keynésienne commençait à être de moins en moins évoquée avant la crise. D’autres – moins chanceux, comme Marx notamment, sont bannis de l’enseignement supérieur (!). Bref, sans même être exhaustif, l’on comprend bien que l’enseignement au lycée, comme à l’Université n’est nullement présentée sous le prisme gauchiste. Par ailleurs, il est absurde de dire que le système scolaire formate les enfants de sorte qu’ils deviennent des “amoureux” de l’État. Les enfants n’écoutent pas systématiquement ce que les professeurs disent, ceux-ci votent bien souvent en fonction du vote familial. La catégorie socio-professionnelle des parents influe bien plus sur la pensée politique – quand il y en a une, bien entendu – de l’enfant que la pensée de soi-disant idéologues gauchistes. Ce faisant, les thèses de M. Vial témoignent d’une profonde mauvaise foi et largement teintées d’idéologie. Or, il existe pourtant un réel reproche que l’on peut faire aux pédago bourdieusiens, sans pour autant sombrer dans le dogmatisme.
En effet, il convient maintenant d’aborder la question de la baisse du niveau. Celui-ci résulte de deux facteurs ; d’une part une obtention massive du baccalauréat (87%!), et d’autre part, l’absence de concours à l’entrée des Universités. Ces deux facteurs conjugués à la pression de syndicats comme l’UNEF tendent à baisser irréversiblement le niveau. D’abord parce que le baccalauréat n’a plus vraiment de valeur intrinsèque, mais aussi parce que tout le monde peut intégrer l’Université ; pour des résultats que l’on sait médiocres pour la plupart. Ceci occasionne surcharge du nombre d’élèves dans les groupes de TD, handicapant par la même les élèves “moyens”, et gâchis d’argent pour l’État. Revenons sur un exemple flagrant qui convient d’être énoncé : dès lors qu’une Université tente, un tant soit peu, d’élever le niveau, en supprimant les rattrapages lors de la 1ère année par exemple, les UNEFiens crient au scandale. Comme si rétablir un minimum de méritocratie se faisait au détriment de l’égalité des chances. Mais malheureusement, la vraie inégalité des chances réside en ce que chacun souhaite faire de son temps. Il y a, en effet, la possibilité pour tous de réussir dans une Université publique et (quasi) gratuite dès lors que l’on souhaite apprendre et comprendre. Il y a ceux qui travaillent et qui consacrent du temps à leurs études, et d’autres qui ne veulent pas travailler. A cet égard, on doit comprendre que l’Université n’est pas un lieu ou tout doit être fait pour que l’on décerne des diplômes à tout le monde, cela doit rester un lieu ou l’on mérite ses diplômes. On ne peut pas éternellement continuer de brader des diplômes d’État pour rétablir une prétendue égalité des chances, car fondamentalement, on ne fait que faire fuir les plus intelligents vers les grandes écoles écoles, ou même des écoles de commerce. Ceci explique – partiellement, il est vrai - pourquoi la France possède bien moins de titulaires du Doctorat que l’Allemagne. Il serait peut-être temps de se rendre compte que c’est parce que l’Université n’attire plus.
Pendant que la gauche pédago et la droite libérale se déchirent, une grande gagnante semble se frayer un chemin dans l’enseignement. Ainsi assistons-nous, depuis plusieurs années, à l’arrivée de l’Union européenne dans les programmes scolaires et extra-scolaire. Option dite “européenne” au collège et poursuivie au lycée (classes dans lesquelles on distribue, entre autre, des posters retraçant la grandiose épopée européenne), enseignement massif de l’Europe sous toutes ses formes dans les Universités ainsi que dans les IEP. Le principe est parfaitement simple : faire voyager pendant une ou deux semaines ceux qui ont choisi ladite option dans le cadre du cours. De fait, n’importe quel jeune étudiant associera les joies de voyager au mythe de la grande et belle Europe. On ne dira cependant jamais qu’auparavant, il suffisait simplement de se munir d’un passeport et d’un visa pour y aller. Mais, ça ne s’arrête pas là ! Une Université comme celle de Rennes est directement subventionnée par la Commission de Bruxelles pour que celle-ci enseigne l’Europe. Comme cela se traduit t-il ? Par de l’Europe sous toutes ses formes : sociologie, droit, économie. Un bourrage de crâne méthodique, qui prend parfois la forme de propagande (posters distribués etc.) qui a désormais toute sa place dans l’enseignement scolaire sans que personne ne dise quoique ce soit. Repentance, enseignement massif de l’Europe peuvent être mis au crédit de la gauche pédago, qui associe à tort nation à guerre, et Europe à paix.
Ainsi donc, nous l’avons vu, si le fond idéologique de l’École est clairement de gauche, il n’en découle pas forcément des programmes de gauche. Le réel problème se situe dans la baisse du niveau, et pose la question fondamentale : voulons nous une École d’excellence pour demain, ou une École au rabais, qui décerne des diplômes à tout va ?
Par Stanislas Korst, Délégué Départemental Jeunes d’Ille et Vilaine
http://debout-les-jeunes.fr/blog/03/2011/1985/lecole-est-elle-de-gauche/
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La France est-elle finie ? – Réplique à M. Chevènement
10/03/2011 09:40
"Il nous met trop sous la coupole de l’Allemagne. "
- Marcel Proust, A la Recherche du Temps perdu.
Dans l’introduction de La France est-elle finie ?, Jean-Pierre Chevènement écrit qu’il ne s’était jamais posé cette question jusqu’à une date récente. Les réponses que ce livre esquisse portent la marque de ce qu’il est également, à savoir « une méditation sur la relation de la France à l’Allemagne, tant le sort de ces deux pays [lui] paraît lié : ou bien l’un et l’autre se résignent à sortir de l’Histoire, ou bien, dans un contexte radicalement nouveau, ils parviennent ensemble à lui donner sens pour la poursuivre ».
En analysant « les événements, les souffrances et les mythes du dernier siècle qui, peu à peu, ont amené la France à douter d’elle-même » (p.12), M. Chevènement nous montre une Allemagne qui ne semble nullement résignée, elle, à sortir de l’Histoire, et que nous voyons au contraire se servir sans complexes de la France, pour avoir les mains libres en Europe et y mener, comme ailleurs, la politique conforme à ses intérêts propres. Lorsqu’il affirme vers la fin de son analyse qu’ « à long terme, il n’y a pas d’alternative au couple franco-allemand », la géographie et l’histoire nous ayant « mis côte à côte pour toujours » (p.224), il exprime la contradiction interne sur laquelle vient buter depuis de nombreuses années la politique allemande de la France.
L’une des manifestations en est, pour ne mentionner qu’un seul exemple lié à des événements en cours, le sort de l’Union pour la Méditerranée. Elle devait, entre autres objectifs, assurer une forme d’équilibre européen, faire en quelque sorte contrepoids au Conseil des États riverains de la mer Baltique, créé à l’initiative des ministres allemands et danois des Affaires étrangères le 6 mars 1992. Mais « certaines capitales européennes, en particulier Berlin, ne voulaient pas d’un club fermé des États riverains de la Méditerranée. Selon la chancelière Angela Merkel, appuyée par la Commission européenne, tous les pays membres de l’UE devaient avoir le même statut au sein de la nouvelle organisation imaginée par Nicolas Sarkozy »[1]. Il est vrai que le ministre Joseph Fischer n’avait pas hésité, lors d’une conférence euro-méditerranéenne, à parler de l’Allemagne comme d’un pays quasi riverain de la Méditerranée, sous prétexte que les frontières en Europe étaient abolies.
Illusions
A l’instar de François Mitterrand, qui avait livré dans Pèlerinage de Thuringe (1940) sa philosophie sur « cent cinquante ans d’erreurs » dans les rapports franco-allemands, et en avait lui-même commis un certain nombre par la suite, M. Chevènement ne peut envisager la France hors d’une union étroite avec cette Allemagne qui fixe ses conditions et qui, en dernier ressort, dispose, quand la France propose (p.60 et p.181). Dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung du 31 janvier 2011, Jürg Altwegg n’a pas manqué de souligner, non sans ironie, que, par un « virage serré », M. Chevènement vise ainsi un « tournant spectaculaire » dans les relations franco-allemandes : non s’en dégager, mais poursuivre l’Histoire ensemble, aux côtés de l’Allemagne.
Le thème de la « courte vue » en politique parcourt tout l’ouvrage de M. Chevènement, avec les variations qu’en sont la cécité, l’inconscience, l’erreur de n’avoir pas compris, ou d’avoir rendu possible quelque chose « sans s’en être avisé » (p.25). François Mitterrand, par exemple, n’avait pas pensé rapprocher l’échéance de la réunification allemande en soutenant Helmut Kohl contre Oskar Lafontaine dans la crise des euromissiles de 1983 (p.53). Il n’a pas non plus « pu anticiper la mondialisation dont, avec l’Acte unique, il avait pourtant institué le cadre en Europe » (p.50).
L’Allemagne sait distiller l’ivresse qui empêche de voir loin. Si Gorbatchev a donné sa bénédiction à l’ouverture de la frontière austro-hongroise durant l’été 1989, c’était sans doute, comme l’écrit M. Chevènement, encore « enivré » de ses succès médiatiques sur les bords du Rhin en juin (p.57). Jacques Chirac aurait de même accepté en 2004 la demande, par l’Allemagne, d’une prise en compte de la démographie pour la répartition des voix au Conseil européen, dans l’ « euphorie » qui avait marqué l’opposition commune à la décision de George W. Bush d’envahir l’Irak (p.127).
Chez M. Chevènement, une sorte d’enivrement analogue provient peut-être de son admiration pour la vision allemande du monde, avec les « métaphysiques du salut » qui l’ont « vertébrée » de Luther à Herder, Hegel, Marx et Heidegger. Il verrait bien la France, pour un « puissant ressourcement », « s’approprier […] l’âme du frère vaincu » plutôt que la « culture du vainqueur » (p.213), c’est-à-dire celle des Etats-Unis. C’est comme si la France n’avait pas elle aussi gagné la guerre, et qu’elle était oublieuse des ressources de sa propre histoire et de sa propre pensée. Le fantasme romantique d’une fraternité franco-allemande ne peut générer qu’une « philosophie d’illusions »[2].
L’illusion consiste à croire que la France pourrait, en usant de patience, aider l’Allemagne à « comprendre, non dans le cadre d’un rapport de force, mais dans un rapport de convictions », l’impossibilité de transposer le modèle allemand à l’échelle européenne (p.229), et ce au moment où la germanisation de l’UE est pourtant en bonne voie. Il semble vain de miser sur la persuasion dans une Europe que M. Chevènement lui-même qualifie de « germanocentrée » (p.109). Pourquoi l’Allemagne renoncerait-elle à son pouvoir, au supplément de voix qu’elle détient par rapport à ses partenaires au Parlement européen et au Conseil, à la voie impériale qu’elle a su s’aménager ?
Une autre illusion est de se dire que la politique extérieure de l’Allemagne souffrirait de faiblesse (p.229). C’est plutôt, si l’on en croit la « Société Allemande de Politique Extérieure » (DGAP), celle de la France qui en serait atteinte, pour avoir dans une large mesure fait siennes les priorités allemandes en la matière, avec une perte de sa propre influence là où elle s’est finalement alignée sur l’Allemagne (Europe du Sud-est, Russie, Amérique du Sud). Dans sa politique étrangère, Paris ne résisterait désormais plus face à Berlin. Pour les analystes de « german-foreign-policy », le discours convenu sur le « tandem franco-allemand » dissimule ainsi à peine qu’il s’agit purement et simplement d’ « hégémonie allemande »[3]. Comment y distinguer la manifestation d’une faiblesse ?
Ethnicisation du politique
Dans l’Allemagne fédérale présente, M. Chevènement voit « tous les traits d’une démocratie exemplaire » (p.214). Il serait aisé d’y déceler aussi une conception de la nation incompatible avec la nôtre, à commencer par celle de son « ami Rudolf von Thadden » (p.126). En 2001, alors coordinateur pour la coopération franco-allemande auprès du Ministère des Affaires Etrangères, celui-ci avait déclaré qu’ « il faudra défaire un peu la France si l’on veut faire l’Europe », ce qui est une intention bien peu amicale[4]. Déjà en 1998, jugeant « malsaines » les « bases françaises », avec ces Français « qui ne veulent pas se sortir de leur vision d’une France une et indivisible », il conseillait aux Alsaciens de se battre « pour une ample autonomie régionale », pour que « l’apprentissage de l’allemand se fasse dès la maternelle »[5].
Rudolf von Thadden a été directeur de l’« Institut de Berlin-Brandebourg pour la coopération franco-allemande en Europe », créé en 1993 à son initiative et à celle de Brigitte Sauzay, et qui a depuis 2005 la forme juridique d’une fondation. Il en est président d’honneur depuis janvier 2008[6]. En novembre 2007, un colloque sur « L’Alsace : une région transnationale ? » eut lieu au château brandebourgeois de Genshagen où l’Institut est hébergé. Son thème était conforme à l’esprit du projet allemand de « défaire un peu la France », en commençant par la dénationalisation de l’Alsace. Dans ce cas précis, les étapes ultérieures sont faciles à concevoir.
M. Chevènement écrit qu’en 1871, « à travers deux conceptions de la nationalité qui mettaient en jeu l’idée qu’ils se faisaient d’eux-mêmes, ce sont deux peuples qui se heurtaient », et il estime ces temps-là « heureusement révolus » (p.219). L’exemple de R. von Thadden montre qu’il n’en est rien. C’est même, à en juger par ses conseils à caractère ethnique aux Alsaciens, comme si « l’immolation d’un million et demi de jeunes hommes dans les tranchées de 1914-18 » (p.191), et les combats de 1940-45, qui ont permis chaque fois le retour de l’Alsace dans le sein de la France, n’avaient pas eu lieu d’être, ou n’étaient pas advenus.
L’eurodéputé allemand Bernd Posselt (CSU), un « brise-glace » au service de la politique étrangère de l’Allemagne[7], ne cache pas non plus sa conception ethnique de la nation, qu’il veut voir appliquée en France. Il vient d’affirmer que, du fait de l’émergence d’une politique intérieure européenne, les débats relatifs à la politique d’un Etat voisin ne sont en rien répréhensibles et, entre autres exemples, que « les amis des Volksgruppen (groupes ethniques) devraient critiquer l’absence en France d’une législation sur les minorités »[8].
En juillet 2008, B. Posselt fut l’un des premiers à saluer l’inscription des langues régionales dans la Constitution, « une petite révolution », écrit-il, qui a eu lieu « une semaine seulement après le 14 juillet », et « non pas place de la Bastille, mais à Versailles », une contre-révolution en somme. Il avait vu plus juste que les laudateurs empressés de cette atteinte à l’Etat-nation. Pour lui, ce fut une véritable « rupture de tabou », dans cette France qui avait, comme il le note en établissant du même coup l’équivalence langue/minorité/ethnie, nié jusque là l’existence même de « minorités » sur son territoire[9]. Le Président de la République a justement rappelé dans son discours au dîner du CRIF, le 9 février 2011, que « devant l’Histoire de notre pays, il n’existe pas de communautés ou de minorités. Il existe une seule et même communauté de destin, une communauté qui s’est voulue, un jour de 1789, communauté nationale ».
Le 23 mai 2010, lors d’un grand rassemblement des « Allemands des Sudètes » à Augsbourg, Bernd Posselt, qui est leur porte-parole, a annoncé la mise en œuvre d’un projet déjà ancien : « Nous avons enfin à la Commission européenne, qui a honteusement échoué des années durant, […] une commissaire aux droits fondamentaux, la Luxembourgeoise Viviane Reding, aux côtés de qui j’ai siégé de nombreuses années à la commission des affaires intérieures du Parlement européen, qui est désormais en charge des droits de l’homme et des droits des groupes ethniques (Volksgruppenrechte). J’ai convenu avec elle la semaine dernière, et nous avons déjà créé une commission à cet effet, d’entreprendre à présent l’élaboration d’un droit européen des groupes ethniques (Europäisches Volksgruppenrecht) tel que notre organisation [l’Association des Allemands des Sudètes] l’a préparé et mis au point depuis des décennies. »[10]
Comment M. Chevènement peut-il donc écrire que la conception ethnique de la nation est bien sûr « encore pratiquée, mais plus guère revendiquée » (p.267) ? Cette conception est au contraire proclamée avec plus d’assurance que jamais, et est même devenue l’un des fondements de la politique européenne dans les Balkans. Le ministre allemand des Affaires étrangères a ainsi déclaré dans son discours du 27 août 2010 au Parlement kosovar de Pristina : « Personne ne demande que des membres d’une minorité abandonnent leur identité et se perçoivent exclusivement comme Kosovars du jour au lendemain. Ce serait une erreur de l’exiger. On ne peut pas simplement nommer d’un autre nom l’identité de quelqu’un. L’identité a de nombreuses facettes. La nationalité en est une, la langue, la culture et la famille en sont d’autres »[11]. En définissant la nationalité (Staatsangehörigkeit) comme appartenance à un Etat, M. Westerwelle la distingue implicitement de la Volkszugehörigkeit, qui est l’origine ethnique, la « facette famille » de l’identité.
Il est également impossible d’affirmer, comme le fait M. Chevènement, que « sur la longue durée, les idées de la Révolution française ont évidemment triomphé de la conception völkisch » (ethnique), que « celle-ci n’a évidemment pas disparu », mais que « l’esprit du droit, partout en Europe, l’a rejetée » (p.219). En matière de droit européen, c’est en effet plutôt l’inverse qui se produit.
Un droit ethnique
En 1984, au Parlement européen, 42 députés ont présenté une proposition de résolution « sur un droit européen des Volksgruppen ». L’enjeu en était le « droit à l’autodétermination des peuples », que « tous les Européens » devaient pouvoir exercer. Parmi les signataires, il y avait les Allemands Hans-Gert Pöttering, président du PE de 2007 à 2009, et Elmar Brok, qui en fut représentant aux conférences intergouvernementales ayant abouti aux traités d’Amsterdam (1996/1997), de Nice (2000) et de Lisbonne (2009) ainsi qu’au traité établissant une constitution pour l’Europe (2003/2004). Toujours eurodéputés, ils peuvent continuer d’œuvrer pour l’ethnicisation du politique, comme le fait aussi Bernd Posselt, qui était à l’époque assistant parlementaire d’Otto de Habsbourg.
Dans leur « proposition d’une disposition relative à la protection des minorités dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne » (2000)[12], les juristes Dieter Blumenwitz et Markus Pallek présentaient ce texte de 1984 « relatif au droit des ethnies et des minorités » comme « la première pierre de l’évolution ultérieure au sein du Parlement européen ». D’autres éléments ont été ajoutés depuis à l’édifice. La création d’une charte des droits fondamentaux a ainsi été mise à l’ordre du jour par l’Allemagne lors de sa présidence du Conseil au premier semestre 1999. Ce fut sans entretiens préalables avec les gouvernements partenaires en Europe[13]. Très vite, comme l’écrivent les deux auteurs, est apparue « la nécessité d’introduire une clause relative à la protection des minorités dans une telle charte », car « aucun droit fondamental, individuel ou collectif, qui viserait la protection des minorités » n’avait été reconnu jusque là « dans le droit communautaire ni implicitement ni dans la jurisprudence de la CJCE ». Le ministre des Affaires étrangères Joseph Fischer déclara le 16 août 1999 qu’ « une codification des droits fondamentaux communautaires » en renforcerait la portée et la signification. L’énumération détaillée de ces droits regroupés en six chapitres a permis de les étendre nommément aux minorités ethniques.
Pour l’élaboration de leur texte, les rédacteurs de la charte se sont basés sur la Convention européenne des Droits de l’homme, où il n’était encore question que d’ « origine nationale ou sociale » (article 14, sur l’interdiction de discrimination). Dans l’article 21 de la charte, sur la non-discrimination, où sont mentionnées « les origines ethniques et sociales », le passage à la définition de la nation comme ethnie est en quelque sorte la signature de l’Allemagne. L’un des rédacteurs, le ministre des Affaires fédérales et européennes de Thuringe, Jürgen Gnauck, a déclaré que « par son préambule et son article 22 », la Charte des droits fondamentaux « ancre des éléments du droit des minorités ». Il a ajouté que l’Allemagne aurait préféré voir inscrits dans la charte de véritables droits collectifs pour les minorités, mais que la France, la Grande-Bretagne et l’Espagne s’y sont opposées[14]. C’était en raison de tensions internes à caractère autonomiste et/ou sécessionniste sur leurs territoires respectifs.
Le préambule de la charte affirme le respect, par l’Union, « de la diversité des cultures et des traditions des peuples de l’Europe ainsi que de l’identité nationale des Etats membres ». Cette distinction entre « Etats » et « peuples » est, comme chez M. Westerwelle dans son discours de Pristina, une marque de la pensée ethnique. On la retrouve sans surprise dans le manifeste Changer d’ère publié en octobre 2008 par Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly, José Bové, Jean-Paul Besset, Cécile Duflot, Antoine Waechter, Yannick Jadot, François Alfonsi et Pascal Durand. L’Union européenne y est présentée comme « un espace de paix et de coopération entre les 27 Etats et les 83 peuples qui la composent ». Il faudra que les signataires du manifeste nous donnent la liste exhaustive de ces « peuples ». Quant à l’article 22 de la Charte des droits fondamentaux, il énonce que « l’Union respecte la diversité culturelle, religieuse et linguistique ». Cette triple diversité doit donc, pour le moment, tenir lieu de diversité ethnique, et d’amorce pour ce « droit européen des Volksgruppen » que préparent d’ores et déjà Bernd Posselt et Viviane Reding.
L’avenir de la France
La Charte des droits fondamentaux a la même valeur juridique que les traités européens (article 6 du traité de Lisbonne). Mais en un point au moins de son préambule, là où sont réaffirmés « les droits qui résultent notamment des traditions constitutionnelles et des obligations internationales communes aux États membres », le cas particulier de la France est indûment noyé dans la masse de ces derniers. Si la charte contient bien des éléments d’un droit des minorités, et c’est le cas, cela est incompatible avec la tradition constitutionnelle et le droit de notre pays, où la notion de minorité n’existe pas.
|La France est le seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir signé la convention cadre pour la protection des minorités nationales promulguée par le Conseil de l’Europe. Elle n’a pas non plus ratifié sa charte européenne des langues régionales ou minoritaires qui, « en ce qu’elle confère des droits spécifiques à des « groupes » de locuteurs de langues régionales ou minoritaires, à l’intérieur de « territoires » dans lesquels ces langues sont pratiquées, porte atteinte aux principes constitutionnels d’indivisibilité de la République, d’égalité devant la loi et d’unicité du peuple français »[15]. Le harcèlement que les partisans d’un droit européen des groupes ethniques imposent à la France pour qu’elle signe et ratifie ces textes, contredit les satisfactions exprimées par M. Chevènement.
C’est en étant fidèle à sa conception non ethnique de l’identité nationale que la France pourra, comme le propose avec justesse M. Chevènement, rassembler tous les citoyens, afin que « le pays retrouve une grande ambition collective ». Cela exige, comme l’aurait fait en 1983 une politique autre que celle choisie alors, « une grande confiance en nous et dans le ressort politique, civique et moral de la France » (p.33). Il s’agit, pour la France, non pas de « passer à travers les gouttes » (p.82), seule chose dont F. Mitterrand la pensait encore capable selon le propre aveu de son ministre, mais d’affronter avec audace les intempéries.
Yvonne Bollmann
[1] Antoine Jacob, « La Baltique, une mer de coopération », dans la revue Politique internationale, automne 2008. http://www.politiqueinternationale.com/revue/read2.php?id_revue=121&id=756&content=texte
[2] L’expression est de M. Chevènement, à propos d’un projet de rapport socialiste au Parlement européen sur la crise financière, économique et sociale (p.252).
[4] Le Figaro, 1er juin 2001.
[5] Le Temps, Genève, 21 mars 1998.
[8] http://www.bernd-posselt.de/article.php?efxf_artikel=1338
[13] Frankfurter Allgemeine Zeitung, 10 janvier 2000.
[14] Frankfurter Allgemeine Zeitung, 8 décembre 2000.
[15] Conseil constitutionnel, Décision n° 99-412 DC du 15 juin 1999.
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Marine, l’idiote utile ?
10/03/2011 09:32
DSK et Sarkozy peuvent déjà lui dire merci
Tout d’abord, un point de vocabulaire, afin de justifier mon titre. Parler d’« idiot utile », ce n’est pas une façon polie de traiter quelqu’un ou quelqu’une de gogol. Le français nous offre mille manières de le faire plus joliment, et surtout, le crétinisme n’est assurément pas la marque de fabrique congénitale des Le Pen, père ou fille.
L’expression « idiot utile » (apocryphement attribuée à Lénine pour parler des « compagnons de route » occidentaux du bolchévisme) définit couramment quelqu’un qui est complice d’un forfait à son corps défendant. Ainsi, à propos d’affaires anciennes, voire archéologiques, Elisabeth Lévy me qualifiait, en 2002, dans Les maîtres censeurs, d’« idiot utile de la direction du PCF », et depuis, j’ai toujours pensé et dit que cette histoire complexe ne pouvait être mieux résumée en si peu de mots. Et n’allez pas croire que je me prenne pour un con…
À titre d’exemple, on pourra ainsi dire qu’à mon avis, les militants alter, qui exigent des papiers pour tous et tout de suite sont les idiots utiles du grand (et du petit) capital, qui sait bien lui, que nos nouveaux arrivants tireront le salaire moyen vers le bas. Idem pour les juges et les travailleurs sociaux de Nantes et de Navarre qui, dans l’affaire Laetitia, ont si bien œuvré -avant et après les faits- pour redonner un peu d’oxygène à Nicolas Sarkozy. Ces exemples ne sont pas vraiment choisis au hasard, puisqu’à terme, ils signent la responsabilité écrasante de la gauche sociétale dans la mise en orbite de Marine Le Pen. Mais tel n’est pas l’objet de ce papier; ça, d’autres vous l’expliqueront mieux et plus précisément que moi…
Quant à Marine, si elle semble jouer les idiotes utiles, c’est bien évidement de l’échéance 2012 qu’il s’agit, et de la façon dont certains au PS et à l’UMP, se sont emparés du sondage de Louis Harris pour exiger qu’au nom de la patrie en danger et du vote utile réunis, on ne voie plus qu’une seule tête dans leurs camps respectifs.
À peine le sondage du Parisien était-il tombé que les porte-flingues de droite et de gauche braquaient le P38 sur la tempe du lecteur/électeur
Si celui-ci est plutôt UMP, c’est bien sûr au Fig qu’échoit la mission de lui faire la morale : comme nous l’y explique Paul-Henri de Limbert : « La question d’une candidature unique à droite est évidemment posée. Certaines personnalités de la majorité devraient se convaincre que ne pas se présenter, ce n’est pas forcément déchoir. Les candidatures de témoignage sont faites pour les époques tranquilles, pas pour les temps périlleux. »
Mais les candidatures non-officielles, pardon « de témoignage», ça devrait aussi être réglementé à gauche, plussoie aussitôt Paul Quinio dans son édito symétrique de Libé du même lundi : « La gauche ne pourra pas se contenter d’accuser le chef de l’Etat et la majorité de jouer avec le feu Le Pen. (…) Une fois la compétition lancée, si la gauche radicale devait renvoyer Sarkozy et le candidat socialiste dos à dos, elle apporterait alors de l’eau au moulin frontiste. Une multiplication des candidatures à gauche, au-delà du raisonnable, affaiblirait aussi ses chances de victoire. »
Marine, complice de l’ « UMPS » ?
Borloo, Villepin, Morin Mélenchon Besancenot et Eva Joly? Tous lepénistes de fait donc, et bientôt de droit, qui sait ? On fait confiance à Dominique Sopo, Romain Goupil ou Yann Moix pour nous expliquer que toute candidature hors PS et UMP fait le jeu du nazisme et doit donc être mise hors-la-loi. J’exagère ? Attendez un peu… Bref on nous rejoue ce que Muray appela génialement durant l’entre-deux-tours de 2002 la « quinzaine anti-Le Pen », sauf que là, on va en prendre pour quinze mois !
Ce qui se profile donc à l’horizon, gros comme un camion de pompiers, c’est l’institutionnalisation du bipartisme la plus radicale qu’on puisse imaginer, puisqu’elle ne prendrait pas racine dans les textes, mais dans les têtes. Et c’est là qu’on pourrait, à première vue, parler de Marine comme d’une idiote utile, dans la mesure où elle tire les marrons du feu au seul bénéfice de ce qu’elle appelle l’ «UMPS».
Sauf que non. Chez ces deux supposés frères ennemis, l’affaire Louis Harris n’affaiblit pas uniformément tous les prétendants : elle renforce de fait les positions respectives de Sarkozy et de DSK. Il faut être bouché à l’émeri post-trotskyste pour affirmer comme l’a fait Jean-Michel Helvig dans la République des Pyrénées que le président est le grand perdant de ce sondage (Qu’ont fait les malheureux Palois pour mériter ce cataplasme ?). Et ce n’est pas pour rien que 60 députés PS viennent de presser Martine Aubry d’officialiser sa candidature, comme s’il n’était pas déjà trop tard pour sortir du bois.
Sans chercher aucun complot, ni aucun pacte secret, on voit à qui profite la dramaturgie de ces trois derniers jours : consubstantiellement aux deux poids lourds précités ET à Marine Le Pen. Plus elle progresse, plus Sarko et DSK renforcent leur mainmise sur la droite et la gauche. Et plus le débat entre « républicains » sera confisqué par ces deux-là au détriment des autres prétendants puis des autres candidats, plus Marine Le Pen sera à même de capitaliser presque tous les mécontentements, y compris dans les bataillons d’abstentionnistes des milieux populaires.
En résumé, et en tout cynisme partagé : - Sarkozy a vraiment besoin d’une Marine forte pour balayer la concurrence à droite au premier tour - DSK, lui, est moins menacé pour atteindre le second tour, mais il a besoin de MLP pour régler auparavant la question des primaires. - Marine a besoin que le débat droite/gauche ne soit qu’un débat Sarko/DSK pour espérer atteindre 25% dès le premier tour et 10 points de plus au second. Cette communauté d’intérêts entre nos trois larrons étant désormais scellée, m’est avis qu’on en prend le chemin
Sarkozy, DSK, MLP : à l’arrivée, au soir du premier tour, il y aura un perdant et un gagnant, mais il n’y aura pas de perdante.
Marc Cohen
http://www.causeur.fr/marine-l%e2%80%99idiote-utile,8920
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Nicolas Dupont-Aignan: «Ce sondage est miraculeux pour moi !»
10/03/2011 09:17
Crédité encore et toujours de 1% par le dernier sondage Harris Interactive pour Le Parisien, le leader de Debout la République persiste à croire en son destin d’homme politique de premier plan.
Peu présent sur les plateaux de télévision, Nicolas Dupont-Aignan peine à exister médiatiquement. Certains journalistes, comme Jean-Michel Aphatie, refusent obstinément d’interviewer ce « petit candidat » que Jean-Pierre Elkabbach n'hésite pas à qualifier de « n'importe qui ». Conséquence: le député-maire de Yerres demeure, malgré ses efforts, un inconnu du grand public. Une absence de notoriété qui a certainement contribué à faire échouer sa candidature à la présidentielle de 2007. Trop méconnu, NDA n'a pas réussi à récolter les 500 signatures d’élus nécessaires.
Alors quand un sondage le crédite de 1 %, le fondateur et président de Debout la République préfère y voir une bonne nouvelle. « Le sondage est miraculeux pour moi, je fais le même score qu’Hervé Morin qui est tous les jours sur toutes les chaînes, se réjouit NDA mi-ironique mi-sérieux. Il faut que j’accède au grand public et les intentions de vote en ma faveur augmenteront. » A l’approche de la présidentielle, quelques médias commencent à changer leur fusil d’épaule et acceptent de tendre le micro au leader souverainiste. « Europe 1 m’invite maintenant, jubile Dupont-Aignan. Donnez-moi les mêmes émissions que Marine Le Pen et je vous ferai le même score ou presque. »
Deuxième enseignement du sondage qui ravit le chef de DLR : « Le besoin de France », illustré selon lui par les 23-24 % d’intentions de vote en faveur de Marine Le Pen. « Cette étude montre le besoin de France, le besoin d’autorité de l’Etat. Les Français la choisissent elle parce qu’ils n’ont pas d’autres choix. PS et UMP ne représentent plus rien, les gens veulent une autre politique. » Et cette alternative tant attendue par les Français, NDA compte bien l’incarner : « Il est vital d’offrir une alternative patriotique à ce public. Cela légitime plus que jamais mon action. Le système fait tout pour faire monter Marine Le Pen, pour empêcher la création d’une alternative forte et vraiment républicaine, c’est une erreur tragique car elle pourrait gagner. »
Laureline Dupont - Marianne
Photo: (Nicolas Dupont-Aignan - DR)
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