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Rapport Guérini : Aubry dans le déni
04/03/2011 19:00
Le rapport Montebourg sur la gestion Guérini semble gêner le PS aux entournures. Il y a deux semaines, le secrétaire à la rénovation socialiste, Arnaud Montebourg, révélait à Mediapart avoir transmis un rapport sur l’état de la fédération des Bouches-du-Rhône à Solférino. Selon ses dires, «l’entourage direct de la première secrétaire a refusé ne serait-ce que d’(en) accuser réception».
Après avoir renvoyé le document à François Lamy le week-end du 20 février, celui-ci a été rendu public mercredi sur le site du Point, alors que depuis l’étau judiciaire se resserre sur Jean-Noël Guérini (Photo). Guérini a décidé de contre-attaquer lors d’un grand meeting tout à sa gloire le 18 février.
Mais l’électrochoc n’est pas parvenu, semble-t-il jusqu’à la direction du PS. Martine Aubry, interrogée ce jeudi, a même osé affirmer au Point: «Il n’y a rien dans ce rapport, pas un élément concret, précis, pas un fait.» «Aujourd’hui, je lis des choses dans la presse, des rapports d’écoutes, mais rien de précis ou de répréhensible… Il faut laisser faire la justice. Pour l’instant, Jean-Noël Guérini n’a même pas été entendu», a ajouté Martine Aubry.
Joint par téléphone mardi, avant même la divulgation du rapport par la presse, François Lamy, député et «conseiller spécial» de Martine Aubry au siège du parti, expliquait déjà à Mediapart: «Honnêtement, il y a beaucoup de déclamatoire et on est dans l’affirmation plutôt que dans les preuves, face à une grande fédé populaire, avec ses avantages et ses inconvénients. Et franchement, nous expliquer que les grands élus ont du poids sur les fédés ne justifie pas en soi une mise sous tutelle.»
Pour ce proche de la première secrétaire, du point de vue du fonctionnement du parti, tout roule. «Les Bouches-du-Rhône relaient les campagnes nationales, participent à la préparation des primaires et ne sont pas sujettes à des problèmes de trésorerie», explique Lamy.
Quant au contexte judiciaire qui entoure aujourd’hui Jean-Noël Guérini, et alors même qu’il devra être réélu à la présidence du conseil général à la fin du mois de mars, après les cantonales, Solférino préfère rester à l’écart de l’instruction. «Je rappelle que les condamnations par voie de presse n’existent pas dans le droit français, dit Lamy. Les écoutes judiciaires, dont on ne sait pas après tout si elles sont vraies, ne peuvent constituer des éléments nous amenant à une prise de décision. De plus, Jean-Noël Guérini n’a pas encore été entendu, et on peut aussi se poser des questions sur les liens qu’entretient la droite avec la presse locale.»
Et Lamy se retrouve du coup sur la même ligne que Guérini. Jeudi matin, un communiqué du Conseil général des Bouches-du-Rhône annonce le dépôt d’une plainte pour diffamation visant Arnaud Montebourg. «Cet élu qui se prend pour un procureur, tient des propos péremptoires sur le Conseil général des Bouches du Rhône, sa gestion et son fonctionnement. Son attitude, digne d’un inquisiteur, est inacceptable», assène le communiqué.
«Contrairement à ce qu’il écrit, la fédération du parti socialiste des Bouches-du-Rhône, actuellement mobilisée par la préparation des élections cantonales des 20 et 27 mars, se porte bien. Au cours de ses dernières années, elle a renforcé ses positions et de grands élus gèrent avec rigueur de grandes collectivités, en apportant une attention constante aux préoccupations des habitants», poursuit le texte.
«Pression sur les élus»
L’état des lieux dressé par Montebourg, à la suite d’une visite en juin dernier dans la fédération des Bouches-du-Rhône, est pourtant accablant. Il décrit une fédération, totalement sous la coupe du conseil général des Bouches-du-Rhône, «machine à distribuer des postes d’élus ou d’employés», où les militants réfractaires peuvent être menacés, évoquant un «clientélisme féodal où la soumission et le culte du chef ont désormais cours».
«Un élu résistant aux méthodes du président m’a fait part de faits de menaces physiques et d’intimidations de la part d’un homme armé se présentant comme défenseur des intérêts du président du Conseil général. Un haut fonctionnaire du Conseil général des Bouches-du-Rhône a expliqué à l’un de ses collègues et confident qu’il avait lui même été menacé ainsi que son épouse et ses enfants, parce qu’il avait refusé de suivre certaines procédures peu orthodoxes. A chaque fois ce sont des hommes apeurés qui s’expriment», écrit Montebourg.
Le secrétaire national à la rénovation, et candidat aux primaires socialistes, évoque aussi une réunion organisée à Marseille en mars 2010 avec les élus socialistes du conseil municipal, au cours de laquelle Guérini aurait menacé ceux qui seraient trop bavards avec la presse. «Je sais avec qui vous parlez, je sais quels journalistes vous voyez, j’ai même le texte de vos SMS…», aurait-il dit. Guérini «accusa deux de nos camarades (…) d’être actionnaires de Bakchich, le site d’information satirique qui a révélé l’existence de l’enquête sur les marchés publics», raconte encore Montebourg.
Le responsable socialiste estime aussi que «l’argent public y (au conseil général, ndlr) est notoirement utilisé pour faire pression sur les élus socialistes afin de s’assurer de leur soutien sans faille -pour ne pas dire leur docilité- quand il ne s’agit pas de leur silence»
La fin des «bonnes blagues» entre hiérarques ?
De fait, et c’est peut-être le plus terrifiant dans cet épisode, le rapport Montebourg ne révèle rien qui ne soit parfaitement connu par la totalité de tous les dirigeants socialistes depuis une dizaine d’années. Mais pour la première fois, les motifs à «bonne blague» des discussions entre hiérarques aussi cyniques que désabusés, en marge des réunions du PS, sont couchés sur le papier d’un document interne.
A l’instar des menaces physiques ou financières faites aux élus émettant quelques doutes sur le système en place. «Il semble quand même que Jean-Noël soit devenu un peu moins “violent” depuis quelque temps, dans ses relations avec les autres», nous déclarait il y a deux semaines un membre du cabinet de Martine Aubry.
Quant à l’anomalie statutaire ayant vu «Jean-Noël Guérini s’autoproclamer président de la fédération en février 2010», alors même que ce titre n’existe pas et que son mandat à la tête d’un exécutif départemental lui interdit de diriger une fédération, là-aussi François Lamy plaide «le pragmatisme»: «C’était un moyen de rassembler après les divergences qui avaient opposé Michel Vauzelle (président de la région PACA) et Jean-Noël Guérini. Et personne alors n’y avait trouvé à redire…»
Par Stéphane Alliès
http://www.gaullisme.fr/?p=12805
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Réfugiés: l'Union Européenne en proie à ses vieux démons
04/03/2011 18:56
Confrontée au risque d'une vague d'immigration massive, l'Union Européenne redécouvre son impuissance politique et logistique ainsi que son incapacité à tirer les leçons de son histoire récente, s'accrochant toujours aux vieilles lunes d'une immigration temporaire et canalisée, alors que toutes les tentatives de promotions de retours se sont révélées des échecs.
La fin de l’Histoire est terminée. Après des décennies d’équilibre fragile, à la fin du XXème siècle, le monde a connu et connaît encore une spirale d’événements à l’origine de nombreux bouleversements politiques, géopolitiques et sociaux. Outre les victimes qu’ils ont faites, ces conflits « ont provoqué, au cours de ces dernières décennies, des déplacements de population, des ondes migratoires improvisées de réfugiés et des exodes de masse. Inévitablement, les changements géopolitiques se transforment donc en changements démographiques et sociaux, qui engendrent de profondes mutations dans le scénario migratoire international et modifient le profil des populations migrantes » écrivaient Cinzia Conti et Marija Mamolo, chercheurs italiens en sciences démographiques dans un ouvrage collectif sur les Migrations internationales.
De tout temps, des circonstances diverses (conquêtes, transferts de population, persécutions, catastrophes naturelles…) ont contraint des hommes à quitter leur lieu d’habitation pour s’installer ailleurs. Les violences d’Etat apparaissant comme un facteur déclenchant fréquent et prolongé des migrations de population. L’ampleur des massacres de population en Algérie au début des années 90 a entraîné un déplacement massif de population. De la seconde guerre mondiale à la fin du XXème siècle, les exodes de masse dus aux affrontements armés ont été rares. Le terme de « réfugié » désignant le plus souvent des personnes échappées ou exilées de l’ex-bloc soviétique. Depuis la chute du Mur de Berlin, tout a changé. Les migrations forcées de populations consécutives à des tensions ethniques ou politiques ont pris une importance croissante. Le conflit en ex-Yougoslavie est à ce titre emblématique. De 1992 à 2001, la « dynamique migratoire » suit l’extension, la propagation et l’aggravation du conflit. Dès 1992, l’Union Européenne recensait 672.000 demandes d’asile, en hausse de 31% par rapport à l’année précédente. Du jamais vu.
Le mythe du retour
A l’époque l’UNHCR demanda aux gouvernements nationaux d’offrir aux ex-yougoslaves une « protection temporaire » en les accueillant sur leur territoire jusqu’à ce que soit possible un retour dans leur pays dans des conditions de sécurité.
Plus de 10 ans plus tard, les chercheurs constatent que les conflits ayant éclaté en ex-yougoslavie n’ont pas modifié le cadre migratoire de façon uniquement provisoire : « En dépit des mouvements de rapatriement considérables, de nombreux réfugiés n’ont pas pu ou n’ont pas désiré rentrer dans leur patrie. Donc s’il était permis de penser dans un premier temps que la présence de réfugiés dans le pays d’accueil était transitoire et, par conséquent, encore à résoudre, il est devenu évident avec les années que, dans de nombreux cas, il s’agissait d’une présence destinée à perdurer et qui requérait donc des politiques spécifiques d’intégration ». Un constat que les auteurs appliquent aussi bien aux populations d’Afghanistan, d’Iran, du Pakistan au début des années 2000, qui fuyaient alors aussi bien des guerres en cours que des régimes autoritaires.
Autant de cas qui ont radicalement changé la donne « migratoire » , le problème des réfugiés ne relève plus de l’assistance mais fait partie intégrante de l’agenda des politiques intérieures en ce qui concerne le contrôle de l’immigration et de l’intégration des sans papiers tant asile et immigration sont intimement liés.
« Différence de taille avec la période d’il y a cent ou cent cinquante ans : n’existent plus les grandes étendues largement inhabitées que les émigrants venus d’Europe trouvèrent aux Amériques. Une émigration clandestine et « anarchique » a remplacé les voyages très organisés des migrants des XIXe et XXe siècles. Les migrants sont devenus des personæ non gratæ pratiquement partout sur la planète, des États du Golfe au Japon, en Europe ou en Amérique. Il leur faut s’introduire subrepticement dans le pays de leur choix et parfois attendre nombre d’années avant d’y être admis en tant que citoyens en règle. Il n’est plus un seul pays qui accueille volontiers de larges populations immigrées. La politique désormais standard est celle du « migrants unwanted » écrit Eberhard Rhein, chercheur au European policy center de Bruxelles, un think tank indépendant.
Autre constat, nombre d’historiens ont montré en quoi l’immigration temporaire avait vocation à…durer. Depuis les migrations de masse du 19ème siècle, le « mythe du retour » est largement alimenté par les pouvoirs politiques comme pour mieux faire passer la pilule « migratoire » à des opinions publiques méfiantes. Question d’autant plus anxiogène, que le réfugié est « médiatiquement visible »: « Les échecs répétés des tentatives gouvernementales pour promouvoir les retours massifs sont autant de révélateurs du mythe mal fondé de la temporalité de l’immigration » estime Nancy Green, historienne de l’immigration.
L'Union Européenne et Frontex vite débordés
Longtemps dépourvue de politique d’immigration, l’exemple libyen prouve combien au moment des crises politiques, l’UE en est toujours réduit au colmatage, à courte vue. L’agence Frontex, dont le nom en forme de sigle apparaît dans les médias lorsque des bateaux de migrants africains sont interceptés sur les côtes sud de l'Europe, faute de moyens, pare au plus pressé. De même que l’UE se révèle incapable de parler d’une seule voix, les systèmes européens d'asile pourraient être très vite dépassés par un afflux massif d'immigrés fuyant l'instabilité en Afrique du Nord.
Le compte rendu de la réunion des députés européens de la commission des libertés civiles auditionnant, le 1er mars, les représentants de Frontex est à ce titre édifiant. Conscients des limites de la politique européenne en la matière, les députés présents ont appelé les uns et les autres à cesser de se renvoyer la responsabilité.
Jugées insuffisantes, les mesures d’urgences pourraint être renforcées. La France et le Royaume-Uni ont déjà envoyé des avions pour aider aux évacuations. Depuis le 26 février néanmoins, on n'a observé aucune nouvelle arrivée, a expliqué le directeur de Frontex, Ilkka Laitinen. Par ailleurs, M. Laitinen a assuré les députés qu'Europol veillait à ce que terroristes et criminels ne profitent pas de la situation pour venir en Europe. La commissaire européenne aux affaires intérieures, Cecilia Malmström, a exprimé son inquiétude face à une immigration économique déguisée sous des motifs politiques.
« Quelle que soit l'évolution de la situation, Frontex tentera de coordonner les politiques des Etats membres. Mais si la situation d'alerte perdurait, l'agence aurait besoin de ressources et de personnel supplémentaires », a conclu Ilkka Laitinen. « Une éventualité que personne n'appelle de ses vœux » conclut le site du parlement européen dans un ultime aveu d'impuissance.
Régis Soubrouillard - Marianne
Photo : (cc flickr noborder network)
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Sarkozy: « Juppé ? Ce type est fou ! »
04/03/2011 18:49
Alain Juppé, nouvel homme fort du gouvernement, est loin d'être en odeur de sainteté auprès de Nicolas Sarkozy. Nous publions ici un extrait de « [Off] Ce que Nicolas Sarkozy n'aurait jamais dû nous dire », un livre de Nicolas Domenach et de Maurice Szafran qui retrace vingt années d'entretiens confidentiels avec le président. Vous retrouverez plus d'extraits de ce livre dans le Marianne de cette semaine.
Nicolas Sarkozy a le jugement souvent expéditif. Les « nuls », « médiocres », « connards » ne valent pas qu’on s’y arrête. Mais Alain Juppé, lui, mérite un traitement à part. C’est le seul qu’il ait qualifié devant nous, et à plusieurs reprises, de « fou ». Une distinction très particulière, lorsqu’on sait qu’il ne supporte pas qu’on lui applique le même diagnostic, ou même qu’on suppute qu’il y ait quelques accès d’irrationalité dans sa passion démesurée pour le pouvoir et pour lui-même. Or, la folie juppéiste ne faisait aucun doute à ses yeux effarés, au point de lui avoir signifié – nous étions dans le bureau d’à côté – qu’il lui faudrait « trouver un psy d’urgence pour [s]e faire soigner » ! Parole d’expert !
L’aliéné Alain Juppé se contentait alors d’appeler celui qui venait d’être nommé ministre de l’Intérieur pour le féliciter et lui dire qu’il était désolé qu’il ne soit pas promu à Matignon. Explosion de rage de Nicolas Sarkozy : « Tu es complètement malade. C’est toi qui m’as poignardé dans le dos, et maintenant tu viens me présenter des condoléances ! » En politique, le coup de poignard par-derrière n’est tenu pour un art que lorsqu’on tient le manche. Quand vous vous êtes fait vous-même planter, vous criez à l’assassin, au meurtrier dément ! Le maire de Bordeaux « démentait » justement avec véhémence et proposait de l’inviter à déjeuner pour une mise au point amicale. Refus effronté de son interlocuteur qui lui conseillait fortement de consulter, l’accusait de lui avoir menti en prétendant le soutenir dans toute cette affaire alors qu’il avait poussé Raffarin en coulisse. Il finissait par raccrocher en lui disant que, « si un jour ils déjeunaient, c’est lui, Alain, qui paierait l’addition. Et elle serait salée ! »
Ils ont déjeuné, chez Guy Savoy, l’un des meilleurs restaurants parisiens. La soupe d’artichaut aux truffes, une spécialité de la maison, est le plat préféré du maire de Neuilly. Ça a coûté cher à celui de Bordeaux. Mais c’était le prix de la réconciliation. De façade. Car, si ces deux-là s’aimantaient, ils se révulsaient et se repoussaient tout autant. Du moins, aussi longtemps que l’un, le « fou » de Juppé, parut au-dessus de l’autre, le dominer, exercer une prééminence dans l’affection et l’estime de Chirac. Il y avait le fils préféré et le fils rebelle. Le favori, le dauphin reconnu et le mal-aimé, le rebuté, puis le banni. C’est le « malade » pourtant qui, dès le lendemain de la victoire de Chirac en 1995, avait, après Dominique de Villepin, demandé personnellement le retour en grâce de ce « traître » qui avait fait la campagne de l’infâme Balladur. Le nouveau président n’avait rien voulu savoir ni concéder. Or le Premier ministre Juppé, le soir même de la composition de son gouvernement, avait téléphoné à l’exilé de Neuilly pour lui exprimer toute sa sympathie.
« Sincèrement ? » avions-nous demandé interloqués à Sarkozy. Pour toute réponse, celui-ci avait éclaté de rire, avant d’ajouter : « Juppé respecte ma vitalité. Il veut savoir ce que je pense, à quoi je m’occupe. Au fond, il me craint parce que je travaille beaucoup plus que les autres et que j’ai dix ans de moins que lui. » La crainte ne serait-elle pas une manifestation de considération ? La réplique tombait, coupante : « Cet énarque normalien n’a aucun respect pour ceux qui n’ont pas fait l’Inspection des finances. Je ne vous parle même pas de l’ENA. » […]
Juppé, c’était pour lui désormais la figure paroxystique du technocrate devant lequel il se jurait de ne plus faire de complexe. « Il leur manque une case », nous disait-il. Ces « mabouls » ont perdu le contact avec la réalité.
Le diagnostic du Dr Sarkozy tenait en une phrase : « Ce mec n’est pas normal, il croit que tout lui est dû. » […]
Le soir de l’élection de Chirac en 1995, alors que Philippe Séguin, l’un des principaux artisans de la défaite balladurienne, échangeait sur le plateau de TFI de petits mots manuscrits avec Nicolas Sarkozy, le battu, le maudit – « Quand c’est qu’on va voir un match de foot ensemble ? » –, Juppé refusait de s’asseoir à côté de lui.
« Du délire, s’indignait encore Sarkozy quinze jours après. Ce malade avait même tourné le dos à Cécilia avant de s’enfermer dans une loge jusqu’à ce que je m’en aille. » Le maire de Neuilly n’en doutait pas : « Il a perdu les pédales, il veut me tuer. » L’ascension juppéiste aurait été trop fulgurante : « Alain avait disjoncté. » Et Sarkozy ajoutait, afin de trouver une raison à un comportement politique qu’il jugeait irrationnel : « Au fond, il a peur de moi. Il veut me tuer, consciemment ou inconsciemment. » Une sauvagerie brutale, primate serait dissimulée sous le masque de la civilité bourgeoise du Bordelais. « Nicolas » croyait avoir percé à jour la vérité, folle, meurtrière, d’« Alain » ! Voilà que nous ne comprenions pas bien : c’était le même personnage « odieux et fou » qui avait ensuite demandé à Chirac de reprendre le maire de Neuilly au gouvernement ! « C’est parce qu’il valait mieux m’avoir à l’intérieur qu’à l’extérieur. Juppé avait compris ça, que leur sectarisme allait me sauver, alors que j’aurais dû être mort. » […]
Maurice Szafran et Nicolas Domenach - Marianne
Retrouvez d'autres extraits du livre de Nicolas Domenach et de Maurice Szafran dans le nouveau numéro de Marianne.
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Islam: Sarkozy lance un bien étrange débat
04/03/2011 09:29
Face à l'appropriation de la laïcité par Marine Le Pen, Sarkozy a décidé de lancer un débat hasardeux sur l'islam. Un bien étrange débat qui n'a pas grand-chose à voir avec la laïcité telle qu'elle est définie dans les lois de 1905 et de 2004.
désormais le FN qui dicte l’ordre du jour politique et médiatique », entend-on déplorer de manière récurrente, qu’on laisse traîner ses oreilles à droite, ou qu’on les tende à gauche.
Ce constat est partiel. Car en réalité, le FN ne dicte l’ordre du jour que des égarements politiques et des erreurs médiatiques. En aucun cas il n’est parvenu à imposer un débat pourtant souhaitable sur l’abandon de l’électorat populaire par la gauche libérale-libertaire, sur celui de l’idée de Nation par la droite mainstream, sur l’orientation de la politique européenne de la France, et en particulier sur l’euro. Personne, en réalité, ne cherche à comprendre les véritables raisons de la croissance ininterrompue de Marine Le Pen dans les sondages. Tout au plus essaie-t-on maladroitement de l’endiguer en tentant de lui chaparder ses thématiques fétiches. Ce qui autorise à formuler deux postulats : premièrement, le rôle d’exhausteur de mal-être et d’aiguillon d’un Front National qui « donnerait les mauvaises réponses » tout en « posant les bonnes questions » est largement contestable. Deuxièmement, nos gouvernants ont définitivement croqué le fruit de la lucidité à éclipse et du déni du réel. Il est une question, cependant, qui, pour être devenue une antienne frontiste de premier choix, semble avoir trouvé des relais déterminés au sein de l’actuelle majorité : la question de la laïcité, dont Marine Le Pen se fait désormais le chantre le plus virulent. Peu importe qu’il s’agisse, pour le coup, d’une mauvaise question. Peu importe qu’elle ait été réglée en 1905, et que les derniers ajustements nécessaires aient été brillamment actés par la loi du 15 mars 2004 portant interdiction des signes religieux ostentatoires au sein de l’école publique. Bref, peu importe que ce sujet n’en soit plus un, puisqu’il s’agit, en réalité de débattre de l’Islam. « Faux ! » a pourtant répondu le président de la République, dont Le Figaro du mercredi 2 mars révélait « (...) qu’il souhaitait un débat sur la laïcité, mais pas un débat centré sur l’Islam qui stigmatiserait les musulmans ». Et le quotidien d’ajouter « le chef de l'État est revenu sur trois sujets qu’il juge cruciaux : pas de prières dans la rue, la mixité à la piscine, et pas de repas halal dans les cantines scolaires ». Étrange façon d’écarter tout idée de polémique sur l’Islam que de poser le problème en ces termes. Ici, seule l’absence d’une brève saillie burqa-phobique permet encore de douter que la réflexion confiée au sémillant Jean-François Copé soit autre chose que la version 2.0 du funeste débat sur l’identité nationale. Après la « laïcité positive » et la « laïcité réactive », voici venu le temps de la « laïcité sélective », celle qui ne s’applique qu’aux consommateurs de nourriture halal et aux thuriféraires de la ségrégation dans les gymnases. Étrange façon également de déclarer sa flamme au beau principe de laïcité que de le confondre systématiquement avec des questions d’ordre public. On nous avait déjà fait le coup avec la mission d’information parlementaire sur le voile intégral, où le concept de laïcité était dégainé à tout bout de champ pour justifier l’interdiction port de la burqa dans la rue, quand ce n’était pas l’égalité homme-femme devenue brutalement le cheval de bataille des néo-féministes les plus inattendus. Or contrairement à ce que l’on souhaite nous faire croire, la laïcité ne se réduit pas à une opposition public/privé, qui ne serait de surcroît applicable qu’aux seuls musulmans. Ce qui se passe dans la rue, dans les commerces, dans les transports en commun, n’a pas plus à voir avec l’exigence laïque que ce qui se passe dans l’espace feutré du domicile privé. En effet, comme l’exprime de manière lumineuse Catherine Kintzler, « il est nécessaire dissocier l’espace de constitution du droit et des libertés, c'est-à-dire le domaine de l’autorité publique, d’avec celui de leur exercice : espace ouvert au public et espace privé de l’intimité ». Autrement dit, la laïcité ne s’applique pas dans la rue, qui est au contraire le lieu de la plus grande tolérance possible. Elle ne s’applique pas dans « l’espace public », ce concept labile qui conduit à toutes les confusions. Elle s’applique dans « les lieux où s’exerce l’autorité de l'État » : dans les administrations, au sein de l’école publique. Ce qui se passe dans « l’espace civil » ouvert au public, qu’il s’agisse de déambulations en niqab ou de prières sur le trottoir, relève du maintien de l’ordre, et fait appel au bon sens bien plus qu’à quelques grands principes qu’à force de brandir en arborant une mine grave, on finit inévitablement par vider de leur sens. Le président de République a bel et bien décidé de lancer un débat sur l’Islam, il n’en faut point douter. Étrange façon de faire écho au vent de liberté qui souffle chez nos voisins d’outre-Méditerranée, et qui nous donne à voir le combat de peuples arabes avides de liberté, bien loin de l’image d’Épinal du barbu enturbanné.
Étrange débat à contre-emploi, qui pose quelques jalons supplémentaires dans la voie d’une Étrange défaite.
Coralie Delaume - Tribune
Lire d'autres articles de Coralie Delaume sur son blog.
Photo : (capture d'écran Dailymotion - LePostfr - cc)
http://www.marianne2.fr/Islam-Sarkozy-lance-un-bien-etrange-debat_a203407.html
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Dette : la Grèce ne pourra pas payer !
04/03/2011 09:24
Les dernières statistiques sont claires: le plan de soutien à la Grèce est un échec. Selon le blogueur le Vrai Débat, il annonce une nouvelle crise de la zone euro.
Éclipsée par les événements arabes, la crise de l'euro pointe à nouveau le bout de son nez, dans les pays déjà concernés en 2010, mais dans d'autres aussi.
Ainsi, les dernières livraisons de statistiques en Grèce nous démontrent que le plan de soutien « UE/FMI/DSK », mis en place en juin dernier, ne fonctionne pas.
Non seulement il constitue une régression économique et sociale sans précédent (baisse des pensions de 7% par exemple), mais en plus nous savons désormais qu'il ne produit pas les effets escomptés sur la dette, qui atteindra 153% du PIB cette année, contre 128% en 2009 ! Sur 8% de déficits publics grecs, 6,5% correspondent au paiement des intérêts.
L'échec est tellement évident que le FMI, dans une fuite en avant dont il est coutumier, vient de réclamer une accélération du processus de privatisation dans le pays, ajoutant 50 milliards d'euros supplémentaires aux projets initiaux.
Il apparaît en réalité de plus en plus évident que la Grèce ne pourra jamais rembourser sa dette, d'autant que de nouvelles émeutes viennent rappeler aux responsables politiques l'opposition de la population à cette vaste saignée.
D'après les experts, la Grèce très probablement sera amenée dans les semaines qui viennent à annoncer une restructuration de sa dette, ce qui provoquera une nouvelle panique des marchés et la chute de nouveaux pays de la zone euro. Déjà, les taux réclamés par les investisseurs pour acheter de la dette grecque ont renoué avec leur niveau d'avant plan de soutien UE/FMI/DSK, à 11,8%.
Retour à la case départ, la casse sociale en plus. En Irlande, la crise rebondit également, et s'est déjà traduite par la victoire dans les urnes du parti d'opposition Fine Gael, lors des législatives de février 2011. Ce parti s'est fait élire sur la promesse d'exiger une « renégociation immédiate » du plan de soutien UE/FMI/DSK, notamment son taux d'intérêt jugé « punitif ». Là-bas non plus, on ne voit pas le bout du tunnel, bien au contraire. Et le peuple légitimement s'agace.
Mais désormais la crise de la zone euro dépasse le cadre de ces deux pays. Au Portugal et en Espagne, les taux d'intérêt exigés sur la dette atteignent ces dernières semaines des niveaux dignes de la précédente crise, respectivement 7,4% et 5,4%, bien au-dessus des taux allemands.
Le dernier G20 ministériel en février à Paris ne parlait que de cela : la prochaine défaillance du Portugal, certainement bientôt contraint de se tourner lui-aussi vers le plan de soutien de l'UE et du FMI.
L'Espagne, elle, attend son tour, et voit tremblante l'ombre menaçante du directeur du FMI s'approcher de la péninsule ibérique.
Cette nouvelle crise de l'euro, qui couvait depuis des mois, est une nouvelle preuve de l'absurdité des choix actuels.
Tant que les élites dirigeantes européennes refuseront de voir la réalité en face, et de poser la vraie question, celle de la viabilité de l'euro, elles continueront de faire porter l'ajustement sur d'autres variables que la monnaie : salaires, services publics, pensions, aides sociales et taxes, bref sur les peuples.
On sait chaque jour davantage que ce choix du sacrifice des peuples sur l'autel de l'euro, vache sacrée d'un système qui refuse de mourir, engendre drames sociaux, révoltes, misère et ne règle en rien le problème du sur-endettement. Nombre d'économistes le disent, sans qu'aucun gouvernement en place dans la zone pour l'heure n'accepte de les écouter.
Espérons que cette nouvelle crise de l'euro permettra enfin le changement nécessaire.Le Vrai Débat - Collectif associé
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