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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Tribune de Dominique de Villepin dans Libération: "Pour la dignité, je propose la création d’un revenu citoyen"

02/03/2011 09:14

Tribune de Dominique de Villepin dans Libération:


"Les peuples arabes nous tendent un miroir. Peut-on se réjouir de ce qu’on y voit ? Ecoutons ce qui se dit d’admiration, d’enthousiasme et de peur dans les rues, les cafés, à table en famille. Nous parlons d’eux, mais en fait nous nous posons des questions sur nous-mêmes.
Qui voulons-nous être ? La vérité, c’est que nous nous sentons perdus. La République est à bout de souffle. Cette révolution arabe est une main tendue. Nous pouvons la saisir ou nous pouvons la rejeter. Ecouter l’espoir ou la peur.
Ne prenons pas le risque d’un faux départ en imaginant déjà des flux incontrôlables, des théocraties meurtrières, un terrorisme déchaîné. Nous avons un destin commun, de part et d’autre de la Méditerranée et nous pouvons faire tomber des barrières érigées depuis près de cinquante ans, des mépris, des rancœurs, des cynismes. C’est le rôle de la France d’œuvrer à la réconciliation des deux rives. Il y a là-bas une formidable aspiration à la dignité. C’est le seul mot d’ordre.
Et chez nous, chez les éleveurs qui travaillent sans revenu ? Chez ces jeunes de banlieue qui jouent le jeu des diplômes, mais savent bien qu’ils ont quatre fois moins de chances d’emploi que d’autres ? Chez les chômeurs de longue durée qui se sentent baladés de formation en stage sans perspective, les plus jeunes pour qui l’entrée dans l’emploi est un parcours du combattant et les plus âgés qui s’en sentent expulsés ? Chez ces fonctionnaires orphelins de leur mission ? Chez ces exclus qui mendient parfois plus un regard qu’une pièce ? Le même mot d’ordre murmuré. Qu’on nous rende notre dignité.
Oui, il y a de part et d’autre une même aspiration à la dignité. Qui nous en prive ? La réponse est plus complexe ici que là-bas. C’est une accoutumance diffuse à l’indifférence, une acceptation de la compétition de tous contre tous, une soumission à la marchandisation du monde. Notre vie politique et médiatique s’est pliée au réalisme comme les diplomaties occidentales se sont rendues à la normalité de la dictature au nom de l’exception arabe. Le sentiment d’avoir trop à perdre et la loi de bascule des grands partis, avec ses petits arrangements entre ennemis et ses petits ajustements à la marge, nous ont condamnés au statu quo. La révolution de la dignité que nous appelons de nos vœux sans oser le dire à haute voix, c’est une reconquête sur nous-mêmes, un réveil des consciences. Faisons de l’indignation le levier de la dignité retrouvée, par une véritable refondation sociale.
Pendant des siècles l’humanité n’a eu d’autre but que d’assurer sa survie. La révolution industrielle, en deux siècles, a changé la donne. C’est la simple vérité que nous constatons chaque jour : il y a abondance, mais pas pour tous. Nous sommes une nation riche d’un long passé et d’un patrimoine accumulé. N’est-il pas naturel que chaque Français ait un droit sur l’héritage national ? N’est-il pas nécessaire de donner au citoyen la liberté de se consacrer aux choses de la cité, comme les jurés aujourd’hui ou les citoyens athéniens hier ? N’est-il pas utile de profiter du libre épanouissement des dons de chacun ? C’est vrai, hier ce n’était ni possible ni forcément souhaitable. En France, c’est devenu possible et souhaitable – à cause du chômage de masse, de l’éducation démocratisée, de l’émancipation des femmes – et tout au long du XXIe siècle, les pays développés se tourneront vers ces solutions simples, modernes, justes. Je propose la création d’un revenu citoyen. Il s’agirait d’un revenu garanti à tous, de l’ordre de 850 euros. Autant dire le strict nécessaire. Aucun luxe, tous ceux qui en vivent vous le diront. Mais un socle pour construire une vie digne et libre : ce revenu serait dégressif jusqu’à un niveau de revenus médian, autour de 1 500 euros. Enfin, ce revenu créerait l’engagement moral de poursuivre une activité – travail, formation, bénévolat associatif, engagement politique ou syndical, création artistique. Couplé à une réforme profonde de l’impôt sur le revenu, fusionné avec la CSG, rendu plus progressif et prélevé à la source, ce revenu pourra être versé en temps réel en cas de baisse de revenus, sans les retards désastreux qui sont la règle de nos allocations sociales. Il sera financé largement par un redéploiement d’aides existantes, par des économies de frais d’administration des aides et par des hausses ciblées d’impôts, TVA et tranches supérieures de l’impôt sur le revenu.
Ce revenu citoyen réglerait-il tout ? Bien sûr que non. Mais il serait un socle pour rebâtir notre république sociale et démocratique. Un nouveau départ pour rebâtir nos services publics, aujourd’hui en miettes. Il faut surmonter à la fois le tout-Etat et le tout-marché et remettre enfin l’intérêt général au cœur de notre république. La propriété privée n’exonère pas d’une responsabilité sociale. C’est pourquoi une régulation publique des intérêts privés est souvent nécessaire. La crise l’a prouvé, nous avons besoin d’un service public bancaire, tant pour les garanties envers les usagers que pour assurer des obligations de service public de financement de l’économie, en dirigeant le crédit vers les PME notamment. Nous avons besoin d’un service public du logement qui maîtrise les abus – logements vides, marchands de sommeil – et harmonise la demande et l’offre, par un cahier des charges avec contreparties concernant les loyers.
Un nouveau départ pour rebâtir notre conception de la citoyenneté. Un service citoyen obligatoire pour tous les jeunes et ouvert à tous les âges permettra le brassage social et l’engagement pour le bien public. C’est l’occasion de repenser le maillage de proximité pour nos services publics : médecins en dispensaires, adossés aux pharmacies, en milieu rural ou dans les quartiers sensibles ; enseignants au sein même des grands ensembles, assurant le soutien scolaire ; avocats assurant une aide juridique de proximité. Un nouveau départ pour rebâtir le dialogue social. Je propose que nous choisissions la voie d’une cogestion à la française, pour permettre la participation des salariés au destin de l’entreprise et aux décisions concernant la stratégie, les emplois, les salaires. Un nouveau départ, dans la dignité et dans l’espoir. Car il ne tient qu’à nous de reprendre en main notre destin."
Dominique de Villepin - Président de République Solidaire
Source: Tribune publiée dans Libération, le mercredi 1er mars 2011
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/03/02/1813-tribune-de-dominique-de-villepin-dans-liberation-pour-la-dignite-je-propose-la-creation-dun-revenu-citoyen





Comment réagir face aux révolutions arabes ?

01/03/2011 14:14

Comment réagir face aux révolutions arabes ?


Intervenir ? Ne pas intervenir ? Dénoncer la répression ? Ce sont des questions difficiles qui se posent aujourd’hui. Si tout le monde critique le gouvernement, les alternatives ne sont pas toujours très claires.
Paroles et souveraineté
Certes, le gouvernement a tardé à dénoncer les dictateurs, mais finalement, pas beaucoup plus que les autres. Ce qui était le plus révoltant a clairement été les vacances du Premier Ministre en Egypte et  celles de la ministre des Affaires Etrangères en Tunisie, sans payer l’ensemble de leurs frais et alors que les populations commençaient déjà à se révolter dans le second cas.
Car se pose la question du respect des souverainetés nationales. En effet, comme l’a bien souligné Jacques Sapir, le droit d’ingérence est essentiellement le droit du plus fort à imposer sa loi à plus faible que lui. En outre, l’ostracisme est-il véritablement la bonne solution ? L’isolation de la Corée du Nord ou de Cuba ne freine-t-elle pas au contraire l’évolution de ces pays ? N’est-ce pas le contact avec des démocraties qui peut au contraire éveiller les peuples à la liberté ?
Certains disent que la France doit dénoncer les dérives des autocrates que nous recevons ou qui nous reçoivent. Mais les dictateurs peuvent parler au nom de leur pays et les critiquer est parfois un moyen commode de s’acheter une conscience à bon compte, sans réellement agir en faveur des peuples qu’ils dirigent. Ce n’est pas forcément en parlant des droits de l’homme aux dirigeants Chinois devant les journalistes que nous contribuerons forcément à la libération du peuple chinois.
Souveraineté et laisser-faire
Mais malgré tout, entre un laisser-faire absolu et l’ingérence, il y a de la marge. La réception exceptionnelle du colonel Kadhafi allait beaucoup trop loin. On peut recevoir un autocrate sans céder à tous ses caprices. En outre, comme l’a souligné Nicolas Dupont Aignan, l’exemple du général de Gaulle, aidé par le gouvernement anglais, montre qu’une certaine forme d’ingérence a des bienfaits.
Mieux, comme il l’avait également souligné, il y a une différence entre parler aux autocrates, ce sur quoi se concentrent nos dirigeants aujourd’hui et parler aux peuples, ce que le Général faisait. Bref, il existe  une autre voie. Mais aujourd’hui, on pourrait même se poser la question d’une intervention pour aider le peuple Libyen à se débarrasser de Kadhafi, ce qui éviterait de nouveaux morts.
Mais là encore se pose la question des limites à poser à une telle intervention. En effet, il faut clairement que le peuple se soit déjà soulevé pour le faire. Il faudrait sans doute un accord assez large de la communauté internationale (par exemple, le conseil de sécurité de l’ONU). Mais, accepter une telle ingérence ne risque-t-il pas de nous mener dans un engrenage dangereux où quelques uns (forcément les plus puissants) décideraient in fin pour presque tous les autres, du moment qu’ils sont plus faibles ?
Pour un plan Marshall méditerranéen
Finalement, le machin voulu par Henri Guaino et Nicolas Sarkozy pourrait se révéler utile. Aujourd’hui, l’Europe devrait tendre la main aux pays arabes qui se libèrent des autocrates qui les dirigeaient. Comme à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et comme nous aurions du faire pour les pays d’Europe de l’Est au lieu de les abandonner, nous devrions proposer aux pays devenus de véritables démocraties un plan Marshall destiné à favoriser leur transition.
Ainsi les pays européens donneraient une prime à la démocratie et à la liberté, sans s’ingérer directement dans les affaires des pays arabes. Les pays dont les dirigeants respecteraient la transition démocratique bénéficieraient d’une aide économique leur permettant de limiter les troubles que toute transition génère, car le processus de démocratisation sera long comme le souligne Hubert Védrine. Ce serait un immense message d’espoir envoyé aux pays arabes, une main tendue pour les aider.
Les pays européens ont déjà failli au rendez-vous de l’histoire en imposant une transition économique brutale aux anciens pays communistes. Sans forcément nous ingérer dans leurs affaires, nous pourrions tendre la main aux pays arabes qui se libèrent. Qui osera ?
Laurent Pinsolle





Le scénario rêvé d'Hamon: Aubry candidate juste après les cantonales

01/03/2011 14:04

Le scénario rêvé d'Hamon: Aubry candidate juste après les cantonales


Voir Martine Aubry se déclarer candidate aux primaires au lendemain du second tour des cantonales, le 27 mars prochain, c’est le scénario rêvé de l’aile gauche du Parti socialiste. Mais il s’agit-là d’un scénario qui n'inquiète guère à l’autre bout de l’échiquier solférinien.

 

La course de lenteur pourrait bientôt devenir une course de vitesse. Si Martine se déclarait juste après la victoire des cantonales, ce serait l’idéal. » Sur l’aile gauche du PS, ils sont quelques-uns comme ce député hamoniste rallié à la cause de Martine Aubry à espérer pareil scénario. Un scénario rêvé pour eux : si la Première secrétaire sortait du bois juste après avoir mené le PS sur la première marche du podium lors du scrutin de mars — ce qui est plus que probable —, voilà qui lui permettrait de couper l’herbe sous le pied de ce satané DSK. Et en toute légitimité. Du moins, le croient-ils.

« Le problème, c’est qu'Aubry s’enfonce dans une stratégie d’attente »

Mais il s’agit d’un scénario un brin fantasmé. Et depuis bien longtemps même. À Pau, en septembre dernier, dans les couloirs des Journées parlementaires du parti, Henri Emmanuelli espérait déjà voir la Première secrétaire griller la priorité à Dominique Strauss-Kahn : « Si en janvier, Aubry dit qu’elle va à la présidentielle, confiait-il à voix basse, DSK ne pourra pas y aller. Le problème, c’est que Martine Aubry s’enfonce dans une stratégie d’attente. Il faut faire attention : la politique, c’est le mouvement ». Mais de « mouvement » de la part de la patronne du PS, il n’y en a pas eu vraiment. Janvier est passé par là et les proches de Benoît Hamon ne savent toujours pas si celle qu'ils se sont choisi comme candidate franchira le pas ou non.

À l’autre bout de l’échiquier solférinien, ce plan de bataille, même s'il est jugé « logique », fait d’ailleurs sourire plus qu’il n’inquiète : « Ce n’est pas dans la nature de Martine Aubry de se fâcher avec ses “amis”, explique un proche de François Hollande, solférinologue averti. Sa majorité est certes constituée pour une bonne part de l’aile gauche, mais aussi de strauss-kahniens et de fabiusiens. Laurent n'est d'ailleurs pas sur cette ligne. Il a très peu apprécié les déclarations outrancières de Benoît contre Dominique et il l’a fait savoir. » Et de faire mine de s'interroger : « Aubry est-elle prête à se mettre en difficulté avec sa majorité ? »

Difficile en effet d'imaginer Aubry forcer sa « nature »
en faisant voler en éclats le fameux pacte de Marrakech qui la lie à DSK. Ce pacte qui, d'après ce même soutien de François Hollande, « lui a donné une respiration, mais aujourd'hui l'étouffe ». Elle a déjà énormément de mal à aller contre sa culture, « son côté “catho de gauche” » dixit une de ses proches, en s’autorisant seulement à montrer qu’elle pourrait avoir l'once du début d'une envie présidentielle…
Gérald Andrieu - Marianne
 





Villepin marque sa différence en politique étrangère

01/03/2011 11:11

Villepin marque sa différence en politique étrangère


Quoi qu’on pense de lui, Dominique de Villepin reste le dernier ministre des affaires étrangères français a avoir eu un peu de poids et de profondeur dans sa fonction – et cela remonte à 2004. Il était donc clair qu’en acceptant de parler, vendredi matin, devant le centre d’accueil de la presse étrangère (CAPE) à Paris, il entendait marquer sa différence par rapport au gouvernement français actuel qui – sans même parler des vacances de MAM et de Fillon – a complètement sombré dans les révoltes tunisienne et égyptienne. Sachant que l’exercice du contraste joue pleinement en sa faveur, il n’a guère eu besoin d’insister. Tout juste s’est-il contenté d’une pique à l’encontre de Michèle Alliot-Marie, et aussi de Bernard Kouchner, en réponse à une question de la salle : «La diplomatie, c’est le visage qu’un pays veut se donner. Il appartient donc au président de la République et au premier ministre de déterminer et de choisir ce visage.»
D’emblée, dans son discours liminaire, Dominique de Villepin a tenu à faire part de son «émotion» face à cette «Histoire en marche» à Tunis et au Caire : «Nous ne pouvons pas rester silencieux et immobiles sur notre rive de l’Histoire» (voir le discours dans son intégralité). Il ne lui a pas fallu longtemps non plus pour souligner le décalage entre la position du gouvernement Sarkozy-Fillon qui, dans la foulée du départ d’Hosni Moubarak, a salué cette décision «courageuse», et la lucidité du président Obama qui, «bousculant son administration et le jeu des intérêts, a su tenir un discours que tout le monde attendait d’une grande démocratie, un langage d’humanité».
Il est évidemment plus facile de prendre des positions tranchées quand on est éloigné de la conduite des affaires étrangères, mais il y a quelque chose qui insupporte profondément Villepin – et qui l’a toujours insupporté –, c’est l’immobilisme et le retranchement derrière son cache-col (un ancien de son cabinet au Quai d’Orsay a d’ailleurs fait de cette diplomatie en mouvement le leitmotiv d’une bande dessinée le prenant pour sujet principal). C’est pour cela que, dans cette période de grands bouleversements, dont on ne sait encore s’ils resteront cantonnés à la Tunisie ou à l’Égypte ou s’ils vont faire tache d’huile, la tétanie française ne peut que lui hérisser le poil : «Le propre des grands événements historiques est qu’ils surgissent et que tout le monde est pris par surprise. Le plus important est d’être à leur hauteur. L’impréparation est d’autant plus forte qu’elle s’accompagne de peurs.»
Dans son souci de dessiner un contraste avec l’Elysée et l’UMP, l’ancien premier ministre de Jacques Chirac – à qui il a rendu plusieurs fois hommage – a été jusqu’à dire que le fuites de WikiLeaks ne le préoccupaient pas vraiment («la diplomatie, ce n’est pas une civilité de gens entre soi, elle doit avoir des dents et dire une vérité»). Il a également plaidé pour la reconnaissance d’un État palestinien. Et il s’est inquiété du débat que veut organiser la majorité sur l’islam : «Nous avons eu la débat sur l’identité nationale, sur la burqa, sur les Roms, et nous avons aujourd’hui un Front national à 20%. Que voulons-nous ? À quoi jouons-nous ?» Ajoutant : «La question sur les mosquées, si elle aussi importante, aurait pu être posée en début du quinquennat plutôt qu’à quelques encablures d’une élection présidentielle.»
On ne sait toujours pas à quoi Dominique de Villepin est candidat, ni comment il voit son avenir – il a été présenté au CAPE comme avocat international et président de République solidaire, son nouveau parti. Mais dans le contexte d’une droite qui passe plus de temps à défendre ses compromissions, à se terrer, ou à traquer ceux qui dévient de la ligne présidentielle, Villepin sait que le «printemps des peuples arabes» (c’est son expression) est aussi une opportunité pour lui de revenir sur la vague qu’il maîtrise le mieux, celle de la place de la France dans le monde.





Le jasmin peut-il aussi pousser place Tiananmen ?

01/03/2011 11:07

Le jasmin peut-il aussi pousser place Tiananmen ?


Comme chaque dimanche depuis plusieurs semaines, les forces de l'ordre ont pris place en nombre aux alentours de la Place Tiananmen ce week-end pour tuer dans l'oeuf toute velléité de contestation. Le régime de Pékin est en proie à une certaine nervosité. le risque de contagion effraie même les dirigeants de Corée du Nord.
ù s’arrêtera la révolution de Jasmin ? Pékin ? Pyongyang ? Ce qui relevait de la pure divagation il y a encore quelques semaines est encore loin d’avoir atteint les champs du possible. Certes. Il n’empêche, une certaine nervosité et fébrilité gagne autant la Chine que la Corée du Nord.

Le quotidien du Peuple a d’ailleurs, dès le 24 février, refroidi les maigres espoirs de ceux qui croyaient entrevoir les premiers  tremblements du Parti Communiste Chinois. Membre du principal corps de conseil politique de la Chine,
Zhao Qizheng, a mis les choses au clair déclarant  qu'aucune « Révolution du Jasmin » n'aurait lieu en Chine, ajoutant que l'idée d'une possible révolution était aussi « ridicule qu'irréaliste ». Un haut cadre du Parti qui repousse l'idée même de révolution. L'histoire est pleine de surprises. 

Pourtant le seul fait que l’organe officiel du PCC évoque l’éventualité d’une Chine qui se laisserait contaminer par une révolution laisse songeur. D’autant que Zhao Qizheng a tempéré ses propos, « admettant que de nombreux problèmes ont fait surface en Chine lors du processus de développement économique rapide, comme les fossés de richesse et régionaux. Cependant, le Parti Communiste Chinois et le Gouvernement chinois n'ont pas fait la sourde oreille face à ces problèmes et ils enquêtent constamment sur eux et cherchent des solutions. Il faut être juste et dire que de nombreux problèmes sont en train d'être résolus. J'emploie le présent progressif à dessein ».

Inébranlable mais prudent :  « C’est une déclaration effectivement assez étonnante de la part d’un responsable du PCC. Mais c’est évident que le Bureau politique est très nerveux compte tenu de la volatilité de la situation sociale » explique la sinologue Marie Holzman à Marianne2.
 

L'une des répressions les plus féroces de ces dernières années

Un équivalent-pays du PIB par habitant chinois
Un équivalent-pays du PIB par habitant chinois
Une prudence inhabituelle et qui tranche avec le durcissement de la répression ces derniers temps. Depuis une dizaine de jours, avocats, dissidents, blogueurs sont surveillés ou arrêtés. Les manifestations sont rapidement dispersées. Chen Wei, dissident historique du Printemps de Pékin, a ainsi été arrêté la semaine dernière pour « incitation à la subversion ». Une centaine d'individus auraient été interpellés ou placés en résidence surveillée sans qu'ils aient forcément un lien avec ces appels émis souvent à partir du site Boxun basé aux USA et qui encourageait les chinois à manifester à travers le pays.

« Selon de plus en plus de signes, la répression actuelle menée par le gouvernement contre les militants pourrait être l'une des plus draconiennes de ces dernières années »,
a estimé le CHRD (Centre d’information pour les droits de l’homme et la démocratie) basé à Hong-Kong.

Pour des sociologues de l'Université chinoise de Tsinghua, il y a bien en Chine « un désir de plus d'ouverture, de liberté d'expression, de justice. Mais on n'a pas du tout la même situation qu'au Moyen-Orient, car même si les gens ne sont pas contents, il n'y a pas de volonté de changement de régime. En trois décennies de croissance, le pouvoir communiste a extrait des centaines de millions de Chinois de la pauvreté et permis l'émergence d'une classe moyenne de plusieurs centaines de millions d'autres.  Il n'y a donc ni désespoir, ni impression qu'on n'a pas d'avenir », juge le sociologue Jean-Louis Rocca. Un pays en pleine croissance certes, mais 
une carte réalisée par The economist se révèle néanmoins intéressante  : hormis Macau, Hong-Kong, Pékin, Shanghai et Tianjin, la plupart des provinces chinoises ont un PIB par habitant proche ou bien inférieur à 10.000 dollars par habitants, équivalent à de nombreux pays du Maghreb aujourd’hui en pleine insurrection…   

Comparaison n’est pas raison certes… « En Chine, l’émeute fait partie de la gestion de l’Etat, c’est une sorte de soupape »
comme le fait remarquer le professeur d’anthropologie Alain Bertho. Les mouvements de protestations sont quotidiens, ethniques, sociaux, ciblant la corruption des cadres du Parti.
 

Pas d'appels au renversement du régime mais des avertissements

Les Chinois souhaitent essentiellement « que le régime fasse ce qu'il a promis », poursuit Jean-Louis Rocca: « réduction des écarts de revenus, instauration d'un Etat de droit ou couverture santé. « Ce n'est donc pas le moment de faire chavirer le bateau ».

La Chine doit pourtant gérer une population nouvelle, ceux que l’on appelle les « fourmis », selon la terminologie de l’universitaire Lian Si.
Des centaines de milliers d’étudiants précaires (estimés à plus d’un million dans le pays), d’origine sociale modeste, travailleurs connectés, mais solitaires, perdus au coeur des immenses mégalopoles chinoises qui se regroupent en communautés à frontière des grandes villes.

En Chine, pas d’appel au renversement du parti, pas de « Dégage Hu » sur des pancartes, plutôt des appels au PCC « à combattre  consciencieusement la corruption et accepter la supervision du peuple ». Avec un avertissement tout de même : « sinon, il court à sa perte ». Un point commun : l’importance prise par les réseaux sociaux dans ces mouvements de contestation. Sur les sites participatifs, les termes « égypte, tunisie, lybie, et jasmin » ont été bannis. De même que sur les SMS. Pour contourner la censure, les internautes n’appellent pas à manifester mais à « flâner » près des lieux de rassemblement. « Venez sans armes, promenez-vous et souriez ! Les sourires sont plus forts que les cris et les slogans ».

Quelques manifestations violentes en Corée du Nord

Du côté du régime, l’heure n’est pas à la balade des gens heureux. Ce 28 février, selon le correspondant du site swissinfo.ch, « Des centaines d'hommes en uniforme veillaient, secondés par des hordes de jeunes en blousons noirs, des camions citerne qui aspergeaient la chaussée et des fourgons de police à tous les croisements. On avait rarement vu atmosphère si pesante dans ce coin de ville tout proche de Tiananmen, où touristes et Chinois aiment à déambuler le long des belles vitrines ».

Et s’il est un pays qui observe de près les heurts qui secouent la Chine, c’est bien le voisin Nord-Coréen. Théorie des dominos oblige… Difficile de dire si l’odeur du Jasmin flotte sur Pyongyang mais ce dimanche la dictature a menacé d’ouvrir le feu le long de la zone démilitarisée. Motif de cette colère: des tracts et messages audio décrivant l'avancée des révoltes au Moyen-Orient, envoyé par l'armée sud-coréenne par-dessus la frontière. Pyongyang a exigé que Séoul cesse immédiatement cette «guerre psychologique», sous peine de mener des «attaques directes et ciblées» sur ses positions. Une nervosité qui fait suite à des informations
révélées par le quotidien sud-coréen Chosun selon lesquelles des manifestations, parfois violentes, auraient eu lieu en Corée du Nord, ces derniers temps. Selon les experts interrogés par le journal, les manifestants ne mettent pas en cause directement le régime mais protesteraient  contre le manque de denrées alimentaires, les coupures d’électricité dans les foyers. Bref, les conditions de vie. Au-delà de l’ampleur présumée de ces mouvements et de leurs conséquences, impossibles à prévoir dans un régime aussi verrouillé, la seule révélation de ces informations interpelle.
 
Régis Soubrouillard - Marianne
 






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