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25/02/2011 09:22
Une critique de l'essai d'Alain Minc (Un petit coin de paradis, Grasset, 160p.), Jean-Pierre Chevènement, Le Point, 24 février 2011

Que nous dit Alain Minc dans « un petit coin de paradis » ? Dans cet essai brillant et incisif, il nous décrit une Europe idyllique, paradis des libertés, ayant réussi à inscrire la religion dans la seule sphère privée et à faire naître un « espace démocratique commun », plus juste et finalement plus riche socialement que les Etats-Unis eux-mêmes, véritable modèle de vertu prosélyte, qu’il s’agisse d’environnement, d’aide publique au développement ou de gouvernance collective. La clarté d’esprit et le talent d’exposition d’Alain Minc ne sont plus à vanter. Il y a du Voltaire dans cet homme-là ! Mais, patatras ! L’environnement mondial est féroce. C’est l’objet des trois derniers chapitres -les plus percutants d’ailleurs- de ce petit livre : nous sommes et nous serons de plus en plus seuls, dans ce monde de brutes que nous préparent les grands pays « émergents ». Comment l’agneau européen, qui ne peut, sauf à se renier, devenir loup, pourra t-il préserver son précieux modèle, dont il n’y a aucune chance qu’il puisse faire école ?
Cette contradiction nous fait voir le grand désarroi idéologique des européistes, soixante cinq ans après que Jean Monnet a inspiré l’idée que l’Europe naîtrait du marché.
Alain Minc reconnait bien volontiers que l’Europe d’aujourd’hui ne se définit plus par aucun dessein cohérent. Elle est « un animal sartrien sont l’existence précède l’essence ». Même l’expression de Jacques Delors de « Fédération d’Etats Nations » lui parait « impropre » pour la décrire. Elle est devenue une machinerie si complexe, depuis la chute du mur de Berlin, avec l’élargissement à l’Est et la création de l’euro qu’elle ne peut plus être comprise qu’« en phase ave la cybernétique », une « incroyable horlogerie » sans « Grand Horloger », capable de trouver en elle-même, selon l’auteur, sa propre régulation. Et de donner quelques exemples de crises surmontées : l’échec du projet de Constitution européenne en 2005, la crise financière de 2008, celle de l’euro en 2010. L’Europe trouverait ainsi dans chaque crise le moyen de progresser toujours plus. Puissance du mythe !
Tenailles. Quand on a lu, sous la plume d’Alain Minc, la description des puissances émergentes, « aujourd’hui mercantilistes, demain peut-être impérialistes », et celle de l’inévitable et croissant divorce entre l’Europe et les Etats-Unis, et qu’on a pris connaissance des faibles moyens de riposte qui nous resteraient, « le rabotage -à la marge- de notre modèle social », la création d’une golden share européenne pour protéger des OPA sauvages nos grandes entreprises, « la fusion du Max Planck Institut » et du laboratoire de physique de l’Ecole Normale Supérieure », on se prend brusquement à douter : Alain Minc ne serait-il pas en train de nous administrer un traitement euphorisant à forte dose de morphine ?
Ne confond-il pas le triomphe de l’hyper-individualisme libéral avec l’accomplissement de la démocratie ? Quand il proclame « qu’il faut un microscope pour mesurer les différences entre les gouvernements socialistes et libéraux », notre Voltaire est évidement bien loin du Peuple selon Rousseau, exerçant sa souveraineté. Que sont des droits que ne gage aucun devoir, faute d’un civisme qui ne peut aller sans patriotisme ? Face aux redoutables défis auxquels l’Europe doit faire face, pour définir par exemple de nouvelles règles du jeu au sein de la zone euro, Alain Minc parie sur « la convergence empirique des institutions communautaires », « un degré intime de concertation entre les Etats », « une opinion aux réactions identiques chez les Vingt-sept ». Il nous vante « un miracle quotidien ».
Si, pour ma part, je crois à la convergence à long terme des intérêts des peuples européens (y compris la Russie), coincés que nous sommes dans les tenailles du G2 (« la Chinamérique » »), je ne suis pas assez frotté d’économie libérale pour me fier à la réalisation spontanée d’un optimum. Ainsi, je constate que l’euro est une simple variable d’ajustement dans la rivalité du dollar et du yuan. Je ne sais pas si nous surmonterons la crise de l’euro. Je constate simplement qu’avec le « pacte de compétitivité » Merckel-Sarkozy, on n’en prend pas le chemin.
Bref, je ne crois guère que l’infinie complexité de la machinerie européenne soit un gage d’efficacité. Sinon, la Diète polonaise, avec son « liberum veto », qu’évoquent irrésistiblement les votes à l’unanimité des Vingt-sept, gouvernerait aujourd’hui le monde !
Continent périphérique. Je vois le désarroi de l’Europe actuelle devant son déclin démographique, sa stagnation économique, son marché ouvert à tous les vents. le rétrécissement de ses parts de marché, l’inexistence de sa défense et de sa politique extérieure sur les grands dossiers. Percutée par la mondialisation libérale à laquelle elle s’est ralliée à travers un désarmement unilatéral, l’Europe devient un continent périphérique. L’insouciance, dans les années trente déjà, se dissimulait déjà sous un optimisme de commande. Alain Minc, nouveau Giraudoux, nous vante l’avènement de « l’homo europeanus ». Je crains furieusement que celui-ci n’ait quelque chose à voir avec le « dernier homme », tel qu’entrevu par Nietzsche.
Ce dont manque l’Europe qu’on nous a faite, c’est d’une communication avec son passé et donc avec ses nations, qui lui permettrait de retrouver cette confiance en elle-même et cette fierté dont Alain Minc note justement l’absence.
Celui-ci sous-estime la dimension de l’identité politique sans laquelle aucun peuple ne peut faire l’impasse et le nôtre, héritier de la Révolution, encore moins qu’aucun autre, sauf à se résigner à sortir de l’Histoire. Pour que l’Europe soit « le levier d’Archimède » de la France, encore faut-il que celle-ci puisse affirmer pleinement son identité républicaine !
En juxtaposant ou en superposant selon un principe de géométrie variable, des projets mûris, débattus et voulus par ses peuples, l’Europe, retrouvant la dimension de la puissance, serait mieux armée face au « monde qui vient »…
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Brigitte Girardin, invité d'Axel de Tarlé dans C à dire sur France 5
25/02/2011 09:16
Brigitte Girardin, secrétaire générale de République Solidaire, était l'invitée d'Axel de Tarlé dans C à dire, jeudi en fin d'après-midi sur France 5.
Vous pouvez revoir l'émission en cliquant ici.
Sur la durée de la rencontre entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy
"Vous savez, l'importance des sujets internationaux en ce moment mérite quand même qu'on s'attarde un petit peu sur les grands dossiers internationaux et les grands enjeux internationaux qui sont devant nous aujourd'hui. Donc je crois que ce tour d'horizon qui a duré effectivement une heure et demie était nécessaire."
Sur le départ de Dominique de Villepin de l'UMP
"Attendez, remettons quand même les choses au point ! Nous étions à Lyon il y a deux jours et un étudiant de l'Ecole de Management de Lyon lui a posé la question: "mais pourquoi avez-vous donc encore votre carte de l'UMP?" Et là, il a fait cette mise au point qui s'est faite de façon tout à fait naturelle et spontanée, en disant: "je ne renouvellerai pas", expliquant pourquoi il avait renouvelé en 2010. (...)
Moi, je ne suis pas à jour de cotisation depuis quelques temps déjà. Donc je pense ne plus y être, effectivement. Mais chacun est libre à République Solidaire d'avoir sa carte à l'UMP."
Sur les députés membres de République Solidaire
"Il y en a une dizaine qu'on voit régulièrement. Et puis, il y en a d'autres qui nous soutiennent également sans apparaître forcément. Mais vous savez, République Solidaire est un parti de rassemblement qui se situe au-dessus des clivages partisans. Et nous avons à République Solidaire des gens qui viennent de tous les horizons politiques, qui ont parfois la carte d'autres partis, que ce soit de l'UMP, que ce soit du Modem, que ce soit de partis de gauche ou de partis centristes. Chacun arrive avec son identité, avec son passé et se retrouve autour des valeurs que nous défendons."
Sur un possible soutien à Dominique Strauss-Kahn au second tour de la présidentielle
"On n'est pas dans ces combines politiciennes. (...) C'est un enjeu qui est suffisamment important. Dès le début, nous avons clairement indiqué que nous voulons proposer en 2012 une alternative, des propositions. Et d'ailleurs dans quelques jours, fin mars - début avril, Dominique de Villepin aura l'occasion de présenter les grandes lignes de son projet qui sera ensuite précisé avant l'été."
Sur les dérives droitières de l'UMP
"Sur cette affaire de carte de l'UMP, il faut bien voir que, en 2010, on a espéré que l'UMP arrêterait ses dérives droitières. (...) Souvenez-vous de tout ce qui s'est passé cet été, entre le débat sur l'identité nationale, ensuite le discours de Grenoble, la question des Roms... Dominique de Villepin avait mis en garde, avait fait entendre sa voix. Il avait pensé à cette époque-là qu'il fallait mener le combat à l'extérieur de l'UMP et à l'intérieur. D'où son renouvellement de cotisation pour faire entendre cette voix gaulliste à l'intérieur de l'UMP, un UMP que nous avions d'ailleurs fondé avec Jacques Chirac.
Bon, aujourd'hui, il faut quand même être logique et cohérent. Aujourd'hui, après toutes ces erreurs, on voit bien que le résultat a été d'obtenir un Front National à 20% (je pense pas que c'était quand même l'objectif poursuivi). Malgré toutes ces erreurs, on s'aperçoit aujourd'hui qu'on nous ressert une autre forme de débat sur l'identité nationale, avec un débat sur l'Islam. (...)
Ecoutez, en tout cas, nous, ça nous pose des problèmes ! On ne se sent plus à l'aise dans un parti qui flirte avec les thèses du Front National. Donc, Dominique de Villepin a mis en garde contre ce risque de division des Français."
Sur le besoin de rassemblement des Français
"Nous, nous disons qu'au moment où tout le monde souffre dans ce pays, il est plus que temps de rassembler les Français et de ne pas ostraciser, stigmatiser les uns ou les autres, que ce soit la communauté musulmane, que ce soient les Roms ou alors que ce soient les catégories de fonctionnaires: on a vu hier les magistrats, aujourd'hui les diplomates. Il arrive un moment où ce n'est plus possible ! On ne peut pas continuer comme ça !
Donc on dit: "voilà, on ne peut pas poursuivre ce chemin commun avec un parti qui s'est éloigné des valeurs gaullistes que nous défendons et qui défend des positions qui sont tellement en décalage par rapport à ce que ressentent les Français." Est-ce que la priorité des Français, est-ce que c'est de débattre de l'Islam? Je crois que la priorité des Français aujourd'hui, c'est l'emploi. (...) Les Français ont envie aujourd'hui qu'on réponde à leurs difficultés. Regardez toutes les enquêtes d'opinion: la véritable préoccupation des Français aujourd'hui, c'est l'emploi !"
Sur l'affaire Clearstream
"Tout le monde sait que cette affaire a été une grande souffrance pour Dominique de Villepin. Mais il a dit aussi très clairement qu'il avait tourné la page. Il a été relaxé par le Tribunal. Il a tourné la page. (...)
Il a dit clairement qu'il avait tourné la page et quand il a rencontré aujourd'hui Nicolas Sarkozy, il a dit aussi très clairement qu'il n'avait pas d'opposition personnelle partisane à son égard. Je crois que maintenant, nous, ce qui nous intéresse et ce pour quoi nous déployons beaucoup d'énergie avec beaucoup de détermination, c'est de présenter aux Français des propositions alternatives et nous sommes mobilisés sur cet objectif."
Sur les ex-soutiens de Dominique de Villepin entrés au gouvernement
"Encore une fois, on ne choisit pas les parlementaires qui décident de nous soutenir à un moment. L'essentiel, c'est d'être au contact des Français, d'aller à leur rencontre. (...)
Notre équipe, ce sont les Français et vous savez, est-ce que vous connaissez beaucoup de partis politiques qui sont capables un samedi après-midi du mois de juin de réunir 6.000 militants qui viennent à leurs frais (on n'affrète pas les bus pour les faire venir)? Vous savez, notre force militante, aujourd'hui, c'est 25.000 personnes et ce sont tous des bénévoles. Et nous sommes très fiers d'avoir ce parti qui réunit des gens qui sont en attente de cette alternative."
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/02/25/1809-brigitte-girardin-invite-d-axel-de-tarle-dans-c-a-dire-sur-france-5
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Dominique de Villepin à l'Elysée
24/02/2011 18:44
Dominique de Villepin a rencontré le chef de l'Etat pour un tête-à-tête à l'Elysée, ce jeudi matin.
A sa sortie de l’Elysée, interviewé par la chaîne de télévision BFMTV, Dominique de Villepin a fait une courte déclaration. L’ancien Premier ministre a fait par d’un "dialogue direct, franc et républicain avec Nicolas Sarkozy. Dominique de Villepin a déclaré avoir alerté le chef de l’Etat "sur les grands enjeux nationaux et internationaux". Dominique de Villepin a dit avoir rappelé à Nicolas Sarkozy ses "grandes exigences sur les difficultés que nous traversons" et demandé plus d’"Etat, de justice sociale, de rassemblement". Il a également affirmé avoir prôné un "renforcement de la France dans le Monde".
"La France doit être en initiative, en proposition en Europe et dans le monde", a déclaré le Président de République Solidqire, pour "être devant pour saluer ce mouvement des peuples".
Dominique de Villepin a tenu à terminer son intervention en évoquant le débat sur la laïcité et l’islam et dit qu’il ne fallait pas rechercher "de boucs émissaires", soulignant tour à tour l'"intérêt supérieur de la nation" et "l’intérêt général qui doit l’emporter".
http://2villepin.free.fr/
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La révolte du quai d'Orsay
24/02/2011 18:40
Dans une tribune publiée mardi dans Le Monde, un collectif d'une quarantaine de diplomates livre une analyse très critique de la politique étrangère de la France. Les Marly dénonçent autant l'absence de vision politique à long terme que l'amateurisme et le style désordonné de la diplomatie sarkoziste. Une charge virulente mais anonyme qui fait dire à droite que la campagne a commencé.
Après les officiers rebelles du groupe Surcouf qui dénonçaient l’imposture du livre Blanc de la défense, la montée en température des juges, c’est au tour des diplomates de se faire entendre. Le feu couvait sous la cendre.
Depuis la réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, la nomination de l’ectoplasmique Kouchner, sans compter le mépris affiché de Sarkozy pour cette administration truffée d’aristocrates encore sensibles à un certain sens de l’honneur, le quai d’Orsay naviguait à vue.
Le collectif « Marly », un luxueux café situé au Louvre où se réunissait un groupe de diplomates en activité ou à la retraite pour évoquer la politique extérieure de la France, s’est décidé à tremper, anonymement, la plume dans la plaie de la politique étrangère improvisée du président de la République. Ambassades sacrifiées, diplomates insultés, nominations précipitées, consignes contradictoires. Leur diagnostic est clair. Trop peut-être: l'influence de la France dans le monde est en recul. «À l'encontre des annonces claironnées depuis trois ans, l'Europe est impuissante, l'Afrique nous échappe, la Méditerranée nous boude, la Chine nous a domptés et Washington nous ignore !» écrivent les auteurs.
Faisant un parallèle avec la récente mise en cause des magistrats dans l'affaire Laetitia, les diplomates regrettent que : «Quand les événements sont contrariants pour les mises en scène présidentielles, les corps d'Etat sont alors désignés comme responsables».
Aucune vision diplomatique à long terme
Journaliste au Nouvel Observateur, Vincent Jauvert propose sur son blog le témoignage d’un des membres du collectif : « Nous nous sommes retrouvés le 9 février dans le musée du Louvre, au café Marly (d'où le nom de notre groupe). Nous étions une demi-douzaine. Nous avons rédigé un premier texte, puis nous l'avons fait discrètement circuler. Au total, une trentaine de personnes (dont une vingtaine de diplomates toujours en activité) ont apporté leur touche à cette tribune ».
Plusieurs éléments auraient motivé cette tribune collective : « le sentiment d'un vide sidéral après la révolution égyptienne, les fuites organisées par l'Elysée contre l'ambassadeur en Tunisie, Pierre Ménat. Puis il y a eu la nomination de Boris Boillon à Tunis. Nous avions appris que Michèle Alliot-Marie avait proposé le nom d'un diplomate aguerri, l'actuel ambassadeur à Tripoli, François Gouyette. Mais l'Elysée a préféré envoyer ce jeune homme impulsif et immature Enfin et surtout il y a le style désordonné, amateur, de la diplomatie sarkoziste, obsédée par les coups. Il n'y a aucune vision à long terme».
Au passage, la tribune insiste sur l'absence de ligne politique, la France et l’Europe inexistants sur la conférence de Copenhague, l’Union pour la Méditerranée en échec, sans parler de la gestion calamiteuse du dossier Florence Cassez ou encore les réseaux d’intérêts privés, ces visiteurs du soir écoutés par le pouvoir et l’influence de Claude Guéant et Henri Guaino.
Ancien ambassadeur, auteur du livre Les voies de la diplomatie Charles Crettien souscrit à la quasi-totalité des critiques formulées par le collectif : « Tout ce plaidoyer est vrai. Je serais même beaucoup plus sévère au niveau des conséquences commerciales, industrielles, culturelles.Il faut redonner un vrai rôle aux diplomates de carrière et ne pas les mettre sous l’autorité d’un pouvoir politique capricieux. Jean-David Levitte qui prétend tout savoir de la Chine, à Washington, en passant par le Moyen-Orient ne sait pas tout. Le quai d’Orsay est un ramassis de compétences mais ce métier que j’ai adoré est aujourd’hui bafoué. Cette administration est en lambeau. La seule chose qui me gêne est l’anonymat, sans doute que ceux qui sont en activité ont peur de sanctions de la part de la brave dame qui se prétend Ministre des affaires étrangères » tranche-t-il.
Un ministère des affaires étrangères en vacance depuis 4 ans
Côté politiques, la tribune fait des remous. Membre de la commission des affaires étrangères, le député PRG Paul Giaccobi dénonce une forme « d’arrogance mal placée » et juge « inadmissible que des fonctionnaires expriment publiquement des critiques à l'égard du gouvernement », au nom d'une conception de l'administration vouée au silence. Le député raconte néanmoins sur son blog : « J'ai auditionné M. Boillon avec mes collègues de la commission des affaires étrangères lorsqu'il était ambassadeur en Irak. Il nous a paru plutôt compétent, intelligent mais manquant de recul et de maturité. Il n'est pas capable d'exercer une fonction diplomatique dès lors qu'il perd le contrôle de lui-même pour si peu. Il doit donc être remplacé sans délai et muté vers un service d'étude et d'analyse qui lui évite de rencontrer la presse ou des personnalités étrangères. Après les quatre ans de vacances du poste de ministre des affaires étrangères puisque Bernard Kouchner n'a jamais exercé cette fonction, nous nous trouvons confronté à une situation qui pour d'autres raisons est aussi celle d'une vacance ».
Deux anciens « locataires » du quai d’Orsay ont commenté le texte des « Marly ». Hubert Védrine qui a évoqué un collectif d’une quarantaine d’ambassadeurs estime qu’ils sont « autant de droite que de gauche. Cela traduit une exaspération professionnelle de la part d'un Corps qui est un des grands Corps de l'Etat, qui a gardé le sens de l'Etat, sur lequel il est facile de taper. C'est une attitude habituelle en France de taper sur le réseau diplomatique alors qu'on a bien de la chance pour 1% du budget de l'Etat. On a bien de la chance d'avoir un réseau mondial diplomatique, consulaire, culturel alors que nous sommes au début d'une époque qui serait une grosse bagarre multipolaire et qu'on a absolument besoin de ça » a expliqué l’ancien Ministre des affaires étrangères de Lionel Jospin qui, pour sa part, comprend le souci de protestation d’une diplomatie marginalisée et méprisée.
De l'autre côté de l'échiquier politique, Villepin a apporté son soutien aux diplomates : « Je vois notre diplomatie avec inquiétude connaître l'effacement alors même que les évènements dans le monde arabe, de l'autre côté de la Méditerranée, donne raison aux analyses de la diplomatie française. Et je connais aujourd'hui la frustration de ceux qui servent cette diplomatie française, de ne pas pouvoir donner tout ce qu'ils ont à donner ». Etonnant tout de même de la part d’un ancien Ministre des affaires étrangères qui, en 2002, estimait que « deux tiers des ambassadeurs étaient des incapables » d’après les propos rapportés par un haut fonctionnaire dans Les Cents semaines. Villepin vu du Quai, un ouvrage rédigé par un diplomate sous le pseudonyme de Jean Saint Iran.
Une charge à visée politicienne ?
Ancien Ministre de la coopération, Bernard Debré a jugé « vraisemblable qu’il faille tirer les leçons de ce qui s’est passé. On ne peut pas continuer à avoir une politique étrangère aussi affaiblie. C’est Michèle Alliot-Marie, c’est la cellule étrangère de l’Elysée. Le Mexique est une puissance importante, on ne peut pas se permettre d’avoir une relation aussi désastreuse, quelle que soit la culpabilité ou l’innocence de Florence Cassez. Notre ambassadeur en Tunisie n’a pas été d’une grande délicatesse. Devant la donne qui va complètement changer sur le contour méditerranéen, il faut une révision drastique de la politique française».
Du côté du quai d'Orsay ou encore de Henri Guaino, on évoque une charge « essentiellement politique » : « derrière cette petite tribune anonyme, il y a plus de politique que de diplomatie. Michèle Alliot-Marie a une vision pour le quai d’Orsay, elle veut en faire un outil plus performant d’aide à la décision du président de la République, faire du quai d’Orsay un pôle d’influence avec des capacités de prospective. On a conscience qu’il faut être davantage sur le terrain, se rapprocher de la société civile, travailler en réseau, simplifier la remontée des informations» commente-t-on dans l’entourage de la Ministre.
Manœuvre politicienne ou inquiétude corporatiste ? Les deux, mon capitaine ! Evidemment que la tribune des « Marly » fleure bon l’anti sarkozysme, parfois trop systématique et l’anonymat ne plaide pour la cause des « aristos » du quai dans un milieu où l’introspection et l'auto-critique ne sont pas des exercices très pratiqués.
En revanche, il n’est plus à démontrer la capacité supérieure que possède Sarkozy à se faire honnir de « ses » administrations tant il les traite par le mépris.
Sans compter qu’en bâillonnant le Quai d’Orsay et en substituant les relations personnelles aux relations internationales, l’Elysée a fini par discréditer la diplomatie française. Deuxième pays le plus présent en nombre d’ambassades dans le monde, présente au conseil de sécurité de l’ONU, la France dispose encore, malgré les cures d’amaigrissement répétées que subit le MAE, de réels moyens de faire entendre au niveau international une petite musique diplomatique différente dans la tradition gaullienne. Pourtant, il n’en est rien. Alors qu’une intense réflexion stratégique se révèlerait prioritaire, la France a fait le choix de faire tourner ses moulins à vents diplomatiques, préservant un réseau conséquent d’outils pour mieux s’aligner sur le plus puissant et se résigner à un suivisme moutonnier. Un alignement onéreux et inefficace pour se faire toujours plus inaudible tant ses messages –quand il en existe- se trouvent brouillés par des querelles intestines et des polémiques stériles.
Régis Soubrouillard - Marianne
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De Villepin quitte l’UMP. Enfin !
24/02/2011 18:35
Dominique de Villepin ne renouvellera pas en 2011 son adhésion à l’UMP, annonce mercredi le mouvement politique de l’ancien Premier ministre, « République solidaire ». Le patron du parti majoritaire Jean-François Copé et le porte-parole du gouvernement François Baroin ont regretté cette décision.
Pour ma part, je ne peux que me réjouir de cette décision. Enfin !
Dominique de Villepin est aujourd’hui totalement indépendant, se met à la disposition des Français pour créer une réelle alternative en 2012. Il lui faudra néanmoins composer avec d’autres partisans du gaullisme, notamment Nicolas Dupont-Aignan.
L’ancien Premier ministre a annoncé sa décision mardi à l’occasion d’un déplacement à Lyon.
« Je n’ai pas renouvelé ma carte cette année (…) parce que j’estime qu’il y a un décalage croissant entre les idées qui sont défendues par l’UMP et les Français », explique le rival de Nicolas Sarkozy, en réponse à la question d’un étudiant.
« Aujourd’hui je constate que les regards et les visions s’éloignent. Je constate que l’idée que nous nous faisons de la République, (…) de la voix de la France dans le monde n’est pas la même », ajoute-t-il.
Sera-t-il suivi par les députés qui le soutiennent ? Rien n’est moins sûr ! Mais, est-ce vraiment un obstacle pour une consultation présidentielle ?
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