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Népotisme, passe-droits : droite et gauche se renvoient la balle
22/02/2011 09:21
Quand la droite se fait accuser de népotisme dans l'affaire de la nomination de Dominique Tibéri en tant que contrôleur général économique et financier, elle se défend d'une bien étrange manière, selon Romain Pigenel. En effet, il n'est même plus question de récuser les accusations de favoritisme, mais simplement de renvoyer la balle à l'adversaire en l'accusant à son tour d'y avoir également trempé.
Quand on évoque le Paris pittoresque, on pense souvent à la butte Montmartre et à ses pentes améliepoulainesques ; le 5ème arrondissement et sa « montagne Sainte-Geneviève » n’ont pourtant rien à lui envier, et ont même le privilège de servir de conservatoire et de témoignage vivant de l’histoire politique récente de la ville. On l’oublie vite, mais Paris n’a pas toujours été associé à « Nuit blanche », « berges de Seine » et « vélib » dans les esprits : il fut un temps, pas si éloigné, où la capitale était la déclinaison microcosmique de l’Etat-RPR, avec les emblématiques Jacques Chirac et Jean Tibéri. Le deuxième est toujours là, intact, replié dans sa mairie d’arrondissement du Quartier Latin ; si l’on a de la chance, on peut même le croiser en liberté, de bon matin ou au crépuscule, patrouillant les rues flanqué de sa célèbre épouse. Depuis la funeste municipale de 2001 et l’auto-destruction de Philippe Seguin, on sait bien, à droite, que l’on ne fait rien à Paris contre le prince Jean. Les rumeurs envoient François Fillon, pour les prochaines législatives, dans la circonscription de ce dernier. Les mauvaises langues, quant à elles, ne peuvent s’empêcher de faire le lien entre ces rumeurs et la récente nomination de Dominique Tibéri – le fils de – en tant que, excusez du peu, contrôleur général économique et financier de première classe. Certains vont jusqu’à dire, en une de médias respectables, qu’il s’agirait de faire place nette pour le parachutage du premier ministre.
Tant mieux pour lui ? Oui mais voilà : ce poste au titre ronflant – et notamment destiné aux « fonctionnaires occupant ou ayant occupé un emploi de directeur général, de directeur ou de chef de service dans les services d’administration centrale placés sous l’autorité des ministres chargés de l’économie, du budget et de l’industrie, ainsi que les fonctionnaires occupant ou ayant occupé dans ces mêmes services un emploi de sous-directeur ou d’expert de haut niveau » – est attribué sur avis consultatif d’une commission. Commission qui en l’espèce a rendu un avis unanimement négatif, faisant même état de « l’absence de connaissances par l’intéressé des missions du corps et des compétences que requièrent ces fonctions ». Oups.
Là où les choses deviennent drôles – ou consternantes, c’est selon – c’est avec la question au gouvernement posée par le député socialiste Jean Mallot mercredi dernier. Reprenant les éléments résumés ci-dessus et initialement dévoilés par le Canard Enchaîné, il porte de très graves et directes accusations de népotisme à l’encontre du processus de nomination, et d’incompétence contre Tibéri Jr. C’est à François Baroin que revient la corvée de répondre, sous la mine sombre et fermée de François Fillon : premièrement, le corps de contrôle dont il est question a été créé par les socialistes et Laurent Fabius ; deuxièmement, ils en ont fait bénéficier des « familiers du pouvoir [de gauche] de l’époque » ; troisièmement, c’est la droite qui a travaillé à en améliorer l’encadrement et la transparence.
Pour qui sait lire entre les lignes (et on peut dire que l’écriture est grosse), ces propos, sans même discuter leur véracité, sont limpides : ils constituent purement et simplement un aveu et un discret lâchage de ceux qui ont organisé la nomination, et de celui qui en a profité. Jean Mallot parle clairement de favoritisme et d’inaptitude, François Baroin lui répond vous aussi, et plus que nous. On notera au passage qu’il inaugure ainsi un nouveau type de justification, variante sarkozyenne de la loi du talion : « Si quelqu’un a déjà commis une turpitude, tu peux la réitérer, mais en faisant un peu plus attention ». Gageons qu’elle devrait connaître un beau succès devant les tribunaux.
La mairie du 5ème arrondissement a bien des charmes, dont celui de donner directement sur le Panthéon. Si un jour Dominique Tibéri y siège, peut-être devra-t-il changer l’inscription au fronton du bâtiment en vis-à-vis : Aux fils de, la patrie reconnaissante.
Romain Pigenel - Blogueur associé
Lire d'autres articles de Romain Pigenel sur son blog.
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«Papa DSK» pense aux Français qui «souffrent»
21/02/2011 17:36
Invité, hier soir, sur France 2, Dominique Strauss-Kahn ne s’est pas déclaré candidat à la présidentielle mais a pourtant agi tout comme, se posant en responsable politique clairement de gauche et branché sur la «souffrance sociale» des Français.
"Papa » est en voyage d’affaires, mais il garde un œil sur vous les enfants, il vous aime vous savez, vous lui « manquez » et il sait combien vous souffrez ! C’est en substance le message que Dominique Strauss-Kahn est venu délivrer, hier soir, aux Français, sur le plateau du JT de France 2.Parisien , le directeur général du FMI avait pris soin de faire savoir à quel point sa maison, la France, lui « manque ». Comme un retour à l’envoyeur Christian Jacob, le chef de file des députés UMP, qui avait stigmatisé sa supposée extériorité au « terroir ».
«En France, un quart des salariés, gagnent moins de 750 euros par mois»
Après l’attachement à la terre dans Le Parisien, l’attachement à ceux qui la foulent au quotidien, les Français, sur France 2. Des Français et des Européens qui « souffrent » : « On n'a pas dominé la crise sociale, a-t-il expliqué, On a évité l'effondrement, mais on n'a pas évité les souffrances. (…) Dans la population, il y a une souffrance qu’il n’y a pas ailleurs. » Et d’embrayer sur le manque de « joie de vivre » et « d’envie d’aller de l’avant » en « France et en Europe » et sur ces « couches moyennes qui ont de plus en plus de risque de précarité ». Et de citer, même, dans la foulée, Jacques Julliard et Marianne pour évoquer un chiffre qui fait la « une » de notre magazine cette semaine : « En France, plus de 6 millions, un quart des salariés, gagnent moins de 750 euros par mois. Dans cette situation-là, il y a une sorte de mécanique négative qui se met en marche et c'est contre ça qu'il faut lutter. » Et d’affirmer que « ce qui compte, c’est ce qu’il se passe dans la rue pour un monsieur tous les jours qui cherche un boulot, qui ne le trouve pas, qui a du mal à payer ses notes d’électricité, son loyer… » Et d’expliquer, enfin, préférer s’attacher à « la réalité de la vie » plus qu’aux considérations « macro-économiques » !
N’en jetez plus ! DSK le patron du FMI, DSK l’homme qui partage sa vie entre Washington, Marrakech et la place des Vosges, DSK l’ami des patrons qui dirigea au milieu des années 1990 Le Cercle de l’industrie s’affiche en homme de gauche ayant à cœur de réduire la « souffrance sociale » et expliquant se reconnaître encore pleinement dans le mot « socialiste » synonyme, dit-il, d’« espoir », d’« avenir » et d’« innovation ». Il y a quelques mois, Jean-Christophe Cambadélis, son plus proche lieutenant à Solférino, expliquait que « les Français ne [verraient] pas en Dominique le candidat des riches » puisque « la place est déjà occupée » par Sarkozy. Hier soir, Strauss-Kahn avait visiblement pour mission de les convaincre qu’il ferait bien campagne de leur côté. Mais encore faut-il pour ça que « Papa DSK » rentre de son voyage d’affaires et que les Français ne lui tiennent pas rigueur de sa trop longue absence loin de la maison et de son empathie qui peut paraître un peu « nouvelle » à leur égard…
Gérald Andrieu - Marianne
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Sortir de l'euro : oui mais comment ? (2)
21/02/2011 17:30
L'homogénéité monétaire de la zone euro empêche les Etats-membres en difficulté de se sortir de leur endettement. L'Europe est un espace géographique et économique bien trop hétérogène pour que chaque pays ait la même politique monétaire. Dès lors, comment gérer la valeur de sa monnaie ? Rudo de Ruijter via le Blog économique et social propose de contrer la spirale de l'endettement et d'arrêter l'inflation en confiant la création de la monnaie à une banque d'Etat. Qui permettrait d'envisager une sortie de l'euro.
L'euro est une monnaie appartenant à la Banque Centrale Européenne (BCE) à Frankfurt. [10] La BCE appartient aux banques centrales des pays participants. [11] Malgré leurs noms, qui ressemblent à ceux d’institutions d’État (Deutsche Bundesbank, Banque de France, etc.), elles sont toutes indépendantes du gouvernement et la plupart sont dirigées par des conseils privés. [12]
Malgré son caractère privé, la BCE est un organe officiel de l’Union Européenne. Grâce à l’article 7 du Système Européen des Banques Centrales (SEBC) et l’article 107 du Traité de Maastricht, la BCE jouit d’une indépendance totale. [13]
Notez que cette indépendance ne provient pas de quelque nécessité logique ou organisationnelle, mais est purement issue de la croyance, que seuls des banquiers centraux indépendants sont capables de gérer le système d’argent convenablement. Eh bien, si nous ne mettons pas en question cette croyance aujourd’hui, quand le ferons-nous? [14]
Le gouvernement Européen
La Communauté Européenne a débuté comme la Communauté Économique Européenne (CEE) en 1957. Dès le départ il a manqué de gouvernance démocratique: le parlement n’avait qu’un rôle consultatif. (Et c’est toujours le cas à ce jour!) Le Conseil est composé de représentants ministériels des pays participants. Par contre, la Commission n’a pas de liens avec les gouvernements nationaux et constitue un pouvoir supranational. Les buts de la CEE étaient la coopération économique et politique entre la France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.
En 1967 une concentration de pouvoir a eu lieu, lorsque la CEE a absorbé l’Euratom et la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier. Par ailleurs, les droits de veto des pays individuels étaient abolis dans beaucoup de domaines. Lorsque ceci fût réglé les banquiers sont entrés. En 1970, Pierre Werner, un banquier Luxembourgeois influant [15] , a préparé les plans pour la monnaie collective.
Bretton Woods
Pierre Werner était l’un de participants à la Conférence de Bretton Woods en 1944, qui était fortement dominée par l’esprit agressif de la Seconde Guerre Mondiale. Lors de cette conférence, les principes ont été décidés pour le commerce et la finance mondiale. Dorénavant les pays devaient accorder leur monnaie au dollar et garder leur taux de change stable. Cela était bénéfique pour le commerce et la finance internationale. En fait, ce que ce principe exprimait, c’est que l’aisance pour le commerce et la finance internationale était plus importante que la faculté des pays de pouvoir s’adapter à l’environnement international changeant. Implicitement, par ce même accord, les États-Unis étaient proclamés « maître du monde », puisque tous les pays auraient à adapter leurs taux de change au dollar, tandis que les États Unis pouvaient faire ce qu’ils voulaient.
À cette même conférence le Fond Monétaire International (FMI) a été établi, de même que les précurseurs de la Banque Mondiale et l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Les messieurs à Bretton Woods savaient fort bien, que les pays plus faibles souffriraient de leurs projets. Le FMI, et plus tard également la Banque Mondiale recevaient le rôle de fournir des crédits à ces pays. Ils étaient accompagnés de conditions sévères, comme des réductions de dépenses publiques, ce qui entraîna généralement de graves conséquences pour l’éducation et la santé publique. Dans la pratique, le FMI et la Banque Mondiale noyaient les pays en développement dans des crédits. Les dettes de ces pays devenaient alors tellement élevées, qu’ils ne pouvaient plus payer les intérêts et donc encore moins les remboursements. Et dès qu’un pays se trouvait dans une position sans issue, il était obligé de vendre tout ce qu’il avait (particulièrement ses minerais et son pétrole) le plus souvent à des entreprises des États-Unis. [16]
Prêts de l’étranger
Bien que la Banque Mondiale ait enseigné le contraire à ses employés, les crédits étrangers forment la plus mauvaise manière pour aider un pays en difficulté. La seule chose qu’il peut faire avec de l’argent étranger c’est acheter des produits à l’étranger et s’endetter davantage. [17]
Uniquement dans le cas où un pays a vraiment besoin d’une machine ou d’autre chose qu’il ne peut fabriquer lui-même et où, en outre, le fournisseur refuse la monnaie du pays, un prêt de l’étranger peut être justifié.
Libre mouvement de capital
Et que signifierait Euroland pour les banquiers? Les banquiers perdraient une source de revenus importante: les commissions sur l’échange des nombreuses monnaies nationales. Mais ils gagneraient une source de revenus bien plus importante: le libre mouvement de capital. C’était une pré-condition pour une monnaie unique. Grâce à cela les banquiers pouvaient facilement fournir des prêts partout où des bénéfices pouvaient être faits.
Le boom de la construction en Europe du Sud
Internationalement, les banquiers ont convenu d’un nombre de règles pour eux-mêmes, qui fixent des limites au montant total des prêts qu’ils peuvent émettre par rapport à leur capital. La norme est qu’ils doivent disposer d’au moins 8 euros de capital pour chaque 100 euros de prêts en cours dans le commerce et l’industrie. Cependant, pour la construction de maisons, ils peuvent prêter deux fois autant et donc collecter deux fois autant d’intérêts.[18] Il y a peu de temps, les banquiers pensaient encore que les prix des maisons ne pouvaient qu’augmenter et que les prêts pour la construction de maison étaient pour ainsi dire sans risque. Ainsi naissait le boom de la construction en Espagne, au Portugal, en Irlande et ailleurs. Ce que les banquiers oubliaient, c’est que pour rembourser les crédits leurs clients devaient pouvoir gagner de l’argent. Il aurait donc fallu également des activités économiques. Mais pour financer des activités économiques, comme de l’industrie et des commerces, les banquiers ne peuvent collecter que moitié autant d’intérêts...
Au secours!
La Grèce fait déjà l’expérience de ce que c’est d’avoir des « amis » Européens, qui arrivent avec des prêts et exigent simultanément des réductions énormes dans les dépenses publiques. Ces amis ont tellement de confiance dans leur solution, qu’ils ont fait entrer le chien de sauvetage enragé FMI pour avoir sa part dans la tragédie Grecque. [19] Notons en passant, que l’euro est maintenant « assisté » par le FMI. Rigolo, si ce n’était pas une réalité si tragique.
L’Irlande, le Portugal et l’Espagne se trouvent en difficulté aussi. Tant qu’ils restent dans l’euro, ils ne pourront pas dévaluer leur monnaie. L’euro fonctionne maintenant comme un taux de change invisible et imposé entre les différents pays. Les pays endettés ont un double problème. En premier lieu, ils doivent réduire leurs dettes jusqu’au niveau convenu pour la zone euro et deuxièmement ils doivent éviter de s’endetter à l’avenir.
Le premier problème est généralement résolu avec des mesures extrêmement dures, comme des coupes dans les dépenses sociales et culturelles, dans l’éducation et la santé publique, puis le licenciement de fonctionnaires et la privatisation d’infrastructures (comme des aéroports espagnols) et des services publics et, pour couronner le tout, une forte hausse d’impôts. Ces mesures sont agressives et très injustes pour les gens ordinaires, qui ne sont pas responsables de cette tragédie. Beaucoup de gens tomberont dans la pauvreté. Ont-ils une chance de s’en sortir?
Est-ce que les choses pourront aller mieux?
Pour en avoir une idée, il faut voir le deuxième problème. Comment peut-on éviter, que des pays moins productifs s’endettent? Eh bien, on ne peut pas. Il n’y a aucune manière pour empêcher que les gens dans de pays moins productifs importent plus qu’ils n’exportent. Il est même logique de supposer, qu’ils préfèreront acheter des produits moins chers et meilleurs importés de pays plus productifs de la zone euro. C’est le défaut fondamental de la monnaie unique dans un marché commun composé d’économies très hétérogènes.
D’après moi, les mesures dures que ces pays prennent en ce moment sont complètement inutiles, si ces pays ne quittent pas l’euro.
Mauvaises solutions
Une mauvaise solution serait de retourner vers la situation d’avant l’euro et de laisser les banquiers créer l’argent et de les laisser gonfler la masse d’argent avec leur inflation éternelle.
Il y a des gens qui pensent, que si les banquiers ne sont plus autorisés à créer de l’argent simplement en le tapant dans un compte bancaire, l’inflation s’arrêterait. La seule chose qui s’arrêterait est l’effet multiplicateur des avoirs bancaires. [20] Il est vrai, qu’on aurait alors du vrai argent sur nos comptes bancaires, mais, comme indiqué plus haut, les banquiers ont besoin d’inflation. Ils continueraient donc à fournir de plus en plus de prêts, mais au lieu de créer de l’argent du néant, ils devraient l’emprunter à la banque centrale. Celle-ci peut créer de l’argent indéfiniment. Et bien entendu, les banquiers feraient porter ce coût supplémentaire par leurs clients. Les prêts deviendraient plus chers et l’inflation ne cesserait pas pour autant.
Une autre mauvaise solution serait de choisir une monnaie basée sur de l’or. Bien que de pareilles monnaies aient existé dans le passé (aux États-Unis jusqu’en 1971), de l’argent basé sur de l’or a beaucoup de désavantages. Les pays sans mines d’or seraient obligés d’en acheter (c’est à dire, livrer des biens et services aux pays fournisseurs d’or) dans le simple but de disposer d’un moyen d’échange national. Et chaque fois que plus d’or arrive sur le marché, ils seraient obligés d’en acheter plus pour éviter que leur monnaie dévalue par rapport aux pays qui continuent à augmenter leurs réserves d’or. L’industrie des mines d’or détiendrait en bien des aspects un pouvoir supranational, même plus que la Réserve Fédérale aujourd’hui. L’or n’a pas de valeur stable. Son prix peut être influencé par ceux qui détiennent de grands stocks (comme ces industries des mines d’or et les banques centrales). Même de grands nombres de petits vendeurs et d’acheteurs, lorsqu’ils agissent par peur ou par avidité, peuvent influencer le prix. Encore plus qu’aujourd’hui l’or causerait des conflits, de l’oppression et des guerres.
Toute couverture de l’argent par des biens commerciaux, que ce soit de l’or, de l’argent ou autre chose, aura un impact sévère sur la monnaie en question, de même que sur le prix des biens commerciaux choisis.
La solution avec de l’argent d’État
La plupart des gens pensent que l’argent est émis par l’État. C’est ainsi que cela devrait être. L’argent doit appartenir à la société et non pas aux banquiers. C’est la seule manière d’obtenir un système d’argent honnête et un gouvernement qui ne dépend pas des banquiers.
En ce moment nous avons un système d’argent très onéreux, avec des banquiers qui, chaque année, augmentent leur capital avec des bénéfices gigantesques. Les banquiers diront, qu’ils ont besoin de ce capital pour le cas où ils doivent absorber des pertes. Ces pertes seraient alors à déduire du capital. Eh bien, objectivement, leurs capitaux sont énormes, mais simultanément ils ne couvrent qu’une fraction infime des prêts en cours. Si les pertes sont trop grandes, le capital aura vite disparu. Mais si nous regardons de plus près les accords internationaux entre banquiers, on constate, qu’ils ne peuvent même pas utiliser leur capital obligatoire pour absorber des pertes. S’ils déduisent quelque montant que ce soit du capital obligatoire, il y a immédiatement vingt fois plus de prêts sur leur bilan qui ne sont plus couverts par du capital. Donc, ce que nous voyons aujourd’hui, ce sont des banquiers qui, au lieu de subir leurs pertes, courent simplement voir le ministre des finances pour lui dire qu’ils ont besoin d’argent frais, puis qu’autrement ils n’auront plus assez de capital!
- Banque d’État
Eh bien, nous pouvons en finir avec ce système onéreux et malhonnête en créant une banque d’État, qui sera la seule banque autorisée à créer de l’argent dans le pays. Celle-ci créera l’argent nécessaire pour les prêts dans le pays, de même que pour l’avance des dépenses de l’État. Et quant aux banquiers privés, il leur serait désormais interdit de créer des avoirs sans disposer de l’argent correspondant. Si les banquiers veulent, ils pourront opérer comme intermédiaires entre la banque d’État et le public pour l’émission de crédits. Pour ceci ils recevraient une provision et non pas d’intérêts. Ils pourront également gérer les comptes clients au nom et pour le compte de la banque d’État. De cette façon les clients peuvent garder leurs comptes bancaires et hormis l’instant de la mutation vers la monnaie nationale, il n’y aura pas d’interruption dans les services de paiements interbancaires. (Dans le cas où les banquiers ne voudront pas coopérer, la banque d’État devra ouvrir ses propres guichets, par exemple dans les bureaux d’impôts.)
A côté de leur nouvelle fonction comme intermédiaire pour les prêts de la banque d’État au public, les banquiers pourront toujours réunir de l’argent existant pour former des fonds qui pourront être prêtés à intérêt. Puis qu’il s’agira d’argent existant, cela ne créera pas d’inflation.
- Arrêt de l’inflation
Avec cette réforme le gouvernement dispose des moyens pour arrêter l’inflation. Disposer des moyens ne veut pas dire qu’il faut le faire. Il est plus probable que les gouvernements freineront l’inflation progressivement, lorsque pas à pas la philosophie de « l’avidité est belle » sera infléchie en « soin pour l’environnement et l’avenir ». Et quelle que soit la forme que cela prend, nous ne serons plus obligés de travailler tout le temps plus pour faire plaisir aux banquiers.
- Plus de dette publique
Si le gouvernement peut créer l’argent dont nous avons besoin, la dette publique peut disparaître.
La dette publique se forme lorsque le gouvernement fait des dépenses pour lesquelles les impôts correspondants n’ont pas encore été levés. En ce moment nous payons beaucoup d’intérêts pour les Bons du Trésor que l’État émet pour financer ces dépenses. Les banquiers aiment bien investir dans ces Bons du Trésor, comme ils délivrent des intérêts quasiment sans risque. Donc, d’un côté le gouvernement devait s’endetter pour sauver les banquiers et, de l’autre côté les banquiers reçoivent des intérêts sur ces mêmes dettes!
- Fonds de retraites complémentaires
D’autres profiteurs de la dette publique sont les fonds de retraite complémentaires, qui y puisent une partie de leurs revenus. Nos retraités sont payés pour une partie consistante de ces intérêts, qui, à leur tour, sont payés par les payeurs d’impôts. Une autre partie est payée par les primes de retraite de la population active. Donc, derrière la façade, qui fait penser que les gens mettent de l’argent de côté pour leur retraite, la majeure partie de l’argent que reçoivent nos retraités provient des primes et impôts payés par la population active.
En fait c’est assez logique. Si l’on stockait simplement de l’argent pendant des décennies et qu’on le libérait ensuite, on ne provoquerait que de l’inflation. Ce que l’on peut faire avec l’argent quand on est vieux dépend en grande mesure de la force de travail et de la productivité de la population active à ce moment-là.
Une autre partie des revenus de nos retraités provient de placements à l’étranger, où, pour le dire plus clairement, du travail de gens à l’étranger. Éthiquement c’est comme du colonialisme financier. Pas de quoi être fier.
C’est pour cela que ce serait plus logique d’avoir une caisse de retraite gérée par la banque d’État. Ou pour le dire différemment, la population active devra tout simplement accepter qu’elle doit prendre soin de la population âgée. Les citoyens, qui voudraient transférer leurs droits acquis dans les caisses de retraite privées vers la caisse d’État, doivent avoir la liberté de le faire.
- Intérêts
Beaucoup de gens trouvent, que les intérêts ne sont pas éthiques. Cependant, si une partie du produit des intérêts est utilisée pour absorber les pertes sur les prêts qui ne peuvent pas être remboursés, et quand le reste va au Trésor du pays, je ne vois pas d’inconvénient. Cette dernière partie diminuerait les impôts à lever.
Le gouvernement pourrait mettre en place des taux d’intérêts variés selon le secteur et le type d’investissements qu’il veut privilégier. Au lieu de conduire bêtement un seul taux d’intérêt, comme le font les banques centrales d’aujourd’hui, le gouvernement pourrait diriger les prêts et les investissements dans les directions nécessaires.
Les intérêts sont également un moyen utile pour inciter les emprunteurs de payer leurs dettes à temps.
- Riches et pauvres
Aujourd’hui, lors de la délivrance de prêts, les banquiers exigent un gage qu’ils peuvent saisir si l’emprunteur ne paye pas sa dette. De cette façon les riches peuvent toujours obtenir des prêts et investir plus facilement et donc s’enrichir davantage plus facilement. L’écart grandissant entre riches et pauvres est dangereux pour la société. La banque d’État n’a pas besoin de gages. On peut comparer les prêts qu’elle fournit avec des dettes d’impôts. S’ils ne sont pas remboursés, ils peuvent être traités de façon similaire. En principe, les pauvres pourraient emprunter et investir aussi facilement que les riches.
Comme expliqué plus haut, dans un environnement sans inflation il est plus difficile de rembourser des emprunts. Cependant, ceci sera compensé par le fait que les taux d’intérêts pourront rester plus bas, puisque nous n’aurons plus à contribuer à la capitalisation chère et inutile des banques privées. En outre, si nécessaire, des compensations supplémentaires peuvent être offertes aux emprunteurs via la politique d’impôts.
- Est-ce que ça coûte cher de quitter l’euro?
Quelques politiciens cherchent à effrayer les gens et prétendent que ce serait extrêmement coûteux de quitter l’euro et que cela mettrait le développement économique des années en arrière et ainsi de suite, etc. Eh bien, pour commencer, des pays n’arrêtent pas de commercer parce qu’un pays a quitté l’euro et a une nouvelle monnaie. Et si ce pays opte pour de l’argent d’État, les coûts sont principalement organisationnels et relativement minimes par rapport aux gains obtenus.
Tout l’argent nécessaire à la mutation peut simplement être créé du néant par la banque d’État. Tous les euros en circulation dans le pays pourront être achetés par la banque d’État par l’émission d’argent nouveau. Ces euros pourront être mis de côté comme réserve stratégique ou pour régler des importations.
Le gouvernement pourra racheter toutes les infrastructures essentielles et services publics du pays. La reconstruction d’entreprises nationales à partir des nombreuses entreprises privées et fragmentées dans les domaines de l’énergie, postes, téléphone, chemin de fer et autres mènera certainement à des services beaucoup plus fiables. Dans ces services essentiels la qualité et le client devraient avoir la priorité. Cela ne signifie pas un retour vers les entreprises d’État poussiéreuses d’autrefois. Des entreprises d’État peuvent parfaitement être gérées d’une façon moderne et efficace et, pourquoi pas, offrir des services bien meilleurs que n’importe quelle entreprise privée à la recherche de profits.
Je ne dis pas que tous ces changements sont faciles. Mais si nous voulons atteindre une société durable, où la démocratie et la liberté veulent encore dire quelque chose lorsque nos enfants et petits-enfants seront grands, c’est le chemin qu’il faut prendre.
- Résumé
La réforme, telle que je la vois, peut être résumée comme le schéma ci-dessous. Veuillez prêter attention aux notes sous le schéma. []url:../930710/www.courtfool.info/fr_contact.htm
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Vers l’inégalité, mais ensemble
21/02/2011 17:11
Par Pierre Jourde
L’OCDE vient de découvrir que l’école française produit des illettrés et reproduit les inégalités. On s’en doutait un peu, et ça ne date pas d’hier. La question revient régulièrement, comme un marronnier. Les réponses sont toujours les mêmes : soit on considère qu’il n’y a pas de problème, circulez, et ceux qui s’inquiètent sont de vieux réacs qui regrettent l’école de papa. Soit on envisage des mesures radicales : plus de notes, ou alors de A à D, à la rigueur. Plus de redoublement. Un travail des enseignants en équipe, des projets d’établissements, and so on, c’est-à-dire, en gros, tout ce qui a si bien marché jusqu’à présent.
Chaque fois qu’on a admis qu’il y avait un problème dans l’enseignement en France, et osé constater que seuls les enfants de la bourgeoisie parvenaient à s’en sortir, on a immanquablement donné les mêmes solutions, répété le mantra : démocratiser, démocratiser, démocratiser. Démocratiser, oui, mais qu’est-ce que ça signifie concrètement ?
En France, la démocratisation est une opération très simple : elle consiste à augmenter la quantité de diplômes. L’échec scolaire n’est pas un vrai problème, il suffit de le supprimer par non-redoublement et délivrance du bac à 75% des non-redoublés. Comme ça, on aura l’air démocratique. Tout le monde il réussit, tout le monde il est égal. Que ces diplômes ne recouvrent aucune compétence, c’est accessoire. Qui casse le thermomètre ne voit plus qu’il a la fièvre. Sauf que les bourgeois, comme moi, savent ce que cela vaut. Et ils placent leurs enfants dans l’enseignement privé pour éviter le désastre du public. Enfants qu’on retrouvera dans les grandes écoles, ce qui leur épargnera le naufrage de l’université. Entre mes principes et l’avenir de mes enfants, le choix est vite fait. Je ne vois pas pourquoi ils paieraient toute leur vie pour les errements démagogiques de quelques théoriciens pédagogistes qui ont réussi à ruiner un système qui fonctionnait bien. Je ne vois pas pourquoi je devrais leur faire subir les classes en état d’agitation permanente, l’impossibilité de faire cours, le langage zyva considéré comme norme linguistique, le sympathique débat à la place de l’apprentissage des fondamentaux, le livre jeunesse traduit de l’anglais à la place de Molière et Maupassant.
Maintenant, si on veut démocratiser les grandes écoles, le principe est le même : plaçons-y d’autorité des quotas de prolos. C’est l’idée nouvelle. Ça améliorera les statistiques sociales. Surtout, ne pas se préoccuper de savoir s’il est important d’intégrer une grande école sur le mérite, le savoir, le travail, les capacités. Faudrait-il faire en sorte que les enfants des classes sociales défavorisées acquièrent un savoir ? Vous n’avez rien compris : il faut des diplômes. Ce n’est pas parce qu’on a des compétences qu’on obtient un diplôme, renversons le problème : si vous avez un diplôme, c’est bien la preuve que vous avez des compétences. Quant aux dégâts éventuels exercés par les heureux diplômés dans l’exercice d’une profession, ça ne se mesure pas, donc on n’a pas à s’en inquiéter. C’est ainsi, depuis trente ans, qu’on règle les problèmes d’éducation en France, toutes tendances politiques confondues, droite et gauche. J’ai discuté avec des chefs d’entreprise ou des cadres administratifs. Ils s’étonnaient d’avoir pour employés des gens qui ne savaient pas écrire ni compter sans de sérieuses difficultés. Ces sales types ne comprenaient rien à la démocratisation.
Pour mieux comprendre les joies de la « démocratisation » à la française (c’est-à-dire, en gros, à la soviétique : l’important, c’est de sortir des chiffres de production) prenons l’enseigné à l’extrémité de la chaîne d’enseignement, c’est-à-dire à l’université. On n’a pas encore assez démocratisé, c’est entendu, mais ceux qui arrivent jusque là ont été salement démocratisés quand même. Cela apparaît, en fac de lettres, dès les premières copies, avec des dix ou douze fautes d’orthographe par feuillet, un langage à peine compréhensible. Lorsqu’on parle de fautes, c’est du genre « elle surprena », ou « ils ont décidaient », c’est-à-dire celui sur lequel toute réforme de l’orthographe serait impuissante (sauf à décréter qu’un verbe se conjugue comme on veut, et puis zut). Ce n’est même pas de l’inattention : invité à rétablir la bonne orthographe de « ils ont décidaient », un groupe entier d’étudiants en lettres (oui, en lettres, pas en fabrication d’enclumes) éprouve des difficultés. Les propositions fusent, au hasard : « ils ont décider », « ils ont décidés », tout y passe. Ils ne savent pas très bien comment ni pourquoi écrire ceci plutôt que cela. Cela n’a rien d’exceptionnel, bien au contraire. Et tout le monde sait que c’est ainsi. La secrétaire de mon université, qui n’a pas le bac, a obtenu son CAP il y a plus de trente ans et ne fait pas de fautes d’orthographe, le dit sans ambages : l’université est devenue un collège.
Donc : des générations entières de jeunes gens ont réussi à demeurer quinze ans dans le système scolaire sans acquérir la maîtrise des bases de la langue. Ils ont tranquillement passé de classe en classe, obtenu le baccalauréat. Pas de problème. Ils n’avaient aucun besoin de vouloir apprendre, puisqu’ils étaient de toutes façons quasi assurés d’aller jusqu’à la fac sans problème majeur. Les voilà à l’université. Et, bien sûr, c’est à vingt ans que, pour la première fois de leur vie, le couperet tombe : 30% d’échec en première année. Inadmissible, déclarent les gouvernants, il faut trouver une solution. Démocratisons. Débrouillez-vous, universitaires, pour m’emmener 90% de démocratisés jusqu’à la licence. Soyez plus pédagogiques ! Travaillez en synergie ! Réunissez-vous pour en parler ! Changez les modalités de contrôle, modifiez les coefficients, entourez mieux ces petits. Bref : appliquez un sinapisme de moutarde à la double fracture, peu importe, l’important, c’est de sortir de bons chiffres. On y arrivera, Objectif Réussite, Horizon Excellence, et tout ça.
Pourquoi ce désastre de l’école ? Pourquoi des centaines de milliers de jeunes sortent-ils de ce système en sachant à peine déchiffrer un texte et manier leur propre langue ? Pourquoi après des années d’études sont-ils toujours incapables de maîtriser une langue étrangère ? Bien sûr il y a eu les ravages du pédagogisme, le cataclysme de la méthode globale, après laquelle l’orthographe ne repousse plus, l’idée que l’enfant pouvait produire son savoir tout seul, l’obsession de ne surtout pas traumatiser le malheureux apprenant par des notes et des classements. Mais il y a autre chose encore.
J’ai discuté récemment avec une famille indienne du Kerala qui me disait à quel point l’école est importante en Inde. C’est le moyen de s’en sortir. Les écoliers indiens prennent la chose au sérieux. En Corée, au Japon, en Chine, le lettré est un homme respecté, le savoir est vénéré, l’école est faite pour travailler et apprendre, on y acquiert les éléments fondamentaux de la culture nationale. Devinez quelles seront les grandes puissances de demain ?
Pour que l’école fonctionne, il faut qu’elle soit objet de désir. Ce n’est plus le cas en France. Le professeur est une sorte de prolo de l’enseignement. Les locaux sont hideux et dégradés. Allez au lycée Jean Vilar de Meaux : on dirait la prison. L’argent roi, la télé, les valeurs de la fringue et de la pub ont totalement ringardisé l’école, le discours dominant dévalorise le savoir dès lors qu’il n’est pas directement utile et rentable. Le jeune français n’a plus envie d’aller au collège, ni de travailler, la culture n’est pas séduisante, le savoir n’est pas sexy. On va en cours comme on se rend à une obligation pénible et ennuyeuse, qui ne sert à rien. Dans le pire des cas, le prof est l’ennemi. Simplement parce qu’il impose des contraintes. L’idée même de contrainte et d’effort est devenue insupportable, quasiment fasciste. C’est parce qu’elle n’est plus objet de désir et d’idéal que l’école meurt.
Pierre Jourde, Publié sur son blog NouvelObs.com "Confitures de culture"
Retour sur la convention nationale pour l’Ecole républicaine organisée par DLR en cliquant sur ce lien : pour l’Ecole républicaine.
http://www.debout-la-republique.fr/Vers-l-inegalite-mais-ensemble.html
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Sortie de crise spectaculaire pour le CAC 40
21/02/2011 11:01
D’ici quelques jours, on devrait connaître le montant des profits réalisés par les entreprises du CAC 40 pour l’année 2010. Après la progression de 86% réalisée au premier semestre, nul doute que ces résultats illustreront encore le décalage croissant entre les citoyens et les grandes multinationales.
Des profits abracadabrantesques
C’est la saison des résultats financiers et le moins que l’on puisse dire est que le cru 2010 devrait être bon pour le CAC 40. Total avait ouvert le feu en annonçant plus de 10 milliards d’euros de bénéfices nets pour l’année et la distribution de 5 milliards d’euros de dividendes. Certes, le record de 2008 n’est pas atteint (13,9 milliards), mais la hausse du prix du baril permet d’espérer approcher ou battre ce record pour l’ensemble de l’année 2011.
BNP Paribas a annoncé cette semaine avoir réalisé un bénéfice net de 7,8 milliards (nouveau record pour le groupe, battant le résultat de 2007 grâce à l’absorption de Fortis). Le résultat opérationnel ressort à 13 milliards d’euros pour un Produit Net Bancaire de 43,8 milliards, soit une marge opérationnelle proche de 30%. Même si en pourcentage de marge, la BNP n’est pas encore au niveau de 2007, cela montre que les grandes banques se sont vite remises de la crise.
Plus globalement, les entreprises du CAC 40 avaient augmenté leurs profits de 86% au premier semestre, à près de 42 milliards d’euros et le chiffre attendu sur l’ensemble de l’année 2010 devrait dépasser les 80 milliards, contre un record de 101 milliards en 2007. Mais il faut noter qu’en 2004, ces mêmes profits avaient atteint seulement 57 milliards. En clair, dès la première année de sortie de crise, le CAC 40 va réaliser les 3èmes profits les plus élevés de son histoire derrière 2007 et 2006.
Une inégalité très problématique
Le décalage entre les multinationales et la population est extrêmement choquant. En effet, le chômage a continué de progresser pendant l’année 2010. Les hausses de prix laminent le pouvoir d’achat des ménages. Bref, les effets de la crise se font lourdement sentir par la grande majorité de la population. De l’autre côté, si les profits des multinationales ont beaucoup baissé, il faut noter qu’elles ont continué à en générer et que le rebond est spectaculaire.
Tout porte à croire que le record de 2007 sera battu dès 2011, voire 2012. Et cela pose plusieurs problèmes. En effet, l’Etat vient au secours des multinationales quand elles vont mal, n’hésitant pas à leur donner ou leur prêter de l’argent, s’endettant même à l’occasion. Pire, ce sont les mêmes banques qui ont été aidées par les Etats qui leur prêtent de l’argent aujourd’hui et font des profits énormes sur ces opérations, en créant à leur profit de la monnaie, avec l’aide de la BCE.
Plus globalement, comme je l’avais évoqué il y a un an, dans certains secteurs, on peut se demander s’il n’y a pas des profits totalement excessifs. Des marges opérationnelles de 30 ou 40% sont-elles normales dans des secteurs comme la banque ou la pharmacie ? Ne s’agit-il pas d’une rente ? En outre, c’est cette logique qui a poussé Renault à diviser par deux sa production en France (20% de sa production seulement et plus qu’un tiers des véhicules vendus en France).
Le montant des profits réalisés par les grandes multinationales démontre un disfonctionnement majeur de notre organisation économique, d’autant plus que le pouvoir d’achat de la grande majorité baisse ou stagne. Bref, c’est à une réorganisation complète de notre économie que nous devons nous atteler.
Laurent Pinsolle
http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/
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