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NOME
16/02/2011 10:56
C’est voté !
La session parlementaire du Sénat à accepté la loi NOME incluant les nouveaux compteurs ERDF. Dans quelques jours ce projet deviendra réalité avec application immédiate au 1er janvier 2011 grâce à à cette loi scélérate. Pour les fameux Compteurs qui devraient être installés bientôt et qui devraient nous être facturés au prix très très Fort (vers les 300 € ), et qui, de surcroit, ne seraient pas fiables nous vous conseillons de ne rien signer. On ne peut pas refuser à EDF d’accéder aux Compteurs, et de les changer : par contre comme n’étant pas demandeur, nous n’avons aucune obligation de signer quelques documents que ce soit. N’étant pas engagé contractuellement par notre signature, nous pourrons alors contester le paiement de ce compteur !
La loi NOME va permettre (afin de permettre la concurrence !!!) d’augmenter les tarifs de l’électricité. Le principe de cette loi NOME (nouvelle organisation du marché de l’Electricité) est des plus simples ! Constatant que la concurrence ne fonctionne pas ( plus de 96 % des Français restent fidèles à l’Opérateur Historique EDF), le Gouvernement Fillon a décidé de la créer… artificiellement. La loi est passé dans une relative indifférence et sans publicité le 1er janvier 2011. Depuis, EDF est dans l’obligation de revendre à ses concurents jusqu’à 25% de sa production électrique, ce qui constitue un véritable hold up ! En effet, ces opérateurs vont se voir offrir ¼ de l’électricité déjà payé par leurs impôts et leur facture. Ces opérateurs et leurs actionnaires réaliseront ainsi des profits sans avoir eu à débourser le moindre centime.
C’est une première que d’obliger une Entreprise, dans le Monde de la"Concurrence libre et non faussée", à céder une partie de ses Atouts à des Concurrents qui produisent peu ou pas du tout d’électricité. Une fois livré à cette soit disant concurrence, le prix de l'Electricité sera fixé par des Groupes Privés qui en fait seront des Filiales d'un Seul et Unique Groupement : les actionnaires ! Vous n'y croyez pas ? Alors remettez vous dans le contexte de nos chères Autoroutes Françaises que nous, nos Parents et Grands Parents avons payé avec nos impôts et qui ont été Vendues et Bradées à de Grands Groupes Privés ….. Cela profite à qui ? Et le Prix à payer pour y circuler ? N'est-ce pas Scandaleux ? Mais c'est trop tard, car ce Réseau Routier n'appartient plus en totalité à l'Etat ! Et pour le reste ce sera pareil ! Aujourd'hui le service public coûte cher, mais ce n'est rien face à ce qui nous attend si nous le bradons à des Groupes Privés !
Sergent Poivre
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Sécurité : Martine Aubry réinvente la « culture de l’excuse »
16/02/2011 10:05
Dans un récent livre, la première secrétaire du PS développe sa vision des causes de la délinquance : l’insécurité serait une conséquence des discriminations et de la ghettoïsation. Un discours angéliste qui va à l’encontre de la pensée d’autres socialistes.
On croyait ce discours révolu. On croyait que le PS avait définitivement abandonné la « culture de l’excuse » en matière de sécurité., en gros : la délinquance serait expliquée par des causes extérieures principalement socio-économiques. Mais en mars 2002, avant le premier tour de la présidentielle, Lionel Jospin lui-même, avait admis ses erreurs sur le sujet : « Sur la question de l’insécurité, j’ai pêché par naïveté, Je me disais pendant un certain temps que si on fait reculer le chômage, on fera reculer l'insécurité. Or 928 000 personnes ont retrouvé un emploi et cela n'a pas d'effet direct sur l'insécurité ».
Comme quoi cinq ans après ce que certains ont appelé « le tournant de Villepinte », le PS n’en avait pas fini avec les démons de la victimisation. Lors de ce colloque organisé en 1997, Lionel Jospin avait admis que l’insécurité était un problème en elle-même, elle était une conséquence mais aussi la cause d’autres problèmes sociaux : « Il faut le reconnaître nos compatriotes sont confrontés à l’insécurité dans leur vie quotidienne. C’est inacceptable . Si ce droit n’est pas respecté, d’autres ne pourront pas l’être ».
En 2011, Martine Aubry semble être revenue à cette « culture de l'excuse ». Le PS vient de publier le livre Sécurité : le fiasco de Sarkozy, les propositions du PS reprenant ses propositions en la matière rédigées lors du forum de Créteil ouvrage préfacé par la maire de Lille. Ces propositions sont nées en novembre dernier après l’offensive du chef de l’Etat sur la sécurité. Le parti cherchait alors à montrer sa crédibilité sur le sujet. A la Rochelle, l’été dernier, Manuel Valls se montrait très optimiste. Interrogé par Marianne à l'époque, il niait toute possibilité de « retour en arrière » de son parti. Raté, à lire le texte de l’ex-ministre de l’Emploi, l’insécurité ne serait qu’une conséquence des inégalités. Bref, la délinquance, pour Aubry, «c’est la faute à la société»
« C’est la faute à la société »
« Si rien ne justifie la violence, force est de constater que la société dans laquelle nous vivons est elle-même génératrice de violence », écrit Martine Aubry (p7). La première secrétaire détaille sa doctrine selon plusieurs axes. Un déterminisme qui serait notamment le fait des inégalités socio-économiques. Elle poursuit : «Avec l’explosion de la précarité et de la souffrance au travail, le travail a perdu de sa capacité à faire lien et à intégrer, il est devenu source de frustration et de rancœur» (p7-8). Les violences ne seraient donc que le résultat d’une frustration sociale : « Des formes nouvelles et répétées de violence se développent contre soi, contre les autres et contre tout ce qui symbolise les institutions et leurs promesses d’égalité non tenues », affirme la première secrétaire (p9).
Martine Aubry développe également les propositions du PS en matière d’éducation. Pour elle, la délinquance à l’école serait due principalement... à l’école et non aux délinquants. « Le décrochage scolaire et le sentiment qu’ont beaucoup d’élèves d’être méprisés par le système sont des ferments terriblement efficaces d’une société violente », dit-elle (p25-26). Mais le lien entre délinquance et délitement de l’éducation n’est pas seulement le fait de l’exclusion d’élèves qui en deviendront frustrés. Elle est aussi le fait d’un abaissement du savoir offert et du règne de l’enfant roi. Or, Martine Aubry propose de perpétuer cette doctrine pédagogiste : « L’école a le devoir de s’adapter : elle ne peut se limiter à offrir les mêmes enseignements aux élèves (…). Cela implique d’adapter les rythmes, de personnaliser les parcours, de donner le pouvoir d’agir aux équipes pédagogiques » (p26-27).
Ce partage de causalité entre inégalités sociales et insécurité n’a jamais été fixé au PS. En 30 ans, les socialistes ont souvent changé de doctrine. Si le colloque de Villepinte avait au moins marqué un progrès dans le discours, l’ère Aubry a marqué une certaine régression. La manifestation ratée du Printemps de libertés en 2009 avait symbolisé cet angélisme qui ne disait pas son nom. A l’époque, Benoît Hamon disait d’ailleurs : « Là où l'Etat social recule, l'Etat pénal progresse ». Il ne serait pas venu à l’idée de Hamon ou Aubry que l’insécurité pouvait être aussi une cause d’inégalité. Dans un quartier pauvre rongé par la délinquance, les commerces fuient, les services publics ferment, les établissements scolaires sont snobés mais les habitants qui ont les moyens déménagent. Face à la montée de la délinquance, les inégalités sociales s'aggravent entre ceux qui ont les moyens de se protéger et les autres.
L'insécurité, cause de la rélégation urbaine
Mais l’erreur doctrinale d’Aubry va plus loin. L’insécurité ne serait plus seulement la conséquence d’inégalités sociales mais aussi des discriminations et de la ghettoïsation des quartiers. Dans sa préface, la Maire de Lille développe le rôle supposé des discriminations dans la délinquance. Elle appelle notamment à faire réaliser par l'Insee « une grande enquête indépendante » pour connaître l’état des discriminations sur une base ethnique mais « de manière anonyme et sur le principe de l’autodéclaration » (p28). Le rapport du Forum sur la sécurité énonçait clairement ce lien entre discrimination et insécurité : « L’agence européenne des droits fondamentaux a démontré la réalité d’un lien entre les discriminations subies par les jeunes Français et leur propension à la violence » (p2).
Soit, il n’est pas question de nier et encore moins d’excuser la discrimination au faciès. Mais faire un tel lien de causalité revient presque à excuser le repli communautaire. Pire, elle enferme les discriminés dans un rôle de victime au lieu de les inciter à se mobiliser pour rehausser l’image de leur quartier. Au passage, notons que si le PS admet qu’il y a un lien entre discriminations ethniques et insécurité, il admet implicitement que les populations noires ou maghrébines sont sureprésentées dans la délinquance. Dont acte.
Même erreur sur le rôle des villes. « Quelle image la société renvoie-t-elle d’eux-mêmes à ces jeunes qui vivent dans des immeubles sales et dégradés, dans un environnement dégradé et éclaté ? (…) Comment s’étonner, dès lors, que les quartiers de relégation concentrent aussi les problèmes d’insécurité, de déscolarisation et de trafics en tout genre ? », écrit Martine Aubry (p22). La première remarque à faire, et que la première secrétaire oublie aussi, est sur la relégation du monde rural et péri-urbain qui n’est pas épargné par l’insécurité. Pire, elle semble aussi oublier que les dégradations de l’habitat sont aussi le fait d’actes de délinquance, que la relégation de certains quartiers est aussi due à la fuite des commerces, des entreprises et des services publics, aux transports collectifs qui n’osent plus y passer. Bref, la ghettoïsation est autant, si ce n’est plus, une conséquence qu'une cause de l’insécurité.
Sans ligne fixe
Pourtant au sein du PS, on n’adhère pas forcément à cette culture de l’excuse. En septembre dernier, Jean-Jacque Urvoas, rapporteur du Forum sur la sécurité, s'exprimait dans une note pour la Fondation Terra Nova. Il changeait de focale et pensait l’insécurité non pas comme une conséquence mais comme une cause de problèmes sociaux notamment la défiance envers la police. « La France est parmi les pays de l’Union européenne l’un de ceux qui enregistrent le nombre de cas le plus élevé de violences urbaines. Un constat alarmant, qu’il convient de mettre en rapport avec une étude de la Commission Européenne révélant que les relations entre les Français et leur police se dégradent inexorablement depuis quelques années », écrivait-il.
En cela, « si depuis presque dix ans, la délinquance avait été combattue avec succès, nul doute que les Français en créditeraient les forces de l’ordre ainsi qu’accessoirement les responsables politiques qui en orientent l’action ». Bref, la vision d’Urvoas amène à s’interroger d’abord sur l’efficacité et les moyens de la police plutôt que sur des causes sociales ou sociétales à la délinquance. Une doctrine qu’il avait déjà exposée en juillet sur RTL. Ce débat montre que contrairement à ce que disait Ségolène Royal, le problème du PS n’est pas la persistance d’une « ligne laxiste » mais l’absence totale de ligne.
Tefy Andriamanana - Marianne
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Sécurité : le fiasco de Sarkozy, les propositions du PS, préface de Martine Aubry, postfaces de François Resbamen et Jean-Jacques Urvoas, éditions Jean-Claude Gasewitch, 128 pages.
http://www.marianne2.fr/Securite-Martine-Aubry-reinvente-la-culture-de-l-excuse_a202893.html
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Affaire Cassez : le boycott n'est pas la solution
16/02/2011 09:56
Sur l'affaire Cassez, le blogueur Romain Pigenel souhaite une amélioration rapide du sort de la jeune femme. Il redoute en fait les effets pervers de réactions plus dominées par l'émotion que par la raison, en prenant pour exemple un boycott qui étoufferait l'année du Mexique qui pourrait pourtant servir de tremplin pour la cause de la jeune femme incarcérée.
Le boycott est décidément dans l’air du temps. Après les polémiques et arguties autour de celui des produits israéliens, c’est désormais l’année du Mexique qui est dans le viseur, pour punir la justice et le gouvernement mexicains de ne pas transiger sur le sort de Florence Cassez. Les parents de la jeune femme, comme MAM et Martine Aubry, ont défendu depuis quelques jours cette option pour répliquer à la décision de la Cour de cassation mexicaine. La principale intéressée, depuis sa geôle, a exprimé le souhait contraire, demandant qu’on utilise les festivités pour parler de son cas : elle a entièrement raison.
Je laisse de côté le fond de l’affaire, qui n’est à la vérité pas aisé à décrypter depuis la France. Tout le monde peut être d’accord sur le caractère inhumain et probablement exagéré d’une peine de 60 ans pour une culpabilité douteuse ; on sait gré au Ministère des Affaires étrangères de défendre, en outre, une compatriote dans la difficulté. Je remarque pour le reste que c’est l’indignation bien plus que la raison qui inspire les commentaires et les réactions ; on parle assez peu de la justice mexicaine, que l’on dit corrompue, et des raisons liées au contexte local qui pourraient expliquer sa sévérité (manipulation ou non ?), pas plus que l’on ne s’interroge sur la situation diplomatique voyant un pays faire pression sur la justice d’un autre pour protéger quelqu’un de coupable aux yeux de celle-ci. Florence Cassez (et c’est tant mieux pour elle) est rapidement devenue un objet émotionnel et médiatique, ce fin visage échevelé entraperçu derrière des barreaux, coupable d’avoir été amoureuse d’un voyou, perdue dans un lointain pays, aux mains des descendants du Sergent Garcia. Réminiscence de la captivité d’Ingrid Betancourt ? Sauf qu’ici l’identification joue à plein : Florence Cassez, c’est chacun de nous, c’est le séjour exotique à l’étranger qui tourne à Midnight Express. Gageons qu’elle deviendra aussi un des grands sujets humains/humanitaires de la présidentielle, si elle n’est pas libérée d’ici là : je suggère à ses parents, selon la coutume, d’écrire à tous les candidat(e)s pour leur demander ce qu’ils s’engagent à faire pour leur fille une fois élu(e). La boucle sera ainsi bouclée.
En attendant, c’est l’année du Mexique qui est en jeu. Ses organisateurs peuvent dans un premier temps remercier la polémique : sans elle, un très grand nombre de Français auraient sans doute fait couler le champagne le 31 décembre prochain sans se douter que l’année du Mexique serait en train de vivre ses dernières secondes. Son programme est sans surprise : des expositions spéciales, des rencontres, probablement une venue accrue de ressortissants Mexicains, intellectuels, artistes, tout au long de l’année. Si on laisse de côté la question de savoir si un appel au boycott de ces festivités est juste et proportionné, celui-ci serait-il au moins efficace ?
Il y a boycott et boycott. Le boycott pour la forme, qui a valeur de symbole d’indignation ; et le boycott qui fragilise réellement sa victime et influe donc sur sa conduite. En l’occurrence, on parle de boycotter non le Mexique, sa production économique, mais l’année du Mexique en France, ce qui est tout de même fort différent. Que l’on organise le refus d’utiliser le ciment Cemex ou de consommer la bière Corona aurait peut-être un impact économique s’il s’avère que la France en est un client important. Même dans ce cas, j’ai cependant quelques doutes sur les effets réels de cet impact : que des ouvriers mexicains soient mis au chômage technique ferait-il avancer la cause de Florence Cassez ? Mais on n’en est même pas là : ce qui est proposé avec force gesticulations, c’est soit l’annulation des festivités en France, soit des mesures encore plus symboliques, comme l’évitement de celles-ci par les élus et divers officiels.
Disons-le franchement, ce serait inutile, voire contre-productif. Les seules victimes d’une telle annulation seraient les quelques Mexicains dont la venue était programmée, les publics qui auraient pu assister aux manifestations, les institutions françaises associées, et peut-être le Ministère du Tourisme mexicain, encore que je doute que les années officielles de tel ou tel pays aient un tel impact que leur annulation dissuade des millions de touristes potentiels. La décision ferait du bruit … en France principalement. Elle n’exercerait aucune pression gênante sur le Mexique et ne ferait que tendre les relations entre les deux pays.
Une comparaison me vient à l’esprit avec l’éternel dilemme des grèves lycéennes et étudiantes : faut-il bloquer les lycées ou universités occupés, c’est à dire condamner leur accès ? Les durs, les matadors répondent toujours oui. L’expérience prouve pourtant immanquablement le caractère aussi inefficace que nocif du blocage : il vide les établissements de grévistes et manifestants potentiels, braque les modérés, et empêche le mouvement de se développer. C’est une logique de repli malthusien, pas de montée en puissance. La situation est exactement la même pour Florence Cassez. Bloquer, ou plutôt annuler l’année du Mexique, c’est se priver d’un vecteur de communication, agacer les Mexicains concernés (et aucunement mêlés à l’affaire judiciaire), et condamner le sujet même du Mexique (et donc de Cassez) à l’étouffement médiatique. Il en sera tout autrement si on utilise les festivités et événements prévus pour parler du cas Cassez, et témoigner aux Mexicains venant en France de la mobilisation de l’opinion nationale autour d’elle. Plutôt que fermer le site web officiel de l’année, y ajouter un portrait (avec décompte des jours de réclusion, ne lésinons pas sur le bettancourisme) de la détenue française. Entamer chaque rencontre par un rappel de son sort. Essayer d’amorcer un courant de sympathie dans l’opinion mexicaine. Associer et faire grandir, plutôt que couper et éteindre.
Je plains la prisonnière et ses parents : la présidentielle approchant, les moulinets et les tentatives de récupération de son cas vont devenir légion. Raison de plus pour espérer une amélioration rapide de sa situation.
Romain Pigenel
Lire d'autres articles de Romain Pigenel sur son blog.
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Strauss-Kahn / Sarkozy : la guerre des caviars
16/02/2011 09:47
La guerre des tranchées
Le timing de cette offensive semble indiquer que l’Elysée considère désormais que ce dernier devrait bien être le candidat socialiste. Les déclarations d’Anne Sinclair sont assez transparentes il est vrai. Certains pourront toujours penser que ces attaques sont destinées à le dissuader de se présenter, mais je crois plutôt que le changement de ton à l’égard de DSK indique plutôt que les personnes bien informées n’ont désormais plus beaucoup de doutes.
En effet, à quoi bon taper sur DSK s’il n’est pas candidat ? Si Martine Aubry était la candidate du PS, cela n’aurait strictement aucun intérêt. Bref, les cartes sont aujourd’hui sur la table, même si ce n’est pas encore officiel. Et cela est d’autant plus vrai que ces attaques devraient souder le Parti Socialiste autour de son probable candidat pour le défendre. Il ne faut plus se faire d’illusion : nous aurons bien Dominique Strauss-Kahn et Nicolas Sarkozy comme candidats.
Quand l’hôpital se moque de la charité
L’angle d’attaque choisi peut paraître totalement imbécile de la part des soutiens du président « bling bling » mais il n’est pas totalement dénué de sens. L’idée est sans doute d’essayer de couper plus encore DSK de l’électorat populaire et de l’éliminer au premier tour pour affronter Marine Le Pen au second. Après tout, c’est le scénario qui avait conduit à l’élimination de Lionel Jospin en 2002. Il faut dire que l’équation du second tour semble difficile pour le président sortant…
Bien sûr, l’attaque ne manque pas de pertinence à l’encontre du président du FMI, une incarnation physique de la caricature du gros patron fumant le cigare et dont les idées n’en sont guère éloignées. Mais ce raisonnement n’est pas sans limite. Tout d’abord, DSK n’est sans doute pas le candidat favori des classes populaires, mais davantage celui des classes moyennes, voir même supérieures. Du coup, le potentiel de perte est peut-être limité de ce côté.
Mais surtout, on peut quand même s’interroger sur la pertinence d’une telle attaque de la part des soutiens de Nicolas Sarkozy. Car dans le style caviar, s’il y a un candidat qui l’incarne, c’est bien lui : mairie de Neuilly sur Seine, soirée de victoire au Fouquets, retraite sur le yacht de Boloré, les montres (Rolex ou Philippe Patek), le paquet fiscal, Carla Bruni, le Cap Nègre, l’EPAD, Rachida Dati et ses robes Dior, Christine Lagarde et son vélo, le projet de baisse de l’ISF…
Si l’attaque menée contre Dominique Strauss-Kahn n’est pas totalement dénuée de sens, le problème est qu’elle pourrait agir comme un boomerang vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. Car si le premier est « ultra-caviar », le président sortant est « ultra-ultra caviar ».
Laurent Pinsolle
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Jacob-DSK ou les heures les plus sombres du débat politique
16/02/2011 09:38
C'est parti mon kiki : depuis hier, la saillie bêbête de Christian Jacob sur l'étrangeté de DSK par rapport au terroir suscite une levée de boucliers. Mais la polémique qui l'a suivie augure mal du débat politique de la présidentielle.
Le staff de DSK devrait envoyer des fleurs à Christian Jacob. Le député UMP a rendu un fier service à leur champion en déclarant, fort maladroitement, « DSK, ce n'est pas l'image de la France, l'image de la France rurale, l'image de la France des terroirs et des territoires, celle qu'on aime bien, celle à laquelle je suis attaché ». Le député entendait fustiger la conception des primaires du PS (10 000 bureaux de vote alors qu'il y a 36 000 communes), négligeant le territoire rural au profit d'une consultation centrée dans les villes.
Mais la forme compte souvent plus que le fond. En trente secondes nous étions ramenés à l'un des mantra favoris d'une certaine gauche : « l'antisémitisme sous-jacent »,« le maurrassisme latent », « les heures les plus sombres de notre histoire », « la ligne brune » (Cf. l'édito de Laurent Joffrin dans Libération ), etc. Jean-Christophe Cambadélis, devenu le ministre du politiquement correct du PS, qui est monté bien vite au cocotier, se frotte les mains : voilà une saillie qui va permettre de ressouder les troupes autour du patron du FMI candidat virtuel. Qui refuserait de dénoncer l'antisémitisme au moment où Marine Le Pen juge, dans Le Point que « les camps de concentration ont été le summum de la barbarie »? Mais Cambadélis, même s'il sait plaisanter - DSK incarnerait « la gauche couscous » et non « la gauche caviar » - a tort. Car, tout autant que le propos de Jacob, les cris d'orfraie de certains « deskistes » augurent bien mal du débat présidentiel.
Certes, la remarque de Jacob ne brille pas par son acuité : il n'y a pas de plus-value de légitimité qui serait octroyée par la terre par rapport à la ville. La France est constituée par les deux types de territoires qui, d'ailleurs, sont en interférence permanente : ainsi, c'est parce que le foncier urbain augmente que beaucoup d'urbains déménagent à la grande périphérie des centres urbains, comme l'ont bien analysé des auteurs comme Gaël Brustier et Jean-Philippe Huelin ou Christophe Guilly.
Mais les avocats de DSK poussent le bouchon trop loin. Leur plaidoirie est sous-tendu par un argument pervers dont tous les acteurs du débats - et singulièrement les Juifs eux-mêmes - devraient se méfier : critiquer DSK pour son rapport à l'argent n'est pas forcément un signe d'antisémitisme. Comme me l'a rappelé notre ami Jacques Julliard, lorsque l'extrême droite française des années 1930 évoquait la vaisselle en or de Léon Blum, il s'agissait d'un bobard ignoble. Lorsque les adversaires politiques de DSK parlent de son rôle au FMI, évoquent son Ryad au Maroc ou son côté Bling bling, ils parlent du réel. Rien ne ferait davantage le jeu des antisémites que de donner à penser que, sous prétexte qu'il est d'origine juive, il est interdit de critiquer le rapport à l'argent de DSK ou le symbole qu'il incarne.
Philippe Cohen - Marianne
http://www.marianne2.fr/Jacob-DSK-ou-les-heures-les-plus-sombres-du-debat-politique_a202889.html
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