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Les cantonales ? Quelles cantonales ?
11/02/2011 18:51
Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais les 20 et 27 mars prochain, il va y avoir des élections. Des élections cantonales. On n’en parle pas tellement, des élections cantonales, je trouve… On est beaucoup plus préoccupé par les aventures aéronautiques et maghrébines de nos excellences. Ou par les oracles d’Anne Sinclair sur les envies de son banquier mondial de mari de ne pas remettre le couvert au FMI pour se présenter aux élections présidentielles, les vraies, les sérieuses, celles de 2012, histoire de continuer à faire perdre la gauche en courant après le centre, voire le centre-droit. Les cantonales, on n’en parle pas parce que si on daignait en parler, on dirait des choses désagréables à entendre.
On dirait qu’elles sont, à un peu plus d’un an des présidentielles, l’occasion de battre une quatrième fois Sarkozy et l’UMP qui, rappelons-le, ont été rigoureusement incapables de gagner les trois précédentes élections intermédiaires et ont même essuyé des Fort Chabrol électoraux : les municipales de 2008, les européennes de 2009 et les régionales de 2010. Tout cela sans en tirer la moindre conséquence dans l’orientation de leur politique, ce qui dans une démocratie théoriquement moderne est assez unique en son genre. Mais enfin, voir une quatrième fois Frédéric Lefèvre expliquer sur les plateaux de télévision du dimanche 27 mars au soir que s’il n’a pas gagné, il n’a pas perdu non plus, le tout avec la syntaxe d’un télémarketeur et un vocabulaire de cinquante mots, cela fait partie des plaisirs qui ne se refusent pas.
Les cantonales, si on daignait en parler, on dirait peut-être aussi que c’est la dernière fois qu’elles auront lieu. La réforme territoriale qui a finalement été votée par le Sénat a prévu un conseiller unique, qui, dès mars 2014, siègera à la fois au Conseil général et au conseil régional.
Les cantonales, si on daignait en parler, rappelleraient que le département est visiblement l’échelon qui gêne. Seule la Région trouve grâce aux yeux de l’Union Européenne. Elle se sentirait bien plus à l’aise, l’UE, pour gouverner et imposer sa politique économique avec une kyrielle de grosses principautés plutôt qu’avec les vieux Etats-nations beaucoup moins maniables, surtout la France qui a encore, malgré tout, quelques beaux restes jacobins qui font cauchemarder du côté de Bruxelles. Les cantonales rappelleraient aussi que la réforme territoriale, c’est la mort programmée du département, accompagnée de petites infamies anodines comme le changement des plaques d’immatriculation. Le diable européiste sait bien se nicher dans ce genre de détails, comme dans les règlements hygiénistes sur le fromage et l’andouillette.
Si on parlait des cantonales, on se rappellerait sans doute que le département fait partie de l’ADN de la République, qu’il fut créé dès la fin 1789, pour en finir avec les féodalités provinciales et surtout pour rapprocher la décision administrative et politique du citoyen, puisque selon la belle définition qu’en donna le décret de l’Assemblée Constituante, il était taillé géographiquement de manière à ce qu’aucun Français ne se trouve à plus d’une journée de voyage du chef-lieu.
Cela remettrait quelques petites vérités gênantes sur la décentralisation au goût du jour qui, pour l’essentiel, consiste désormais à appeler des transferts de déficits transferts de compétences vers les collectivités locales. Les riches ont un bouclier fiscal; le département, lui, c’est le bouclier social des pauvres : le RSA, les handicapés, les personnes âgées, l’aide au logement, l’insertion professionnelle font partie de sa compétence. Inutile de dire que ce ne sont pas franchement les soucis du pouvoir actuel qui préfère les lois de circonstance, moins onéreuses pour le budget et potentiellement rentables électoralement. Inutile de dire, également, que faire face à de telles responsabilités, c’est un peu plus compliqué dans le Nord ou la Seine Saint-Denis que dans les Yvelines ou les Alpes Maritimes. Mais, comme par hasard, on vote davantage dans les Yvelines et les Alpes Maritimes. Les pauvres ont tendance à s’auto-exclure des scrutins nationaux, alors un scrutin local dont on ne parle pas à la télé, imaginez un peu…
Si on daignait en parler, des cantonales, on saurait que des présidents de Conseils généraux de plus en plus nombreux portent plainte contre l’Etat qui n’a pas accompagné ces transferts de charges et doit par exemple la bagatelle de 900 millions d’euros au Pas de Calais, département connu pour son haut niveau de vie.
Mais on ne daignera pas parler des cantonales. D’abord Paris ne vote pas pour ce truc de pouilleux et ça ne va concerner que la moitié des circonscriptions. Une petite élection de rien du tout, on vous dit. Ou alors, on en parlera une semaine avant. Pour dire, avec une logique imparable, que ça n’intéresse personne puisque personne n’en parle, que l’abstention va être record, et que donc, les gens n’en ont rien à faire du département, ce qui prouve bien à quel point la réforme territoriale est belle et bonne et qu’il est plus que temps d’en finir avec le « millefeuille » administratif, comme ils disent. Pourtant, le millefeuille, c’est nourrissant. Surtout pour ceux qui sont privés de dessert.
Jérôme Leroy
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Nicolas Sarkozy, candidat dans sa bulle
11/02/2011 15:39
Hier soir, le président de la République est intervenu sur TF1 pendant plus de deux heures dans une émission spéciale « Face aux Français ». S’il a montré une bonne maîtrise de ses dossiers dans un contexte facile, sa coupure avec la réalité était assez impressionnante.
Une émission trop commode
Le format de la conférence de presse de début d’année n’était guère plus compliqué puisque le président de la République répond à loisir aux questions qui lui sont posées sans qu’il y ait de véritable droit de suite. Le concept de cette émission « Face aux Français » n’était pas plus difficile pour lui, hormis la question de la longueur. En effet, les neuf Français ne pouvaient lui poser que quelques questions, le laissant à de longs monologues bien préparés, sur des thèmes déjà préétablis.
Mieux, Jean-Pierre Pernault était là pour empêcher tout dérapage, comme lorsque l’agriculteur a cherché à briser ce semblant d’échange. Bref, TF1 avait organisé un grand one-man-show pour le président de la République, qui a monopolisé près de 90% du temps de parole, ne laissant que quelques miettes aux vrais Français qui n’étaient que des faire-valoir. Leur faible temps de parole était néanmoins un peu compensé par le choix de personnes peu complaisantes vis-à-vis du pouvoir.
Un président en campagne
Le plus frappant dans le discours de Nicolas Sarkozy était son aspect très professionnel et bien préparé. Après avoir un peu trop improvisé en début de mandat, désormais, le président s’en tient à ses fiches, bourrées de chiffres, qu’il maîtrise bien, dégageant une impression de bonne connaissance des dossiers, de sérieux et de compétence. Il est difficile de ne pas y voir déjà le candidat à sa réélection qui sait qu’il doit absolument se présidentialiser, surtout s’il affronte DSK.
Sur le fond, pas beaucoup de surprises. Nicolas Sarkozy est resté figé sur ses arguments habituels, attribuant aux 35 heures les raisons des délocalisations, un argument un peu étrange alors qu’elles ont été assouplies. Bien conscient de la nature de son électorat, il est apparu comme le candidat des personnes âgées, ayant « sauvé » les retraites et préparant le grand chantier de la dépendance, affirmant qu’une société se juge à la façon dont les enfants traitent leurs parents.
Mais, au global, son discours était trop préparé. Il ne répondait pas aux questions qui lui étaient posées, les prenant comme des lancements thématiques sur lesquels il calait son discours de candidat sortant, quitte à répondre à côté, comme plusieurs participants lui ont fait remarquer. M.Poillon, l’agriculteur, a fait ce qu’il a pu, avec beaucoup de bon sens, mais le format de l’émission protégeait le président de toute véritable contradiction. Bref, il est resté dans sa bulle.
Comment avoir le moindre doute aujourd’hui que Nicolas Sarkozy prépare sa réélection ? Plus que jamais, il communique. Mais à trop négliger la réalité, à refuser d’écouter et à éviter la moindre contradiction, il prend le chemin de Valéry Giscard d’Estaing et pourrait bien partager son destin.
Laurent Pinsolle
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Tunisie : la révolution des Œillères
11/02/2011 15:30
MAM n’a pas tout compris, mais elle n’est pas la seule…
Que se passe-t-il en Tunisie ? Nos commentateurs, unanimes ou presque, ont tous la réponse : c’est la révolution ! Exactement comme chez nous, en 1789, et aussi comme au Portugal en 1975, avec la révolution des Œillets. C’est sur ce modèle qu’on lui a tout de suite trouvé un gentil nom, à cette révolution tunisienne, pour être bien sûr que les gentils vont gagner, comme chez nous : la révolution du Jasmin. Notre époque situe la morale (et l’analyse) au niveau de l’odorat : on reconnaît la néo-réaction à la sempiternelle odeur nauséabonde qui la précède, et on reconnaît le nouveau Bien au parfum qu’il dégage : celui du jasmin.
photo : Ignacio Munguia
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Le bras d’honneur de Moubarak à Obama
11/02/2011 15:26
Difficile d’y voir autre chose : l’étrange discours de Hosni Moubarak ce jeudi soir était avant tout adressé aux Américains. Et plus spécialement au premier d’entre eux qui quelques heures avant, avait déclaré, depuis la maison Blanche : « J’ai indiqué au président Moubarak, c’est que la transition politique doit être profonde, qu’elle doit être pacifique et qu’elle doit commencer maintenant. » De fait, le (faux ?) départ du vieux président a été complètement noyé par l’annonce du transfert graduel de pouvoir à Omar Suleyman et l’accent mis sur le cadre légal et la continuité.
Entre l’énumération des articles de la constitution et la dénonciation de l’intervention étrangère, l’ancien chef de l’armée de l’air égyptienne a une fois de plus habilement manœuvré jetant le trouble parmi les centaines de milliers de manifestants place Tahrir.
Contrairement à ce qu’on a affirmé sur beaucoup de plateaux télé – et pas seulement sur Al Jazeera – les Egyptiens semblaient plus perplexes qu’en colère. En tout cas, le Raïs négocie âprement son départ et exige de son peuple de pouvoir quitter le champ de bataille avec les honneurs de la guerre, tête haute, battu mais pas humilié, comme l’a été son collègue Ben Ali.
Le général MacArthur disait « les vieux soldats ne meurent pas, ils disparaissent dans le brouillard ». Ce soir c’était un brouillard de mots.
Gil Mihaely
Photo : Hosni Moubarak et Barack Obama à la Maison Blanche, le 1er septembre 2010. REUTERS/J.REED
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Le bug de Sarkozy au dîner du Crif
11/02/2011 15:20
Le dîner annuel du Crif, avait cette fois Nicolas Sarkozy comme invité surprise. Le chef de l'État a voulu narrer la longue histoire des Juifs de France. Mais il a buté sur la prononciation. Récit de Guy Konopnicki
Sur la scène, l’acteur se perd dans un texte qu’il semble découvrir. Il ne comprend manifestement pas certains passages ponctués de références dont il n’est guère familier. Il me semble que j’assiste à une audition, dans un théâtre ou dans une école de comédie. Un jeu, peut-être, un concours de diction, avec une épreuve perverse qui oblige le candidat à lire une histoire qu’il ne connaît pas en évoquant des personnages dont il n’a jamais entendu parler.
En vérité, je me trouve au dîner annuel du CRIF. Les notables de la communauté juive se pressent autour des ministres, des parlementaires de tous bords ou presque, ceux qui sont à droite sans excès, ceux qui se situent à gauche mais proprement. Tous ceux-là et beaucoup d’autres, comme dans le fameux dîner de têtes de Jacques Prévert, se pressaient et s’empressaient pour ne pas manquer l’événement. Le président de la République en personne parlait aux juifs de France.
Sur scène, l’acteur incertain n’est autre que Nicolas Sarkozy. Il montre une certaine maîtrise des premiers éléments du discours. C’est qu’il s’agit de politique, et donc de l’art d’énoncer des pensées assez plates pour être consensuelles. L’assistance est heureuse d’apprendre que les responsables de l’État se préoccupent de la sécurité des citoyens de toutes confessions et s’attachent à l’application des lois de la République interdisant les agressions antisémites. Le conseiller en politique étrangère, chargé de la délicate question du Proche-Orient, a glissé une belle phrases, évoquant tout à la fois le printemps des peuples arabes aspirant à la démocratie et le risque représenté par une éventuelle récupération extrémistes des foules d’Égypte.
Las ! Devant un public juif, la sortie d’Égypte se révèle périlleuse. Nicolas Sarkozy revient en France, mais dans l’histoire de France.
Il déchiffre un premier verset évoquant les premières traces juives sur le sol gallo-romain. Il articule avec peine, mais les juifs présents regardent avec indulgence, en souvenir du jour de leur Bar Mitzvah, lorsqu’il faut, à l’âge de 13 ans, lire en public quelques lignes d’hébreu. Le texte lu par Nicolas Sarkozy est écrit en Français, de gauche à droite, et, cependant, il lui faut dire que dans les temps anciens, il y avait des juifs en France, du moins en Gaule romaine, en précisant ces juifs étaient contemporains des premiers chrétiens. Retrouvant un instant sa superbe, le président assène que la France a tout à la fois une racine juive et une racine chrétienne. Il guette les applaudissements, mais rien ne vient. Un ange passe, ce qui est inévitable lorsque l’on évoque tout à la fois l’Évangile et la Tora. L’ange qui parla à Jacob et celui qui fit l’annonce à Marie mère de Dieu planent ensemble sur la salle muette.
Nicolas Sarkozy poursuit, évoquant les ombres et les lumières de l’histoire, la République émancipatrice, le bagne de Dreyfus, la police de Vichy, les Justes, et même Proust, qui vient justement de passer à la télé. Le président saute un passage, qui figure sur feuillets remis à la presse, où il est question de Léon Blum, Georges Mandel et Mendès tout court, si bien que l’on sait s’il s’agit de Catulle ou de Pierre Mendès-France. Et le voici remontant de nouveau le temps et le cours de la Seine pour s’arrêter à Troyes, où vécut, de 1040 à 1105, un grand penseur du judaïsme, Rabbi Salomon ben Itzhak Sarfati, autrement dit le rabbin Salomon, fils d’Isaac le Français, connu sous le nom de Rachi.
Nicolas Sarkozy évoque Salomon de Troyes, dont il précise aussitôt le nom universellement connu… RAKI ! Le feuillet saisi sur ordinateur, pourtant ne comporte pas de faute, RACHI, avec CH, ce qui en Français se prononce CHE. Mais il dit RAKI.
Un frémissement parcourt aussitôt l’assistance. A la table d’honneur, Gilles Bernheim, grand rabbin de France et François Baroin, maire de Troyes, semblent consternés. Confondre Rachi, qui était aussi viticulteur, avec une anisette ! Raki, pourquoi pas Ouzo ou Phénix…
Non seulement tout juif connaît d’une manière ou d’une autre les commentaires de Rachi, mais tout étudiant en lettres même modernes, sait que lesdits commentaires, écrits en ancien français, attestent de l’avènement de la langue française au onzième siècle. Salomon de Troyes utilise la même langue que Chrétien de Troyes, premier écrivain français.
Le personnage de Salomon de Troyes avait été glissé dans le texte par un conseiller soucieux de démontrer l’apport d’un philosophe juif à l’élaboration de la langue française. Nicolas Sarkozy a imaginé que le CH de Rachi appelait une prononciation orientale.
Après quoi, Nicolas Sarkozy a conclu que les juifs pouvaient être fiers d’être français, ce qui lui a valu d’être applaudi avec autant de politesse que de modération.
Guy Konopnicki - Marianne
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